Billet invité.
LE PAYSAGE DE L’APRES-CRISE, COMME SI NOUS Y ETIONS DEJA
« Le gouvernement veut probablement gagner du temps, tenant en vie les banques alors qu’elles luttent pour la vie, cherchant la porte afin de sortir du gâchis dans lequel elles sont. Le danger est que cela affaiblit les banques, qui vont continuer à ne pas être disposées à prêter, obérant les efforts du Président Barack Obama de sortir l’économie de la récession. » C’est ainsi que Joseph Stiglitz commente la situation, sans se laisser visiblement impressionner par la confusion entretenue qui règne à propos des banques dans les médias.
Deux descriptions contradictoires de la même situation s’affrontent actuellement aux Etats-Unis. D’un côté, un discours officiel optimiste, relayé par les banques, pour leur part ravies, qui prend appui sur le résultat des « stress tests » ainsi que sur la réussite de l’appel au marché des banques qui l’a suivi, aboutissant hier mardi à l’annonce que dix d’entre elles sont autorisées à rembourser les fonds publics dont elles ont bénéficié. Signifiant ainsi symboliquement qu’elles n’auront plus besoin d’aide publique, étant tirées d’affaire pour l’avenir. Dans ces conditions, le partenariat public-privé (PPIP), hier grande affaire mais aujourd’hui moins indispensable, est peut-être voué à passer tout simplement à la trappe. Ce ne serait pas la première fois qu’une telle volte-face serait opérée par le Trésor.
De l’autre, le FMI, ainsi qu’un fort carré d’économistes américains irréductibles, et non des moindres, qui continuent de prendre leurs distances avec le renouveau proclamé sur tous les tons et maintiennent qu’il y a anguille sous roche. Ils mettent l’accent sur le fait que les banques sont toujours vulnérables, n’ayant pas fait à fond le ménage. Sans oublier des représentants plus lucides du monde de la finance, qui voient également un autre film se dérouler devant leurs yeux : « la caractérisation appropriée du marché est que le crédit était il y a deux mois en situation de détresse, il est maintenant seulement stressé » a déclaré Tad Rivelle, de Metropolitan Asset Management, à l’agence Bloomberg. Selon lui, l’économie décline désormais de manière plus modérée, mais cela ne doit pas être confondu avec une reprise proche. « Nous restons dans un environnement économiquement dur et le chômage continue d’augmenter » a-t-il poursuivi. Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, vient de son côté de déclarer avant-hier lundi à Montréal, une fois de plus puisqu’il ne parvient pas à se faire entendre, que « Le processus (d’assainissement du secteur bancaire) est beaucoup trop lent (…) c’est probablement le risque le plus important pesant sur (une reprise en 2010) ». « Il n’y a jamais de reprise tant que l’assainissement n’a pas été achevé », a-t-il insisté.
Mais le geste politique le plus significatif, bien que probablement sans effet dans l’immédiat, a été effectué par « The Congressional Oversight Panel » (la Commission de surveillance du Congrès, dirigée par Elizabeth Warren) qui a recommandé au Trésor la tenue de nouveaux « stress tests » des banques américaines, si le chômage devait dépasser les niveaux adoptés lors de leur tenue. Il se trouve que c’est déjà le cas, et cela s’appelle un croc-en-jambe, alors qu’il a donc été triomphalement accordé à dix des plus grandes banques américaines leur bulletin de sortie de l’hôpital. « Le retour de ces fonds ne doit pas faire oublier les excès passé ni autoriser les inconduites à venir », a bien prévenu Barack Obama, comme une sorte de vœu pieux dont on attend la concrétisation.
Sans illusions, on pourra juger sur pièces le 17 juin prochain, date à laquelle le Trésor devrait divulguer son plan de révision de la régulation financière, rendant public le cadre dans lequel l’activité des banques et des hedge funds devrait dorénavant s’exercer, les mesures concernant les produits dérivés, ainsi que le dispositif institutionnel chargé de la surveillance anti-systémique de l’ensemble. Car « l’industrie financière » essaye désormais de se refaire une santé, par ses propres moyens et avec ses méthodes éprouvées. Cela implique qu’elle ait les coudées franches pour y parvenir, En d’autres termes, que les mesures de régulation qui seront finalement adoptées n’y fassent pas obstacle. Et qu’elle puisse également reconstituer ses marges (c’est la formule consacrée) grâce à ses activités de prêt aux entreprises et aux particuliers.
Le Wall Street Journal vient d’annoncer que l’administration Obama renonçait à maintenir le projet de restrictions des rémunérations des institutions financières ayant reçu une aide publique, après avoir, au contraire, envisagé d’étendre ces mesures. La loi limite certes le montant des bonus, mais elle est ouvertement contournée par des augmentations de salaire, c’est donc la finance qui impose sa loi.
Deux conséquences vont résulter de ce processus, si rien ne s’y oppose. Premièrement, la reconstitution progressive d’une nouvelle bulle spéculative privée, qui côtoiera la bulle des dettes publiques en cours de constitution. Avec, à l’arrivée, deux bulles pour le prix d’une seule ! Deuxièmement, un sérieux coup de frein au redémarrage de l’économie, expliquant la longue période de convalescence qui est annoncée de toutes parts, sans plus d’explications.
Il ne faut pas chercher ailleurs que dans la compréhension de ce processus l’origine des pronostics d’Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, reflet du consensus qui se forme à propos de l’état de l’économie dans les années à venir : « Nous étions jusqu’à maintenant en chute libre et cela s’est arrêté », vient-il de déclarer. L’actuelle récession économique mondiale va laisser « des cicatrices durables », a-t-il poursuivi lundi dernier sur la chaîne de télévision canadienne CTV, « Il se peut qu’à l’avenir, le chômage demeure à un niveau beaucoup plus élevé qu’avant la récession », la faiblesse du crédit et de l’investissement entravant la croissance.
Rendant public son rapport annuel sur la zone euro, le FMI a confirmé : « La reprise sera probablement lente et sa forme ainsi que le moment où elle interviendra sont fortement incertains (…) Le désendettement en cours, la restructuration des entreprises, et la montée du chômage pèseront sur la demande intérieure. La correction des déséquilibres mondiaux et le taux de change relativement fort limiteront le soutien venu de l’extérieur ».
Cela ne fait désormais plus débat, nous devons au mieux nous attendre à nous retrouver, en termes de croissance, sur la branche horizontale d’un « L », d’une longueur indéfinie, tout du moins lorsque nous y serons enfin parvenus. Car les indicateurs composites avancés de l’OCDE du mois d’avril ne laissent présager dans l’immédiat qu’une simple « atténuation du rythme de détérioration » de l’économie dans la plupart des pays industrialisés. La déclaration de Barack Obama, lundi dernier à Washington, selon laquelle « … nous sommes toujours au cœur d’une récession très profonde et il nous faudra un temps considérable pour en sortir », constatant que le taux de chômage était désormais de 9,4%, son plus haut niveau depuis un quart de siècle, ne dit pas non plus autre chose. Daniel Tarullo, l’un des gouverneurs de la Fed a abondé dans le même sens, en déclarant : « la reprise pourrait être douloureusement lente, et l’économie restera inhabituellement vulnérable à de nouveaux chocs », ajoutant : « les nouvelles restent mauvaises dans deux domaines qui importent directement pour les familles américaines: le chômage continue de monter et le prix du logement continue de baisser ».
Les conclusions de la réunion des ministres européens de l’économie et des finances de Luxembourg d’hier mardi, prélude au prochain sommet des chefs d’Etat de l’Union Européenne des 18 et 19 juin prochains, n’incitent pas d’avantage à l’optimisme. « La priorité doit être donnée à la viabilité à long terme des finances publiques », y est-il indiqué, ce qui signifie dans la langue de tous les jours : coupes sombres dans les budgets et augmentations de la fiscalité à prévoir pour demain. « Tout le monde est d’accord pour dire que nous avons besoin d’une stratégie de sortie » (de la crise et des déficits) a déclaré, dans l’optique d’une sortie de la récession au cours des 3ème ou 4ème trimestre 2010 (comme si c’était déjà fait), Joaquin Almunia, commissaire européen aux affaires économiques. Sans hélas préciser ce que les participants à la réunion entendaient exactement par là. Ce qui n’est pas étonnant, car les Français ont à nouveau cherché à obtenir un assouplissement du pacte de stabilité (imposant de ne pas dépasser la limite de 3% du PIB avec les déficits), ce que les Allemands ont catégoriquement refusé d’accepter.
Autre sujet de discorde à l’ordre du jour du sommet des 18 et 19 juin, mais cette fois-ci avec les Britanniques, les propositions de Bruxelles de supervision financière en Europe. Le dispositif de surveillance financière fait l’objet d’une bataille d’amendements qui fait craindre pour sa future efficacité, car il pourrait aboutir à placer la City sous contrôle de la BCE, elle-même sous influence d’Allemands rigoristes et décidés à ne pas se laisser entraîner sur certaines pentes fâcheuses, après avoir découvert combien leurs propres banques avaient lourdement fauté. Ce désaccord prenant le pas sur tous les autres, la mise au point du panier européen de mesures de régulation n’avance pas par ailleurs.
Heureusement, les Européens ne sont pas systématiquement divisés sur tous les sujets, notamment à propos des stress tests des banques. « On veut des tests de résistance pour tout le système bancaire (…) qui ne regardent pas la situation spécifique des fonds propres des banques individuelles », a en effet déclaré mardi, sans être contredit par quiconque, Peer Steinbrück, le ministre allemand des finances. Prenant toutes ses précautions, il a ajouté : « nous sommes contre la publication des résultats » de ces tests, pouvant avoir des « effets contre-productifs » de panique. Les mauvais esprits pouvant en conclure que la situation de certaines banques est loin d’être brillante, en dépit du silence entretenu à ce propos.
Jim Flaherty, le ministre canadien des Finances, a révélé hier à Ottawa que la question sera évoquée lors du prochain G8 de la fin de la semaine, en Italie. « Il y a déjà eu des discussions pour encourager la tenue de ‘stress tests’, non seulement sur les banques américaines, mais aussi sur les banques européennes, où cela n’a pas nécessairement eu lieu », a-t-il précisé. En clair, les Américains et les Canadiens s’inquiètent dorénavant de la situation des banques européennes, considérant qu’ils ont pour leur part avancé et que les Européens traînent les pieds. Timothy Geithner vient de préciser, au sujet de ce G8, que les Etats-Unis comptaient « s’assurer que le monde marche avec eux pour élever les normes » en matière de régulation financière. On va donc assister à ce spectacle paradoxal d’Américains apparaissant comme plus régulateurs que les Européens, ayant annoncé la veille du G8 leurs propres réformes en devançant ces derniers, se décernant ainsi un brevet de bonne conduite
Enfin, un autre facteur important va aussi freiner la reprise. L’un des chroniqueurs du Financial Times, Wolfgang Münchau, analysait hier mardi le cadre général d’évolution de l’économie mondiale, pour considérer que toute attente de la relance provenant des Etats-Unis était vaine. Il s’appuyait sur cette constatation, non sans de solides arguments, pour mettre en cause la politique de la chancelière allemande, Angela Merkel, estimant en conclusion, que : « L’Allemagne va être au plus bas pour une longue période, avec une énorme crise bancaire toujours non résolue, un taux de change sérieusement dopé, présidée par des politiciens paniquant devant la perspective d’une inflation à domicile. Cela ne se terminera pas bien. »
Deux catégories de pays vont en effet particulièrement souffrir de la crise : ceux où les particuliers ont malencontreusement enfourché le balais magique de l’endettement qui leur a été avantageusement proposé, et ceux dont le modèle reposait principalement sur le commerce extérieur. Parmi les pays de l’OCDE, pour ce dernier cas, figurent l’Allemagne et le Japon. Ainsi que la Chine et le Brésil parmi les pays émergents. La énième relance des négociations du cycle de Doha, que vient de tenter Pascal Lamy, le directeur général de l’OMC, apparaît comme un peu dérisoire dans ce contexte.
Robert Zoellick, le président de la Banque Mondiale, vient pour sa part de s’accrocher à un autre espoir, en déclarant à l’occasion d’une conférence à Montréal que c’est la Chine qui allait prochainement sortir l’économie mondiale de la récession : « La Chine va surprendre positivement » a-t-il déclaré, précipitant peut-être un peu le rythme selon lequel cette surprise pourrait intervenir. Sans manifester une telle impatience, il sera toutefois instructif de suivre les travaux du premier sommet des chefs d’Etat du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), le 16 juin prochain, pour lequel le Président chinois Hu Jintao se rendra en Russie et rencontrera Wladimir Poutine et Dmitri Medvedev, respectivement premier ministre et président de la Russie. « Les dirigeants se concentreront sur la crise financière internationale, le sommet du G20, la réforme des institutions financières internationales, la sécurité alimentaire et énergétique, le changement climatique, l’aide au développement et l’avenir du dialogue au sein du BRIC » a annoncé à Pékin le vice-ministre chinois des affaires étrangères, He Yafei. Pour le moins, ce sommet va être symbolique des nouveaux rapports de force mondiaux en gestation.
Voilà donc le prix prévisible qui va devoir être payé pour que le système financier redevienne florissant – s’il y parvient sans autre accident de parcours. Plus visiblement parasitaire de l’économie, dont il va freiner l’essor au prétexte de la financer. Sa propre prospérité va désormais reposer sur une croissance économique réduite, dont il va porter la responsabilité, ainsi que la contraction des échanges commerciaux mondiaux, la diminution de la consommation des ménages, sans compter quelques conséquences sociales secondaires comme un fort taux permanent de chômage, une augmentation généralisée de la précarité et un accroissement de la pauvreté. Il va falloir le justifier ou l’imposer.
151 réponses à “L’actualité de la crise : Le paysage de l’après-crise, comme si nous y étions déjà, par François Leclerc”
Bof attendez : il ne s’agit que de papier monnaie : les russes ont bien annulé toutes leurs dettes en 1917 ! Non mais ! Vous rigolez ! On les pendra, et pi cé tout !
Test
J’ai un message qui a dû tomber dans la boite à spams, à cause sans doute de la tinyurl (mon éditeur) que je donnais sur laligne « site ».
Pourrait-il en être sorti ?
Merci d’avance,
PMB
Les banques françaises prêtent de moins en moins.
En avril 2009, la croissance annuelle des crédits au secteur privé non financier (y compris les encours titrisés) continue de se modérer (5,1 %, après 6,0 %).
Le taux de croissance annuel baisse à nouveau pour les crédits aux ménages (5,4 %, après 5,7 %) et, de manière plus prononcée, pour ceux consentis aux sociétés non financières (4,7 %, après 6,4 %).
Tous les graphiques à cette adresse :
http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/telechar/stat_mone/credpriv_fr3.pdf
Allfeel dit :
« La révolution individuelle semble nécessaire et inévitable mais si une consommation responsable prend le relais de la crise économique les prets contractés par nos amis américain ne sont pas prêts d’etre remboursés. »
Ne pourraient-ils tout simplement pas être annulés tout comme la dette du tiers monde?
Quand à la révolution individuelle, elle est bien entendu nécessaire. J’ajouterai qu’elle devra être aussi collective
« C’est la quadrature du cercle ces prets avaient une chance d’etre remboursés dans une société de surconsommation
c’est le gros problème d’Obama qui plaide pour la rigueur budgétaire, les économies d’énergies alors que tout le systeme économique a été basé jusq’alors sur le gaspillage. »
En 1980, lorsque j’ai perdu un emploi, je disait à tous ceux qui voulaient bien m’entendre: on ne peut pas réaliser des économies dans une société de consommation.
« Un ami américain directeur d’une grande entreprise il y a une dixaine d’années m’expliquait qu’aux états unis on avait tendance a jeter une machine au moindre signe de faiblesse et d’en acheter une neuve dans la foulée alors qu’en france on fait marcher la garantie tant qu’on peut, on va voir ensuite la sav sans garantie puis on finit par démonter pour voir s’ily a pas moyen de faire durer. »
Ca, c’est pas nouveau, cela dure depuis au moins la fin de la guerre 40-45
« Il y a apparemment des contradictions profondes entre les mutations nécessaires pour protéger notre environnement et les exès nécessaires a une sortie de crise. »
C’est clair que ces contradictions sont extrêmement profondes, nous sommes en face d’une crise de civilisation.
A mes yeux, il n’y aura plus jamais de relance économique ni même de l’emploi. et c’est le cadet de mes soucis, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas autre chose.
Nous sommes devant un vaste défit à relever: utiliser ce qui reste d’énergie et de matières premières pour mettre en route un dévelppement durable valable encore mille ans.
En fait, vivre mieux avec moins en prenant du bon temps.
Comment sera la création monnétaire? Cela reste à inventer.
@ NuageBlanc
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à Sylvie
“une piste dans la réflexion sur la justice”
la connaissance d’un “toi-même, en proximité à quelques autres” (disons une douzaine à titre d’exemple)
“et en relation à beaucoup d’autres douzaines” pour atteindre in fine
– en France, plusieurs dizaines de millions de dindons de la farce (99.99% lamas et moutons à tondre, pigeons à …)
– sur les sous-continnents, six milliards d’autres dindons-de-farce (même parenthèse)
C’est clair : Au milieu de l’agora ce serait impossible de réfléchir à “la piste dans la réflexion sur la justice”
Même seul, au bord d’un étang, sans crapaud coloré, la tête bien reposée … ça laisse songeur …
Que répondit Euthydème à Socrate ?
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dans ce dialogue, rapporté par Xénophon, Socrate débat avec Euthydhème
de certaines choses précises, pour savoir si elles sont ou pas justes,
le dialogue se termine avec le conseil d’approfondir la devise « connais-toi toi-même »
(il n’a donc pas de réponse d’Euthydème)
votre question me donne l’occasion d’une incursion dans l’histoire, qui nous amène à la situation actuelle
comment Socrate comprend-il cette devise ?
il constate que l’action humaine peut produire le mal
sur quoi devrait-elle se fonder pour l’éviter ?
réponse : sur la distinction de ce qui est vrai, bon et utile
l’homme, a-t-il la capacité de cette distinction ?
oui, elle s’appelle Vertu
(attention, elle ne s’appelle pas « raison », qui, elle, est la faculté de comprendre la Nature,
une intelligence technique, pour ainsi dire)
la vertu est un don, chacun le possède naturellement, mais la plupart ignore la posséder
quand on fait une action mauvaise (qui nuit à soi ou à autrui), on la fait par méconnaissance
du mal qu’elle peut causer
l’homme n’est donc pas mauvais par nature (comme le prétendra plus tard le dogme chrétien)
mais par ignorance
« connais-toi toi-même » est à comprendre comme « apprends à connaître la vertu que tu possèdes,
la capacité de distinguer ce qui est bon à faire »
ce don de la vertu se doit d’être éveillé et cultivé, par le questionnement et sous l’accompagnement
d’hommes doués qui l’ont bien compris
la vertu se cultive par un subtil dialogue personnel, adapté à l’apprenant,
elle ne peut pas être enseignée comme on enseigne la science, qui ne fait appel qu’à la raison
cultiver la vertu amène à un savoir pratique : connaître les limites qu’on doit s’imposer dans l’action
Platon, élève de Socrate, reprend ces idées, quand il dit :
» les maux ne cesseront pas pour les humains avant que les authentiques philosophes n’arrivent au pouvoir,
ou que les chefs des cités, par une grâce divine, ne se mettent à philosopher véritablement »
Aristote, élève de Platon, parle de « phronèsis », la prudence dans l’action,
faculté de choisir le juste milieu dans des circonstances concrètes,
de faire un juste usage de la passion et des affects,
elle tient au rationnel, mais ne se confond pas avec la raison
elle ne peut pas se rapporter seulement à l’individu, comme le croit la « doxa » (opinion mal fondée)
car, vivant en société, la poursuite par chacun de son bien propre ne va pas sans celui des autres
la prudence appliquée à la cité c’est la législation
ces penseurs antiques n’élaborent donc pas de théorie abstraite de la justice
ils partent d’un constat : il arrive des malheurs dans la société, ce n’est pas une fatalité,
leurs causes sont dans les actions des individus, il faut donc donner à ceux-ci des moyens de les éviter
la bonne organisation de la cité résulte du perfectionnement moral de chaque citoyen
parler de limites ne pouvait, certes, pas plaire beaucoup aux potentats
Socrate se voit condamner à mort,
Platon, vendu comme esclave par les bons soins de Denys, tyran de Syracuse
qu’il avait essayé d’éclairer, y échappe de justesse…
Aristote, vers la fin, doit quitter Athènes, par crainte de persécution (accusé d’impiété)
et pris dans des conjonctures politiques défavorables
l’Académie de Platon et le Lycée d’Aristote seront fermés plus tard par Justinien,
empereur romain qui veut éradiquer la philosophie « païenne » !
c’est la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Age
suit un millénaire et demie de chappe de plomb sur la pensée libre
(l’homme considéré comme foncièrement mauvais, destiné à expier, qui doit rendre à Cesar ce qui lui appartient etc…)
lorsque la pensée s’émancipe à nouveau, elle renoue avec les sciences de l’antiquité,
donc avec la raison, mais pas avec la philosophie morale des maîtres anciens
quand Machiavel parle de « virtù », il ne s’agit pas de la vertu ancienne, comme limitation de soi,
mais de la capacité des acteurs politiques à rester maîtres d’une situation imprévue, à garder le pouvoir
Hobbes étudie Aristote,
il ne croit pas, comme lui, que l’homme a besoin naturellement de vivre avec autrui,
et donc de se limiter pour faire la place à celui-ci
pour Hobbes l’homme est naturellement indifférent à autrui et libre de poursuivre ses buts,
la nécessité d’obéir à une loi qui le limite passe par un calcul :
l’individu tire plus de profit à s’imposer quelques limites qu’à se laisser aller,
l’anarchie ferait la vie impossible
les limites ne viennent donc pas d’une prise en compte du droit d’autrui, mais de l’intérêt bien calculé
et de la peur de la sanction
la société est la guerre de tous contre tous, mais avec des règles
c’est l’essence de l’Etat de droit libéral, qui s’est généralisé par la suite en occident,
puis dans le monde
la conception antique a perduré toutefois et, passant par l’humanisme, a débouché sur les idées socialistes
ces deux conceptions de la société s’affrontent depuis un siècle et demie, en Europe
avec gain de cause (à part les parenthèses totalitaires), par la voie des urnes, pour le libéralisme
la crise majeure actuelle du système libéral demandant une solution,
les deux conceptions s’affrontent à nouveau :
– il faut changer de système, par devoir, car l’individu doit faire la place à autrui, chacun ayant le droit de vivre
( ce qu’on appelle la gauche de la gauche)
– il faut juste réguler le système, par nécessité d’assurer l’ordre social, car l’individu n’a pas à se soucier d’autrui
(la droite libérale et la gauche socio-libérale)
la deuxième conception a une variante, qui ne se prononce pas sur la place qu’il faut accorder à autrui
– il faut réguler le système, par nécessité écologique (les verts)
les élections européennes viennent de trancher
(et de montrer que la majorité de la population est indifférente au débat)
mais la suite de l’histoire, qui s’étend au monde entier, est loin d’être claire
reste-t-il moyen de réguler ?
@tous et à françois leclerc:
Une fois de plus, je prône la réforme monétaire,la monnaie anticrise (fondante), un moyen de maintenir l’économie à flot même quand les grandes banques sombrent!
Cette réforme, simple et efficace, changerait le destin du monde rapidement, en tout cas en ce qui concerne l’équilbre et la stabilité économique. Il n’y aura tout simplement plus de soucis de refinancement!
Par contre, en ce qui concerne les prédictions apocalyptiques de J.Attali concernant la « fonte » du pergelisol, je n’ai pas de remède à proposer!
jf
http://www.jovanovic.com/blog.htm
@dissy
Jacques Attali, c’est le permafrost.
Jovanovic, c’est les tempêtes solaires.
Jorion, c’est ECCE.
Comme mourir est nettement plus ennuyeux, j’opte pour la dernière option.
à Sylvie [22:21]
Merci pour votre texte qui m’apparait très clair,
mes petits vagabondages en philo étant minces et « à trous »
vu que je suis parti de rien (bac technique en 1ere, puis Math Elem en terminale avent Sup_SciencesDures)
Dans votre dernière partie de « nonscience politique »
vos propos m’apparaissent également assez bien vus,
Comment se fait-il
que je ne me reconnaisse dans aucune des « Etiquettes » que vous employez,
(Etiquettes martelées par la force (indestructible ?) de frappe, quotidienne-quotidienne, des medias)
Etiquettes : gauche de la gauche – droite libérale et gauche socio-libérale, verts, etc. ?
Seriez-vous sûre que 62% de population soit indifférente ?
L’échec complet de l’Ump (26% de 62% = 16%) est abusivement présenté comme une victoire par tous les partis (prochain discours à Versailles devant les deux Chambres réunies aux frais des contribuables) uniquement parce que ces derniers sont sans la Vertu que vous décrivez si bien,
celle qui nous ramène 5 siècles avant J.C. avant Périclès.
Fort de mon statut « nuage-qui-passe » je peux vous dire que la meteo restera mauvaise longtemps.
Les meteorologistes font eux aussi des paris.
Seriez-vous prête à un prendre un avec moi ? … de pari ?
La proposition : « Les partis existants, connus des masses que vous jugez indifférentes, ont fait — dimanche 7 juin 2009 aux Elections Européennes — leur dernier meilleur score. Elles ne retrouveront plus jamais un tel niveau aussi élevé ».
Dit autrement :
– l’Ump avec 16% des voix (en l’absence d’alternative pertinente, crédible et factible) est à son maximum
– le PS avec moins de 10% des voix (offrant le même choix Ps-modem-Ump) est à son maximum
La puissance des « notables inféodés aux partis existants » dans les villes peuplées
ne m’apparait pas en contradiction avec cette observation de fond. Ce vocabulaire droite-gauche qui n’intéresse que les partis existant pourri absolument tout. Il est impossible d’évoquer les moindres petites pipstes d’avenir dans un tel climat de passions, réelles ou simulées, non fortuites.
@Sylvie
« la deuxième conception a une variante, qui ne se prononce pas sur la place qu’il faut accorder à autrui
– il faut réguler le système, par nécessité écologique (les verts)
les élections européennes viennent de trancher
(et de montrer que la majorité de la population est indifférente au débat) »
1- Je pense que parmi les positions écologistes, très diverses, toutes pensent à la place qu’il faut accorder à autrui : je dirais même que c’est le fondement de leur réflexion.
La révolution en est même copernicienne : l’enjeu est moins de jauger les relations à autrui pour satisfaire l’individualisme, si tant est que ce dernier ait un sens, que de placer au centre de la réflexion le milieu où vit l’humain, non pas l’humain lui-même.
Du coup, on n’est plus si loin de la conception antique (plutôt présocratique, je l’accorde) de la place de l’homme et des objectifs d’une vie en société, en tenant compte du milieu où il vit.
2- « la majorité de la population est indifférente au débat »
Je ne suis pas tout à fait d’accord. La population est indifférente au « débat » avec ce personnel politique-là, pour lequel elle n’a pas d’estime. Pour ma part, je suis convaincu en outre qu’il n’y a pas débat du tout.
Quand on constate le soutien de Sarko et Merkel à la reconduction de Barroso, on peut bien se demander ce que ces pauvres députés européens pourraient bien changer, rongés par les lobbies et paumés idéologiquement.
Et encore, ils n’ont pas encore eu leur scandale de notes de frais à eux, comme en GB…;)
@Coucou
Vous parlez d’Ecce .
mais ecce ce n’est pas paul Jorion c’est vous si vous y contribuez , c’est personne si tout le monde compte sur Paul
et pour l’instant c’est plus personne que tout le monde et tout reste a faire.
Vu que Paul Jorion a déja un site dont il doit s’occuper c’est pas a lui de développer ecce il n’en est et n’en restera que le parrain
pas un administrateur actif.
@Allfeel
Mon petit commentaire était un compliment pour Paul et les contributeurs d’ECCE…
De même, j’imagine mal Attali dans la Toundra, brandissant frénétiquement un sèche-cheveux,
et Jovanovic implorant la clémence divine perché sur le Macchu Pichu 🙂
Le paysage de la crise, comme s’il n’était pas encore bien décrit par ces gens là ? Ce n’est pas leur quotidien, leur monde voilà bien une attitude tout à fait irresponsable. « Quel goût amer à la crise ? »
» Ceux qui cachent ne disent rien sur les véritables comptes, ceux qui occupent continuellement la scène pour divertir ou endormir l’opinion ne se rendent pas bien compte non plus de la gravité des événements en cours. »
Et l’homme s’illusionne de nouveau et recommence le même petit manège à l’image de sa société. Hélas l’homme actuel riche et puissant ne voit plus très bien le mal de monde, la société à travers tant de publicités et bien sur l’état du monde ne s’améliore toujours pas dans le même temps.
Une idée sur cette info :
http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/le-mystere-des-134-milliards-de-dollars-saisis-a-la-frontiere-suisso-italienne_183110.html
http://adscriptum.blogspot.com/2009/06/134-milliards-de-dollars-suite.html qui donne les liens vers les douanes italiennes.
La somme est énorme, que penser ?
@ Sylvie
désolé, le « blockquote » a tout mis dans le même sac. J’ai dû oublié une barre de slash.
@Pierre-Yves D.
« Par contre, opposer l’humain et son milieu me semble une opposition artificielle qu’il s’agirait de dépasser, ce que font déjà un certain nombre de philosophes, d’anthropologues, et même d’écologistes au sens le plus étroit du terme, c’est à dire scientifique. Il n’y a pas d’un coté l’humain et de l’autre le milieu. »
Tout à fait d’accord. Et en relisant mon commentaire, je me dis bien la même chose !
D’autant que Copernic, en proclamant l’héliocentrisme, a sérieusement mis à mal l’idée de l’Homme comme apogée de la Création, qui le distinguait du reste de la Nature, pour n’en faire qu’un élément lambda de la Nature.
Vi!
Le bon sens nous dicte que tout est naturel, même les pires inventions de l’homme!
D’ailleurs quand on qualifie certains actes humains de « pires » c’est en général parce que l’homme a massacré son propre biotope.
La nature s’en fout!
Alors voici que nous en sommes à nous retourner du côté de l’écologie.
Même les esprits les plus technocratiques sentant leur mort économique prochaine font un bilan perso et concluent qu’Il est plus reposant,gratifiant ou éthique de penser vert.
En restant conscient que la nature s’en fout.
Attn John :
Bonjour !
Merci pour votre point de vue…plus « édulcoré » !
ps : ne vous excusez pas pour l’orthographe . Je suis pire que vous ( eh oui ! perte de temps, ni l’envie de me relire !!!) !
pour ce qui concerne l’or, et d’après mes dernières informations, ( qui date d’avril …. tout de même),
un ami me disait que la chine jouait un rôle d’arbitre sur le marché mondial, pour éviter que le cours ne montre trop haut . En revanche , à cette époque, la Chine était acheteuse !
PSS: On m’informe qu’une entreprise va installer 500 distributeurs d’or , d’ici fin 2010, en allemagne, autriche et suisse … Vu sur site ROMANDIE NEWS
The fat’s in the fire ….?????
Bonne journée !!!
@ coucou et Pierre-Yves D.
je n’entrais pas dans les détails de l’idéologie politique écologique, qui est vaste :
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cologie_politique
je disais juste que, devant la crise actuelle du libéralisme, trois positions globales prennent contour :
– changer de système, parce qu’il faut faire de la place à autrui (altruisme) et parce qu’il menace l’environnement
– garder le système, parce qu’on n’a pas à se soucier d’autrui (individualisme)
mais réguler, parce que l’excès entraine la colère et menace l’environnement
– prendre des mesures, parce que le productivisme menace l’environnement et l’homme
cette dernière position, incarnée par excellence par N. Hulot, par ailleurs personnalité contestée
http://www.pacte-contre-hulot.org/
plaide pour la nature et l’homme en général, évitant de se prononcer clairement
sur le choix politique altruisme/individualisme
@ Sylvie
Il y a également une quatrième voie, non ? qui serait : ne pas changer le système, nationaliser au maximum les pertes pour sauver les banques vitales (à tout prix s’il le faut) et continuer comme avant. J’ai l’impression que c’est ce qui est en train de se passer, non ?
C’est idiot, car j’imagine que le prochain choc pétrolier finira le travail. Pourquoi insister comme ça, hein ? Rha la la.
[…] Original post by Paul Jorion […]
« Confiance revenue, aube sereine et merveilleuse, ou débandade généralisée?
http://www.alterinfo.net/crise-economique-et-sombres-perspectives-Les-blessures-du-dollar-se-rouvrent_a33255.html
@Rumbo
En résumé, la reprise annoncée pourrait flinguer complètement le dollar en faisant exploser la bulle obligataire au profit d’actifs de croissance.Il ne s’agit donc pas de savoir si la dette us va exploser ou si les banques ne vont pas pouvoir revaloriser leurs actifs toxiques mais de savoir quand ca va arriver et avec quelle force.Car personne ne doute que les banques risquent encore d’avoir besoin de l’état .Mais meme dans le cas contraire si la bulle obligataire lache qui va sauver l’état US a part une monétisation de la dette en catastrophe?Les banques? Une nouvelle émission d’obligation? Et si l’état Us refusait de rembourser la dette sur les Tbonds a court terme? oui je sais c’est la fin de tout…. Vive la reprise, on a eu chaud!
Quand je vois le peu d’intérêt que les banques ont eu, spécialement en France, pour financer convenablement les PME-PMI et d’autres branches potentiellement productives, et que le « génie » bancaire, qui a produit dans un passé récent les « booms » que l’on sait (pourtant tous faux à terme), tandis que tant et tant d’entreprises peinent à rembourser leurs dettes, licencient, font faillite, ferment, délocalisent, etc, bref toute la noria des em…dements hyperclassiques! Et que soi-disant (mais vraiment soit-disant) les grandes banques « très malades » et « insolvables » étaient sous perfusion, voici que, dans un temps en somme très court, ces banques songent à rembourser au plus tôt leurs dettes à l’État. Ça, les banques peuvent l’envisager! Mais pas les industries, encore moins une grande proportion des PME-PMI, ne parlons pas de l’État (pourtant complice, mais l’État et les contribuables ÇA FAIT DEUX et surtout pas UN), des mnicipalités, etc, tout ce petit monde pendu ad vitam-aeternam à rembourser sans fin capitaux (garantis pourtant par ces mêmes « débiteurs ») et en payant des intérêts tueurs.
Question: sur quels substrats économiques – concrets et productifs -, autrement dit sur quelle – positivité – économique réelle, soit: vraie reprise, forte augmentation de la demande générale, baisse importante, soutenue et significative du chômage, extinction très rapide des dettes publiques, etc, etc, les banques (y compris, donc, des banques américaines) ont-elles à cette heure les ressources actuelles, certaines et confirmées leur permettant ces remboursement apparemment si faciles et de reprendre, pour l’essentiel, leurs mêmes pratiques dont on connaît trop les effets??…
Ou, comment le mensonge va-t-il se tirer d’affaire?
http://www.lefigaro.fr/societes/2009/06/12/04015-20090612ARTFIG00705-les-banques-francaises-songent-a-rembourser-l-etat-.php
Les politiques, les médias, les fonctionnaires, les étudiants, n’ont visiblement pas compris que cette crise va déboucher sur un chaos social redoutable. La situation est réellement grave, mais heureusement l’orchestre joue.
Si on veut faire une analogie entre la chute du dollar et la chute de l’URSS , les conséquences ont été, par exemple en Ukraine:
en une année les prix ont été multipliés par 10, de nombreux règlements de comptes, absence de paiement des fonctionnaires puis nouvelle monnaie.
Bien cordialement
La Californie est au bord de la faillite. Elle se retrouvera même à court de trésorerie dès juillet, si aucune mesure n’est prise d’ici là pour combler un trou de 24 milliards de dollars dans son budget.
Pour faire face à cette situation extrême, le gouverneur Arnold Schwarzenegger envisage de légaliser le cannabis, et de vendre une prison et un stade afin de récolter de nouveaux revenus fiscaux. Mais il veut surtout opérer des coupes claires dans le budget, en supprimant les bourses pour les étudiants ou le financement de la sécurité sociale pour les enfants pauvres.
Une chose est sûre, les Californiens ne veulent pas de nouveaux impôts. Les démocrates s’opposent fermement à ce qu’ils dénoncent comme la destruction du système social californien. Ils veulent plutôt souscrire un nouvel emprunt, en attendant que la crise passe.
Un nouvel emprunt ? Il n’en est pas question pour Arnold Schwarzenegger. Ce dernier souligne que les taux sont prohibitifs et qu’il faudrait ensuite le rembourser sur de longues années, grevant d’autant plus le budget. Chaque camp reste sur ses positions.
Pour débloquer la situation, Governator veut passer en force. « Nous avons besoin de couper toutes les dépenses et nous devons donner aux démocrates une petite idée de ce qui arrive lorsqu’un Etat ferme littéralement boutique », a menacé le gouverneur dans une interview au Los Angeles Times. Coup de bluff ? S’il tient parole, alors l’Etat de Californie, le plus riche, le plus peuplé des Etats-Unis et la 8ème puissance économique mondiale, serait dans l’impossibilité de payer ses factures.
Menacer de fermer les administrations faute d’accord sur le budget, Bill Clinton a déjà utilisé cette stratégie. En 1995, le président des Etats-Unis et la majorité républicaine au Congrès n’ont pas réussi à tomber d’accord sur le budget fédéral. Bill Clinton a tenu ferme, entraînant la fermeture momentanée de toutes les administrations non vitales. Une opération qui a finalement coûté 800 millions de dollars. Mais Clinton remporta le bras de fer.
Schwarzenegger aura-t-il suffisamment de poids pour l’emporter ?
http://www.e24.fr/economie/monde/article99811.ece/Schwarzi-veut-fermer-l-Etat-de-Californie.html
Dominique Strauss-Kahn préconise de rester « très prudent », le chômage devant grimper jusqu’en 2011.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a appelé samedi 13 juin à rester « très prudent » malgré des signes positifs pour l’économie mondiale et il a prévenu que l’impact social de la crise atteindrait son apogée en 2011.
« Nous devons rester très prudents, la reprise est faible, de nombreuses actions doivent encore être réalisées, l’impact social va encore durer », a averti M. Strauss-Kahn, au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion des ministres des Finances du G8.
« Quoi qu’il arrive, que les jeunes pousses de reprise soient réellement des jeunes pousses, la croissance reviendra au début de l’année 2010, ce qui signifie un pic du chômage au début de 2011, à cause du décalage d’un an entre la reprise économique et son impact sur le marché du travail », a-t-il prévenu.
http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_00156919-dsk-preconise-de-rester-tres-prudent-le-chomage-devant-grimper-jusqu-en-2011.htm
Nous sommes privilégiés (depuis le 10 avril 1840?), même moi qui n’ait gagné le mois dernier qu’un tiers du montant des donations que Paul Jorion a recueillies pour la qualité de son travail, n’en déplaise à la ligne de séparation entre 0,001% de Titans et une fourmilière de moutons dont la tonsure ne transpirerait même plus ni transhumance ni respiration.
Le mouvement de vie qui nous porte est un improbable miracle, mais notre écosystème ne négocie pas le prix que nous n’accordons pas encore à son équilibre. Nous n’avons pas été capable de nous (faire) entendre pour réduire nos inégalités.
Rester capable de penser et dire « nous » jusqu’aux racines de son pire ennemi, sans faveur.