Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Certains d’entre vous ont cru que le banquier interrogé par moi dans L’autorégulation des marchés : le retour !, c’était moi. C’est curieux : je n’aurais jamais suggéré que la sortie de crise puisse résulter de l’autorégulation des marchés ! En septembre de l’année dernière dans Le Débat j’ai au contraire affirmé (1) que la crise actuelle avait réfuté une fois pour toutes l’hypothèse qui veut que les marchés sont autorégulés. Mais surtout, je n’aurais jamais suggéré, comme l’a fait mon interlocuteur, que l’attentisme criminel des autorités dans la solution de la crise est motivé par la peur. J’ai toujours mentionné un ensemble d’autres causes : la perplexité des dirigeants, le peu d’aide que leur offre dans leurs décisions la théorie économique, la croyance précisément dans l’autorégulation des marchés – encore que celle-ci a été sérieusement ébranlée par deux événements : la défection très spectaculaire d’Alan Greenspan en octobre dernier, faisant son mea culpa, ainsi que le test raté de l’existence de l’autorégulation qu’avait constitué quelques semaines auparavant l’abandon à son triste sort de Lehman Brothers par Hank Paulson, et ses conséquences calamiteuses, enfin, la confiance absurde mise par ceux qui utilisent des modèles financiers dans leur capacité à prédire l’avenir, carence dont les agences de notation et les monolines, furent les principales victimes.
La peur est mauvaise conseillère dit-on à juste titre. Elle convainc aussi sa victime que la première chose à faire consiste à en sortir : il faut penser « positif » et c’est à cela qu’on s’active depuis que l’écroulement total fut évité de justesse en octobre dernier : partout en haut-lieu on aperçoit des « jeunes pousses » et on s’extasie bruyamment à leur spectacle. Les mathématiques permettent d’ailleurs à première vue des miracles d’enthousiasme. Ainsi l’indice Dow Jones de la bourse de New York, qui a perdu 53% entre son plus haut du 9 octobre 2007 et son plus bas du 5 mars de cette année est remonté – à l’heure où j’écris – de près de 27%, suggérant qu’il a refait un peu plus de la moitié de sa baisse. Las ! Les pourcentages à la hausse et à la baisse ne se comparent pas aussi aisément et la chute par rapport à octobre 2007 est toujours de 40 %.
À quand le retour de la déprime : à très bientôt ! Au risque de passer pour un vieux disque rayé : le cœur de la crise est l’immobilier américain et tant qu’il ne se sera pas refait une santé, rien n’ira mieux. Or de ce côté-là, les choses sont loin de s’arranger : le montant des crédits immobiliers résidentiels américains accusant trois mois de retard a grimpé de 26 % entre le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009, chiffre très proche des 25 % de hausse des défauts sur l’ensemble des crédits aux Etats-Unis. Le nombre de banques américaines sur la liste rouge de la FDIC (la Federal Deposit Insurance Corporation), l’organisme fédéral américain garantissant les dépôts bancaires, est lui passé du dernier trimestre 2008 au premier 2009, de 252 à 305, soit ici un bond de 21 %. Pis, la taille des banques à risque grimpe elle aussi : d’une taille moyenne de 631 millions de dollars en capital au quatrième trimestre 2008, on est passé à une taille moyenne de 721 millions de dollars, un gain – si l’on peut dire – de 12,5 %. Pas étonnant, dans ces conditions là si, malgré le cri des victoire des banques américaines justifié par un gain affiché de 7,6 milliards de dollars au cours du 1er trimestre 2009, leurs réserves par rapport aux prêts en retard de paiement sont tombées de 74,8 % à 66,5 %, soit une baisse de 11 % (ah ! ces fichus calculs sur pourcentages – toujours aussi déprimants !)
La méthode Coué a un excellent palmarès mais les chiffres représenteront toujours pour elle un adversaire de taille.
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(1) L’après-capitalisme s’invente aujourd’hui, Le Débat , No 151, septembre : 75-84.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
46 réponses à “Les limitations de la méthode Coué”
Une phrase des années ’70, tirée du génial CATALOGUE des RESSOURCES qu’il serait fort utile de relire par
les temps qui courent (le net a pris un peu le relais, si on sait où piocher)…. :
« Quand la vie des gens n’est plus qu’un sous-produit de celle de leur argent, il est temps de faire la révolution… »
« Où on va ? J’en sais rien, mais on y va… » (Fournier).
Depuis toujours, la société humaine s’est laissée diriger par les plus musclés, surdoués ou caractériels présents en son sein;
Si on essayait les rêveurs et les gentils ?, …
C’est curieux, j’aurais toujours pensé que l’autorégulation permettait de sortir de la crise.
Mais la question n’est pas vraiment par quel moyen en sortir, mais plutôt dans quel état …
Hors, il est relativement facile de comprendre ce que l’auto-régulation à de sauvage et de violent pour se faire une idée sur l’état qui va en résulter.
En gros, si l’on ne veut pas que la sortie de crise soit trop violente, il vaut mieux chercher autre chose que l’auto-régulation.
Sinon, elle se fera d’elle même, au prix de beaucoup de souffrance humaine.
On ne peut pas essayer : les rêveurs et les gentils ne briguent pas le pouvoir.
Moi (un peu désarçonné, il faut bien le dire) : La solution viendra donc de l’autorégulation des marchés !
BA = Si vous voulez.
pour moi, « si vous voulez », ça peut vouloir dire : c’est pas ce que j’aurais dit, mais en cherchant bien, c’est pas si loin que ça, au final.
ça peut aussi vouloir dire : bon , j’en ai marre de cette discution ou vous faites les questions et les réponses, et si on parlait d’autre chose ?
pourquoi n’a t’il pas dit « oui » tout simplement ?
@ Pitalugue
Parce qu’il pense : « la solution viendra quand nous, banquiers, aurons trouvé le moyen de vous faire cracher au bassinet, tous autant que vous êtes, bande d’anthropologues nomades !
Appelez donc ça « auto-régulation », si ça vous chante, et venez donc plutôt prendre un whisky. C’est moi qui régale : j’ai les moyens »
@ pitalugue
peut-être parce qu’il n’en sait rien ? imaginons un chercheur mathématicien qui hésiterait devant, disons, une équation du second degré : il aurait plutôt l’air bête, non ? 🙂
@ybabel : « Sinon, elle se fera d’elle même, au prix de beaucoup de souffrance humaine. »
De la souffrance oui, mais point de sortie si on laisse faire le marché.
Qu’est-ce que le marché? C’est la société civile, ce qui n’est pas l’Etat.
Qu’est-ce qu’un marché auto-régulé? L’état de nature. La loi du plus fort. Le concert des nations est un marché auto-régulé.
Or dans l’état de nature, il n’y a pas de sortie de crise. Il n’y a pas même de crise. Il n’y a que maîtres et esclaves.
« Il n’y a que maîtres et esclaves. C’est déjà le cas, non, ou bien je me trompe ?
Tout dépend de ce qu’on entend par « autorégulé ». Il y en a un, de marché, qui est très bien autorégulé pour toujours baisser : celui du travail.
L’autoregulation ?
Et qui ou quoi va autoréguler la soif hyperconsommatrice qui nous anime ?
La multiplication ou plutot demultiplication de la race ?
La rarefaction des matieres premières consécutive à la necessité de cette croissance sans fin ?
Par quoi faut il commencer ?
Qu’est ce qui est le plus préjudiciable à un espace fini?
La liberté total d’un marché ou la demultiplication d’une espèce totalement libre de consommer plus que de raison, de croitre comme bon lui semble et de tout devaster sans aucun garde fou ?
Sans cette consommation a outrance, le »marché » existerait il ?
Je pense que tant que nous aurons cette nature, il y aura toujours des financier et un ‘marché’ pour pourvoir aux besoins auquels cette inextinguible soif nous conduit.
Avec bien sur, tout les inconvénient et excès que nous avons connus et connaitrons.
@ tous:
A mon sens, l’autorégulation des marché est impossible du fait du régime capitaliste dans lequel nous sommes prisonniers.
Et ce capitalisme prend sa racine dans la seule monnaie telle qu’elle est, objet d’échange et RESERVE DE VALEUR ULTIME!
Un seul et même objet incarnant ainsi deux objectifs totalement inconciliables et contradictoires!
Autrement dit, dès que l’autorégulation des marchés aura joué pendant un temps, c’est la logique capitaliste qui reprend le dessus qui, en concentrant les richesses et en creusant l’écart entre créanciers et débiteurs (riches et pauvres), fige le jeu, bloque les échanges et les investissements, et nous nous enfonçons dans la crise!
Les soubressauts auxquels nous assistons ne dureront pas, je partage l’analyse de Paul Jorion.
A la fin, c’est la civilisation toute entière qui se retrouve menacée, un peu comme la seconde guerre mondiale était bien la sortie de la crise de 29!
Si on ne modifie pas l’émission dela monnaie elle-même au sens de la monnaie anticrise que proposent les geselleiens, je crains fort qu’il n’y ait pas véritablement d’issue à cette crise – sauf après une catastrophe encore plus grande que la seconde guerre ondiale qui, déjà, n’a pas débouché sur un monde paisible!
Un pays émergeant (la Chine?) pourait-il prendre la relève et devenir moteur d’un ordre capitaliste engagé dans une fuite en avant?
Je n’y crois guère en raison du retard encore trop important de ce pays, et aussi en raison des limites des ressources sur terre, certainement plus près d’être atteintes que par le passé.
L’autorégulation ne pourra se déployer en continue et d’une façon stabilisante qu’avec la monnaie anticrise!
jf
Cher JP,
Vous vous défendez d’avoir « bidonné » ïŠ ce dialogue avec un ami banquier français, à propos de l’autorégulation.
Pour ma part, ce dialogue qu’il soit imaginaire ou romancé peu importe puisque anonyme. L’identité des protagonistes n’est plus le sujet, seules les idées échangées ont un réel intérêt.
() Sur les idées ce n’est pas très clair, vous écrivez aujourd’hui: « Je n’aurais jamais suggéré que la sortie de crise puisse résulter de l’autorégulation des marchés ! »
Sans aucune polémique c’est bien vous qui avez prononcé cette phrase qui n’est pas interrogative :
PJ : « La solution viendra donc de l’autorégulation des marchés ! »
Et votre ami le banquier qui répond, peu contrariant dans une formule quelque peu laconique :
Le banquier : « Si vous voulez. », expression qui me parait plus proche de la formule de politesse quand on veut éviter un débat contradictoire en tout cas bien éloigné d’une affirmation.
() Vous écrivez également : « Mais surtout, je n’aurais jamais suggéré, comme l’a fait mon interlocuteur, que l’attentisme criminel des autorités dans la solution de la crise est motivé par la peur ».
La peur c’est en effet la raison transmise par votre ami pour expliquer que rien n’aurait été fait à aucun moment des phases de développement de la crise : « PJ : Comment est-ce possible ? Le banquier : La peur ! On finira – vous verrez – par adopter partout la formule des « bad bank »
Je retiens votre nouvelle expression « attentisme criminel », votre ami n’a pas suggéré ce qualificatif ni au propre (un crime ?) ni au figuré (avec guillemets !). Sa peur est minimaliste, deux mots, pourquoi la romancer aujourd’hui ?
PS : s’agissant de l’autorégulation, mon interprétation sur la base du dialogue de votre billet est que les autorités financières (qui ne firent et ne font rien), se tourneront vers des bouts de solution (celles proposées de l’extérieur) quand le marché (et son autorégulation-défaillante-) aura épuisé toute possibilité de réparation, là et seulement là on se tournera vers « les autres solutions ». Quid de la solution autorégulation ? C’est proche de Jorion, pourquoi s’en défendre quand le pouvoir est à l’imagination, et pour notre plaisir vous en avez beaucoup !
La pensé positive, ca fait quand même en peut trop scientologue.
@JJJ: « “Il n’y a que maîtres et esclaves. C’est déjà le cas, non, ou bien je me trompe ? »
Je pense que vous vous trompez. Dans une société régulée qui interdit l’esclavage, il y a des dominants et des dominés, ce qui n’est pas pareil. La nuance n’est pas que de degré, un dominé peut faire valoir certains droits grâce aux règles de la société (tradition, loi, etc). Autrement dit, la relation entre dominant et dominé est politique et tous deux font partie du genre humain. Celle entre maître et esclave est naturelle, le maître ayant sur l’esclave tout le droit que lui permet sa force (car rien d’extérieur à leur relation ne limite le rapport de forces) et on peut alors considérer l’esclave comme une chose (un objet animé dirait Aristote).
Le servage médiéval n’était ainsi pas de l’esclavage.
Si j’ai bien compris l’autorégulation -basiquement prétendue- (des prix à la loi de l’offre et de la demande) ne fonctionne -basiquement- pas pour les marchés financiers cela bien au contraire car sur ce marché-ci , la hausse stimule les achats -plutôt que de les déprimer-, et la baisse les déprime -plutôt que de les stimuler-, (et sachant que de plus il n’y a pas distinction des acteurs acheteurs/vendeurs sur les marchés de la finance, …)
à Moi,
Joseph, celui qui interprête le rêve des vaches grasses et des vaches maigres de Pharaon n’était-il point « esclave » de Pharaon ?
N’y a-t-il pas dans les grands médecins grecs, l’un d’eux qui fut un « esclave », tribut humain, ramené de guerre ?
la crise et ses solutions, vues par un ex-banquier.
La dernière fois la question était trop facile, la réponse y était donnée : « se désaltérer à la source de la meilleure philosophie rend-il mégalomane ? »
« La solution viendra donc de l’autorégulation des marchés ! »
Si l’on occulte l’ironie de la phrase et si l’on agrandit le cadre d’Aristote et les siens, et, si l’on considère que le marché est constitué de marchands et de consommateurs, alors oui, et sans ironie, la solution ne pourra venir que de l’autorégulation des marchés ! C’est le plan D qui nous attend mais que nous ne voyons pas, ou que nous ne voulons pas voir parce qu’il sort du cadre que notre réflexion utilise habituellement. Si nous délaissons le marché, quelle sera la nouvelle contrepartie de notre temps ainsi libéré ? Nous satisferons-nous d’une culture de la pensée ? Et si oui, cette culture devra-t-elle être rentable ?
La construction c’est l’exemple. La pensée, qu’elle soit outil ou organe, telle la mathématique, doit oeuvrer à son intégration dans le corps. Et non pas chercher à dominer le corps. Avez-vous déjà vu une panse de brebis ? C’est à se demander si ce n’est pas l’organe digestif qui a pris le contrôle !
« La méthode Coué a un excellent palmarès mais les chiffres représenteront toujours pour elle un adversaire de taille. »
Hum…Les chiffres présentés, les mathématiques utilisées…n’est-ce pas la méthode Coué ? : L’économie, qui s’appuie sur la mathématique dont chacun connaît l’importance de source sûre, l’économie donc, c’est du sérieux ! C’est pas de la méthode Coué ça ?
Bonne journée
La présence de rêveurs et de gentils, voilà qui est autorégulé.
Il suffit sur cette planète de revendiquer sa non-violence pour se faire assassinner….
@ Moi
C’est seulement que je partage l’esprit de cette réflexion de Yourcenar dans les Mémoires d’Hadrien : « Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l’esclavage : on en changera tout au plus le nom ». Mais il s’agit de littérature, pas de droit ni d’économie politique…
@ Tous
Le débat sur l’autorégulation comme solution de la crise est sans objet. Quand bien même serait-elle défendable, ce qui est douteux, l’autorégulation ne peut être qu’un mode de prévention des crises. En aucun cas une solution. Etre attentif à l’hygiène de vie protège sans doute des maladies; consommer cinq fruits et légumes par jour ne guérit pas de la gangrène.
Bonjour,
Tous ceux que j’entends actuellement parler de sortie de crise n’ont pas me semble t’il intégrés dans leurs calculs certains facteurs
qui font que même si nous sortions de cette crise, cela ne serait que pour mieux tomber dans une autre.
Sauf un changement drastique du comportement de l’humanité, nous allons droit dans le mur.
En 1 siècle nous sommes passés de 1 Milliard d’humains à 6.7 Milliards.
Le tout sur une planète finie ne pouvant donner des ressources infinies.
Depuis maintenant plus de 40 ans, l’on fait croire aux gens (qui d’ailleurs ne demandent pas mieux) qu’ils peuvent acheter à crédit tout et n’importe quoi sans jamais devoir en payer le prix.
40 ans et plus que les experts de tous poils vantent et vendent aux « élites » des courbes de croissances infinies basées sur des modèles mathématiques complètement déconnectés des réalités.
40 ans et plus que nos dirigeants flattés dans leur égo par ces soit disant experts n’ont seulement pas une seule fois remis en cause ces modèles.
Modèles qu’ils ont également revendu au peuple (avec son plein assentiment), ces schémas mathématiques prouvant par A +B que point n’est besoin de travailler pour s’enrichir.
A grand coup de lobotomisation, de boites à cons, de malbouffe et de crétinisation des plus jeunes aux plus vieux, on a laminé tout esprit de créativité, tout esprit critique et de remise en cause tout en glorifiant l’individualisme et l’égocentrisme et …Wall Street.
Seulement voila, pour sortir la main du pot de confiture, il y a un prix à payer & personne n’aura droit à un tour gratuit !
Ce prix ne pourra être payé qu’en acceptant un retour en arrière de 40 ans ou plus.
Ca va être « Rock N Roll ».
Bonne journée.
Quelle sortie de la conjonction des crises financière, sociale, écologique ? Cela me fait toujours penser au cycle Fondation d’Asimov…
Seldon et Jorion, cela rime, n’est-ce pas. Le premier fut l’inventeur de la psycho-histoire, le second élabore l’anthropo-économie.
La fin de l’Empire romain entraina en Europe les 7 ou 8 siècles du Moyen-âge… La fin de l’Empire galactique entraina quelques millénaires de barbarie. Combien de temps prendra la sortie de l’empire capitaliste mondialisé ? Même si nous ne sommes pas assurés du tout de voir ce qui va prendre sa place, il n’est pas inutile que tous les anthropo-économistes amateurs que nous sommes essaient d’utiliser leur raison et leur cœur pour raccourcir autant que possible l’agonie de l’ancien monde.
J’allais aussi citer « Fondation »!
Nous abordons une « phase » chaotique de la civilisation.
Il y en eut d’autres.
Ce qui est nouveau c’est la cause…dûe au progrès technique peut-être!
Plus la montée démographique.
Autorégulation=écologie.
Non pas les lemmings…
Mais
Quand le prédateur a trop prélevé sur le milieu il en subit lui-même les conséquences, plus rien à bouffer.
Quand les petits rats réapparaissent le renard maigrit et meurt puis disparait…ou alors il s’est rabattu sur le lapin.
« Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. » (Henri Queuille)
Est-ce que c’est cela que vous appelez « auto-régulation »?
En fait autorégulation serait un mot savant qui voudrait dire « je ne sais pas quoi faire, alors je ne fais rien, je serre les fesses et on verra bien ce qui se passera »
disparaissent, bien sur!
Edgar Faure :
« l’immobilisme s’avance à grands pas, il sera difficile de l’arrêter! »…
d’où mon sentiment (que j’éprouve depuis plus de 10ans) d’une « gélification » progressive de nos sociétés , avec l’aboulie politique qui devient pathétique , le ralentissement de l’économique » , des échanges inter-humains…
mais , que se passe-t-il quand une gelatine à pris ? on a changé de phase (liquide->solide) , donc les lois ne sont plus du tout les mêmes pour agir dessus , il ne suffit pas de « chauffer » comme on fait fondre de la glace….
l’auto-régulation peut s’appliquer à un systeme en mouvement…mais, il n’y a plus de mouvement , seule une « erre » qui donne l’impression d’un mouvement , mais qui s’épuisera bientôt..
Et si le meilleur de l’homme ne pouvait plus sortir de ces gens là, des gens préférant se cacher derrière des banques,
des combines, des marques, des numéros de compte quel si beau tableau de réussite de vanité de plus à voir …
@Fatalitas et +
Cette évocation du Rock N Roll ramène à ma jeunesse et donc à l’immédiat après guerre. L’époque des années 50 était une belle époque qu’il suffirait de recréer pour laisser, sans remords, à nos descendants, une situation encore très satisfaisante. Certes, il faudrait renoncer à certains slogans qui n’avaient pas encore cours tels que « Il est interdit d’interdire» ou « Jouissons sans entrave » inventé pour libérer les esprits progressistes des années 68. Quand on voit où nous en sommes arrivés sans interdiction et sans limite à notre soif de jouissances de toutes sortes.
Ah si l’on pouvait recréer les conditions des années 50 en évitant les catastrophes, ce serait formidable !
En effet, on vivait heureux à cette époque même en travaillant beaucoup plus que 35 h et en ne s’endettant que pour les investissements très lourds et à risques limités. Tous ces intermédiaires qui se sont introduits entre le travail et la consommation – essentiellement pour vivre de l’argent ou d’une très petite valeur utile ajoutée, n’existaient pas. Mais comme l’on créait de réelles richesses, il y avait de l’argent à gratter. Comme la population croissait, il suffisait de développer un tertiaire très lucratif en l’industralisant. Cela créait des emplois et permettait accessoirement de prélever sur leurs revenus des cotisations pour payer les retraites et autres services sociaux collectifs très utiles mais déresponsabilisants.
Quelle aurait été la bonne solution pour éviter de se trouver maintenant dans une impasse? Y répondre, c’est peut-être donner la solution pour repartir sur un meilleur pied avec beaucoup plus de technologie à disposition mais beaucoup moins de matières premières non renouvelables. Les valeurs morales qui solidarisaient toutes les couches de la société semblent difficiles à reconstruire. En prenons nous vraiment le chemin ?
la méthode Coué fonctionne pour se donner le moral lorsque tout va bien, elle autorégule les petits caprices de l’existence.
La méthode Jorion nous met en face de la réalité, au moins sur le plan économique et financier.
Paul Jorion nous enseigne le surhumain.