Billet invité.
LE PAYSAGE DE L’APRES-CRISE, COMME SI NOUS Y ETIONS DEJA
« Le gouvernement veut probablement gagner du temps, tenant en vie les banques alors qu’elles luttent pour la vie, cherchant la porte afin de sortir du gâchis dans lequel elles sont. Le danger est que cela affaiblit les banques, qui vont continuer à ne pas être disposées à prêter, obérant les efforts du Président Barack Obama de sortir l’économie de la récession. » C’est ainsi que Joseph Stiglitz commente la situation, sans se laisser visiblement impressionner par la confusion entretenue qui règne à propos des banques dans les médias.
Deux descriptions contradictoires de la même situation s’affrontent actuellement aux Etats-Unis. D’un côté, un discours officiel optimiste, relayé par les banques, pour leur part ravies, qui prend appui sur le résultat des « stress tests » ainsi que sur la réussite de l’appel au marché des banques qui l’a suivi, aboutissant hier mardi à l’annonce que dix d’entre elles sont autorisées à rembourser les fonds publics dont elles ont bénéficié. Signifiant ainsi symboliquement qu’elles n’auront plus besoin d’aide publique, étant tirées d’affaire pour l’avenir. Dans ces conditions, le partenariat public-privé (PPIP), hier grande affaire mais aujourd’hui moins indispensable, est peut-être voué à passer tout simplement à la trappe. Ce ne serait pas la première fois qu’une telle volte-face serait opérée par le Trésor.
De l’autre, le FMI, ainsi qu’un fort carré d’économistes américains irréductibles, et non des moindres, qui continuent de prendre leurs distances avec le renouveau proclamé sur tous les tons et maintiennent qu’il y a anguille sous roche. Ils mettent l’accent sur le fait que les banques sont toujours vulnérables, n’ayant pas fait à fond le ménage. Sans oublier des représentants plus lucides du monde de la finance, qui voient également un autre film se dérouler devant leurs yeux : « la caractérisation appropriée du marché est que le crédit était il y a deux mois en situation de détresse, il est maintenant seulement stressé » a déclaré Tad Rivelle, de Metropolitan Asset Management, à l’agence Bloomberg. Selon lui, l’économie décline désormais de manière plus modérée, mais cela ne doit pas être confondu avec une reprise proche. « Nous restons dans un environnement économiquement dur et le chômage continue d’augmenter » a-t-il poursuivi. Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, vient de son côté de déclarer avant-hier lundi à Montréal, une fois de plus puisqu’il ne parvient pas à se faire entendre, que « Le processus (d’assainissement du secteur bancaire) est beaucoup trop lent (…) c’est probablement le risque le plus important pesant sur (une reprise en 2010) ». « Il n’y a jamais de reprise tant que l’assainissement n’a pas été achevé », a-t-il insisté.
Mais le geste politique le plus significatif, bien que probablement sans effet dans l’immédiat, a été effectué par « The Congressional Oversight Panel » (la Commission de surveillance du Congrès, dirigée par Elizabeth Warren) qui a recommandé au Trésor la tenue de nouveaux « stress tests » des banques américaines, si le chômage devait dépasser les niveaux adoptés lors de leur tenue. Il se trouve que c’est déjà le cas, et cela s’appelle un croc-en-jambe, alors qu’il a donc été triomphalement accordé à dix des plus grandes banques américaines leur bulletin de sortie de l’hôpital. « Le retour de ces fonds ne doit pas faire oublier les excès passé ni autoriser les inconduites à venir », a bien prévenu Barack Obama, comme une sorte de vœu pieux dont on attend la concrétisation.
Sans illusions, on pourra juger sur pièces le 17 juin prochain, date à laquelle le Trésor devrait divulguer son plan de révision de la régulation financière, rendant public le cadre dans lequel l’activité des banques et des hedge funds devrait dorénavant s’exercer, les mesures concernant les produits dérivés, ainsi que le dispositif institutionnel chargé de la surveillance anti-systémique de l’ensemble. Car « l’industrie financière » essaye désormais de se refaire une santé, par ses propres moyens et avec ses méthodes éprouvées. Cela implique qu’elle ait les coudées franches pour y parvenir, En d’autres termes, que les mesures de régulation qui seront finalement adoptées n’y fassent pas obstacle. Et qu’elle puisse également reconstituer ses marges (c’est la formule consacrée) grâce à ses activités de prêt aux entreprises et aux particuliers.
Le Wall Street Journal vient d’annoncer que l’administration Obama renonçait à maintenir le projet de restrictions des rémunérations des institutions financières ayant reçu une aide publique, après avoir, au contraire, envisagé d’étendre ces mesures. La loi limite certes le montant des bonus, mais elle est ouvertement contournée par des augmentations de salaire, c’est donc la finance qui impose sa loi.
Deux conséquences vont résulter de ce processus, si rien ne s’y oppose. Premièrement, la reconstitution progressive d’une nouvelle bulle spéculative privée, qui côtoiera la bulle des dettes publiques en cours de constitution. Avec, à l’arrivée, deux bulles pour le prix d’une seule ! Deuxièmement, un sérieux coup de frein au redémarrage de l’économie, expliquant la longue période de convalescence qui est annoncée de toutes parts, sans plus d’explications.
Il ne faut pas chercher ailleurs que dans la compréhension de ce processus l’origine des pronostics d’Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, reflet du consensus qui se forme à propos de l’état de l’économie dans les années à venir : « Nous étions jusqu’à maintenant en chute libre et cela s’est arrêté », vient-il de déclarer. L’actuelle récession économique mondiale va laisser « des cicatrices durables », a-t-il poursuivi lundi dernier sur la chaîne de télévision canadienne CTV, « Il se peut qu’à l’avenir, le chômage demeure à un niveau beaucoup plus élevé qu’avant la récession », la faiblesse du crédit et de l’investissement entravant la croissance.
Rendant public son rapport annuel sur la zone euro, le FMI a confirmé : « La reprise sera probablement lente et sa forme ainsi que le moment où elle interviendra sont fortement incertains (…) Le désendettement en cours, la restructuration des entreprises, et la montée du chômage pèseront sur la demande intérieure. La correction des déséquilibres mondiaux et le taux de change relativement fort limiteront le soutien venu de l’extérieur ».
Cela ne fait désormais plus débat, nous devons au mieux nous attendre à nous retrouver, en termes de croissance, sur la branche horizontale d’un « L », d’une longueur indéfinie, tout du moins lorsque nous y serons enfin parvenus. Car les indicateurs composites avancés de l’OCDE du mois d’avril ne laissent présager dans l’immédiat qu’une simple « atténuation du rythme de détérioration » de l’économie dans la plupart des pays industrialisés. La déclaration de Barack Obama, lundi dernier à Washington, selon laquelle « … nous sommes toujours au cœur d’une récession très profonde et il nous faudra un temps considérable pour en sortir », constatant que le taux de chômage était désormais de 9,4%, son plus haut niveau depuis un quart de siècle, ne dit pas non plus autre chose. Daniel Tarullo, l’un des gouverneurs de la Fed a abondé dans le même sens, en déclarant : « la reprise pourrait être douloureusement lente, et l’économie restera inhabituellement vulnérable à de nouveaux chocs », ajoutant : « les nouvelles restent mauvaises dans deux domaines qui importent directement pour les familles américaines: le chômage continue de monter et le prix du logement continue de baisser ».
Les conclusions de la réunion des ministres européens de l’économie et des finances de Luxembourg d’hier mardi, prélude au prochain sommet des chefs d’Etat de l’Union Européenne des 18 et 19 juin prochains, n’incitent pas d’avantage à l’optimisme. « La priorité doit être donnée à la viabilité à long terme des finances publiques », y est-il indiqué, ce qui signifie dans la langue de tous les jours : coupes sombres dans les budgets et augmentations de la fiscalité à prévoir pour demain. « Tout le monde est d’accord pour dire que nous avons besoin d’une stratégie de sortie » (de la crise et des déficits) a déclaré, dans l’optique d’une sortie de la récession au cours des 3ème ou 4ème trimestre 2010 (comme si c’était déjà fait), Joaquin Almunia, commissaire européen aux affaires économiques. Sans hélas préciser ce que les participants à la réunion entendaient exactement par là. Ce qui n’est pas étonnant, car les Français ont à nouveau cherché à obtenir un assouplissement du pacte de stabilité (imposant de ne pas dépasser la limite de 3% du PIB avec les déficits), ce que les Allemands ont catégoriquement refusé d’accepter.
Autre sujet de discorde à l’ordre du jour du sommet des 18 et 19 juin, mais cette fois-ci avec les Britanniques, les propositions de Bruxelles de supervision financière en Europe. Le dispositif de surveillance financière fait l’objet d’une bataille d’amendements qui fait craindre pour sa future efficacité, car il pourrait aboutir à placer la City sous contrôle de la BCE, elle-même sous influence d’Allemands rigoristes et décidés à ne pas se laisser entraîner sur certaines pentes fâcheuses, après avoir découvert combien leurs propres banques avaient lourdement fauté. Ce désaccord prenant le pas sur tous les autres, la mise au point du panier européen de mesures de régulation n’avance pas par ailleurs.
Heureusement, les Européens ne sont pas systématiquement divisés sur tous les sujets, notamment à propos des stress tests des banques. « On veut des tests de résistance pour tout le système bancaire (…) qui ne regardent pas la situation spécifique des fonds propres des banques individuelles », a en effet déclaré mardi, sans être contredit par quiconque, Peer Steinbrück, le ministre allemand des finances. Prenant toutes ses précautions, il a ajouté : « nous sommes contre la publication des résultats » de ces tests, pouvant avoir des « effets contre-productifs » de panique. Les mauvais esprits pouvant en conclure que la situation de certaines banques est loin d’être brillante, en dépit du silence entretenu à ce propos.
Jim Flaherty, le ministre canadien des Finances, a révélé hier à Ottawa que la question sera évoquée lors du prochain G8 de la fin de la semaine, en Italie. « Il y a déjà eu des discussions pour encourager la tenue de ‘stress tests’, non seulement sur les banques américaines, mais aussi sur les banques européennes, où cela n’a pas nécessairement eu lieu », a-t-il précisé. En clair, les Américains et les Canadiens s’inquiètent dorénavant de la situation des banques européennes, considérant qu’ils ont pour leur part avancé et que les Européens traînent les pieds. Timothy Geithner vient de préciser, au sujet de ce G8, que les Etats-Unis comptaient « s’assurer que le monde marche avec eux pour élever les normes » en matière de régulation financière. On va donc assister à ce spectacle paradoxal d’Américains apparaissant comme plus régulateurs que les Européens, ayant annoncé la veille du G8 leurs propres réformes en devançant ces derniers, se décernant ainsi un brevet de bonne conduite
Enfin, un autre facteur important va aussi freiner la reprise. L’un des chroniqueurs du Financial Times, Wolfgang Münchau, analysait hier mardi le cadre général d’évolution de l’économie mondiale, pour considérer que toute attente de la relance provenant des Etats-Unis était vaine. Il s’appuyait sur cette constatation, non sans de solides arguments, pour mettre en cause la politique de la chancelière allemande, Angela Merkel, estimant en conclusion, que : « L’Allemagne va être au plus bas pour une longue période, avec une énorme crise bancaire toujours non résolue, un taux de change sérieusement dopé, présidée par des politiciens paniquant devant la perspective d’une inflation à domicile. Cela ne se terminera pas bien. »
Deux catégories de pays vont en effet particulièrement souffrir de la crise : ceux où les particuliers ont malencontreusement enfourché le balais magique de l’endettement qui leur a été avantageusement proposé, et ceux dont le modèle reposait principalement sur le commerce extérieur. Parmi les pays de l’OCDE, pour ce dernier cas, figurent l’Allemagne et le Japon. Ainsi que la Chine et le Brésil parmi les pays émergents. La énième relance des négociations du cycle de Doha, que vient de tenter Pascal Lamy, le directeur général de l’OMC, apparaît comme un peu dérisoire dans ce contexte.
Robert Zoellick, le président de la Banque Mondiale, vient pour sa part de s’accrocher à un autre espoir, en déclarant à l’occasion d’une conférence à Montréal que c’est la Chine qui allait prochainement sortir l’économie mondiale de la récession : « La Chine va surprendre positivement » a-t-il déclaré, précipitant peut-être un peu le rythme selon lequel cette surprise pourrait intervenir. Sans manifester une telle impatience, il sera toutefois instructif de suivre les travaux du premier sommet des chefs d’Etat du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), le 16 juin prochain, pour lequel le Président chinois Hu Jintao se rendra en Russie et rencontrera Wladimir Poutine et Dmitri Medvedev, respectivement premier ministre et président de la Russie. « Les dirigeants se concentreront sur la crise financière internationale, le sommet du G20, la réforme des institutions financières internationales, la sécurité alimentaire et énergétique, le changement climatique, l’aide au développement et l’avenir du dialogue au sein du BRIC » a annoncé à Pékin le vice-ministre chinois des affaires étrangères, He Yafei. Pour le moins, ce sommet va être symbolique des nouveaux rapports de force mondiaux en gestation.
Voilà donc le prix prévisible qui va devoir être payé pour que le système financier redevienne florissant – s’il y parvient sans autre accident de parcours. Plus visiblement parasitaire de l’économie, dont il va freiner l’essor au prétexte de la financer. Sa propre prospérité va désormais reposer sur une croissance économique réduite, dont il va porter la responsabilité, ainsi que la contraction des échanges commerciaux mondiaux, la diminution de la consommation des ménages, sans compter quelques conséquences sociales secondaires comme un fort taux permanent de chômage, une augmentation généralisée de la précarité et un accroissement de la pauvreté. Il va falloir le justifier ou l’imposer.
151 réponses à “L’actualité de la crise : Le paysage de l’après-crise, comme si nous y étions déjà, par François Leclerc”
Obama » les nouvelles restent mauvaises dans deux domaines qui importent directement pour les familles américaines: le chômage continue de monter et le prix du logement continue de baisser ».
Je trouve que la seconde nouvelle est excellente, pas vous ?
@ Anne.J
Pas vraiment, la baisse du prix des logements accentue les difficultés de renégociation des emprunts immobiliers et les défauts de remboursement de ceux-ci.
Paul Jorion expliquait en mars dernier que le capitalisme était mort. Il est en train de changer en tous cas de modèle économique. Après la croissance financée par l’endettement et la délocalisation de l’industrie dans les pays émergeants, nous sommes sur un modèle très transitoire de transfert financier quasi direct des états vers les banques.
En réalité, on ne sait pas bien encore comment on sortira de cette nouvelle phase et si on en sortira réellement. Une politique d’austérité rétablissant les finances des états serait catastrophique en terme de niveau de vie des populations et suicidaire pour une démocratie, le « laisser-faire » ne fait qu’empirer les déséquilibres financiers comme on le voit au Japon qui atteint un endettement public de 200 % du Pib, et ce n’est pas fini.
En 1905, lors de la première révolution russe, les dirigeants socialistes avaient prévenu que les emprunts contractés par le Tsar pour financer notamment ses aventures militaires n’engageraient pas le peuple. En 1917, au grand dam des « démocraties », ils ont tenu cette promesse et refusé de rembourser les emprunts du Tsar.
Comme il serait bon dans la période actuelle qu’un message similaire soit envoyé par le peuple aux dirigeants des banques et des états !
Pour arranger le tout, dans ce système économique qui ne peut fonctionner qu’avec un pétrole quasi-gratuit, voilà
le prix de cette matière qui flambe de nouveau..
A suivre…
Bonjour et merci Francois pour vos excellente analyse .A la radio l’autre jour Paul a parle d’une crise en W ,je vois sur le blog de Loic Abadie la meme vision.La surprise pour moi est de voir ou Loic Abadie nous situe sur le W ,a peine au debut
http://tropicalbear.over-blog.com/.J'aimerai savoir ce que vous en pense.Amities a tous.
« La Chine va surprendre positivement » a-t-il déclaré, précipitant peut-être un peu le rythme selon lequel cette surprise pourrait intervenir.
De toute évidence, il s’agit de la prochaine émission d’obligations libellées en yuans
Voir l’article de Reuters : [url]http://sme-chinoises-euronext.typepad.fr/mon_weblog/2009/06/obligation-lib%C3%A9ll%C3%A9s-en-yuan-un-pas-de-plus-vers-la-fin-du-dollar-comme-monnaie-de-r%C3%A9f%C3%A9rence.html[/url]
à François Leclerc [billet] En votre paragraphe 3, vous dites :
Je veux bien l’accepter pour le « carré d’économistes » (la string de leurs noms serait un petit plus)
par contre, j’en doute fort (je n’y crois pas) pour le FMI.
John Lipsky canalise le fil directeur anatiofurtif_usa qui détient le droit de veto « »américain » » au FMI
… la syntaxe est mal aisée quand les mots n’existent pas pour représenter le réel.
Question : Auriez-vous une meilleure idée que des guillemets en double sur le mot « »américain » » ?
@ franck marsal
Y-a-t-il un modèle alternatif pour le capitalisme financier ? Il y a certes celui de la défense de ses propres intérêts, mais qu’est-il désormais capable d’offrir par ailleurs ? Quelle peut être sa promesse ? Pour l’instant, il est incapable de la formuler. Pour l’avenir, les « trentes glorieuses » ne sont plus à l’ordre du jour. De sombres pronostics sont en effet possibles.
Mais, est-il possible d’anticiper alors que nous ne sommes pas certains d’être sortis de la phase aigue de la crise ? Une vieille blague disait, quel que soit la direction que l’on emprunte, quand on est au fond d’une cuvette, on peut en sortir, sauf s’il y a un trou.
@ TELQUEL
la différence entre en « W », dont les branches seraient très allongé, et un « L » ne change pas grand chose à l’essentiel: ce ne sera ni un « v », ni même un « U »… Si les embellies financières participent, comme c’est actuellement le cas, du calcul du PIB, cela pourra être un « W ». Mais quel autre secteur pourrait sinon est le moteur de reprises avortées ?
En fait de « coupes sombres », François, il s’agira plutôt de « coupes claires »
http://www.mon-expression.info/faire-une-coupe-sombre-faire-une-coupe-claire
@ F.Leclerc : vous dites pour finir votre billet : » …….sans compter quelques conséquences sociales secondaires
comme un fort taux permanent de chômage, une augmentation généralisée de la précarité
et un accroissement de la pauvreté. Il va falloir le justifier ou l’imposer. »
puis : « Y-a-t-il un modèle alternatif pour le capitalisme financier ? »
ce que vous désignez comme « secondaire » risque de devenir dans les mois qui viennent , après une series d’oscillations
dans la partie basse du W (en fait un http://Www…..wW ?) le phénomène « primaire » qui emportera le capitalisme financier
si celui-ci n’arrive pas d’içi là à confisquer violemment ce qu’il lui reste de pouvoir à prendre
pour imposer une dictature « mondialisée » de son point de vue sur les choses.
ce devrait ètre le souci prioritaire de ceux qui ont une certaine connaissance et conscience de la situation
en train d’évoluer sous nos yeux…
je veux dire la priorité d’une approche politique+++++
un petit artefact s’est introduit dans mon commentaire : lire « Www….wwW » , car ce n’est pas un lien
j’espère que ca va marcher sinon l’effacer
À Telquel: le lien est mauvais, le bon est http://tropicalbear.over-blog.com/
@ Nobby
Merci, je n’étais pas clair !
@ Anne J.
L’initiale de votre nom de Famille « J » m’évoque ceci, après le
V
U
W
L
I
que j’avais proposé dans un commentaire d’il y a quelques semaines:
« la branche horizontale d’un « L », d’une longueur indéfinie, tout du moins lorsque nous y serons enfin parvenus »
L’inflexion évoquée par F. Leclerc ne correspondrait-elle plutôt pas à un « J » inversé pour aterrir en douceur ?
Tout est question d’échelle: sommes nous au début de l’inflection ou proche de la base du J ???
De toute façon, à en croire certain « G »ourous drogués à la croissance ce serait une crise en « G » avec remontée
vers la « cité radieuse » après les déboires actuels…
En fait au rythme actuel de la crise, toutes les lettres de l’alphabet pourraient bien y passer …
Bienvenue dans le nouveau monde.
Bonjour François
Merci de nous offrir encore une très bonne analyse de la situation.
Lorsque vous écrivez que les Américains font la morale aux européens : ou c’est l’hôpital qui se fout de la charité ou on reconnaît les cons car ils osent tous.
Plus sérieusement, le chômage continue à faire des ravages aux US, et même lorsque les chiffres sont révises, ils restent élevés.
Combinés à la future hausse des intérêts des prêts hypothécaires Alt A prévus pour cet été, la prochaine vague, deux fois plus grande que les prêts subrimes, qui va frapper les rivages déjà dévastés des banques américaines risque de balayer le décor de cinéma installés par le Trésor et la Fed.
Fed ,qui même lorsqu’elle intervient dans le marché obligataire par l’achat de bons du trésor, n’arrive pas à enrayer la hausse des taux d’intérêts. Taux d’intérêts qui sont repris pour les prêts hypothécaires.
La boucle est boucle et l’étranglement continuera pour le peuple américain.
Cela va finir dans un formidable gâchis de type argentin lorsque leur monnaie finira dans mes toilettes.
Pour ceux à qui la crise économique empêche de dormir, quelques lignes de J. Attali:
« Beaucoup de spécialistes murmurent que la transformation du climat, aggravée ou non par l’activité humaine, pourrait avoir, à court terme, des conséquences mortelles pour l’espèce humaine : Soit elle libérerait des bactéries contenues dans la toundra sibérienne, (plus précisément dans la merzlota, terme russe pour définir le pergélisol, la partie gelée du sous-sol de la toundra), entrainant la formation de méthane et sa transformation partielle en protoxyde d’azote, ayant beaucoup plus d’impact sur le climat que le gaz carbonique . Soit parce que cela libérerait directement des puits de méthane, (aujourd’hui piégés dans des cristaux d’eau) qui se répandraient sur la planète en un nuage asphyxiant. De ces hypothèses, beaucoup de savants parlent ; certains ont mesuré la présence de ces bactéries dans la mer de Laptev, en Russie, au bord de l’océan arctique. Certains avancent une date pour la catastrophe : 2012. Le nouveau ministre de l’energie américain, Steven Chu, prix Nobel de physique, dit lui-même son inquiétude : « La grande peur, c’est que la toundra se réchauffe, que ces microbes se réveillent, et qu’ils s’attaquent à ces réserves de carbone, qui seraient libérées dans l’atmosphère. Dès lors, quoi que fassent les humains, la situation serait hors de contrôle» . D’autres savants, rassurants, disent au contraire que l’impact de ces bactéries sur le climat n’aura pas lieu avant 20.000 ans, en particulier parce que le niveau des mers va monter. » (http://blogs.lexpress.fr/attali/2009/05/2012-2036.php)
@ svenmarq
Et si le J n’était pas inversé ?
Autre proposition typographique: l’évolution en <
2 lignes
2 futurs
Mort annoncée ou longue maladie chronique, je ne comprends pas bien…
Envisager d’une main le schéma d’une reprise (mollassonne, anémique, négative, c’est selon) et de l’autre (main), annoncer de nouveaux tsunamis financiers (Alt-A, immobilier commercial, cartes de crédit, crise obligataire, dettes publiques) qui rendent caduques l’idée même de reprise, et signent l’arrêt de mort du capitalisme financier que nous le connaissons.
Je suis seul à y voir contradiction ? Ces propositions ne s’excluent-elles pas l’une l’autre? Ou peut-être devons-nous inscrire ces étapes dans une seule temporalité, même longue.
Il y a aussi l’évolution en 8.
Une cata qui boucle à l’infini..
Pour rester dans le positif.
1/D’abord un gros merci renouvelé à François Leclerc ….avec un style très clair et un humour feutré quand le sujet le permet..
2/Ensuite le sentiment que le chômage massif devient principal sujet d’inquiètude…avec comme corollaire
3/Une politique sociale mondiale dans la mouise vu l’état des finances publiques…et comme suite
4/De nombreux départs de feu-révoltes…ce qui entraîne
5/Des répressions ou des guerres…à moins que
6/Des épidémies programmées ou nom ne fassent les mêmes dégâts….ce qui tomberait bien car
7/Certains cercles pensent que l’humanité est décidément trop prolifique pour…Gaia la boule bleue.
8/Laquelle se contrefout de tout çà et du réchauffement ou de l’ »anthropollution »…
9/Vu qu’il semblerait que sur ses copains Mars et Jupiter çà se réchauffe aussi monobstant le peu d’embouteillages sur les canaux…
C’était la minute optimiste.
à Clive [09:48] (ou autre internaute)
Bonjour, Auriez-vous un neologisme ou un mot existant pour la personne-métier décrite
en pauljorion/blog/3340#comment-28576 ? Merci
@ Ignatius J. Reilly
Vous n’êtes pas le seul ! Je ne fais pas la chronique d’une mort annoncée, car j’essaye de formuler des hypothèses et attends d’y voir plus clair dans la grande opacité ambiante. Une des grandes caractéristiques du capitalisme financier est d’être un monde fermé d’initiés. Une seconde, qu’il vient de dévoiler, est de ne pas se maîtriser. La question est de savoir s’il va pouvoir persévérer, et à quel prix, car je ne crois pas à sa rédemption.
La pompe
Les machines, économiques ou politiques, sont des moyens au service de la fin. La fin, c’est l’homme qui a besoin de ces divers systèmes pour grandir et s’épanouir. Mais l’un n’est pas l’autre.
Sur ce blogue, il y a quelques très bons concepteurs de pompes. De là, à mon avis, l’importance de sa visibilité et la raison de son succès.
Le communisme aussi était une belle mécanique, pour son époque. Mais les hommes n’ont pas su bien l’utiliser. Le capitalisme, lui, malgré sa barbarie, a propulsé l’humanité en dehors des superstitions moyenâgeuses. L’école s’imposait, l’industrie avait besoin d’hommes boulons, instruits, pour faire fonctionner ces machines. C’était la grande époque où l’homme et la pompe ne faisaient qu’un. Toute notre civilisation moderne a été conçue avec ce modèle mécanique newtonien.
Notre système, plus que moribond, n’a pas encore compris que le problème réside dans cet homme boulon, encore très rustre et incapable de se distinguer de la pompe.
Les plus belles mécaniques, la Cadillac ou la Mercedes de quelques systèmes que ce soit, entre les mains d’une société encore psychiquement dans l’enfance, finissent toujours par prendre le champ.
Il y a deux réalités universelles : la forme et le fond. La forme c’est la mécanique, le moyen, la pompe. Le fond, c’est l’humain, le vivant, le psychisme qui évolue au cours des âges vers une conscience toujours plus grande. Ces deux réalités sont distinctes et ne doivent pas être confondues. L’homme n’est pas la machine, même si l’on tente de nous le faire croire. C’est ce système de pensée unique et mécanique, dépassé, qui doit disparaître.
C’est dommage qu’un blogue qui se dit ouvert à la philosophie et à la psychologie s’en tienne qu’à la pompe… il y a peut-être du sable dans l’engrenage.
Pour moi, le spirituel, le psychisme et la croissance ne font qu’un. Ceux qui refusent cette autre réalité se coupent de la moitié d’eux-mêmes et meurent avec un cerveau totalitaire, en guerre avec lui-même. Notre société en est là. Se fermer aux réalités spirituelles en soi, c’est un combat d’arrière-garde, c’est un combat capitaliste et communiste, où il n’y a que la forme qui est reconnue. Cette guerre est faite par des gens qui sont dépassés par une psychologie qui les devance. Refuser la croissance psychique, c’est se fixer dans le temps… pour l’éternité. C’est un suicide cosmique. Cela peut sembler ésotérique, mais seulement pour ceux qui vivent avec la mentalité du siècle dernier.
Le XXIe siècle sera spirituel, avant tout, ou ne sera pas! Comme les hémisphères du cerveau, la main droite ne doit pas bouder la main gauche, et vice versa. On a besoin de bonnes pompes et de meilleurs humains!
Le monde, meilleur, ne peut advenir qu’en tenant compde de ces deux réalités.
Romain
Jls2008@live.ca
[ref 09:48] Très bien Clive ! Bravo-Bravo !
Autre proposition typographique: l’évolution en < 2 horizons, 2 futurs
– Le segment du bas : bien net, gras … sur fond sombre
– Le segment du haut : quasi invisible, pas même une légère esquisse … à ce stade, d’aériens pointillés
Bravo !
@tatar
c’est la verité crue de Tartar :=)
@nobby
la coupe est-elle sombre ou claire ? une chose est sure, c’est qu’elle est pleine =:)
vous souvenez-vous de la remarque de PJorion à propos d’un texte que vous aviez proposé à notre lecture ?(l’arche de st jean)
celà mesure l’étendue de la tàche…..
nos sociétés sont devenues très « fonctionnalistes » , fuyant le rapport humain (qui est d’essence conflictuel) , au profit déchanges
« castrés » …. pour faire court.
bon ,mais ,on va y arriver,car le tableau que nous décrit FLeclerc avec beaucoup de précision ne fait que corroborer les intuitions
dèjà anciennes de nombreux intervenant sur ce blog..
encore une mistake….mon commentaire s’adresse @ Romain….
(sera-t-il possible d’avoir qqs minutes la possibilté d’éditer sa réponse ?)
cordialement à tous
Vous dites : Cela peut sembler ésotérique, (…) à la suite de
Pour moi, le spirituel, le psychisme et la croissance ne font qu’un. (…) Refuser la croissance psychique, c’est se fixer dans le temps… pour l’éternité. C’est un suicide (…) »
En France, comment convertissez-vous ce que vous nommez « croissance psychique »
en « 100 à 120 millions mois-hommes » (équivalent de 8 à 10 millions d’emplois à temps plein)
sans continuer à augmenter la dette, notamment la Dette Etrangère (anatioMamouthPieuvre, non nommable)
La Dette Etrangère de la France, récemment à 40% (de moins de 1200 milliards), approche déjà 66% de 1300 milliards.
à : LeClownBlanc [10:55]
Qui compose les 40% puis 66% de la Dette Etrangère ?
@ Pablo
Tout se passe comme si certains membres de l’administration Obama étaient très conscients de la fragilité
du système planétaire, en tant que système bio-climatique permettant la vie de milliards d’êtres humains.
Tandis que, d’un autre coté, des apprentis sorciers, ceux qui dans l’administration Obama président à la destinée des banques, prennent presque systématiquement toutes les mauvaises décisions s’agissant de les renflouer et de construire une régulation digne de ce nom, comme s’ils voulaient créer les conditions durables d’une croissance négative, et, partant donner à la Terre une chance de respirer un peu.
Bref il y a comme une alliance objective entre les scientifiques de haut niveau de l’équipe Obama et les recrues de l’industrie financière qui officient dans cette même équipe pour sauver la planète. C’est complètement ubuesque. Mais dans ces conditions l’humanité aura eu à subir de telles régressions sociales, voire des guerres et des pénuries mortelles, qu’il faut écarter ce scénario et préférer une mutation du capitalisme. La traduction en actes politiques du nouveau paradigme qui émerge déjà.
Le problème c’est qu’aucun de ces deux pôles de l’équipe Obama n’a une compréhension globale de la crise et que l’alliance objective est une impasse.
Les scientifiques sont alarmistes mais ils ne font pas la connexion entre la crise bio-climatique et la crise sociale qui est à l’origine de la crise financière. Inversement, le pôle financier de l’équipe reste dans l’optique hyper réductionniste et illusoire que le petit monde de la finance est capable à lui seul d’enclencher un nouveau cycle vertueux de croissance qui permettra d’investir dans des « technologies propres », pourvu qu’on le laisse en paix. Le poids de l’idéologie continue de faire des ravages. Je ne parle pas ici de la cupidité des acteurs de la finance qui n’est un facteur secondaire. C’est la lucidité et la volonté politiques qui font défaut.
@ Franck Marsal
« Une politique d’austérité rétablissant les finances des états serait catastrophique en terme de niveau de vie des populations et suicidaire pour une démocratie »
je pense au contraire qu’une politique, non pas d’austérité, mais de fiscalité élevée serait seule à même de restaurer la santé des finances publiques tout en rétablissant les équilibres économiques et sociaux. Je m’explique :
– Une taxation de la consommation (TVA) globalement plus importante mais progressive en fonction du caractère nécessaire ou futile des produits (pain –> téléphone portable) : accompagnement social
– une taxation de la consommation (TVA) progressive en fonction de l’éloignement du lieu de production des produits de leur lieu de consommation : rééquilibrage industriel
– un allègement du taux de l’impôt sur les sociétés et un alourdissement de l’impôt sur les revenus financiers : favoriser les entreprises de taille moyenne non côtées en bourse, donc le tissu productif local.
– une simplification et un élargissement de la fiscalité des particuliers, par l’intégration de tous les revenus, y compris sociaux, dans le revenu imposable, et la déduction de toutes les contributions sociales : économies de fonctionnement, bénéfice de l’impôt plus important.
C’est, au moins pour la première partie, ce qu’a fait l’Allemagne depuis une dizaine d’années. Si elle l’avait aussi appliqué au domaine financier, je pense que l’exemple serait flagrant..
Bonne journée
Yves