Billet invité.
LE PIRE EST-IL ENCORE EVITABLE ?
Depuis quelque temps, je me cantonne dans l’actualité, j’évite d’imaginer l’avenir et d’en parler. Non pas à cause des incertitudes persistantes qui demeurent, ou de l’étrangeté de cette situation totalement imprévue et inédite dans laquelle nous sommes, mais parce que je ne vois, quand je m’y mets, que les plus sombres des perspectives advenir. Le mal est combattu par le mal, la débâcle de la finance par de nouvelles folies, ce qui dérange est écarté, comment pourrait-il en sortir du bien ?
J’ai acquis le sentiment, au fil de mes lectures et réflexions, que le prix qu’il faudra payer pour résorber des pertes que l’on ne sait même pas chiffrer n’est pas à portée, même avec le concours des Etats. Les investisseurs privés ne se manifestant que garantis par les Etats, ce qui renvoie au cas précédent. J’ai d’abord cru que les financiers ne voulaient pas assumer les pertes et se défaussaient, ce qui n’était pas à mes yeux étonnant outre mesure, mais je saisis maintenant que c’est tout autant en raison de cette impasse que l’on tente de masquer les pertes. Ce qui est bien davantage surprenant. Pour gagner tout simplement du temps, faute de mieux. Quant aux financements déjà engagés ou à venir, au titre du sauvetage des banques ou de la relance, ils recréent une bulle financière, différente de la précédente en ceci qu’elle est cette fois publique. Et l’on sait déjà que cette bulle ne sera pas extensible à l’envi, car elle s’appuie sur la monétisation des dettes ou sur l’émission obligataire, solutions ayant chacune leurs limitations. Depuis que le mauvais chemin a été choisi, nous avançons dans un cul-de-sac, à tâtons.
Le mot est trop fort ? parlons-en. Les banques centrales ne vont pas pouvoir augmenter sans limites la taille de leur bilan – ligne de plus grande pente qu’elles suivent les unes après les autres – sans devoir rechercher le moment venu auprès des Etats, des points d’appui financiers que ceux-ci seront bien en peine de leur accorder. Il n’y aura plus d’artifices disponibles, le montant prévisible de leurs émissions obligataires dépassant selon toute probabilité ce que le marché est prêt à supporter. Au mieux, les taux obtenus généreront un service de la dette insupportable pour leurs budgets : les Etats s’endettent auprès des investisseurs privés pour réunir les moyens de sauver ceux-ci de leur propre déroute. Nous vivons dans un monde bien étrange. Ce n’est pas raisonnable de leur part, mais l’ont-ils jamais été ?
Alors qu’il devient de plus en plus clair que seule l’inflation permettra de résorber cette dette (et encore, pour une petite partie uniquement), le débat s’engage timidement sur ses conséquences potentielles. Pas celles que l’on connaît par cœur, réservées aux rentiers et aux créanciers qui verront leurs revenus ou patrimoines diminuer en terme réels. Mais celles qui atteindront la timide et rédemptrice relance de l’économie tant espérée, car l’inflation aura d’inévitables conséquences sur les taux d’intérêt, accroissant les taux de défaut sur les emprunts, perturbant le marché des obligations privées et publiques, augmentant le stock de mauvaises dettes. Au risque de se retrouver au final avec dans une main ce que l’on a lâché de l’autre : des dettes.
Je croirai à la relance économique quand je la verrai. En attendant, la récession s’est mondialement installée, sans que sa fin soit prévisible, sauf du sommet des tribunes et devant les caméras et les micros. Son poids va alourdir les charges budgétaires, afin de maintenir vaille que vaille un filet de protection sociale de plus en plus mince, ainsi que de financer des plans successifs de relance ou de soutien de l’économie, au nom de la sauvegarde de l’emploi, qui ne cessera cependant de décroître. Les recettes diminuant, la pression fiscale augmentera, en dépit de toutes les assurances.
Les crises financière et économique s’alimentent dorénavant mutuellement, sans que cette boucle rétroactive puisse semble-t-il être interrompue par autre chose qu’une rupture du système capitaliste lui-même. Ce dernier a toutefois réussi à échapper à la catastrophe en ne s’effondrant pas, comme cela aurait pu être le cas en fin d’année dernière.
Sans qu’il soit nécessaire de prophétiser l’apocalypse, il est parfaitement envisageable que le système financier, dont la perfusion en liquidités n’est pas près de s’interrompre, tienne le coup grâce à elle, même s’il elle s’avèrera insuffisante à lui rendre son lustre. Incorrigible et sans scrupules, il s’est réengagé dans la formation d’une nouvelle bulle de capitaux privés, alors que la précédente est encore loin d’être résorbée. Même s’il n’est plus, comme à son heure de gloire passée, en mesure de se lancer dans les aventures financières les plus insensées, empilant à nouveau pour faire bonne mesure des crédits de toute nature en quantité faramineuse. Dans ces conditions, les entreprises non financières continueront de rencontrer de sérieuses difficultés de financement, tant auprès des banques que sur le marché des actions ou des obligations. Déjà déséquilibrées en trésorerie, elles devront continuer de payer au prix fort leurs emprunts, ralentissant d’autant leurs investissements. Les particuliers vont quant à eux devoir diminuer et modifier leur consommation. Mais cette moyenne à la baisse ne masquera pas l’accroissement de fortes disparités sociales.
La croissance, même retrouvée, sera durablement modeste : il faut bien que quelque chose le soit. Le parasitisme du système financier en apparaîtra encore plus flagrant, exhibant la situation inédite d’une finance apparemment en bonne santé, greffée sur une économie chroniquement malade. La crise sera permanente, la finance s’en accommodera, faisant preuve non plus de sa légendaire créativité, mais de ses capacités d’adaptation et de résistance.
Le basculement de l’axe mondial s’accroîtra, marqué par le déclin accéléré des Etats-Unis, la stagnation au mieux des pays européens occidentaux, ainsi que par la poursuite de la croissance plus modérée des pays émergents. De nouveaux pôles économiques et financiers régionaux et internationaux se constitueront, le développement des échanges internationaux ne sera plus le principal moteur de la croissance mondiale, sur le mode dont l’OMC s’était fait le chevalier blanc.
C’est au plan social que la situation sera la plus lourde. Dans les pays « développés », les couches moyennes de la société payeront un important tribut à la récession économique prolongée. Les pauvres resteront pauvres – ils savent y faire. Les inégalités sociales s’accentueront encore, suivant des modalités qui rappelleront dans les pays « développés » celles que connaissent les pays qui ne le sont pas. Le monde s’homogénéisera, mais par le bas, pas par le haut. La précarité s’accroîtra en Occident, tandis que la pauvreté s’y installera et se cristallisera dans des zones entières, induisant une urbanisation jusque-là réservée au Tiers-monde. L’économie informelle s’y développera, au fur et à mesure qu’il sera nécessaire pour des couches sociales de plus en plus larges de subvenir à leurs besoins les plus criants – en-dehors des circuits défaillants de l’économie formelle. Un contrôle social omniprésent, assorti d’une répression rampante, s’efforcera de contenir des tensions sociales soutenues dont les explosions sporadiques seront criminalisées – tout comme le seront toujours davantage les formes les plus élémentaires de la protestation.
Le modèle de société dominant du monde de demain, au-delà des diversités nationales et culturelles sera, toutes proportions gardées, plus proche de celui des sociétés émergentes que de celui des sociétés occidentales tel que nous l’avons connu à l’apogée du capitalisme financier triomphant.
Cette perspective peut paraître à première vue exagérée et même absurde, les indices en sont pourtant déjà présents. Les limbes de la société de demain existent dans celle d’aujourd’hui, il en fut toujours ainsi.
Déjà constituée, une oligarchie internationale se renforcera afin de gérer ces sociétés marquées par la difformité qui les caractérise à la naissance. Elle le fera en symbiose étroite avec le monde de la finance, consacrant l’avènement d’un nouveau mode de production oligarchique. Jouant des acteurs de la vie politique comme des pions, un peu à la manière des Américains autrefois, aux lendemains de la défaite du nazisme, lorsqu’afin de s’opposer alors au péril rouge, ils bâtirent leur propre glacis.
Et quid du chapitre des ressources mondiales et des dérèglements de toutes natures, négligé dans ces ténèbres ? Nous nous serons entretemps inéluctablement rapprochés du moment où de redoutables taquets environnementaux – déjà identifiés – nous attendent. Et d’autres seront peut-être apparus. Peu aura été réellement accompli afin de s’y préparer. Il n’y aura plus cette fois d’échappatoire, comme il n’y aura plus d’artifices financiers. Mais ces oligarques réfugiés dans leurs emprises protégées, où ils se sentiront prémunis de leurs coups d’arrêt, accepteront-ils de rendre les armes ?
Invisibles aujourd’hui, existe-t-il des événements futurs capables de me démentir ?
144 réponses à “L’actualité de la crise : Le pire est-il encore évitable ?, par François Leclerc”
@ Crapaud Rouge
C’est un peu comme si vous m’aviez demandé « A quelle nécessité obéit un ordinateur? »
Réfléchissez à tout ce que votre ordinateur vous permet de faire.
Nouvelle optimiste pour A
On apprend aujourd’hui que, selon l’Institut Conference Board, l’indice mesurant la confiance des consommateurs américains est remontée de manière spectaculaire en mai.
Question, on interroge l’Institut sur sa méthodologie ou on envoie les 5.000 ménages du panel en consultation chez les psy ?
Ils sont optimistes parce que la bourse a monté, et ce regain d’optimisme entraîne une hausse de la bourse, ce qui les rend encore plus optimistes et ainsi de suite…
Je lis ici qu’une manne d’une cinquantaine de milliards va tomber dans l’escarcelle de certaines banques grâce à une nouvelle astuce comptable.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aZ838mo99dGo&refer=home
Etats-Unis : chute record des prix du logement au premier trimestre.
La chute des prix des logements aux Etats-Unis a établi un record au premier trimestre, s’établissant à – 19,1 % sur un an, selon l’indice Standard and Poor’s/Case-Shiller qui mesure les prix nationaux.
Par rapport au quatrième trimestre 2008, la baisse atteint – 7,5 %. Lors de ce trimestre, elle avait été de – 7,4 % par rapport au troisième trimestre 2008.
Dans les vingt plus grandes agglomérations du pays, la baisse a également été un record au premier trimestre, atteignant – 18,7 % sur un an, et dans les dix plus grandes agglomérations – 18,6 %, a ajouté Standard and Poor’s.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=468ed28c360b4df2fac5ff41c62ee8e3
Selon le Radar du 26/O5/09, qui se pose la question de savoir si « le public va-t-il s’effondrer sous la charge de la dette privée et des relances ? « , » Nous sommes sans doute proches de la barre horizontale du L. Mais combien de temps va-t-elle se prolonger ? »
« …, si la liquidation de la dette révèle d’autres gouffres financiers, la fragile branche horizontale du L va casser. »
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2732
@ coucou
Je suis parfaitement en phase avec ce que vous exposez. Seul bémol selon moi, le temps qui nous est imparti ?
Cet été austral 2009 en Arctique est important à plus d’un titre, et nous devrions y prêter une attention particulière, les économistes aussi selon moi :
– soit il confirme la tendance générale 2007-2008 au réchauffement accru de la banquise et à son retrait toujours plus important dont les conséquences sur le permafrost et le pergisol sont désormais hélas bien connues, avec tout ce que cela suppose de dégagement supplémentaire de gaz à effet de serre, tel ce méthane retenu ici et là depuis des milliers d’années ;
– soit il infirme au contraire cette thèse à la grande satisfaction de la communauté des sceptiques j’imagine, ce qui peut sous-entendre aussi que le système dans sa globalité nous accorderait là un répit ?
Et même si c’était le cas, combien de temps nous reste-t-il pour agir ?
– James Hansen n’a pas écrit par orgueil une lettre manuscrite à l’actuel président américain, il était parmi les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme il y a déjà bien longtemps ;
– Bernard Swynghedauw n’a pas établi par hasard les conséquences médicales du réchauffement climatique qui sont depuis peu relayées par la presse médicale http://www.em-consulte.com/showarticlefile/207840/main.pdf ;
– WWF n’a pas inventé fin 2008 l’empreinte écologique pour faire couler de l’ancre à perte http://assets.panda.org/downloads/lpr_wwf_2008_french.pdf ;
– le NIC n’a pas rédigé son rapport d’investiture à la présidence US pour effrayer les dirigeants du monde mais bien pour les sensibiliser http://www.dni.gov/nic/NIC_2025_project.html ;
– le FMI n’a pas rédigé avant le G20 son rapport pessimiste sur l’économie mondiale juste pour s’excuser de ne pas avoir entendu Nouriel Roubini en 2006 http://imf.org/external/np/g20/pdf/031909a.pdf ;
– etc… hélas pour nous tous, la liste des rapports s’allonge jour après jour…
En traitement du signal, il existe une mesure relative à la distribution des réalisations du cours d’un indicateur : l’entropie de Shannon. Si les réalisations sont équiprobables au cours du temps, l’entropie ne cesse de croitre et l’on peut alors affirmer que plus sa valeur calculée est importante et plus importante encore est sa fiabilité. En d’autres termes, l’échantillon observé devient suffisant pour conclure. L’entropie est un bon indicateur quant à la stabilité systémique.
Ramené à l’échelle de la planète, l’entropie de Shannon du couplage Hémisphère Nord-Hémisphère Sud est énorme à l’aube de la révolution industrielle, pour diminuer progressivement jusqu’à la fin des années 70… Il est fin 2008 réduit à peau de chagrin sur un échantillon de 850000 ans !
J’ai personnellement écrit une lettre au Président de la République pour signaler cette observation car je suis intimement persuadé que le pire est bel et bien devant nous : 2012
– il ne s’agira pas de l’enlisement dans la crise financière uniquement, résultat du productivisme de masse ;
– ni de l’élévation interminable de la quantité de gaz à effet de serre autoalimentée par le réchauffement climatique lui-même ;
– ni de la surpopulation mondiale ;
– …
– mais bel et bien de la conséquence des trois, à savoir : l’élévation du niveau des océans…
Toutes les populations côtières sont menacées d’ici là, les politiques mondiales devraient d’ores et déjà songer à l’évacuation…
Tout investissement en bord de mer n’est que pure perte ! Economistes à vos tablettes !
Je n’ai personnellement jamais vu un système se redresser après une telle chute de l’entropie. La seule issue possible pour un système complexe devenu ainsi brutalement compliqué : basculer d’un extremum à l’autre afin de retrouver les bases de sa reconstruction naturelle… et progressivement de sa complexité…
J’espère me tromper, mais à la lecture de ce qu’écrivent Roland Lehoucq, James Hansen, François Leclerc, Paul Jorion, Nouriel Roubini, Paul Krugman, etc… Mais aussi vous tous ! Car nous sentons bien au fond de nous que tout va mal…
Je me demande parfois ce que me dirait ma chère tante Marcelle, résistante durant la Seconde Guerre Mondiale…
@Ton vieux copain Michel : « Réfléchissez à tout ce que votre ordinateur vous permet de faire. »
Je crois que ce que Crapaud Rouge voulait dire c’est que ça ne répond à aucun besoin réel. Pour ma part je n’ai pas d’Ipod et je ne ressens aucun manque. Idem pour l’ordinateur avant qu’il n’existe, pourtant aujourd’hui j’ai l’impression que je ne pourrais pas m’en passer.
Les hommes ont les moyens, c’est sûr. Mais poursuivent-ils les bonnes fins? C’est là qu’on hésite à être optimiste.
@tique: « Les humains ne sont pas comme les bactéries confinées dans une boîte.« Ben si, justement, la boîte c’est la planète. Il reste bien des interstices, ici ou là, comme le désert de Gobi ou celui du Sahara, mais ce n’est pas demain que les bactéries que nous sommes parviendront à les coloniser. Une boîte mal aérée, au demeurant, et bien plus petite qu’il n’y paraît si l’on tient compte de notre mode de vie qui exige X hectares par habitant et par an. On consomme « du nécessaire », (nourriture et espace vital), pour produire du superflu : l’iPode.
@Ton vieux copain Michel : tout ce que l’ordinateur permet de faire est soit superflu (jouer), soit faisable sans ordinateur (compter, remplir une formalité, communiquer, lire…), soit spécifique à l’ordinateur (écrire, dessiner, concevoir,…).
Ayant travaillé sur les prophéties au XIXe et XXe siècles et sachant donc qu’une sur 10 000 se réalise (et ce ne sont jamais celles des « spécialistes »), l’article de François Leclerc me rassure: au moins ça, ça n’arrivera pas…
@Ton vieux copain Michel (suite) : ma dernière catégorie est bien sûr mal définie. Je voulais dire que l’ordinateur change radicalement ce qu’on faisait autrefois sans lui, comme d’écrire, de dessiner, etc…
@Pablo75: « au moins ça, ça n’arrivera pas… »
C’est une prophétie? 🙂
@ François Leclerc
j’apprécie le travail titanesque que représente vos chroniques
elles sont habituellement bourrées d’infos tangibles grapillées à diverses bonnes sources
les résumés qu’elles constituent sont denses et cohérents – et bien écrits
mais cette fois, pas d’infos : de la prospective et beaucoup d’angoisse.
cela ne vous ressemble pas!
cordialement
Winston Churchill : « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté.« Dieu sait ce que les optimistes vont nous inventer pour « sortir de la crise » !…
Du même personnage : « Sous le capitalisme, les gens ont davantage de voitures. Sous le communisme, ils ont davantage de parkings. »
« Quand on doit tuer quelqu’un, ça ne coûte rien d’être poli. »
« Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. »
@crapaudrouge
« Winston Churchill : “Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté.“
Dieu sait ce que les optimistes vont nous inventer pour “sortir de la crise »
vous avez envie d’y rester vous? cela vous plaît… l’idée de la cata définitive?
beaucoup de commentateurs de ce site semblent très dépressifs, voire morbides
je connais un bloggeur très apprécié et très pro (que PJ a déjà cité ici – et vice versa) qui annonçait en 1982 une attaque soviétique pour 1984…
Je connais aussi un commentateur sur ce site qui ne poste que les mauvaises nouvelles et fait de même chez loïc abadie… un vrai boulot
@ clémence, antoine, tigue et d’autres
Oui il y a une forme étrange de déni sur cette crise. Oui, l’euphémisme est de rigueur quand ce n’est pas le silence qui est imposé par les convives d’une belle tablée
Mais au fait, ignorer la crise – sous cette forme de déni effectivement inhabituelle, ce n’est pas à la fois l’admettre et la combattre? on peut continuer à vivre, non? c’est une forme de résistance!
@Moi: les déductions mathématiques sont des prophéties?
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/05/25/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197695_0.html
@ all
un texte fondateur pour alimenter le débat sur le faschisme light.
À ne pas oublier: « Il est difficile de faire des prédictions, surtout quand ça concerne l’avenir. »
(Niels Bohr, Prix Nobel de physique en 1922)
@ Pablo75
Je dois être, alors, le seul prophète qui souhaite être détrompé!
@ Phil
Je reviens à l’actualité dès que possible, pas certain qu’elle est moins angoissante !
A F.Leclerc
Ceux qui comme vous dressent des constats ébouriffants, n’en croyant pas leurs yeux, et se disant si cela est vrai….et c’est bien ce qu’il semble, alors où va-t-on ? Dans ce mur, dans cette mare, dans ce marais (pour ne pas évoquer le fameux précipice)?
Ceux qui comme vous souhaitent être détrompés me paraissent plutôt nombreux au fil des blogs.
Encore une pelletée de constats peu plaisants:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2747
La force de ce billet est démontré par le nombre des commentaires suscités !
Pour revenir à la question mise en conclusion
‘Invisibles aujourd’hui, existe-t-il des événements futurs capables de me démentir ?
Je me pose la question de l’homogénéité des oligarchies (par déf. pouvoir de qqs uns).
Si l’on considère l’oligarchie US il y a peut-être des contractions internes là aussi. Il y a Wall Street (les voleurs de la finance) mais aussi le vieux complexe militaro-industriel (par ex. Cheney/Halliburton). Le pouvoir militaire va t’il accepter cette perte de puissance impériale qui se profile et qui a été initiée par Wall Street? Leur guerre en Irak à 3000 M$, il faut bien aussi une économie derrière : leçon de la Grande Stratégie telle que décrite par B. Liddell Hart. La guerre n’est jamais dans les mains des militaires uniquement.
Cette réflexion m’est venue simplement en me rappelent le billet si percutant de Paul sur ce qu’aurait fait McCain vs. Obama » il aurait mieux résisté à Wall street? »
Cela dit Obama est quand même aussi un espoir : rien n’est jamais écrit et avoir été élu en partie avec l’aide des ces bandits ne garantie pas une réaction…
Cela dit pas de mal entendu : le pouvoir militaire US ce n’est pas un espoir, juste un facteur !
@easyrider : « vous avez envie d’y rester vous? cela vous plaît… l’idée de la cata définitive?
beaucoup de commentateurs de ce site semblent très dépressifs, voire morbides »
Mauvaises nouvelles, catastrophes et difficultés réelles posent des problèmes autrement plus intéressants que les faux problèmes inventés par les capitalistes pour coller tout le monde au turbin. D’invention en invention, le capitalisme n’en finit pas de produire des objets de plus en plus ludiques, mais dans des conditions de travail de plus en plus débilitantes. C’est le coût de l’optimisme, le revers de la médaille : il y en a toujours un. Cela dit, pour faire de l’argent, l’optimisme est absolument nécessaire, on est obligé d’en convenir.
Pessimisme injustifié …
Apres la pluie le soleil.
à Tolosolainen [19:02]
Q1 : Connaissez-vous la natiofurivité des topCreanciers du complexe militaro-industriel qui détient des bureaux d’études et des usines sur le territoire US et d’autres ailleurs, et pas seulement sur les territoires du réseau Echelon (France, Allemagne, Taiwan, Italie, Turquie, etc.) ? Quelle part de ces topCreanciers est abrité par la forme légale « Trust ».
Il y a quelques années, j’avais consacré des jours à rechercher les actionnaires réels du groupe d’armement britannique (Westland), avec le soutien (simulé ?) d’une banque d’affaires anglaise; fiasco. Officiellement, maintenant, ce serait « italien ». Il faudrait aller regarder … les %, statuts, by-laws publiés (ou non), garanties, montages subtils, etc.
Q2 : Connaissez-vous la natiofurtivité des noyaux durs de ces mêmes conglomérats partiellement détenus par des sociétés écrans (trusts, fiducies) internes ou externes au G20 ?
Q4 : Selon vous qu’est-ce qui serait « américain » dans l’expression « WallStreet » ?
les bâtiments qui hébergent du personnel local ? …
la saga de sa construction folle au XIXe siècle ? … les « trademarks » qu’arborent actuellement les membres du conseil d’administration médiatisé ? … (…) ?
Q5 : Serait-ce un loupé involontaire d’inattention quand vous avez écrit « oligrachie US » ?
ou bien pensez-vous que cette expression pourrait avoir un sens exploitable ?
D’où viendra le secour ?
Dans la confrérie des cancres , on s’en doutait un peu :nous vivons la décomposition d’un monde ancien.
Bon, ben, puisque les zintelligents le confirment, faudra s’y faire.
On pourrait chercher à estimer combien de temps tout celà va tenir , tout comme certains étudient la résistance des métaux.
Mais, à part prévoir une date ( la plus précise possible ) de la décomposition totale de l’économie , ce genre d’étude n’est pas spécialement bonne pour le moral, Jaurès ayant déjà fait le lien entre guerre et capitalisme.
Mieux vaut, c’est certain, ne pas oublier que la nature a horreur du vide, et que du coup, un monde nouveau va pointer le bout de son nez.
Alors, que doit on guetter ? A quel genre d’inattendus doit on s’attendre?
Je pencherai pour une invention providentielle capable de révolutionner nos modes de vies …à l’image de ce que le feu apporta à l’humanité.
Il se pourrait aussi que notre génération soit , sous peu ( les zabeilles trinquent déjà) , passée par perte et profit comme l’a été la génération des hommes de cros-mignons…
Laissera t’on la place à une nouvelle humanité , capable de nettoyer la planète de nos déchets, tant physiques que mentaux.
Des hommes nouveaux , avec un coeur nouveau … qui sait ?
P’têt même qu’avec eux, l’argent redeviendrait un moyen et non plus une fin en soi.
Comme une envie de fleurs des champs et de lever de solei, moâ…
Butinons, chers zamis zinternautes, tant qu’il en est encore temps.
Et comme les poissons se font rares eux aussi, passons encore et toujours à l’essentiel : carpe diem.
L’origine de cette crise est en nous. C’est simplement l’avidité. Rien de plus.
@albert :
Pessimisme justifié.
Soleil vert.
@Albert
« Pessimisme injustifié …
Apres la pluie le soleil. »
La démonstration est époustouflante.
Me voilà rassuré.
Paul Jorion président, Jean Marc Jancovici premier ministre et Eva Joly à l’intérieur
Ou la grande lessive.
Pardon, je rêve tout haut….
@ Auguste
Q1…..Q(x) : C’est quoi, aujourd’hui, l’oligarchie ?
Je me présente: je ne suis pas financier et la suite va vous le prouver.
Une question me brûle les doigts depuis que je fréquente ce blog, c’est à dire depuis plus d’un an déjà.
Pas très vif le gars, êtes vous en droit de penser, après avoir surmonté assez rapidement votre tendance naturelle à la bienveillance.
Je m’explique: c’est en état de légitime défense que j’interviens, ce dernier billet de F. Leclerc, m’ayant réellement perturbé de façon très profonde.
La question que je me pose est donc la suivante: pourquoi n’arrive-t-on pas à valoriser, par une approche macroscopique, le montant de la bulle ?
Je ferais remonter à 1980 l’origine de cette bulle, période où me semble-t-il, les lois anti-trust US commencèrent à faire ressentir de façon significative leurs effets.
Cette bulle, je fais l’hypothèse qu’elle est nourrie par une partie de la consommation, celle inutile et parasitaire (la surconsommation), mais qui , toute inutile et parasitaire qu’elle est, doit être impérativement financée.
Sortez vos boules de cristal. La mienne me dit qu’en 2008 nous avons gâché au moins 30% du PIB mondial en yaourt bifidus, airbus, automobiles, centrales nucléaires, guerres coloniales, haricots verts du Kenya, éoliennes, îles artificielles quataries, iPhone , j’en passe, et des meilleurs.
Les compteurs étaient à zéro en 1980, nous avons eu 28 années d’accumulation, j’en enlève 3 pour cause de purge Internet et Japon. Il en reste 25, ce qui fait un taux moyen de 15% par année. L’addition devrait donc se monter à quelque chose comme 2 à 3 pib mondiaux de 1995.
Ces calculs sont évidemment fantaisistes, mais des gens sérieux devraient, eux, pouvoir approcher la valorisation de cette bulle en ne faisant intervenir que des données macroscopiques. Où sont-ils ? Mais que fait donc la police ?