L’omerta

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Vous souvenez-vous de ce que disaient les banquiers au début de la crise ? Craignant un retour de balancier trop marqué en faveur de la régulation, ils disaient : « Ce qui est nécessaire, ce n’est pas de la régulation : c’est de la transparence ! ». L’idée était bien dans la ligne de la philosophie des marchés autorégulés : s’ils ne fonctionnent pas à la perfection, c’est que le niveau d’information est encore insuffisant, le contrôle qui leur est nécessaire n’est pas celui que procurent des règlements mais celui qu’offre la transparence.

On sait ce qu’il en est advenu : la première victime de la prise en main par les États, ce fut précisément la transparence. L’agence de presse Bloomberg réclama vainement la liste des établissements financiers américains bénéficiaires du TARP, les fonds d’urgence offerts par la Fed dans son rôle de dernier recours en matière de fonds. L’occasion nous a été offerte plus récemment d’assister à la course engagée par les autorités américaines et européennes rivalisant à qui exercerait le plus de pression sur les agences en charge des règles comptables pour qu’elles abandonnent la « cote-au-marché » – le prix marchand – quand il s’agit de produits financiers, la remplaçant par la « cote-au-modèle », plus connue désormais sous le nom que Warren Buffett lui a attribuée de « cote-au-mythe ».

Pourquoi la transparence fut-elle sacrifiée aussi allègrement malgré son caractère réputé indispensable ? Parce qu’elle aurait révélé que dans un bel ensemble, les établissements financiers étaient insolvables. Et cela, il fallait le taire : cela coûtait déjà bien cher assez de les dire à moitié insolvables seulement.

L’argument-massue en faveur de la transparence était, on s’en souvient, que sans elle, la confiance ne pourrait pas revenir et qu’en l’absence de la confiance, les marchés ne retrouveraient jamais une santé. Or la transparence fut passée à la trappe et l’on nous annonce néanmoins que les choses vont déjà beaucoup mieux. Comment cela est-il possible ?

Parce qu’il existait en fait une alternative à la confiance dont personne ne parlait jamais puisqu’on pouvait s’en passer : l’omerta. L’omerta, c’est la loi du silence, mais dire cela, c’est l’éclairer d’un jour négatif, vue de manière plus positive, l’omerta, c’est la solidarité. Et c’est bien elle qui s’est substituée à la confiance. Les autorités ont convié tout le monde et leur ont dit : « Maintenant chacun fait comme si tous les autres étaient solvables et tout ira beaucoup mieux ».

Et c’est bien ainsi que les choses se passèrent. Il y a en effet des moments où il faut faire taire les petites querelles et penser à l’intérêt général : il ne suffit pas que les équipes s’affrontent, il faut encore que le terrain soit praticable et quand cette dernière condition n’est plus remplie, tous doivent se mobiliser pour le remettre en état.

Seulement, la loi des marchés, c’est plutôt la concurrence et la solidarité leur va comme un coup de poing dans la figure. À quoi faut-il alors s’attendre ? Aussitôt que les affaires auront l’air de s’arranger, la solidarité sera passée aux profits et pertes. Seulement la transparence, sacrifiée aujourd’hui d’un cœur si léger, ne reviendra pas d’elle-même et la confiance qui est sa fille aînée, pas non plus. Sans transparence, sans confiance, sans régulation non plus (qui en parle encore ?), les marchés financiers ayant perdu à jamais toute prétention à être qualifiés de « système », s’effondreront une fois pour toutes. Les atermoiements qui visaient à leur permettre de se refaire une santé se révéleront pour ce qu’ils auront véritablement été : un moyen plus sûr de creuser leur tombe.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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92 réponses à “L’omerta

  1. Avatar de JJJ
    JJJ

    Le système financier ne se maintient aujourd’hui que grâce à la collusion objective des « autorités » et des banquiers. Mais on peut raisonnablement pronostiquer que la situation ne sera pas durablement tenable. Et que les banques sont promises à un krach, à une échéance plus ou moins éloignée. Une solution pourrait consister, pour les citoyens, à accélérer le processus, en retirant systématiquement nos avoirs bancaires en cash. Je suis assez étonné, du reste, que la demande de billets n’augmente pas davantage, car la probabilité de survenance d’une panique bancaire est plutôt élevée. Et dans un tel scénario, mieux vaut avoir pris ses précautions…

  2. Avatar de sylvie
    sylvie

    l’omertà est donc aussi à chercher du côté des prétendues victimes

  3. Avatar de Oppossum
    Oppossum

    Non Sylvie , ce n’est pas ‘trop facile’ de « montrer du doigt les oligarques » , car cela est.

    Mais vous n’avez pas tort en ce sens qu’une partie du système et donc de son ‘ »échec’ et donc de la crise provient aussi de nos micro-comportements.

    Et que si la crise a bon dos , par exemple pour justifier des licenciements ou des ponctions sur notre pouvoir d’achat qui alimentent une caste de « riches et voraces », elles a également bon dos pour justifier des améliorations dans des secteurs déjà objectivement assez protégés de la crise , et un joyeux immobilisme là où un certain confort -qu’on peut difficilement qualifier de privilège, soit- semble s’auto-protéger. La sur-indignation , et son versant émotionnel badigeonnant les prises de position.

  4. Avatar de antoine
    antoine

    @ Sylvie
    Entièrement d’accord… la perte de la « philia » ou « fraternité » et le fait pour les citoyens de préférer « faire confiance » à une élite soit corrompue soit inepte, et d’utiliser leur temps libéré par les 35 eures pour se livrer à tel ou tel loisir plutôt que de se renseigner sur ce qu’est la finance sont directement à la source de la situation actuelle.

    Reste que ceux qui font les lois ont une plus grande responsabilité que les autres, ainsi que ceux qui disposent d’un pouvoir plus étendu (oligarques). De ce point de vue, il est d’ailleurs logique que les citoyens ne reconduisent pas les partis traditionnellement au pouvoir depuis 1981. Il seraient également logique que les oligarques en question comparaissent pour haute trahison. Combien de familles, de vies détruites? Nous n’en sommes qu’au début!
    La limite passe entre le simple désintérêt mutuel (une absurdité, les actions des uns ayant toujours des conséquences sur les autres, une fois qu’elles sont prises individuellement à plus grande échelle) et la prédation.

  5. Avatar de iGor milhit

    c’est que l’argent est un agent qui corrompt beaucoup! 😀
    et puis ça coûte de ne pas se ranger du côté du plus fort, ou du moins qui semble tel… depuis quand la majorité des êtres humains sont-ils dans l’opposition, voir dans l’opposition de l’opposition? depuis quand est-il normal et conventionnel d’être minoritaire, critique, sceptique (au sens de ne pas avaler sans broncher le téléjournal)?

  6. Avatar de iGor milhit

    cela dit vive les minoritaires!

  7. Avatar de charles
    charles

    @Sylvie
    Je vous trouve bien dure avec l’individu lambda (dans lequel nous nous reconnaissons, pour une bonne partie d’entre nous)
    Cet individu que je l’imagine peinant à survivre dans une société marchandisée, dans laquelle ils se précipite pour participer à l’adoration du veau d’or, parce que c’est à cette cérémonie qu’il « faut » assister pour simplement exister !

    Et puis le bombardement intensif et incessant d’informations calibrées ne montre t il pas ses effets dévastateur sur cet individu lambda?
    Les milieux mafieux utilisent la violence pour imposer leur domination.
    Il faut détricoter, combattre, désintoxiquer, accompagner, éveiller, expliquer, convaincre, créer. C’est sans doute quelques uns des objectifs du blog de Paul J.
    immense tache!

  8. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Sylvie & Antoine

    Les banquiers disent la même chose que vous : la faute revient aux emprunteurs irresponsables !

  9. Avatar de antoine
    antoine

    @JJJ

    Ce n’est absolument pas ce que nous avons dit!

  10. Avatar de antoine
    antoine

    Nous disons « la faute revient aux citoyens qui n’ont pas fait l’effort de contrôler le système bancaire » et qui ont abndonné le contrôle des flux de capitaux à des instances privées.
    Rien à voir avec les « emprunts » contractés (les salaires trop bas ne laissent pas le choix)

    Sylvie ajoute la raison cela: « chacun ne pense qu’à soi », c’est à dire « chacun fait passer ses intérets/loisirs en tant que personne privée avant ses devoirs en tant que personne publique (qui obligent à regarder ce qui se passe non pas « chez » le voisin mais « pour » le voisin) ». Quand ceci arrive, dans un premier temps il n’y a plus de communauté politique (vous pouvez bien foutre toutes les élections libres et le pluripartisme que vous voulez) et dans un second temps il n y a plus que ses yeux pour pleurer (soit ceux qui ont tout perdu n’ont « plus rien à perdre », soit la communauté politique voisine, qui elle est unie, vous a tout pris).
    C’est la leçon de l’histoire que les américains vont bientôt apprendre à lers dépends(pourtant Jeferson les avait prévenu). Car qu’ils ne s’y trompent pas. Personne ne lèvera le petit doigt pour eux (exactement comme pour les irlandais/islandais).

  11. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Antoine

    Eh bien, j’espère que vous avez été vigilant avec le nôtre, de système bancaire. J’ai pourtant l’impression qu’il est aussi vermoulu que son homologue US. Il va manquer de petits doigts pour secourir tout le monde…

  12. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    @ JJJ

    A quoi bon retirer des masses de liquide?
    Cette attitude est autoréalisatrice de la fin de la solvabilité avec une conséquence « argentineforme ».

    Ceci dit je ne suis pas convaincu que cela anticipe et accélère de beaucoup la chute des banques de dépôt…d’ailleurs en tant que faux jeton moyen j’ai déjà sorti du liquide au cas où il y a un an…
    Si les choses vont très mal de toutes façons et à court-moyen terme de nouvelles monnaies seront frappées.
    Par ailleurs les échanges en or métal seront interdits..comme toujours..par un état devenu plus ou moins anarchique, chaotique ou pire.

  13. Avatar de antoine
    antoine

    @ JJJ

    Oui… et ce sera bien fait. J’espère que nous retiendrons la leçon, cette fois. Mais les peuples sont toujours les premiers responsables de leurs malheurs (quand le tout est viable au départ, bien sûr). Personne ne sera sauvé. En revanche le pouvoir va changer de mains. C’est déjà le cas d’ailleurs: le pôle géopolitique/géoéconomique bascule quelque part entre la Chine et la Russie.

    Ceci dit, l’expropriation systématique et la prison à perpétuité pour les principaux responsables (ceux qui ont mis ces structures en place), ne me poserait aucun problème. En quoi je partage l’idée que les institutions bancaires/financières et bien d’autres! sont évidemment aux premières loges. Mais il n’empêche que fondamentalement, tout ceci ne serait pas arrivé si on avait retenu les leçons du passé et si les citoyens s’étaient montréà la hauteur de leur tâche.

  14. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Tartar

    Certes, c’est le syndrome argentin. Mais quand la panique viendra (autoréalisatrice ou pas) mieux vaut être un franco-argentin avec des biffetons dans ses poches qu’avec du crédit en compte-courant !

  15. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Certes …

    Bon, eh ben, je vais aller acheter de quoi me suicider légalement à moins que la solution soit de:
    Bouffer mes billets de 500 jusqu’à ce que mort s’ensuive pour ne pas voir la fin de cette humaine connerie du XXI°.

  16. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Antoine :
    « Ceci dit, l’expropriation systématique et la prison à perpétuité pour les principaux responsables (ceux qui ont mis ces structures en place), ne me poserait aucun problème. »
    Idem pour moi, ceci dit la législation qui condamnerait le système bancaire devenu insolvable par cupidité d’un petit nombre n’existe pas. Tout ce qu’ont fait les banquiers était légal : C’est peut-être parce que la banque est d’abord productrice de l’arsenal législatif qu’elle s’applique à elle même qu’ils ont réussi cet exploit.

  17. Avatar de dissy
    dissy

    @JJJ Vous ferez quoi avec votre liquide s’il ne vaut plus rien?(hyperinflation)…

  18. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Paul :
    Si vous observez l’omerta des banquiers, ou leur loi du silence, est-ce parce que :
    – 1/ Ce sont les créanciers de tous les Etats modernes, de ce fait, s’ils se révèlent insolvables, ils entraînent l’insolvabilité de l’Etat qui se porte garant de leur survie.
    – 2/ Il n’y a pas d’autre solution que le 1/ pour comprendre l’Omerta, c’est un symptôme obligé, logique, de la « fin du capitalisme » comme maladie létale et incurable tel que vous l’aviez précédemment écrit dans ce blog !

    Et donc plus l’omerta durera, et plus les citoyens s’en prendront plein la figure de la part de leur Etat, aussi mourant que le système bancaire qu’il a légalisé ?

  19. Avatar de antoine
    antoine

    @bertrand
    J ai expliqué ailleurs sur ce blog les raisons pour lesquelles la conception libérale moderne du droit (positivisme légal) est une absurdité rejetée par la science politique classique. On sacrifie en effet la sécurité politique à la sécurité juridique, le citoyen au justiciable, la « politeia » à la « constitutio ». Bref on sacrifie la communauté politique. De là les absurdités de la « doctrine », concernant des principes tels que »nul n’est censé ignorer la loi » ou autre stupidité du même genre, corrolaires d’une position intenable adoptée au départ pour de bonnes raisons (la lutte contre l’arbitraire et l’absolutisme monarchique).
    De toute façon les crimes politiques ne relèvent pas en droit de cette question de stricte légalité. Un traître qui aurait respecté la loi n’en serait pas moins condamné pour haute trahison. Les collaborateurs en 1940 étaient restés dans les marges de la légalité. Ceci n’a pas empêché les tribunaux populaires. Même chose pendant la période révolutionnaire (après tout les aristocrates ne violaient pas la loi).

  20. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Clémence Daerdenne

    vous dites : »Lors des dernieres legislatives, j’étais directrice de campagne d’une députée parisienne et j’étais une des rares à connaitre Paul Jorion et à m’en inspirer pour mes argumentaires personnels de campagne sur le terrain et en reunion.
    et je m’en félicite moi-meme :=)

    Vous pouvez en effet vous en féliciter !! 🙂
    Vous êtes manifestement dans une mouvance du PS plutôt d’avant garde, vous citez PIerre Larrouturou, c’est un signe qui ne trompe pas ! Hélas Larrouturou est très atypiique au PS, et il n’ a pas été entendu par les « éléphants » et autres « éléphantes », et même certains éléphanteaux.
    J’imagine bien qu’il y a beaucoup d’autres membres du PS qui lisent ce blog, lequel a maintenant une certaine notoriété.
    C
    Ce qui me chagrine, c’est que, que les thèses de Paul Jorion ne soient pas reprises par les dirigeants du PS, au plus haut niveau.
    Et même s’ils n’étaient pas d’accord, qu’au moins qu’ils s’en expliquent. On dit que le PS est maintenant soucieux de « ‘s’ouvrir » au débat intellectuel, qu’il le prouve !
    AU niveau local, c’est mieux que rien, mais largement insuffisant, car les problèmes se posent globalement.
    Et trouvez-vous acceptable que certains au PS ne verraient pas d’inconvénient à reconduire Barroso dans ses fonction ?
    Le PS doit se démarquer de Zapatéro et de Blair, et le dire haut et fort !!

  21. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Paul écrit dans son billet: l’Ometa

    «  »L’omerta, c’est la loi du silence, mais dire cela, c’est l’éclairer d’un jour négatif, vue de manière plus positive, l’omerta, c’est la solidarité. Et c’est bien elle qui s’est substituée à la confiance. Les autorités ont convié tout le monde et leur ont dit : « Maintenant chacun fait comme si tous les autres étaient solvables et tout ira beaucoup mieux ».

    Et c’est bien ainsi que les choses se passèrent. Il y a en effet des moments où il faut faire taire les petites querelles et penser à l’intérêt général : il ne suffit pas que les équipes s’affrontent, il faut encore que le terrain soit praticable et quand cette dernière condition n’est plus remplie, tous doivent se mobiliser pour le remettre en état. » »

    François Leclerc
    dit le 5 mai 2009 à 5h53

    Il est aussi ressorti que les simulations qui étaient effectuées étaient à géométrie variable, comme si, finalement, on mettait en adéquation les paramètres avec les résultats que l’on cherchait à atteindre.

    «  »En réalité, le Trésor et les banques poursuivaient un intérêt commun dans cette affaire, pour des raisons politiques propres à chacun. Le premier avait pour objectif de ne pas avoir à redemander des fonds supplémentaires au Congrès, les seconds ne tenaient ni à recevoir de nouveaux fonds publics, ni à devoir rechercher sur le marché des fonds privés, pour se recapitaliser. Mais, ceci clairement entendu, il fallait que les tests soient « crédibles », pour que toute l’opération conserve son sens, c’est-à-dire rétablir la « confiance ». En termes plus crus, afin d’officialiser de manière indiscutable l’ormeta. » »

    Je crois que ces deux extraits se « rebouclent » tout à fait. On peut sans doute parier que le « politburo » du système financier: gouvernement-banques, jamais cité, mais omniprésent, fera accroire que ces tests sont finalement globalement positifs, et que c’est une des raisons pour lesquelles l’embellie-dont-on-perçoit-déjà-les-effets est imminente…

    Le fait suivant est officieux et est à prendre au conditionnel. Mais cela me fait penser à l’attitude et à la déclaration que Jacques Chirac aurait faite en arrivant à Toulouse pour se rendre sur les lieux de l’explosion meutrière à l’usine AZF, dix jours après les attentats à New-York du WTC le 11 septembre 2001. Jacques Chirac à peine descendu d’avion et s’entretenant dans le bâtiment de l’aéroport de Toulouse avec certains qui l’accompagnaient et certains qui étaient venus l’acueillir martèle ses mots et dicte la conduite à tenir: « Bon. Alors c’est bien comris: il n’y a pas eu d’attentat à l’usine AZF. Pas d’attentat! » (j’inclinerais personnellement à penser qu’il n’y a pas eu, en effet, d’attentat à l’usine AZF, mais reconnais que je peux évidemment me tromper, mais cela n’a rien à voir avec ce que signifie cette attitude). Voilà un échantillon parmis tant d’autres de l’attitude de nos dirigeants (ici: attentat ou non, il n’y en avait de toute façon pas eu!). Ce qui donnerait ceci, toujours en petit comité: Vous dites: insolvabilité des banques! Il est hors de propos qu’elles le soient (bien qu’il soit infiniment plus certain qu’elles sont insolvables que l’attentat ou non de Toulouse.)

    À propos du mot: omerta qui renvoie à la mafia. La meilleure définition du terme mafia que j’ai lu a été écrite par un journaliste italien (dont je n’ai pas hélas retenu le nom) est celle-ci: « La mafia, c’est l’ultra libéralisme imposé par la terreur ». L’essentiel est à peu près dit ici sur l’époque présente et ses principaux acteurs.

  22. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Coucou

    La force physique — légale en premier lieu — s’imposerait s’ils refusaient de se conformer aux décisions visant à modifier le « dispositif ». Et ce genre de décisions il y en a, il n’y a qu’à lire les billets de Paul et de François Leclerc. Les points d’achoppement on les connaît maintenant. Cela fait des mois que les points de blocage ont été identifiés. Les actifs toxiques doivent être évalués à leur réelle valeur, ce qui doit impliquer des actionnaires et des créanciers qu’ils acceptent de devenir moins riches, voire de perdre beaucoup beaucoup d’argent. La mutualisation des pertes est un principe qui n’est pas acceptable moralement, et surtout, il aboutit, comme le dirait Paul mieux que moi, à ce que l’argent n’aille pas là où il devrait aller. Nous en sommes là.

    Quand un pauvre ne paie pas ses factures on envoie l’huissier, et le cas échéant la Police. Des procédures judiciaires sont menées. Ce principe doit s’appliquer aux puissants s’ils n’acceptaient pas les nouvelles règles du jeu. Or ce qui pose problème c’est qu’il n’y a pas réelle volonté politique d’imposer ces nouvelles régles.
    Ce n’est pas d’abord un problème de force physique, mais bien de volonté politique.

    Quand je disais qu’il ne fallait pas s’en prendre aux individus, je voulais simplement dire qu’il ne fallait pas prendre les banquiers pour bouc-émissaires, viser leur malignité, leur immoralité, leur malfaisance en somme. En faisant cela on conforte l’idée que le problème n’est pas systémique. Bref, il faut simplement mettre ces acteurs du système financier au pied du mur. Et pour cela il faut briser l’omerta. Le billet le Paul est d’une logique implacable, il faudrait qu’il soit lu au journal télévisé de 20 heures !!

  23. Avatar de thomas

    @Sylvie

    Pour moi, vous mettez le doigt sur la raison de l’immobilité actuelle. Notre époque nous a formaté, en profondeur, tous.
    Notre génération a grandi plus loin du terrain, de l’agriculture, de l’air, des choses simples qu’aucune génération avant elle. Nous sommes déconnectés de la réalité de notre planète.

    Dans ce terreau favorable certains sont devenus trader, d’autres chercheurs à l’INRA, d’autres enseignants….etc, c’est selon. Mais nous avons comme une pathologie en commun.

    Un ami maçon, qui restaure des vieille baraques me racontait : « Tu vois, quelqu’un qui habite en ville est en manque de contact avec la terre, mais il ne le sait pas. Un jour, il passe devant un vielle maison branlante avec une pompe à main et un vieux pommier et il craque, achète la vieille bicoque, parce qu’elle lui plait.
    Mais au fond, il n’a pas analysé « pourquoi » elle lui plait. A peine arrivé, il va demander le raccordement au réseau d’eau, poser une ligne téléphone, refaire le mur qui penche etc etc
    En fait, méthodiquement il va foutre en l’air toutes les raisons pour lesquelles il avait acheté cette baraque, parce que le mal dont il souffre est une pathologie contagieuse, parce que ce qu’il recherchait au fond de lui, c’est une passerelle vers la terre, mais il ne le savait pas. Et c’est comme cela que le mal progresse. »

    C’est pour cela que chercher un responsable est une fausse piste, tandis qu’avancer dans cette réflexion accompagnés par un anthropologue est une très bonne idée.

    Pour ma part, je crois que la réflexion ne suffit pas pour se reconnecter avec la réalité. C’est le « hard ware » des personnes qui doit changer, et donc il faudra soit une catastrophe, soit beaucoup de temps.

  24. Avatar de captainsky
    captainsky

    Si ce blog doit devenir une annexe, un refuge pour membres désoeuvrés du PS, alors, on ne le consultera plus. Bye Bye.

  25. Avatar de thomas

    Si l’Omerta tiens si bien, n’est-ce pas la preuve que d’une manière ou d’une autre, nous nous sentons tous plus ou moins mouillés, nous avons tous quelque chose à perdre ( quelque chose de ce que nous sommes, bien sur )

  26. Avatar de coucou
    coucou

    @Pierre-Yves D.

    Tout à fait d’accord.

    Chacun trouve son intérêt où il le peut. Si les banquiers ont échauffaudé une telle tour de Babel, c’est bien grâce à la bienveillance politique.

    Or, l’omerta peut et va se briser dans les mois à venir :
    – stocks gigantesques d’hydrocarbures dans les ports, alors que la production mondiale a chuté
    – Dry Baltic Index : encéphalogramme plat
    – politiques de rétribution des traders et des actionnaires identiques à la période bullesque
    – planches à billets atteintes de dysenterie
    – chômage massif en Occident
    – massacre des économies extraverties d’Asie
    – politiques (Irlande par exemple) de pressurage du contribuable déjà aux abois, au lieu de tout réinjecter dans les salaires…
    -etc.

    En s’en tenant à la France seulement, comment imaginer que des femmes et des hommes formés aux grandes écoles, puis ENA, et/ou sciences-po, formatés à mort, puissent d’eux-mêmes réaliser qu’ils ont eu faux sur toute la ligne ?

    Par quels ressorts psychologiques individuels, puis collectifs, pourraient-ils assurer -dans le cadre d’une transition pacifique, entendons-nous bien- leur

    mea culpa

    ? Leur amour-propre n’y résisterait pas. Je serais heureux qu’un commentateur me propose un exemple dans l’Histoire…

    Ils sont dans la caverne de Platon et n’en bougeront pas, fidèles et logiques vis-à-vis du système qu’ils ont toujours cautionné et qui les cautionne. Le plus désespérant dans cette histoire, c’est leur absence totale de prise en compte du long terme dans leurs projets. La faute au rythme pris dans la course aux mandats électifs ?

    Bref, ce sont de nouvelles élites qui pourraient passer à autre chose. Formées autrement. Pourquoi pas « sur le tas » ? Comment chasser les anciennes ? Je ne vois toujours que la manière forte, malheureusement.

    Thomas, ci-dessus, n’a pas tort lorsqu’il parle de déracinés. Un retour aux fondamentaux ne nous ferait pas de mal. Tant que nous tenterons d’exposer aux tenants des pouvoirs législatif et exécutif des thèses en respectant le jeu de leur démocratie (disons : la démocratie telle qu’ils l’entendent), leurs règles, ils croiront qu’ils peuvent continuer en changeant juste deux broutilles de-ci de-là. Or le planning létal qu’ils ont eux-mêmes enclenché va tous nous cueillir dans les mois à venir…

    « Eh bien vas-y, gros malin, chasse-les avec ton petit bâton ! » me direz-vous…C’est vrai, c’est facile devant son écran.

    Je le reconnais moi-même, tant que j’aurai l’impression d’avoir encore quelque chose de ce monde consumériste, si « facile », à perdre, je ne bougerai pas. Parce que j’ai peur de ne pas savoir comment m’y prendre. Nos élites le savent, et c’est humiliant.
    A ma petite échelle, je sais que retirer tous mes sous de la banque serait un acte « fort ». Mais je ne vais pas le faire, là. Comment cela se fait-il ?

    Ne serions-nous pas proches du

    locked-in syndrom

    ? Conscients, mais figés ?

  27. Avatar de johannes finckh

    @ tous:
    Transparence ou pas, les faits font que la confiance n’y est plus!
    Le coupable n’est cependant pas la dérèglementation!
    J’essaye de démontrer dans chacune de mes interventions que la cause de tout cela est liée à lamonnaie telle qu’elle est fichue actuellemet, à avoir à lafois moyen de circulation et RESERVE DE VALEUR ULTIME.
    pour rester dans le thème, on peur dire que cette monnaie est l’omerta elle-même!
    Car, en tant que valeur refuge, elle est faite pour être cachée, planquée, retirée du circuit, générant ainsi la crise de liquidité et l’effondrement des circuits du crédit!
    Si on veur que la monnaie reste active, qu’elle revienne dans l’économie, il n’y a qu’un seul moyen:
    Emettre une monnaie anticrise (fondante), et le spectre de la crise systémique disparaîtra EN UNE NUIT!

    Cela permettra de régeler, ensuite et tranquillemet, les divers problèmes d’insolvabilité.
    Avec ou sans faillite des grandes banques, il n’y aura plus decrise systémique possible en régime de monnaie anticrise (fondante), tout de suite!
    J’en dirai plus dans un prochain message!

  28. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Contribution au débat, un article paru en juin 1995… comme quoi les raisons structurelles de la crise dépassent de loin les tendances consuméristes individuelles !

    Choisir « Emploi ou monnaie »

    Une circulation monétaire excessive entraîne en premier lieu le chômage

    LES Banques centrales, dit-on, ont pour mission de protéger la monnaie contre l’érosion, par le moyen du contingentement de la « masse monétaire ». Cette stratégie présuppose que la hausse générale des prix résulte mécaniquement de la circulation d’une trop grande quantité de monnaie. Les économistes appellent d’ailleurs indifféremment « inflation » la hausse générale des prix et le gonflement de la masse monétaire, postulant ainsi un principe d’identité entre les deux phénomènes.

    L’on ne nie pas, cependant, que le spectre d’un troisième facteur hante ce débat : celui du couple chômage-précarité. En outre, la rigueur monétariste n’a jamais réussi à rétablir la stabilité des prix. Mais cela ne suffit pas à ébranler la foi en cette « théorie ». Or, s’il est vrai qu’une circulation monétaire excessive entraîne des flambées de prix, cela s’observe dans le contexte d’une insuffisance des capacités de production, relativement à la demande exercée sur les marchés, ou « demande solvable ». N’y aurait-il donc pas une autre explication de la hausse des prix, quand c’est au contraire la demande solvable qui s’avère insuffisante sur les marchés ?

    Il en est une : « l’inflation par les coûts ». Dans ce processus, il y a d’abord hausse des prix. Celle-ci constitue une « demande » inflationniste de crédit. Mais précisément, ce n’est qu’une demande, qui peut être ou ne pas être honorée. Si elle ne l’est pas, parce que l’offre de crédit est contingentée ou trop chère, c’est l’activité et non les prix qui est frappée. La restriction monétaire entraîne donc, en premier lieu, le chômage. C’est seulement en second lieu, par la modération de l’activité, que la hausse des prix est atténuée.

    TRADITIONNELLEMENT, les salaires « expliquaient » ce processus. Mais ce n’était qu’une hypothèse qui suscite aujourd’hui plus de doutes que de convictions. Il devient de plus en plus évident que l’inflation par les coûts est intimement associée à la croissance globale de la production, c’est-à-dire à la « croissance économique ».

    C’est seulement depuis un demi-siècle que l’on connaît une hausse permanente du niveau général des prix associée à la croissance de la production. Jusque dans les années 1940, les cycles de croissance commençaient bien par une hausse générale des prix, mais celle-ci était toujours compensée par une phase ultérieure de baisse. Au bilan, sur le long terme, le niveau de la production augmentait, mais les prix restaient à peu près stables.

    « L’inflation par les coûts » est une propagation de hausses qui s’effectue toujours dans le même sens, de l’amont vers l’aval de la chaîne productive : les prix à la consommation répercutent la hausse des prix d’amont. Il faut donc que la croissance globale de la production exerce des tensions inégales sur les prix des différents produits. Inégales, mais strictement orientées : croissantes vers l’amont de la chaîne, décroissantes vers l’aval. Ce mécanisme et sa limite reposent donc sur une double irréversibilité. D’abord dans l’espace : les tensions inégales et orientées, entre l’amont et l’aval de la chaîne productive. Puis dans le temps : l’apparition historique du phénomène de hausse permanente des prix. A la base de cette double irréversibilité, se trouve la « productivité » qui s’avère précisément irréversiblement croissante dans l’espace et dans le temps.

    Le gain de productivité est le facteur toujours présent de la « croissance ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le frein monétaire, en entravant la croissance, provoque chômage et précarité. Supposer des tensions inégales sur la chaîne productive, sous l’effet de la croissance, revient donc à supposer des accroissements inégaux de productivité. Ce qui se conçoit très bien, si l’on considère l’inégalité des secteurs productifs devant les contraintes naturelles.

    Quand en aval l’activité marchande, par exemple, augmente sa productivité et ses ventes, elle exerce une demande additionnelle de marchandises. Cette tension se répercute sur la chaîne jusqu’aux stocks de matières premières. Pour rétablir le niveau des stocks, les industries de base et intermédiaires accroissent, elles aussi, leur productivité mais, structurellement, dans une moindre mesure. Elles doivent donc également mobiliser de la main-d’oeuvre additionnelle, afin d’équilibrer complètement l’augmentation de la productivité de l’aval de la chaîne. Pendant ce temps, la tension sur les stocks demeure et autorise ainsi la hausse des prix d’amont, destinée à compenser l’inégale accessibilité aux gains de productivité dans des secteurs de la chaîne. De la sorte, les marchés financiers généralisent, sur toute la chaîne séquentielle, le taux de profit correspondant aux gains de productivité en aval de celle-ci. L’érosion monétaire vient sanctionner cette prétention, en annulant le profit abusivement escompté.

    Quand le système capitaliste était en expansion dans les espaces géographique et sociologique, la captation d’activité nouvelle non encore intégrée aux marchés financiers permettait d’amortir, à terme, les tensions engendrées par la croissance. Depuis 1944, la « mondialisation » croissante des mouvements de capitaux a épuisé cet exutoire. La demande inflationniste de crédit devient alors permanente. Pour la faire cesser, il faut enrayer la croissance. A croissance tendanciellement nulle, en effet, plus de tensions sur la chaîne et donc plus d’inflation par les coûts. Si l’on ne parvient pas à enrayer totalement la croissance, du moins peut-on la minorer de telle sorte que l’inflation qui l’accompagne réduise le moins possible les « taux d’intérêt réels ».

    En d’autres termes, croissance économique et stabilité monétaire sont devenues incompatibles dans le cadre du mode d’accumulation capitaliste. Ce qui permet d’affirmer que la fin de l’histoire de ce mode d’accumulation est arrivée.

    Le mode d’accumulation capitaliste, fondé sur la croissance économique, se voit aujourd’hui substituer une régression « précapitaliste », fondée sur la valeur fétichisée. Ce n’est pas la première fois que les gouvernements, ainsi que les possesseurs et gestionnaires de capitaux, effectuent un tel retour en arrière. Mais cette fois-ci est la dernière, tant il est vrai que la « mondialisation » est le stade ultime de l’intégration au capital des espaces économiques.

    Pour rendre à nouveau compatibles la croissance économique et la stabilité monétaire, il faudrait dépolariser l’espace économique, c’est-à-dire investir en priorité là où le profit est le moindre, c’est-à-dire encore abolir, ou à tout le moins neutraliser, le critère du profit. Ce qui requiert une telle volonté politique que cela ne se fera pas, si cela se fait jamais, en un jour. En attendant, gouvernements et citoyens sont placés devant le choix strictement binaire du moindre mal, entre le chômage et l’érosion monétaire.

    C’est la demande solvable qui s’avère insuffisante sur les marchés. C’est seulement après coup, par la modération de l’activité, que la hausse des prix est atténuée. Là se situe la limite de développement du capitalisme.

    ROMAIN KROES (*)

    (*) Romain Kroës est responsable économique au comité d’entreprise d’Air Inter. Il est l’auteur de « Capitalisme, fin d’une histoire », Editions de Magrie, Paris 1994.

  29. Avatar de johannes finckh

    @ tous :
    lire plutôt: cela permettra de REGLER, ensuie et ranquillement, les divers problèmes de solvabilité.
    Avec ou sans faillite des grandes banques, il n’y aura plus de crise systémique possible en régime de monnaie anticrise(fondante)!, tout de suite!
    jf

  30. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Clemence DAERDENNE

    Donc le PS devrait s’ouvrir aux thèses de Paul …
    Voilà qu’ un mignon ressourcement dans quelques fontaines à la radicalité convenable, pourrait avoir une quelconque influence sur la bourgeoisitude profonde du PS et pourrait peut-être nous faire oublier que depuis les années 80, ce parti a joué un rôle essentiel dans la mise en place de point d’ancrage très important d’un monde concurrentiel globalisé .
    Cela éclate au grand jour à chaque fois que ce parti est arrivé au pouvoir -période souvent faste pour la bourse et les actionnaires, période où l’on régule peu en réalité mais où l’on aligne de la réglementation-, et cela fait, bien sûr contraste avec les périodes d’opposition durant lesquelles il se refait une virginité -sur le dos de votre sincérité, probablement, Clémence- .
    Pour cacher son échec réccurent non seulement à aller chercher quoique ce soit chez les « riches » , mais aussi à ne vraiment résoudre aucun problème (la technique consistant surtout à déplacer/enfumer/nier la réalité de pas mal de problèmes), on donne le change par quelques réformes distributives faciles dont la source se trouve être la poche du français moyen, et par d’autres où l’on donne l’illusion de distribuer de la démocratie en faisant disparaître toute notion de responsabilité , diluée dans compassion discursive et nombriliste.

    Pusillanité et dégradation du la société une fois au pouvoir et double discours dans l’opposition.

    C’est donc bien une constante du PS de venir toujours braconner sur les terrains idéologique à sa gauche, cela permet en surfant, en plus, sur l’anti-sarkozysme qui tient lieu de reflexion à beaucoup, de faire oublier de nombreuses convergences de fait entre droite et gauche qui éclatent en matière européenne et dans la conception et mise en place d’un marché mondial libéralisé.

    Mais enfin, si venir chez Paul, dénote , je crois, d’une volonté de dire les choses vraies, laissez donc à la porte les petits drapeaux qui polluent les débats (Et vos salutations respectives entre ‘camarades’).
    Quitte , ensuite , à vous servir de quelques idées en forme de digest, dans vos argumentaires électoraux, comme vous en avez l’habitude.

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