Ce texte est un « article presslib’ » (*)
L’hypothèse de la création monétaire « ex nihilo » fait partie d’une analyse débouchant sur un projet de réforme politique et sociale.
Mon entrée dans la discussion relative à la création monétaire a été suscitée, il y a plus d’un an, par un commentateur qui aurait aimé que je me joigne à ce projet et que j’exprime mon soutien à cette hypothèse. J’ai expliqué qu’une telle création « ex nihilo » n’avait pas lieu. Une explication m’a alors été offerte (par Armand) qui, à première lecture, m’a convaincu de changer d’avis. Je l’ai fait savoir.
Une deuxième lecture m’a fait découvrir une contradiction dans cette explication et m’a ramené à ma position initiale. J’ai alors lancé le débat auquel vous avez été nombreux à participer. Chaque partie a pensé pouvoir convaincre l’autre. Je crois pouvoir dire aujourd’hui que nous n’y arriverons pas.
La raison en est, selon moi, la suivante : pour ceux qui souscrivent à l’hypothèse de la création monétaire « ex nihilo », elle constitue un élément-clé dans l’exposé du projet de réforme politique et sociale qu’ils soutiennent, sans lequel il perdrait de son sens. Personnellement je ne pense pas que ce projet ait besoin de cette hypothèse. Mais de cela aussi, je sais maintenant que je ne les convaincrai pas.
Il n’y a pas de raison que la discussion sur la création monétaire s’interrompe. Je me suis contenté – dans les coulisses – de modérer ceux qui, emportés par l’enthousiasme, versaient malencontreusement dans l’attaque ad hominem. Je continuerai quant à moi de vous tenir informés des progrès de ma réflexion personnelle sur la monnaie. Mais je m’abstiendrai de répéter des choses déjà dites, à moins bien sûr que cela ne contribue utilement à la compréhension de mon exposé.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
37 réponses à “La monnaie : le point de notre débat (IV)”
je vous reçois cinq sur cinq, mais j’aimerais quand avoir votre opinion, dès que vos aurez le temps, sur Silvio Gesell dans le détail!
Il me semble que ses démonstarations sont quand même assez lumineuses, et beaucoup de vos observations rejoignent celles de Gesell.
bien amicalement,
Johannes Finckh
Pour info :
MARIO DEHOVE
Professeur associé d’économie à l’université Paris XIII
Cours en ligne :
Institutions et politiques monétaires (intégral)
Économie publique (plan détaillé)
DESS 248 Dauphine (plan détaillé)
http://pagesperso-orange.fr/mario.dehove/fulltext.pdf
Pour info, toute une série de pages de bouquins téléchargeables, concernant le principe de la création monétaire par les banques commerciales dans un système à réserves fractionnaires (réserves des banques commerciales en banque centrale) et obligation de fournir la monnaie centrale à la demande: http://www.societal.org/monnaie/
Bien évidemment personne n’a jamais soutenu que les banques commerciales pouvaient émettre des « billets de banque » (cette précision à ceux qui considèrent qu’il n’y a de monnaie que dans ces billets)
Quand au « ex nihilo » il ne signifie évidemment pas « sans règles ou sans contreparties »… mais à mon sens s’accrocher à ce terme n’apporte rien à la discussion..
Les différents protagonistes pourraient-ils résumer en quelques mots les deux théories, celle qu’ils soutiennent et celle à laquelle ils s’opposent (parfois avec véhémence) ?
L’exercice est difficile, mais devrait permettre de clarifier les choses, l’idéal étant de faire l’exercice sans copier le voisin car on en oublie alors ses propres arguments . S’il y a débat, c’est que le consensus ne peut se faire sur une théorie ou sur une autre, belle lapalissade !
à holbecq:
s’il y a ex nihilo ET en même temps non sans règles et sans contrepartie comme vous dites, alors quoi?
jf
On constatera un jour(pas loin, je l’espère, que les nombreux adeptes superstitieux de la création monétaire via le crédit bancaire, en confondant constamment monnaie et crédit, plus ils s’expmliqueront, plus ils devront admettre « à l’insu de leur plein gré » qu’il y a bien des contreparties, sinon, le créanciers pourra se contenter de regarder la lune!
@ johannes finckh et Paul Jorion
Un pays met en pratique la monnaie fondante :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2677
@ tous
Julien Alexandre a eu l’amabilité de m’expliquer le concept de conservation des quantités. En dépit de ses efforts, je ne comprends toujours pas. Si par conservation des quantités, on signifie constance de la masse monétaire, je pense saisir le sens de la discussion.
En effet, je pense à l’équation de Fisher selon laquelle : MV=PT
M= masse monétaire
V= vitesse de circulation
P= niveau général des prix
T = nombre de transaction
La masse monétaire multipliée par l’accélération ou la décélération du nombre de transaction est égal au niveau général des prix multiplié par le nombre de transaction
Me rappellant vaguement des notions élémentaires de macro, il me semble que :
M et P dépendent de l’émission de monnaie et de la variation du taux d’intérêt qu’elle provoque.
V et T désignent le nombre de transactions (T) et sa dérivée ou vitesse (V) et dépendent des anticipations
P de l’état de l’offre et de la demande sur l’ensemble des marchés des biens et services
Par conservation des quantités, j’entends augmentation de la masse monétaire à vitesse constante. Néanmoins, la masse monétaire totale (expression dont le sens diffère de la phrase précédente) peut augmenter en accélérant le nombre de transactions.
C’est ce qui s’est passé pour l’immobilier :
– baisse des taux en 2001 -> relance de la demande de logements -> accroissement de la valeur des logements -> anticipation de hausse de cette valeur -> augmentation de la demande de logements -> accroissement de la valeur des logements.
Le même argent * le nombre de transactions = augmentation de la masse monétaire
Tout est dans les livres des comptes des banques.
Selon moi, il n’y a pas création ex-nihilo, mais anticipation de la masse monétaire future.
Il me paraît clair et net qu’il y a création monétaire (scripturale ou fiduciaire: choux vert et vert choux) lors de l’émission du crédit et destruction monétaire lors de son remboursement
Le jeu est donc nul au final.
Le problème est que la situation finale n’est jamais atteinte en situation de régime.
Il y a toujours un encours et donc toujours de l’argent créé en circulation.
Je suis totalement nul en économie, les sujets où j’ai une compétence technique sont la médecine et la paléontologie, donc je ne sais pas lire un traité d’économie et ne trouvant aucun réponse lisible à mes questions j’ai tendance à me répondre moi même
J’ai donc tenté de répondre à mes questions sur la nature de la monnaie et son origine, et les conséquences de la Nature de la monnaie dans le crise actuelle.
Ce petit texte que je vous soumet m’a amené à réfléchir à une histoire naturelle de la monnaie, considérée sous l’angle darwinien
Ah oui, je suis aussi payé pour savoir qu’il n’y a pas d’action inutile, donc continuez votre blog
Bien cordialement
Alain Vadet
L’origine de la Monnaie et la crise actuelle
La Monnaie est l’unité de compte d’un contrat social et juridique entre un créditeur (individuel ou collectif) et un débiteur (individuel ou collectif), contrat rédigé en partie en chiffres.
Pour que la monnaie apparaisse il faut que le contrat soit dissymétrique, un échange égalitaire, un partage égalitaire, même différé dans le temps n’a pas besoin d’unité de compte, chacun reçoit le strict équivalent de ce qu’il a donné (voir par exemple chez Jakez Helias le partage du cochon dans les villages bigoudins, le partage du cheval chez mes ancêtres paysans normands du siècle passé, ou encore le système d’organisation des gardes chez les vétérinaires libéraux d’aujourd’hui)
Il peut y avoir la présence d’un (ou plusieurs) intermédiaire entre les deux parties, cet intermédiaire est le plus souvent rémunéré, la présence de cet intermédiaire ne rompt pas la symétrie s’il est également payé par toutes les parties
Enfin une des deux parties peut appartenir au monde des morts, que ce monde des morts soit sacré ou pas, le contrat type encore actuel entre un vivant et un mort s’appelle un enterrement.
Quelle raison peut pousser une partie à accepter un contrat qui la lèse, surtout quand on connaît le principe égalitaire qui régit les comportements humains, et question corollaire quelle raison peut empêcher la partie lésée de récupérer son bien un jour ou l’autre et d’un seul coup ??
Première raison : une des deux parties ne peut pas consommer, car elle appartient au monde des morts.
Le paiement du contrat peut être accumulé directement par le mort dans sa tombe, toutefois les vivants traitent rarement directement avec le morts, ils le font le plus souvent à l’aide d’un intermédiaire. Cet intermédiaire parlant seul (ou en très petit groupe) au nom des morts, et traitant seul avec les vivants, ne peut consommer au nom de morts tous les paiements des contrats passés, il est conduit à accumuler au nom des morts les paiements des contrats.
Certes, cet intermédiaire entre les morts et le vivants peut rendre à la collectivité une partie des contrats en lançant de grands travaux comme la construction de monuments pour les morts (dolmens temples pyramides …), mais cela ne change rien à la dissymétrie fondamentale de ces contrats et la symétrie peut être rétablie :
* par un changement d’intermédiaire entre les morts et les vivants : un changement de religion
* le vol des morts et donc le pillage des tombes, qu’il soit fait en temps de paix ou de guerre,
* dans tous les cas, par la violence
Revenons à notre intermédiaire accumulateur de contrat, il lui faut gérer tous ces contrats, passés avec des personnes qui appartiennent à des corps sociaux ou de métier différents, il lui faut donc une unité de compte, il est amené à créer la monnaie, et à choisir un support pour la monnaie.
Deuxième raison : une des deux parties possède un pouvoir de coercition sur l’autre partie, une des partie est donc chef, quelque soit la forme que prend cette autorité..
Comme précédemment le chef peut rendre à la collectivité une partie des contrats en lançant de grands travaux comme la construction de monuments pour sa gloire (palais, statues, poèmes) mais cela ne change rien à la dissymétrie fondamentale de ces contrats. Toutefois le chef appartenant au monde des vivants, la symétrie peut être rétablie :
*de son vivant à l’occasion d’une grande fête prévue spécialement à cet effet, ce qui évite au chef de se faire tuer par les jaloux égalitaires,
* à sa mort par l’absence de toute héritage et la redistribution à tous des contrats accumulés, ce qui évite aux enfants du chef de se faire tuer par les jaloux égalitaires,
* sinon il reste, comme précédemment, le vol pillage la guerre, donc la violence.
Si la dissymétrie persiste dans le temps, avec l’apparition de l’héritage, le chef est conduit à créer une unité de compte.
Troisième raison, variante de la précédente : une des deux parties possède un savoir, que l’autre partie ignore, une des partie est donc savante quelque soit la forme que prend cette science : savoir réel pou positif, mensonge ou savoir négatif.
Le savant peut connaître la même destinée que le chef.
Cette définition suppose qu’il existe des contrats sociaux dépourvus de chiffres : élever ses enfants
Cette définition sépare le contrat lui même (qui peut exister sans la monnaie) de la monnaie qui n’est qu’un des moyens – de mesure la satisfaction de l’exécution,. Cette satisfaction pourrait être mesurée par un sourire, le nombre de morts …
La monnaie n’a pas d’existence propre, derrière le montage le plus sophistiqué, le plus immatériel, le nombre le plus pur, se cache un contrat en général fort simple, ou une somme de contrats, entre des humains.
Dans toute transaction en apparence purement financière il importe de rechercher le premier payeur, c’est à dire celui qui doit l’argent, le dernier payeur étant le garant des premiers payeurs mis dans l’incapacité de payer
Le premier payeur signe le contrat source, ce faisant il crée la monnaie
Dans la crise d’aujourd’hui les contrats sociaux qui servent de base à la monnaie sont malheureusement fondées sur les 3 assymétries indiquées plus haut : à savoir le savoir (surtout mensonger), le pouvoir coercitif et l’héritage.
Prétendre guérir le système financier actuel mondial en gardant les 3 assymétries est impossible.
Pour mieux le comprendre on peut prendre un parallèle médical : le système financier mondial est un malade chronique en phase d’aggravation brutale, une rechute.
On peut traiter la rechute, juste pour retourner à l’état antérieur de maladie chronique, c’est ce que font nos dirigeants, car ils ne soignent aucune des causes
1/ le mensonge : les paradis fiscaux ne font l’objet d’aucune mesure, les bilans ne sont pas sincères et la norme comptable permet des arrangements, et nous ne parlons pas des salaires et autres stock options des dirigeants
2/ le pouvoir coercitif : il n’est nulle part question de favoriser l’émergence d’un contre pouvoir, par exemple les états donnent de l’argent sans rien recevoir en échange
3/ l’héritage : nous touchons à un sujet tabou dans nos sociétés occidentales
Pour soigner la maladie chronique, il faut donc soigner les trois causes, en laisser une seule, ne sert pas à grand chose, car l’on retourne à l’état de maladie chronique.
Ceci dit la fin d’une maladie chronique reste quand même la mort, c’est juste une question de temps. Mais le temps social est beaucoup plus long que le temps biologique, les individus biologiques qui voient la fin d’une rechute sociale, ont donc tendance à considérer qu’il s’agit d’une guérison vraie, et ce d’autant plus facilement qu’ils ont souffert, et que la guérison les ferait souffrir encore plus … .
Ce dernier point est probablement le plus important : un traitement qui oblige à un trop changement d’habitude est tout aussi mortel que la maladie qu’il prétend soigner
Quelle différence entre une monnaie fondante et une inflation galopante?
blackhole dit :
28 avril 2009 à 12:43
« Il me paraît clair et net qu’il y a création monétaire (scripturale ou fiduciaire: choux vert et vert choux) lors de l’émission du crédit et destruction monétaire lors de son remboursement
Le jeu est donc nul au final. »
Sauf que les emprunteurs doivent des intérêts. Donc si les prêteurs capitalisent ces intérêts pour pouvoir émettre de nouveaux prêts au lieu de les remettre rapidement dans le système, il arrive forcément un moment ou ça coince.
Le problème c’est qu’il n’existe aucun moyeempiriquede épartager le deux théories concurrentes, fussent-elles même dumnt formulées. Les deux sont également suceptibles de décrire le réel. Le plus incroyable étantcette asence d’arbitrage possible, qui ne lasse pas de m’étonner et qui onne sérieusemenà réfléchir (les anciens pensaient que des institutions top complexes, incompréhensibles au commun des citoyens, amenaient inévitablemnt la communauté politique à la catasrophe).
De toute façon là n’est plus la question. La question est: quelle forme doit/peut prendre un sytème démocratique de circulation des flux de capitaux?
J’aimerais attirer l’attention sur un terme amusant et revelateur de « liquidités ».
Sur le plan semantique ca ne veut rien dire. Certains moyens de paiements sont plus ou moins liquides. C’est une propriété de certaines choses. Tout comme l’humidité. Imaginez qu’on parle des « humidités », qu’on en fasse un dénombrable en réfiant cette propriété…
Non sens sur des échasses comm dirait l’autre.
Maintenant comment le terme a t-il pu s’imposer à la place de « monnaie », « credits », « capitaux » en dépit de sa nullité/pauvreté heuristique? Quelle est l’arrière plan théorique qui rend nécessaire cette réification? Pourquoi fallait-il que ce concept oit produit, en quoi est-il l’aboutissement d’une manière particulière de porter son regard sur le domaine des choses humaines?
Le probleme c’st que ce n’est pas le boulot des économistes ni dans leur intérêt bien compris que d’étudier les présupposés théoriques de leur discipline (aux 2 sens de dicipline). Le cours indiqué par Sophie est un exemple typique à cet égard: grandeur et mediocrit du « cours magistral »…
La question soulevée par Antoine sur le concept de « liquidité » (appliqué à la monnaie) est intéressante en ce qu’elle est révélatrice du biais induit par la définition de « monnaie » telle qu’elle est communément admise.
Je me risque à proposer comme explication aux questions qu’il pose la chose suivante : le terme de liquidité pour ce qui concerne la monnaie (je ne parle pas de la liquidité d’une entreprise par exemple) est une rustine qui fait prendre des vessies pour des lanternes. Et je précise : certains observateurs attentifs se sont aperçus à un moment ou à un autre que les reconnaissances de dettes, lignes de crédits, actifs financiers monétaires, et. n’étaient pas vraiment de la monnaie. Mais plutôt que de reconnaître cela, on a bétonné la définition initiale : tout est bien de la monnaie, simplement elle a des degrés de liquidité différents, en ce qu’elle est mobilisable plus ou moins aisément.
L’avantage de cette norme est de ne surtout rien remettre en question.
Ceux que ce point intéressent liront avec intérêt le document suivant, paru dans la célèbre revue de la stabilité financière dans leur numéro spécial « Liquidité » en février 2008 ==>
http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/rsf/2008/etud13_0208.pdf
Ceux qui veulent aller plus loin et maîtrisent les subtilités des systèmes de paiement internationaux seront intéressés par le document, notamment les pages 6 et 7, où l’auteur (Frédéric Hervo) développe une approche très intéressante du développement des systèmes comme Clearstream et Euroclear parallèle aux solutions de marché préconisées par les Banques Centrales…
http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/rsf/2008/etud15_0208.pdf
@jf
Vous ne savez pas lire ou vous êtes dyslexique et vous inversez ce que j’écris ? J’ai écrit » Quand au “ex nihilo” il ne signifie évidemment pas “sans règles ou sans contreparties”… »
Il y a bien évidemment des règles et des contreparties (actifs présents ou espérés, hypothèques, caution, assurance, nantissement, etc) demandées par les banque lors de la création de monnaie de crédit-scripturale-bancaire-privée … personne parmi les « diablotins » n’a jamais écrit ni dit le contraire ..
Personne non plus ne confonds les « billets de banque » et les signes monétaires (monnaie scripturale) issus du crédit
@A-J Holbecq
Bonsoir,
Selon votre définition, la « monnaie de crédit-scripturale-bancaire-privée » émise par une banque est-elle acceptée en paiement par une autre banque ?
Merci Crystal pour ce lien très intéressant. Ce pays africain s’en sortira t-il pour autant ?
Pourquoi pas ?
Je tente une réponse (présomptueuse ?) pour Shiva à la place d’Andrée-Jacques !
Impossible. Je dirais même non-sens presque total. Ce sont à mon avis comme des devises étrangères l’une par rapport à l’autre. La conpensation ne pourra se réaliser que dans une monnaie d’un degré de liquidité et de sécurité et d’acceptabilité supérieurs : en billet.
Néanmoins on peut imaginer qu’une banque A ouvre un compte à une autre banqueB qu’elle crédite en sa propre monnaie de la somme qu’elle lui doit. La banque B enverra alors quelqu’un retirer au guichet, la somme due. Et cela reviendra au même.
De même si je fais une reconnaissance de dette au porteur, à mon voisin à qui je dois une somme , d’un certain point de vue, je me comporte comme une banque en lui ouvrant un compte symbolique . La créance qu’il détient est en ma propre monnaie même si j’ai emprunté l’unité de compte de la monnaie courante, l’euro.
Mon voisin peut éventuellement faire circuler cette reconnaissance de dette au porteur, mais à moins qu’elle ne tourne éternellement je serai , un jour, obligé de la traduire , lorsqu’elle me reviendra, en monnaie à cours légal. A ce moment là , ma propre monnaie , dans mes propres mains , sera ‘détruite’ puisque qu’une créance sur soi-même n’a aucun sens.
Je peux néanmoins échapper à la sortie f »duciaires si j’offre contre ma propre reconnaissance de dettes , une autre reconnaisance de dette que je possède contre un tiers, de valeur équivalente …
C’est ma foi – sauf erreur de ma part ce que font d’abord les banques avant d’opérer des compensations en billets .
Ps/ En fait, le problème de la monnaie c’est que sa simplicité confine à la transparence. Il est donc difficile d’en cerner les contours , et même cette chose à peu près faite, on est berné par ce qu’on aperçoit derrière .
@ jbb:
encore une fois, le nom de monnaie fondante n’implique aucune hyperinflation!
Au contraire, en régime de monnaie fondante comme je l’ai souvent exposé, les prix seront complètement stabilisés!
Une « hyperinflation » est le résultat d’une perte totale de confiance dans l’état après une prériode d’émission liquide excessive, comme en Allemagne par exemple entre 1923 et 1924.
La masse monétaire en régime de monnaie fondante sera, au contraire très constante!
Ajouté à cela que la vitesse des transactions sera totalement stabilisée (maximale), il est cair que les prix seront nécessairement stables en appliquant la formule quantitative!
Poser la question du lien entre « hyperinflation » et « monnaie fondante » vient sans doute du fait que l’épargne « fond » bel et bien en cas d’unflation! Or, en régime de monnaie fondante (prix stables!), l’épargne sera étonnamment sûre, bien plus qu’actuellement, car le risque systémique aura totalement disparu!
Il exise aussi une tendance « moqueuse » nourrie par les indécrottables défenseurs du capitalisme qui lancent contre la monnaie fondante constamment de fausses imputations pour la ridiculiser et la réfuter facilement!
De tels procédés manipulateurs sont regrettables!
Si on fait ainsi allusion au Zimbaabwe et que l’on ose même citer Silvio Gesell dans ce contexte, cela est clairement orchestré par ceux qui ne veulent de la monnaie fondante à aucun prix.
Et si ce que fait Mugabe est totalement étranger aux propositions de Gesell, ce serait alors dans l’ésprit des polémiqueurs et des journalistes à leur botte que plus efficace pour décrédibiliser ce qu’il faut surtout empêcher d’être mieux connu!
Car, il est néanmoins sensible qu’il n’y a pas d’arguments rationneles et logiques contre la monnaie fondante (anticrise), d’où des accusations mensongères. Ces fausses accusations seront alors « pseudoacadémiquement à réfutées par ces contradicteurs d’une totale mauvaise foi!
@Shiva
Bien sur… si vous êtes à la SG et que vous fassiez un chèque à un fournisseur au CA, ce dernier va bien créditer le montant au compte de votre fournisseur. Mais les soldes de compensation devront être réglés en monnaie centrale ou dans la monnaie du bénéficiaire
@Shiva
J’écrivais dans un de mes commentaires que si on réfléchit bien tout l’édifice des créationnistes était bâti sur les compensations interbancaires qui s’annulent où presque, de telle sorte que les banques privées émettent leur monnaie scripturale sans l’avoir financé en monnaie centrale.
Ce qui est vrai je pense puisque M1 scripturale est largement supérieur à M0 , et je rajoutais, si elles ne le financent pas elles ont en contre parti une dette sous forme de monnaie scripturale.
Mais voilà, lorsque les emprunteurs ont fini de rembourser, la dette (monnaie scripturale correspondante au crédit) a disparu aussi, avec au final un crédit qui n’a rien coûté ou presque à la banque + l’intérêt.
Il me semble que quelque part dans cette histoire on est les dindons de la farce parce que nous, les travailleurs-emprunteurs, on a vendu notre force de travail pour pouvoir réellement payer notre crédit avec les intérêts.
Trouvez-vous cela scandaleux ? Ou est-ce simplement le prix du risque que prend le banquier à ne pas être remboursé ?
@ johannes finckh
« Si on fait ainsi allusion au Zimbaabwe et que l’on ose même citer Silvio Gesell dans ce contexte, cela est clairement orchestré par ceux qui ne veulent de la monnaie fondante à aucun prix.! »
Du calme, je ne pense pas que Phillipe Barbel (le webmaster de contre info) soit de ce genre là…
Peut-être que c’est une mauvaise ou une bonne idée pour le zimbaabwe (vous êtes certainement mieux placé pour le savoir), mais cela reste une expérience intéressante qui donnera des résultats que vous vous ferez une joie d’interpréter… même si le contexte d’hyperinflation n’est pas celui dont vous rêviez.
Suite à deux billets de Bruno Lemaire, nous avons décider d’ouvrir un réseaux http://transitionmonetaire.ning.com
pour rassembler ceux :
– conscient du dysfonctionnement du système monetaire
– independemment des positions ou des alternatives privilégiées.
Celui-ci pourra servir d’agora francopone pour centraliser le débat et la discussion des différentes alternatives ajourd’hui dispersée sur de multiples blogs.
Nous sommes aujourd’hui une petite vingtaine et n’atttendons que vous pour alimenter le débat.
Rejoignez-nous sur http://transitionmonetaire.ning.com
@ Vadet
j’ai beaucoup apprécié votre commentaire et la façon didactique d’exposer votre argument.
Vous n’êtes pas économiste professionnel mais nombre d’économistes patentés sont incapables d’analyser la monnaie comme le vous le faîtes sous cet angle que vous appelez darwinien mais relève selon moi d’une approche anthropologique.
J »ai tout de même quelques objections de fond que je vous soumets.
L’unité de compte qu’est la monnaie résulte-t-elle seulement de l’autorité de l’intermédiaire du contrat ?
Si je suis bien votre raisonnement vous commençez par opposer la coutume au contrat. La coutume, contrat tacite invite les contractants à partager des bien matériels ou des services selon des règles non écrites et surtout de droit non contraignantes.
A l’inverse la monnaie en tant que contrat lierait le contractant à un autorité dont la promesse est trompeuse car basée sur de l’imaginaire (je traduis).
Nous n’aurions ainsi rien à partager avec les morts, car morts ils n’existent plus.
Première objection : les morts sont-ils si inéxistants que vous le dites. N’ont-il pas pour le moins une présence sociale, en tant que mémoire des familles et de l’humanité ? Ne faudrait-il pas alors analyser nos « transactions » avec les morts, y compris via certains intermédiaires, comme la manifestation du don que les vivants vont à une partie d’eux-mêmes qui ne relève pas entièrement de l’utilité immédiate. Sous cet angle la transaction n’est pas réellement dissymétrique car il s’agit simplement d’échanger une unité de compte contre un bien symbolique dont la valeur, en tant que symbole, excède celle de l’unité de compte.
On peut certes ramener l’ordre symbolique à l’ordre des choses matérielles ce que font d’ailleurs nombre de sociologues. Mais le risque est alors de tomber sur l’écueil utilitariste.
Transposé dans l’ordre des vivants, nos transactions ne peuvent-elles être analysées de la même façon. Lorsque nous opérons des transactions n’y a-t-il pas une part d’imaginaire qui entre en jeu. C’est bien ce que vous dites d’une certaine manière lorsque que vous insistez sur la tromperie que constituerait forcément le contrat occasionné par l’utilisation de la monnaie. Mais pourquoi ne pas accorder une valeur positive au contrat qui donne lieu à une transaction de nature monétaire, au moins pour certains d’entre eux ?
La monnaie en tant que réserve de valeur ne permet-elle pas aussi une forme de partage, mais cette fois un partage qui ne concerne plus seulement des gens de proximité mais aussi des personnes éloignées dans le temps et l’espace ?
Votre modèle du partage coutumier renvoie un peu au modèle autarcique et donc à des sociétés fermées.
Le problème ne réside-t-il pas d’abord dans le partage inégal de l’argent ?
Ne confondez-vous pas le pouvoir conféré par les titres de propriété, les contrats d’une part et l’argent d’autre part ?
Certes l’unité de compte monétaire favorise l’accumulation des richesses et donc le pouvoir de certains.
Mais ce n’est pas l’agent en tant que tel qui me semble problématique, mais la nature des contrats écrits -définis socialement, politiquement – auxquels il me semble abusif d’assimiler l’argent.
Si l’argent était réellement un élément foncièrement dissymétrique, pourquoi beaucoup de gens font-ils des dons en argent ?
je ne dis pas pour autant que tous les aspects de nos vies doivent être monétisées, il me semble même indispensable que certaines choses échappent à l’emprise du monnayable ou du moins, que la où l’argent est utilisable pour un achat, il soit possible de substituer le partage et le don en nature.
Il se trouve que nous vivons dans un système capitaliste où ceux qui produisent gagnent souvent moins que ceux dont la fonction est de faire fructifier un capital qu’il s’agisse des investisseurs ou même des entrepreneurs dans une certaine mesure. Nous assimilons donc facilement la monnaie au profit que l’on peut tirer du travail des autres. Mais il ne me semble pas absurde d’imaginer un système contributif où l’argent circulerait pour honorer des transactions qui n’impliqueraient pas une une emprise sur la vie et le temps d’autrui.
D’un autre coté, un argument tiré de l’histoire des sociétés humaines pourrait vous donner raison, même si je maintiens qu’un système monétaire garde sa pertinence et me semble pour l’heure tout de même plus approprié pour les sociétés complexes et hautement interdépendantes que nous connaissons. Il n’est en effet pas a priori impensable qu’une vie sociale élaborée puisse se constituer sans système monétaire. Les travaux de Brosnilav Malinovsky sur les habitants des îles Trobriand, repris par Karl Polanyi, nous montrent l’exemple de sociétés très élaborées, sur de vastes espaces, maritimes en l’occurrence, où les échanges étaient nombreux sans pourtant qu’il n’y eut de marché ni de monnaie. Réciprocité et distributivité s’encastraient dans un système de relations sociales élaborées : « Dans une telle communauté l’idée de profit est exclue ; il est mal vu de chicaner et de marchander , le don gratuit est loué comme une vertu ; la propension supposée au troc, au paiement en nature et à l’échange ne se manifeste pas. En fait le système économique est une simple fonction de l’organisation sociale ».
Il y a eu plusieurs demandes pour résumer les deux théories en jeu. Voici mon résumé :
Il y a la monnaie1, constituée des pièces et des billets. C’est la Banque Centrale (BC) qui la crée. La théorie A considère qu’il s’agit là de la seule « monnaie », et que les prêts faits par les banques (privées) sont…des prêts, c’est-à-dire des promesses, sous forme de 0 et de 1 dans un ordinateur, de pouvoir obtenir à la demande la somme représentée en monnaie1.
Mais ces promesses sont impossibles à tenir, car elles représentent beaucoup plus (disons 10 fois plus) que la quantité de monnaie1 créée. Cela n’est pas génant tant que la demande de monnaie1 est suffisamment faible, et que les gens s’échangent des promesses. Ces promesses se comportent alors comme de la nouvelle monnaie, disons monnaie2, créée ex-nihilo par les banques. La théorie B considère donc que les banques créent de la monnaie, et que la distinction entre monnaie1 et monnaie2 n’apporte rien.
Mon point de vue est que la théorie B est valable tant que règne la confiance ; confiance dans le fait que ces promesses peuvent effectivement être échangées contre de la monnaie1. Mais en situation de crise, c’est la théorie A qu’il faut adopter : si tout le monde va chercher sa monnaie1 à la banque, la banque saute (comme en 1929).
blackhole dit :
« Il me paraît clair et net qu’il y a création monétaire lors de l’émission du crédit et destruction monétaire lors de son remboursement. Le jeu est donc nul au final … [mais] la situation finale n’est jamais atteinte en situation de régime … [car] il y a toujours un encours et donc toujours de l’argent créé en circulation. »
Voilà cela résume bien une façon de concevoir les choses.
Car il y a 2 systèmes possibles de monnaie : (En dehors de la monnaie-céréales/sel d’une pleinitude totale puisque contenant en elle même une valeur d’usage)
-A- la monnaie pleine qui contient en elle-même sa propre valeur , son gage. (Que ce gage soit sur elle même physiquement -la pièce d’or- , ou en leger différé avec un poil d’incertitude, qu’elle corresponde à une quantité d’or chez un orfèvre ou dans une ‘banque’)
La monnaie coquillage est une monnaie pleine : le coquillage est -même symboliquement- nanti d’une valeur due à sa rareté.
Le fait que cette monnaie soit ‘pleine’ n’est en lui-même guère important, disons qu’il offre une certaine sécurité dans le fait que cette monnaie sera acceptée le plus universellement possible (L’or est de ce point de vue bien supérieur au coquillage très ‘local’)
Mais les 2 points `spécifiques et irréductibles de ce système sont :
-1) La masse monétaire est à priori constante (sauf éléments exogènes : découvertes, guerres)
-2) La monnaie en tant que jeton à été introduite dans le système par un vol initial : celui qui a découvert le coquillage, la mine d’or ou le trésor aura donc prélevé biens et services sur la collectivité sans en offrir une contrepartie : c’est la violence des actes fondateurs …
La monnaie n’a pas à être détruite puisqu’elle n’est pas dette initiale. Sa violence native l’a faite entière . Les sensibles diront que ce n’est guère démocratique mais à ces époques les fondations se faisaient à l’épée et pas au suffrage universel. Et d’ailleurs cette monnaie ne pouvait être détruite puisqu’elle était en quantité fixe et finie, physiquement.
Monnaie sans contrepartie, doublement pleine.
Dans ce système la monnaie tourne en permanence en suivant le sens inverse de la joyeuse ronde des biens et services qui doivent s’échanger pour vivre. Et ceci de manière impécable !
En effet, malgré le vol initial fondateur lors de son introduction, ensuite cette monnaie est d’une sécurité totale car elle offre la caractéristique de n’être pas reproductible ! C’est à dire qu’aucune institution humaine n’a de prise sur elle pour en tirer bénéfice contre les autres : la règle fondamentale que celui qui profite d’un bien ou service de la société doit offrir la même contrepartie en travail est respectée.
Pour mener tout projet d’envergure il faut donc courir après les surplus d’ Etienne , André ou Jacques qui ont épargné avec plus ou moins de privations : le crédit est financé par une épargne réelle. Le principe de conservation des quantités fonctionne à merveille ici.
Bon il y a bien quelques entorses, sinon l’histoire serait triste, n’avancerait pas et ne nous aurait pas laissé de beaux monuments et d’épiques batailles : la contrainte , la violence, l’exploitation sont bien des formes de crédit qu’on ne remboursaient jamais, sinon par le sang. Mais je m’égare.(Lire le génial mais irrémédiablement obscur passage de Vadet)
-B- La monnaie « conceptuelle ».
Dans ce système, la monnaie est une convention. Un ticket. Un jeton. Elle sert le temps de l’échange. Nul besoin de la rattacher à une quantité d’or , de gage, pour la sécuriser.
La question initiale devient alors comment comment introduire le jeton dans le circuit pour rendre les échanges possibles , en respectant la règle essentielle que personne ne doit tirer un quelqconque bénéfice contre les autres. Ni en cours d’utilisation, ni au moment de l’introduction du jeton-monnaie.
C’est le principe de l’argent-dette qui est une terminologie un peu foireuse puisqu’il est en même temps un argent-droit , suivant le côté d’où on le regarde. L’argent est d’abord un droit, puis une dette en ce sens que celui qui a pris (un bien ou service) doit également donner (un bien ou service).
Donc pour initier la ronde, il faut que quelqu’un aille emprunter en faisant un crédit. Par ce geste il introduit les jetons dans le circuit. Sauf qu’il lui faudra rembourser ce crédit. Démocratique non ? C’est un peu comme si l’on avait forcer l’inventeur du coquillage trouvé à marée basse ou de l’ heureux chercheur d’or, à travailler pour la collectivité avant de mériter de l’utiliser !
Cette monnaie-dette sera donc fatalement détruite. Dans son intégralité. Mais la somme de ces emprunts-destructions donne un encours permanent de masse monétaire.
Bon là je commence à divaguer …
Cet encours global correspondant à une dette de la société envers le secteur bancaire (En fait de la société envers elle-même) , est bien déposé , entre les transactions économiques qu’il permet, et avant qu’il ne soit détruit par remboursement, quelque part où il devient épargne.
Epargne que l’on reprête … selon la sacro-sainte loi bien humaine que l’argent ne doit pas dormir … mais ‘travailler’ … pour rapporter.
Et même si je ne le reprête pas de mon propre chef, la banque qui gère mon dépot à vue se charge bien de la faire à ma place, tout en m’offrant l’illusion réelle d’une liquidité parfaite. Il n’y a que mon portefeuille qui soit vraiment stérile.
Et encore qui vous dit que la nuit de petits gnomes ne viennent pas prendre votre monnaie fidiciaire afin de faire du crédit sur la bourse de Tokyo , pour la redéposer discrètement avant votre réveil ?
Au bout d’un certain temps de concommitence des phénomènes , on ne sait plus qui fait quoi. La permanence d’un encours, l’existence d’une épargne dérivée qui finance effectivement un crédit dérivé, nous fait mentalement basculer dans l’ancien système de la monnaie doublement pleine où le ex-nihilo n’existait pas (sauf de façon exogène et hasardeuse), et où le crédit ne pouvait être qu’un résidu , qu’un tributaire d’une épargne préalablement constituée.
Nous avons de la peine à concevoir que l’épargne puisse en quelque sorte se constituer après coup et puisque (semble-t-il , je l’ai lu chez Paul), la masse des dépots serait du même ordre de gradeur que les crédits bancaire accordés à l’economie, nous avons l’impression que l’épargne a financé le crédit.
Ceci étant, dans notre système , le principe de la conservation des quantités s’applique également strictement. Magique.
Sauf que c’est le crédit qui mène la danse. Et détermine les quantités. Même si, effectivement il est ‘tenu’ et ‘bordé’ par des contraintes.
Pour finir sur ce coup là, je dirais que cette état de chose où le crédit règle les niveaux, n’est pas une bonne chose à l’usage puisque cela mène à une distortion intenable entre la quantité de monnaie et sa valeur théorique, et la quantité de biens et services réels à echanger, d’une part et d’autre part cela mène à une inflation déraisonnable d’épargne à constituer après coup (Promesses à payer irréalisables) .
Il faut donc revenir effectivement à un système de crédit bridé. Et arrêter de tripoter perpétuellement la monnaie … ? Mais comment trouver un principe dynamique et incontournable dans le temps ? L’idée d’Allais de revenir à de l’épargne vraie , même s’il ne s’agit pas de revenir à une conception de la monnaie pleine , va nous faire regresser vers un système un peu archaïque tout de même.
Voilà Paul, sinon j’ai un peu ramé pour sauver votre ‘Principe’. Il suffisait de lui remettre les pieds dans le bon sens. Mais après coup cela me parait un peu trop simple et je ne suis pas bien sûr que cela vous satisfasse.
@ Opossum
Je n’ai pas l’impression que vous ayez ramé. Au contraire : cela coulait de source. Et pourquoi en serait-il allé autrement, vous expliquiez les choses comme elles sont.
@oppossum
Oui, vous dites bien les choses!
J’apporte ceci en complément et qui va dans le même sens:
Au moment où l’emprunteur achète un bien avec un crédit, il consomme bien un bien réel.
Cela implique que ce bien réel a été fabriqué et financé préalablement.
Par qui déjà?
Par son fabriquant qui a ainsi produit plus de biens qu’il ne consommait lui-même puisqu’il a pu vendre ce bien au consommateur qui a emprunté de l’argent pour acheter ce bien.
Mais celui qui a emprunté l’a emprunté à la banque, disons-nous.
La banque, à son tour, prête et reçoit aussi des dépôts du même montant.
Si elle ne faisait « que » prêter, on ne voit pas pourquoi quiconque ramènerait de l’argent à la banque, car, selon les « créationnistes », la banque créerait « ex nihilo »! Les créationnistes ajoutent dans le même souffle « selon des règles prudentielles et quelques autres obligations »!
Du coup, le « ex nihilo » retourne au « nihilo » d’où il est venu et devient des conditions et obligations matérielles bien matérielles. En clair, les « créationnistes » réduisent à néant leur prore (création) démonstration!
Ceci me rassure, car ils ne croyent pas réellement à la magie qu’ils ont fait surgir, ils agissent un peu comme les illusionnistes de cirque! Ce ne serait guère grave, mais on pourrait supprimer cinq années d’études illusoires de sciences éco à la fac, car les étudiants doivent être indoctrinés pendant cinq ans au moins pour finir par apprendre à répéter ce qu’il faut dire pour passer l’examen. Pour retournenr ensuite au néant de leur ignorance de ce que la fac ne leur a pas enseigné!
Plus avant, et pour revenir au bien consommé par l’emprunteur du début, cette situation implique aussi que le prêteur lui a donc, en clair, achété ce que l’emprunteur voulait consommer.
Pour acheter, le bien existait réellement, on ne sort pas de là.
Par conséquent, l’acheteur à crédit ne constitue en aucune façon une demande supplémentaire au regard de la demande solvable disponible ou demande effective, car, et je me répète, il n’achèe qu’à la place du prêteur (épargnant).
Au niveau de la production marchande, la quantité produite se trouve en face d’une quantité de monnaie donnée à tout moment! Et cette quantité de monnaie ne sera pas augmenté même d’un centime par le crédit!
On dit que « les américains vivent à crédit »!
c’est vrai sans doute au sens de leur déficit commercial qui fait que les chinois travaillent, nombreux, pour les rendre obèses!
Si nous prenons USA+Chine, cela veut dire que les chinois consomment en moins ce que les américains consomment en plus.
Reste une dette américaine et une créance chinoise.
Il reste, comme le fait sentir Oppossum très justement que la seule monnaie qui initie le système et qui y reste toujours eficace est bien la monnaie de la dotation initiale issue d’un acte de création (or, coquillages dans son exemple).
Vrai pour l’Allemagne en 1948 où chaque citoyen a reçu 40 DM le 20juin1948, et puis 60 DM un peu plus tard pou initier la machine.
Pour fin juin, les premiers salaires ont été versés, car les entreprises ont reçu en don les sommes qui fallait.
Vrai encore pour l’euro où les nouveaux billets ont tout simplement été échangés contre les francs, les lires, etc.
C’est ainsi que cette bonne vieille monnaie centrale reste bien la clé de voûte du système quoi qu’en disent les illusionnistes du crédit!
Et, en cas de crise systémique comme maintenant, le drame est bien là:
Les créanciers veulent toucher ces billets-là pour pouvoir les mettre à l’abri! Et c’est bien ce qu’il font!
En faisant cela, on retire la clé de voûte de l’édifice qui … papatras …
Sauf que les banques centrales tentent de boucher ce trou avec de la nouvelle monnaie centrale, mais nous voyons bien à quel point il est délicat de remplacer une cléf de voûte d’un édifice et quels sont les étayages nécessaires!
Si nous avions la monnaie anticrise (fondante), personne ne s’aviserait à la mettre à l’abri, l’édifice ne serait pas menacé, amais, d’aucune crise systémique, et ce même quand les banques, auraient prêté imprudemment!
Les imprudences seraient alors justement sanctionnées par le marché sans qu’il y ait l’odieuse menace systémique qui extorque ainsi à tous ce que les prêteurs ont engagés trop à la légère!
Au fur et à mesure que je répète toujours ce même message (c’est comme parler à son prychanlyste!), j’avance sensiblement!
Je réalise ainsi que l’introduction dde la monnaie anticrise aurait pour effet de réaliser l’idéal de Fisher et de sa 100%money!
Nous aurions instantanément un découplage entre le monde du crédit et le monde de la monnaie circulante, tout simplement parce que LA FUITE DANS LA MONNAIE LIQUIDIE COMME VALEUR REFUGE ULTIME sera devenue impossible!
La billet de banque:
Le « trou noir » de léconomie c’est cela!
Le « paradis fiscal ultime » c’est encore cela!
Pour « excuser » un peu les banques: elles ont ansi prêté et autant parce que les dépôts des épargnants étaient très élevés. Comme exposé plus haut, les épargnants n’achètent pas tout ce qu’il pourraient acheter, et ils ont besoin d’emprunteurs qui achètent à leur place!
D’où les systèmes des prêts, y compris à des gens incapables de rembourser et, à la fin, le « credit crunch »!
à+, jf
j’ai beau me relire avant d’envoyer, il m’échappe toujours quelques fautes de frappe, je m’en excuse,
jf
Merci Oppossùum,
ce commentaire est passionnant.
Il aide à imaginer une alternative.
Étienne.
@johannes fikckh
non seulement tu fais des foootes, mais en plus tu t’excuses tout seul au lieu de demander pardon !!! 😉 [je taquine]