Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Christophe écrit à propos de l’un d’entre vous qui, convaincu il y a quelque temps que les banques commerciales ne créent pas d’argent ex nihilo, n’en est plus aussi sûr aujourd’hui :
C’est comme si on vous expliquait tous les jours que c’est la terre qui tourne autour du soleil avec toute la difficulté que cela suppose à vous l‘expliquer car il faut aller plus loin que les apparences et vous vous dites : « C’est compliqué mais c’est vrai : cela permet d’expliquer beaucoup de choses » mais dès que vous sortez dehors vous constatez que non : c’est bien le soleil qui tourne autour de la terre, c’est là devant vos yeux, le soleil tourne d’Est en Ouest et cela est bien la preuve que ces savants sont vraiment fous !
Je l’ai expliqué déjà : j’ai fait mon enquête pendant plusieurs mois, en votre compagnie et grâce à votre aide, pour voir si mes sens avaient pu être abusés durant la dizaine d’années où je travaillai pour des établissements de crédit parmi les plus grands de la planète. Voici la manière dont je présente les choses dans le manuscrit de mon livre « L’argent », à paraître en septembre chez Fayard :
Quelle ne fut pas ma surprise cependant de découvrir que le désaccord existe parmi les différents auteurs aussitôt que l’on aborde des questions pourtant aussi simples que de savoir si les banques commerciales, celles où nous déposons l’argent dont nous n’avons pas un usage immédiat, créent ou non de l’argent, ou bien si elles prêtent ou non l’argent que nous déposons sur un compte-courant auprès d’elles. La raison de tant de confusion est simple : nous disposons de plusieurs langages pour parler de l’argent et quand il s’agit de traduire de l’un vers l’un des autres, les problèmes de traduction peuvent rapidement devenir très sérieux. Ainsi nous parlons parfois de l’argent en termes purement économiques, et je veux dire par là en termes de flux monétaires : « Il court, il court, le furet : il est passé par ici, il repassera par là … ». Quand nous parlons de l’argent en tant que flux, rien ne se crée, rien ne se perd : quand je dépose de l’argent à la banque, que celle-ci le prête, qu’il lui revient augmenté d’intérêts qui lui ont été versés et qu’une fraction de ces intérêts me sont ristournés à moi, il ne faut pas qu’un seul centime s’en soit perdu : s’applique ici ce que j’appellerai tout au long de cet ouvrage un « principe de conservation des quantités ».
Ce langage économique aurait dû en toute bonne logique suffire à la tâche quand il s’agit de parler d’argent, à ceci près qu’on s’aperçut au fil des siècles que ce langage n’était pas suffisamment strict dans ses termes pour interdire que des sommes n’en soient aisément dérobées au passage par ceux que l’argent tente – à savoir par tout un chacun. On inventa alors ce qui s’appelle la « comptabilité en partie double », un nouveau langage qui présente la particularité que tout s’y équilibre toujours : que le passif y est par définition égal à l’actif mais qui enfreint à tout bout de champ le « principe de conservation des quantités » et qui, du coup, peut faire croire à celui qui ne maîtrise pas parfaitement ses subtilités que des sommes apparaissent, comme du chapeau du magicien, pour disparaître ensuite. Mais malgré les défauts de la langue comptable pour ce qui est de sa compréhension intuitive, elle présente l’avantage infiniment précieux qu’il y est beaucoup plus difficile de faire disparaître des sommes (de véritables « flux monétaires ») sans que rien n’y paraisse, et c’est pourquoi la comptabilité en partie double fut adoptée avec enthousiasme par ceux qui voyaient leurs bénéfices fondre comme neige au soleil au contact de certains de leurs employés industrieux sans doute mais aussi indélicats.
Répétons-le cependant : si le « principe de conservation des quantités » n’avait pas toujours été d’application stricte pour tout ce qui touche de près ou de loin à l’argent, le capitalisme serait mort au berceau et les Bourses ne seraient jamais nées car leur accès aurait été rendu impossible par les cohortes de plaignants encombrant les rues, massés devant les portes du tribunal de commerce.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
164 réponses à “« Eppur si muove ! »”
@ Holbecq
Veuillez m’escusez j’ai confondu fonds propres et réserves obligatoires dans mon message du 25 avril 2009 à 14:08
@ Paul
Vous avez supprimé mon mon message d’hier, vous pensez que je me suis fourvoyé dans l’explication du fonctionnement monétaire ?
@JF
« le déficit de l’assurance maladie est assumé par le pays pour le moment. »
… mais tout le budget dépensé de la SS, la partie couverte par les cotisations comme la partie couverte par la collectivité (le déficit), n’est en définitive que du PIB, n’êtes vous pas d’accord? (puisque les dépenses de la SS correspondent à des revenus pour tout le « service de santé »). Qu’est ce que ça « couterait » au pays de rendre toute la santé gratuite pour tous?
Donner à chaque citoyen une subvention (je dirais un revenu) est effectivement une bonne idée et c’est celle du Revenu Citoyen ou du Crédit Social. Mais en attendant que la production augmente, ce revenu ne doit pas correspondre à une émission monétaire sans contreparties, mais à un transfert de revenus (par l’impôt des plus riches)
Je m’aperçois que j’ai omis de répondre à MarcusH qui écrit
Tout à fait. Si le risque augmente (i.e. le ratio passe de 4 à 8%) la banque va devoir mobiliser des fonds propres supplémentaires pour couvrir ces actifs qui se sont dépréciés et donc déséquilibrer son bilan.
Les réserves obligatoires sont des « fuites » de monnaie pour une banque (au même titre que les demandes de monnaie centrale fiduciaire du public)
Le montant est faible (2% des dépôts de ses clients, à son passif), mais limite quand même la création de crédits, puisque au moment où elle émet un crédit une banque porte ce montant en dépôt sur le compte de son client.
On en vient aux logiques diviseur de crédit ou multiplicateur de crédit. Pour donner un exemple pour le système bancaire (privé) dans son ensemble , en admettant un taux de réserves obligatoires ‘h’ de 4% et une demande publique de billet ‘b’ de 12% , un apport de 10000 de monnaie centrale va permettre de créer 64433 de crédits nouveaux (formule du multiplicateur k = 1/b+h(1-b) …) mais de la même manière, si les banques créent 64433 de crédits nouveaux, la banque centrale sera « obligé » de fournir 10000 de monnaie centrale (« chantage » des banques privées, théorie du diviseur)
@ JJ HOlbecq:
Je suis évidemment bien d’accord, mais cela ne stimulera l’économie que si cela n’incite pas à davantage de reenue du côté des hauts revenus via l’évasion fiscale ou, plus bêtement, par davantage d’attentism des investisseurs.
Dansmon précédent texte, vous n’avez pas relevé que ce genre de stimulation stimulerait l’importation aussi. Bien sûr, mais en se situant à un niveau plus international, je maintiens que l’on ne consomme que ce qui est effectivemnt produit.
Et pour éventuellement stimuler l’investissement et la production de biens et services, je ne vois toujopurs rien d’autre que « obliger » la monnaie à faire ce qui est attendu d’elle, à savoir circuler en toute circonstance sans jamis pouvor se soustraire à cela!
Quant la consommation « médicale », c’est du PIB évidemment, comme tout, mais je maintiens que ce qui est consommé en plus dans ce secteur revient à consommer moins ailleurs, tant que nous n’aurons pas le retour d’un climat d’investissement – grâce à la monnaie anticrise (fondante) par exemple!
jf
Merci aux défenseurs de chacune des deux thèses de revoir leur analyse dans un système où il n’y aurait plus que de la monnaie scripturale, donc dans un système où il n’y aurait plus de billets ou pièces créés par la banque centrale.
@Gerard P.
La formule du multiplicateur de crédit deviendrait k = 1/h .. la seule limite à la création monétaire bancaire serait donc déterminée par le taux de réserves obligatoires (mis à part évidemment la demande de crédit – des ménages des entreprises et des APU – qui est à l’origine de la création monétaire: s’il n’y a pas de demande de crédit, il n’y a pas de nouvelle monnaie de crédit )… et c’est bien ce que souhaitent les banques avec les systèmes de paiement électronique.
Je puis vous suggérer également
Économie monétaire et financière Grand amphi (Rosny-sous-Bois), Par J-L Bailly, Jean-Luc BAILLY, Gilles CAIRE, Arcangelo
http://tinyurl.com/dxnk4f
Macroéconomie, Par Michael Burda, Charles Wyplosz, Jean Houard
http://tinyurl.com/d4d3km
(Partie 9 à partir de la page 205)
@Finckh,christophe
J’ais beaucoup de mal a comprendre votre logique intellectuel. D’un coté vous dites qu’il n’y a pas création de monnaie et de l’autre vous voulez quand même changer le système monnaitaire.
Pourquoi vouloir changer de système monnaotaire si celui dans lequel nous vivons est équilibrer dans ses quantités. J’ais plutot l’impression que votre argumentation gauchiste qui consiste a ne jamais argumenter par une contre démonstration, mais par un rabachage des mêmes arguments.
Je pense que les personnes intelligentes ne sont pas dupe de cette attitude.
@A-J Holbecq
Lorsque l’analyse conduit à remettre en cause les bases même de la réflexion, on peut; soit changer de paradigme, soit essayer de « tordre » le réel pour le faire correspondre à ses définitions.
Lorsque vous dites: la monnaie est une réserve de valeur (ce qui est vrai) et, la monnaie est ce qui est écrit sur mon compte bancaire (ou dans les livres comptables de la banque) vous dites logiquement que la banque créée de la monnaie par une simple écriture.
Or l’analyse des processus montre que si la banque ne possède pas la valeur monétaire inscrite sur le solde de votre compte elle est dans l’incapacité d’effectuer vos demandes de paiement.
La somme inscrite sur votre compte ne permet pas d’effectuer un paiement, ce n’est donc pas une monnaie.
Si je peux me permettre, je crois qu’il ne faut pas confondre; monnaie, moyen de paiement, agrégats monétaires.
Dans le lien que vous donnez la monnaie est définie comme un instrument de paiement et d’échange accepté comme tel par le public…
Un « instrument », le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne se mouillent pas !
Plus sérieusement je crois que l’on est bien obligé de constater que seuls les établissements ayant un compte en banque centrale ont le pouvoir de manipuler la monnaie électronique.
C’est peut-être un scandale, cela donne aux responsables du système bancaire un pouvoir peut-être exorbitant, insuffisamment moral et démocratique…
Pourquoi devons nous passer par un système de dettes de banques commerciales pour effectuer nos achats ?
Ne pourrions-nous manipuler directement la monnaie électronique en tant que particuliers non IFM ?
Notre compte pourrait être un coffre privé personnel sur lequel serait déposé de l’argent électronique nous appartenant, sans intermédiaire commercial…
@johannes finckh
Merci pour le compliment :o)
@ logique:
Encore une fois, je ne dis aucunement que notre système actuel serait équilibré!
Je dis simplement que les banques centrales agissent et peuvent agir au niveau de l’émission de monnaie centrale et que les banques s’occupent des crédits (sans création monétaire aucune!), et crédit veut dire que l’emprunteur se substitue au prêteur dans la dépense!
D’autre part, si les banques centrales peuvent bien approvisionner en monnaie centrale, ce qu’elles font très abondamment depuis six mois, elles n’ont cependant que peu de prise sur l’usage qui est fait sur cette monnaie émise!
Et c’est bien là que le bât blesse!
Est-il convenable d’émettre une monnaie qui ne circule guère?
C’est comme construire des routes interdites à la circulation!
Je dis que la banque centrale doit obtenir que la monnaie qu’elle injecte serve effectivement aux transaction sans être détournée comme VALEUR REFUGE ULTIME, comme c’est le cas actuellement pour une large part de cette monnaie centrale supplémentaire émise.
C’est cautionner un usage spéculatif et purement capitaliste de la monnaie supplémentaire!
Si je suis « gauchiste » comme vous dites, ce serait en effet le cas dans la mesure où mes propositions, inspirées de Silvio Gesell, auront un réel effet anticapitaliste, je vous l’accorde.
Mais je dis cela, non pour fustiger les « riches » qui ont le droit de l’être peut-être, mais ce qui rend le capitalisme si instable et a conduit à la crise systémique c’est la monnaie se refuse à l’usage qui est attendu d’elle.
Je rabâche aussi, mais il me semble que je démontre au moins autant que d’autres!
Vos questions me font dire qu’il faut bien que je répète encore.
Vous vous dites « logique », soit, mais appliquez donc la logique à ce que je dis, logique, non?
jf
merci à shiva de me soutenir avec de si bons arguments qui contribueront, je suis sûr, à clarifier le débat!
Je vous proppose, en cadeau, si vous le souhaitez et si vous ne l’avez pas encore un de mes derniers ouvrages de l’ordre économique naturel de Silvio Gesell, publié en 1948.
Vous pouvez aussi le télécharger : Silvio-Gesell.de
jf
Vous voulez savoir pourquoi les banques centrales arrose les banques de monnaie, je vais dire d’ecriture scripturale, tout simplement pour faire face aux contreparties entre les banques et éviter que tout l’édifice se casse la figure. Masi pourquoi se casserait il la figure puisque les bilans des banques sont suposé être équilibré. Tout simplement parce que les bilans ne sont plus équilibré parce que beaucoup d’actif considérer comme réserve ont perdu de leur valeur. Donc le raisonnement logique voudrait que l’argent des BCE ne sert qu’as renflouer et a faire en sorte que les réservent soient suffisantes pour évité aux banques des banqueroute en chaine.
En quelques sorte les banques centrales ne font que remplir leur role d’assureur en dernier recours en emmettant des nouvelle écriture aux niveaux des BCE afin de garantir la solvabilté des banques. C’est d’ailleurs pour cela qui cette argent ne redescent pas dans l’économie réelle, puisque cette argent n’est pas réelle et qu’il ne doit pas sortir du système financier et venir perturbé la système économique réelle qu’est la production.
@ logique:
logique!
Sauf en ne « descendant pas dans l’économie réelle », il n’y a donc aucun espoir que cela reparte et que cesse la casse?
Je rappelle que les emprunteurs subprime qui ont ainsi acheté leurs maisons sont des personnes physiques avec des familles! Même des bébés, et qui se trouvent dehors, exposés au chaud, au froid et à la pluie, logique, non?
Les banques centrales n’assureraient donc rien du tout, sauf, peut-être un pseudoéquilbre des banques dont tout le monde s’en fout, étant donné qu’elles ne peuvent pas prêter à qui n’a plus rien!
Celui qui touche un salaire par millions n’est nullement empêché de retirer autant de monnaie liquide qu’il veut, et, croyez-moi, ils le font plus souvent qu’à leur tour!
Avez – vous vu circuler beaucoup de grosses coupures, dûment émises par les banques centrales?
De même, les « actifs toxiques » n’ont pas été payés en « monnaie scripturale » mais contre de la monnaie centrale en numéraire, car les banques en avaient « besoin » entre elles!
Et pour payer les épargnants devenus méfiants!
logique, non?
Mais le problème des subprime, c’est tout simplement une perte nette, pour une partie des prêt. Pertes qui aurait pu être évité si les banques auraient rééchelloné les crédit, plutot que d’obliger les emprunteurs de faire faillite. M’enfin pour moi c’est juste un moyen comme un autre de créer des crises majeurs. Les USA n’en sont pas a leur coup d’essaie. A la seul difference que même si elle ont planté beaucoup d’autre pays, Se coup elle se sont tirrer aussi une balle dans le pied.
Se n’est pas la monnaie qui est en cause, c’est tout simplement sa gestion. Si vous avez une arme chez vous et qui vous ne vous en server que pour tirzer sur une cible il n’y aura pas de problème. C’est a partir du momment ou cette arme vous sert a tirer sur votre voisin que l’arme devient un danger. Dans se cas se n’est pas en changeant le type d’arme que vous changerez le type de personne qui s’en sert.
@ johannes finckh
J’accepte avec joie, je n’ai rien lu sur la monnaie fondante, à part quelques posts piochés au hasard sur ce blog.
Je suis allé sur le site Silvio-Gesell.de mais comme c’est en Allemand…
Est-il possible de télécharger une version Française ?
L’analyse passionnante d’Irving Fisher : 100% money
pour mettre « la monnaie à l’abri des prêts ».
Chers amis,
Je vous signale ce travail de Sylvie Diatkine, une passionnante synthèse de l’œuvre d’un grand esprit – Irving Fisher était admiré des plus grands : Keynes, Friedman, Allais, Galbraith, etc. – où chacun pourra ici constater que notre débat sur la monnaie (« Faut-il continuer à autoriser les banques à nous imposer leur fausse monnaie à l’occasion du crédit ? ») est non seulement une vieille affaire mais surtout le possible cœur nucléaire, toujours actif, des crises économiques.
Notre (parfois âpre) discussion est sûrement une excellente piste pour trouver une solution durable aux pires défauts du système actuel.
J’ai encore mis dix nouveaux livres sur ma pile 😉
Amitiés.
Étienne.
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« Tout pour nous-mêmes et rien pour les autres » semble avoir été à toutes les époques du monde la vile maxime des maîtres de l’humanité. »
Adam Smith, « La richesse des nations », Livre III, chapitre 4.
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Eh bien je suis content de voir que d’autres économistes que ceux que je connaissais (Allais, Friedman, Fisher, Robertson, etc) défendent cette idée de monnaie nationalisée (monnaie émise uniquement par la Banque Centrale, ce qui équivaut à imposer des réserves de 100 %)
Merci Étienne d’avoir découvert cet article qui va aussi se retrouver bientôt sur « fauxmonnayeurs.org »
@ johannes finckh & logique
Un tableau BCE où l’on voit les emprunts réalisés par les banques auprès de leurs BC (refinancement à plus long terme) passer sur des comptes de dépôt (Facilité de dépôts) pour simplement équilibrer les bilans des IFM, et au passage faire augmenter la base monétaire.
Les soldes des comptes courants des établissements de crédit correspondent eux aux RO exigées.
http://www.banque-france.fr/asp/ouvrirpdf.asp?strurl=fr/poli_mone/telechar/regle_poli/LiqPosition_FR.pdf&title=Position%20de%20liquidit%C3%A9%20du%20syst%C3%A8me%20bancaire
En faisant mes longueurs à la piscine, hier, l’idée m’est venu, malgré mes faméliques connaissances économico-financières, de clarifier les deux conceptions en lice.
J’ai un a-priori très favorable à la création monétaire ex-nihilo. Mais l’aspect un peu magique du procédé qui fait disparaitre l’essence de ce qu’est la monnaie pour la réduire à un scandale me gêne.
La monnaie est d’abord un ticket permettant la ronde des échanges. Il faut donc, à peu prêt autant de ticket qu’il y a de choses à échanger, en moyenne disons. Et il faut, en amont , une instance introduisant ou ayant, à un moment donné, ces tickets. Une instance ou un principe, une règle du jeu.
Ce pouvoir de fabrication , d’introduction de ticket est considérable et dangereux pour la société, puisque celui qui le possède pourrait facilement ‘acheter’ et dominer le monde. C’est pourquoi le ticket n’a pas fonctionné tout de suite. Les sociétés lui ont toujours préféré des monnaies ‘pleines’ c’est à dire contenant leur propre valeur, donc gagées sur elle même, soit réellement en travail (es premières monnaies auraient été les céréales) , soit dans un matériau à valeur symbolique (presque) éternelle et universelle, l’or.
Certaines sociétés ‘primitives’ se sont approchés de l’abstraction du ticket avec l’utilisation de coquillages, plumes, pierres etc … mais avec la condition essentielle , caputale, irrémédiable , que cela soit des choses rares et non reproductibles : sinon ce serait trop facile et suicidaire puisque cela pousserait l’activité humaine à chercher des coquillages sur la plage et non pas à produires des biens et services, seuls richesses matérielles réelles.
Bref, dans tous ces cas on laisse l’introductions des jetons d’échanges à la nature ou au hasard. La règle étant que ce système ne doit pas être exploitable par un agent à son profit, et qu’il doit donc, de par la force de ces règles organiser un système ou personne ne puisse voler l’autre c’est à dire où chacun amène à la collectivité autant que ce qu’il prélève.
Bien entendu , ce système n’est pas parfait car celui qui découvre l’or ou le coquillage peut ‘voler’ la société en prenant sans rien apporter. Mais l’intérêt de ce système est que personne ne peut s’en servir de façon systématique et organisé contre les autres : la découverte de coquillage-monnaie étant faite tantôt par l’un , tantôt par l’autre … cela équilibre les choses … en les laissant au Dieu hasard.
Dans ces systèmes, pas de banques commerciales. Pas de ex-nihilo humain . Et pourtant ces systèmes n’étaient pas si primitifs que cela et connaissaient également des ‘crises’ diverses de même natures que les nôtres, au sujet desquels ils se posaient des questions …
Et dans ces systèmes la création et la quantité de monnaies obéissaient obligatoirement et définitivement au « principe de conservations des quantités » . Enfin presque puisque la nature ou l’histoire pouvait amener une jonchée de coquillage à marée haute ou bien la découverte d’ or ici ou là … .
Bref dans ces systèmes, les ticket-jetons, une fois introduits, n’ont pas à être détruits . Ils sont là : ils tournent éternellement, il faut faire avec. Leur valeur s’adaptent , dans un sens ou un autre à la réalité des biens et services d’un instant. Ils sont épargnés, thésaurisés, disparaissent, réapparaissent, ils sont recherchés, ils ont eux mêmes un prix etc …
Toute cette longue digression pour dire que notre système économique fonctionnant en gros de la même façon , (entre le XV eme et le XIXe par expl) , ce sont les mêmes tickets-jetons qui circulent , d’une certaine manière. Nos sociétés ont une certaine quantité de biens et services à échanger : il faut , en face, une quantité de jetons permettants ces échanges. Le processus juridique est un peu différent , il y a quelques coudes en plus .
En gros c’est pareil, mais avec des pesanteurs en moins …. et des risques en plus ….
Et quand bien même les banques commerciales n’existeraient pas ou que le ex-nihilo ne serait pas , le commerce fonctionnerait tout de même et une monnaie existerait d’une façon ou d’une autre.
La monnaie serait comme un liquide dans une piscine, qui ne se renouvellerait pas mais qu’on recyclerait par des circuit interne.
A ce propos , je vous laisse un instant pour aller faire quelques longueurs méditatives , l’oeil rivé sur les lignes de faience bleue , qui me servent d’horizon et de repère pour nager droit, car elle ferme bientôt , ma piscine.
….
Reprenons donc notre raisonnement …
Et pourtant le ex-nihilo existe bel et bien et ses conséquences ne sont pas neutres. (Il serait curieux que l’ensemble de tous les acteurs du système se trompe si lontemps et complètement sur lui-même ! Quoique parfois …)
Lorsqu’ au XVI et XVII eme, les banquiers se mettent à prêter plus qu’ils n’ont , il ne s’agit pas d’une arnaque (en fait si, mais on s’en fout), mais d’une conceptualisation à un niveau d’abstraction plus élevée de la nature réelle de la monnaie.
La monnaie du banquier se dégage alors de son gage, la monnaie commence à se détacher conceptuellement de l’or . (Je ne pense pas au billet qui n’est qu’un dégagement physique assez simple) Elle commence à être pensée en d’autres termes que comme l’expression d’une richesse en épargne pre-existante. Elle se dégage également , en partie, de la notion d’épargne comme consommation différée . L’épargne n’est pas l’or, mais à l’époque l’épargne n’est qu’en or , d’où une certaine équivalence de ces notions pourtant distinctes. La monnaie anticipe la formation de l’épargne . Le futur s’invite. Et ce système marche.
On commence à envisager la monnaie comme quelque chose qu’on peut maîtriser , et non pas simplement soit laborieusement constituer soit bricoler par des techniques douteuses, quelque chose pouvant être au service de l’économie. Créer de l’argent selon ses besoins , mais selon des règles strictes toutefois.
Car le ex-nihilo ne porte pas toute les promesses d’indignation qu’on lui prête . Il s’agit tout simplement de l’introduction de jetons-tickets suivant la règle simple que même si cette avance ne suppose pas une épargne pré-existante, elle doit impérativement , dans un délai raisonnable, humain, se résorber, disparaître par remboursement destructeur : l’épargne après coup.
Bref le ex-nihilo doit respecter d’abord l’antique règle que personne ne doit pouvoir profiter du système et du travail des autres : au ex-nihilo correspond une destruction de valeur monétaire sans laquelle le système ne peut tenir. C’est effectivement la naissance de l’argent-dette. Les jetons sont introduits avant que la richesse permettant l’épargne ne soit créée. C’est un peu comme le miracle de la marche qui ne se réalise que par un déséquilibre avant.
Le ex-nihilo est devenu peu à peu un principe. Principe qui coexiste avec la logique de l’épargne . Il y a donc deux logiques en oeuvre. Mais le fait est qu’aujourd’hui la monnaie est bien créée par le mécanisme du ex-nihilo, par le crédit parce que la monnaie est toujours anticipée.
le système bancaire crée la monnaie par le crédit , sans trop se soucier de la présence de l’épargne … mais les mécanismes d’épargne sont encore là et fonctionnent , dont certains vont tout naturellement ‘financer’ en partie le crédit … et le système va se débrouiller par différents bricolages … pour équilibrer comptablement et pratiquement les choses , en mélangeant à la fois ce qui releve de l’instant présent et ce qui releve des promesses et créances futures, et tout ceci, sans que personne ne manque de ce dont il a besoin à l’instant t0, le reste étant ‘reporté’ à l’instant t1, ou t2 ou … bien plus loin.
De telle sorte qu’on a l’impression que toute la création monétaire passe par du ex nihilo, ce qui est vrai, mais qui n’empêche pas qu’en fait il ne s’agisse que d’une anticipation sur une masse monétaire qui serait là de toutes façons. Il s’agit donc d’une sorte d’ombre devant nous, dans laquelle nous tombons parce qu’elle est calibrée pour se caler dedans.
Le principe de conservation des quantités a l’intérêt d’ôter l’aspect vaguement magique au ex-nihilo pour ceux qu’ ils abuseraient en leur faisant oublier que ce qui sort du néant doit impérativement (pouvoir) y retourner d’une part, et de l’ autre , presque de même que d’un certain point de vue l’investissement sera forcément au moins égal à l’épargne, le crédit n’est qu’une anticipation de ce qui va ‘déjà’ exister. ( !!!) .
Mais le principe de conservation des quantités – s’il rappelle une réalité- ne permet pas de comprendre ce qui , me semble-t-il, s’est passé. A savoir que le ex-nihilo , libéré de la notion de ‘gage’ pour celle de la destruction programmée du jeton ex-nihilo, a en fin de compte réduit cette règle à un tripotage perpétuel et frénétique , et essayé de faire avaler au futur une créance à la fois trop importante, trop iréelle et trop étalé dans le temps . Le ex-nihilo a généré une masse monétaire qui contient trop de futur, qui anticipe trop sa raison d’être , à savoir une richesse à créer et à échanger, une épargne à (re)constituer, une promesse à payer –à la collectivité- , en retour de ce qu’on aura prélevé.
J’irai même joyeusement beaucoup plus loin, en disant que le crédit s’est , au délà de ses promesses à payer trop étalées dans le temps, construit une richesse justificative illusoire, irréelle, perpétuellement différée , imaginée . Et sur ces sables mouvants , qui déjà lorsqu’ils restent confinés dans les casinos des marchés où un petit nombre de personnes s’auto-persuadent qu’elles ont pu créer de la vraie valeur sans production de richesses ni vol, sont déjà perturbants, sur ces sables mouvants donc, on a construit d’autres systèmes encore plus fragiles.
L’édifice était à la merci d’une faille prudentielle et/ou d’une conduite immorale.
Mais alors là , je veux bien réintroduire le « principe de conservation des quantités » ! en le concevant non pas comme l’explication de quoi que que ce soit mais comme la sanction de nos dérives. Le principe qui fait rentrer le futur et toutes ses bulles dans la piscine bien délimitée du présent. Le présent et ses petites épaules bien fragiles, qui doit maintenant supporter le retour de ce très long terme qu’on a bricolé avec des bouts de ficelles de court terme.
Et les joyeux effets multiplicateurs et autres leviers s’exercent à présent à rebours , ajoutant aux victimes qui ne seront jamais ‘remboursés’, celles qui voient leur richesse perdre de sa valeur, celles qui , elles , perdent leur emploi, et pour finir celles qui en perdront leur bol de riz.
Bref le principe qui va appliquer de force une conservation des quantités par adaptation des valeurs à la richesse réelle … ou ce qu’il en restera après son passage.
En rédigeant ma construction baroque, j’écoute Ike Quebec et son merveilleux Soul Samba -qui sait encore souffler aussi charnellement? et gratter comme Kenny Burrel ?- mais j’aurais dû mettre l’Apprenti Sorcier de Dukas. Faudrait-il revenir donc à un système indexé sur l’étalon or ? Se serait une regression intellectuelle d’un certain point de vue, mais ce serait peut-être une façon de poser un interdit de façon raisonnable et efficace à l’ensemble du Monde.
Bon, voilà, je fais don à Paul de mes élucubrations d’amateur, mais j’aimerais bien l’avis de A-J Holbecq dont les analyses sont bien structurées mais les conclusions complètement distordues par la confiance naïve qu’il partage avec beaucoup d’autres que l’Etat -tel qu’il l’idéalise dans une démocratie de contes de fées- ne peut pas vouloir autre chose que le bien collectif. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas -au moins au USA- impérativement nationaliser le système bancaire, au point ou l’on en est.
@shiva
J’accepte avec joie, je n’ai rien lu sur la monnaie fondante, à part quelques posts piochés au hasard sur ce blog.
Je suis allé sur le site Silvio-Gesell.de mais comme c’est en Allemand…
Est-il possible de télécharger une version Française ?
non, il y a aussi la version française, mais j’ai eu aussi quelques difficultés pour la télécharger;
si vous m’indiquer une adresse postale par mail, je vous enverrai un exemplaire de silvio gesell,
bien à vous,
jf
Damned ! Etienne , le grand déverseur, est de retour !
Après lui , le commentaire trépasse …
@logique:
Paul Jorion vous répondra plus précisément que moi, mais le rééchlonnement jusqu’à 50 ans (!) avait été proposé pour certains.
Paul disait pertinemment que l’on a essayé de faire « propriétaires » de très pauvres absolument insolvables…
La crise a certainement été déclenchée par cela, mais la cause reste monétaire!
Avec la monnaie anticrise, nous aurions eu des krachs bancaires peut-être, mais JAMAIS de crise systémique!
jf
@ shiva: voici mon mail:
johannes.finckh@wanadoo.fr
@Johannes finckh
@Shiva
@diablotins
Merci Johannes pour votre commentaire
Shiva vos commentaires sont très bons.
Mais comment terrasser ces diablotins de créationnistes ?
Si on réfléchit bien tout leur édifice est bâti sur les compensations interbancaires qui s’annulent où presque, de telle sorte que les banques privées émettent leur monnaie scripturale sans l’avoir financé en monnaie centrale.
Je crois que toute leur théorie foireuse est là.
Alors essayons de casser cet argument et les diablotins repartiront sur leur planête…
Je vais essayer avec un exemple.
Premier cas de figure:
Une banque accorde un crédit à un client et ce crédit finit en dépôt dans une autre banque sans qu’en fin de journée celui ci ne soit compensé par un autre crédit du même montant d’une autre banque.
La banque paye en monnaie centrale ce qu’elle doit à l’autre banque et c’est fini pour elle.
Le bilan pour la banque c’est qu’elle a une créance sur son emprunteur mais elle ne doit rien à personne.
Deuxième cas de figure:
Une banque accorde un crédit à un client et ce crédit finit en dépôt dans une autre banque mais cette fois ci, ce crédit est compensé le même jour par un autre crédit provenant d’une autre banque qui a finit en dépôt chez elle.
A la fin de la journée, il y a compensation et les deux sommes s’annulent, aucune des deux banques n’a besoin de financer en monnaie centrale les deux crédits (donc peut-être création ex-nihilo?)
Le bilan
La banque a une créance sur son emprunteur mais aussi une DETTE envers son client qui a été payé avec le crédit de l’autre banque et est venu déposer son chèque sur son compte.
Résumé:
D’un coté le crédit accordé par la banque n’est pas compensé par un autre crédit d’une autre banque et la banque paye en monnaie centrale ce qu’elle doit et au final elle n’a plus de dette, simplement une créance sur son emprunteur.
De l’autre coté les crédits se compensent, il n’y pas de monnaie centrale en jeu mais une DETTE apparaît pour la banque. Cette dette se matérialise comptablement en créditant le compte de son client en monnaie scripturale.
Donc les banques qui émettent du crédit en se débrouillant pour marcher au même pas selon Keynes s’économisent de la monnaie centrale mais en contrepartie contractent une DETTE à hauteur de cette économie ce qui me semble t il démontre qu’il n’y a aucune création monetaire ex-nihilo.
@Christophe
Quelques grands économistes enfoncés en quelques lignes … ça vaut un Nobel 🙂
@christophe,
Tu y est presque, Les banques pensant se compencer les unes les autres peuvent dans se cas emmettre autant de crédit quelles le désire. Et c’est a ce momment précis que survient le gros problème, le moindre problème de remboursement met au grand jours cette pyramide de ponzi du crédit. Et ont s’apperçoi alors que le principe de compensation et devenu dangeureux. Donc sa bloque aux portillons et tout le monde recupere ses actifs placé dans l’autre banque pour être sur de respecté la quantité de valeur dis de réserve. Et c’est a partir de se momment que l’on se rends compte que l’emmission de crédit a grandement dépassé cette réserve. La je ne parle que des subprimes, mais il y a les credit de fusion-acquisition, la construction d’entreprises en chine et ailleurs et je ne parle pas des paradis fiscaux. Mais rassure toi il y a bien création monnaitaire puisque l’argent et devenu un produit de necéssité.
le prix Nobel de la foiritude ? 🙂
plus sérieusement, la logique des arguments anti-créationnistes m’échappe complètement.
Si l’on accepte la monnaie comme un moyen d’échange, je ne vois pas ce qui permet de réfuter la création ex nihilo de monnaie par les banques. On parle bien de monnaie scripturale pour désinger les fonds sur DAV, non ? tous les textes normatifs utilisent ce terme en tout cas…
Donc les banques commerciales ne pourraient pas créer de monnaie scripturale ??? Comme le faisa
houps bugg je poursuis
comme le faisait remarquer Etienne Chouard, les anti-créationnsites ne donnent aucune référence. Ce n’est pas en martelant ses propres vérités que l’on va convaincre le lectorat.
Je n’ai pas d’a priori idéologique, mais j’attends des sources crédibles et des arguments logiques pour capter cette vision anticréationniste.
pour reprendre un passage du cours de Mario Dehove:
il explique que l’abondement d’un DAV peut se faire en contrepartie d’un titre de dette mais aussi par l’achat d’actions, obligations…voire même d’actifs corporels. Il écrit ainsi:
« Ainsi, par simple jeu d’écritures, la banque dispose du pouvoir, du privilège conviendrait-il de dire,
de créer ex nihilo cette chose extraordinaire, totalement immatérielle, sans valeur, une écriture dans un
livre de comptes, qui lui permet de devenir propriétaire d’un objet matériel possédant une valeur
propre.
Cet exemple montre que si le crédit crée les dépôts, que si c’est la voie principale de création de la
monnaie pour des raisons qui seront exposées ci-après, la monnaie c’est le dépôt, et le dépôt n’est
monnaie que parce qu’il est émis par une banque, et que de ce fait, il sera accepté en général en
paiement par une collectivité nombreuse.
Cette approche générale montre que la monnaie se définit autant par ses conditions que par ses
fonctions. Cet exemple suggère également la nécessité de limiter le pouvoir ainsi conféré aux banques
d’acquérir des biens ou des droits par un simple jeu d’écritures.
Comment ? En dépouillant l’actif contre lequel la monnaie est émise du maximum de propriétés
sociales et économiques, soit comme chose, soit comme rapport aux choses. Cet actif le plus
« neutre », c’est le crédit qui n’a qu’une exigence, celle d’être remboursé. Pour cela, la législation
bancaire limite en général le montant des actifs réels (immeubles, actionsÂ…) qu’une banque peut
acquérir comme contrepartie à la monnaie qu’elle émet. Ainsi, en matière d’actions, le Comité de la
réglementation bancaire dans un règlement du 20 juin 1990 précise que les participations prises par
des établissements de crédit ne doivent pas excéder :
– pour chaque participation, 15 % du montant des fonds propres de l’établissement de crédit
prenant la participation ;
– pour l’ensemble des participations, 60 % du montant des fonds propres de l’établissement de
crédit. Pouvant se constituer des portefeuilles de participations, les banques ne peuvent donc
pas s’approprier, par création monétaire, le capital d’une entreprise. »
la monnaie scripturale n’a pas cours légale mais elle est réglementairement convertible en monnaie fiduciaire.
décidément je n’arrive pas à comprendre pourquoi il faudrait ne considérer comme monnaie que la seule monnaie fiduciaire. Surtout à l’heure où le recours aux moyens de paiement électroniques se développent tant.
Par ailleurs, dans le raisonnement des anticréationnistes, on fait toujours fi du fait que les fuites ne représentent pas 100 % de la création initiale. Oui, il y a compensation et oui au terme de cette compensation, la banque X conserve une certaine part de dépôt qu’elle n’a donc pas à refinancer.
@ MarcusH
« Scriptural » veut dire que c’est écrit, c’est une référence au support. Ce n’est pas un synonyme de « fantaisiste » ou « arbitraire ». Il faut que vous fassiez l’effort de comprendre comment ces mécanismes fonctionnent. Le raisonnement qui conduit à l’hypothèse de la création ex nihilo est faux, le nombre de personnes qui ont fait la même erreur – même si elles sont célèbres – n’est pas pertinent (la plupart du temps, vous pourrez le constater, elles se citent d’ailleurs les unes les autres).
Nous avons refait ici tout le parcours : il n’y a aucun doute possible. Si vous me dites « C’est ma parole contre la vôtre ! », je vous réponds : « Très bien ! »