Billet invité.
LE PIRE EST-IL ENCORE EVITABLE ?
Depuis quelque temps, je me cantonne dans l’actualité, j’évite d’imaginer l’avenir et d’en parler. Non pas à cause des incertitudes persistantes qui demeurent, ou de l’étrangeté de cette situation totalement imprévue et inédite dans laquelle nous sommes, mais parce que je ne vois, quand je m’y mets, que les plus sombres des perspectives advenir. Le mal est combattu par le mal, la débâcle de la finance par de nouvelles folies, ce qui dérange est écarté, comment pourrait-il en sortir du bien ?
J’ai acquis le sentiment, au fil de mes lectures et réflexions, que le prix qu’il faudra payer pour résorber des pertes que l’on ne sait même pas chiffrer n’est pas à portée, même avec le concours des Etats. Les investisseurs privés ne se manifestant que garantis par les Etats, ce qui renvoie au cas précédent. J’ai d’abord cru que les financiers ne voulaient pas assumer les pertes et se défaussaient, ce qui n’était pas à mes yeux étonnant outre mesure, mais je saisis maintenant que c’est tout autant en raison de cette impasse que l’on tente de masquer les pertes. Ce qui est bien davantage surprenant. Pour gagner tout simplement du temps, faute de mieux. Quant aux financements déjà engagés ou à venir, au titre du sauvetage des banques ou de la relance, ils recréent une bulle financière, différente de la précédente en ceci qu’elle est cette fois publique. Et l’on sait déjà que cette bulle ne sera pas extensible à l’envi, car elle s’appuie sur la monétisation des dettes ou sur l’émission obligataire, solutions ayant chacune leurs limitations. Depuis que le mauvais chemin a été choisi, nous avançons dans un cul-de-sac, à tâtons.
Le mot est trop fort ? parlons-en. Les banques centrales ne vont pas pouvoir augmenter sans limites la taille de leur bilan – ligne de plus grande pente qu’elles suivent les unes après les autres – sans devoir rechercher le moment venu auprès des Etats, des points d’appui financiers que ceux-ci seront bien en peine de leur accorder. Il n’y aura plus d’artifices disponibles, le montant prévisible de leurs émissions obligataires dépassant selon toute probabilité ce que le marché est prêt à supporter. Au mieux, les taux obtenus généreront un service de la dette insupportable pour leurs budgets : les Etats s’endettent auprès des investisseurs privés pour réunir les moyens de sauver ceux-ci de leur propre déroute. Nous vivons dans un monde bien étrange. Ce n’est pas raisonnable de leur part, mais l’ont-ils jamais été ?
Alors qu’il devient de plus en plus clair que seule l’inflation permettra de résorber cette dette (et encore, pour une petite partie uniquement), le débat s’engage timidement sur ses conséquences potentielles. Pas celles que l’on connaît par cœur, réservées aux rentiers et aux créanciers qui verront leurs revenus ou patrimoines diminuer en terme réels. Mais celles qui atteindront la timide et rédemptrice relance de l’économie tant espérée, car l’inflation aura d’inévitables conséquences sur les taux d’intérêt, accroissant les taux de défaut sur les emprunts, perturbant le marché des obligations privées et publiques, augmentant le stock de mauvaises dettes. Au risque de se retrouver au final avec dans une main ce que l’on a lâché de l’autre : des dettes.
Je croirai à la relance économique quand je la verrai. En attendant, la récession s’est mondialement installée, sans que sa fin soit prévisible, sauf du sommet des tribunes et devant les caméras et les micros. Son poids va alourdir les charges budgétaires, afin de maintenir vaille que vaille un filet de protection sociale de plus en plus mince, ainsi que de financer des plans successifs de relance ou de soutien de l’économie, au nom de la sauvegarde de l’emploi, qui ne cessera cependant de décroître. Les recettes diminuant, la pression fiscale augmentera, en dépit de toutes les assurances.
Les crises financière et économique s’alimentent dorénavant mutuellement, sans que cette boucle rétroactive puisse semble-t-il être interrompue par autre chose qu’une rupture du système capitaliste lui-même. Ce dernier a toutefois réussi à échapper à la catastrophe en ne s’effondrant pas, comme cela aurait pu être le cas en fin d’année dernière.
Sans qu’il soit nécessaire de prophétiser l’apocalypse, il est parfaitement envisageable que le système financier, dont la perfusion en liquidités n’est pas près de s’interrompre, tienne le coup grâce à elle, même s’il elle s’avèrera insuffisante à lui rendre son lustre. Incorrigible et sans scrupules, il s’est réengagé dans la formation d’une nouvelle bulle de capitaux privés, alors que la précédente est encore loin d’être résorbée. Même s’il n’est plus, comme à son heure de gloire passée, en mesure de se lancer dans les aventures financières les plus insensées, empilant à nouveau pour faire bonne mesure des crédits de toute nature en quantité faramineuse. Dans ces conditions, les entreprises non financières continueront de rencontrer de sérieuses difficultés de financement, tant auprès des banques que sur le marché des actions ou des obligations. Déjà déséquilibrées en trésorerie, elles devront continuer de payer au prix fort leurs emprunts, ralentissant d’autant leurs investissements. Les particuliers vont quant à eux devoir diminuer et modifier leur consommation. Mais cette moyenne à la baisse ne masquera pas l’accroissement de fortes disparités sociales.
La croissance, même retrouvée, sera durablement modeste : il faut bien que quelque chose le soit. Le parasitisme du système financier en apparaîtra encore plus flagrant, exhibant la situation inédite d’une finance apparemment en bonne santé, greffée sur une économie chroniquement malade. La crise sera permanente, la finance s’en accommodera, faisant preuve non plus de sa légendaire créativité, mais de ses capacités d’adaptation et de résistance.
Le basculement de l’axe mondial s’accroîtra, marqué par le déclin accéléré des Etats-Unis, la stagnation au mieux des pays européens occidentaux, ainsi que par la poursuite de la croissance plus modérée des pays émergents. De nouveaux pôles économiques et financiers régionaux et internationaux se constitueront, le développement des échanges internationaux ne sera plus le principal moteur de la croissance mondiale, sur le mode dont l’OMC s’était fait le chevalier blanc.
C’est au plan social que la situation sera la plus lourde. Dans les pays « développés », les couches moyennes de la société payeront un important tribut à la récession économique prolongée. Les pauvres resteront pauvres – ils savent y faire. Les inégalités sociales s’accentueront encore, suivant des modalités qui rappelleront dans les pays « développés » celles que connaissent les pays qui ne le sont pas. Le monde s’homogénéisera, mais par le bas, pas par le haut. La précarité s’accroîtra en Occident, tandis que la pauvreté s’y installera et se cristallisera dans des zones entières, induisant une urbanisation jusque-là réservée au Tiers-monde. L’économie informelle s’y développera, au fur et à mesure qu’il sera nécessaire pour des couches sociales de plus en plus larges de subvenir à leurs besoins les plus criants – en-dehors des circuits défaillants de l’économie formelle. Un contrôle social omniprésent, assorti d’une répression rampante, s’efforcera de contenir des tensions sociales soutenues dont les explosions sporadiques seront criminalisées – tout comme le seront toujours davantage les formes les plus élémentaires de la protestation.
Le modèle de société dominant du monde de demain, au-delà des diversités nationales et culturelles sera, toutes proportions gardées, plus proche de celui des sociétés émergentes que de celui des sociétés occidentales tel que nous l’avons connu à l’apogée du capitalisme financier triomphant.
Cette perspective peut paraître à première vue exagérée et même absurde, les indices en sont pourtant déjà présents. Les limbes de la société de demain existent dans celle d’aujourd’hui, il en fut toujours ainsi.
Déjà constituée, une oligarchie internationale se renforcera afin de gérer ces sociétés marquées par la difformité qui les caractérise à la naissance. Elle le fera en symbiose étroite avec le monde de la finance, consacrant l’avènement d’un nouveau mode de production oligarchique. Jouant des acteurs de la vie politique comme des pions, un peu à la manière des Américains autrefois, aux lendemains de la défaite du nazisme, lorsqu’afin de s’opposer alors au péril rouge, ils bâtirent leur propre glacis.
Et quid du chapitre des ressources mondiales et des dérèglements de toutes natures, négligé dans ces ténèbres ? Nous nous serons entretemps inéluctablement rapprochés du moment où de redoutables taquets environnementaux – déjà identifiés – nous attendent. Et d’autres seront peut-être apparus. Peu aura été réellement accompli afin de s’y préparer. Il n’y aura plus cette fois d’échappatoire, comme il n’y aura plus d’artifices financiers. Mais ces oligarques réfugiés dans leurs emprises protégées, où ils se sentiront prémunis de leurs coups d’arrêt, accepteront-ils de rendre les armes ?
Invisibles aujourd’hui, existe-t-il des événements futurs capables de me démentir ?
144 réponses à “L’actualité de la crise : Le pire est-il encore évitable ?, par François Leclerc”
Bonne nouvelle.
D’après l’agence Bloomberg, les hedge funds parient fortement sur l’élévation du cours des matières premières, si l’on considère l’index de la U.S. Commodity Futures Trading Commission, qui a atteint son plus haut depuis août dernier.
Les positions les plus « longues » sont concernent le sucre et le blé, tandis que le gas naturel et le cuivre présentent les positions plus « courtes ». Commentaire d’un analyste de la Barclays de Londres; rapporté par l’agence: « les produits agricoles ne vont pas être aussi vulnérables au repli économique actuel que des choses comme les métaux ou le pétrole ».
@ François Leclerc
Hum… Je ne suis pas sur d’avoir envie de lire votre version pessimiste, alors. Je risquerais de devoir me faire prescrire du Xanax ou autre 🙂
J’ai la foutue impression d’être quelqu’un qui vient de se prendre (c’est une image) un cyclone dans la figure. Arrive l’œil du cyclone. Calme soudain. Est-ce fini? Ben non. Le restant arrive. Et, pendant ce temps, il a encore augmenté sa puissance.
Devriez jeter jeter un oeil sur la Californie. Financièrement, ils sont exsangues. A deux millimètres du gouffre. C’est l’affaire d’un mois ou deux. Pour eux, de toute façon, la « reprise » arrivera trop tard.
Pour l’instant, Obama refuse d’intervenir (évidemment, il a tout donné aux banques). Il a peur que d’autres Etats n’en profitent pour tendre leur sébile. Mais peut-il vraiment se permettre de laisser purement et simplement couler un des plus gros Etats US? J’en doute.
Par contre, s’il intervient, il ouvre un nouveau front de dettes. Dans le meilleur des cas, ça coulerait plus que probablement le financement, déjà acrobatique, de sa réforme du système de santé. Politiquement, il ne lui resterait plus grand-chose à mettre sur la table pour sa réélection.
Cher Auguste,en vertu du principe de conservation des quantités offshore, peut-on considérer qu’il existe des bénéfices hors bilan correspondant à des pertes hors bilan ? Peut-on penser que ces bénéfices hors bilan se refont une virginité en se transformant en T-bills après quelques tours de passe-passe de carry trade? Merci pour votre top-réponse.
@tous
Je me permet de polluer ces brilliants et noirs commentaires (pollusion minime pour mon enpreinte ecologique, j’espere). Pour detendre ceux qui seraient eventuellement tendu…enfin c’est surtout Arthur H qui va faire le boulot, plus que moi.
Arthur H – le chercheur d’or
Evidement il faut ecouter les paroles avec l’idee de la crise en tete pour que cela fasse effet.
Bien amicalement,
h.
—
« L’ancien cheminot regarde par la fenêtre mais le paysage ne défile pas » Haïkus de prison – Lutz Bassmann
@ Champignac
Si vous regardez la localisation des banques régionales fermées par la FDIC ces derniers mois, vous serez frappé par leur concentration en Californie, premier Etat américain si l’on prend en compte le PIB. La banqueroute de la Californie, ce serait celle des USA. C’est pour cela qu’elle sera d’une manière ou d’une autre sauvée. Par des garanties accordées par la Fed ou autrement.
Le financement de la réforme de la santé, c’est une autre afaire. Il sera d’autant plus difficile à boucler que les milieux d’affaire concernés y mettront ou non du leur, en acceptant une modération de leurs augmentations. Ce n’est pas bien parti, si l’on considère les résultats de la réunion dernièrement organisée avec Barack Obama à la Maison Blanche. Ce qui a incité Paul Krugman à rédiger dans le New York Times une mise en garde.
Politiquement, après la réglementation des cartes de crédit, la fermeture de Guantanamo, la publication des photos de torture, etc…la question est de savoir sur quel sujet Barack Obama ne va pas devoir reculer.
Intéressant, cet « indice de confiance » qui, paraît-il, aurait tellement augmenté qu’il justifierait l’euphorie à Wall Street.
Voir ici: http://www.conference-board.org/economics/ConsumerConfidence.cfm
D’abord, le « panel » est plutôt maigre. Et, quand on voit la maigre évolution de la plupart des indices concernant la situation présente, on se dit qu’il n’aura pas fallu grand-chose pour le faire varier.
Ensuite, les seuls indices à varier vers le haut, sont les indices concernant la perception future de l’économie. Autrement dit, ils pensent que cela va aller mieux dans le futur, mais ils n’en savent rien. Vu le bombardement permanent des médias en faveur de la « reprise imminente », ça n’est pas trop étonnant.
Ce qui n’empêche nullement les auteurs du sondage de résumer l’évolution de leur index par un, quasi-triomphant, « While confidence is still weak by historical standards, as far as consumers are concerned, the worst is now behind us ».
Ca ressemble curieusement à une profession de foi, plus qu’à une réalité démontrée. Pour ne pas parler du langage en forme de slogan, qu’on retrouve à l’identique à peu près partout.
@ François Leclerc
A mon humble avis, sa réforme du système de santé, il va pouvoir s’assoir dessus. C’est juste qu’il ne le sait pas encore.
Il y a d’énormes intérêts financiers là derrière. Et ces intérêts ne sont pas du tout disposés à le laisser changer leur « business model », extrêmement profitable, au motif d’offrir une couverture santé au nombreux américains qui n’en disposent pas. Ils n’en ont rien cirer.
Ces intérêts seront d’autant moins disposés à lui faire des cadeaux, qu’en leur offrant l’actuel sauvetage quasiment sans condition, Obama sape en même temps le seul moyen réel de pression dont il disposait. Leur faiblesse.
D’après ce que je peux lire, les lobbys sont déjà à l’œuvre pour saborder sa réforme. Et, comme, aux Etats-Unis, il suffit de mettre assez d’argent sur la table des « représentants du peuple » (y compris Démocrates) pour les faire changer discrètement d’avis, l’obstacle du Congrès, déjà difficile, va rapidement se transformer en mur de béton financier.
Bien sur, ils ne vont pas lui dire « never », comme ça, tout de suite. Obama est encore trop populaire. Il va sans doute lui arriver ce qui était arrivé à Hillary Clinton. Des années de palabres, des ambitions en rétrécissement permanent, et, pour finir, un petit machin symbolique. N’ayant plus rien à voir avec l’original.
Y’a pas à dire, c’est triste, un idéaliste à la Maison Blanche.
@tous:
s on voulait se donner la peine de comprendre qe c’est la monnaie elle-même qui ne circule plus guère, on trouverait une issue rapide à la crise financière:
Il suffirait de faire en sorte que la monnaie ne soit plus thésaurisable (refusant ainsi de rendre le service pour lequel elle existe, à savoir le fait de devoir circuler,) il en serait déjà fini de cette misère!
jf
Une expression courante sur internet dit: « Don’t feed the troll ».
Le troll étant un animal issu de la littérature médiévale fantastique, poilu, et pas bien sympathique la plupart du temps. Selon les routards du web (autrement appelés geeks), le troll symbolise également un discours volontairement provocateur, outrancier, voir malhonnête. Le texte ainsi que son auteur sont alors tour à tour nommés ainsi. Il semblerait que dans l’imaginaire de l’internaute, la veulerie de la bête soit proportionnelle à la densité de sa fourrure. On dit alors d’un texte particulièrement irritant: « Il est velu, celui là ».
Une synthèse rapide entre la description originale de l’animal et son allégorie virtuelle m’incitent à appliquer le terme de troll pour désigner autre chose: La finance, et par extension, l’économie et la politique qui la soutiennent (euphémisme). L’expression « Ne nourrissez pas le troll » prendrait ici un sens tout à fait nouveau: Pour que l’infâme bestiole arrête de bouffer les mains qui le nourrissent, il suffirait simplement de ne plus le nourrir. Du tout. Rien.
J’entends d’ici vos cris d’orfraie à la lecture de cette suggestion: « Mais voyons, vous n’y pensez pas, ce n’est pas toute l’économie qui est mauvaise, l’économie est indispensable à la cohésion sociale, il faut juste l’organiser avec intelligence et patati et patata… »
Clairement, je n’entendrai jamais rien de ce genre d’argumentation, parce qu’elles reposent systématiquement sur un déni de certaines réalités – déni toujours partiel, mais aussi certainement systématique. Notez toutefois qu’ici, je nie moi aussi une réalité, celle qui consiste en ce que bien peu de monde ici, voir personne, ne serait sans doute près à se ranger à mon avis – personne n’est parfait n’est-ce pas.
L’intelligence, lorsqu’on se trouve au pied d’un mur et qu’on souhaite continuer d’avancer, peut se manifester de diverses manières, selon les moyens dont on dispose. Refuser le contournement lorsque la destruction est impossible, et inversement, refuser la destruction lorsque le contournement n’est pas envisageable, ce n’est rien d’autre que de refuser l’intelligence. Manifestement, il est des moyens que les 99.9% de pigeons que nous sommes (bonsoir Auguste, Clown Blanc) dont nous ne disposons pas pour continuer d’avancer. Il semble donc pertinent de s’intéresser aux autres.
Selon les évènements qui sont continuellement décrits sur ce blog, ce dernier billet en étant un exemple parfait, l’intelligence n’est pas nécessairement de trouver le moyen de maintenir l’existence de l’économie, qui n’est qu’une modalité d’organiser les échanges, certes commode mais en rien indispensable, elle peut également consister à parvenir à la définition d’un système capable de s’en passer. Pour preuve que la chose soit possible, l’humanité n’est pas née avec un porte monnaie dans les mains; elle est par ailleurs la seule espèce vivante connue à avoir choisi ce mode d’organisation. « On ne peut pas avoir raison contre tout le monde » entend-on fréquemment dans la bouche de ceux qui, au regard de l’ensemble de la biosphère, continuent pourtant à agir comme si, sans même se l’avouer.
Ceci dit, j’emploie à dessein une expression que par ailleurs je conteste avec vigueur. Bien sur qu’on peut avoir raison contre tout le monde. C’est dans une certaine mesure toute l’histoire des sciences que de s’opposer – seul ou en nombre restreint – contre un dogme fermement établi, rappelez-vous Galilée et Copernic. Je n’oublie cependant pas que l’inverse puisse également être vrai, et qu’on puisse être seul à se tromper. La question étant ici de savoir si l’humanité a raison ou tort de s’organiser comme elle le fait, sans tenir compte du fait qu’elle soit seule à se comporter ainsi.
Demain est sans aucun doute capable de vous démentir, je vous trouve bien péremptoire noble viellard. A la différence des hommes politiques, demain tient toujours ses promesses, seulement ni vous ni moi ne les connaissons.
Faites confiance à Dame Nature qui s’en est toujours très bien sorti.
Je vais bien tout va bien… comme disait Dany Boon
Si on faisait une échelle comme en politique pour classer les gens des extrêmes optimistes aux optimistes aux modérés aux pessimistes jusqu’aux ultra pessimistes, je serais certainement dans cette dernière catégorie, ce dernier parti.
Je n’essaie que très rarement aussi d’aborder le sujet de la crise en société, dans des soirées mondaines, au milieu de repas conviviaux et passablement arrosés, tellement la majorité des gens peuvent vous regarder comme un animal de foire quand on aborde ce sujet, des yeux exorbités comme quelqu’un qui a vu un extra terrestre.
J’ai même peur de passer pour fou ou mentalement dérangé, qu’un jour on finisse par me faire interner de force à force justement de parler de la crise et de ces conséquences funestes à court terme.
Imaginons un exemple concret, un couple qui a acheté récemment un appartement à crédit dans une banlieue cotée de Paris (donc pas bon marché mais pas bon marché du tout du tout), vient d’avoir en bébé, veut revendre le dit appartement pour passer à une maison dans la même zone alors que l’un et l’autre travaillent dans le secteur automobile et le tourisme (je dirais deux secteurs où on est assis sur un siège éjectable vu la crise actuelle et où on peut sauter comme un fusible à tout moment, enfin ça aurait pu être pire avec l’immobilier ou l’intérim me direz vous)
Vu la crise actuelle à la fois économique, du crédit, du crédit immobilier, de l’immobilier, l’explosion des bulles (vous allez me dire, on est en France, pas aux USA mais bon hein toute proportions gardées en général la France ne fait que suivre avec un peu de retard, de décalage), vous faites quoi ? Vous leur conseillez de patienter, de ne surtout pas faire cela car c’est le moment de prise de risque maximum actuellement, au risque de vous fâcher avec eux et de passer pour un jaloux aigri ; ou alors vous la bouclez ne dites pas un moment en priant qu’ils fassent le bon choix, qu’ils aient de la chance et qu’ils ne se retrouvent pas pratiquement à la rue, sans le sous, sur endettés avec un enfant en bas age d’ici quelques temps ?
Franchement pour ma part je ne sais plus quoi dire, et surtout plus à qui le dire et en parler, de tout çà, de la crise, des futurs possibles et probables qui vont déchanter.
Comme disait quelqu’un de plus avisé que moi, il vaut mieux parfois déprimer devant certaines situations critiques plutôt que d’être d’un optimisme béat qui confine à la politique de l’autruche et la naïveté du mouton qui suit le troupeau mené par un berger aveugle vers le précipice. Parfois je dirais que ce qui pourrait passer en temps normal pour des signes de troubles et désordres psychologiques, est au contraire un signe salvateur de lucidité devant une situation extérieure tout à fait anormale. En même temps je dit peut être cela pour me rassurer aussi.
Je reste intimement persuadé que tout ceci va très mal finir, très très mal. Je ne vois pas comment les choses pourraient finir bien vu les mauvaises décisions prises ici ou là par les diverses autorités, vu le dénis sur la gravité actuelle de la situation économique, vu l’emprise des mass media sur le citoyen moyen. Le système « défend » son processus d’auto destruction, et il ne laissera rien ni personne l’empêcher d’aller à son terme, c’est complètement fou.
Parfois j’en vient à rêver qu’un petit groupe de personnes déterminées, avec différentes qualités, décident d’allier leurs talents et de créer quelque part une société alternative, un petit groupe d’individus « conscients » qui prépareraient une alternative, une suite à cette société à ce monde, oserais je dire une sorte d’arche pour sauver ce qui pourra l’être, donner un refuge à ceux qui veulent fuir cette folie collective qui a envahis le monde moderne ?
Si mes propos très généraux sur le contrôle social montant avaient besoin d’illustration, voici un sondage de ce matin à propos des fouilles dans les écoles.
64% des Français y seraient favorables, 81% des personnes interrogées seraient pour l’installation de portiques de détection des métaux (sondage d’Opinion Way pour le ministère de l’Education nationale).
Ce moins les intentions du ministre qui sont inquiétantes, que les résultats de ce sondage qui sont révélatrices. Une intériorisation de ce type de dispositions, expression d’une abdiquation et de la recherche d’une sécurité octroyée, d’une raréfaction des rapports sociaux.
« Ils » arrivent à leur faim de cupidité et à notre fin de démocratie,de la joie de vivre (qui est celle d’avancer debout et de créer ensemble ou ,parfois ,seul…mais pour l’intérêt commun )
Décidément ,la question est nettement posée : complot ou pas ??
Un avenir qui nous appartient ou qui est déjà en train de passer entre les mains de l’ »oligâchis » du « fric à faire f… » ?
Et,l’équivalent de 1000 euros mensuels pour les serfs du XXI e siécle !!
@François Leclerc : votre interprétation de ce sondage est « révélatrice » de la confiance que vous lui accorder.
à Johannes Finckh [26 mai 23:58]
Les flux monetaires sont-ils tous de même nature ? Non.
Les flux conditionnés par des risques compris entre la minute et le 3J (3 jours) ou le 7J (7 jours) sont-ils modelisables par une theorie de la mecanique des fluides ou le savoir-faire à gaver les oies ? Non
Les flux conditionnés par des risques compris entre le mois et le 3 ans sont-ils modelisables par une theorie de la « circulation automobile » (avec ses ralentissements et bouchons) ? par la magie d’un « multiplicateur de velocité » ? par une theorie de la « circulation de la monnaie » (M1, M2,…) ? Non – Non … et … Non.
Les flux monetaires portant sur des produits banalisés (bois, cacao, grain, minerais, pétrole, ) et conditionnés par des risques inferieurs à 5 ou 7 ans sont-ils modelisables par une theorie quelconque ? … A votre avis ?
Les flux monetaires portant sur des systemes ou infrastructures (archipels de plates-formes petrolières, barrages, flottes de portes-conteneurs, parcs d’avions, systemes de poursuite de satellites, teleréseaux planetaires, tunnels, usines, etc ) et conditionnés par des risques compris entre 7 et 20 ans sont-ils modelisables par une theorie quelconque ou concevables avec une « monnaie fondante » ?
NON et NON.
Pour moi la CONFIANCE est absolument conditionnée par la STABILITE (future, à venir) des étalons pour les flux monétaires.
Ne pourriez-vous pas décrire, très précisément, les « marigots de flux monetaires » qui vous interessent ou qui vous semblent présenter un lien avec ? l’intérêt ? d’une perte régulière (exponentielle ?) de valeur ?
@ leduc
Vendez tout ! partez sur une île deserte, s’il en reste encore une non privée! 😉
@ Leduc… aurions nous les même amis 😉 ?
@ Cécile et d’autres… même remarque, ma discussion préférée (voire monologue) tournant autour du climat, des pôles et du pétrole… Alors, comme pour les amis de Leduc, je me contente de leur conseiller une isolation par l’extérieur de leur futur pavillon et de planter des patates… et encore !
A propos d’essais, de rapports et autres conférences et blogs, est passé sous silence le rapport 3021 de l’Assemblée Nationale produit en 2006 par un pannel trans partisan et écrit par Nathalie Kosciusco Morizet (UMP) et Jean-Yves Le Déaut (PS), mais qui fut éclipsé par celui plus médiatisé de Nicholas Stern en Grande Bretagne. Aucun calcul de coût n’y est proposé, mais la sonnette d’alarme y est tirée, même si l’aspect financier actuel n’est pas le propos…
On pourra toujours se replonger dans le rapport Meadows (Club de Rome), certains livres tels « le Plein SVP » de Jancovici, » La fin du Pétrole » de J. H. Kunstler, « l’Humanité disparaîtra, bon débarras » de Paccalet et j’en passe…
Il n’est pas nécessaire de tout prendre au pied de la lettre bien sûr !
Si quelqu’un a des oreilles, qu’il entende! [10] Si quelqu’un mène en captivité, il ira en captivité; si quelqu’un tue par l’épée, il faut qu’il soit tué par l’épée. ( les systèmes totalitaires ou idéologiques )
C’est ici la persévérance et la foi des saints. [11] Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et qui parlait comme un dragon. ( la folle dualité mortifaire des systèmes de penser )
[12] Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie. ( provoquant davantage la peur du rouge ou du blanc )
[13] Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.
( la grande illusion politique, marchande et commerciale du monde actuel, promesses de lune )
[14] Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait.
( l’orgueil de l’homme moderne sans cesse et sans fin sur terre et cela quelque soit les autres calamités de plus )
[15] Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués. ( à votre avis qu’est ce que cela pourrait-être ? )
[16] Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, ( jusqu’où seront-ils prêts à aller pour défendre leurs privilèges et position ? )
[17] et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.
( un monde devenant de plus en plus bête à voir et qui en porte le mieux la marque de ce caractère sur lui ? )
[18] C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six. ( combien sommes nous de nos jours à ne pas vouloir réellement changer de conduite ou de comportement en société, quelle grande liberté n’est ce pas de ne plus pouvoir faire autrement ? )
Que l’on soit croyant ou pas, je me demande à combien s’élève ceux qui sont réellement en mesure de
comprendre ce genre de paroles de nos jours ? Sans doute encore un trop peu, hélas pour le plus grand nombre
préférant encore faire joujou devant leur hiphone, au double estomac de plus la faim d’un monde en direct …
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A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l’a jugée. ( à quand la prochaine calamité provoqué par l’homme ? )
[9] Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d’elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. ( ce grand pressentiment ressenti par tous )
[10] Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront: Malheur! malheur! La grande ville, Babylone, la ville puissante! En une seule heure est venu ton jugement! ( La fin du grand commerce mondial et des êtres affligés )
[11] Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d’elle, parce que personne n’achète plus leur cargaison, ( La reprise ou la confiance ne reviendra pas de sitôt avec de telles personnes si corrompus par le vice )
Des hommes ou des femmes qui ne trouvent plus guère le temps ni le courage spirituel de s’arrêter, de jeuner celui de faire réellement grève sur la durée ne peuvent bien sur plus vraiment prétendre changer les cours des événements
avant hélas le grand feu d’artifice final, certes tout est devenu privilèges, confort matériel, commerce des êtres et des armes de plus, exercice du pouvoir, maltraitance de plus en plus visible et brutale envers les personnes factures à payer et peur du chômage de masse nos jours…
[12] cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d’écarlate, de toute espèce de bois de senteur, de toute espèce d’objets d’ivoire, de toute espèce d’objets en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre,
[13] de cinnamome, d’aromates, de parfums, de myrrhe, d’encens, de vin, d’huile, de fine farine, de blé, de bœufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d’âmes d’hommes.
[14] Les fruits que désirait ton âme sont allés loin de toi; et toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi, et tu ne les retrouveras plus.
[15] Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis par elle, se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment; ils pleureront et seront dans le deuil,
[16] et diront: Malheur! malheur! La grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles! En une seule heure tant de richesses ont été détruites!
[17] Et tous les pilotes, tous ceux qui naviguent vers ce lieu, les marins, et tous ceux qui exploitent la mer, se tenaient éloignés,
[18] et ils s’écriaient, en voyant la fumée de son embrasement: Quelle ville était semblable à la grande ville?
[19] Ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient et ils étaient dans le deuil, ils criaient et disaient: Malheur! malheur! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure elle a été détruite!
[20] Ciel, réjouis-toi sur elle! Et vous, les saints, les apôtres, et les prophètes, réjouissez-vous aussi! Car Dieu vous a fait justice en la jugeant.
[21] Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant: Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée.
[22] Et l’on n’entendra plus chez toi les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des joueurs de trompette, on ne trouvera plus chez toi aucun artisan d’un métier quelconque, on n’entendra plus chez toi le bruit de la meule,
[23] la lumière de la lampe ne brillera plus chez toi, et la voix de l’époux et de l’épouse ne sera plus entendue chez toi, parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été séduites par tes enchantements,
[24] et parce qu’on a trouvé chez elle le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.
Quand tout cela se produira-t-il sur terre ? Paradoxalement qui sont vraiment les prophètes du bonheur ou de malheur pour l’homme ?
à Jacques [26 mai 2009 à 22:34]
D’abord une petite erreur de vocabulaire à amender. En offshore, pour une part, ce ne sont pas des « bénéfices » (cpte d’exploitation)
mais des « gains ou profits accumulés » (dont détournements de marges, commissions indues, etc.) en anglo-américain « Retained Earnings » c’est-à-dire des réserves_off, du bon-boon « net worth potentiel »
… de quoi acheter tout et n’importe quoi
– si c’est relativement liquide et que ça ne perd pas la moitié ou les 3/4 de sa valeur [ par ex. obligations courtes avec un risque décent supérieur à AA, titres d’Etat où habitent des classes moyennes qui peuvent être encore davantage tondues, or pour ceux qui croient que c’est une valeur refuge (ce n’est pas mon cas, mais je suis seul à le penser) ].
Réponse: pas besoin de virginité. C’est propret et déjà, pour une part (%), variable, placé en T-Bills
ces dépôts provisoires sont disponibles pour une liquidité ou une autre … ou pour toute autre bonne affaire.
Quand ça file ailleurs par centaines de milliards …
Etre créancier de la BCE (c’est … ) ou créancier de la BRI (… plus sûr ! et avec une rétribution exempte d’impôt).
A ma connaissance (sauf erreur) le dircom de la BCE ne reçoit pas de compte d’exploitation du dirlo de la compta BCE
Si c’est exact, être créancier de la BCE c’est peut-être pas mal non plus.
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[Nota: Si vous avez trouvé l’URL des comptes d’exploitations BCE sur les 5 dernières années ça m’intéresse.]
@ Champignac et François Leclerc
Depuis hier, les bourses grimpent car elles sont dopées par une hausse surprise de l’indice de confiance des ménages américains.
Mais comme cet indice de confiance repose notamment sur le sentiment que les choses vont mieux et que ce sentiment repose en partie sur la hausse des valeurs boursières de ces deux derniers mois, il y a de fortes chances que nous assistions à une sorte de croyance qui s’auto-entretient. Un cas typique de boucle de rétroaction positive.
Il est également intéressant de voir comment cette confiance se traduit en intentions d’achat pour les 6 prochains mois. Franchement, ce n’est pas très convaincant et à priori, ça ne semble pas justifier la hausse des bourses. Mais cela montre une fois de plus que tout est subjectif et qu’il s’agit moins d’avoir confiance ou d’avoir de bonnes raisons d’avoir confiance, mais de vouloir avoir confiance.
« The percentage of consumers with plans to buy an automobile within six months rose to 5.5% in May from 4.9% in April, and those planning to buy major appliances rose to 28.7% from 26%, according to the Conference Board. Meanwhile, those with plans to buy a home within six months fell to 2.3% from 2.6%. »
http://www.marketwatch.com/story/consumers-confidence-surges-on-brighter-job-view
@Jérémie: il semble que ce genre de texte, à forte consonance religieuse, recèle un fond de sagesse, une morale de la modération. On peut y voir le pendant de ces appels à la « moralisation du capitalisme », et des « condamnations » des salaires exorbitants des patrons. (Cf. la lettre ouverte de Minc s’adressant à ses amis de la classe dirigeante.) Mais une petite chose ne colle pas : l’imprécateur et sa cible sont du même milieu, de la même culture, (quasiment religieuse), de sorte que les pratiques « immorales » des uns et les discours « moraux » des autres constituent les deux faces d’une même médaille. Au lieu de commencer sa lettre par : « Nul ne peut me soupçonner d’être votre ennemi« , Minc aurait dû écrire : « Tout le monde saura désormais que je suis votre ennemi… » Vit-on jamais un juge, un vrai, se dire l’ami des fripouilles qui défilent dans son tribunal ?
@Leduc
Toute personne censée devrait partagée votre pessimisme. D’autant plus que ceux qui sont supposés être les plus qualifiés pour nous tirer de là, semblent complètement dépassés. Sans être particulièrement croyant, on en arrive parfois à se demander si c’est une malédiction qui s’est abattue sur l’humanité et que l’issue relève peut être de la métaphysique et du religieux.
Dans le cas de Minc, on peut même dire que le « moraliste » est pire que les excès qu’il condamne. Pour avoir une petite idée du personnage, je conseille la lecture de « Petits conseils » de Laurent Mauduit. Absolument édifiant!
Je ne pouvais pas m’en empêcher… Bien que vivant en Australie et ne pouvant ainsi pas voter en Juin prochain, je persiste à ‘écouter’ les magnifiques débats électoraux de Public Senat.
Au programme :
L’EUROPE EN DEBATS
N.Dupont-Aignan (DLR), C.Lepage (MODEM), G.Pargneaux (PS) et D. Riquet (UMP)
http://www.dailymotion.com/video/x9asqw_leurope-en-debatsndupontaignan-clep_news
…
Je me demande comment les électeurs peuvent se faire un jugement en écoutant un tel verbiage. C’est mignon tout de même, ils ont tous un tas de projets de réforme. Le constat (dans l’analyse d ordre 0… allez, 1) est en gros le même, les solutions sont aussi plutôt semblables. On parle de réformer la finance, les divers ‘gouvernances’, l’écologie (hummm). Et surtout, on se veut pragmatique.
Je suis alors pragmatique. Je regarde mes données, je suis ébloui par le considérable accroissement de la richesse globale depuis l’après guerre, et ne peux que me réjouir de l’augmentation générale des niveaux de vie. Les joies des valeurs moyennes ! La baisse des tarifs douaniers, l’ouverture totale aux capitaux étrangers, la libéralisation de l’économie, bref, la fable magique des échanges mondiaux libres et non faussés, tant de principes qui semblent ‘fonctionner’ et sont donc ‘vrais’, tout du moins, dans l’échelle de temps du mandat politique. Les hétérogénéités des niveaux de vies se résorberont inexorablement si l’on se conforme à cette belle vision du monde.
C’est du moins l’interprétation que me fais du paradigme dans lequel nos hommes politique se trouvent. Pour ma part, je vois surtout le paroxysme de l’hypocrisie ou du cynisme.
D’abord, parce que je ne vis pas dans un monde de libre échange non faussé. La croissance des uns s’appui sur le dos des autres, a l’échelle nationale ou mondiale. Le capital est sans cesse ‘fructifié’ dans les mêmes mains, qui cherchent les ‘optimums’ fiscaux, politiques ou sociaux, comprenez, la ou les Etats sont le moins regardant et/ou l’exploitation du travail humain et de la Nature est la plus aisée.
Je vis dans un monde dans lequel les externalités négatives (écologiques, sociales) des marchés sont constamment négligées dans la formation des prix. Les consommations en énergie, en ressources naturelles ou humaines explosent mais la foi en la Science (physique, chimique … même économique) nous dit que tout cela est durable.
Bref, aidez-moi SVP à trouver un parti politique qui ne vit dans le même monde que moi, et qui trouve qu’il est grand temps de le changer de manière démocratique ? La notion de Démocratie ici n’étant pas a mon sens antagoniste a une ‘révolution, car je pense que nous sommes a mille lieu de l’idéal démocratique.
@ Ton vieux copain Michel
Ajoutons-y aussi le fait que l’impact de cette remontée, très rapide, des « valeurs » boursières est certainement beaucoup plus effectif, et immédiat, sur le moral des consommateurs (et des entreprises) US qu’en Europe.
La remontée des valeurs boursières, toute spéculative & artificielle qu’elle soit, c’est, pour nombre d’américains, par exemple, la réduction des craintes de ce que leurs fonds de pension, investis en bourse, ne puissent pas payer. Ou ne puissent pas payer autant que prévu.
Bien sur, c’est de l’ultra-court-terme. Parce que, notamment, ces entreprises, vont continuer plus que jamais à tenter de se dégager au maximum de ces fonds de pension qui leur coûtent cher. D’autant que la pression des actionnaires, sous l’effet de la recherche du rétablissement de haut taux de profits, va exercer une pression inverse.
C’est aussi, pour des ménages US (considérablement plus investis en placements boursiers qu’ici) la forte tentation de revenir sur des marchés très haussiers, en profitant plus ou moins consciemment de la boucle rétro-active, pour tenter de « se refaire ». Dans l’espoir d’éponger au moins une partie des pertes dues à l’effondrement de 2008. Et/ou d’en espérer un supplément de pouvoir d’achat qu’ils ne trouvent toujours pas dans la valeur de leur immobilier. Lequel continue de chuter.
C’est, encore, pour les entreprises (puisque, là-bas, elles se financent principalement sur les marchés, et non dans le système bancaire, comme en Europe. Très mal barrée à ce niveau) l’espoir de pouvoir à nouveau y lever des fonds. Ce qui commence, effectivement, à être de nouveau possible.
C’est, d’ailleurs, plus que probablement, pour obtenir cet effet d’entrainement, que les grosses institutions financières ont procédé à « l’amorçage de pompe » en solitaire dont on a vu l’apparition il y a deux mois.
Sauf que, pour elles, l’objectif « d’optimisme » immédiat est sans doute relativement secondaire. Leur pari, c’est que la boucle rétroactive s’étende à l’ensemble de la sphère économique. Promettant, en autre, le retour des profits élevés que leur permet leur rôle d’intermédiaire obligé.
Surtout, elles espèrent que cette remontée générale du pari prix/valeur va permettre de faire remonter rapidement la valeur des actifs immobiliers. Donc celle des produits « pourris » à laquelle ils sont adossés. Si cela arrivait, le problème des actifs toxiques, de leur évaluation dans leurs bilans, et des obligations de les dégrader si les prix ne remontent pas, se réduirait considérablement. Leur enlevant une fameuse épine du pied.
Évidemment, rien de tout cela n’est durable, ni sain. Puisque toute la stratégie vise à remettre en route exactement les mêmes mécanismes viciés que ceux qui avaient abouti à la crise actuelle. Lesquels, vaguement corrigés à la marge, et sans aucune remise en cause des mécanismes fondamentaux, finiront toujours par produire les mêmes effets.
Mais, bon, on l’a suffisamment souligné ici. Ce système là n’a aucune vision de long terme. Parce qu’il ne veut pas en avoir. Il ne vise qu’à se reproduire indéfiniment au gré des bulles et des crises successives. Leur seul problème, de plus en plus criant, consistant à trouver à chaque fois de nouvelles sources de « valeur », soit encore inexploitée (il n’en reste quasiment plus), soit de revenir perpétuellement sur les classes d’actifs déjà exploitées, en les dopant littéralement à grands coups de spéculations sur d’imaginaires, et complètement démesurées, anticipations de « profits futurs ».
Bref, ce que nous voyons actuellement, c’est un peu l’équivalent de l’application intensive de l’usage du défibrillateur, à un patient financier qui vient de faire un infarctus majeur. Pour cause d’abus prolongé de produits trop gras, de substances toxiques, d’obésité revendiquée. Le cœur est reparti. Tout le monde crie victoire, le « malade est sauvé ».
Sauf que… le malade en question à toutes les chances de connaitre une récidive à court terme. Parce que son état général est toujours aussi mauvais. Qu’il refuse obstinément toute remise en cause de son mode de vie précédent. Qu’il n’a pas la moindre intention de changer ses habitudes « alimentaires », ni de suivre les très maigres conseils de prudence prodigués par le médecin. Et, surtout, parce qu’il croit dur comme fer que, s’il a pu s’en sortir cette fois, cela voudrait forcément dire qu’il s’en sortira toujours.
(fin de la parenthèse médicale)
Je ne peux m’empêcher de citer à nouveau Claude Levi-Strauss :
«Le pessimisme me paraît après tout offrir à l’optimisme sa meilleure chance, parce que c’est à la condition d’être très pessimiste que nous prendrons conscience des dangers qui nous menacent, c’est à la condition d’être très pessimiste que nous aurons le courage d’adopter les solutions nécessaires et donc, peut-être, nous pourrons recommencer à avoir une certaine dose d’optimisme… disons modéré.»
En clair, les choses telles que de plus en plus de gens les comprennent : il n’y aura pas de sortie de crise possible sans sortir du capitalisme.
Plus je vous lis, Messieurs Jorion et Leclerc, plus j’en arrive à cette conclusion : d’ici 10-15 ans, pour la planète entière ce sera SOCIALISME OU BARBARIE.
à Simon [13:46]
Pas un peu trop XIXe siecle votre manicheisme ? alors que l’on peine à distinguer la différence entre le sarkosocialisme et le melenchoncapitalisme natiofurtif; alors que l’on observe autant de faux-semblants et de fausses pistes dans la pseudolutte contre quelques vilains petits canards (chanteurs, footballers, distributeurs) tirant parti de quelques « non cooperative tax havens » ?
Pas un mot sur la part étrangère dans la Dette de la France, déjà montée de 40% à 66%.
Une oligarchie financière ? Où ça ?
Travail de mémoire: Relire les propos à « gauche » comme à « droite » (chaudron bien arrosé) … une liste, plus ou moins bien faite par l’OCDE ou le GAFI, de « non cooperative tax havens ».
Cette même duperie-supercherie dans les partis alimente la défiance.
Quel intérêt pouvez-vous trouver à différencier les petit(e)s-comtes(ses) et petit(e)s-marquis(es) qui vont à Strasbourg alors que (…) cf. supra … les trillions d’euros se baladent on et off
Impressionnant : Vers une guerre mondiale des taux d’intérêts pour capter l’épargne globale
Pour rester optimiste après avoir lu ça, faut être drôlement fortiche ! (Ou être déjà dans l’autre monde, au paradis.)
Voici comment je vois la tactique actuelle pour sortir les banques de la panade:
1) Les banques centrales produisent massivement des billets.
2) Ces billets achètent des bons d’Etat.
3) L’argent des bons d’Etat est donné aux banques pour les renflouer.
4) Les banques gardent les billets auprès de la banque centrale, ce qui rapporte des intérêts (c’est encore un don de billets de la banque centrale quoiqu’indirect).
5) Pas d’inflation car les nouveaux billets ne circulent pas.
6) Lorsque les banques n’auront plus de dettes, les Etats seront massivement endettés.
7) Les banques remettront alors les billets en circulation.
8) S’en suit de l’hyperflation et une réduction de la dette des Etats.
9) Les créanciers des Etats l’ont dans l’os.
Quelqu’un peut-il me dire si j’ai tort et en quoi?