« Eppur si muove ! »

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Christophe écrit à propos de l’un d’entre vous qui, convaincu il y a quelque temps que les banques commerciales ne créent pas d’argent ex nihilo, n’en est plus aussi sûr aujourd’hui :

C’est comme si on vous expliquait tous les jours que c’est la terre qui tourne autour du soleil avec toute la difficulté que cela suppose à vous l‘expliquer car il faut aller plus loin que les apparences et vous vous dites : « C’est compliqué mais c’est vrai : cela permet d’expliquer beaucoup de choses » mais dès que vous sortez dehors vous constatez que non : c’est bien le soleil qui tourne autour de la terre, c’est là devant vos yeux, le soleil tourne d’Est en Ouest et cela est bien la preuve que ces savants sont vraiment fous !

Je l’ai expliqué déjà : j’ai fait mon enquête pendant plusieurs mois, en votre compagnie et grâce à votre aide, pour voir si mes sens avaient pu être abusés durant la dizaine d’années où je travaillai pour des établissements de crédit parmi les plus grands de la planète. Voici la manière dont je présente les choses dans le manuscrit de mon livre « L’argent », à paraître en septembre chez Fayard :

Quelle ne fut pas ma surprise cependant de découvrir que le désaccord existe parmi les différents auteurs aussitôt que l’on aborde des questions pourtant aussi simples que de savoir si les banques commerciales, celles où nous déposons l’argent dont nous n’avons pas un usage immédiat, créent ou non de l’argent, ou bien si elles prêtent ou non l’argent que nous déposons sur un compte-courant auprès d’elles. La raison de tant de confusion est simple : nous disposons de plusieurs langages pour parler de l’argent et quand il s’agit de traduire de l’un vers l’un des autres, les problèmes de traduction peuvent rapidement devenir très sérieux. Ainsi nous parlons parfois de l’argent en termes purement économiques, et je veux dire par là en termes de flux monétaires : « Il court, il court, le furet : il est passé par ici, il repassera par là … ». Quand nous parlons de l’argent en tant que flux, rien ne se crée, rien ne se perd : quand je dépose de l’argent à la banque, que celle-ci le prête, qu’il lui revient augmenté d’intérêts qui lui ont été versés et qu’une fraction de ces intérêts me sont ristournés à moi, il ne faut pas qu’un seul centime s’en soit perdu : s’applique ici ce que j’appellerai tout au long de cet ouvrage un « principe de conservation des quantités ».

Ce langage économique aurait dû en toute bonne logique suffire à la tâche quand il s’agit de parler d’argent, à ceci près qu’on s’aperçut au fil des siècles que ce langage n’était pas suffisamment strict dans ses termes pour interdire que des sommes n’en soient aisément dérobées au passage par ceux que l’argent tente – à savoir par tout un chacun. On inventa alors ce qui s’appelle la « comptabilité en partie double », un nouveau langage qui présente la particularité que tout s’y équilibre toujours : que le passif y est par définition égal à l’actif mais qui enfreint à tout bout de champ le « principe de conservation des quantités » et qui, du coup, peut faire croire à celui qui ne maîtrise pas parfaitement ses subtilités que des sommes apparaissent, comme du chapeau du magicien, pour disparaître ensuite. Mais malgré les défauts de la langue comptable pour ce qui est de sa compréhension intuitive, elle présente l’avantage infiniment précieux qu’il y est beaucoup plus difficile de faire disparaître des sommes (de véritables « flux monétaires ») sans que rien n’y paraisse, et c’est pourquoi la comptabilité en partie double fut adoptée avec enthousiasme par ceux qui voyaient leurs bénéfices fondre comme neige au soleil au contact de certains de leurs employés industrieux sans doute mais aussi indélicats.

Répétons-le cependant : si le « principe de conservation des quantités » n’avait pas toujours été d’application stricte pour tout ce qui touche de près ou de loin à l’argent, le capitalisme serait mort au berceau et les Bourses ne seraient jamais nées car leur accès aurait été rendu impossible par les cohortes de plaignants encombrant les rues, massés devant les portes du tribunal de commerce.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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164 réponses à “« Eppur si muove ! »”

  1. Avatar de A-J Holbecq

    Alors les reconnaissances de dettes des banques sont de la monnaie quand tout va bien, mais ne le sont plus quand tout va mal… et quand tout va à moitié, c’est quoi ?

  2. Avatar de A.
    A.

    Bonjour,

    Un peu largué, j’esai de reprendre pied dans la discussion.
    Qui pourrait m’expliquer le concept de conservation des quantités ?

  3. Avatar de Étienne Chouard

    @ Christophe,

    je viens de lire et relire votre message de 14h31, et je suis d’accord avec tout, ce qui renforce ma conviction que seul un malentendu nous dépare.

    Une petite réserve, peut-être, quand vous dites : « vous faites sous-entendre aux gens que cela ne coûte rien aux banques, ce qui est faux parce que contrairement à de l’argent, une dette sous-entend qu’on la rembourse tôt ou tard et si on ne peut pas la rembourser, c’est la faillite. »

    J’objecterai que 1) non seulement ça ne coûte rien aux banques, mais ça leur rapporte des montagnes d’argent (en net), puisqu’elles facturent un intérêt supérieur à celui qu’elle paient elles-mêmes pour se refinancer, d’une partie seulement, et 2) le fait d’être endetté au-delà de tout ce qui est imaginable est loin d’être systématiquement une cause de faillite puisque l’État sauvera toujours les plus gros voleurs (et qu’ils le savent !).

    Donc, votre objection que l’explication du mécanisme de la monnaie-dette pourrait être mal comprise du grand public pourrait se retourner de la même façon contre la thèse inverse qui prétend que la seule monnaie qui vaille est la monnaie centrale : les risques de malentendus y sont également considérables puisque 93% de la monnaie en usage est de la fausse monnaie (scripturale).

    _______________

    Je vous signale une remarque et une question que j’ai postées à 10h pour Paul et Johannes (mais qui peut concerner aussi Julien ou Shiva), mais elle a mis plus de sept heures à passer le filtre de la modération et elle se retrouve perdue dans les vagues déjà anciennes du flot de commentaires.
    _______________

    Bien à vous.

    Étienne.

    ________________

    La crédulité des dupes est un fond inépuisable pour l’ingéniosité des coquins. William Burke.
    ________________

  4. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Je suis assez d’accord avec la proposition de définition de monnaie de Shiva, en ce qu’elle intègre à la fois les notions de réserve de valeur et de moyen d’échange. Mais tout ceci a déjà été précisé par Paul (à plusieurs reprises)…

    Pour ce qui est de mettre au même niveau dette des banques centrales et dette des banques commerciales :

    1/ créanciers et débiteurs ne sont pas les mêmes personnes et pas dans le même ordre.

    2/ la probabilité qu’un Etat fasse faillite est théoriquement moins élevée que celle associée au même risque pour une banque commerciale, elle-même moins élevée que celle associée à un quidam empruntant sur 25 ans à sa banque pour s’acheter une maison.

    3/ Si le débiteur d’une banque commerciale est insolvable, la Banque saisit la maison. Si la Banque commerciale est insolvable, l’Etat garantit jusqu’à un certain montant (120.000 € en Europe) la reconnaissance de dette du créancier, le reste de sa « monnaie » passant par perte et fracas!

    Si l’Etat fait faillite, que fait la Banque centrale?

  5. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    En réponse à la question de A. sur le principe de conservation des quantités : cela signifie que le montant de monnaie utilisable à un instant T est toujours égal à la monnaie Banque Centrale. D’autres ici soutiennent que ce principe de conservation est valide à un échellon supérieur : le montant de monnaie utilisable à un instant T est toujours égal à l’agrégat M1.

  6. Avatar de A-J Holbecq

    Le problème de fond est:  » qui doit émettre la monnaie, qu’elle soit fiduciaire ou scripturale » ?..
    Et la réponse est celle proposée par Fisher, Allais, Robertson, (et « nous »)… uniquement la collectivité par l’intermédiaire de sa banque centrale: nationaliser la monnaie, afin qu’il n’existe plus, justement, deux sortes de monnaie (monnaie Banque Centrale et monnaie banques commerciales) comme actuellement, mais 1 seule sorte de monnaie : la monnaie « nationale » (ou euro-péeene )

  7. Avatar de Moi
    Moi

    @Julien Alexandre:
    « Si l’Etat fait faillite, que fait la Banque centrale? »

    S’il y a toujours une Banque centrale (ce qui n’est pas certain), je suppose qu’elle imprime des billets et il y a dévaluation de la devise voire hyper-inflation.

    « cela signifie que le montant de monnaie utilisable à un instant T est toujours égal à la monnaie Banque Centrale. »

    C’est une tautologie si la seule monnaie est pour vous la monnaie Banque Centrale.
    Cela revient à dire que la seule monnaie est la monnaie BC.
    Je crois qu’il faut se mettre d’accord sur une définition de la monnaie ou du moins éclaircir que les deux camps n’en ont pas la même définition sans quoi c’est vraiment un dialogue de sourds.

  8. Avatar de A-J Holbecq

    Si  » La monnaie est l’ensemble des supports généralement reconnus comme porteurs d’une valeur définie, et échangeables contre des biens ou services de même valeur entre agents économiques. « , la définition permet d’inclure M2 et M3 dans « la monnaie »

  9. Avatar de A-J Holbecq

    Je précise:
    On peut considérer que la monnaie dans M1 est (pour son détenteur) l’intermédiaire des échanges , alors que dans M2-M1 et M3-M2 elle est réserve de valeur (à échéance de moins de 2 ans)

  10. Avatar de Christophe
    Christophe

    @Tous

    Qui peut approfondir le principe de conservation des quantités ou peut-être que Julien Alexandre peut développer un peu plus.

  11. Avatar de Shiva
    Shiva

    Un billet n’est pas un titre de dette de l’État, lorsque je possède un billet, l’État ne me doit rien et je ne dois rien à l’État, ce qui est bien caractéristique d’une monnaie, qui n’est pas une dette…

    Impossible de se faire rembourser un billet auprès de l’État, par contre il est possible de l’échanger contre un bien ou un service.
    Il est possible aussi de le céder contre rien à une banque commerciale et créer une dette de cette dernière.

    Paul avait énoncé le principe de conservation des quantités en montrant que l’alternance de dépôts et de crédits n’est pas source de création de monnaie nouvelle, contrairement à ce qui est soutenu par les créationnistes.

    @Étienne

    J’ai bien du mal à comprendre vos demandes de définition de la monnaie, les positions ont étés clarifiées depuis longtemps :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1289#comment-13148

    Pourquoi nous ramener continuellement, avec André-Jacques, au point de départ ?

    Que cherchez-vous au final ?

  12. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Je précise si besoin est que la définition de la monnaie évoquée plus haut correspond à la façon dont est interprétée la monnaie à l’heure actuelle, et non pas à ce qu’elle devrait être. Tout le problème étant de savoir en effet si lorsque l’on évoque les agrégats monétaires, on parle encore de « monnaie ». Il y a bien longtemps que nous savons que nous ne parlons pas de la même chose, mais certains s’obstinent à vouloir convaincre ici coûte que coûte pour des raisons qui leur sont propres.

    Le principe de conservation des quantités appliqué aux flux monétaires relève des mêmes dispositions que son pendant en mécanique ou en physique. Peut-être est-il bon de replacer ce billet de Paul ici ==>
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=587

  13. Avatar de A-J Holbecq

     » Pourquoi nous ramener continuellement, avec André-Jacques, au point de départ ? « 
    Simplement parce que vous avez peut être évolué dans votre définition de la monnaie , en acceptant enfin celle communément admise partout (PARTOUT, sauf ici sur ce blog, ce qui est totalement étonnant) … ou alors il faut préciser « monnaie fiduciaire » et « monnaie scripturale » ce qui ne gène aucun de nous.

    Si on parle des agrégats MONEtaires, on parle bien de monnaie (en français)

    Un billet est au passif de la Banque Centrale et ce même billet à l’actif dans la caisse d’une structure quelconque du secteur non bancaire

    Mais par contre, là, » Paul avait énoncé le principe de conservation des quantités en montrant que l’alternance de dépôts et de crédits n’est pas source de création de monnaie nouvelle,  » , si on admet que la monnaie scripturale des banques privées commerciales est bien de la monnaie, nous ne pouvons être d’accord: il y a bien augmentation de la masse monétaire par monétisation d’actifs par les banques commerciales…

  14. Avatar de Jimmy
    Jimmy

    Je viens de le rapport de la Banque de France de 2001 mis en lien par Shiva.

    Et preuve que les titres de dettes émis par les banques commerciales (monnaie électronique) sont considérés comme monnaie par les institutions publiques (europe) : le rapport constitue la synthèse du débat qui a eut lieu en 2001 pour savoir si il fallait oui ou non faire disparaitre la monnaie fiduciaire au profit des banques commerciales.

    La conclusion de ce rapport est que l’abandon de la monnaie fiduciaire aurait des conséquences trop incertaines sur l’équilibre du système financier.

  15. Avatar de A-J Holbecq

    Nous sommes (nous les « diablotins ») parfaitement clairs dans ce que nous demandons et attendons comme réformes du système monétaire, réforme également soutenue par Robertson Allais et feu Irving Fisher (entre autres), à savoir que toute la monnaie (sous toutes ses formes, y compris de crédit) ne soit émise que par la banque centrale

    Il en découle que les banques commerciales (et établissements financiers) ne pourront prêter que cette monnaie qu’ils (elles) se fourniront auprès de la banque centrale (ou sur un marché financier) à terme d’échéance égal ou supérieur au terme des prêts qu’ils (elles) accordent.

    Accessoirement nous considérons que ces intermédiaires ne devraient pas avoir le droit d’être rémunérés sous forme d’intérêts supplémentaires, mais seulement sous forme d’honoraires.

    Et vous (les « non-créationnistes 🙂 )… que proposez-vous pratiquement?

  16. Avatar de A-J Holbecq

    @Shiva
    Votre message de 18 h 24
    L’Etat n’a rien à voir là dedans… l’Etat ce n’est pas la Banque Centrale (si ça l’était, l’Etat ne devrait pas se financer sur les marchés privés)

  17. Avatar de Christophe
    Christophe

    @Shiva
    Quand vous dites: »Paul avait énoncé le principe de conservation des quantités en montrant que l’alternance de dépôts et de crédits n’est pas source de création de monnaie nouvelle, contrairement à ce qui est soutenu par les créationnistes. »

    Création de monnaie nouvelle au sens de monnaie M0?
    Si c’est le cas, oui l’agrégat M1 scripturale peut varier et même très fortement augmenter suivant le principe des réserves fractionnaires alors que la quantité de M0 reste constante.

    Mais quand Julien Alexandre dit: « cela signifie que le montant de monnaie utilisable à un instant T est toujours égal à la monnaie Banque Centrale. » la monnaie utilisable c’est la monnaie scripturale à 90 % comment peut elle être égale à la monnaie banque centrale c’est impossible puisque M1>M0?
    Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans l’explication de Julien Alexandre mais je ne sais pas quoi sauf si la monnaie utilisable c’est M0 mais auquel cas ça ne veut rien dire.

  18. Avatar de Shiva
    Shiva

    Merci Julien pour cette recherche archéolo… hem, ce travail de bibliothécaire !

    Je m’aperçois que lorsque j’avais lu ce billet (j’arrivais à peine sur ce blog) je n’avais pas compris ce qu’il y est dit, ou plutôt j’en avais compris qu’un degré, un niveau. Aujourd’hui je vois dans ce texte en 6 points, fondamental, un bouleversement dans de la pensée économique couramment admise. Une référence !

    Bon j’arrête de cirer les pompes de Paul, je ne voudrait pas avoir l’air de faire partie des sculpteurs stakhanovistes qui sévissent ici…

    Donc, André-Jacques, oui en ce qui me concerne j’ai évolué dans ma perception de la monnaie en renonçant à la définition communément admise PARTOUT…

    Valeur monétaire ne veut pas dire monnaie, si j’ai un « bidule » qui vaut tant, ce « bidule », n’est pas forcement une monnaie et pourtant il a une valeur monétaire. Un agrégat monétaire est un regroupement de valeurs monétaire dont on fait la somme à des fins statistiques. Je vous concède volontiers que la plus part des gens et des économiste considèrent les dépôts comme de la monnaie…

    « si on admet que la monnaie scripturale des banques privées commerciales est bien de la monnaie, nous ne pouvons être d’accord »

    Ben oui, on est d’accord.

    On a sans doute plusieurs idées/visions communes, sur lesquelles échanger, travailler…

    Je crois que Julien à fort bien résumé notre situation :

    « Les premiers eux en sont encore à comprendre pourquoi c’est problématique de considérer qu’un objet défini peut revêtir 2 états (monnaie/reconnaissance de dette) simultanément, et à imaginer comment on sort par le haut de ce paradoxe. Surtout, ils abordent l’exercice dans le bon ordre, plutôt que de proposer une solution “révolutionnaire” et de “pousser” le problème jusqu’à ce qu’il rentre dans la case qu’on lui a alloué et qui a présidé à l’élaboration de la solution. »

    J’irais même jusqu’à extrêmement bien ! (Là aussi sans cirage de pompes)

    Alors; comment poursuivre sans redites stériles ?

    Ps: ce n’est pas moi qui ai parlé de dettes de l’État à propos des billets de banque, c’est Étienne : http://www.pauljorion.com/blog/?p=2908#comment-24919

  19. Avatar de Étudiant
    Étudiant

    Cher Monsieur Jorion,

    Vous m’avez écrit qu’aucun de vos ouvrages n’a été traduit en anglais. Ceci devrait limiter énormément le nombre potentiel de lecteurs.

    J’espère qu’une version en anglais sera disponible de votre ouvrage « L’argent » pour assurer que la majorité du public mondiale intéressée pourra lire vos analyses de haute qualité et importance.

    Merci.

  20. Avatar de Shiva
    Shiva

    Bon, pas facile d’avoir un échange lorsque les posts arrivent de manière décousue, sans ordre chronologique…

    André Jacques,

    Je propose de passer « diablotins » par pertes et profits sans autre forme de procès.

    En ce qui me concerne et vous le savez j’ai évoqué quelques pistes de réflexions qui me paraissent pourvoir résoudre potentiellement quelques problèmes (majeurs?) liés à la monnaie et à son utilisation :

    -marquage de la monnaie électronique et de son origine et ses déplacement (je ne suis pas sûr que cela soit utile ni souhaitable)

    – plafonnement mondialisé des fortunes des personnes individuelles et peut-être morales

    – et, plus récemment, contrôle direct de leur monnaie par les particuliers via des comptes de types centraux

    Pour Paul, entre-autre :

    – interdire la spéculation sur les prix hors mat. premières sous conditions.

    Pour les autres non-créationnistes, je ne sais pas, nous ne sommes pas une organisation, ni un groupement d’intérêts…

    @ Christophe

    J’ai utilisé le principe de Paul de conservation des quantités et en ai parlé ici :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1116#comment-14418

    Je crois que l’énoncé clair et « définitif » de ce principe est encore à venir, pour ma part et là ou j’en suis aujourd’hui, il touche autant le support que la valeur…

    L’approche de Julien, strictement monétaire (M0), me semble bonne, l’inflation de M1 ne contredit en rien la conservation des quantité. En fait ici je faisiat plutôt référence au point 5-6 de la « déclaration » de Paul : http://www.pauljorion.com/blog/?p=587
    et Julien plutôt au point 3.

    Il y a du pain sur la planche !

  21. Avatar de Paul Jorion

    @ Etienne Chouard

    Une ligne de crédit existe même si on ne l’utilise pas, un prêt n’existe pas si on ne l’utilise pas. Cette différence est d’ailleurs une des excellentes raisons pour ne pas les appeler « monnaies » ni l’un, ni l’autre.

    Quand on travaille dans un établissement spécialisé dans le crédit et que l’on modélise ces instruments financiers pour en calculer la rentabilité sous différents scénarios de taux, on a pour une ligne de crédit, un paramètre appelé « utilisation ». Ce paramètre est absent du modèle d’un prêt.

    Autre différence – déjà mentionnée par moi – l’argent tiré d’une ligne de crédit est versé sur le compte-courant du consommateur – à charge pour lui d’en faire ce qu’il veut, alors que le montant d’un prêt accordé est versé sur le compte de la tierce personne qui reçoit l’argent emprunté (le vendeur de la maison, le vendeur de la voiture, etc.)

  22. Avatar de A-J Holbecq

    Autre différence – déjà mentionnée par moi – l’argent tiré d’une ligne de crédit est versé sur le compte-courant du consommateur – à charge pour lui d’en faire ce qu’il veut, alors que le montant d’un prêt accordé est versé sur le compte de la tierce personne qui reçoit l’argent emprunté (le vendeur de la maison, le vendeur de la voiture, etc.)

    C’est peut être vrai aux USA, ca ne l’est pas en France: le montant d’un prêt accordé est versé sur mon compte, et à partir du moment où il l’est, je paye des intérêts. Dans de nombreux cas la banque, si toutefois je lui apporte les garanties nécessaires, se fiche pas mal de ce que je vais faire de mon prêt (quelles entreprises je vais payer par exemple)

  23. Avatar de johannes finckh

    @ tous
    Qui crée la monnaie? Les billets sont fabriqués sur ordre de la banque centrale, en principe difficilement falsifiables, meme si cela arrive des fois!
    La quantité devrait être limitée pour contenir l’inflation, mais actuellement, les banques centrales arrosent autant qu’elles peuvent, parce que ces billets ne circulent guère!
    Pour les crédits, c’est vrai que quand ils ne sont plus remboursés, les banques ont un problème, et, en fait, les prêteurs.
    Je répète qu’un crédit ne crée pas de la monnaie, c’est impossible, sauf par le forçage actuel qui contraint les banques centrales de de maintenir les banques à flot en « prêtant sur des actifs toxiques, autrement dit contre rien du tout. Ce fait fait dire qu’il ne s’agit pas de prêts, mais de renflouage pur et simple.

    D’autre part, ceui qui achète à crédit n’achète que des biens qui existent déjà, ceci implique que les prêteurs n’ont pas acheté ce que l’emprunteur achète. Ceci est une autre preuve que le crédit n’a pas crée de la monnaie, car ce qui est acheté via le crédit bancaire est moins acheté ave des billets!

    Pourquoi, d’ailleurs, les banques rachèteraient ces actifs toxiques à la banque centrale? Elles seraient bien idiotes!
    Les banques centrales vont échouer, hélàs, car la thésaurisation prend des allures affolantes!
    Il me semble que seule l’émission d’une monnaie anticrise (fondante) serait susceptible de circuler encore convenablement, cela aurait pour effet de découpler la circulation monétaire du crédit qui pourra bien se casser la figure alors sans générer aucunement une crise systémique!
    On pourra alors régler, en prenant tout le temps qui faut, tous les problèmes de créances et de dettes aisément, car l’économie continuera de tourner normalement.
    Les faillites bancaires seraient aisément surmontées en régime de monnaie fondante!
    Cette proposition complètera utilement la proposition de isher du 100% money!
    Car la monnaie fondante s’avèrera complètement stable à l’usage dans la circulation à la différence de la monnaie traditionnelle qui devient si massivement VALEUR REFUGE en dernier ressort pour paraphraser la « banque centrale comme prêteur en dernier ressort »!
    jf

  24. Avatar de Étienne Chouard

    Conservation des quantités ?

    Cher Paul, cher Julien,

    Comment la création (ex nihilo) de monnaie centrale par la banque centrale respecte-t-elle, elle, le « principe de conservation des quantités » ?

    😉

    Question connexe : voyez-vous ce « principe de conservation des quantités » appliqué en toutes matières, pour l’imposer ainsi à la production de monnaie ? Par exemple, y a-t-il aussi un « principe de conservation des quantités » en matière de production de poésies, ou de partitions musicales, ou de rêves, ou de conventions pour jouer aux cartes, ou de lignes d’écritures comptables ?

    J’ai un peu de mal à admettre l’existence même de ce principe en dehors de la physique.
    D’où sort-il, s’il vous plaît ?

    _________________

    Et QUI donc, d’après vous, crée la monnaie supplémentaire qui apparaît chaque année et enfle au sein de M1, M2 et M3 ?

    Ma question sur la définition du mot ‘monnaie’ était bien d’actualité puisque Shiva, avec qui j’étais plutôt d’accord, s’est fait aussitôt contredire par Julien. Le problème de la matière même de notre conversation reste donc bien vivant.

    Pourquoi revenir toujours au départ ? Simplement parce qu’un problème bien identifié est à moitié résolu, et inversement. Si nous ne parlons pas de la même chose, nous n’arriverons jamais à nous entendre. Mais on va bien y arriver, je ne désespère pas.
    _________________

    Amitiés.

    Étienne.

    __________________

    Le capitalisme, c’est la croyance stupéfiante selon laquelle les pires des hommes vont faire les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde. John Maynard Keynes.
    __________________

  25. Avatar de Oppossum
    Oppossum

    @ Etienne
    C’est vrai que l’énigme de la Dame de Condé est la base sans laquelle on ne peut pas comprendre (enfin moi, en tout cas), le concept de monnaie. La monnaie est un jeton introduit qui va permettre une série d’échange de biens et service et qui doit être détruit par un retour à l’instance qui l’a introduit et dans les mains duquel il n’a plus (ne doit plus avoir) aucune valeur.

    Cela implique qu’une monnaie n’est ni vraie ni fausse tant qu’elle tourne . Elle ne sera fausse qu’ à partir du moment ou elle ne sera pas détruite par l’instance introductive. Bien entendu une monnaie conçu comme fausse dès le départ , est fondamentalement fausse , mais lorsqu’elle circule cette marque infamante n’existe pas : elle permet l’échange comme la vraie (à moins qu’on ne découvre sa fausseté – mais je raisonne dans l’absolu-).

    Si donc, à l’usage, fausse et vraie monnaie sont indistintes et ont la même vérité d’usage , où est le lézard ? C’est que la fausse monnaie consiste en un vol commis dès le départ par un échange tronqué puisque la chose acquise par le faux billet n’aura jamais de contrepartie. Qui est volé ? la collectivité entière au travers de l’inflation.

    Par extention, on pourrait dire que toute monnaie nationale qui n’a pas vocation à pouvoir être raisonnablement éteinte est de la fausse monnaie. Le dollar est de la fausse monnaie.

    Laissez de côté Etienne vos agrégats minables et palots M0, M1 etc auxquels manque le côté pataphysique.

    Voici donc mes deux Agrégats : Mv et Mf . Le Total de la Masse Monétaire est donc Mv+Mf (La vraie + la fausse)

    Allons plus loin avec la Dame de Condé : vous avez raison , elle s’est comportée comme une banque et a bien accru la masse monétaire pendant le temps de la ronde de son vrai-faux billet. Tout se passe en fait comme si l’aubergiste était allé emprunter à la banque 50 € pour couvrir une dépenses qui anticipe une rentrée. (Au passage je souligne : anticipation : c’est le coeur de la création monétaire, le déséquilibre capital qui lui donne sa mystérieuse temporalité)

    Dans l’histoire de cette Dame de Condé, il y a bien inflation de la masse monétaire par création monétaire d’un signe monétaire supplémentaire qui circule en organisant des échanges. Remplaçons le ‘faux’ billet par un billet à ordre au porteur de 50€ et le circuit fonctionne de la même façon. C’est du pur ex_nihilo.
    La différence avec notre système bancaire est que contrairement à la D. de C., la banque ne peut couvrir un prêt ou un crédit entièrement avec sa monnaie : une partie de cette création monétaire sera ‘ramenée’ à de la monnaie fiduciaire, donc effectivement à une épargne pré-existante que la banque doit constituer en cour de route.

    Mais ce qui m’interesse c’est que c’est ce crédit qui va assoir la création monétaire et donc déterminer s’il s’agira de fausse ou de vrai monnaie . Or qu’est ce crédit ? : c’ est la monétisation d’une promesse future de remboursement. C’est donc (je suis laborieux dans mes raisonnements) , la qualité de la promesse permettant de détruire la monnaie émise qui déterminera si la monnaie est vraie ou fausse.
    Et donc la non réalisation de la promesse de remboursement fait subitement devenir faux de la monnaie déjà émise et perdue dans la Masse. es 50e du futur se sont plantés lamentablement. L’inflation insidieuse n’a pas le temps de réequilibrer souterrainement les choses car le problème apparait immédiatement de façon comptable et ne saurait être éludé.

    Cette masse de fausse monnaie , de futur « pourri », doit être ‘financée’ par quelqu’un. d’autre. C’est obligatoire ! Tout est construit là dessus. Sans quoi tout s’écroule, définitivement.

    Posons que ppv est le promesse de payer vraie et que la ‘pourrie’ est donc la ppp
    On a donc la formule Masse Monétaire = Mv(ppv) + Mf(ppp)

    Qui va ‘payer’ la Mf(ppp) ?

    Les affaires sont donc bien verrouillées : puisque personne ne veut prendre à sa charge la partie Mf(ppp), le système commence par chercher un financeur en baissant le prix de tous les actifs : mais attention le but n’est pas de tous nous punir équitablement , ce qui serait un jeu à somme nulle , mais de faire craquer les maillons faibles qui seront ceux qui auront financé réellement la fausse monnaie.

    Après quoi , l’hyper inflation ramènera logiquement et naturellement les prix à la quantité de nouvelle monnaie purifiée qui sera alors de la vrai monnaie.

    Bon, je suis un peu consterné ,en me relisant , de la forme qu’a prise ma pensée vagabonde. Tant pis.

    PS/ A lire , les deux commentaires de schizosophie !

  26. Avatar de A-J Holbecq

    @oppossum

    A plus de 90% d’accord (inutile de rentrer dans le détail, mais seulement dire que les agrégats ont leur utilité car ils classent la monnaie en monnaie de la plus liquide à la moins liquide, et comme la monnaie est une réserve de valeur, on a arrêté à « <2 ans » … mais n’importe quel actif pourrait être considéré comme monnaie car il permet un échange).

    A l’heure actuelle, la seule « solution » me semble être de déterminer la valeur réelle des actifs, banque par banque, et d’imposer le rachat de la différence (valeur d’émission – valeur réelle) aux propriétaires, afin de les forcer à rendre la monnaie qu’ils ont reçu « en trop » lorsqu’ils ont apporté ces actifs en garantie contre création de monnaie bancaire (scripturale). Il faudrait voir si une bad bank aurait le même effet…

    Ensuite TOUTE la monnaie (tous les soldes) doit être nationalisée (il n’y aurait plus qu’une seule monnaie « Banque Centrale », sous forme fiduciaire ou scripturale)
    Enfin, les banques et établissements financiers perdent le droit d’émettre de la monnaie de crédit et ne pourront plus qu’intermédier (sans intérêt supplémentaires) de la monnaie existante, à même terme ou terme supérieur.

  27. Avatar de Étienne Chouard

    Conservation des quantités d’un concept immatériel ?

    Chers Paul, Julien Shiva, Oppossùm,
    Chers tous,

    Après une nuit à tourner autour de cette idée, je vais préciser (rapidement) ma pensée :

    J’ai vraiment du mal à admettre l’existence même d’un « principe de conservation des quantités » en dehors de la physique (de la matière).

    Est-ce que l’application d’un « principe de conservation des quantités » à la monnaie moderne n’est pas un peu « datée », je veux dire trop attachée à une époque où la monnaie était matérialisée, alors que les humains viennent précisément de se détacher de la limite de l’étalon or – limite irrationnelle, tout compte fait–, alors que l’inventivité de l’homme lui avait permis justement, avec une monnaie dématérialisée (qui sent un peu l’arnaque quand ses créateurs sont privés, il est vrai), de s’émanciper de la limite imposée jadis par les quantités de métal précieux actuellement découvertes ?

    Pour le dire plus simplement, est-ce que l’expression « principe de conservation des quantités d’un concept immatériel » n’est pas consubstantiellement et irrémédiablement oxymorique ?

    😉

    Étienne.
    _________________

    Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement – et les mots pour le dire arrivent aisément. Nicolas Boileau.
    ________________

    PS : Oppossùm,

    Je suis content de voir que nos points de vue se rapprochent sensiblement.

  28. Avatar de A-J Holbecq

    Il y a bien équivalence des quantités entre les actifs monétaires du secteur non bancaire ( billets + dépôts du secteur public + dépôt du secteur privé + fonds propres du secteur bancaire), et les dettes (passif) et les passifs du système bancaire, banque centrale et banque commerciales ( billets + dépôts du secteur public + dépôt du secteur privé + fonds propres du secteur bancaire ) et à ce titre on pourrait peut être parler de « conservation des quantités » puisque quand les actifs monétaires du secteur non bancaire varie il en est de même du passif du secteur bancaire.

    Par contre, et bien évidemment, les banques ayant la possibilité – c’est même leur fonction basique – de créer de nouveaux actifs monétaires à destination du secteur public et privé non bancaire (en plus de prêter des épargnes déjà existantes mais qui sont bien des actifs monétaires qu’elles ont elles-mêmes antérieurement émis) c’est la demande de crédit du secteur non bancaire (honoré par les banques si elles jugent les garanties suffisantes) qui fait varier la masse globale des actifs monétaires de ce secteur et donc la masse globale des passifs du secteur bancaire.

    PS : « l’actif monétaire du secteur non bancaire » représente évidemment ce qui est considéré usuellement comme « monnaie »

  29. Avatar de Étienne Chouard

    Inflation (hausse des prix), peut-être plus liée à la RARETÉ (et à l’abus de pouvoir de ceux qui fixent les prix) qu’à la quantité de monnaie.

    Cher Oppossum,

    Il me semble que la valeur de la monnaie (dégradée par l’inflation) n’a qu’un rapport théorique avec sa quantité, un rapport qui ne se vérifierait qu’aux limites extrêmes des excès (comme dans le cas du Zimbabwe).

    En effet, les quantités sont si grandes aujourd’hui qu’il me semble que plus personne ne peut les vérifier : si une usine à dollars (haute technologie, produisant des dollars irréprochables) s’installait dans un pays peu surveillé et si elle produisait dix millions de dollars par jour (pour nourrir, loger, éduquer et soigner les pauvres, l’idée est à creuser), qui s’en apercevrait ?

    À mon avis, c’est déjà le cas et les échanges fonctionnent bien. On se les arrache, même, les faux dollars, dans tous les pays du monde, sans savoir qu’ils sont faux, et d’ailleurs on s’en fiche (cf. parabole de la dame de Condé).

    Par contre, ce qui entraine mécaniquement une hausse des prix, et très rapidement, c’est l’effet de rareté qui nait quand on crée TROP de monnaie par rapport à ce que les producteurs peuvent produire immédiatement : si on injecte d’un coup 600 milliards d’euros de monnaie permanente directement dans les poches des Français qui n’attendent que ces euros pour les dépenser (alors que, soit dit en passant, les mêmes 600 milliards dans les poches des banques vont y rester, autant dire qu’on les a perdus ; il faut dire qu’ils sont un peu malades, ceux-là, relire le passionnant Thorstein Veblen et sa très précieuse réflexion sur la rivalité ostentatoire), et si les producteurs n’arrivent pas à fournir instantanément (ou au moins très rapidement) les biens et services voulus par les porteurs de monnaie, alors, il y un effet de rareté qui fait mécaniquement monter les prix (pour départager les acheteurs).

    Mais a contrario, si l’on fait attention à injecter ces 600 milliards progressivement, pour laisser aux producteurs le temps de s’adapter à la demande, il me semble que la création monétaire (même de monnaie permanente) n’est pas du tout inflationniste.

    Mais par contre, cette création monétaire (de monnaie permanente, attention) devrait permettre l’opulence.

    Rien que ça.

    Ainsi, le mot inflation (sous-entendu : inflation de la masse monétaire) serait peut être mal choisi pour désigner la hausse des prix puisque les mécanismes ne seraient pas autant corrélés que ce que l’on pense souvent.

    Mais bon, ce n’est qu’une impression personnelle : je sais, pour le lire tous les jours, et sous les plumes les plus respectables, que la quantité de monnaie et les prix sont tenus pour parfaitement corrélés. J’en doute, c’est tout.

    Amitiés.

    Étienne.

    _____________________

    « Source d’inspiration pour les tâcherons du savoir, exemple de sagesse froide – ni la mesure de Tocqueville ni l’indignation tempétueuse de Marx –, l’œuvre de Thorstein Veblen apprend à discerner, au-delà de l’accoutumance à la vie quotidienne, la comédie humaine, la rivalité puérile des adultes en quête d’argent, de gloire et de prestige, jamais capables d’atteindre un but qui fuit à mesure qu’ils en approchent puisque ce but se définit non pas en soi mais par rapport aux conquêtes des autres. »
    Raymond Aron.
    _____________________

  30. Avatar de Paul Jorion

    @ Etienne Chouard

    Est-ce que l’application d’un « principe de conservation des quantités » à la monnaie moderne n’est pas un peu « datée » ?

    Pour le dire plus simplement, est-ce que l’expression « principe de conservation des quantités d’un concept immatériel » n’est pas consubstantiellement et irrémédiablement oxymorique ?

    J’ai bien réfléchi, et la réponse est non, dans les deux cas.

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