Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je me pose deux questions ce matin. La première, c’est celle-ci : la hausse récente des taux longs américains (3,53 % pour le 10 ans qui décolle, contre 0,95 % pour le 2 ans) signifie-t-elle que « les marchés » (= ceux qui achètent et vendent des Bons du Trésor) anticipent une reprise solide de l’économie justifiant une rémunération bonifiée des investisseurs, ou bien est-ce la prime de risque comprise dans un taux qui fait que les taux longs grimpent, les investisseurs anticipant une rétrogradation de la notation du risque de crédit de l’État américain ?
La réponse à cette première question est simple : la seconde hypothèse est la bonne.
La deuxième question, c’est la semi-nationalisation aujourd’hui de General Motors qui oblige à la poser (60 % pour le gouvernement US, 17,5 % pour le fonds de gestion syndical des employés, 12 % pour l’État canadien et la province d’Ontario). J’écris « semi-nationalisation » puisqu’on l’a compris, jusqu’à nouvel ordre, les US ne nationaliseront rien, continuant de communiquer au monde le message TINA (There Is No Alternative) : ceux qui sont à l’origine du problème demeurent les plus qualifiés à les résoudre. Pourquoi maintient-on en place une équipe qui perd ? parce qu’il n’y en a pas d’autre, mon bon Monsieur ! La question, c’est celle-ci : assiste-t-on – simplement – à la fin de l’empire américain ou – plus dramatiquement – à la fin du capitalisme ? la deuxième branche de l’alternative ayant pour conséquence qu’un corollaire habituel resterait d’application : quand l’Amérique est malade, le temps d’incubation de l’Europe est de six mois environ.
Là aussi, sur la deuxième question, si rien n’est fait, je penche pour la seconde hypothèse. On a cru un instant, il y a un an ou deux, que la finance d’Europe de l’Est s’en tirerait mieux d’affaire que celle d’Europe Occidentale, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il s’agissait simplement d’une question de temps de latence. Il en sera de même pour l’Europe par rapport aux États–Unis. Ceci dit, la meilleure couverture sociale des ménages européens amortira mieux le choc qu’en Amérique, et ça c’est une excellente nouvelle pour les Européens.
Autre aspect de la question : si les États–Unis devaient redémarrer rapidement (on le leur souhaite de tout cœur, même si rien ne porte à le croire), ce serait à nouveau sur le mode de la bulle financière : parce que les consommateurs s’endetteraient à nouveau comme des bêtes, dans le même contexte de salaires déprimés qui a conduit à la crise. Ce qui suggère, sinon une solution à la crise (le système est très, très fatigué !) en tout cas un moyen excellent de la contenir (c’est la raison de mon « si rien n’est fait », un peu plus haut) : augmenter les salaires le plus rapidement possible.
Comme vous le voyez, je ne suis pas partisan de la politique du pire : je suggère de manière constructive le moyen pour le système capitaliste de retrouver un second souffle. Je suis certain que ceux qui ont à cœur sa survie entendront mon appel. À moins bien sûr qu’ils ne croient vraiment qu’il n’existe pas d’alternative. Je veux dire en leur for intérieur et pas uniquement à des fins de propagande.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
159 réponses à “Augmenter les salaires en Europe, le plus rapidement possible”
Sans vouloir faire le rabat joie, les enjeux énergétiques de demain relèguent les considérations d’ordre politique au second plan. Nos sociétés occidentales se sont développées essentiellement grâce à l’abondance de l’énergie primaire, et ne peuvent fonctionner qu’en maintenant un cout de l’énergie bas. Nous évoluons dans un monde peuplé « d’esclaves imaginaires » (et d’autres bien réels…) dans lequel la moindre activité économique (agriculture, industrie, services) est dépendante d’un approvisionnement constant en « esclaves ». Mes grands parents et parents ont use et abuse de ce système pour accroitre leur niveau de vie, et le paradigme actuel de la croissance est fermement encrée dans la pensée des nouvelles générations. Il nous semble impensable de voir les niveaux de vie baisser, et cette pensée est renforcée par des émissions a la gloire du Progrès, comme Modern Marvels.
Les progrès incroyables réalisés dans le domaine énergétique ont bien naturellement entraînés d’énormes gains de productivité dans l’agriculture et l’industrie. Il faut beaucoup moins d’hommes pour produire des vivres et des biens de consommations, et ainsi l’activité dite des Services a pu croitre et employer les « inutiles » (au premier ordre bien sur, ne voyait pas dans cette remarque un quelconque mépris).
La ou je pense que tout a foutu le camp, c’est que l’éducation populaire en matière de processus physiques de base (notamment les lois de conservations) n’a pas suivit. Comme l’a bien dit Nicolas Hulot, « l’hypertrophie de la technique nous a fait oublier la multitude des services rendus par la Nature » (en l’occurrence, les organismes vivants passes dont la décomposition a résulté dans l’élaboration de la corne d’abondance que sont les hydrocarbures). Pas le moindre quidam n’a une vague idée de la chaine énergétique amont qui conditionne sa propre activité économique (qu’il soit coiffeur, sportif, présentateur télé ou programmeur). C’est pourquoi entendre parler de chômage en ce moment, de perte de pouvoir d’achat, etc, me fait doucement rire. Oui, je suis devenu cynique.
Je ne me considère pas plus bête ou plus intelligent qu’un autre. Ayant bénéficie d’un milieu éducatif très propice (enfant CAMIF), j ai suivi une formation qui m’a donne accès aux conséquences de bases dans le domaine des sciences dites « dures ». Rétrospectivement, je ne pense pas que le niveau cognitif requis n’ait été énorme. Tout bon citoyen ne devrait pas avoir besoin de bases en topologie pour comprendre que les mathématiques ne sont qu’un langage, et que tout résultat d’une équation n’est aussi bon que les hypothèses qu’elle suppose. Nul n’a besoin de connaitre explicitement la Loi de Stefan ou les principes de thermodynamique pour comprendre que toute entité cherche à équilibrer ses flux.
Le monde physique est gouverné par la simple loi de la conservation d’énergie. Mettons nous a faire le bilan des flux, ce que le GIEC s’efforce de faire. A partir de la, le constat est assez simple, et le raisonnement est accessible a tout le monde. Derrière tout ca, la joie des intégrales bornées.
Peut être verrez vous dans ce que je vais dire des désirs dictatoriaux, mais je pense que tout mesure d’ordre macro-économique comme augmenter ou baisser les salaires est superflue. Ce qu’il s’agit de faire et de réorienter l’appareil productif et les processus de répartition. Jetez moi des pierres si vous voulez, mais je ne vois pas a quoi ca sert de former des citoyens a des métiers qui seront remis en cause de leur vivant par le manque de matières premières. Excusez moi, peut être suis-je en train de remettre en cause nos libertés les plus fondamentales en suggérant une nationalisation partielle des moyens de production et l’introduction de quotas dans le système éducatif, mais tout discours moralisateur sur les libertés individuelles me hérisse le poil quand il sort de la bouche de gens qui n’ont aucune idée des enjeux énergético-stratégiques qui nous guettent. Ou sera la liberté et la fraternité dans un monde dans lequel le prix des matières premières et de l’énergie explose.
Il restera bien sur l’égalité, atteinte cette fois par le bas. Apres tout, nous ne sommes ni plus ni moins que des systèmes thermiques/chimiques luttant pour assurer notre métabolisme. N’en déplaise au philosophe de coin de comptoir…
@Paul Jorion
« Ignorez les diversions : quand on vous dit « Il faudrait peut-être réintroduire une dose de protectionnisme », c’est pour attirer votre attention ailleurs : le problème, c’est la concentration des richesses. »
La division internationale du travail n’est pas destinée à enrichir les populations des pays à bas salaires.
L’augmentation du mouvement de concentration de richesse et l’augmentation des transferts d’activité coïncident avec l’augmentation de la production de biens jetables.
Qu’il soit décidé de « ce qu’on produit » par un autre mécanisme que celui d’un marché dont le seul moteur est l’avidité n’est pas étranger à une nouvelle répartition des richesses.
Ce qu’on nomme du vilain mot de « protectionnisme » pourrait s’appeler: valorisation du « peu gourmand » énergétique, incitation au développement réfléchi…..et coïncider avec une augmentation des salaires en éliminant la concurrence faussée par les « moins disant » environnementaux et sociaux.
Il n’y a pas diversion, mais convergence des intérêts « généraux ».
Le billet de Paul pose le problème général de la redistribution des richesses, si pas au niveau mondial, du moins au niveau européen. Sur ce point, deux mises en perpective sous forme de questions:
1) Quid de la responsabilité des syndicats dans la crise actuelle, si on admet que sa racine se situe dans la déflation salariale intervenue bien avant son apparition ?
2) Quid du retour à une certaine forme de protectionisme comme le propose Jacques Sapir (sauf erreur de ma part, je n’ai encore rien lu, sur ce blog, sur cette proposition) : soit, à titre conservatoire et transitoire, taxer les exportations des pays qui, quoique ayant un niveau de productivité à peu près identique au nôtre, pratiquent le dumping social, fiscal et environnemental. J’ajoute que le produit de cette taxe pourrait fort bien être reversé à ces pays afin qu’ils se mettent à niveau des pays qui les taxent.
@JCL : « La TVA sociale n’a de sociale que le nom. »
La TVAS permets de diminuer les différences de coûts de production, de rendre plus juste la concurrence avec des pays à bas salaire, de faciliter les exportations, mais surtout de ne pas faire porter la plus grande part du financement de la solidarité sur le salarié.
On peut annuler les effets pervers pour les plus pauvres par un revenu citoyen.
Mais j’approuve également (et surtout) « la redistribution peut se faire par l’impot sur le revenu et le patrimoine » … voir mon premier post (1 er juin 10 h 44)
Ce que j’ai voulu répondre à P.J. d’une manière globale, c’est qu’augmenter les bas revenus sans diminuer les hauts de la même quantité (ou augmenter le gâteau total) n’a pas de sens, car l’effet sera désastreux (exemple dans l’immobilier, faute de quantité suffisante).
Ceci dit, je suis donc d’accord (aussi) avec Cécile sur les loyers: le foncier bâti (30% du prix de l’immobilier) doit être nationalisé et les propriétaire indemnisés au prix du terrain en friche alentours.
A mon sens, plutôt que d’augmenter les salaires, il vaudrait mieux les baisser et y associer un revenu d’existence en complément. Revenus juste suffisant pour passer du stade misérable au stade pauvre, mais permettant une baisse sensible des bas salaires. Cela permettrait de rendre les salariés français plus compétitifs, et diminuerait par la même les délocalisations. Cela rendrait les Français plus serein face au chômage et leur permettrait de mieux négocier en cas de conflits sociaux. Enfin, plus personne n’aurait rien à perdre. On peut imaginer quelqu’un préférant la prison à la misère, et considérant n’ayant à perdre, n’hésite pas un instant à braquer une petite vieille ou autre. On n’imagine plus difficilement un pauvre ayant malgré tout les moyens de subvenir durablement à ses besoins fondamentaux prendre le risque de faire de la prison pour un larcin de quelques dizaines d’Euro. Pour s’assurer que ce revenu d’existence ne soit pas utilisé pour vivre comme un nabab dans un pays pauvre sans travailler, il suffirait que cet argent soit accessible par carte bancaire utilisable uniquement en France et éventuellement dans les pays partenaires.
Le plus juste est que tout le monde gagne la même chose. Pourquoi? Qu’y a-t-il de plus injuste? Un chômeur qui gagne 1000€ ou un travailleur qui gagne 2000€, mais qui ne fait strictement rien, comme j’ai pu en avoir l’expérience? Et il y a même des travailleurs qui non seulement ne produisent pas mais dé-produisent, c’est-à-dire sont contre-productifs : exemple simple : un professeur qui dégoûte ses élèves de la matière qu’il enseigne. Ce professeur est plus utile au chômage à 1000€ qu’au « travail » à 3 ou 4000€. En dehors du travailleur lui-même, qui est contre-productif, il y a aussi nombre de travaux qui sont inutiles, qui produisent des choses inutiles, et du gaspillage, ou même qui sont aussi contre-productifs : exemple : les armes. À quoi sert-il de gagner de l’argent en produisant des armes destinées à la vente? Armes qui détruiront ce qui a été produit.
Bref la justice n’est pas que, celui-là qui travaille plus, gagne plus; mais la justice c’est que celui-là qui, soi-disant a le statut de « travailleur », mais qui en fait ne fait rien ou même a une activité négative, eh bien ce travailleur-là, il n’est pas juste qu’il gagne plus qu’un chômeur.
De plus il est plus juste qu’un travailleur qui ne fait rien, gagne autant qu’un travailleur qui travaille, plutôt que de gagner plus que ce travailleur qui travaille.
Que tout le monde gagne donc la même chose. D’ailleurs qui peut quantifier et même qualifier (utile? gaspillage?) un travail quelconque? Qui peut dire qu’untel a travaillé plus qu’un autre tel. Le temps de travail? Mais alors quid du rendement? Si untel travaille plus vite qu’un autre, n’est-il pas normal qu’il travaille moins longtemps pour le même salaire? Mais qui va quantifier cela?
Idem avec la qualité du travail. Qui peut en décider? Le marché? Mais le sens du marché c’est d’ »avoir » l’autre (que l’autre a été « eu », ou même que l’autre a été « fait » – ce qui explique l’accointance de la praxis (avoir, commerce) avec la poiésis (faire, ingénierie)). Qui ou quoi décide de la qualité de tel ou tel travail et de la qualité du travail de tel ou tel travailleur?
Beaucoup de travailleurs, bien trop payés, sont inutiles et souvent même contre-productifs. Par rapport à ce genre de travailleurs, les chômeurs sont plus honnêtes. Il serait donc plus utile et plus juste que ces travailleurs-là restent au chômage. Et que tout le monde gagne la même chose.
De plus les intérêts des actionnaires et des salariés sont convergents. En effet, quand les actionnaires réclament plus de dividendes pour leurs propres poches, ils le font au détriment d’un réinvestissement de ces sommes dans des machines ou des robots, ce qui correspond à sauver des emplois (au lieu de les remplacer pas plus d’ingénierie). C’est ce phénomène qui explique la grande collusion, au niveau politique, de la gauche et de la droite, et qu’il n’y ait jamais eu de véritable alternative depuis 3 ou 4 décennies.
Conclusion : il ne sert à rien d’augmenter le salaire par rapport à ce qui n’est pas lui; mais il faudrait voir que ce sont les rapports internes au salariat entre les différents salaires qui déterminent le rapport du salarié à ce qui n’est pas lui. Et donc il est inutile d’augmenter les salaires, ce qui ne fera que les faire encore plus diverger. Il faut bien au contraire, dans un but de convergence, diminuer les salaires, dans la visée de leur égalité.
@H.D.F.
Pendant qu’on y est, autant payer les salariés français en Yuan au salaire chinois , non ? On sera ainsi tout à fait compétitif …
@ Anne
Ils y en a bien qui sont payés en dollars. A choisir, je préfèrerais le yuan.
Ceci dit, permettre à tous Français d’échapper à la misère serait beaucoup plus économique que de traiter la misère au cas par cas, avec tous les contrôles que cela nécessite. En gros, l’idée c’est: mieux vaut prévenir que guérir.
Pour le reste, payer les salariés français au salaire des chinois nécessiterait de fournir un revenu d’existence trop important pour ne pas faire baisser le pouvoir d’achat du salaire plus revenu d’existence en dessous du seul salaire actuel. Or, autant un revenu permettant d’être tout juste pauvre n’est pas un frein à l’emploi de celui qui veut pouvoir mettre du beurre dans les épinards, autant si le revenu d’existence est trop important et l’excédent salarial trop faible, la motivation pour chercher du travail s’amenuise. Alors, bien sûr, les salaires français resteraient supérieur aux salaires chinois, mais si on y rajoute les frais de transport, de douane, les couts des containers bloquer dans les port, ou les mal façon qu’il faut retourner, même avec un salaire français supérieur au salaire chinois, la production française pourrait être compétitive. Si a cela on rajoute le cout du traitement social, des expulsions ou saisies pour non paiement des traites, le calcul est vite fait de l’intérêt de venir à un tel système.
Le mieux est donc que tout le monde gagne autant, et que l’on supprime aussi les différences dues à l’ancienneté. Car à l’expérience de l’ancien répond le dynamisme du jeune. Et donc les différences dues à l’ancienneté n’ont pas de justification.
Mais tout ceci n’interdit pas les actionnaires. Car qui sont-ils si ce n’est ceux qui, au lieu de tout dépenser, ont économisé. On va maintenant obliger les gens à tout dépenser, à se goinfrer jusqu’à la nausée, à dépenser bêtement leur argent, par exemple dans les gadgets, les véhicules, le sexe, le football, les restaurants et les voyages? Où est alors la liberté?
Non, il y aura toujours des gens qui préféreront économiser plutôt que de dépenser. Et si les enfants de ces gens qui ont économisé, ont vécu une enfance de restrictions par rapport aux autres enfants, alors il est juste que les premiers enfants récupèrent, en héritage, les économies des parents. Et il n’y a rien de rédhibitoire, en investissant, de faire profiter la communauté de ces économies, héritées ou non.
Sinon c’est une société de gens qui dépensent tout de suite tout ce qu’ils ont. Or c’est cela la faillite assurée.
@FabienF [2 juin à 4:20]
Prenez une feuille de papier A4 et écrivez dessus un concept sûr que vous avez acquis (par exemple des considérations éclairées sur le bilan énergétique de la planète et les lois de conservations de l’énergie). Tenez la feuille de papier très près de vos yeux, pour intercepter tout votre champ visuel, et dites alors : « J’ai TOUT compris! »
« Ignorez les chiffons rouges qu’on agite sous vos yeux. Ignorez les diversions : quand on vous dit « Il faudrait peut-être réintroduire une dose de protectionnisme », c’est pour attirer votre attention ailleurs : le problème, c’est la concentration des richesses. »
Je suis tout à fait d’accord : il faut ignorer les diversions. Le problème, c’est de les reconnaître…les diversions ! Je ne sais pas où en est la définition de la monnaie sur ce blog mais il serait crucial me semble-t-il de donner une définition de richesse. J’ai du mal à imaginer une richesse qui ne serait pas concentrée, un riche qui existerait sans pauvre…
Parfois je me demande s’il ne serait pas plus facile de faire accepter aux Shadoks l’idée qu’il puisse exister d’autres outils que les pompes et d’autres occupations que de pomper.
(http://www.lesshadoks.com/index2.php?page=10 et suite)
@HFD
» Ceci dit, permettre à tous Français d’échapper à la misère serait beaucoup plus économique que de traiter la misère au cas par cas, avec tous les contrôles que cela nécessite. En gros, l’idée c’est: mieux vaut prévenir que guérir. »
Comment ne pas être d’accord?
Mais: ce n’est pas en baissant les salaires que nous y arriverons, mais en limitant les importations des zones trop « compétitives » (en fonction de nos normes).
Donc, d’accord pour la TVAS et pour le revenu citoyen mais sans baisse des salaires nets… simplement en augmentant la solidarité par une imposition plus forte des hauts revenus et des patrimoines (« la concentration des richesses » de P.Jorion) et une relocalisation de la production (l’idéal étant un équilibre absolu des échanges, pays par pays).
Il faut relire la Charte de la Havane : http://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/havana_f.pdf
Je rajoute, concernant la Charte de la Havane, l’analyse de Nikonoff, plus facile d’accès que la charte elle-même : http://www.france.attac.org/spip.php?article6720
Débat essentiels à partir de ce billet de Paul Jorion. Bravo en passant de stimuler de telles réflexions collectives. Quelques réflexions :
@ A.
« Il y a quelques jours, le rapport Cotis est paru. Son objet était l’évolution de la part salariale dans la valeur ajoutée. Quelle en est la conclusion ? RAS : la part est stable, et comme le disait hier le ministre français en charge de la relance, cete crise vient des E-U et c’est par manque de bol qu’elle atteint l’hexagone. (voilà un e bonne idée de billet pour François).
Bien sûr, la conclusion est très contestable et elle arrange ceux qui nous ont conduit à ce désastre. Avant d’augmenter les salaires, il faudra dominer dans le champ des idées »
Nous somme confrontés à une crise de sous-consommation. Les bulles financières permettent de reporter le problème en l’aggravant ; elles distribuent des moyens de paiement qu’il faudra rembourser en lieu et place de revenus normaux, et les taxe copieusement au passage (intérêts, commissions bancaires, etc.). Or la production capitaliste a besoin de débouchés stables et prévisibles, qui sont représentés à 90% par les salariés. La racine première de la crise n’est pas la déréglementation financière mais le blocage des salaires dans les années 80 sous Reagan-Thatcher-Mitterrand.
A l’objection : « où trouvera-t-on l’argent », et à sa variante « mais vous allez déchaîner l’inflation », deux réponses
*La reprise de la production (actuellement bloquée faute de débouchés) validera l’augmentation des salaires, et pour les entreprises productives la hausse des salaires coûte finalement moins cher que la déflation…
*L’inflation serait un moindre mal, elle permettrait d’éponger une partie des dettes sans passer par le cercle déflationniste faillite des débiteurs–>faillite des créanciers. Le problème est que justement les salariés en soient protégés ; il faut donc a minima une indexation des salaires sur les prix.
Pourtant, la part des salaires dans la valeur ajoutée est stable, disiez-vous. En fait elle a diminué en France de 10 points de % entre les années 70 et maintenant (dans le secteur des sociétés et quasi sociétés). Mais de toute façon l’accumulation de richesse opère en premier lieu dans les bulles spéculatives. Et surtout cette relative stabilité résulte de la tendance à la déflation : le manque de débouchés comprime les profits, que les entreprises tentent désespérément de rattraper sur les salaires, ce qui comprime les débouchés, etc.
@ Paul Jorion
« Ignorez les diversions : quand on vous dit « Il faudrait peut-être réintroduire une dose de protectionnisme », c’est pour attirer votre attention ailleurs : le problème, c’est la concentration des richesses »
Oui ! Mais cette concentration est facilité par la liberté totale des mouvements de capitaux qui permet aux capitalisme rentier de se jouer des règlementations nationales, spéculer ou bon lui semble, délocaliser joyeusement, etc.
Un commerce international délivré de la mobilité des mouvements de capitaux serait sans doute beaucoup plus sain et se rapprocherait des « avantages comparatifs » mutuellement bénéfiques de Ricardo. Pour réformer le capitalisme il faudra bien d’abord se déconnecter de ce système qui interdit toute politique alternative.
@ Cécile
« en attendant , non pas Godo, mais d’augmenter ou pas les salaires, …
je serais pour une baisse des loyers, …
En 1930, le coût d’un logement correct pour une famille avec deux enfants, représentait dans les 10% d’un seul salaire correct, aujourd’hui c’est entre les 30, 40 à 50 % d’un seul salaire correct pour un logement correct …. »
Absolument. Le tribut foncier écrase non seulement le pouvoir d’achat, mais vampirise également la production. Bloquer les loyers, casser les prix du foncier : voici un chantier aussi passionnant que nécessaire pour la réforme…
@ beaucoup d’autres
Lorsque j’interviens sur le blog, je m’attire immanquablement l’accusation de « productivisme ». j’assume et répond préventivement ! Réduire le train de vie des occidentaux résultera peut-être d’une catastrophe financière ou écologique, mais ses conséquences seraient dramatiques en terme de démoralisation sociale, déstabilisation politique, guerres civiles (ou guerres tout court). Quant aux préoccupations écologiques, elles seraient alors balayées dans un désespoir destructeur. Avant de bavarder sur la « décroissance », il faut analyser ces conséquences-là ! Plutôt que la politique du pire, nous devons trouver les moyens de réorienter la production vers des usages plus socialement utiles et plus soutenables. Réglementation, dépense publique peuvent concilier à moyen terme sauvegarde environnementale et niveau de vie (j’ai bien écrit « niveau » et pas forcément « mode »).
Pour augmenter les salaires, encore faut-il que les emplois restent en France, en Europe. Des emplois qualifiés si possible. Si le secteur industriel, indispensable pour un pays »avancé », délocalise, je ne vois pas comment on pourrait augmenter les salaires. Pas avec les emplois de service à la personne (ménage, jardinage) en tout cas.
La Chine est une autre planète à elle seule (1 milliards et 300 millions d’habitant). La Chine doit se développer en interne. Avec l’aide des ingénieurs des nations « développées ». Idem avec les peco: une Union Européenne à deux vitesses Est /Ouest. Le jour où le rattrapage sera fait: ouverture des frontières commerciales.
Le protectionnisme est un refuge illusoire, une protection qui accentue notre vulnérabilité.
La globalisation de l’économie ne date pas d’hier, mais elle a atteint un niveau tel qu’un retour en arrière n’est plus concevable, ni même souhaitable. Cela revient à dire que les solutions qu’il faut inventer doivent elles aussi se situer d’emblée dans un cadre global. Il nous est désormais imposé de sortir de nos frontières (y compris celles de notre expérience et de notre existence), non de nous replier derrière, afin de formaliser et structurer ce nouveau paradigme autour duquel nous tournons, intégrant des dimensions sociales et culturelles qui nous sont encore étrangères, condition à ce qu’elles ne nous soient pas hostiles.
Notre bien-être est étroitement corélé à celui des autres. Ce n’est pas une pensée généreuse, c’est d’abord une réalité économique et sociale. Nous le vivons déjà à l’intérieur de nos propres frontières, non sans mal parfois, ce n’est qu’un tout début d’un processus qu’il faut mener pour ne pas le subir.
Les mouvements migratoires de population ne seront stoppées par aucune barrière, ou alors elles seront aussi les nôtres, tant que des paradis supposés côtoieront de réels enfers.
A toutes les échelles possibles, notre époque est désormais marquée par cette même tentation d’enfermement derrière des murs, réels ou virtuels, en dur ou électroniques, ou bien encore juridiques. La « sanctuarisation » des écoles est le dernier avatar de cette solution qui n’en est pas une. De même nature que les murs qui cherchent à rendre hermetiques les frontières, ceux qui veulent isoler les pauvres ou bien, à l’envers, protéger les riches.
Il ne peut pas continuer d’y avoir, à l’échelle de la planète, deux mondes, celui des nantis et celui de ceux qui ne peuvent pas l’être. Le choix devant le quel nous sommes est soit d’accepter tels des inconscients que cette division se fasse suivant de nouvelles frontières (en espérant être du bon côté), soit d’imposer leur suppression. Et cela à tous les niveaux, en commençant par tous ces murs, à notre portée immédiate, qui sont érigés sous les prétextes les plus divers afin de protéger des ilots de sécurité et de richesse et qui augurent mal de la société de demain.
La véhémence en moins !
@ Tous
Concernant la part des salaires dans la valeur ajoutée, l’excellent Fredric Lordon y consacre un article sur so blog du Monde Diplo, « la Pompe a Phynance ». http://blog.mondediplo.net/2009-02-25-Le-paradoxe-de-la-part-salariale
Quant au protectionnisme, encore une fois, attention aux mots. Dire que nous vivons dans un monde qui fait la part belle a la libre concurrence est profondément erroné.
http://blog.mondediplo.net/2009-02-17-La-menace-protectionniste-ce-concept-vide-de-sens
@ J Halpern
Tout a fait d’accord pour les problèmes lies aux flux financiers non régulés.
Mais…
« Réduire le train de vie des occidentaux résultera peut-être d’une catastrophe financière ou écologique, mais ses conséquences seraient dramatiques en terme de démoralisation sociale, déstabilisation politique, guerres civiles (ou guerres tout court). Quant aux préoccupations écologiques, elles seraient alors balayées dans un désespoir destructeur. Avant de bavarder sur la “décroissance”, il faut analyser ces conséquences-là »
il se réduira de toute manière dans les prochaines décennies, alors autant prendre les devants. Les citoyens français sont-ils si stupides (aux dires des politiques) qu’il soit interdit pour quiconque d’entre eux de dire tout haut ce que l on apprend a notre soit disant future élite (et oui, c’est ainsi que l’on vous appelle lors du discours d’inauguration de votre première année en math sup dans une « grande » prépa parisienne… sad) ? Les gens sont supposés être des imbéciles heureux…
Pour les guerres et la déstabilisation politique, de qui se moque-t-on? Le plan des Occidentaux est exactement cela, mais cette fois applique aux pays « méchants » comme l’Iran, l’Afghanistan, le Venezula, l’Irak, bref, tous les états riches en hydrocarbures et/ou minerai. Pensez vous que l’armée française n’interviendra pas si jamais le Gabon décidait de ne plus se faire couilloner par AREVA ? Comment expliquez vous les agissements des US en Amérique du Sud depuis un demi siècle ?
Nous parlons démocratie, coopération, etc, mais des que la tension commencera a se faire sentir sur le marche des ressources naturelles, nous seront les premiers a envahir les pays « intéressants ». J’encourage les gens a étudier les cartes disponibles sur le site du Monde Diplomatique, pour se donner une idée des enjeux stratégiques de demain.
Un débat citoyen doit d’abord de pauser les bases d’une vision objective des relations internationales, dans leur complexité. Par exemple, on nous serine avec le piratage en somalie, mais pas un article n’est paru sur le pillage constant des ressources côtières de ce même pays depuis 1991 par les flottes de pêche occidentales et asiatiques.
Selon l’economiste Lionel Robbins, l’économie est la science des choix rendus nécessaires par la rareté des ressources. A mon sens, la ‘science economique’ vient alors tout juste de debuter, notamment avec les balbutiement de la fiscalite ecologique. Il est grand temps de jetter aux ortilles les ‘acquis’ des economistes, et de repartir a zero. Je chante ainsi les louange de Paul pour son blog, qui me semble v dans cette optique.
PS: j ai vu mentionne plus haut le nom de Jacques Sapir. Il a redige une critique de la theorie standard des preferences individuelles ici: http://cemi.ehess.fr/docannexe.php?id=969a
Certains d’ntre vous peuvent-ils m’éclairer à propos de la rémunération du travail:
Qu’en est -il des mécanismes de constitution du « prix du travail »?
Quelles sont les analyses qui ont particulièrement traité cette question et qui pourraient aider à esquisser quelques solutions, solutions à préconiser avec la modestie et le doute qui ont a manqué aux néo-libéraux et aux néo-marxistes?
désolé je suis un néo-phyte..
1-a priori les salaires (leur formation ) sont la conséquences d’un certain nombre de choses ,
besoins de main d’oeuvre des entreprises,qualification du personnel,
règlementation sociale en cours dans le pays concerné….et , je suis loin du compte
2-les salaires de qui? a-critères géographiques , b-critères qualitatifs (en fonction de l’intéret économique général) ,
c-quantitatifs ( bas-salaires ,quelle limites? , la productivité )………..idem
ce qui devrait en premier nous servir à éclairer notre lanternes , avant de « jouer » sur les manettes macro-économiques,
ce sont les aspects politiques :
mauvaise répartition des richesses = problémes sociaux de +en+ criant
accés à l’eau , à la santé ,à l’éducation ,à une alimentation , à l’energie , devrait ètre le « minimum » d’un NewDeal planétaire , définissant un cadre politique
qui permettrait ensuite de redéfinir les « méthodes économiques » pour y arriver….
donc , un projet politique inter-étatique relevant du simple bon-sens ,sauf à précipiter plus ou moins
progressivement notre planète dans un chaos social à la merçi des plus forts
(les plus « initiés »,au meilleur carnet d’adresse,avec un poil plus de cynisme et d’égocentrisme que les autres,voire les plus chanceux ,ou tout simplement : « la main invisible du marché » ou « de Dieu » , cà depends qui parle )
sachant que , à la louche , 2/3 des états de cette planète sont aux mains d’oligarchies +ou- totalitaires ,
le 1/3 restant étant des « démocraties » , dans lesquels l’influence des lobbies échappe largement aux citoyens lambdas
dont je fais partie….je me demande bien où se trouve le levier possible pour faire bouger tout çà..
alors , « augmenter les salaires en Europe » fait se poser de suite la Q. suivante : quels sont les moyens politiques qui
permettrait une action de ce genre avant de de se demander quel peut ètre l’intéret d’un tel choix?
@ Francois Leclerc
« Notre bien-être est étroitement corélé à celui des autres »
Dans l’ideal, je suis plus que d’accord.
Mais quelles sont les bornes de votre systeme? Qui sont ces autres? Occidentaux? etres humains en general? etres vivants?
C’est cet autre qui pose probleme en meme temps qui apporte la solution.
Si je considere cet autre comme etant la biodiversite, alors il ne fait aucun doute qu’il faille revenir a une activite economique beaucoup plus locale. Le paradigme des avantages comparatifs, de la specialisation et des echanges mondiaux en croissance exponentielle engendre une sur-exploitation des ressources humaines ou naturelles. Toutes les chaines de fabrications sont en grande partie dependantes des transports routiers, maritimes ou aeriens. Dans un monde danslequel le carburant se fera rare, quel avantage il y a t il a la globalisation des echanges?
tant que des paradis supposés côtoieront de réels enfers. Si les pays pauvres pourraient se développer « en interne », à l’abri de notre concurrence, mais avec notre aide, les différences de niveau de vie s’atténueraient . Il y aurait, au final , moins de mouvements migratoires. A bas l’OMC et le FMI.
@ Anne j
Quand je dis baisse de salaire, cela ne veut pas dire baisse de pouvoir d’achat. Le revenu d’existence étant là pour palier la baisse des salaires. En revanche, avec les économies générées sur les contrôles et autres plan de sauvetage, ainsi qu’avec l’augmentation de la consommation des produits de première nécessité par les plus pauvres qui aujourd’hui dépendent du secours populaire ou des restos du cœur, cela permettrait à terme d’augmenter le pouvoir d’achat de tous.
Certes la globalisation a atteint un niveau inégalé, même si il faut nuancer, car la première mondialisation qui eut lieu au XIX ème siècle et menée sous l’égide de l’empire britannique fut elle-aussi très poussée. Il y a donc des flux et reflux dans le mouvement de la globalisation.
Il faut prendre garde à ne pas non plus diaboliser toute mesure visant à restreindre certains aspects de la mondialisation qui ont montré leurs effets délétères. Il n’y a pas de lien nécessaire entre l’ouverture à l’autre et globalisation des échanges.
La preuve en est que les logiques identitaires se sont affirmées précisément dans le cadre d’une globalisation « sauvage ».
Comment peut-on s’ouvrir à l’autre, devenir ce que l’on est en échangeant avec son prochain et, désormais, son « lointain », si
ce qui fait notre vie dépend de flux de marchandises et de capitaux à l’échelle mondiale qui répondent à la seule nécessité de faire des profits, et donc de concentrer les richesses ? Je crains que le résultat soit que nos vies mêmes soient réduites au rang du capital, que l’on déplace et dimensionne, sectionne en fonction des aléas court-termiste des investissements en capitaux.
C’est cette logique là, globale et totalitaire, qu’il faut briser.
Il ne s’agit donc pas de vivre en autarcie, de stopper de part et d’autre du monde l’échange des produits qu’on ne trouve pas ici et ailleurs. L’histoire de l’humanité a été celle des échanges. Mais encore faut-il savoir ce qui est échangé. Or, aujourd’hui c’est tout et n’importe quoi pourvu que le profit y soit. Le n’importe quoi c’est par exemple importer des légumes de saison alors que l’on pourrait les produire localement. C’est d’importer tous ses vêtements de la Chine alors que la France est un pays agricole tout à fait à même d’extraire les fibres et de tisser.
De même l’avenir est-il forcément à la vitesse à tous prix ?
Avons-nous de réels échanges avec les cultures du monde quand nous nous allons dans un hotêl quatre étoiles ou un club-med, ces enclaves solaires interchangeables ? Plutôt que de développer à outrance l’ouverture des espaces virtuels n’y a-t-il pas lieu de redécouvrir la matérialité et les qualités du monde sensible ? Pourquoi pas bientôt des transports par dirigeables pour aller à la rencontre des autres continents. Le transport aérien à réaction est polluant et nous rend aveugle aux beautés du monde. Il nous laisse sans réactions ! Nous traversons le monde sans le voir lui et ses habitants.
Augmenter les salaires? En France quand on augmente les salaires, l’augmentation part en impôts, en charges et en taxes…. C’est d’ailleurs bien pour cela qu’ils avaient imposés les 35 heures, pour être payé en temps gratuit. On a vu le résultat. Avec le même salaire et le même temps de travail votre logement est deux fois plus petit qu’il y a dix ans. C’est ça le mystère du modèle français. Votre paire de lunette c’est 300 euros? On vous remboursera 6 euros. c’est le meilleur système au monde qu’ils disent. Normal, ils en vivent….
@ FabienF
Ni refuge, ni repli !
La raréfaction des gisements d’hydrocarbures ne signifie pas que les seuls échanges possibles devront se faire demain en utilisant l’unique ressource de la marche à pied. Par contre, l’optimisation des ressources énergétiques disponibles devra faire l’objet de choix et d’arbitrages. Pour ne parler que de ces ressources-là.
Un monde reposant sur une pénurie relative peut-il être démocratique et commun ? On retombe toujours sur le même problème: qui décide, en fonction de quels critères ? Comment ces critères sont-ils eux-mêmes définis et par qui ?
A l’inverse, comment définissez-vous, selon votre vision, le périmètre optimal de la production économique de demain, pour une population donnée, dans ces conditions ? L’est-il toute production confondue ? Comment définir des unités de production, donc de population ?
Mais pourquoi, pourquoi as-tu si mal payé et gardé au double de plus Babylone ?
Mais pourquoi, pourquoi as-tu autant construit sur du sable et avec empressement de plus Babylone ?
Pour essayer de sauver ce qui pouvait encore faussement l’être ? On voit mieux en effet le résultat maintenant en pure perte de plus pour tous…
Hélas à quand le prochain lyrisme d’un autre Ange du ciel sur la crise ?
http://www.musicme.com/#/Isgaard/titres/You-t9600.html?play=0884463092747-01_10
@Francois Leclerc:
Vous ecrivez: Notre bien-être est étroitement corélé à celui des autres. Ce n’est pas une pensée généreuse, c’est d’abord une réalité économique et sociale. Nous le vivons déjà à l’intérieur de nos propres frontières, non sans mal parfois, ce n’est qu’un tout début d’un processus qu’il faut mener pour ne pas le subir.
La realite eco et socio ET historique c plutot que certains groupes systematiquement volent le bien-etre d’autres groupes. Ou alors on ne vit pas la meme realite.
Puis:Le choix devant le quel nous sommes est soit d’accepter tels des inconscients que cette division se fasse suivant de nouvelles frontières (en espérant être du bon côté), soit d’imposer leur suppression.
Si il n’y a plus de frontiere il n’y a plus de societe(s), et par la-meme plus d’humain. C le dogme actuel qui veut supprimer toute frontiere. Bcp de gens comme vous, avec un grand bon coeur, se font prendre a ces sornettes. Accpeteriez vous d’etre sans nom, sans identite, comme n’importe quel mouton dans n’importe quel troupeau. Evidemment non. Donc vous voulez une frontiere entre vous et l’autre, car c l’autre qui fait aussi que vous etes. Et de meme au niveau du groupe, car la gregarite de l’espece est en permanence niee par les societes. C cela l’humain.
La convergence actuelle entre tous les humains, nivellement par le bas et destruction de toutes les cultures vers une non-culture globale, gregaire, individuelle, chosifiant l’homme et marchandisant les choses est la definition du capitalisme (cf Marx) et qui semble tant vous plaire, est a la base meme de l’ensemble des problemes actuels. Le reel besoin social actuel est une plus grande divergence. Les gens qui ont les memes desirs s’entretuent (cf rene Girard).
Vous etes dans l’erreur complete et poser des frontieres est le garant de l’existence meme de societes et donc d’humains reels, pas de zombies.
De meme le fondement de l’eco est l’echange de biens. Le echanges commerciaux actuels n’en sont pas, qd on fait fabriquer une poupee barbie en chine pour la vendre aux USA, on nie l’echange de biens au profit de l’echange de produits contre des devises. Ce n’est plus du commerce mais de la finance, la meme que sur les marches financiers.
Qd vous allez chez carrefour vous ne faites pas du commerce, mais de la finance. Le commerce c le troc. Et historiquement l’echange marchandise contre piece d’or existait de part la quantite d’or dans la piece. Ce n’est plus le cas et on peut affirmer qu’il n’y a pas de commerce dans nos societes. Vous ne pouvez pas negocier chez carrefour, ce n’est pas du commerce. Le mecanisme financier est generalise mais garde l’appellation commerce car les gens croient a la valeur reelle de la monnaie. Hors celle-ci est ce que veut bien qu’elle soit le marche financier. Depuis 1971 il n’y a plus de commerce.
Le reflexe qualifie de populiste de vouloir des frontiere, une vrai monnaie dans chaque societe sont au contraire dans le vrai, historiquement et socialement et surtout humainement.
Ce que peu de gens comprennent c que ce sont bel et bien les nouvelles frontieres des nouvelles societes qui sont en train d’etre definies. Les dirigeants des eglises(etats) et rois(multinationales) negocient entre eux ces nouvelles frontieres. Et la desagregation des pays et cultures est voulue par ces gens. Cela occupe ceux qui ne voient pas ce nouveau monde et permet de faire la cuisine en toute tranquilite. Car oui eux sont tranquilles. Ce sont les memes gens qui dirigent et bho == bush 3. La question devient : etes vous prets a faire partie de l’eglise d’occident dirigee par les fanatiques US? Etes vous prets a appartenir a Danone, comme le manant appartenait a son seigneur. En refusant que les frontieres culturelles reprennent leur place c ce monde la que vous nous promettez.
il y a dans la version néolib du « libre » échange, du « libre » marché et de la concurrence « libre » quelque chose qui fait écho (je ne sais si c’est justifié, légitime…) avec le « il faut protéger les aigles des moutons » de nietzsche (que par ailleurs j’aime bien)
l’échange est libre si on peut le refuser, si, pour reprendre l’exemple de let’s make money, les Burkinabe ont la possibilité de produire autre chose que du coton qu’ils ne parviennent pas à vendre à un prix suffisant, par exemple des cultures vivrières…
(il me semble que dans le livre noir du colonialisme sous la dir. de marc ferro (si me souvenirs sont bons) il y a un exemple d’une religieuse qui, fin 19e s. ou début 20e, était arrivée à libérer quelques esclaves d’une colonie, et que la métropole avait laissé faire, jusqu’à ce que cette petite communauté se mette à planter des légumes pour les manger et pas de la canne à sucre… faut pas vouloir être autonome, quoi qu’on en dise, c’est trop de liberté pour les propriétaires…)
à propos de let’s make money, l’épisode indien, avec l’écrasante fiscalité pour les citoyens et les subventions pour les multinationales… lorsque j’en ai parlé à qqun, on m’a répondu: l’Etat indien ne protège pas même ces citoyens? j’ai souligner protectionnisme, on m’a dit non non pas de protectionnisme… dans un autre livre (à sensation celui-ci, une espèce de confession romancée de trader, lu ce mépris des gouvernements de pays émergents pour qui la fortune de l’élite importe plus que le bien être de leur population…
qu’y a-t-il de mal à se protéger de la menace, de l’oppression (la libre circulation des capitaux, les natiofurtifs)?
ça permettrait peut-être d’être réellement enfin solidaire avec ceux que nous opprimons en ne nous défendant pas des oligarques…
la concentration des richesses… le bouclier fiscal, ça vous dit quelque chose? j’avais lu quelque part qu’en france une personne qui n’est pas imposable parce que revenu trop faible paie jusqu’à 50% de son revenu en TVA… est-ce vrai?
augmenter vite les salaires… ça veut donc dire (comme certains l’ont fait remarquer) changer les règles… et les règles, ne les définit-on pas en fonction des buts à atteindre?
mais l’égalitarisme, c’est un vilain mot qui évoque la moustache à staline, n’est-il pas?
les règles actuelles, même si la doxa officielle prétend le contraire, n’ont-elles pas pour objectif de concentrer les richesses? en plus, n’est-ce pas l’effet de cette crise que de concentrer les richesses un peu plus?
sûr, y a du boulot, et le plus rapidement possible… ça risque de demander de la patience….
@François Leclerc: « La globalisation de l’économie ne date pas d’hier, mais elle a atteint un niveau tel qu’un retour en arrière n’est plus concevable, ni même souhaitable. »
S’il y a bien quelque chose que l’histoire nous apprend, c’est que tout est possible, y compris les retours en arrière.
Et « pas souhaitable » pourquoi? Quels sont les arguments pour dire que des limites au libre-échange ne sont pas souhaitables? Parce que des arguments en faveur du protectionnisme, il y en a plein (produire local = écologique, produire local = emploi local, produire local = pas de concurrence sur les salaires, produire local = maintien du savoir-faire, etc).
On va devoir se passer de manger des kiwis et du crocodile, c’est ça?
Peut-on encore seulement démêler entre ce qui relève de la « production » de biens et de services… et ce qui relève de la « circulation » des biens et des services…