Ce texte est un « article presslib’ » (*)
L’un d’entre vous me demande : « Comment pouvez-vous être aussi sûr de vous sur toutes ces questions monétaires alors qu’il y a un an vous disiez qu’elles ne vous étaient pas familières ? »
Une partie de la réponse est déjà dans la question : un an, c’est considérable quand on s’y consacre quasiment à temps plein. Une autre partie de la réponse, c’est que je n’ai pas travaillé tout seul : ça a été pratiquement un plein-temps également pour certains d’entre vous qui se reconnaîtront. La troisième, je n’en ai pas encore parlé, c’est que je suis allé à la recherche d’économistes qui auraient réfléchi à ces questions : il me paraissait tout à fait invraisemblable qu’il n’en existe aucun. Quand je dis « économistes réfléchissant à ces questions », je ne pense pas bien évidemment à ceux qui se sont contentés de recopier consciencieusement de génération en génération certaines explications comptables capables d’opérer ce que rien d’autre au monde ne peut faire, à savoir des miracles.
Or ces économistes qui ont réfléchi à la question existent, ils représentent le courant dit « structuraliste » de la « science économique monétariste » – je mets tout ça entre guillemets à toutes fins utiles. Ils ne paraissent pas nombreux, sont essentiellement britanniques, et ne représentent en tout cas pas un courant dominant en économie. Ceci dit, si l’envie vous prenait, vous les Julien Alexandre, Shiva, Christophe, Opossum – pour mentionner une recrue récente, et les autres, de vous prévaloir d’une affiliation en économie, la voilà !
Les « structuralistes » s’opposent essentiellement aux « horizontalistes » (je suis sûr que vous pensez déjà aux gros-boutistes et aux petits-boutistes des Voyages de Gulliver), en leur reprochant de ne s’intéresser pour la création monétaire qu’à la demande de crédit et aux taux d’intérêt à court terme, alors qu’eux veulent tenir compte de tas d’autres facteurs. Vous allez voir qu’on est en terrain connu mais avant d’aller plus avant, je précise que par « création monétaire », ils veulent dire « la manière dont la structure bancaire permet d’utiliser les dépôts comme monnaie (money) » (1) Ils insistent – et je trouve ça très intéressant – sur le fait que le système bancaire n’aurait pu exister sans un double assentiment du public : celui des déposants qui déposent de l’argent sur leurs comptes-courants tout en sachant qu’il sera très probablement prêté à d’autres, et celui des emprunteurs qui acceptent cet argent, tout en sachant qu’il s’agit d’argent dû par la banque à ses déposants (je sais : en général ils n’ont pas tellement le choix !).
Parmi les facteurs qui paraissent essentiels aux structuralistes et dont nous n’avons pas ou très peu parlé : la possibilité offerte aux banques d’emprunter sur le marché interbancaire leurs réserves obligatoires ainsi que celles qu’elles constituent dans un but de « relations publiques », voire même de les emprunter à leur banque centrale dans son rôle de prêteur de dernier recours. Essentiel aussi à leurs yeux, le rôle de la titrisation dans la réduction du montant des réserves en fonds propres, ainsi que le fait que la question des réserves s’est essentiellement déplacée du domaine des réserves obligatoires « fractionnaires » à celui des réserves en fonds propres. Autre élément : la capacité des banques à transformer grâce à l’innovation financière un nombre croissant d’« avoirs » en « avoirs monétaires » (monetary assets), c’est-à-dire, à donner à des biens quelconques (« tout ce qui a un prix ») une certaine « liquidité », autrement dit, la capacité à être échangés pour de l’argent « liquide » – après manipulations plus ou moins compliquées, chacune impliquant bien entendu un certain risque.
Ah ! pour finir, principal grief des structuralistes envers les économistes appartenant à d’autres courants : l’usage fait par ces derniers de l’expression « monnaie-crédit », suggérant que les deux pourraient être confondus. Si l’on fait cela, soulignent les structuralistes, on en vient nécessairement à penser que toute injection de monnaie centrale en excès sera utilisée par les emprunteurs pour rembourser leurs emprunts. « Si l’on confond monnaie et crédit, on confond ceux qui possèdent de l’argent (money) avec ceux qui ont obtenu du crédit » (2). Autrement dit, et dans les termes que nous utilisons ici d’habitude, si l’on confond monnaie et crédit, on évacue entièrement la question de la concentration des richesses. Et on considère en particulier le fait que ce soient les banquiers en détresse ou les consommateurs en détresse qui reçoivent de l’argent du gouvernement, comme indifférent.
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(1) Sheila C. Dow, Endogenous money : structuralist, in P. Arestis & M. Sawyer, A Handbook of Alternative Monetary Economics, Edward Elgar, 2006 : 37
(2) Ibid. 44
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
76 réponses à “Monnaie et crédit : le point de vue structuraliste”
A propos des structuralistes que Paul a évoqués :
1- En caricaturant, une banque a le droit, pour 1000€ déposés chez elle, d’en prêter 9000€ « virtuels »…
Si ce rapport était réduit à, par exemple, seulement 2000€ prêtables pour 1000€ déposés, les risques de dérives ne seraient-ils pas considérablement réduits ?
2- Les structuralistes remettent-ils en question ce monopole -hallucinant- de l’endettement d’Etat octroyé aux banques privées, depuis janvier 1973 pour la France (par exemple) ?
@Johannes Finckh
Il a quelque chose dans ce que vous dénoncez comme une contradiction perverse du système capitaliste : l’antinomie entre une monnaie tout à la fois moyen d’échange et valeur-refuge, qui ne me convainc – pour l’instant – pas entièrement. Soit que la qualité de valeur-refuge de la monnaie me semble au fond encore appartenir à la loi des échanges, soit que cette fonction m’apparaisse tenir précisément à ce diabolique paradoxe.
Cette histoire d’open money est une belle utopie. Les sel et autres monnaies parallèles ne sont tolérées que parcequ’elles restent très limitées ou parcequ’elles se développent dans des milieux pauvres. Mais si elles se répendaient un peu trop, elles seraient vite interdites, car les états ne peuvent pas prélever d’impots dessus. A la limite, une monnaie locale peut encore être tolérée (le service des impots locaux pouvant payer ses employés avec les sommes récoltées). Mais je vois mal les impots prélever un pourcentage sur la monnaie des collectionneurs de timbres et juste pouvoir acheter des timbres avec.
Et le fait qu’elles puissent être « convertibles » en monnaie « classique » ne permettrait pas non plus au impots de se servir, car le système de changes est déjà compliqué actuellement avec une monnaie par pays, alors imaginez le bordel avec des millions de monnaies.
Ou alors, supprimons les impots, et alors ça deviendra possible. Personnellement, je vote pour 🙂 (humour, pas besoin de m’expliquer que les impots servent à financer les écoles, hopitaux, …, j’en suis conscient 😉 ).
redonnons une partie conséquente de la création monétaire aux états, on pourra supprimer les impôts
Question idiote (veuillez m’en excuser):
Quand on parle de « monnaie fondante », il ne s’agit pas de médailles en chocolat ?
J’ai l’air de plaisanter, mais, avouez que sur ce blog, on arrive parfois à lire certaines étrangetés… confondantes…
Et puis, une bonne vieille inflation, ça ne ressemble pas à du « fondant », question monnaie ? (et il est vrai qu’une bonne petite inflation, ça favorise bien le commerce…)
@ Pierrot123
Croyez-vous vraiment que l’on peut
– adoucir la peur,
– réduire la défiance envers les institutions,
– décrisper la crainte … d’entreprendre, de créer, d’offrir …
dans l’insécurité de la monnaie
dans l’inflation du Vésuve ? (si l’on écarte la fonte des icebergs adorée par Joh’F..ck)
Votre dernière parenthèse est-elle supposée faire sourire ?
… d’un petit air … comment ? … entendu? … égrillard ? … ?
Etes-vous indifférent de vous retrouver avec les faux-nez (effendis des voleurs; commanditaires du G20, courtisans, …) et/ou les imbéciles ?
avec le « beau monde » : Trichet-tricheur, G20, Werrebrouck, Brice Couturier, corniauds de l’Enarchie, ministre de la Relance et ses frères ?
@Opposum
… fausse route avec les histoires e structures
Dans l’avenir le métier de banquier n’aura aucun lien avec la monnaie,
ce qui n’enlèvera rien au vrai métier d’un quarteron de banquiers
@stubborn:
Comment dire?
Ne vous semble-til pas qu’une valeur refuge est ce que l’on garde comme « refuge »!
Alors cela ne s’échange plus, et c’est ainsi uela trappe aux liquidités est garnde ouverte et que nous avosn la crise!
jen dirai davantage prochainement!
jf
@ pierrot:
excellente remarque!
le « chocalt fondant » serait peut-être une excellente monnaie, à ceci près que la monnaie devrait être stable et infalsifiable autant que possible!
Une « inflation » n’est pas précisément une monnaie stable!
la monnaie fondante EST une monnaie stable, malgré le « paradoxe » apparent!
J’insiste dans chacun de mes textes qu’il s’agira d’une fonte « compensée » nécessairement, car la « fonte » du billet individuele sera compensée par l’émission de billets nouveaux en permanence qui pourraient être versés par exemple à l’état comme ressource (faible, mais réelle)!
Le but est de « ravaler » la monnaie au rang de la marchandise pour rendre l’échange équitable et pour supprimer l’intérêt de la monnaie!
Je vous en dirai plus, si cela vous intéresse!
Je vous rappelle, vous pouvez le trouver dans un des livres de Liétar, que les égyptienfonctionnaient avec des mesures de blé consommables allant d’une récolte à la suivante et qu’il ont ainsi créé une économie propspère durant des millénares. C’était effectivement une monnaie « fondante », car consommable!
Dans les pays de l’est, cette fonction était remplie par des bouteiles de vodka une bouteille = 1 dollar), également consommables…
@ tous:
La comptabilité des entreprises ne sera pas différente de maintenant en régime de monnaie fondante!
Ce sont, par contre, les frais financiers qui disparaîtront peu à peu.
Les retraites: seraient autrement sûres avec la monnaie fondante, car, je le rappelle, cette monnaie aura un pouvoir d’achat complètement stable! D’autre part, circulant parfaitement, il n’ya aur pas de problèmes de liquidité pour les caisses de retraites bien gérées!
Par contre; l’enrichissement capitaliste « en dormant » disparaîtra au profit de meilleures salaires et de meilleures cotisations retraites « méritées », pas les rentes monétaires « imméritées »!
@ pierrot:
comment « imposer une monnaie fondante? »
je m’y emplois, mais, évidemment, j’aimerais que les économistes et l’opinion éclairée suive davantage!
Si nous obtenons un consensus majoritaire en faveur de la monnaie fondante, ou même d’une puissante minorité agissante, il me semble que cela serait jouable!
Car il ne s’agit pas de « spolier » ou d’ »exproprier » les possédants, il s’agit, dans un premier temps, de libérer les forces qui permettent à chacun de vivre dignement de son travail!
Bien sûr, la rente capitaliste disparaîtra, mais les fortunes ne « fondraient » que lentement, ce qui laissé aux fortunés encore quelque temps pour pouvoir « jouir » de leurs richesses mais sans exploiter davantage les autres;
jf
@Arconus
Il ne s’agit pas de savoir comment mettre ces monnaies en place, il s’agit de penser à ce qui pourrait les empêcher de le faire toutes seules, cette mise en place étant tellement facilité par la souplesse du net. Tout le monde aura le net, en permanence sur soi d’ailleurs. Même les africains. On peut les retarder, bien sûr, ce qui est le propre des politiques coloniales.
Si ce type de monnaie se mettait en place, c’est bien par défiance vis-à vis de l’état, qui n’a pas été capable, ou plutôt, qui a soigneusement évité ( le petit nuage qui passe vous le confirmerait ) de protéger ses citoyens.
Un agent Smith derrière chaque personne ? Ça va être une tache difficile à appliquer. Surtout, la rentabilité est contestable, pour tirer le meilleur de tout ce bétail humain … qui, contrairement aux apparences, est souvent plus imaginatif que les belles de pré à bonnes mamelles.
De plus, si ceci est une évolution, en correction de la situation actuelle, ce n’est pas en pressant sur le petit bouton que le système se fige en position « garde à vous fonctionnel » instantanément. Il va être souple et évolutif, et demeurer, si il est plus rapide à se reconstruire que ce que des autorités mettraient de temps à le défaire.
Le combat citoyen, dans son évolution à devoir aller occuper de plus en plus de consciences ( faut pas être pressé ) a un but : déboulonner ces banquiers centraux, qui plus malins, mais surtout mieux placés que les autres dès le départ, seraient très tentés de contrôler, plus forcement l’argent central, mais l’énergie centrale, ce qui revient au même.
C’est pas facile, et c’est pour ça que Mr Jéru est énervé.
Le flux central contrôlé par une institution démocratique, un peu plus populopulaire que maintenant, on saurait comment payer les fonctionnaires, même sans impôt, on sait comment attribuer un revenu citoyen sans déficit pour les caisses de l’état, et par dessus ça, par l’équilibre local des structures politiques, plus besoin de militaire ! Mais rassurer-vous, il nous restera les flics, puisque le but de la manip n’est pas de constituer un nouveau royaume des fées.
@Tous
La monnaie fondante, c’est « toutilépareilcommavantsaufqueletauxilénégatif ».
Le pouvoir résultant du privilège de battre la monnaie sera simplement transféré a ceux qui possèderont et controleront les réseaux et autoroutes de l’ information.
Je vous parie que ma boulangère n’ en fera pas partie.
La monnaie fondante peut être utile en tant que moyen a tester, pas en tant que fin en soi.
La monnaie possède d autres « dimensions », que moyen de paiement ou moyen de réserve de valeur.
Elle est notament un moyen « d appropriation pour moi » et de « provocation de pénurie, par appropriation a perte ou non »,
Ceci, qu elle soit fondante ou non.
On ne peut résoudre la question du pourquoi de l’ être de l’ homme avec une modification de la valeur algébrique du taux d’ interret. Étudier, modéliser les propriétés émergentes d’ une telle mesure peut en revanche être utile.
Z’avez du boulot aujourd’hui, Auguste, même sur votre NuageBlanc
@Paul Jorion: monsieur, je trouve votre article bien faible. Pour que structures il y aient, des lois universelles doivent les produire. Où sont-elles ???
@Open money: ce système ne peut que se bloquer rapidement avec, d’un côté, des comptes positifs qui ont atteint le plafond, de l’autre, des comptes négatifs au plancher. Les premiers ne peuvent qu’acheter aux seconds, mais qu’est-ce qui obligera ceux-ci à vendre ? Où l’on voit que confiance et engagement restent nécessaires, donc qu’il ne suffit pas « d’engrammer » de la bonne gouvernance dans du logiciel.
Mon petit avis, c’est qu’on ne peut pas concevoir de nouveau système monétaire sans faire référence à la thermodynamique, car rien n’y personne ne peut fonctionner sans respecter ni subir ses principes. Le système actuel « marche » parce qu’il respecte ses principes, il se « casse la g… » parce qu’il les subit. Mais bon, le jour où les économistes seront vraiment scientifiques n’est pas pour demain: peut-être parce que la thermodynamique l’interdit. Faut voir…
M’sieur, m’sieur , m’sieur, !
Le système économique actuel favorise la concentration des richesses ?
La réponse est oui.
La concentration des richesses favorise le système économique actuel ?
La réponse est oui.
Faut il opposer concentration des richesses et répartition des richesses ?
Laréponse est voui !
Si j’ai bien compris :
1.La concentration des richesses ( système ultra libéral alimenté par l’esprit de concurrence) implique que le riche devient encore plus riche sur le dos de la pauvreté : trés clairement , en l’augmentant.
2.La répartition des richesses , elle, implique que la richesse des uns a pour limite le souci d’éviter la pauvreté des autres.
Ce n’est pas seulement un choix économique mais une façon d’être , soucieux de limites ou pas…
Pas trop compliqué de comprendre qu’organiser la pauvreté des uns est une injustice .
Et que la suite de l’histoire pourrait être une entrée dans un cycle injustice-violence…
D’où l’intérêt des réflexions sur les possibilités d’un monde meilleur…
PS : bon , salut, je retourne au piquet.
@ Bertrand et tous les autres
Une banque, qui se respecte du moins, n’a d’autres fonction que d’assurer la liquidité sur les différents marchés. En fait, toute banque se voit attribuer des dépôts en tous genres et c’est à elle à les convertir pour les besoins financiers d’une économie. Elle gère essentiellement des délais. Là où la dérive commence, c’est quand les banques ont la possibilité de créer de façon illimitée du crédit qui, lui, peut-être converti en monnaie sonnante et trébuchante. C’est donc au système monétaire de veiller à ce que la création de crédit et la masse monétaire disponible soit en équilibre. Plus facile à dire qu’à faire.
Mais l’aspect pernicieux de la monnaie est qu’elle sert à deux choses incompatibles, qui ont déjà été évoquées dans les échanges antérieurs : moyen d’échange et référence pour la valorisation d’un bien ou d’un service. Ne devrait-on pas se pencher sur ce second aspect : comment valoriser un bien ou un service ? Ce qui se négocie sur un marché déduit son prix, sa cotation, de l’équilibre entre l’offre et la demande. C’est ce que la théorie inculque. Mais comme on peut facilement manipuler tant l’offre que la demande, et ceci d’autant plus faciliment que le crédit bancaire est illimité quand il s’agit de financer la spéculation, les prix sont généralement faussés.
Ne pourrait-on donc pas « crédibiliser » la valeur de la monnaie (son pouvoir d’achat ou d’échange) en rectifiant la manière dont les prix sont formés ?
Si je me réfère aux places financières, depuis le Big Bang de 1986, nous adoptons tous la méthode anglo-saxonne, à savoir que chaque transaction conduit à un prix disctinct. Quand bien même deux transactions seraient rigoureusement identiques, elles déboucheraient sur un prix différent. Dit plus prosaïquement: le prix est fixé à la tête du client. Ne serait-il pas plus judicieux d’obtenir réellement un prix équitable par le biais d’une sorte de « fixing » où, à intervalles réguliers, l’ensemble de la demande et de l’offre jusqu’à ce moment est répertorié et où seule la différence entre ces deux agrégats induirait la variation du prix selon des pas préalablement établis ? De cette manière, on réduirait sensiblement les soubresauts intempestifs des cotations, soubresauts qui, comme aujourd’hui, peuvent conduire à une crise. De cette façon aussi, la valeur des biens et services resterait plus stable et la relation argent-étalon de valorisation et argent-étalon d’échange, serait plus en harmonie.
Tout ceci est bel et bon, je veux bien adhérer, même si je me demande quelle tête fera la caissière de la supérette du coin lorsque je lui proposerai de payer le contenu de mon caddie ou le plein de ma voiture en heures de cours de piano.
MAIS, mais qque fait-on là maintenant, tout de suite, incessament, sous peu et surtout sans tarder pour les Millions de gens qui, en France et ailleurs, se retrouvent sans RIEN, sans emploi, sans argent et hyper endettés?????????????
@ tique et les autres, encore, à propos d la monnaie fondante:
On peut bien énumérer plus que deux fonctions pour la monnaie, cela ne change rien au fait que c’est la notion RESERVE DE VALEUR ULTIME est le noyau dur qui fait problème!
Car cette fonction fait que la monnaie peut, en contrant de front toute politique monétaire, se soustraire à l’échange!
Et cela, cela seul suffit pour faire du capital monétaire le formidable moyen de chantage qu’il est!
Cela seul suffit pour générer l’intérêt moétaire net dès que le détenteur de monnaie consentit à céder son précieux fétiche!
La contradiction entre l’émission de la monnaie comme moyen d’échange et le fait de ce chantage devenu PRIVé! me semble vraiment flagrante!
Comment peut-on continuer à supporter cela?
C’est comme construire des routes avec des moyens public et les affecter à des gardes-barrière qui pourront alors empocher un péage!
J’ajoute, pour « tique », que cette appropriation de la monnaie comme capitale génère effectivement les pénuries que l’on constate!
En ce qui concerne les « autoroutes de l’information que constitue certainement le net, je n’ai pas assez réfléchi pour y ajouter grande chose.
Je reviens donc toujours à mon « obsession », le fonctionnement de la monnaie. A mon sens, la monnaie est le principal moyen d’information du marché, et tant que la monnaie est présente, l’écoulement des biens et services est assuré, et la monnaie n’a pas à faire autre chose, à mon sens!
J’ppelle toujours et encore tous à militer en faveur d la monnaie fondante, le seul moyen, à mon sens, d’en finir réellement avec le capitalisme et le pouvoir excessif qu’exercent les capitalistes!
jf
En fait les banques centrales peuvent émettre de la monnaie, et elles le font, mais, après, elles n’ont pas les moyens de s’assurer le fonctionnement circulant effectif de la monnaie.
Cela changerait avec la monnaie anticrise (fondante).
Je répète: sans inflation aucune – en ce sens, cette monnaie ne « fond » aucunement! et aussi sans pousse-à-la croissance ni consommation « forcée », car ce qui sera écoulé en biens et services n’est que ce qui est réellement produit, et si, dans une ambiance de prix stables, ferait augmenter la marchandise disponible (gins de productivité) nécessiterait même une certaine augmntation de la monnaie (fondante) circulante, crions, car nous aurions, sinon, un mouvement général de baise des prix;
à+, mon petit-fils Paul veut jouer sur mon ordi,
jf
Aux Etats-Unis, la planche à billets s’emballe.
Aux Etats-Unis, la planche à billets devient folle.
La Fed confirme qu’elle se portera acquéreuse de 1750 milliards de dollars (= 12,5 % du PIB) de titres émis par le privé et d’obligations GSE et souveraines.
As previously announced, to provide support to mortgage lending and housing markets and to improve overall conditions in private credit markets, the Federal Reserve will purchase a total of up to $ 1.25 trillion of agency mortgage-backed securities and up to $ 200 billion of agency debt by the end of the year. In addition, the Federal Reserve will buy up to $ 300 billion of Treasury securities by autumn.
http://www.federalreserve.gov/newsevents/press/monetary/20090429a.htm
Béber le cancre, c’est bien, t’as tout juste.
Ah ! Mais t’as encore oublié d’écrire toi-même la constitution.
Donc tant pis, t’as tout faux.
Allez, retourne au piquet.
Tiens, pousse-toi, s’il te plaît : allez, fais-moi une place dans ton coin, vu qu’on est tous au piquet.
Étienne.
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L’homme peut aimer son semblable jusqu’à mourir ; il ne l’aime pas jusqu’à travailler pour lui.
Proudhon, Système des contradictions économiques, 1846.
___________
@johannes finckh
Si la monnaie fond, les dettes souscrites aussi non?
Me font un tantinet rigoler, les fans de la « monnaie fondante » ! Car c’est pas le tout d’inventer un truc pour inciter à faire circuler la monnaie, (l’inflation fait ça très bien, pas besoin d’un truc qui fond comme le chocolat dans la main), encore faut-il avoir quelque chose à échanger !!! Peut-être est-ce utile pour démarrer un système de zéro, mais tôt ou tard se pose la question de la valeur de la monnaie, cad de sa convertibilité, car aucun système ne peut tenir une éternité en circuit fermé : la question de sa viabilité, donc de la confiance qu’il inspire, se pose tôt ou tard. Nous y sommes, du reste, avec la crise du système capitaliste mondialisé et « embedded » dans le système écologique.
La grande majorité des humains n’ayant guère que leur force de travail à échanger, ils ont besoin avant tout de trouver des acheteurs de travail. S’ils en trouvent, (ce qui n’a rien d’évident), ils apprécieront sans doute d’être payés dans une monnaie sérieuse, fondante peut-être mais pas trop vite, car personne n’a envie de travailler pour des prunes. Et ils voudront peut-être économiser pour s’acheter un lopin de terre ou une vieille bicoque à retaper, pas seulement pour leur pain quotidien. Admettons que ça marche. Reste à savoir qui voudrait vendre une bicoque, (dont la valeur, aussi dérisoire soit-elle, ne diminue que lentement), pour obtenir en échange de la monnaie qui perdrait sa valeur à vue d’œil.
@Etienne Chouard,
l’article que vous avez posté là est tout simplement génial.
merci mille fois
Quand Albert Einstein en 1905 nous a expliqué que la vitesse de la lumière était une constante universelle, beaucoup de scientifiques de l’époque l’ont pris pour un fou car personne (ou très peu) dans le monde n’était capable de comprendre ce qu’il voulait dire.
La constance de la vitesse de la lumière pour tout référentiel inertiel était une conséquence de la structure de l’espace-temps de notre univers.
Si Dieu changeait ce principe de relativité, c’est tout l’univers physique que l’on connait qui s’écroulerait.
La conservation des quantités sous-entend une structure du système monétaire de la même façon que la constance de la vitesse de la lumière en physique sous-entend une structure d’espace-temps.
Paul Jorion est en quelque sorte notre Einstein de l’économie dans la manière tout à fait originale dont il aborde le problème et le résout. Comme toute théorie se doit, la vérification experimentale de ses prévisions s’est révélée exacte avec la crise des subprimes.
Ce qu’il faut bien comprendre, me semble-t-il, c’est la différence entre l’économie et la physique. L’économie est une création humaine et de ce fait point besoin de Dieu pour en modifier son principe fondamental et faire écrouler tout notre univers économique.
Les banques centrales sont chargées de veiller au respect de ce principe de conservation des quantités; si elles y dérogent, elles poussent à l’écroulement du système.
Quand Etienne nous explique que les quantités ne sont pas conservées, il croit remettre en cause ce principe alors qu’en fait, il ne fait que mettre en évidence la possibilité que ce principe ne soit pas respecté par les banques centrales, ce qui n‘invalide aucunement le principe de conservation mais montre qu‘en ne le respectant pas, on prend le risque de l’écroulement.
Quant aux banques privées elles ne peuvent pas faire autrement que de respecter ce principe puisqu’elles n’ont pas le pouvoir de création d’argent comme il a été démontré sur ce blog.
@ Christophe
Les banques privées n’ont pas pouvoir à créer de l’argent. Si, elles l’ont implicitement, puisqu’elles créent du crédit qu’on peut échanger contre de l’argent. Aussi longtemps que ce trop de crédits est pallié soit par une roptation monétaire accrue, soit pas de l’inflation, les instances monétaires auront le temps de redresser la barre. Sinon il s’en suivra une crise.
A mon avis, ce n’est pas l’argent en tant que tel qui pose problème – ou, à tout le moins sa gestion – mais bien les innombrables produits financiers qui sont convertibles en argent. Si ces conversions augmentent sans que la masse monétaire (argent réel) ne s’adapte, cette propension aura une incidence sur la formation des prix (inflation). Alors, j’en reviens à ma question précédente : au lieu de s’esquinter à réguler la masse monétaire ou d’en changer le concept, n’est-il pas plus aisé de réguler la formation des prix ?
@ crapaud rouge:
Merci beaucoup pour vos remarques!
Elles me donnent l’occasion de m’expliquer et de vous rassurer, je l’espère!
1) Inventer ce « truc » pour inciter à faire circuler la monnaie ne vient pas tout à fait de nulle part! Le commentaire autour du chocolat était amusant, mais la question est plus sérieuse, vous vous en doutez certainement. La raison est que tous les biens et services « fondent » avec le temps et, de ce fait, pour réaliser un échange équilibré, il faut bien que la monnaie « fonde » aussi! Je vous expliquerai mieux ce point prochainement, je l’ai d’ailleurs déjà souvent exposé. Cette « fonte », faible, de l’ordre de 5% annuels, n’empêcherait aucunement cette monnaie de fonctionner efficacement, bien au contraire! Elle implique aussi une restauration régulière de la masse, afin de maintenir un niveau de prix rigoureusement stable.
2)L’inflation, faible, vous avez en partie (mais seulement en partie!) raison, a un effet stimulant aussi. Mais l’inflation, avec la monnaie actuelle, pousse les taux d’intérêt à a hausse et fait gonfler continuellement et rapidement les dettes à des montants élevés. Les intérêts élevés coûtent sensiblement plus cher que la « fonte » du capital qu’implique l’inflation. L’inflation accentue les injustices et les inégalités. De plus, dans la situation actuelle du « credit crunch », il devient très difficile de maintenir une inflation, c’est plutôt une déflation(comme au Japon) qui menace, malgré l’émission quasi sans limites de monnaie centrale! et la surchaufe inflationniste provoquerait rapidement des crises et effondrements.
3)Y a-t-il quelque chose à échanger? A ma connaissance, les magasins sont pleins, beaucoup de personnes sont mal logés, mal nourris et mal soignés. Alors, les plus modestes au moins ne demanderaient qu’ à pouvoir accéder à davantage de consommation, sans aucun doute.
4)Il me semble donc que la monnaie anticrise (fondante) pourrait démarrer actuellement très bien, car nous constatons que beaucoup de biens et services produits ne trouvent pas preneurs faute de demande solvable. La monnaie anticrise rendrait la demande immédiatement disponible au plus grand nombre, y compris les plus pauvres! pas question de partir de « zéro », ce serait désastreux!
5)Quant à sa convertibilité, si cette monnaie est émise comme monnaie officielle, ce qui la rend convertible est seul ce que je peux acheter avec! Alors, de ce côté, il n’y aura aucun souci à se faire! Je suis même persuadé qu’une telle monnaie s’imposerait plus ou moins vite au-delà des frontières, ou, mieux, serait imitée par les autres grandes (et petites) devises.
6) Pour l’écologie, la stabilité de son pouvoir d’achat se réalise sans aucune contrainte à la croissance, je vous le montrerai mieux prochainement!
7) pour les salaires, je rappelle donc que cette monnaie serait plus que « sérieuse » quant à son pouvoir d’achat. Je précise aussi que la part d’épargne de cette monnaie ne serait pas concernée par la « fonte ». Cela aussi, je le démontre aisément!
8) la perte de valeur ne serait pas « à vue d’oeil »! rassurez- vous.
Il me reste un xemplaire de « l’ordre économique naturel » de Silvio Gesell (traduction française), qui décrit tout cela très précisément à offrir. Il me semble que vous seriez susceptible de le lire et de le commenter. Si vous le souhaitez, je vous en fais don et vous l’enverrai à mes frais, et vous auriez alors l’obligation « morale » de le lire et de le commenter pour tous!
Bien à vous, jf
Mon mail, si ma proposition vous intéresse: johannes.finckh@wanadoo.fr
Bonjour à tous,
Que pensez-vous de l’idée d’ »Open Money » telle qu’elle est décrite dans le blog:
http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=1366
@Crapaud rouge
Sur open money.
Je pense que vous cherchez à évoquer l’existence des mauvais payeurs. Quelle plaie ! D’ailleurs, si la mentalité primate ne fonctionne que suivant les cercles pernicieux depuis nous et les chimpanzés, on est foutu, et notre situation actuelle n’est surement pas un hasard.
L’open money n’a pas d’autre choix que de faire appel aux cercles vertueux, non ? Vous l’évoquiez, n’est-ce pas ? On y rentrerait semble t-il, si cela servait une partie de l’activité quotidienne. Les mauvais payeurs maladifs deviennent des interdits bancaires, dans leur cercle, dans les autres cercles … On risque d’avoir un passé à présenter pour entrer où que ce soit, si on en a pas, les autres peuvent supposer un passif : mauvaise limonade !
Il y a une motivation à s’améliorer me semble t-il. De plus, plus proche des dettes à honorer, on a plus de mal à les ignorer. Je le dis d’autant plus facilement que je reconnais manquer de scrupules chaque fois que j’attaque une nouvelle banque dont je ne connais pas le directeur à qui j’emprunte en gros sac de marin.
Ce qui peut faire la viabilité de ce processus, est sa souplesse. Si une monnaie est bloquée, elle disparaît. Et alors ? Cela affecte t-il les autres monnaies ? Certains sont grugés. Mais si le grugeur est proche, ce sera toujours plus facile d’aller le clouer sur la porte, que de faire la même chose avec Alan Greenspan, alors que bien des gens en rêvent de nos jours.
Vous ignorez les vertus potentielles de l’objet un peu facilement, non ? Cela dit, je ne cherche pas à vendre quoi que ce soit.
D’ailleurs, la transparence qui doit aller avec, ne risque pas de rassurer sur la sécurité de sa vie privée… surtout si on en a des placards à cacher.
@Pseudo
Faites au moins l’effort de parcourir les textes vous précédant en diagonale, vous verriez, c’est parfois intéressant. Votre texte en lien s’y trouve en quasi intégralité, mais merci pour l’effort de le rappeler.
@Johannes Finckh
Vous faites la remarque de la non équivalence biens/monnaie, interrogeant avec pertinence les conséquences de la moindre dégradation de la monnaie par rapport aux biens.
Mon interrogation tient au fait, comme cela a été mentionné par un intervenant plus haut, que les monnaies sont convertibles.
Autrement dit que, toute non-fondante qu’elle soit, la valeur-refuge ultime d’une devise tient à son principalement à son rapport d’échange aux autres.