Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Christophe écrit à propos de l’un d’entre vous qui, convaincu il y a quelque temps que les banques commerciales ne créent pas d’argent ex nihilo, n’en est plus aussi sûr aujourd’hui :
C’est comme si on vous expliquait tous les jours que c’est la terre qui tourne autour du soleil avec toute la difficulté que cela suppose à vous l‘expliquer car il faut aller plus loin que les apparences et vous vous dites : « C’est compliqué mais c’est vrai : cela permet d’expliquer beaucoup de choses » mais dès que vous sortez dehors vous constatez que non : c’est bien le soleil qui tourne autour de la terre, c’est là devant vos yeux, le soleil tourne d’Est en Ouest et cela est bien la preuve que ces savants sont vraiment fous !
Je l’ai expliqué déjà : j’ai fait mon enquête pendant plusieurs mois, en votre compagnie et grâce à votre aide, pour voir si mes sens avaient pu être abusés durant la dizaine d’années où je travaillai pour des établissements de crédit parmi les plus grands de la planète. Voici la manière dont je présente les choses dans le manuscrit de mon livre « L’argent », à paraître en septembre chez Fayard :
Quelle ne fut pas ma surprise cependant de découvrir que le désaccord existe parmi les différents auteurs aussitôt que l’on aborde des questions pourtant aussi simples que de savoir si les banques commerciales, celles où nous déposons l’argent dont nous n’avons pas un usage immédiat, créent ou non de l’argent, ou bien si elles prêtent ou non l’argent que nous déposons sur un compte-courant auprès d’elles. La raison de tant de confusion est simple : nous disposons de plusieurs langages pour parler de l’argent et quand il s’agit de traduire de l’un vers l’un des autres, les problèmes de traduction peuvent rapidement devenir très sérieux. Ainsi nous parlons parfois de l’argent en termes purement économiques, et je veux dire par là en termes de flux monétaires : « Il court, il court, le furet : il est passé par ici, il repassera par là … ». Quand nous parlons de l’argent en tant que flux, rien ne se crée, rien ne se perd : quand je dépose de l’argent à la banque, que celle-ci le prête, qu’il lui revient augmenté d’intérêts qui lui ont été versés et qu’une fraction de ces intérêts me sont ristournés à moi, il ne faut pas qu’un seul centime s’en soit perdu : s’applique ici ce que j’appellerai tout au long de cet ouvrage un « principe de conservation des quantités ».
Ce langage économique aurait dû en toute bonne logique suffire à la tâche quand il s’agit de parler d’argent, à ceci près qu’on s’aperçut au fil des siècles que ce langage n’était pas suffisamment strict dans ses termes pour interdire que des sommes n’en soient aisément dérobées au passage par ceux que l’argent tente – à savoir par tout un chacun. On inventa alors ce qui s’appelle la « comptabilité en partie double », un nouveau langage qui présente la particularité que tout s’y équilibre toujours : que le passif y est par définition égal à l’actif mais qui enfreint à tout bout de champ le « principe de conservation des quantités » et qui, du coup, peut faire croire à celui qui ne maîtrise pas parfaitement ses subtilités que des sommes apparaissent, comme du chapeau du magicien, pour disparaître ensuite. Mais malgré les défauts de la langue comptable pour ce qui est de sa compréhension intuitive, elle présente l’avantage infiniment précieux qu’il y est beaucoup plus difficile de faire disparaître des sommes (de véritables « flux monétaires ») sans que rien n’y paraisse, et c’est pourquoi la comptabilité en partie double fut adoptée avec enthousiasme par ceux qui voyaient leurs bénéfices fondre comme neige au soleil au contact de certains de leurs employés industrieux sans doute mais aussi indélicats.
Répétons-le cependant : si le « principe de conservation des quantités » n’avait pas toujours été d’application stricte pour tout ce qui touche de près ou de loin à l’argent, le capitalisme serait mort au berceau et les Bourses ne seraient jamais nées car leur accès aurait été rendu impossible par les cohortes de plaignants encombrant les rues, massés devant les portes du tribunal de commerce.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
164 réponses à “« Eppur si muove ! »”
à Paul,
Merci d’attirer une fois de plus le débat sur la question de la création monétaire!
Vous rejoignez de fait les positions d’Helmut Creutz, celle des geselliens et donc la mienne.
Il faut n’être pas économiste « déformé » par un savoir encombrant et inutilement compliqué débité par les universités pour saisir des correlations plutôt simples! Silvio Gesell disait: « ils ne comprennent pas la nature de la mnnaie parce qu’elle est trop simple! »
Non, non et non, la monnaie n’est jamais à deux endroits en même temps! Cela ne fait toujours pas sens, quelle que soit la gymnastique mentale et névrotique qui se déploit autour!
Si les intervenants n’apprennent pas, enfin, à distinguer « monnaie » et « crédit », le débat restera sûrement stérile.
1)Seule la monnaie liquide a cours légal et règle donc une affaire sans reste!
2)L’achat via la carte de crédit ou par chèque, assez répandus, n’est jamais qu’un transfert de créance de la part de l’acheteur (dont le compte est débité) au bénéfice du vendeur (dont le compte sera crédité)! Au sens strict, il s’agit d’un échange d’un bien ou service contre une créance, c’est-à-dire d’un échange sans monnaie, donc du TROC!
Dans la mesure où la « couverture » liquide du système apparaît crédible, il n’y a pas soucis avec cela, et tout cela fonctionne à la satisfaction générale, bien sûr. Cela implique aussi, évidemment, que la quantité de M1 (définition de Holbecq) de billets et pièces nécessaires aux transactions sera d’autant réduite, car les institituts d’émission, notamment que nous avons (grâce à Nixon!) abandonné la malédiction de la couverture-or, peuvent et doivent, en jouant sur les taux directeurs, aisément réduire la quantité de monnaie centrale si nécessaire, afin de limiter les risques d’inflation qui résulterait du fait que M1 pourrait faire demande en même temps que la demande via les transferts de créances. La mission des banques centrales étant bien de maintenir, autant que faire se peut, l’inflation (la hausse de prix) faible ou nulle.
3)le crédit bancaire accordé aux particuliers ou aux entreprises pour des achats plus coûteux (maisons, voitures, investissements productifs, etc.) n’augmente, de son côté non plus, en aucune façon la masse monétaire circulante, car ce que l’emprunteur dépense en plus provient de ce que le prêteur achète en moins. Et à tout moment, on ne peut acheter que ce qui existe réellement en tant que produit ou service. On ne peut manger que ce que l’on a effectivement!
4)la mission des banques centrales est, évidemment aussi, celle d’accompagner la croissance de la production en biens et services. Elle augmente alors M1, car nous assisterions sinon à une baisse tedancielle de prix dès lors la quantité de monnaie disponible est moindre pour un volume de produits augmenté. En période de croissance économique, la masse monétaire augmente effectivement, et, sans inflation, au même rythme que la croissance. En cas d’inflation, cette masse aura crû plus vite que la production. La déflation, par contre, se produit quand la masse reste en arrière de la production, et on sait que le climat déflationniste va même tout à fait empêcher la croissance comme telle! Pudiquement, on parle de « croissance » négative ».
5)Nous assistons, en fait, à la situation où M1 impose TOUJOURS son rythme! Et cela a bien toujours été ainsi, surtout du temps de la couverture-or! Mais même en l’abanodonnant, cette capacit d’imposer son rythme subsiste. C’est bien pourquoi le fait que cette monnaie, que la banque centrale essaie de gérer comme elle peut, a cette propriété particulière d’être non seuilement « garantie » de l’échange en dernier recours, MAIS D’ETRE EN MEME TEMPS RESERVE DE VALEUR, est à ce point problématique!
6) Car M1 échappe pour une bonne part aux moyens de contrôle que peut exercer la banque centrale! Les agents peuvent toujours vouloir se munir de liquide et le soustraire à la circulation. Et il le font aussi bien dans des proportions loin du négligeable! C’est pourquoi les grosses coupures ne circulent pas! Mais son bien thésaurisées quelque part dans le pays ou ailleurs (dans les coffres).
7) Mais ceci n’est qu’un aspect du comportement capricieux du numéraire, le principal aspect est sans doute celui-ci: pour éviter ce que Keynes appelait la « trappe aux liquidités », les banques devront toujours proposer aux déposants un intérêt et donc un taux positif, car ceux-ci « oublieraient », sinon, de faire confiance à leur banque et garderaient l’argent en poche.
8) Il résulte de cette situation que les banques devront « faire travailler » l’argent qu’elles attirent moyennant l’intérêt, et elles n’ont pas trouvé mieux que de le prêter à leur tour à ceux qui veulent investir ou consommer plus qu’ils ne pourraient sinon. Les déposants consomment en moins ce que les emprunteurs consomment en plus comme je l’ai déjà dit plus haut.
9)Il résulte aussi de cette situation que tout investissment ne peut se faire que si le prêter se voit « garanti » au minimum le tauxmonéaire net. Sans intérêt, pas d’argent! Et surtout, pas de crédit!
10) C’est là que la proposition de Silvio Gesell et de sa monnaie fondante, que j’appelle monnaie anticrise, fait sens!
11) Car, la monnaie M1, un instrument public émis légalement par la banque centrale pour circuler, N’A PAS A ETRE DETOURNEE ET MISE E RESERVE PAR QUICONQUE POUR EXERCER AINSI LE CHANTAGE CAPITALISTE !
12)Ce chantage capitaliste est tout simplement insoutenable et EST la cause même de la crise systémique que nous vivons actuellement. Cette crise s’est déclenchée au moment où les acheteurs de petites (ou trop grandes pour eux?) maisons à crédit aux USA se sont révélés insolvables et que la rente capitaliste n’était plus au rendez-vous!
Pour parler comme Holbecq, le défaut des débiteurs a bien occasionné de la « déstruction monétaire massive », alors, qu’en fait, il s’agissait surtout d’un « retrait liquide massif » que les banques centrales essayent déespérément de combler en émettant des masses de M1 qui défient l’entendement!
jf
@A.
Voir à ce propos un excellent petit téléfilm que j’ai regardé avec délectation : Nature contre Nature, de Sylvain Belvaux (orthographe à vérifier..) avec lui-même. C’est une bonne réflexion, très simpliste, sur le rôle de la monnaie comme pilier du pouvoir de l’Etat.
Bonne soirée
@Johannes Finckh
En lisant votre commentaire je viens de m’apercevoir que votre vision de la chose différent quelque peu de la mienne ce qui est intéressant puisque moi non plus je ne crois pas à la création monétaire.
Quand vous dites: « le crédit bancaire accordé aux particuliers ou aux entreprises pour des achats plus coûteux (maisons, voitures, investissements productifs, etc.) n’augmente, de son côté non plus, en aucune façon la masse monétaire circulante, car ce que l’emprunteur dépense en plus provient de ce que le prêteur achète en moins »
De quelle masse monétaire parlez-vous ?
Ensuite ce que vous dites ne correspond pas aux banques de dépôts puisque les banques prêtent l’argent des nouveaux dépôts arrivant sur les comptes de leurs clients (je parle de compte DAV ce qui veut dire que les clients de la banque continuent à utiliser leur compte).
à christophe, la « masse monétaire »dans ce contexte serait M1 (selon la définition de Holbecq), et celle-ci n’augmente aucunement qand la banque prête, car la banque se refinance auprès de déposants et, au besoin, auprès des autres banques. Pour l’augmenter, ce serait faire appel à la banque centrale (certes, possible, mai en principe plus coûteux que les autres ressources, ce mécanisme ne sera donc utilisé seulement en cas d’absence des autres mécanismes).
Quant aux dépôts à vue: les clients laissant un solde positif sur leur DAV n’utilisent leur argentque dans la mesure où ils le dépensent effectivement par retrait ou par transferts de créance sur un autre compte. D’expérience statitique, la banque SAIT qu’elle peut utiliser une large part de ces dépôts pour des crédits courts, comme de découverts par exemple, mais sans doute aussi en partiepour des crédit plus long (pas trop, mais un peu sans doute!)
jf
pour être tout à fait clair: la somme de tous les crédits=la somme de toutes les dette à tout moment, et encore une fois, le crédit n’est pas monnaie!
Le volume des crédits augmentent évidemment constamment tout comme le volume des dettes, cela correspond à l’enrichissement de plus en plus onscène des uns et à l’endettement public et de plus en plus répandu des particuliers!
jf
@johannes finckh
Question d’un néophyte : je dépose sur le compte d’une banque 100, donc 100 que je ne dépense pas moi. Est-ce que ces 100 contribuent aux fonds propres de la banque? Parce que si ces 100 contribuent aux fonds propres de la banque, celle-ci peut prêter immédiatement (selon les règles de Bâle citées auparavant) de 12 à 15 fois plus à des gens qui vont les dépenser. Il y aurait donc création monétaire.
Merci à tous les commentateurs et à l’auteur du blog.
@ moi
Imaginons que la transaction A / C ait lieu le matin et la transaction D / B ait lieu l’après-midi. Les banques qui réconciliaient leurs comptes à la fin de chaque journée décident de les réconcilier désormais deux fois par jour : à midi et à minuit.
Ancuenne formule : compensation nulle.
Nouvelle formule : 1ère compensation = A / C ; 2ème compensation = D / B.
Votre illustration suggère que le système serait différent dans les deux cas, or la compensation résulte simplement du fait que l’on réconcilie des opérations sur des intervalles de temps différents – ce qui est indifférent, si ce n’est qu’en allongeant l’intervalle on donne l’occasion à davantage de transactions en sens opposé d’éventuellement se neutraliser.
« Scriptural » renvoie au support, or le support est indifférent, seule la différence entre argent (sonnant et trébuchant) et reconnaissance de dette est essentielle, parce que l’argent est 100 % liquide, alors qu’une reconnaissance de dette ne l’est pas. Les deux ne peuvent passer pour équivalent que quand tout va bien.
@charles
en prêtant 10 ou 15 fois à partir du dépôt de 100, il n’y a aucune création monétaire!
Car la banque prête successivement et pas simultanément, nécessairement!
Comme disent les adeptes fantaisistes de la création monétaires bancaire eux-mêmes, chaque prêt est susceptible, dans le même mouvement, un dépôt, alors la « magie » de la création s’annulle d’elle-même.
Si la banque devait « sortir », par contre 1500 en numéraire en même temps, elle devrait bien aussi les « rentrer » dans le meme mouvement, sauf à avoir une excellente photocopieuse pour faire de faux billets!
Pour le crédit, au fond, ce n’est pas différent, évidemment!
Sauf à « faire croire » combien elle serait riche? Cela ne tient pas debout sans refinancement sérieux!
@paul
ce que vous dites me semble simple et évident!
@Johannes Finckh
Je suis en désaccord avec vous sur ce point: pour moi M1 scripturales augmente bien que M0 reste constant.
Je vais essayer de vous donner une explication peut être pourrez vous me dire si cela vous paraît juste.
M1 augmente à cause du système des réserves fractionnaires combinées avec le fait que statistiquement les clients des banques ne retirent en espèce en moyenne que 8% (+ 2% de réserve obligatoire) du montant inscrit sur leur DAV ce qui permet à celles ci de prêter 90% de chaque nouveau dépôt arrivant d‘une banque concurrente .
Si un nouveau dépôt de 100 M1 scripturale arrive d’une banque concurrente, la compensation les transformera en 100 M0 et bien sur ces 100 la banque pourra prêter 90 puisqu’elle est certaine que son client ne les lui réclamera pas en espèce et si ce crédit retourne sous forme de dépôt dans la même banque elle pourra prêter 90% de 90 etc
Avec une seule banque sur le marché avec 100 de M0 la banque peut produire au maximum (si la demande de crédit existe) 1000 de M1 scripturale en prenant une réserve fractionnaire de 8% + 2%.
Ces 1000 de M1 c’est le montant que doit la banque à ses clients bien qu’elle n’ait que 100 sur son compte banque centrale dans cet exemple.
Et vous voyez qu’à chaque opération de crédit, M1 scripturale augmente alors que M0 reste constant. Les quantités de M0 sont conservées. Quant à la vitesse des flux c’est à dire le nombre d’opérations de crédits par unité de temps qui se traduit par la vitesse de déplacement de M0 dans un système bancaire concurrentiel elle dépend uniquement de la demande de crédit.
Donc pour moi l’argent dort ( la trappe à liquidité) dans deux conditions:
Quand les espèces sont sous le matelas et quand il n’y a plus de demande de crédit ou que l’offre de crédit est plus difficile d’accès.
Bon il est tard je ne sais pas si c’est bien clair tout ça?
A demain peut être.
Je ne voudrais pas enlever les illusions de J. Finckh et P. Jorion, mais il semble qu’ils utilisent une mauvaise définition de la « liquidité » : Les masses monétaires M1, M2 et M3 sont ainsi classées en fonction de leur « illiquidité » croissante, et dans M1 (qui comprends les billets, les pièces et les soldes des déposants sur les comptes bancaires, inscrits en dépôts à vue dans les établissements bancaires, votre « compte courant ») les pièces et billets sont un peu plus « liquide » que les dépôts à vue, encore que, avec les cartes bancaires par exemple, le bénéficiaire est payé aussi instantanément qu’avec des espèces. Vous faites donc une confusion entre « espèces », « liquide » et « liquidité » . La liquidité est la facilité avec laquelle des actifs peuvent être convertis en type de monnaie plus liquide. Les billets en tant que tels sont très liquides, un compte sur livret l’est un peu moins, mais vous pouvez quand même assez rapidement obtenir l’utilisation de cette monnaie stockée. A l’autre extrémité de l’échelle, on trouve les bâtiments et les usines, qui ne le sont pas du tout mais qui représentent néanmoins une « monnaie potentielle ». Vouloir retirer à la monnaie sa fonction de « réserve de valeur » ne rime à rien: puisque les hommes recherchent des réserves de valeur, ils transfèreront seulement cette monnaie dans des actifs moins liquides qui, au contraire, bloqueront la circulation monétaire (la vitesse de circulation de la monnaie) et auront un effet néfaste sur les échanges: c’est la raison pour laquelle je dis que c’est le capital (toutes les réserves de valeur) qu’il faut taxer, plutôt que les supports les plus liquides en essayant de les « faire fondre ».
L’erreur est toujours la même de la part de M. Finckh: c’est de considérer que la monnaie est une quantité « finie », comme quand elle était basée sur l’or. Non: il peut y avoir autant de monnaie que l’ont veut, il suffit d’accepter (pour le système bancaire) de monétiser des actifs à une valeur de plus en plus irréelle. Or, personne ne sait quelle est la valeur réelle d’un actif: on ne peut que dire « lors de la dernière transaction, la valeur de cet actif était d’autant » … sans pouvoir dire quelle sera sa valeur dans la minute, l’heure ou l’année qui vient.
A part la liquidité il n’y a pas de différence fondamentale entre la monnaie papier et la monnaie de crédit. Quand ils sont dans la « bulle économique non financière » tous deux sont des actifs sur les bilans des entreprises, des Etats ou des ménages, alors qu’ils sont tous deux des passif pour le premier au bilan de la banque centrale, pour le second au bilan des banques commerciales. Et quand çà va mal, l’un n’a pas plus de valeur réelle que l’autre (la monnaie papier du Zimbabwe, bien que monnaie papier émis par la banque centrale ne valait plus rien) … et encore, j’ai des doute: à mon avis la « reconnaissance de dette » (le contrat ou la parole donnée entre deux partis valait certainement plus.. mais on revient là au troc)
@Charles : ne croyez pas Finckh (message de 00:18 )… c’est faux : les banques ne prêtent pas plusieurs fois les dépôts successivement pour faire illusion. Elles monétisent seulement des actifs dans le cadre de règles « prudentielles » (pas toujours hélas)… c’est à dire que soit elles rendent « liquide » ce qui est le plus « illiquide » soit elles émettent de la monnaie de crédit en ayant pris en garantie ce qui n’existe pas encore.
A l’autre question » je dépose sur le compte d’une banque 100, donc 100 que je ne dépense pas moi. Est-ce que ces 100 contribuent aux fonds propres de la banque? Parce que si ces 100 contribuent aux fonds propres de la banque, celle-ci peut prêter immédiatement (selon les règles de Bâle citées auparavant) de 12 à 15 fois plus à des gens qui vont les dépenser. »
La réponse est non, ce ne sont pas des fonds propres. Par contre oui, ces 100 contribuent à la possibilité de création monétaire de la banque: les règles de Bale 2 concernant les limitation du rapport crédits accordés/fond propres n’ont rien à voir avec les techniques de création monétaire scripturale avec système de réserves obligatoire et de « bouclage de la création monétaire par la nécessité d’utiliser de la monnaie centrale que doivent fournir les banques commerciales. Vous pourriez relire avec attention les liens que j’ai donné dans mon message http://www.pauljorion.com/blog/?p=2847#comment-24467 (tiens, je m’aperçois aussi que personne ne m’a contredis sur mon dernier message 🙂 )
@Christophe, à propos de la trappe à liquidité… attention aux « faux amis »
WP:
Je pense que chacun veux camper sur ses positions phillosophiques concernant la monaie.
concernant « principe de conservation des quantités », il est évident que pour chaque pret il y a une contrepartie qui est l’emprunteur. Se qui au niveau comptable fournir la conservation des bilans et non des quantité. Car 100 pret a
100 perssonnes donnent le même bilan que 10 pret a 10 personnes. Lorsque Mrs Jorion parle de quantité, ont ne sait plus vraiment de qu’elle quantité il parle. Donc ca, a cette endroits des quantité que la confusion est crée. La seul conservation de quantité n’est que la quantité d’écriture au passif égale a la quantité d’écritue a l’actif du plan comptable. Par contre les quntité de pret peuvent être bien supérieur a la quantité d’argent épargné et a la quantité d’argent de réserve.
@Holbecq
« Elles monétisent seulement des actifs dans le cadre de règles “prudentielles” (pas toujours hélas)… c’est à dire que soit elles rendent “liquide” ce qui est le plus “illiquide” soit elles émettent de la monnaie de crédit en ayant pris en garantie ce qui n’existe pas encore. »
Quand vous écrivez qu’elles émettent de la monnaie de crédit vous ne décrivez que la première étape qui ne coûte rien à la banque puisqu’il s’agit comptablement de créditer le compte de l’emprunteur… et la suite ? vous n’en parlez pas ! Peut-être parce qu’elle vous gêne dans votre démonstration et pourtant c’est celle qui infirme toute votre théorie.
La suite, lorsque l’emprunteur utilise cette monnaie obligeant la banque à fournir la monnaie centrale correspondante à ses concurrentes (laissons tomber l’histoire des compensations qui s’annulent, ce n’est qu’un écran de fumée )
Et les règles de Bale 2 n’ont rien à voir avec la limitation de crédit au sens stricte, c’est un ratio entre les fonds propres et les engagements de la banque à savoir le montant des comptes courants des clients et les emprunts de la banque pour son compte propre (achat d’actif et spéculation).
@Paul Jorion: « Les deux ne peuvent passer pour équivalent que quand tout va bien. »
C’est la seule chose dont je sois à peu près sûr.
Je n’ai pas de compréhension claire de l’affaire. Cela me dépasse. Je vais donc m’en laver les mains, comme Pilate. 🙂
Merci à tous (Paul, Chistophe, Holbecq, Johannes Finckh, etc) pour leur patience.
@Christophe
Je ne peux pas à chaque commentaire refaire la démonstration complète, et toutes les étapes que vous me reprochez de ne pas re citer mais qui ne changent rien fondamentalement au fait que les banques monétisent des actifs (c’est à dire portent en actif de leur bilan des dettes – des actifs de leur clients – contre de la monnaie qu’elles créent et qu’elles portent au passif, sur le compte de leur client emprunteur).. j’ai donné plusieurs fois le lien sur celle ci, je le fais une dernière fois, mais encore faut il accepter de lire (ce que vous n’avez manifestement pas fait) et comprendre : http://www.societal.org/monnaie/creationmonnaiepourlesnuls.pdf
Donc, je répète, lorsqu’une banque émets de la monnaie par le crédit, elle porte en passif (en DAV) le montant de ce crédit, en monnaie scripturale. et cette monnaie va servir à payer, toujours sous forme scripturale, de multiples fournisseurs. Statistiquement une partie de cette monnaie scripturale va être transformée par les clients de la banque en monnaie fiduciaire, banque centrale, suivant le coefficient de préférence pour les billets (lequel est d’environ 15% mais variable suivant le lieu et le moment).
Contrairement à ce que vous écrivez, et puisque la pluspart des paiements se feront d’une manière scripturale, l’emprunteur n’oblige pas la banque à fournir toute la monnaie en monnaie centrale à ses concurrentes (ni bien sûr à l’emprunteur: vous imaginez avoir obtenu 100000 euros de crédit pour acheter un appartement et demander à la banque de vous fournir ces 100000 euros en espèces ?), mais nous n’en parlons pas puisque vous-même considérez que toutes les banques « marchent du même pas » (Keynes), c’est à dire qu’elles accordent des montants de crédits correspondant exactement à leur part de marché, les besoins de compensation sont donc nuls.
A part cela la banque doit disposer de 2% supplémentaires (scriptural) de monnaie centrale pour les Réserves obligatoires.
Pour le second point (Bâle 2), merci de me donner une référence sérieuse en support de votre interprétation (erronée je pense): ma référence est ici: http://www.bis.org/publ/bcbs107fre.pdf . Alors oui, on peut être plus précis que je ne l’ai été en répondant à Charles (qui posait « une question » concernant Bale2) . On peut donc préciser que dans le cadre de Bale 2 les banques ont la possibilité de calculer le risque de différente manière. Cette pondération des actifs (les actifs, pour une banque, c’est en grande partie les créances sur les emprunteurs) permet d’obtenir « la base de capital » qui détermine le niveau de fonds propres nécessaires.. le minimum de fonds propres est de 4% de la « base de capital »mais atteint plus souvent 8%
Merci beaucoup à A-J Holbecq pour la clarté de ses explications.
Je pense que cette histoire de conservation des quantités nuit inutilement à la compréhension des mécanismes de création monétaire. Certains raisonnent comme l’a rappelé M. Holbecq comme si le système « masse monétaire présente dans l’économie » était fermé. On oublie de considérer les robinets d’entrée et de sortie ou alors on écrit que les banques commerciales ne sont qu’un relais des banques centrales à travers le multiplicateur. Il ne s’agit pas tant de considérer les flux internes à ce système mais les flux d’entrée et de sortie. Alors pour simplifier les choses, il faudrait considérer comme le rappelait je ne sais plus supra, le système bancaire dans son ensemble. Et de ce point de vue, les fuites à financer se limitent aux retraits d’espèce non ? La question alors: est-ce que le niveau de refinancement ex post en monnaie fiduciaire auprès de la banque centrale revient pour celle-ci à contrôler complètement le niveau de monnaie scripturale créée par les banques secondaires ? On peut alors se poser la question suivante : le niveau de refinancement disponible est-il déterminé préalablement ou bien les banques secondaires savent-elles de toute façon qu’elles pourront toujours se refinancer ex post ? Faut-il parler de multiplicateur dou de diviseur ?
A mon avis, la vraie question au delà du degré de liberté des banques secondaires à créer de la monnaie (enfin des moyens de paiement immédiatement disponibles) est celle de l’orientation du crédit. Existe-t-il en la matière des ratio qui obligent à financer dans telle ou telle proportion l’économie réelle, les PME… ? QUID DE L’ORIENTATION DU CREDIT ? Quelles sont les règles ?
enfin une question pour A-J Holbecq:
je lis que le ratio de Bâle n’a rien à voir avec la création monétaire. Si ce ratio est le rapport entre crédits et fonds propres, le niveau de fond propre limite la capacité de crédit, et partant, la capacité de créer de la monnaie scripturale, non ?
Je ne voudrais pas m’embrouiller: les réserves obligatoires: c’est un niveau minimum de réserves en monnaie centrale sur les comptes de banques secondaires inscrits sur les livres de la banque centrale mais j’ai du mal à identifier toutes les conséquences. est-ce que je comprends bien : le niveau de passif permet un certain niveau d’actif ; les réserves obligatoires sont autant d’actifs qui ne pourront pas correspondre à des crédits, c’est bien cela ?
merci d’avance de vos éclairages
@ Holbecq:
« A part la liquidité il n’y a pas de différence fondamentale entre la monnaie papier et la monnaie de crédit. »
Tout à fait d’accord avec cette distinction subtile: … à part la liquidité…
Mais, à des moments de vérité comme maintenant, c’est bien la seule chose qui compte!
D’autre part, je maintiens que le crédit ne saurait être « création monétaire », car il y a toujours une dette en face!
Quant à la « monétisation des actifs », la banque centrale peut bien y consentir et y consent aussi, car nul (et surtout pas la banque centrale!) ne souhaite que l’économie manque de liquidités fiduciaires.
Et il est vrai que l’absence de l’étalon-or lui donne une marge de manoeuvre assez grande pour réalimenter toujours l’économie, au besoin même en prenant en harge des actifs toxiques, c’est-à-dire RIEN!
QUANT à ma critique de la monnaie RESERVE DE VALEUR, je vous signale que votre objection est vraiment faible et consternante!
Encore une fois, j’y ai déjà souvent répondu à Paul Jorion et à d’autres, tout bien stocké comme réserve de valeur ne pose pas vraiement de problèmes à l’économie (sauf sans doute la spéculation foncière qu’il faudra traiter par le biais de taxations adéquates).
Par contre, faire de la monnaie elle-même la RESERVE DE VALEUR ULTIME COMME C’EST LE CAS MAINTENANT, voilà LE problème! Cela a un impact énorme et destabilisant sur le système et est la cause même de la crise systémique!
Il n’y pas besoin de tricheurs, de voleurs, d’escrocs, ce seul fait suffit à maintenir le système toujours instable! et à préparer d’autres crise systémiques!
Silvio Gesell ne tenait pas de discours anti-riches, au contraire, oil encourageait toujours l’enrichissement et l’épargne, mais, justement, il souhaitait que la monnaie soit libre (il l’appelait Freigeld ou monnaie franche) et prête à l’usage sans discontinuer, et cela incitera tout un chacun de « stocker » autre chose que la monnaieelle-même!
C’est à ce moment-là que la monnaie perdra son caractère de capital refuge quand tous les autres biens capitaux peuvent fortement fluctuer!
L’astuce de la solution gesellienne est précisément le fait que rien ne remplacerait la monnaie traditionnelle comme valeur refuge ultime, car les autres objets de « valeur » ne sauraient exercer un chantage comparable à la monnaie elle-même!
Peut-être le pétrole? Je n’y crois qu’à moitié, et laà aussi comme pour le foncier, des taxes pourraient réguler un éventuel problème d’une façon adéquate. Et la taxe en monnaie (fondante) oblige quand même le marché de remettre du prétrole stocké en vente et donc de limiter l’avantage spécuatif.
Je peux bien construire ma maison en OR MASSIF en essayer d’acheter la totalité de l’or disponible dans le monde, cela n’empêchrait pas l’économie de fonctionner et l’argent (fondant) de circuler!
Pourquoi faut-il que je répète toujours et si souvent des choses évidentes?
Votre critique reprend d’ailleurs la remarque de Keynes à ce sujet, et les geselliens l’ont toujours refutée comme je le fais ici.
Quant à la trappe aux liquidités,je partage l’analyse de Paul Krugmann à propos du Japon,mais on peut l’étendre à ici, sinon, où sont les centaines de milliards injectés par les grandes banques centrales depuis six mois environ et qui « ne descendent pas dans l’économie réelle » selon la remarque de DSK, répétée par Obama?
Et où sont les grosses coupures?
En résumé, les banques centrales émettent autant et davantage de monnaie qu’il ne faut (et même sans réelle contre-valeur! donc en fait ex nihilo!) pour éviter que la déflation ne soit trop massive, et ceci est un acquis en lien avec l’abandon de l’étalon-or et l’orientation de la « valeur » de la monnaie à son pouvoir d’achat.
Mais les banques centrales doivent absolument faire un pas de plus, à mon avis! Est-il concevables qu’elles émettent de la monnaie qui, simplement, ne circulera pas!
C’est comme construire des routes interdites d’usage et réservé à un usage privé de quelqu’un d’autre que celui qui les aurait construites.
La monnaie, bien public thésaurisable est ainsi constamment détournée légalement par quelques uns pour leur seul avantage! Est-ce plus longtemps acceptable?
La monnaie anticrise ne vise rien de plus que donner à la banque centrale les moyens d’une politique monétaire digne de ce nom et l’instauration de prix moyens rigoureusement stables et une circulation monétaire rigoureusement stable en toute circonstance!
jf
Entièrement d’accord avec vous Mr. Holbecq je vois que vous avancez bien dans vos investigations ! J’ajouterais même que le problème est double dans le bilan des banques :
* D’une part la sous-estimation des effets induits du surrendettement, notamment avec l’insuffisance des provisions pour dépréciation de créances douteuses. Autrement dit une augmentation des fonds propres nettement insuffisante(particulièrement pour les banques européennes).
* D’autre part, le déséquilibre permanent entre actif et passif qui ne fait qu’empirer avec la modification récente des règles comptables. Ce décalage est révisé uniquement au moment de la vente de l’actif.
Bref si on ajoute en plus le fait que les autorités financières autorisent une insolvabilité temporaires des banques, il devient difficile de se projeter ne serait-ce que de quelques mois dans l’avenir.
La question centrale qui se pose est : quel est le seuil de tolérance des créanciers et à partir de quel moment vont-il tout faire pour préserver leur capital au détriment des autres…
Finalement que ce soit par la monétisation des actifs ou en émettant des bons du trésor ou les deux, on se rapproche petit à petit de cette limite
D’ailleurs j’aimerais bien connaître votre perception de cette limite…
Je pense que les fonds propres sont IMPERATIVEMENTS contitués de monnaie de type M1 donc la plus liquide. Les banques commerciales doivent avoir en permanence sur leur compte à la banque centrales, un pourcentage minimum de leur passif (constitué de créances et du capital).
les banques centrales peuvent remettre au pot autant qu’elles veulent, mais elles n’arrivent réellement à dégeler les circuits!
jf
@ A-J. Holbecq
Vous confondez des enregistrements comptables d’opérations (qui s’expriment en langue comptable – soumise à ses propres conventions) avec d’authentiques flux monétaires (même si ceux-ci peuvent être « neutralisés » dans la réconciliation périodique de positions d’établissements bancaires les uns vis-à-vis des autres, débouchant sur une compensation entre eux portant uniquement sur le différentiel des flux en sens opposé).
Les « créations » monétaires, suivies de « destructions » monétaires que vous croyez observer sont des artefacts de l’enregistrement comptable, ils enregistrent en réalité le réel déboursement d’un flux monétaire suivi de son réel remboursement.
Le gonflement et le dégonflement des masses monétaires M2 et M3 où vous croyez lire la confirmation de ces créations monétaires « ex nihilo » résulte de deux effets combinés : le prêt des sommes déposées sur des comptes-courants (soumis à une contrainte de réserves obligatoires « fractionnaires ») et la vitesse de circulation de la monnaie reflétant le dynamisme ou l’apathie de l’activité financière (reflet souvent – mais pas toujours – de l’activité économique).
Je vous concède que la confusion que vous faites se rencontre très souvent dans la littérature – elle caractérise en particulier la littérature financière en français.
@ A-J Holbecq
« Les billets en tant que tels sont très liquides, un compte sur livret l’est un peu moins, mais vous pouvez quand même assez rapidement obtenir l’utilisation de cette monnaie stockée ».
Stockée ? où ?
Vous savez bien que plus vous vous engagez à ne pas utiliser votre monnaie mise en banque plus celle-ci vous rémunère.
Comment expliquer cela si votre monnaie dort dans un coffre et que la banque ne la fait pas fructifier ?
Vous savez bien que la seule fraction des dépôts que la banque doit garder présente en banque centrale (uniquement en fin de journée) sont les réserves obligatoires. Tout le reste peut être converti en actifs plus ou moins liquides a sa guise.
Plus vous acceptez de garantir votre dépôt dans la durée à la banque, plus elle l’utilisera sur le moyen et long terme et plus elle sera prête à payer pour « louer » votre argent. La monnaie des DAV, très volatils, est beaucoup moins exploitable.
Un autre exemple, vous écrivez: « les pièces et billets sont un peu plus “liquide” que les dépôts à vue, encore que, avec les cartes bancaires par exemple, le bénéficiaire est payé aussi instantanément qu’avec des espèces. »
Faux; si le bénéficiaire accepte la transaction immédiatement, il ne sera payé que lorsque les banques auront procédé à l’échange de valeur monétaire ordonné par le moyen de paiement et que sa banque aura reconnu cette nouvelle dette à son endroit.
Il me semble important de bien séparer ce qui est monnaie de ce qui est monnayable, sinon tout ce qui a une valeur est monnaie. Et dans ce cas il suffirait de créer la valeur pour créer la monnaie.
Lorsqu’une banque accorde un crédit, elle ne crée pas de valeur, encore moins de monnaie…
Lorsque le crédit sera remboursé elle aura « créé » en tant qu’entreprise la valeur des intérêts, moins l’inflation et les frais. Elle aura mis à disposition de son client la valeur monétaire du crédit accordé lorsque celui-ci lui en aura demandé le transfert vers la banque de son vendeur, et non pas en écrivant le montant du crédit sur son DAV.
Méfions-nous du terme « monnaie d’écriture » qui recouvre des choses différentes et pas toujours de la monnaie.
merci @ shiva qui dit si bien les choses!
Le « bien dire » est sans doute la bonne façon d’avancer!
Pour ma part, je n’y arrive pas toujours assez bien, mais depuis que j’écris su ce blog, il me semble que nous avançons tous ensembles, y compris Holbecq vers cette évidence:
seule la monnaie fiduciaire restera monnaie en fin de compte, on ne peut pas vraiment sortir de là, avec toute la bonne volonté que nous mettons à dire « monnayable » ce qui est transfert de créance plus ou moins rapidement!
Car, plus holbecq essaye d’expliquer et d’exposer sa confusion entre monnaie et crédit, plus il doit se ranger à notre position!
Je renouvelle mon appel!
Le sort de la « création monétaire par les banques via le crédit est scellé! C’est un mythe et un artéfact!
Si les économistes veulent devenir autre chose que les « boys » de la haute finance (ce qu’ils sont actuellement en participant au brouillage continuel des mécanisme!), il faut qu’ils deviennent geselliens!
Abandonnez aussi sans reste tous ces modèles mathématiques et physiques soi-disant « scientifiques » dans la gestion des portefeuilles de placements. Tous ces modèles sont comme des poids et des contre poids apliqués à une réalité qui n’obéit qu’ une seule chose, jusqu’alors non prise en compte suffisamment:
La monnaie comme valeur refuge donne le LA quoi qu’en pensent les « scientifiques » égarés dans la finance!
La monnaie comme valeur refuge rend même inutile tout autre paradis fiscal par exemple!
Pour remédier à cela, il n’y a que la monnaie anticrise, sans que l’on s’encombre l’esprit avec des théories compliquées et fumeuses ayant cours à la fac!
jf
toutes mes excuses pour quelques fautes de frappe, j’espère que je suis clair quand même!
jf
@Shiva
Voir les définitions de la « monnaie » ici : http://www.snb.ch/f/welt/glossary/m.html
Si on n’a pas les mêmes définitions, on ne peut pas s’en sortir
@Tous
Pour les autres questions ou objections, je répondrai demain, devant m’absenter
@J.F.
… vous avez le droit de le croire, mais n’essayez pas d’en extrapoler ma position: vous vous trompez, et en plus, la création monétaire est parfaitement claire en ce qui me concerne
A demain si vous le voulez bien 🙂
Pendant longtemps j’ai aussi cru que les banques « créaient de l’argent nex-nihilo » mais, le problème est que j’avais une mauvaise définition du mot argent. CEPENDANT le fait que leur système de paiement soit utilisé massivement dans la société permet PRESQUE d’interpréter les chiffres de nos comptes en banque, représentant un titre de créance sur notre banque, comme de la monnaie.
Le problème vient du fait que c’est les banques détiennent majoritairement des actifs de plus en plus risqués, et complètements illiquides en cas de crise. Le prix de vente de ces actifs ont été tirés à la hausse par la spéculation, les ont motivé à prendre de plus en plus de risques.
De plus c’est ces mêmes banques qui décident du prix de leurs propres actifs au moment de la signature d’un crédit : c’est le pouvoir incommensurable des banques. Lorsque le montant est un peu trop élevé, ils associent au contrat un autre bout de papier pour rendre la créance un poil plus liquide : l’hypothèque.
@Holbecq
Finalement j’ai compris, vous ne pouvez justifier la création monétaire des banques privées que grâce aux compensations de fin de journée qui par bonheur compensent les dettes des banques entre elles.
Autrement dit si ce système n’existait pas et qu’un autre existait à la place comme par exemple qu’à chaque transaction commerciale en monnaie scripturale de ses clients la banque était obligée de transférer les fonds instantanément vers les autres banques concurrentes vous seriez obligé de constater que chaque transaction en monnaie scripturale correspond une transaction en monnaie centrale entre banques concurrentes et vous ne pourriez plus soutenir votre théorie.
Et bien je dois dire que vous êtes gonflé parce qu’expliquer aux gens que quand ils viennent emprunter de l’argent pour acheter une maison le banquier crée instantanément la somme à prêter avec hypothèque et intérêt sur 20 ans obligeant les malheureux à trimer toute leur vie avec saisie de leur maison s’ils n’arrivent pas à payer et tout ça je le répète pour un crédit qui n’aurait selon vous strictement rien coûté à la banque hormis quelques réserves obligatoires, et bien je dois dire qu’à ce stade c’est du délire dangereux car les banques sont coupables de beaucoup de choses mais pas de ça.
Heureusement que la majorité des gens ne vous lit pas sinon demain matin ce sont toutes les banques qui sont à feu et à sang.
@christophe:
Bavo, vous avez compris, et la banque n’a, bien entendu rien créé du tout mais simplement prêté ce que lui a été prêté par ailleurs, la banque a donc fait son travail, rien de plus!
Au nom de quelle MAGIE DELIRANTE aurait elle pu « créer de la monnaie via le crédit » ???
Quand j’exige des economistes uniersitaires de changer de toute urgence de logiciel je sais très bien ce que je dis!
On ne joue pas seulement avec les définitions mais bel et bien avec l’existence même des gens qui travaillent dur pour acquérir un peit quelque chose!
Il est scandaleux de continuer à se payer des économistes à ce point à côté de la plaque !
jf
@ Jimmy , votre message du 25 avril 2009 à 14:08 . Vous êtes parfaitement dans le vrai. Ma perception ? Lorsque le crédit a pour but de développer la richesse réelle il est sain (compte tenu des limites écologiques à ne pas dépasser), mais « consommer à crédit » n’est pas sain lorsque c’est excessif et dépasse les capacités réelles de remboursement qui, in fine, est un prêt sur les richesses futures que vous fait l’ensemble de la société. Je pense que tous ceux qui ont eu une participation dans la sphère financière et spéculative (les « activités financières » qui ne produisent rien), même s’ils disent maintenant « on ne savait pas », sont collectivement responsables du bordel dans lequel nous sommes et dans lequel nous allons nous enfoncer, car même si nous arrivons à sauver les meubles, d’autres crises encore plus graves nous attendent. Il aurait bien fallu « solder les dettes » mais on voit bien que ceux qui sont en fait responsables (à tous les niveaux) sont les premiers à faire la leçon .
Il aurait fallu « solder les dettes » dis-je… mais ce n’est pas ainsi que ça va se passer…: +/- 300 millions vont devenir de plus en plus riches, 1 ou 2 milliards continueront à recevoir les miettes et auront, en servant les riches, la chance de « bien vivre » … et 4, 5 et bientôt 7 milliards resteront bien évidemment sur le bord du chemin, sans intéresser personne sauf quelques pompiers qui feront ce qu’ils peuvent : je crains qu’il ne soit trop tard..
Pour votre message de 14 :15 je pense que vous mélangez ici fonds propres et réserves obligatoires : « Les fonds propres ( capitaux propres ) représentent l’argent apporté par les actionnaires à la constitution de la société ou ultérieurement, ou laissés à la disposition de la société en tant que bénéfices non distribués sous forme de dividendes. Si l’entreprise dépose son bilan, les porteurs de capitaux propres ne seront remboursés qu’après que les créanciers l’aient été intégralement. » Les fonds propres sont au passif de la banque (comme d’ailleurs les dépôts, y compris les DAV, de ses clients) … ce sont des dettes pour elle.
Les réserves obligatoires représentent effectivement une trésorerie dont la banque ne peut disposer (mais c’est un élément de l’actif)
Pour votre message de 17 :55, 100% d’accord également
En ce qui concerne le débat avec Shiva, Christophe, Paul Jorion et Johannes Finckh (entre autres), je vais faire comme tous ceux qui ont cessé d’argumenter sur ce blog, épuisés de redire toujours la même chose. Donc je clos en disant « oui, vous avez raison, je suis confusé, la monnaie fondante est notre salut collectif, les moyens de payement sont bien seulement émis par la banque centrale (coup de chance, c’est exactement ce que nous demandons à l’instar par exemple d’Allais ou de Robertson ou de cette américaine dont j’ai oublié le nom et qui s’était, une fois, exprimée sur ce blog), et nous nous contentons de les faire tourner de plus en plus vite et même parfois de les comptabiliser X fois : et tous les économistes, banquiers et universitaires se sont tous fait enfumer, et d’ailleurs, comment prêter ce qu’on a pas, évident mon cher Watson: il est évident que nous avons oublié que rien ne se perd, rien ne se crée »
Mais si l’un des lecteurs a une précision à me demander sur « mon » système (ah, ah), je me ferai un plaisir de lui répondre . Encore faut-il qu’il ait lu au moins l’article dont j’ai donné le lien la dernière fois dans mon message du 25 avril à 13:01 et que les questions portent sur celui-ci.
@Christophe (et les autres)
Si vous ne me croyez pas moi (vous avez bien raison, vous ne me connaissez pas), vous pouvez peut être avoir la curiosité de lire sur google book « Monnaie » par Philippe Narassiguin http://tinyurl.com/cey448
Mais peut être avez vous peur de devoir changer de paradigme ?
à propos de la consommatin:
Il est impossible que le crédit fait « augmenter » la consommation, au sens où on ne peut consommer que ce qui a été roduit réellement!
L’emprunteur ne vient que se substituer, en tant qu’acheteur, au prêteur qui, lui, aura renoncé à consommer autant qu’il à produit, car il a justement prêté une part de son revenu!
Si on prend, disons l’achat d’une voiture via le crédit bancaire, subventionné de plus est, par le gouvernement, cela implique que davantage de voitures seront évidemment vendues par ce biais-là, mais cela implique aussi le refinancement de la mesure par des prêts équivalents, par exemple une pression fiscale plus élevée pour tous qui affectera la consommation d’autres biens et services!
Le crédit peut ainsi, évidemment, orienter en faveur de tel ou tel bien ou service – par exemple aussi la « consommation médicale », peu affectée par la crise du fait que le déficit de l’assurance maladie est assumé par le pays pour le moment.Par contre, la consommation d’autres biens et services ‘en sera que davantage affectée!
Là, nous nous situaons dans le réel de ce qui se passe effectivement.
Pour consommer davantage, un seul moyen:
Il faut donner à chaque citoyen une subvention tout en augmentant, en même temps la production!Et cela, la monnaie actuelle ne sait plus faire, étant donné qu’elle est devenue VALEUR REFUGE dans des proportions grandissantes!
Au lieu de stimuler l’investissement, les investisseurs sont entré dans une position d’attente, on peut dire que l’argent fait GREVE!
jf