L’actualité de la crise : L’acte II, par François Leclerc

Billet invité.

L’ACTE II DE LA CRISE

Une semaine sans contact ou presque avec l’actualité de la crise et que découvre-t-on au retour de cette abstinence forcée ? Sans surprise, tous les signes d’un approfondissement de la crise économique, alors qu’aucune mesure décisive n’est toujours pas prises au plan financier. Rien n’est réglé, tout empire, aucune véritable leçon n’est tirée. Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, les deux principaux foyers de celle-ci. C’était déjà acquis, cela reste inchangé.

Pire, il commence à se dire qu’un deuxième épisode de la crise financière pourrait prochainement intervenir, qui toucherait cette fois-ci plus fortement l’Europe, alors qu’en Espagne, en Grande-Bretagne et même en RFA l’économie se délite pans par pans et que la récession s’amplifie. « C’est une pluie de désherbant qui s’est abattue sur les germes de la reprise », a déclaré à l’AFP de Londres, Manoj Ladwa, courtier chez ETX Capital, après une flambée boursière sans lendemain. Et, pendant ce temps-là, les politiques continuent de se raccrocher aux faibles signaux avant-coureurs des lueurs d’une possible et prochaine éclaircie, dépassant les sommets du ridicule et frisant bientôt ceux du pathétique. Ne voulant reconnaître que les nouvelles leur permettant de justifier leurs atermoiements, ignorant les autres, car elles leur commanderaient d’accomplir des actes qu’ils ne veulent pas assumer.

La situation du gouvernement allemand, qui ne parvient pas même à faire décoller son offre de rachat des actions de la banque HRE, les actionnaires lui tournant le dos, est significative d’une situation aberrante. Il faudra sans doute en venir au final à leur expropriation, après avoir tout essayé, mais que de temps perdu ! Quand au dossier des « bad banks » allemandes, il est finalement revenu à la surface, dans l’attente de la mise au point d’un montage qui a été promis pour avant les prochaines élections législatives, en septembre prochain. Cela donne le temps de réfléchir.

Il y a maintenant une semaine, le ministre Irlandais des Finances Brian Lenihan a pour sa part tranché dans le vif et annoncé la création d’une « National Asset Management Agency » (NAMA), une structure chargée de racheter avec une décote « appropriée » les actifs douteux des banques et disposant d’un budget maximum de 90 milliards d’euros. Un groupe de vingt économistes a aussitôt publié dans l’Irish Times une déclaration critiquant vertement cette initiative, en raison de son coût excessif, pour préconiser une nationalisation temporaire de l’ensemble du secteur financier. Voilà bien ce que craignent les gouvernements et ce qui les paralysent, pris entre les intérêts des actionnaires des banques, qu’ils respectent, et l’opinion publique, qu’ils redoutent.

Nous sommes désormais de plain-pied dans l’acte II de la crise. Après la crise financière et économique, puis la crise sociale montante, dont nous ne connaissons encore que le tout début, nous voici dans l’attente de leurs conséquences politiques. Elles vont s’affirmer au fur et à mesure que va se révéler dans toute son étendue une terrible vérité : ceux qui auraient les moyens de débloquer la situation s’y refusent absolument, financiers et politiques confondus, prolongeant la crise et ses conséquences désastreuses, sans qu’une sortie de celle-ci soit devenue envisageable, en dépit de pronostics de moins en moins crédibles. La crise ne fait pas que simplement s’installer, elle va devenir de plus en plus socialement intenable, au rythme où la situation économique se détériore.

Un G7 suivi d’un G20 des ministres des finances se tiendra ce week-end, dont il est déjà annoncé qu’il ne faut rien en attendre de nouveau. Alors que le prochain G8, en Italie, est annoncé par Silvio Berlusconi, président du conseil Italien, comme pouvant se tenir sur les lieux-mêmes de la dernière catastrophe en Aquila, confirmant par là-même que ces réunions ne sont que des opérations de communication. Au mieux, les ministres entérineront les mesures décidées par les chefs d’Etats, dont l’application lambine. Toujours cette même croyance dans la magie des mots et la vertu du verbe chez les hommes politiques, qui feignent de croire qu’il suffit de dire pour faire. Ils discuteront aussi de leurs petites affaires, mais le communiqué final n’en fera pas état. En guise de prélude à cette réunion, Timothy Geithner, secrétaire au Trésor n’a pas craint d’écrire dans une tribune publiée par le Financial Times : « ces dernières semaines, il y a eu quelques signes encourageants montrant que la crise économique mondiale pourrait être en train de s’affaiblir. Les conditions sur certains marchés financiers se sont améliorées et la chute du commerce mondial est peut-être en voie de s’atténuer ». Navrant.

Mais il y a une autre échéance qui s’annonce, après avoir été tant retardée, celle de la publication des résultats des stress tests des principales banques américaines. The Economist de vendredi dernier titrait son article à leur propos : « test des nerfs », donnant à ceux-ci leur seule et vraie signification. L’absurdité de la situation voulant que, après tant de spéculations à leur égard, personne ne croira en leurs résultats (sauf s’ils étaient finalement exécrables, contre toute attente) et que, pourtant, « les marchés » du monde entier, non seulement américains mais aussi européens et asiatiques, sont suspendus à cet oracle, aux dires des commentateurs boursiers.

Sans attendre, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a déclaré le 21 avril dernier que « la majorité des banques aidées par l’Etat disposaient de plus de capital que ce dont elles avaient besoin ». Sous le sceau du secret, ces dernières devraient d’ailleurs être informées ce vendredi de leurs résultats. Pour leur donner le temps d’en discuter avant la publication officielle annoncée pour le 4 mai prochain ? Selon d’autres informations, publiées par le New York Times, les conseillers économiques de Barack Obama envisageraient de renflouer certaines banques sans apport de fonds publics, en convertissant en actions les prêts déjà consentis. L’Etat américain deviendrait ainsi un actionnaire clé de certaines banques, et cette opération lui permettrait de renforcer les fonds propres des banques sans devoir redemander au Congrès de crédits supplémentaires.

Le mot de la fin de cette histoire incroyable revient provisoirement à Robert Gibbs, porte-parole de la présidence, qui a déclaré il y a une quinzaine de jours, lors de l’un de ses points de presse quotidien : « Le secrétaire et le département du Trésor reconnaissent depuis longtemps que la transparence est importante pour les contribuables, pour les banques, et pour la stabilité du système financier en général », ajoutant, pour enfoncer le clou, « et je crois que c’est ce que vous verrez ». Dans une dépêche datée du 18 avril, l’agence Bloomberg se délectait depuis des bagarres feutrées entre le Trésor et les organismes régulateurs à propos de l’étendue des informations qui seraient rendues publiques à l’occasion de la publication des résultats des tests, ces derniers affectant d’être effrayés par les audaces pourtant bien limitées du premier. Tout ce monde bruissant de spéculations contradictoires sur les effets possibles de telle ou telle information dans un univers où règne habituellement la loi du silence. Beaucoup de silence pour rien, en définitive.

Seuls ou presque, dans ce bal masqué, le FMI et son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, continuent contre vents et marées d’expliquer sans mâcher leurs mots qu’aucune relance ne pourra intervenir tant que les bilans des banques n’auront pas été nettoyés. Les estimations chiffrées monstrueuses de ce qu’il reste à faire, le montant des dépréciations à venir, augurent d’un nouvel approfondissement de la crise financière, de la poursuite du gel du crédit, avec ses conséquences économiques de plus en plus désastreuses au fur et à mesure qu’il dure. « Là où le FMI demande des efforts considérables c’est dans le nettoyage du secteur bancaire, pour que le crédit circule de nouveau, pour que les entreprises aient les crédits pour investir, que les particuliers aient un crédit pour acheter un logement », a déclaré le 23 avril Dominique Strauss-Kahn à Washington. « Or aujourd’hui cela ne fonctionne toujours pas. On met des tas de milliards en haut, et ils n’arrivent pas en bas (…) Et pourquoi? Parce qu’entre les deux, les canaux de circulation restent gelés, et ils sont gelés à cause des fameux actifs toxiques qu’il faut nettoyer ».

Aux USA, la crise du marché des cartes de crédit atteint les particuliers de plein fouet, alors que les émetteurs de celles-ci durcissent leurs conditions, augmentant le taux de défaut au prétexte d’y faire face, au risque de multiplier des situations insoutenables pour de très nombreux particuliers touchés par la crise et le chômage. Barack Obama annonce bien des mesures, mais elles ne vont pas à l’essentiel. Il apparaît avoir les mains aussi liées dans ce domaine que dans d’autres, dès lors qu’il s’agit des intérêts des institutions financières. « Nous voulons préserver le marché des cartes de crédit, mais nous voulons le faire en éliminant certains des abus et des problèmes que les gens connaissent bien », a-t-il dit en recevant les responsables des sociétés de cartes de crédit. Il a énoncé à cette occasion les grands principes d’une prochaine réforme d’envergure, puisqu’au terme de celle-ci tous les formulaires des sociétés de cartes de crédit devront être rédigés dans un langage compréhensible. C’est ce qui s’appelle prendre les problèmes à bras le corps.

Une déclaration du 17 avril dernier de Ben Bernanke, président de la Fed, éclaire particulièrement les intentions officielles, dès lors qu’il s’agit de « l’industrie financière ». Il a en effet déclaré, lors d’une conférence à Washington: « Il ne faut pas tenter d’imposer des restrictions aux fournisseurs de crédit tellement lourdes qu’elles empêchent le développement de nouveaux produits et services à l’avenir (…) Je ne pense pas que quiconque veuille revenir aux années 1970. L’innovation financière a amélioré l’accès au crédit, réduit les coûts, et augmenté le choix ». Il a également considéré qu’« il serait mal avisé d’essayer d’arrêter l’innovation financière », revenant sur les progrès considérables faits depuis une quarantaine d’années. « Tous ces développements ont eu leurs aspects positifs, y compris pour les publics défavorisés », a-t-il souligné, reconnaissant tout de même qu’« il semble clair que la difficulté à gérer l’innovation lors de la période menant à la crise a été sous-estimée, et pas seulement dans le cas du prêt aux consommateurs ».

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45 réponses à “L’actualité de la crise : L’acte II, par François Leclerc”

  1. Avatar de c
    c

    plus ca sera pire
    mieux se sera

  2. Avatar de johannes finckh

    la seule réponse qui changerait la donne:
    l’émission d’une monnaie anticrise (fondante) par la FED par exemple!

  3. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    « L’Actualité de la crise: L’acte II, par françois Leclerc

    On peut rajouter: Ou l’art de naviguer dans la bouteille à l’encre…

    En effet, cet article du quotidien économique Les Échos du 23 avril 2009 sur le livre du cerle Turgot, « Repenser la planète finance » (ce titre a déjà quelque chose de « remâché ») élaboré par quatre « très grands pontes » de l’économie et de la finance: Olivier Pastré, Pierre-Noël Giraud, Nicolas Bouzou et Jacque-Henri David.
    Je connais Pierre-Noël Giraud par son livre: « L’inégalité du Monde » (éd. Gallimard col. folio/actuel, 1996) Très bien vu à partir de 1996 (jusque en 2006-2007…) et aussi Jacques-Henri David, par son livre: « La Monnaie et la Politique monétaire » (éd. Économica, 1984) une référence sur les mécanismes monétaire, inclue la création monétaire, c’est un financier des « très hauts cercles du pouvoir », actuellement pdg de Deutche-bank-France, matheux, polytechnicien, il est celui qui a introduit les mathématiques dans les salles de « traders ». Ainsi nos brillants jeunes matheux, au lieu de travailler pour leur pays à la recherche et l’élaboration de nouvelles énergies plus saines, d’une nouvelle énergétique sans nuire à l’environnement, courraient après des salaires astronomiques à Londres pour se mettre au service de la « City » et fourbir ce système financier et boursier frelaté, truffé et bouffi de vermine, vérolé jusqu’à la moelle. Quelles attitudes tristissimes et dépravées! pour, à terme, du toc, des baudruches et des fanfreluches conduisant des continents entiers tout droit à la ruine par ces « grosses têtes » complètement azimutées! C’est la décadence assurée…

    Voici un extrait de ce docte article « assombrissant » où ces « pontes » absorbés et manches retroussées sur leurs appareils qu’ils s’emploient à faire redémarrer, ne voient pas que leur esquif, en pleine tempête, dérive déjà sur les hauts fonds bourrés d’écueils…

    (….)
    Le système financier ne change pas

    Jacques-Henri David remarque que les marchés restent très actifs. Ce qui a disparu, ce sont les produits sophistiqués. Certes, on a fait un peu de réintermédiation bancaire, mais le ressort des marchés est toujours là. Fondamentalement, le mode d’organisation de l’intermédiation financière n’a pas de raison d’être bouleversé. Les marchés font preuve de résilience. Ce qui répond en partie à une des questions précédemment posées : on n’assiste pas à un vrai changement de système financier.

    Dans cette perspective, comment se comporteront les actions ? Comment reviendra-t-on à cette inflation par les actifs, donc à la hausse des cours. Olivier Pastré constate qu’on est en train de reconstituer l’excès de liquidité. Ce qui empêche encore les mini-rally boursiers de prendre des proportions trop grandes, c’est l’aversion au risque. Pour Jacques-Henri David, joue aussi l’attitude des organismes internationaux, qui envoient des signaux très contradictoires. D’une part, ils mettent en garde contre l’existence de milliards de dollars d’actifs toxiques qui seraient encore à traiter. D’autre part, ils annoncent la reprise en 2010. Jusque-là, on a peu parlé de l’immobilier. Pour Nicolas Bouzou, la purge de l’immobilier est encore devant nous. On va avoir une baisse forte, mais elle sera suivie d’un rebond très fort, dans la logique de ce qui a été dit précédemment. Il y a un excès de liquidité – « Pour le moment, il est stocké », dit Jacques-Henri David – il va aller quelque part, mais il est difficile de savoir où et quand.

    La valeur des obligations dépend, elle, de celle des taux longs. Risquent-ils de remonter beaucoup sous l’influence de l’endettement et donc des énormes besoins de financement des Etats ? La remontée des taux longs pointe déjà, mais devrait rester limitée. Ce n’est pas un « vrai sujet » pour les participants. Pour les grands pays, elle devrait rester modérée et, si d’autres pays ont des problèmes, le FMI viendra à leur secours. « Donc on n’est pas en train de changer de système. » Pierre-Noël Giraud souligne le consensus qui semble se dégager. Les obstacles à l’inflation du prix des biens et services restent en place. En revanche, on verra revenir comme dans les années 1980 l’inflation par le prix des actifs réels. Mais alors, comment faire payer les baby-boomers s’il n’y a pas de hausse forte des prix ? « Peut-être qu’on n’y arrivera pas », conclut Giraud, baby-boomer lui-même, en forme de boutade.

    http://www.lesechos.fr/info/analyses/4856847-c-est-pour-quand-le-retour-de-l-inflation-.htm

  4. Avatar de leduc
    leduc

    Comme disait Tony « dents de plomb » dans l’excellent film Snatch : « il ne faut jamais sous estimer le caractère prévisible de la bêtise humaine ».
    Ne croyez pas qu’ils ne sont pas assez stupide, ignorant pour faire les mauvais choix, ils le feront !! Ou bien leur inaction contribuera à ce que les choses se fassent mal.
    Il fut un temps en 2005-2006 quelques personnes se sont élevées courageusement contre ce qui allait se passer. On s’est moqué de ces personnes, et on sait ce qui est arrivé depuis.
    Maintenant les choses recommencent, on ne peut pas dire qu’on n’a pas été prévenu et qu’on ne savait pas cette fois, aucun élément de surprise. Cette fois ce ne sont pas une poignée de personnes qui dénoncent le système, au contraire je dirais que parmi les experts et personnes autorisée il y aurait presque une majorité qui dénoncent ce qui est en train de se passer, ce qui va arriver.
    Pourtant les décideurs commettent les mêmes idioties qu’auparavant.
    Je crois que là décidément, il n’y a même plus besoin d’être un tantinet parano ou complotiste pour subodorer qu’il y a quelque chose de vraiment pas clair et louche dans tout ce qui se passe actuellement…….

  5. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    « Très prudent » vis à vis des chiffres du FMI, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a déclaré au sortir de la réunion du G7 de Washington : « Il y a des problèmes de méthodologie dont nous devons discuter avec le FMI (…) Je ne suis pas en train de les critiquer, je dis seulement que nous devons évoquer certains points avec eux ».

    Voilà qui nous informe sur ce qui semble avoir été le sujet principal de discussion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales lors de cette réunion: « comment faire taire ces alarmistes du FMI ? ».

    Christine Lagarde, ministre Française de l’économie, a pour sa part rajouté comme commentaire dans sa langue inimitable: « on relativise de manière significative » ces chiffres, expliquant qu’ils résultent de « problèmes de coordination au niveau comptable » entre européens et américains. Sans pour autant donner sa propre estimation du trou qui va devoir être comblé dans les bilans des banques européennes.

    Le FMI a dernièrement estimé que celles-ci devront rassembler 600 milliards de dollars de capitaux nouveaux d’ici à fin 2010.

  6. Avatar de JJJ
    JJJ

    Le contexte remet en mémoire la définition que C.V. Gheorghiu donnait de La Vingt-cinquième heure : « celle qui vient après la dernière heure, où même la venue d’un messie ne changerait rien, parce qu’une société technocratisée ne peut créer de l’esprit, et est par conséquent livrée aux monstres ». Il faisait référence à la société communiste, bien sûr, mais, mutatis mutandis, il pourrait écrire la même chose aujourd’hui.

  7. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Rumbo

    Nous sommes tous réfractaires au changement, surtout si les bouleversements attendus remettent en cause notre confort sous l’ancien paradigme. Un système qui garantit ma prospérité ne peut pas être foncièrement mauvais, non ? Je préfère donc « croire » qu’il surmontera ses embarras, jusqu’au moment où il deviendra évident que ce n’est pas possible. Nos « autorités » (ou « experts ») sont dans ce cas, et il faut admettre que le potentiel intellectuel de nombreuses d’entre elles ne dépasse pas le niveau de la ceinture…

  8. Avatar de fincaparaiso
    fincaparaiso

    bonjour françois leclerc,
    vous écrivez: »nous voici dans l’attente de leurs conséquences politiques »,pourriez vous svp expliciter votre pensée sachant que la détermination de la coalition (financiers- politiques) utilise sans vergogne les rouages du système démocratique pour imposer le statu quo.merci

  9. Avatar de thomas

    Ce que vous citez de Bernanke est déprimant. Il n’a pas le moindre commencement de doute.

    Il faudra donc que cette génération d’homme disparaisse, d’une façon ou d’une autre, pour espérer une quelconque évolution.

    Merci de partager si bien votre vision des évènements en cours.

  10. Avatar de CLIMENS AIME

    Sortie de crise impossible.
    La crise générale est « verrouillée » dans le secteur de l’économie « physique ». La résolution
    De la crise financière ne peut pas actuellement déboucher sur la croissance économique.
    Les engins de chantier utilisés dans le cadre de la reprise par les grands travaux fonctionnent au pétrole. Ce qui a marché dans les années 30 aux USA n’est plus disponible en 2009 à cause du pic pétrolier et du taux meurtrier de CO2 dans l’atmosphère. Au moment ou la reprise de la croissance du volume de la circulation des marchandises nécessite un surplus d’énergie, celle ci se raréfie et ne peut plus être utilisée dans sa forme fossile.
    Aucun engin de chantier actuel n’est prévu pour fonctionner à l’électricité. Aucune chaîne de montage ne produit de tels appareils. Aucun bureau d’étude ne l’envisage. Nous sommes nus devant ce défi.
    Autre exemple : la voiture électrique est redoutée car elle ne produit pas de TIPP et ne produit pas de « produits dérivés » sous forme d’usure comme pour la voiture à pétrole. La voiture électrique « ne sortira pas » car elle impose une contraction du budget de l’état et une « mini récession » chez les sous traitants automobiles.

  11. Avatar de Patrik
    Patrik

    D’autant que les réserves connues de lithium ne peuvent permettre, au maximum théorique, de ne fabriquer des batteries pour 147 millions de voitures électriques…
    Soyons clairs, il n’y aura pas de sortie de crise, et le pétrole actuellement assez bas remontra très vite si jamais un frémissement d’un activité industrielle venait. Il serait peut être temps d’envisager une autre façon de vivre, de penser.

  12. Avatar de Mika
    Mika

    Si Berlusconi veut mettre le G8 à Aquila, c’est également pour « couper les ailes » aux manifestations altermondialistes qui auront plus de scrupules à s’exprimer sur les lieux d’une catastophe humanitaire. C’est également pour apporter de la confusion entre une catastrophe naturelle et la crise économique que l’on veut nous faire percevoir comme quelque chose de « naturel et d’inévitable », sans responsable, ni coupable…

  13. Avatar de clemence Daerdenne
    clemence Daerdenne

    @ JJJ a dit :
    25 avril 2009 à 06:57

    « Nous sommes tous réfractaires au changement, surtout si les bouleversements attendus remettent en cause notre confort sous l’ancien paradigme. Un système qui garantit ma prospérité ne peut pas être foncièrement mauvais, non ? Je préfère donc “croire” qu’il surmontera ses embarras, jusqu’au moment où il deviendra évident que ce n’est pas possible. Nos “autorités” (ou “experts”) sont dans ce cas …/… »

    OUi, l’etre humain est ainsi fait. Il est regit par le « principe de plaisir » : je ne change que si j’en ai un gain en benefices secondaires. je ne change que si cela devient plus profitable pour moi que de rester statique.

    Je crains que la necessité d’un changement de paradigme dans l’organisation globale de nos societes qui se revele avec cette crise ne se fasse dans la douleur, dans beaucoup de douleur.

    Tout ceux qui ont interet à ce que rien ne change, (nous en faisons tous partie peu ou prou, quoiqu’on en dise)feront tout leur possible pour tout remettre en l’etat à l’identique, pour rembobiner le film et repartir comme en 40.
    Oui je crains que nos individualismes sur fond d’immaturité du collectif (l’un nourissant l’autre) nous fasse passer une fois encore par la case « désastre » pour accepter le changement et la necessaire refondation d’un systéme totalement obsolete.

    J’espére de toutes mes forces me tromper.

  14. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ fincaparaiso

    Vous vous doutez que je n’ai pas de vision construite de ces conséquences politiques, que je pressens seulement, car elles vont se révéler nécessaires en réponse à la crise économique et sociale prolongée qui s’annonce. Elles interviennent souvent avec retard et n’empruntent pas nécessairement des chemins balisés. Dans certains pays occidentaux, des processus électoraux vont prochainement les exprimer, à leur manière parfois déconcertante. Je pense particulièrement à la RFA et à la Grande-Bretagne. Dans d’autres, c’est déjà fait, on en observe le résultat contrasté (aux USA). Dans d’autres encore, ce sont des mouvements sociaux, dans toute leur diversité, qui vont imprimer leur marque. Tout cela est incertain, porteur de bien des issues.

    Il est peu probable que de grands bouleversements politiques surgissent, il est plus vraisemblable que l’on va assister à une évolution sécuritaire et autoritaire de nos sociétés, le rempart des faibles qui sont au pouvoir. Tout du moins tant que ne s’affirmera pas avec assez de force l’exigence d’une autre société, intégrant d’autres fonctionnements économiques et sociaux.

    De mon point de vue, nous sommes hélas confrontés à un manque de relais politique, lui-même conséquence d’une grande faiblesse programmatique. Nous restons largement pris au piège d’un paradigme en crise, d’un cercle de la fausse raison. Comment cristalliser les aspirations qui se font jour, et qui ne sont pas uniquement l’expression d’un rejet ?

  15. Avatar de antoine
    antoine

    @Johannes

    Je crois quec’est toi qui a donné une fois sur le blog un lien pour s’inscrire à une espèce de collectif sur la monnaie fondante. Si tu pouvais me (nous) le redonner s’il te plait ce serait bien.

    Quelles seraient les conséquences pour la finance et ses bénéfices du sytème adopté par le Burkina? Une fonte des espérances de gains?
    Si jamais une monnaie fondante s’installe pendant la crise, et que le modèle fonctionne bien, il ne restera aux citoyens qu’à forcer politiquement le maintien ad vitam eternam du système. La mesure d’urgence pourrait devenir permanente. Les banquiers le savent. La contagion de ce nouveau système à l’Europe communautaire pourrait avoir un effet dévastateur sur la défense de leurs intérêts.

  16. Avatar de Jean-Pierre
    Jean-Pierre

    Etrange, non ? Les différents plans concoctés par les gouvernements conduisent à la chute des Bourses lors de leur présentation. Ces mêmes plans rassemblés lors du G-20 engendrent à une euphorie boursière. Où est la logique ?

    Puis, les mirobolants résultats bancaires, le seul secteur a apparamment tiré profit de cette crise. Il est vrai qu’aujourd’hui ces banqueirs peuvent estimer leurs avoirs et leurs positions spéculatives « at fair price », à prix équitable. Mais quelle est la valeur d’une position ou d’un avoir non monnayable ?

    Ensuite, le test de détresse. Si on raisonne un tant soit peu terre à terre, on sait qu’aucune banque ne peut le passer. Leurs engagements représentent un multiple de leur capital. Même après magouille comptable. Mais peut-on diffuser un résultat totalement négatif ? On lance un ballon d’essai (la fameuse fuite d’Hal Turner). Catastrophe, les Bourses chutent horriblement. Donc, il faut embellir ou, à tout le moins, édulcorer les résultats. On s’active à cet effet.

    Enfin le FMI. Le rappeler à l’ordre ? Mais non, il joue son rôle. Il vient de se voir allouer le triplement de son capital. On sait que le système bancaire est insovable. Or, toutes les résolutions visent à faire endosser le redressement par états qui s’endetteront à cet effet. Le FMI doit leur démontrer maintenant qu’ils ne seront jamais en mesure de financer la chose seuls et devront faire appel au Fonds. La méthodologie diffère sans doute, mais le but reste complémentaire.

    Maintenant, attendons le jour où il faudra effectvievement internvenir en masse et ces chers messieurs-dames nous affirmeront que tout est en place, qu’il n’y a pas lieu de se faire du mouron.

    Néanmoins, je ne vois toujours pas comment ils parviendront à résorber plus de 600.000.000.000.000 de dollars de cette manière (chiffres de la BRI).

  17. Avatar de JeanLuc
    JeanLuc

    @Jean-Pierre

    Le BRI parle de 600 000 milliard $ !?! Est-ce que tu peux nous dire dans quelle publication histoire de regarder de quels types de produits ils parlent exactement 🙂

  18. Avatar de Jean-Pierre
    Jean-Pierre

    @ JeanLuc

    Il s’agit de la valeur notionnelle des produits dérivés non négociables (« over the counter » ou de « gré à gré », faits sur mesure donc) répertoriée par la BRI dont les statistiques sont publiées tous les semestres. Le dernier disponible donne un montant total de 683.725 milliards de dollars pour une valeur marchande de 20.353 milliards (à peine 3% de la valeur notionnelle qu’ils représentent !) et date de juin 2008. En fait, les banques ont créé ces produits sophistiqués et encaissé ces 20.53 milliards. Aujourd’hui, avec la crise, avec la bêtise de nos gouvernants, avec la mise en faillite de Lehman Brothers – un des principaux concepteurs de ces produits et donc une contrepartie incontournable – on est en train de matérialiser ces produits, donc de réclamer en argent sonnant et trébuchant leur contre-valeur notionnelle. Où va-t-on trouver autant d’argent ? Cela représente quand même près de 50 fois le PIB des USA ou plus de 300 fois celui de la France !

    Ces données sont disponibles sur le site de la BRI : http://www.bis.org/statistics/derstats.htm
    et les statistiques en question à : http://www.bis.org/statistics/otcder/dt1920a.pdf

    Les autres statistiques sont tout aussi révélatrices. Bon amusement

  19. Avatar de Champignac
    Champignac

    Ma référence science-fiction, pour cette phase II: « Le troupeau aveugle » (John Brunner). Le titre est tout à fait approprié. Le cadre déliquescent, de même…

  20. Avatar de Jimmy
    Jimmy

    @Jean-Pierre

    Pouvez-vous expliquer « valeur notionnelle » ? Est-ce que 683.725 milliards représente le montant des crédits accordés (cumul du passif des banques), qui ont ensuite été passé hors bilan grâce aux CDS-CDO puis revendus seulement 20.353 milliards ?

  21. Avatar de Jean-Pierre
    Jean-Pierre

    @ Jimmy

    Par valeur notionnelle on entend la valeur qu’un produit représente. Une option (ou tout autre contrat à terme tel qu’un warrant, un ‘future’, un swap) permet d’acheter ou de vendre un actif à une valeur ferme (= valeur notionnelle) durant un laps de temps déterminé. La valeur marchande de cette option ou de ce contrat ne représentera qu’une fraction de la valeur notionnelle (dans le cas d’une option, cette valeur marchande s’appelle une « prime »).

    Donc si je veux par exemple acheter des actions d’une société quelconque, au lieu de débourser le montant global, je peux acheter une option d’achat (un ‘call’) me permettant d’acquérir ces actions à un prix déterminé (qui peut différer de sa valeur actuelle) et ceci durant, disons, six mois. Pour obtenir cette option, je règle la prime. J’ai alors six mois devant moi pour me décider si je convertis (on dit dans le jargon « exercer ») mon option en actions ou pas. Si j’exerce, je devrai acquitter le prix convenu (prix d’exercice) et recevrai les actions. SI je ne souhaite pas exercer mon option (parce que, par exemple, le prix d’exercice est devenu nettement plus cher que le cours actuel des actions), j’abandonne mon option ou la revend à quelqu’un d’autre. Ma perte (théoriquement) ne dépassera jamais le montant de la prime (du moins pour celui qui achète une option).

    Alors, si on reprend le tableau de la BRI, on voit non seulement la disparité faramineuse entre les valeurs notionnelles et les valeurs marchandes (donc prix d’exercice et primes). Pour donner un ordre de grandeur : la prime des options sur actions négociées en Bourse avoisine les 10% de la valeur notionnelle. Ici on est à 3% à peine ! Cela implique un énorme effet de levier. En effet, dès que le prix actuel de l’actif sous-jacent du produit dérivé évolue favorablement (dépasse donc le prix d’exercice), chaque variation de prix du sous-jacent engendrera une variation quasiment identique du produit dérivé (l’option). Donc quelque chose qui coûte 100 et passe à 101 engendre un profit de 1%, mais l’option qui permet d’acheter à 100 et qu’on a payé 3, quand le sous-jacent passe à 101, l’option passera à 4, ce qui correspond alors à un bénéfice de 33,33%, soit 33 fois plus élevé que ce que le sous-jacent fournit. On appelle ce multiplicateur l’effet de levier.

    Ensuite, le tableau indique les différentes catégories des produits dérivés. Le gros (la moitié environ) étant des swaps sur taux d’intérêt. Un swap est un contrat on deux parties conviennent d’un échange au comptant lié à l’échange inverse à terme. Quand il s’agit de taux d’intérêt, le swap implique le plus fréquemment l’échange d’un taux fixe (réglé annuellement ou semestriellement, selon les pratiques en vigueur dans chaque pays) contre un taux variable (réglé mensuellement, trimestriellement, semestriellement, selon le désir des contractants, et lié à un taux de référence sur un marché déterminé, le plus souvent le taux LIBOR ou EURIBOR). De tels contrats permettent de « jouer » sur la disparité d’évolution des taux d’intérêt en fonction de la durée à laquelle ils se réfèrent. Quand une banque centrale ajuste ses taux directeurs, les taux à court terme (LIBOR, EURIBOR, etc…) suivront plus ou moins le mouvement (puisque le taux de la banque centrale est leur référence vu que la banque agit comme pourvoyeur de fonds de dernier ressort), mais les taux à long terme, en revanche, n’épouseront le mouvement que si les investisseurs et opérateurs sur le marché considèrent la mesure de la banque centrale appropriée et sans danger à terme. De nos jours, ce n’est manifestement pas le cas puisque toutes les échelles des taux d’intérêt (en dollars, en euros, en livres) se sont raidies : l’écart entre les taux courts et les longs ne fait que croître.

    Avec les swaps, les spéculateurs profitent à l’extrême de tels mouvement, grâce à l’émorme effet de levier. Fin juin 2008, il était de 44 !

    Donc, pour répondre à votre question : la valeur marchande correspond au montant que les banques ont déboursé – encaissé (selon qu’elles ont acheté ou vendu les produits) par le biais de crédits octroyés à cet effet. Si vous compulsez les autres tableaux, vous constaterez que le gros de ces produits est détenus par des institutions financières (quasiment 90%).

    La crise n’aurait en fait dû concerner que les 20.353 milliards de dollars de valeurs effectivement déboursées. Or, maintenant que les banques se regardent en chien de faillance, qu’elles agissent comme partie isolée dans chaque structure dérivée et réclament leur dû (elles exercent donc) si elles en ont l’opportunité, on se dirigera vers la liquidation théorique de 683.725 milliards de dollars.

    La solution que les autorités compétentes aurait dû imposer d’emblée était de contraindre toutes les parties impliquées dans ces structures dérivées de se réunir et de convenir à éponger leurs créances mutuelles à l’amiable. Grosso modo, cela aurait coûté au système un peu plus de 20.353 milliards de dollars, mais cela aurait fait disparaître les 683.725 milliards qui, de toute façon, n’existent pas, ne sont que des promesses. Mais en laissant Lehman Brothers tomber en faillite, les autorités américaines ont liquidé une des parties principales de cette bulle. De sorte que tous les produits où elle joue un rôle clé, tous ces produits devront être véritablement liquidés à leur valeur notionnelle !

    Pour faire simple, si trois parties sont engagées, chacune bilatéralement vis-à-vi de l’autre, la partie A attendra de recevoir ce que la partie B lui doit avant de payer la partie C. Mais cette dernières attendra la paiement de la partie A pour régler son engagement vis-à-vis de la partie B. Et celle-ci n’agira que si la C éponge sa dette vis-à-vis d’ele. Donc toutes les parties attendent. Les autorités auraient donc dû obliger ces trois parties à se réunir et sous leur tutelle à éponger d’emblée leur créance réciproque. Mais si une des trois parties disparaît, cette liquidation à l’amiable devient impossible. La faillite de Lehman est la bêtise ultime de Paulson et de Bernanke et rend le problème ajourd’hui quasiment insoluble, à moins qu’une autorité d’envergure mondiale parvienne à imposer cette solution à l’amiable que je préconise.

    Mes excuses pour la longueur.

  22. Avatar de A-J Holbecq

    @Jean-Pierre
    Terriblement intéressant!
    Ne peut-on imaginer en plus que certains « joueurs » soient au courant avant d’autres de certaines évolutions (par exemple des taux) et leur permet donc de « jouer à coup sur »?

  23. Avatar de johannes finckh

    @Johannes de la part d’antoine:

    « Je crois que c’est toi qui a donné une fois sur le blog un lien pour s’inscrire à une espèce de collectif sur la monnaie fondante. Si tu pouvais me (nous) le redonner s’il te plait ce serait bien.

    Quelles seraient les conséquences pour la finance et ses bénéfices du sytème adopté par le Burkina? Une fonte des espérances de gains?
    Si jamais une monnaie fondante s’installe pendant la crise, et que le modèle fonctionne bien, il ne restera aux citoyens qu’à forcer politiquement le maintien ad vitam eternam du système. La mesure d’urgence pourrait devenir permanente. Les banquiers le savent. La contagion de ce nouveau système à l’Europe communautaire pourrait avoir un effet dévastateur sur la défense de leurs intérêts. »

    Reponse de Johannes:
    Oui, j’ai lancé un tel appel.
    Les plus actifs sont quelques allemands qui publient des revues spécialisées très régulièrement, comme http://www.humane-wirtschaft.de ou http://www.foerderverein-nwo.de et d’autres. Vous trouverez les liens entre ces sites en cliquant dessus.
    Il y a aussi une trentaine d’initiatives de monnaie fondante régionale en Allemagne, vous trouverez en cliquant regiogeld.de. Il faut maîtriser l’allemand sans doute, mais je crois qu’il y a aussi de publications en anglais ou même en français.
    Les allemands ont mis la traduction française de l’ordre économique naturel en ligne: Silvio-Gesell.de, et on peut le télécarger. Si vous le souhaitez, je peux vous envoyer un de mes derniers exemplaires édité en 1948, à mes frais et gratis, cela me fera plaisir si vous le lisez et le commentez alors. Ce sera votre prix à « payer ».
    Quant à une expérience à lancer en France, il y a les sols, je crois.
    Je serais aussi partant pour m’y engager, mais j’ai un problème avec cela, car si nous n’obtenons pas, non seulement la caution du laisser faire et de la tolérance de la part des autorités (ce qui semble être le cas en Allemagne), mais un soutien institutionnel réel, cela sera difficile.
    En effet, pour qu’une monnaie, locale ou supranationale (l’euro) soit monnaie, il faut qu’elle soit acceptée comme moyen de paiement LEGAL à tous les niveaux.
    Si vous avez des appuis politiques d’une grande ville ou d’une région qui accepte et valide les paiements en monnaie anticrise (fondante), à ce moment-là cela démarrerait POUR DE VRAI, et pas seulement entre idéalistes courageux et méritants.

    Cette monnaie anticrise, à l’instar de la loi de Gresham (« la mauvaise monnaie chasse la bonne ») supplanterait très très vite l’usage de l’euro dans la région d’émission, car tous les usagers (banques incluses!) proposeront toujours en priorité la version « fondante », et l’euro deviendra, dans la région concernée, encore davantage RESERVE DE VALEUR ULTIME. Cela devrait amener les émetteurs de monnaie anticrise à ne pas faiblir et à proposer suffisamment de liquidités pour rendre cette substitution aussi effective que possible.
    Il est évident alors que cette monnaie locale s’étendra toujours plus loin et se mondialiserait même à terme si les autorités laissent faire.

    Un retour en arrière ne sera plus guère possible, car le succès et la prospérité générale qui en résulteraient rapidement lui assurerait certainement aussi un large succès populaire.

    Actuellement, les principale résistences sont intellectuelles et surtout au niveau de la pseudo »science » économique qui a du mal à distinguer ce qui est monnaie et ce qui n’est pas monnaie (le crédit).

    Ils sont de ce fait les serviteurs zélés, sans doute  » à l’insu de leur plein gré » de ce capitalisme.
    Je rappelle, une fois de plus, que le capitalisme tout entier tomberait en poussière en une nuit dès qu’une monnaie anticrise, émise par quiconque si on veut, prendrait de l’ampleur! Et qu’elle aurait « le sceau du roi »

    L’obstacle est donc certainement politique?

    Peut-être que DSK a-t-il compris cela quand il parle du système gelé? Rêvons!
    jf

  24. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    En tout cas, les traders ne sont pas si mal lotis. Business as usual. Les affaires redémarrent et les banques ont provisionné des montants importants afin que leurs employés puissent toucher en 2009 sensiblement les même émoluments qu’avant la crise.

    http://www.nytimes.com/2009/04/26/business/26pay.html?_r=1&hp

  25. Avatar de Jean-Pierre
    Jean-Pierre

    @ A-J Holbecq

    Bien entendu. C’est d’ailleurs ce qui se passe avec les CDS. Les plus astucieux achètent un ou plusieurs CDS (également fait sur mesure, donc non standardisé) pour couvrir le risque d’une défaillance d’un de leurs actifs. Puis, dès qu’ils possèdent les CDS adéquats, ils poussent la valeur couverte à la défaillance pour encaisser plusiuers fois l’assurance via leurs CDS.

    La faillite de Lehman a démontré ces pratiques foireuses. Les détenteurs de CDS se sotn alors rendu compte qu’ils détenaient tous un contrat dépendant d’un seul et unique actif (jusqu’à plus de dix contrats) ! A qui revenait alors la contre-valeur du CDS ? Et, soit dit en passant, le fait que plusieurs CDS existaient basés sur un unique actif était l’oeuvre de Lehman Brothers !!! Si Lehman l’a fait, on peut raisonnablement estimer que les autres l’ont fait aussi. D’ailleurs, si la valeur notionnelle de tous ces produits répertoriés représente plus de 50 fois le PIB américain, il est clair que bon nombre d’entre eux dépendent d’un même actif ou d’eux-mêmes.

    D’où l’importance de régler ce problème à l’amiable. D’ailleurs, les porteurs de CDS l’ont compris puisqu’ils épongent leurs affaires de la sorte. Ils auraient déjà réglé ainsi près de 30.000 milliards de dollars, soit la moitié des contrats répertoriés (pour autant qu’il s’agisse des mêmes).

  26. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Pour ceux et celles qui veulent avoir un aperçu vivant des pratiques de la haute finance, je conseille la lecture de « How Genius failed » de Roger Lowenstein, l’histoire de la débacle du hedge fund LTCM, qui fut en quelque sorte une répétition générale à petite échelle de la crise actuelle. Pour avoir un compte-rendu tout aussi palpitant de l’effondrement de la banque Bear Stearns, je recommande « House of Cards » de William D. Cohan. Ça se lit comme des romans et c’est édifiant!

  27. Avatar de A-J Holbecq

    @Jean-Pierre

    Merci pour toutes ces précisions, la « haute finance » n’étant pas ma spécialité d’économiste, j’espère ne pas écrire de bêtises en posant la question de savoir: que se passerait-il (ou « que se passera t-il ») au total si les banques et les fonds spéculatifs n’arrivent pas à régler ce problème à l’amiable (il faut l’unanimité pour que le règlement amiable fonctionne, non?) ? Dis autrement: à part celui qui obtiendra l’actif en cas de pari gagnant et si au total il y a 60.000 milliards d’actifs réels, comment les autres vont-ils trouver 620 000 milliards ?

  28. Avatar de Jimmy
    Jimmy

    @ Jean Pierre

    Merci également pour ces précisions très interessantes que je ne maitrise pas encore.
    Donc pour résumer les banques (toutes) gèrent 60 000 milliards d’actifS, elles ont achetées des options afin d’assurer leurs actifs pour un montant de 20.000 milliards de dollards représentant sun montant notionnel de 683 000 milliards de dollars.

    Ainsi elles ont parfois assuré jusqu’à dix fois le même actif et se sont servis de ces assurances pour faire des P.V, le problème c’est que le comportement des banques était incompatible avec le ratio passif/fonds propres.

    Cependant lorsque vous dites « ils épongent leurs affaires de la sorte », à l’amiable : ceci signifie-t-il qu’ils doivent abandonner leur option (gratuitement ou en perdant 20.000 milliards ?) et réintégrer ces actifs dans leur bilan et assumer les pertes des pourris ?

    Est-ce que les créanciers de Lehman ont déjà récupéré ce qui restait de ses fonds propres ? A qui revient son actif ?

  29. Avatar de gibus
    gibus

    @ Jean-Pierre,

    Parfois dans les scories d’un blog on trouve un pur diamant.
    Merci, n’ayez crainte ce n’est pas trop long. (J’imprime quand à moi ce texte pour le lire et m’en pénétrer.)

  30. Avatar de johannes finckh

    @ Paul: je vous ai mis un petit mot à propos de Lacan
    jf

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