L’actualité de la crise : Sous le sceau du secret bancaire, par François Leclerc

Billet invité.

SOUS LE SCEAU DU SECRET BANCAIRE

Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE, n’a pas mâché ses mots hier à Lisbonne : « Les problèmes ont commencé dans les banques, il y a deux ans déjà, et nous n’en voyons toujours pas la fin. Les banques ne prêtent toujours pas normalement (…) Il y a quelques signes de reprise, mais je ne parlerais pas d’une normalisation », faisant allusion pour la contredire à l’affirmation tenue par Barack Obama d’« un certain retour à la normale » sur les marchés financiers.

Si l’on s’en tient à ces tous derniers jours, la chronique des banques en péril se poursuit sans surprise. Le Daily Telegraph rapportait hier que le FMI, suite à une mission d’une semaine en Grande-Bretagne, avait conclu qu’en dépit des mesures de soutien déjà prises en faveurs des banques (RBS et LBG, notamment), d’autres injections de fonds publics allaient être nécessaires, ne faisant que confirmer les observations du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, rendues publiques il y a une semaine. On n’en saura pas davantage dans l’immédiat, le FSA (l’autorité de régulation britannique) ayant refusé de satisfaire la demande de l’agence de presse Bloomberg News, qui demandait la communication des résultats des stress tests des banques effectués par ses soins en début d’année. La publication des résultats pourrait « créer de l’incertitude sur les marchés financiers, soit par rapport à des institutions en particulier, soit globalement », a répondu à l’agence le Trésor britannique. « Une telle instabilité pourrait nécessiter de nouvelles actions des autorités », a-t-il conclu. C’est pourtant ce que la Banque d’Angleterre et le FMI considèrent de toute façon comme nécessaire.

Aux USA, la fermeture en Floride par les autorités de BankUnited FSB (12,8 milliards de dollars d’actifs) sanctionne la plus importante faillite bancaire de l’année. Aux Pays-Bas, la banque ABN Amro, nationalisée en octobre 2008, a selon le quotidien Het Financieele Dagblad demandé une nouvelle aide financière au gouvernement. La commission de Bruxelles a par ailleurs donné son accord à des injections de fonds publiques au Danemark, afin de sauver Fiona Bank, et au Portugal, pour un montant de 4 milliards d’euros au total en faveur du système bancaire. Sous l’égide du FMI, les grandes banques ouest-européennes, actionnaires des banques de l’Est, se sont engagées à ne pas se désengager de leurs filiales en Hongrie (c’est déjà en partie fait), ainsi qu’à les recapitaliser si nécessaire.

Aux Etats-Unis, la FDIC, qui assure les dépôts bancaires, vient de décider d’une taxe supplémentaire que vont payer les banques, afin de renflouer son fonds. Elle rapportera 5,6 milliards de dollars, mais son montant sera bien plus faible qu’initialement prévu, sous la pression des banques. La FDIC a toutefois annoncé qu’une nouvelle taxe devra probablement être décidée d’ici à la fin de l’année, ce qui confirme que la série de faillite des banques régionale va se poursuivre.

En ce qui concerne l’économie, la publication des résultats du PIB de nouveaux pays est annoncée, les Européens déjà connus. Ceux des Japonais sont les plus spectaculaires, une baisse de 4% du PIB étant enregistrée au 1er trimestre 2009, ce qui représente une chute de 15,2% en rythme annuel. Le PIB mexicain a pour sa part chuté de 8,2% durant la même période. Deux catégories de pays apparaissent comme les plus touchés par la récession: ceux dont la croissance reposait principalement sur leurs exportations et ceux qui ont connu de très importants retraits de capitaux occidentaux, rapatriés dans l’urgence afin de combler d’autres trous.

Devant ce panorama sinistré, on continue de chercher à faire parler les indices afin d’annoncer une hypothétique reprise.

Le Baltic Dry Index, qui mesure l’activité du transport maritime de « produits secs », a incontestablement la vedette depuis peu, quand il s’agit d’apercevoir les fameuses « lueurs de la reprise ». Mais sa place pourrait lui être prochainement ravie par un outsider prometteur, le PMI, acronyme de Purchasing Manager’s Index. Le calcul de cet indice d’origine américaine résulte de l’interrogation, pays par pays, de panels de directeurs d’achat de grandes entreprises à propos de leurs performances espérées pour le mois à venir par rapport à celles du mois précédent. Cela vaut ce que cela vaut, mais tout est bon à prendre pour les besoins de la démonstration. On nous annonce aussi que l’indice composite des indicateurs économiques américains, censé prédire l’évolution de la conjoncture à moyen terme, a progressé en avril de 1% par rapport au mois précédent, pour la première fois en sept mois. Mais, en grattant un peu, on remarque que cette modeste progression est à mettre au crédit des performances de la Bourse et ne rend donc aucunement compte de celles de l’économie. « Les soi-disant bons indicateurs économiques sont simplement moins mauvais qu’avant », note à juste titre Richard Koo, économiste en chef du groupe financier Nomura au Japon. « Ca fait deux ans que les indicateurs disent tout et leur contraire. La vérité c’est qu’on ne sait absolument pas quand l’activité redémarrera », a également expliqué à l’AFP Charles Wyplosz, de l’Institut des hautes études internationales de Genève.

Autre angle d’attaque, afin d’appréhender de la manière la plus complète possible la situation, après avoir évoqué ses aspects financiers et économiques, deux petits pays sont sous la menace de voir leur note souveraine dégradée par les agences de notation. Il s’agit ni plus ni moins du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Certes, l’Espagne, l’Irlande, la Grèce et le Portugal ont déjà tous les quatre connu depuis le début de l’année une telle dégradation infamante, mais elles ne bénéficiaient pas au départ de la note AAA, la meilleure possible, comme c’est le cas des deux principales places financières mondiales, qui sont désormais dans le collimateur. La perspective de voir le poids de la dette publique britannique approcher les 100% de son PIB d’ici à 2013, et d’y rester ensuite collé pendant de nombreuses années, est à l’origine de l’annonce par Standard & Poor’s de cette alerte. Aux USA, c’est Bill Gross, un responsable de PIMCO, l’un des plus important fonds d’investissement américain, qui a sonné l’alarme. Il s’est contenté d’évoquer l’éventualité que les Etats-Unis perdent d’ici quelques années leur notation AAA, mais il a déclenché la chute immédiate du dollar, des cours des bons du Trésor et des actions. Timothy Geithner, secrétaire au Trésor, a immédiatement répliqué que « la diminution du déficit américain était d’une importance critique » sans préciser comment il proposait de s’y prendre. L’abaissement de la note souveraine d’un pays a comme effet immédiat de renchérir le coût de sa dette et de charger encore plus la barque. Barack Obama a déclaré aujourd’hui « Non, nous ne sommes pas inquiets qu’on change notre note de crédit », sans que l’on sache ce qu’il a exactement voulu dire, soit qu’il croyait que cela n’interviendrait pas, soit qu’il considérait que, si c’était le cas, cela n’était pas spécialement inquiétant…

Dans ce contexte, les taux obligataires sont attentivement suivis, afin d’enregistrer comment ils réagissent au cumul des émissions obligataires successives des gouvernements occidentaux, à commencer par celles des Américains et des Britanniques. Les analystes s’accordent à penser que s’ils ne se « tendent » pas davantage actuellement (s’ils ne montent pas), c’est que ce marché reste un refuge pour les investisseurs privés, qui s’aventurent peu sur celui des actions. La digue est donc relativement fragile, d’autant que le taux du Gilt à 10 ans (les obligations britanniques) manifeste déjà une forte tendance à augmenter. Les problèmes sont donc devant pour les gouvernements. Une nouvelle bulle financière constituée par les dettes publiques est en train de se constituer, sans que la bulle de dettes privées précédente ne soit résorbée (la première résultant du transfert de la seconde). Une double menace risque ainsi de se présenter demain : elle résultera du poids insupportable de la dette publique, simultanément à l’apparition d’une inflation non maîtrisée et résultant de la politique de création monétaire des banques centrales, qui elle aussi va immanquablement être développée.

Pour les grandes banques américaines, par contre, la situation semble continuer à s’améliorer. Il vient d’être révélé par Simon Johnson, professeur à la Sloan School of Management du MIT, s’appuyant sur le cas de l’une d’entre elles et à l’occasion d’une audition parlementaire, que celles-ci envisagent de garder pour elles l’essentiel des plus-values (de l’ordre de 80%) qu’elles ont réalisé avec l’argent public du programme TARP, qu’elles veulent désormais rembourser. Avec l’assentiment du Trésor, qui s’est contenté de déclarer à ce propos : « Nous faisons de notre mieux afin de protéger les intérêts des contribuables ». Mark Lane, un porte-parole de Morgan Stanley, a déclaré pour sa part que la banque « soutiendra tout programme orienté au bénéfice du contribuable américain ». Micheal DuVally, porte parole de Goldman Sachs, a précisé que les responsables de la banque avaient « toujours dit que les contribuables devaient bénéficier de la valeur associé aux bons garanties apportées ». Les grands principes sont réaffirmés sans plus de précisions, permettant en réalité tous les hold-up. De telles dispositions financières, si elles se confirmaient, seraient en ligne avec la politique jusqu’à maintenant suivie par l’administration Obama, qui consiste à renforcer de toutes les manières possibles les grandes banques. Sans surtout utiliser les mêmes grands moyens que ceux qu’elle a dû adopter dans l’urgence pour d’autres institutions financières (AIG, Fannie Mae et Freddie Mae), ou qu’elle est en train d’appliquer pour sauver l’industrie automobile. Le mot en « N » étant prohibé, sauf dans la bouche de Tim Geithner, quand il déclare : « Je ne soutiendrai pas un programme conçu pour nous permettre de nationaliser des banques ou d’autres entreprises pour des raisons politiques ». De fait, il ne les nationalise pas, il les engraisse.

Simon Johnson titrait hier son article du blog hébergé par le New York Times : « Est-ce que nous pouvons en même temps sauver les banques et aussi protéger les consommateurs ? ». Il pointe le doigt sur le fait que les banques, afin de reconstituer leurs fonds propres, vont augmenter les cotisations pour les cartes de crédit ainsi que les taux d’intérêt sur leurs découverts, et qu’elles vont également s’opposer aux mesures de régulation financière qui y feront obstacle à leurs yeux. « Si vous laissez les banques exercer leur pouvoir sur le marché, cela va être dur pour les consommateurs », conclut-il. C’est exactement le chemin que cela prend, avec une loi sur les cartes de crédit, finalement adoptée, qui n’interdit que les plus controversées des pratiques en cours, comme l’augmentation sans préavis des taux d’intérêt, mais qui ne fait pas obstacle à celle-ci, si elle est annoncée 45 jours à l’avance. Ce qui ne fait pas de différence, quand vous ne pouvez pas rembourser. L’hypothétique remise sur ses pieds de « l’industrie financière » a un prix, les Américains vont le payer à un double titre, comme contribuable et comme consommateur.

C’est du côté des banques centrales que les choses se jouent de plus en plus, en raison de leurs capacités d’émission monétaire. Dans le quasi secret de leurs délibérations et, vu leur indépendance proclamée, sans aucun contrôle démocratique d’élus. On a ainsi appris que la Fed avait envisagé, lors de sa réunion d’avril dernier, d’accroître ses achats de bons du Trésor américain, financés par la création monétaire, alors même qu’elle rendait public des prévisions économiques plus pessimistes que les précédentes. L’objectif étant, selon certains de ses membres, « d’impulser une reprise plus rapide ». Il a été décidé d’attendre avant de le faire, mais ce n’est que partie remise, vu la tournure que prend la récession américaine. La Banque d’Angleterre a pour sa part annoncé, le 20 mai dernier, qu’elle augmentait de 50 milliards de livres sterling les montants alloués au programme d’assouplissement quantitatif lancé en mars dernier, s’inscrivant dans le cadre de l’enveloppe autorisée par le gouvernement de 150 milliards de livres (elle en est à 125 milliards). Enfin, la presse s’est emparée des dissensions qui sont apparues au sein de la BCE sur ce type d’opérations. Il a été révélé qu’il avait été discuté lors de la dernière réunion de l’éventualité de lancer un programme de 125 milliards d’euros d’achat de valeurs à faible risque, le montant de 60 milliards ayant finalement été retenu. Tous les analystes considèrent cette somme comme trop faible et inefficace au regard du PIB de la zone euro, et s’attendent à ce que les débats internes, désormais rendus partiellement publics, prennent de l’ampleur, pour probablement aboutir à de nouvelles mesures « non conventionnelles ». La prochaine réunion du Conseil de la BCE aura lieu le 4 juin prochain. La réalité est que non seulement la Fed et la BoE, mais également la Banque du Japon, sont toutes les trois engagées dans une politique similaire d’achats d’obligations d’Etat et d’actifs.

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24 réponses à “L’actualité de la crise : Sous le sceau du secret bancaire, par François Leclerc”

  1. Avatar de karluss
    karluss

    c’est le drame des spirales baissières s’auto-amplifiant, misère !
    sur les marchés obligataires vous envisagez une remontée des taux à cause de la dépréciation de la qualité du papier, et une augmentation de la dette des Etats en raison de l’action des principales banques centrales. D’après vous, impossible d’échapper à l’inflation, mais dans quel délai ?
    pour le retour à la normale, en apparence, on entend aussi beaucoup parler de l’amenuisement des stocks et de la fin d’une phase importante de déstockage, ceci pourrait relancer l’industrie. Mais, comment le concevoir réellement, le flux tendu étant de rigueur depuis un bail.
    Cordialement.

  2. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    L’anti secret bancaire.

    On a tout à gagner à étudier le sytème bancaire – intérieur – suisse.

    Il faut laisser de côté les clichés, bien sûr pas tous faux, de la Suisse-coffre-fort de l’argent des mafias du crime, de la drogue, de l’exploitation, de la sueur et du sang, etc, montagnes d’immondices cachées par les cîmes pures et étincellantes enneigées dans un environnement de propreté modèle.
    Car en Suisse il y a ces deux versants: d’une part le « paradis fiscal » et la vision qu’on en a, ici les images et la réalité devraient êtres distinguées entre l’argent noir et les évasions fiscales à ne pas confondre avec les fraudes fiscale et autres malversations, ici les zones d’ombre sont évidemment inévitables, et d’autre part, le système bancaire et financier – intérieur – (ou domestique) suisse qui, à ma connaissance, n’interfère pas avec la Suisse coffre-fort mondial.

    Ainsi le fonctionnement bancaire domestique intérieur suisse est bien esquissé ici et nous donne un modèle -très réel -. C’est ce modèle de la non mondialisation qu’il nous faut pratiquer, où la confiance joue un rôle irremplacable et où les usagers sont des sujets à part entière. Shématiquement, le sytème domestique bancaire de la Suisse fonctionne par le principe de subsidiarité, de bas en haut. La banque centrale suisse appartient aux Cantons, les banques cantonales appartiennent aux communes. L’implantation des organismes financiers est très profonde dans les espaces régionaux considérés, Ici le ressac mondial si nocif et destructeur, même ravageur, y est presque nul.

    L’on voit bien que la mondialisation est une calamité à proscrire. On peut dire que la mondialisation existe déjà naturellement avec les éléments naturels terrestres. Et la mondialisation qui relève des « desseins » (bourrés de zones d’ombre…) des hommes, de même l’argent étant un produit srictement humain qui n’a rien de naturel ni de Dieu ne peut être que délétère et destructrice. Si nous parvenions un jour à réaliser, sous la simple pression de survie déclanchée par les effets ravageurs de nos erreurs d’avoir accepté la mondialisation, on aurait alors un système financier régional qui serait un maillage naturel, rendu possible de bas en haut et surtout pas l’inverse, alors, sans doute que la mondialisation ne se « percevrait » même pas. Elle serait un élément naturel comme la météo ou les rayons du Soleil. Rien d’autre.

    Voici un exemple de: CE QUI EST, c’est une histoire qui débouche sur une actualité réelle et vraie. À méditer:

    http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=1258

  3. Avatar de Paul Jorion

    @ rodolphe

    La vidéo où l’on voit Grayson a été discutée à partir du 7 mai :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=3001#comment-25849
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=3001#comment-25852
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=3056#comment-26322
    etc.

    La vidéo a été présentée ici :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=3056#comment-26324

    Certains sont très lents à la découvrir !

  4. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    @rodolphe

    Mais je crois me souvenir que Rumsfeld ( tiens ! Justement début septembre 2001 ) avait déjà fait une déclaration devant la presse, comme quoi le Pentagone avait égaré 2 trillons dollars. En est-on vraiment au trillon près ?

    Faut-il croire que ceci est devenu l’unité de mesure des pertes ???

    Le monde peine à s’en émouvoir, en serait-il informé, puisque quel est le véritable sens de one trillon dollors ? C’est vous dire s’il y a un problème en ce bas monde.

    Celà dit, il a déjà été fait plusieurs fois références à cette vidéo sur ce blog, comme quoi, vous n’êtes pas le seul curieux sur ce sujet. D’ailleurs Paul a pris l’info comme élément pour dire que ça confirmait vraiment son annonce de la fin du monde … capitaliste, j’entends.

    Etes-vous rassuré ?

  5. Avatar de rodolphe

    oups ! merci, j’étais passé à côté.

  6. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Pardon Paul

    je suis long a découvrir votre post.

    Je suis toujours à trainer à faire autre chose lorsque j’écris

  7. Avatar de Steve
    Steve

    Du côté officiel ça a l’air d’aller mieux chez les banques US, mais n’oublions pas « the Dark Side of the Banks »:

    les Level III dont on ne souffle mot !!!!

  8. Avatar de Auguste
    Auguste

    à Steve [19:26] Level III ?

  9. Avatar de NuageBlanc
    NuageBlanc

    Homonymie Grayson & Sherman
    Grayson est un comté du Texas et Sherman une de ses villes
    search images.google.com Grayson Sherman

  10. Avatar de EnPassant
    EnPassant

    Mais non laissez tomber ces pôvres financiers n’y sont rien. la vérité est révélé là
    http://dndf.org/?p=4281
    et là
    http://www.lesechos.fr/journal20090520/lec1_grand_angle/4865134–le-sous-travail-un-fleau-qui-gangrene-la-societe-francaise-.htm

    j’aime bien le « Comment vaincre ce que vous considérez comme un fléau ?

    Pour faire bouger les choses, il faut une crise majeure, comme celle que nous vivons aujourd’hui. Hélas, cette crise ne fera bouger les lignes que dans le secteur marchand… »

    de pire en pire

  11. Avatar de NuageBlanc
    NuageBlanc

    Sauf examen trop rapide, j’ai l’impression qu’il n’y a pas un mot d’Alan Grayson et de l’inspecteur Coleman
    ni dans le WallStreet Journal ni dans le Washington Post.
    Ne serait-ce pas une banale et habile supercherie ?
    1/ Les visages sont-ils les bons ? – Dans l’affirmative, les paroles sont-elles les leurs ?

  12. Avatar de NuageBlanc
    NuageBlanc

    Le montant est-il celui-ci ?
    Ces deux personnes se-sont-elles rencontrées ?
    Ces deux personnes se sont-elles rencontrées pour parler de cela ?

  13. Avatar de Jean-Baptiste

    Ce qui est surprenant c’est que l’on souhaite de toute façon rétablir le système même en en dénonçant une partie. Comment veut on faire fonctionner des banques si la base du système est avant tout de payer les gens le moins possible mais leur permettre de consommer en empruntant. Ce n’est qu’en second lieu que l’on peut penser que les banques ne veulent et en l’occurrence ne peuvent plus prêter. On peut toujours en rajouter une couche et réintroduire des liquidités dans celles ci d’abord, puis ensuite on pourra les nationaliser mais cela dans l’ensemble ne fera que repousser le moment où l’on tombera dans le précipice dans lequel on pourra du coup entrainer en plus les états ! Le problème vient autant des employeurs qui paieraient mal, mais aussi, et là cela n’est pas forcément évident, d’une partie de la population qui en une ou deux générations a accéder à une classe sociale soit disant plus élevée mais en n’en connaissant pas les bases sociologique ni les valeurs. Un ingénieur par exemple aujourd’hui même s’il fait un travail comparable à celui d’ il y a trente ans ne vaut plus du tout le même prix. C’est en effet la loi de l’offre et de la demande qui a été un prétexte à l’ajustement mais aussi et de façon plus importante le fait qu’aujourd’hui la négociation du salaire est faite comme l’aurait fait un employé voire un paysan locataire et non comme l’aurait fait un notable il y a trente ans ! Malgré le niveau d’études plus élevé la sociologie n’a pas suivi et même souvent ne correspond même pas à la responsabilité correspondante que l’on devrait retrouver dans le travail ou la fonction et cela à tout niveau jusqu’au banquier. Le banquier peut couler sa banque mais se comportera comme un bête employé irresponsable et comme tous les autres le sont aussi et souhaiteraient l’être dans le même cas on trouve cela normal là où il y a trente ans ont les auraient mis en prison pour abus de biens sociaux puisqu’en effet ils ont « jouer » et non placer l’argent dont il auraient du être les dépositaires sa chant qu’au mieux on les arrête en leur graissant la patte et au pire ils continuent sans risque avec toujours les mêmes revenus mais encore moins de responsabilité puisqu’ils voient bien que s’ils se font prendre ils ne risquent plus rien aujourd’hui par les exemples actuels là où il y a encore quelques années ils auraient encore pu craindre une sanction faute d’exemples contraires.

  14. Avatar de Paul Jorion

    Personne à ma connaissance ne considère qu’il s’agisse d’un faux ;

    Wikipedia : Alan Grayson

    On May 5, 2009, in a Financial Services Committee question and answer session with Inspector General of the Federal Reserve Elizabeth A. Coleman, Grayson asked about the trillions of dollars lent or spent by the Federal Reserve and where it went, and the trillions of off balance sheet obligations. The Inspector General responded that she does not know and is not tracking where this money is. The exchange was posted on YouTube, receiving over 900,000 views in the first two months after posting.

  15. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Cette affaire s’inscrit dans le contexte de l’acton engagée en novembre dernier par l’agence Bloomberg News, au titre du Freddom of Information Act, afin d’obtenir de la Fed des informations relatives aux bénéficiaires des prgrammes financiers de prêts de celle-ci, devant son refus de les fournir.

    L’Agence a depuis engagé exactement la même démarche au Royaume-Uni, pour les mêmes raisons, avec le même résultat à ce jour. Le FSA, comme la Fed, refuse de répondre.

    Voici la dépêche de Bloomberg qui relate la diffusion par You Tube de cette audition d’Elisabeth A. Coleman:

    YouTube Clip of Lawmaker, Fed Official Draws 166,000 (Update1)

    By Timothy R. Homan

    May 12 (Bloomberg) — A clip on Google Inc.’s YouTube of a congressman scolding the Federal Reserve’s inspector general on her oversight of taxpayer funds has garnered more than 166,000 viewings in six days since a hearing on Capitol Hill.

    Representative Alan Grayson, a Florida Democrat, chastised Inspector General Elizabeth Coleman for what he deemed a lack of oversight of the central bank’s off-balance-sheet transactions. The video titled “Is Anyone Minding the Store at the Federal Reserve?” was posted a day after Coleman’s May 5 testimony to a House Financial Services subcommittee.

    “Do you know who received that $1 trillion-plus that the Fed extended and put on its balance sheet since last September?” Grayson asked.

    Coleman responded by saying she didn’t know. “We have not looked at that specific area,” she said in the nearly five-and- a-half minute clip.

    The segment was the 11th-most watched “news and politics” video this week on YouTube, according to the Web site’s statistics.

    The Fed has refused to identify the borrowers, loan amounts or specific assets submitted as collateral under 11 of the central bank’s programs. Officials have argued that doing so might set off a run by depositors and unsettle shareholders.

    Disclosure Lawsuit

    Bloomberg LP, the New York-based company majority-owned by Mayor Michael Bloomberg, sued in November under the Freedom of Information Act on behalf of its Bloomberg News unit to get access to information about the loans.

    “What have you done to investigate the off-balance-sheet transactions conducted by the Federal Reserve which, according to Bloomberg, now total $9 trillion in the last 8 months?” Grayson asked Coleman.

    Coleman, who was appointed to the position in May 2007, said in the hearing that she hadn’t seen the article.

    A Bloomberg News story published Feb. 9 said the Treasury Department, Federal Deposit Insurance Corporation and Fed have lent or spent almost $3 trillion over the past two years and pledged up to $5.7 trillion more. A March 31 article raised the total amount committed or disbursed to $12.8 trillion.

    A statement e-mailed by Coleman’s office yesterday said the Fed board’s inspector general doesn’t have legal authority to investigate the transactions that have swelled the central bank’s balance sheet.

  16. Avatar de Karluss
    Karluss

    sinon, pour la crise, Roubini suggère de transformer les créances en actions, transformer la dette en capitaux propres, cette idée semble louable. N’est-il pas ?

  17. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Karluss

    Cela supposerait, petit détail parmi d’autres, l’accord des créanciers. Or, c’est précisément ce qu’ils ne veulent pas, car ils y perdraient des plumes.

    On est en train d’en voir une illustration, les créanciers de GM préférant le dépôt de bilan à une continuation d’exploitation négociée, impliquant qu’ils renoncent partiellement à leur créances. Pourquoi donc ? Parce qu’ils sont assurés et que toucher le montant de l’assurance est très préférable à la détention d’actions d’une entreprise dont l’avenir est très incertain, en dépit du soutien financier massif du gouvernement.

    Nouriel Roubini a théoriquement raison et pratiquement tort.

  18. Avatar de Cécile
    Cécile

    soit, mais, depuis que la finance s’est affublée l’idée d’être une industrie financière créative de produits financiers… ?

  19. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Cécile

    La seule chose qu’elle va pouvoir au mieux créer, tenue en permanence à bout de bras par les banques centrales, et par les Etats quand c’est inévitable, c’est une autre bulle financière, au nom de la création de la valeur. Ses capacités de nuisance vont augmenter au fur et à mesure qu’elle va reconstituer ses marges, et qu’elle va se concentrer. A la recherche de rendements que l’économie réelle va encore moins qu’avant pouvoir lui garantir.

  20. Avatar de Alotar
    Alotar

    Comme les États ne rembourseront plus jamais les emprunts et les obligations qu’ils ont émis, si ce n’est en émettant de nouveau d’autres emprunts ou obligations, cela pourra être considéré soit comme une espèce de rente perpétuelle pour les obligataires qui réinvestissent à chaque fois leur argent. Ou alors on assistera à une sorte de conversion obligée des obligations en actions, mais avec un statut revisité pour les « actionnaires d’État » – ni droit de vote ni droit de copropriété ? L’avantage pour l’État est qu’il ne devra plus se préoccuper de rembourser le principal. Mais dans ce cas qui déterminera le dividende si ce n’est le parlement, par un vote ?
    Mais Le problème pour l’État sera de ne pas faire tarir la source de son financement et de pouvoir continuer à émettre des « actions d’État » (grâce à un bon dividende ? ou même des réductions d’impôt ?). Toutefois, au cas où le budget de l’État s’améliore, il pourra toujours racheter ses « actions d’État » – surtout si elles chutent, ce qu’elles ne manqueront pas de faire si l’État a moins besoin d’argent et distribue dès lors un très faible dividende.

  21. Avatar de Karluss
    Karluss

    @ François Leclerc
    c’est peut-être pour cette raison que l’on assiste, du moins en France, à des émissions plus régulières de TSR.
    Malgré tout, concernant l’idée de Roubini, transformer les créances en fonds propres permettrait de créer une dynamique et une volonté de rebond, plutôt que de se contenter de l’intervention de l’assureur du risque.
    Le slogan, privatiser les profits et socialiser les pertes pourrait évoluer en : « privatisons la dette » ainsi la fameuse main magique reprendrait un peu de puissance.
    L’idée de Roubini est un axe intéressant, à méditer.
    Bonne journée

  22. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ karluss

    Comme vous le savez les Titres Subordonnés Remboursables (TSR) utilisés par le gouvernement français pour renflouer les banques sont des « quasi fond propres » avec comme particularité de ne donner aucun droit de vote. Ils ne diluent pas non plus les actionnaires. Ce n’est pas ce mécanisme-là que préconise Nouriel Roubini, le sien porterait atteinte aux intérêts des actionnaires, puisqu’ils devraient faire de la place en se serrant pour les nouveaux venus au tour de table. La restructuration du capitalisme façon Nicolas Sarkozy a tout de même ses limites.

  23. […] L’actualité de la crise : Sous le sceau du secret bancaire, par François Leclerc Blog de Paul Jorion – PeopleRank: 11 – 23 mai. 2009 …Morgan Stanley, a déclaré pour sa part que la banque « soutiendra tout programme orienté au bénéfice du contribuable américain ». Micheal DuVally, porte parole de Goldman Sachs, a précisé que les responsables de la banque avaient « toujours… Personnes citées : Angel Gurría  Barack Obama  Fannie Mae  Simon Johnson  Tim Geithner  Timothy Geithner  + votez […]

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