Billet invité.
LE PIRE EST-IL ENCORE EVITABLE ?
Depuis quelque temps, je me cantonne dans l’actualité, j’évite d’imaginer l’avenir et d’en parler. Non pas à cause des incertitudes persistantes qui demeurent, ou de l’étrangeté de cette situation totalement imprévue et inédite dans laquelle nous sommes, mais parce que je ne vois, quand je m’y mets, que les plus sombres des perspectives advenir. Le mal est combattu par le mal, la débâcle de la finance par de nouvelles folies, ce qui dérange est écarté, comment pourrait-il en sortir du bien ?
J’ai acquis le sentiment, au fil de mes lectures et réflexions, que le prix qu’il faudra payer pour résorber des pertes que l’on ne sait même pas chiffrer n’est pas à portée, même avec le concours des Etats. Les investisseurs privés ne se manifestant que garantis par les Etats, ce qui renvoie au cas précédent. J’ai d’abord cru que les financiers ne voulaient pas assumer les pertes et se défaussaient, ce qui n’était pas à mes yeux étonnant outre mesure, mais je saisis maintenant que c’est tout autant en raison de cette impasse que l’on tente de masquer les pertes. Ce qui est bien davantage surprenant. Pour gagner tout simplement du temps, faute de mieux. Quant aux financements déjà engagés ou à venir, au titre du sauvetage des banques ou de la relance, ils recréent une bulle financière, différente de la précédente en ceci qu’elle est cette fois publique. Et l’on sait déjà que cette bulle ne sera pas extensible à l’envi, car elle s’appuie sur la monétisation des dettes ou sur l’émission obligataire, solutions ayant chacune leurs limitations. Depuis que le mauvais chemin a été choisi, nous avançons dans un cul-de-sac, à tâtons.
Le mot est trop fort ? parlons-en. Les banques centrales ne vont pas pouvoir augmenter sans limites la taille de leur bilan – ligne de plus grande pente qu’elles suivent les unes après les autres – sans devoir rechercher le moment venu auprès des Etats, des points d’appui financiers que ceux-ci seront bien en peine de leur accorder. Il n’y aura plus d’artifices disponibles, le montant prévisible de leurs émissions obligataires dépassant selon toute probabilité ce que le marché est prêt à supporter. Au mieux, les taux obtenus généreront un service de la dette insupportable pour leurs budgets : les Etats s’endettent auprès des investisseurs privés pour réunir les moyens de sauver ceux-ci de leur propre déroute. Nous vivons dans un monde bien étrange. Ce n’est pas raisonnable de leur part, mais l’ont-ils jamais été ?
Alors qu’il devient de plus en plus clair que seule l’inflation permettra de résorber cette dette (et encore, pour une petite partie uniquement), le débat s’engage timidement sur ses conséquences potentielles. Pas celles que l’on connaît par cœur, réservées aux rentiers et aux créanciers qui verront leurs revenus ou patrimoines diminuer en terme réels. Mais celles qui atteindront la timide et rédemptrice relance de l’économie tant espérée, car l’inflation aura d’inévitables conséquences sur les taux d’intérêt, accroissant les taux de défaut sur les emprunts, perturbant le marché des obligations privées et publiques, augmentant le stock de mauvaises dettes. Au risque de se retrouver au final avec dans une main ce que l’on a lâché de l’autre : des dettes.
Je croirai à la relance économique quand je la verrai. En attendant, la récession s’est mondialement installée, sans que sa fin soit prévisible, sauf du sommet des tribunes et devant les caméras et les micros. Son poids va alourdir les charges budgétaires, afin de maintenir vaille que vaille un filet de protection sociale de plus en plus mince, ainsi que de financer des plans successifs de relance ou de soutien de l’économie, au nom de la sauvegarde de l’emploi, qui ne cessera cependant de décroître. Les recettes diminuant, la pression fiscale augmentera, en dépit de toutes les assurances.
Les crises financière et économique s’alimentent dorénavant mutuellement, sans que cette boucle rétroactive puisse semble-t-il être interrompue par autre chose qu’une rupture du système capitaliste lui-même. Ce dernier a toutefois réussi à échapper à la catastrophe en ne s’effondrant pas, comme cela aurait pu être le cas en fin d’année dernière.
Sans qu’il soit nécessaire de prophétiser l’apocalypse, il est parfaitement envisageable que le système financier, dont la perfusion en liquidités n’est pas près de s’interrompre, tienne le coup grâce à elle, même s’il elle s’avèrera insuffisante à lui rendre son lustre. Incorrigible et sans scrupules, il s’est réengagé dans la formation d’une nouvelle bulle de capitaux privés, alors que la précédente est encore loin d’être résorbée. Même s’il n’est plus, comme à son heure de gloire passée, en mesure de se lancer dans les aventures financières les plus insensées, empilant à nouveau pour faire bonne mesure des crédits de toute nature en quantité faramineuse. Dans ces conditions, les entreprises non financières continueront de rencontrer de sérieuses difficultés de financement, tant auprès des banques que sur le marché des actions ou des obligations. Déjà déséquilibrées en trésorerie, elles devront continuer de payer au prix fort leurs emprunts, ralentissant d’autant leurs investissements. Les particuliers vont quant à eux devoir diminuer et modifier leur consommation. Mais cette moyenne à la baisse ne masquera pas l’accroissement de fortes disparités sociales.
La croissance, même retrouvée, sera durablement modeste : il faut bien que quelque chose le soit. Le parasitisme du système financier en apparaîtra encore plus flagrant, exhibant la situation inédite d’une finance apparemment en bonne santé, greffée sur une économie chroniquement malade. La crise sera permanente, la finance s’en accommodera, faisant preuve non plus de sa légendaire créativité, mais de ses capacités d’adaptation et de résistance.
Le basculement de l’axe mondial s’accroîtra, marqué par le déclin accéléré des Etats-Unis, la stagnation au mieux des pays européens occidentaux, ainsi que par la poursuite de la croissance plus modérée des pays émergents. De nouveaux pôles économiques et financiers régionaux et internationaux se constitueront, le développement des échanges internationaux ne sera plus le principal moteur de la croissance mondiale, sur le mode dont l’OMC s’était fait le chevalier blanc.
C’est au plan social que la situation sera la plus lourde. Dans les pays « développés », les couches moyennes de la société payeront un important tribut à la récession économique prolongée. Les pauvres resteront pauvres – ils savent y faire. Les inégalités sociales s’accentueront encore, suivant des modalités qui rappelleront dans les pays « développés » celles que connaissent les pays qui ne le sont pas. Le monde s’homogénéisera, mais par le bas, pas par le haut. La précarité s’accroîtra en Occident, tandis que la pauvreté s’y installera et se cristallisera dans des zones entières, induisant une urbanisation jusque-là réservée au Tiers-monde. L’économie informelle s’y développera, au fur et à mesure qu’il sera nécessaire pour des couches sociales de plus en plus larges de subvenir à leurs besoins les plus criants – en-dehors des circuits défaillants de l’économie formelle. Un contrôle social omniprésent, assorti d’une répression rampante, s’efforcera de contenir des tensions sociales soutenues dont les explosions sporadiques seront criminalisées – tout comme le seront toujours davantage les formes les plus élémentaires de la protestation.
Le modèle de société dominant du monde de demain, au-delà des diversités nationales et culturelles sera, toutes proportions gardées, plus proche de celui des sociétés émergentes que de celui des sociétés occidentales tel que nous l’avons connu à l’apogée du capitalisme financier triomphant.
Cette perspective peut paraître à première vue exagérée et même absurde, les indices en sont pourtant déjà présents. Les limbes de la société de demain existent dans celle d’aujourd’hui, il en fut toujours ainsi.
Déjà constituée, une oligarchie internationale se renforcera afin de gérer ces sociétés marquées par la difformité qui les caractérise à la naissance. Elle le fera en symbiose étroite avec le monde de la finance, consacrant l’avènement d’un nouveau mode de production oligarchique. Jouant des acteurs de la vie politique comme des pions, un peu à la manière des Américains autrefois, aux lendemains de la défaite du nazisme, lorsqu’afin de s’opposer alors au péril rouge, ils bâtirent leur propre glacis.
Et quid du chapitre des ressources mondiales et des dérèglements de toutes natures, négligé dans ces ténèbres ? Nous nous serons entretemps inéluctablement rapprochés du moment où de redoutables taquets environnementaux – déjà identifiés – nous attendent. Et d’autres seront peut-être apparus. Peu aura été réellement accompli afin de s’y préparer. Il n’y aura plus cette fois d’échappatoire, comme il n’y aura plus d’artifices financiers. Mais ces oligarques réfugiés dans leurs emprises protégées, où ils se sentiront prémunis de leurs coups d’arrêt, accepteront-ils de rendre les armes ?
Invisibles aujourd’hui, existe-t-il des événements futurs capables de me démentir ?
144 réponses à “L’actualité de la crise : Le pire est-il encore évitable ?, par François Leclerc”
oui : la « nature », pas le biais d’épidémies ou de « dérapage climatique ».
Quand je dis la nature, je le met entre guillemet, car les pandémies profitent bien sur des déséquilibres provoqués par les industriels.
Quand je dit « dérapage » je parle de tout ce que le réchauffement peut produire de meilleur : cyclones, inondations, changement de climat dans certains pays…
Cela pourrait perturber le bon déroulement de la crise.
@ François
Vous faites de la politique-fiction. La seule certitude aujourd’hui, c’est que le système ancien est délabré et irréparable. Il est probable que les « autorités » n’aient même pas imaginé l’ébauche d’un plan B cohérent. Quant à la façon dont se produira l’effondrement, c’est objectivement imprévisible. Et ses conséquences peuvent être encore pire que celles que vous évoquez…
Au niveau de l’inflation, outre les possibles conséquences sur les emprunts etc. , je crois que le plus grave ce sera pour les retraités et tout ceux qui bénéficient d’une prestation sociale… C’est à ce niveau que ça saignera aux US : c’est en effet le prix à payer pour rembourser les trillions qu’ils injectent en ce moment. Cf mes post sur le CPI sur mon blog : les pensions ne seront pas revues à la hausse avec une indexation sur l’inflation, le calcul lisse un maximum l’augmentation des prix.
Surtout, les fonds de pension sont largement positionnés sur les obligations du trésor américain…censées être stables…et elles ne le sont pas…du tout du tout… ça sera douloureux.
« Un contrôle social omniprésent, assorti d’une répression rampante, s’efforcera de contenir des tensions sociales soutenues dont les explosions sporadiques seront criminalisées – tout comme le seront toujours davantage les formes les plus élémentaires de la protestation. »
Et il va pleuvoir des grenouilles et les survivants auront la peste et le choléra. C’est Julien Coupat votre mentor ?
@ JJJ
Je déroule un petit fil rouge, essayant que le raisonnement se tienne, tout mis bout à bout, souhaitant être démenti par les faits.
Mais je ne crois pas que l’effondrement soit inévitable, comme vous l’écrivez. C’est pour ne pas m’en tenir à l’interrogation qui est la vôtre, prévoyant le pire plus que je ne peux l’imaginer (que donc peut-il être ?), que j’écris ce qui n’est aujourd’hui qu’un scénario. D’autres sont possibles.
@ all
J’ai écris mon texte avant de lire l’interview de Julien Coupat dans Le Monde d’aujourd’hui. Ce qui me permet néanmoins de vous préciser que je n’ai pas de mentor. Et de rajouter que la durée de sa détention préventive tendrait plutôt à me donner hélas raison.
lundi 25 mai 2009 émission « Lobby Planet » (la-bas.org )
A Bruxelles, capitale européenne, capitale du lobbying : reportage sur les activités et l’influence qu’excercent ces cabinets de « communication », « d’analyse » ou de « stratégie » (peu importe finalement leur couverture) employés par les groupes industriels pour défendre leur intérêts auprès des institutions européennes.
Comment promouvoir les OGM, encourager les privatisations ou préserver les pesticides …en faisant du lobbying et en détournant ainsi les lois européennes au service de l’industrie ! (ou de quelque profitariat … )
Avec Erik Wesselius du Corporate Europe Observatory et Gérard de Sélys, reportage: Daniel Mermet et Giv Anquetil
lien (français, allemand, anglais…) derière http://www.corporateeurope.org/ (anglais)
http://www.electioncampaign.eu/?article_id=7&clang=8
« Demandez au Parlement européen d’agir pour le changement
Interpellez vos candidats au Parlement européen pour qu’ils s’expriment en faveur d’une UE qui place les populations et la planète avant les profits… «
Vous êtes dans « le vrai » Francois. Il ne s’agit pas d’anticipation mais de lucidité. La mondialisation n’a rien de monstrueux, elle répete simplement à l’echelle du globe ce qu’il s’est passé dans nos tribu, puis dans nos regions, dans nos pays et dans notre continent : une elite se dégage, dont l’objectif, comme toute les classes superieures, est simplement de conserver son rang.
Mais alors qu’auparavant, l’elite pouvait être amener à rendre des comptes au niveau local, regional, voire national (1791), sa dimension mondialisée fait qu’elle échappe désormais à la vindicte du peuple par definition local, voire national.
Alors, plus rien n’est interdit et voilà disparaitre les derniers remords.
Cette élite mondialisée, auto reproductrice, apatride est deja perceptible dans le monde des « people ».
Au niveau local, l’appauvrissement generalisé des classes moyennes européennes et bientot US se constate déjà.
Heureusement pour elle, l’Elite à trouvé la solution : diviser les peuples en les communautarisant, en creeant des conflits d’interets, des groupes de pressions antagonistes qui permettent de diviser et d’affaiblir. L’importation massive et contre la volonté majoritaire d’une immigration de peuplement est la solution.
Les dindons de la farce : les autochtones autant que les allochtones.
Les uns s’affrontent aux autres, pied a pied, culture a culture, bourrage de crane contre repentance permanente.
Et pendant ce temps là, le champagne coule à flot sur les yachts.
La reprise économique sur l’ensemble du monde est pour 2022-2023 d’apres Harry DENT.
D’ailleurs il avait prévu pour la période 2006-2010, une grande dépression dans son livre « Le grand boom de 1994 » paru en France en 1995 et 1994 aux USA , soit 13 ans avant que celà arrive grace à son modele permettant de prévoir une croissance économiquen en fonction de la démograhie.
Il avait prévu dans ce livre une crise mi 2001 et une grande depression aux USA en 2006 ou 2010 et
aussi une grosse croissance des prix de l’immobilier en France pendant 2002-2007.
Je vous conseille de lire 12 étapes vers la prochaine grande dépression :
http://cfs7.blog.daum.net/upload_control/download.blog?fhandle=MElyZEFAZnM3LmJsb2cuZGF1bS5uZXQ6L0lNQUdFLzAvMC5wZGY=&filename=0.pdf&filename=HarrySDent_12_Steps_NGD.pdf
Les mises à jour de son livre The great depression ahead :
http://www.hsdent.com/bookupdates/
et une présentation de ces idées :
http://www.hsdent.com/hs-dent-free-video-downloads/
Bravo et merci pour ce texte malheureusement très vraisemblable. Que dire de plus?
bonsoir à tous.
@ F.Leclerc : bravo, bien vu comme d’habitude … mention spéciale pour le flicage permanent qui nous entoure désormais (observez donc la densité de képis autour du chef de l’état lors de ses déplacements) et croîtra à l’envi. Contrôles et raidissements policiers sur une rampe ascendante. Ce qui m’amène au seul élément que vous avez, volontairement je pense, laissé de côté : quid du social, de l’écoeurement progressif des masses, de l’agitation de la jeunesse, du raidissement des contribuables, de l’inquiétude de la mère de famille assommée par l’hyper inflation ?
vincent
Lecteur assidu depuis longtemps de vos chroniques , je me dois aujourd’hui de réagir . Comme la plupart de mes compatriotes , je n’ai jamais eu de rente donc je n’ai encore rien perdu . Comme la plupart , je travaille et je ne travaille pas dans une de ces grosses sociétés dont la trésorerie fond au soleil de la déflation . La petite société dans laquelle je travaille refuse les commandes . De la même façon Je connais plusieurs artisans qui sont aujourd’hui débordés de travail . Comme beaucoup j’ai un prêt immobilier à taux fixe que la future inflation va rendre plus agréable à payer , et rendre plus abordable un logement que j’ai acheté trop cher.
Ce ressenti que j’ai de cette situation est confirmé par plusieurs études , relayées par les journaux classiques que nous lisons tous … »La crise : les PME et TPE tirent leur épingle du jeu ».
Alors …
L’inflation à une époque ou il y en avait trop a peut ‘être été un problème . On pourrait aussi se demander si les problèmes que nous vivons aujourd’hui ne viennent pas d’une sur-correction de l’inflation au profit du capital . Vouloir d’un coté la stabilité des prix et prêcher de l’autre côté pour la loi de l’offre et de la demande me parait …….illogique !
Grand Merci quand même pour la qualité de vos informations qui me sont précieuses pour essayer d’appréhender la réalité d’aujourd’hui. Merci à Paul Jorion d’animer ce blog avec le courage et l’originalité que nous sommes obligés de constater. Ma réaction n’est là que parce que j’ai souvent l’impression que le ressenti d’une majorité est trop occulté dans vos analyses.
@ François Leclerc
Entièrement d’accord avec vous sur l’orientation de la canalisation du désordre social, bien écrit.
Coupat n’est qu’un des exemples emblématiques.
Nous assistons et participons, en France, à un tests de tolérance à l’intolérable judicière (les bébés en rétention…).
Ceci, étant, le vrai problème commencera quand les « forces de l’ordre » devront affronter en face leurs propre famille, leurs copains, leur proches, leurs connaissances. Il y a des techniques de fragmentation militaire pour ça, mais elles ont leurs limites..
Vous nous donnez quotidiennement des pépites. C’est cela que vous faites, comme les chercheurs d’or vous sassez la presse afin d’en extraire les éléments signifiants.
Aujourd’hui vous vous hasardez avec le même talent d’analyse et un art de la synthèse (il s’agit bien d’art ), à brosser un paysage plausible pour demain.
Vous vous trouvez un peu dans la position du bon connaisseur des plantes arbres et arbustes qui essaie de deviner ce que dans cinq ans sera le jardin dont il entrevoit les pousses devant lui.
Merci de nous offrir ainsi votre talent et votre lucidité.
Ce qui menace a court et moyen terme ce n’ est pas l’ inflation (augmentation de l’ offre de monnaie, dont le symptôme est la hausse des prix)
Ce qui menace, c est la déflation par la dette : chaque euro devient très difficile a gagner (la monnaie créee est aspirée a tous les niveaux par les remboursements ou l epargne de protection, et n’ est pas disponible pour etre dépensée pour de la consommation) le prêt a taux fixe pèse de plus en plus lourd dans un revenu mensuel qui décroit ( le prêt a taux variable vous achève beaucoup plus vite).
Beaucoup d’ entreprises commencent a proposer des baisses de salaires, pour echapper a des licenciements.
L’ economie est en lévitation grâce a la création massive de monnaie qui empêche la déflation pour le moment, la facture sera l’ hyperinflation pour ceux qui auront survécu a la déflation.
En résumé un défaut de trésorerie de 1000 euros peut vous faire plonger, et vendre a bas prix ce qui aurait pu être une bonne affaire pendant l’ hyperinflation. Soit vous pouvez tenir, soit il faut se desendetter maintenant, tant que les prix lévitent encore…
@ Cecile
Ceci est encore très, mais alors très très loin de la réalité…
Je précise que le lobbying n’est qu’une partie des activités d’influence, et qu’elles comprennent de nombreux profils métiers qui n’apparaissent ni au sein des cursus de formation classique ni dans les pages « emplois ».
Ce qui surprend/écoeure la première fois (et les suivantes?) c’est le degré de sophistication des méthodes/process utilisées, qui empruntent à différentes écoles: école kominternienne (approche mondialiste, techniques d’agit-prop), école soviétique (désinformation, manipulation des élites, caisses de résonance), école trotskyste (entrisme, noyautage), école maoiste (combat du faible au fort, travail d’enquête, contre-information) et qui intègrent les acquis les plus récents en sciences humaines (du perceptive management au social engineering en passant par l’éthologie humaine, la théorie de la négociation, la théorie des organisations, etc etc…). Des attaques terroristes sur les infrastructures aux accusations fondées ou non de corruption, il n’y a rien qui n’ait sa « solution ».
Le lobbying qui repose sur l’idée- libérale- stupide que le bien commun se tient à l’intersection des intérêts particuliers
n’est rien d’autre que de la corruption institutionnalisée. Et nous connaissons tous le sort promis aux peuples dont les hommes et les institutions sont corrompues: c’est celui de Rome.
bonne journée à tous 🙂
C’est peut-être parceque nous avons si peu d’informations fiables que nous imaginons ce genre de scénarios. Comme je travaille dans l’informatique, la grande mode actuellement c’est l’entreprise 2.0, c’est à dire l’utilisation des médias sociaux, genre blog,wiki et autres dans les entreprises. Afin que les travailleurs du savoir que nous devenons tous de plus en plus, collaborent mieux,plus plus vite, pou innover plus,mieux,plus vite. C’est cela l’économie de demain dans nos pays développés. Et il va y avoir bcp de casse sociale pour muter nos économies vers ce nouveau paradigme. Tout ce qui est fabrication en série se fera dans des pays ayant de miriades d’esclaves a broyer. Notre niveau de vie va tomber évidemment, car devenant tous travailleurs du savoir par obligation, nous serons tous des ouvriers et payés comme tels. Et l’effondrement actuel correspond bien à la mise en route de ce nouveau paradigme de société (pas seulement d’économie). Ce que vous ne lirez pas sur les mainstream à propos de tout ce buzz 2.0, et qu’il faut aller chercher dans des revues spécialisées comm Flux et autres de recherche en socio, enthropo, et autres sciences sociales, c’est que cela va augmenter de manière exponentielle le contrôle social automatique, par feedback entre les travailleurs qui sont immergés dans ces nouveaux environnements de travail. Evidemment on retrouve la société du contrôle mais la c’est fort puisque l’encadrement ne sera plus qu’animateurs de communauté, tout ce déroulement par auto-organisation et régulation entre les fourmis. Voilà l’avenir dans nos pays déveloopés. En attendant l’avènement de cette société on a droit à un durcissement policier qui est très inquiétant. Les oligarques ont besoin que ça tienne le temps de mettre en place ces sociétés qui fonctionnent toutes seules pour leur plus grand profit. Ceux qui ne pourront pas fonctionner dans ce type d’économie devront émigrer. Il n’est pas prévu que la couverture sociale continue comme elle est en france. Elle doit etre du meme niveau que dans les pays à esclaves.
Merci François pour cette vision hautement optimiste de la situation. Je ne saurai que trop conseiller à ceux qui ne l’ont pas vu de regarder ce film de Mickael Hanneke (vous savez, celui de la palme d’or…), « le temps du loup », qui vous met en pleine figure ce qu’un pays comme le notre pourrait devenir quand tout se serait déréglé. A la fin du film je me suis demandé : « que faudrait-il, ou plutôt de quoi suffirait-il, pour que ça arrive chez nous ? » De pas grand-chose en fait.
http://films.blog.lemonde.fr/2004/12/09/2004_12_temps_du_loup/
De mon côté je constate aussi tous les jours le gaspillage qui est fait du temps et des moyens qui nous restent. Nous pourrions avancer à marche forcée dans la refondation du système, avoir nationalisé le secteur bancaire (par précaution) et les places boursières, avoir inversé la pression fiscale (pour faire revenir les capitaux dans l’économie), avoir mis en oeuvre une nouvelle TVA plus lourde globalement mais qui pénaliserait moins les productions locales, avoir lancé des programmes de réindustrialisation des territoires européens, etc, etc.
Mais à quoi assiste-t-on, au contraire : à une résistance acharnée de ce système chancelant pour se maintenir au pouvoir, car c’est de cela qu’il s’agit, porté par une équipe de dirigeants qu’il a porté lui-même à la tête des états par son pouvoir fantastique d’influence. Sur les moyens d’y parvenir, nul besoin d’être devin : on y assiste tous les jours, au moins chez nous, par le contrôle intense des media, l’utilisation généralisée de la désinformation, la pression policière, bientôt le changement de règle électorale « à la carte », l’intervention ouverte et directe du pouvoir dans la sphère économique, financière, médiatique.
Il n’y a qu’une chose que François a (peut-être volontairement) omis de parler : c’est l’issue logique de ce type de situation, qui par la radicalisation des gouvernements, des états et des peuples, conduit systématiquement au conflit armé. Il n’est qu’à voir l’explosion de notre budget militaire, soi-disant au nom de la relance. Il fallait oser. SI on se contentait d’acheter de nouvelles infrastructures ou de nouveaux véhicules, ça pourrait passer. Mais quand il s’agit de munitions offensives, c’est pour quoi faire ? (http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2009/05/pour-herv%C3%A9-morin-le-plan-de-relance-cest-de-la-bombe-.html)
Mes amitiés à tous, en attendant !
Après le dernier N° du GEAB de Leap2020, cela commence à sentir le roussi pour l’économie occidentale (http://www.leap2020.eu/GEAB-N-35-est-disponible!-Crise-systemique-globale-Juin-2009-Quand-le-monde-sort-definitivement-du-cadre-de-reference_a3240.html).
Une seule remarque : tous les continents semblent sévèrement touché par la crise financière et écologique… mais pas d’infos sur l’impact sur l’Afrique…
@Dave L’afrique est moins en danger que nous face à la mondialisation et aux sociétés de termites qu’on nous promet. la bas la singularité de chaque personne est très forte. Lisez les oeuvres de Tobie nathan pour appréhender la compléxité des ces sociétés et des relations interpersonnelles. Chacun la-bas est quelqu’un. Ici nous sommes tous des individus de plus en plus indifférenciés, donc presque plus des humains. Le laminage des personnalités est la technologie privilégiée du capitalisme en général, compagnon indeffectible des toutes les collectivités policières. C’est ce laminage qui provoque les poussées de fièvre comme le racisme, car l’humain ne peut pas etre une termite, et sa singularité il lui faut l’exprimer. Le drame utu/tutsi est le résulat de l’indifférenciation de deux ethnies dans un même pays où ces ethnies perdaient leur identité. Les massacres entre ces ethnies disaient explicitement nous ne sommes pas eux. Les élites de ces pays tiennent grace aux armées des pays dans lesquels ces élites ont étées (dé)formées, usa, france etc … La chine prend la suite et fera face aux mêmes problèmes. Le laminage se fait chez nous depuis le moyen-age, après la grande peste. Celà laisse de la marge aux pays africains. La corruption dans ces pays est le fait des élites aux ordres des oligarques occidentaux.
Bonsoir !
je note ce qu’il m’apparait comme une absence dans votre article : L’ELEMENT FEDERATEUR !!!
Cet ELEMENT, qui mobilise, désigne la direction, le sens de la direction, qui donne son sens, qui le définit, qui est son essence ….
Le sous- système mange tout , et se mangera lui-même : ainsi, L’ELEMENT pourra se montrer ( invisible ???? aujourd’hui même????AHbon !!! ) . ..Le champ sera libre …
Mais , réflexion pour réflexion : l’émergence de cet ELEMENT n’est elle « programmée « ??? par qui ??? par quoi ??? Motus …
En attendant, de mues en mues, le serpent ( le sous – système ) couve !!! Mais il est prêt !!!! Il ne faut pas douter !!! une mue s’effectue … un autre chemin se fait jour …qui invite , soumet, et contraint au voyage !!!
Pour compléter votre tableau , j’ajouterai ceci :
– l’invasion de la corée du nord me semble une opportunité et un relais de croissance très ( trop) tentant, pour laisser passer l’opportunité : cela dynamisera les états en -STAN composant le groupe de SHANGHAI, le japon, la russie, la chine, la corée du sud et les USA . Sans parler de tous les pays dans une sphère géographique de proximité ….
– puisqu’on parle beaucoup de la religion , la bien nommée » L’ECONOMIE », avec tous ses dogmes, ses croyances, ses prophètes .
On m’appelle l’homme KRUG , car j’adore le KRUG ! j’en mangerai sur la tête d’un galeux!! L’autre, AMBROISE E-P. n’aime pas trop …et pourtant , s’en NOURRIT! NOURRI NIE …, bien sur …Il préfère le banana STIGLITZ … malheureusement, faut pas oublier d’enlever la peau … !!!. Sacrés produits de consommation … non essentiels!!!!
En somme, cette religion s’inspire des autres religions dominantes … et elle a encore enormément de ressources …
– En revanche, une confrontation se fait jour : la société informelle combattant la société formelle … Laquelle sera la plus dominante ??? Laquelle sera la plus résiliente ???? Pourquoi, quand et comment s’imposera t’elle ???? La réponse se trouve dans les 3 questions …
Bonne soirée .
@tomate …….. vous pourriez écrire en français svp …..
L’effondrement est en cours, mais on le voit de trop près, on ne peut pas s’en rendre compte. (Pas plus qu’on se rend compte de la rotondité de la planète.) Imaginer que le camp occidental puisse s’en remettre comme d’une mauvaise grippe, cad sans laisser de traces profondes et durables, c’est dire que cette méga-crise n’en est pas une. L’existence de la méga-crise étant admise, il y aura traces, et ce seront celles d’un effondrement. What else ?
Eh bien, cette fois, Mr Leclerc, vous avez réussi à me faire peur.
@ François Leclerc
Depuis un moment, déjà, vous stoppiez net au ras de la ligne, sans céder à la tentation de « prédire » : Merci !
J’en profite pour donner le lien d’une vidéo ou des parlementaires s’expliquent assez laborieusement sur la disparition de 9 trillions de dollars aux états unis. Si ce n’est pas un montage bidon, c’est assez impressionnant.
http://www.youtube.com/watch?v=cJqM2tFOxLQ
Le problème avec obama c’est qu’il n’a pas les solutions, il porte les schémas de pensée de plusieurs générations en retard. S’il était de ma génération ce serait démantèlement du nucléaire militaire et au moins moratoire sur la perceuse électrique nucléaire (tchernobyl, imaginaire de la guerre des étoiles, hiroshima, syndrome du docteur folamour), abolition des frontières (première génération élevée pour accepter le multiculturalisme, mur de berlin), protection de l’environnement (exxon valdez, amoco cadiz, WWF plutôt que greenpeace), tout ce qui est normal pour la génération « Y » et semble choquant pour les précédentes.
Personne n’en parle ici en france mais obama n’est pas seulement qu’un président noir, c’est aussi, fait incroyable, un président de la génération « jones » qui a en partie gagné parce que les « jones » ont voté contre la génération des « baby boomers », contre bush, de la génération du baby boom. Et ça fait une autre sorte de différence, celle de la génération. Regardez la transformation du monde quand un enfant du baby boom se fait mettre la pâtée par un de la génération « jones »: ça ferme guantanamo, ça réduit la consommation des voitures, ça annonce le retrait des troupes d’irak. Des annonces toutes aussi puissantes que celles de la chute du mur de berlin. Qu’aurait été le choc des annonces faites par un président « Y »?
Pour les premiers développements de la crise, Obama fait en fonction du feedback décevant qu’un de la génération « jones » a toujours reçu du monde. Mais c’est dans sa nature de jones, il essaiera encore de faire éclore les attentes surdimensionnées de ses parents du baby boom. Pour laisser éclore le nouveau serpent (ça « éclot » un ouroboros?) dsl mais il faudrait attendre un président américain de la génération Y (la mienne), c’est à dire, si tout va pour le mieux… dans l’hypothèse hautement improbable où la génération Y des echo boomers se mettrait à voter en masse (gros point d’interrogation): dans une dizaine d’années, pendant la très grande dépression.
Toute cette inertie (le passage de témoin d’une génération à une autre, en espérant que l’allongement de la durée de vie ne fasse pas non plus des « jones » des centenaires clairvoyants) c’est beaucoup de temps perdu, surtout que si on raisonne en terme de générations, comme le dit l’expression, les générations X, Y, millenial, mtv et boomerang « ne paient rien pour attendre », mais auront à régler une addition plus salée quand ils seront aux commandes et verront la note.
En plus quand on voit les efféminés qu’on est devenus, à partir de la génération X, qui n’avons pas eu de guerre à perdre, faudra pas s’attendre à une révolution « brute force » mais plutôt à l’asservissement consenti.
Nous sommes déjà les premiers hommes d’un nouveau genre: celui d’une sorte de bétail docile et claquemuré dans un monde digital.
La suite logique de la supériorité totale du virtuel sur le réel, du mécanique sur le vivant sera la dissémination industrielle d’une copie de l’intellect humain, cerveau prothétique d’ici dix ans et totalement synthétique d’ici quinze ou vingt…
D’abord prothétique parce qu’on voudra obtenir une réalité augmentée pour faire du multitâche. Perspective choquante pour les autres générations, élevées dans la tradition apocalyptique du signe de la bête (implanté dans la main ou le front) l’implant serait pourtant bien accepté par les générations digitales. Il faudra bien doper la capacité de travail du cerveau original et lui permettre de travailler en multitâche, de partout. Par émulation arrivant au point où on est en en même temps en vacances et au travail en train de pédaler dans la semoule dans une sorte de bureau intérieur. Il faudra en ajouter des prothèses pour faire tout ça (de mémoire, d’aide au raisonnement, de messagerie instantanée télépathique, d’antenne internet wifi).
Sélection naturelle impitoyable, au bout de quelques années de course au progrès prothétique, avènement de l’intelligence artificielle, nouvelle révolution industrielle.
Enfin, je me comprends!
@ François Leclerc
C’est sans conteste ce dont on rêve en haut lieu et que l’on a déjà commencé à préparer. Mais n’est-ce pas basé sur une étourderie méthodologique, et en fait précisément la même qui a mené la finance droit dans le mur? A savoir, l’illusion qu’une oligarchie peut subsister, comme en apesanteur, hors de tout rapport avec la masse des manants que nous sommes? (C’est ainsi, je pense, qu’on peut traduire sans le trahir le discours qui nous a été servi, disons pendant 30 ans, et un peu plus crûment ses dernières années: les pauvres ne servent à rien, ils coûtent chers aux riches, qui sont les seuls véritables producteurs de richesse, pressurons-les, faisons-leur une guerre sans merci, et si Dieu nous aide, supprimons-les.)
Mais on peut fortement en douter, et déjà, si on en croit la théorie qui ne date pas d’hier et qui tend à se vérifier on ne peut plus aujourd’hui, celle qui faisait valoir que l’argent n’est pas une chose mais bien une forme des rapports humains. Et dont Paul propose semble-t-il une réactualisation. Que vaudraient leurs richesses, et pour acheter quoi, dans ce monde imaginaire coupé en deux? Le pouvoir, la richesse c’est le pouvoir de diriger le temps des autres, mais pour cela il faut précisément aussi qu’ils reconnaissent et acceptent ce droit, si peu naturel, qu’on leur impose. Il y faut une immense machinerie idéologique, comme l’ont prouvé les deux régimes qui se sont partagés le XXème siècle. Elle n’est pas si simple à mettre en place.
De plus, du moment que le monde est unifié, on est dans une situation qualitativement très différente de celle d’une dictature bananière locale: dont les gens peuvent toujours s’extraire pour immigrer, ce qui n’est pas certes très enviable. Le modèle algérien n’est pas universalisable, il ne subsiste que de par « ses généreux » contributeurs.
Plus concrètement, à une oligarchie, il faut toujours des médecins : où vont les dictateurs chiliens ou zaïrois pour se faire opérer? Ils savent bien qu’ils ont tellement ruiné leur pays qu’ils n’ont pas les moyens d’en offrir même à leur caste limitée. Il leur faut aussi, peut-être pas des juges, on sait qu’il n’y a pas d’ « affaires » dans ces mondes-là, mais au moins des précepteurs, et puis toute une flopée de laquais (je sais, on dit « service à la personne » quand on est poli…). Mais où les trouveront-ils? Pour un Coupat, il y a évidemment 10000 autres « intellectuels précaires » et autres gens pourtant si nécessaires pour faire tourner la machine qu’ils ne peuvent même plus employer et peut-être bien plus qui ne veulent pas. Et déjà combien rien que sur ce blog ?
En d’autres termes, on le sait bien, la paix sociale a été achetée, et de haute lutte, par la contrepartie des salaires, puis du crédit. Mais la paix sociale, ce n’était pas seulement une idée dans la tête des gens, c’était une réalité bien concrète. L’oligarchie croit pouvoir s’en passer parce qu’elle a poussé ses victoires très loin. Elle oublie, et peut-être vous aussi momentanément, que en fait ce sont les pauvres qui créent la richesse, que les riches ne sont là que par tolérance spéciale bien patiente (et quelques gros mensonges aussi certes) et un compromis.
Ils ne peuvent finalement pas se passer de nous. Fatale erreur qu’est la leur que de l’avoir cru. Ils vont perdre bien plus que ce qu’ils auraient pu conserver par quelques accommodements.
Car au fond, il ne faut pas oublier que leur ordre, ou vision du monde, n’est pas simplement injuste, ou stupide, surtout, on le voit bien, ça ne marche pas. En définitive, comment pourraient-ils mettre en place une mécanique si compliquée, et avec quel personnel, s’ils n’ont pas su empêcher la ruine de ce qui les servait si bien?
Bien cordialement,
PS: Il me semble qu’on peut imaginer un autre scénario, en tout cas « équiprobable »: comme en 1789, ou en 1917, une caste dégénérée et incapable, qui n’a pas su venir mais en plus a aggravé ce qui venait la renverser, est simplement chassée. Les plus intelligents, ou raisonnables, parmi eux comprennent vite où est leur intérêt et changent de bord. D’autres polarisations se font, un autre équilibre se met en place. (Sans préjuger en rien en terme de violence de la transition, ou d’inégalités qui peuvent se recréer mais que l’on peut sans doute déjà commencer à anticiper.)
Joel GOUPIL dit :
25 mai 2009 à 18:41
« »La petite société dans laquelle je travaille refuse les commandes . De la même façon Je connais plusieurs artisans qui sont aujourd’hui débordés de travail » »
Je témoigne de la même chose de mon côté. Retraité depuis 4 ans, à la faveur d’un déplacement la semaine dernière, j’ai revu quelques clients à moi devenus des amis. Habitant depuis plus de vingt ans à quelques dizaines de kms du Golfe de Saint Tropez (certains disent de Sainte Maxime) je connais très bien le tissus artisanal de toute la région, ayant été moi-même fournisseur dans la branche du second-œuvre du bâtiment (et je ne parle pas de la concurrence ravageuse, ici comme ailleurs).
Par exemple, un ami artisan métallier de Cogolin revu il y a à peine une semaine, a une année entière d’activité devant lui. Il ne peut prendre aucun chantier à moins de ce délai d’un an (au moins). Il travaille maintenant avec son fils. Il n’a jamais fait une meilleure année que 2008. Pendant notre discussion la semaine dernière, une entreprise de maçonnerie est passée cherchant (et ne trouvant pas) le serrurier dont elle a absolument besoin pour finir un chantier qui a été modidié en cours de travaux. Il est vrai que la clientèle privée autour du Golfe de Saint Tropez est particulièrement aisée et, avec la crise, elle aurait tendance à consolider concrètement ce qu’elle a déjà dans la pierre, d’où les travaux (ce n’est pas Marseille-Nord, encore que j’y travaillais). Tous les clients PME-PMI artisans que je cotoyais dans la région ont toujours « marché à fond » (certes, ça ne durera peut-être pas toujours). En attendant, il n’y a pas l’ombre ici de la crise.
Sauf imprévu, évidemment, les riches resteront riches et même devraient le devenir davantage. C’est vraiment cruel ! Incroyable dans une société qui se prétend « humaniste », et cela fait écho au présent billet de François Leclerc. Certains avaient 4 millions d’euros (banal!), et vous avez perdu 2 millions d’euros!? Et-ce que vous vivez mal avec 2 autres millions d’euros qu’il vous reste? (soit:13.119.140 franc) Sûrement pas… Dans le pire des cas, c’est ~10 000 euros mensuels assurés…
@Il grande prof Y
Oui et non. Merci pour les délais en intelligence artificielle, mais ceci n’est pas prévisible. La direction ? Peut-être, mais ce sont des prédictions assez aléatoires tant qu’on a aussi mal compris ce que faisait la vie, et l’intelligence qui l’anime.
Les scientifiques trop orgueilleux, ça existe. Ce qui leur fait dire tout et n’importe quoi lorsqu’ils parlent de leurs espoirs … sur lesquels on va rattacher des budgets. Imaginez qu’ils disent : « pas de résultats probants avant un siècle en AI ». Il vaut mieux présenter des extrapolations de courbes qui ne sont en réalité pas toujours prolongeables.
Vous énoncez plutôt des projets de recherches pour, au delà, la génération Y, que vous ne faites de prédictions sur les résultats.
Ceci dit, une oligarchie financière dominant perpétuellement le monde ? On en reparlera quand elle saura faire pousser toute seule des radis dans son jardin. Je veux dire des vrais radis.
Pour ce qui est de mettre au point l’intelligence artificielle, ça va être dure de compter sur des banquiers pour y parvenir. D’ailleurs, si les banquiers devenaient vraiment plus perspicaces, ils changeraient d’orientation dans la stratégie pour stopper de pomper sur le système productif … pour aider à réaliser plus de concret. Le courant inverse de ce qui s’est généralisé en finance « productiviste ».
Implantez des puces à l’oligarchie, et elle s’arrête de vouloir être oligarchique, ou alors, l’intelligence artificielle est vraiment un leurre non fonctionnelle et impossible.
Vous avez juste, pour la succession des générations. Il y a de l’inertie dans les dynasties que sont les oligarchies.
Solution pour la crise : faire travailler des chimpanzés et leur prêter de l’argent. On devrait pouvoir faire une méga bulle et tout régler avec un petit virus une fois que ça sera à point. Réfléchissez il y a des tas de boulots qu’un chimpanzé devrait pouvoir effectuer (trader, ministre…- déjà testé pour les traders et ça marche très bien.)