Pourquoi nous disons en réalité la même chose, réponse à une critique de Jean-Claude Werrebrouck

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Lorsque je défends l’idée d’une « constitution pour l’économie », j’explique que quand la démocratie s’est mise en place, elle s’est arrêtée au bord de l’économie, laissant celle-ci dans un « état de nature » au sens hobbesien du terme, c’est-à-dire où l’homme est un loup pour l’homme. Les événements actuels soulignent la nécessité de sauver l’économie de la loi de la jungle qui y règne en la faisant rentrer dans le giron de la démocratie, ce qui ne peut se faire qu’en la dotant – elle et la finance qui constitue son système sanguin – d’une constitution.

Pourquoi une constitution distincte pour l’économie ? Parce que les marchés fonctionnent d’ores et déjà au niveau global et qu’une constitution pour l’économie qui se contenterait d’ajouter des articles « économiques » aux constitutions politiques nationales existantes se situerait au mauvais endroit et raterait nécessairement son but, le plus moral des États se voyant automatiquement pénalisé au plan économique (c’est ce qui explique que, comme on l’a vu récemment, le problème des paradis fiscaux étant en réalité insoluble dans les cadres nationaux, sa « solution » consista à en réécrire la définition jusqu’à ce qu’elle ne s’applique plus à aucun État). Quand Attali dit qu’il n’y a pas d’état de droit au niveau global, nous exprimons lui et moi la même idée.

Dans A propos du projet de Constitution pour l’Économie, Jean-Claude Werrebrouck présente une critique de mon approche. Werrebrouck lit dans l’histoire un mouvement en trois temps où ce qu’il appelle l’« extériorité » (une notion très proche de ce que les philosophes appellent le « transcendant ») fut successivement la religion, le politique et aujourd’hui l’économique. Au lieu de voir comme je le fais l’économie comme une enclave de brutalité au sein de la démocratie, il voit au contraire l’économique comme ayant pris le dessus sur le politique pour le dominer désormais. Et comme cet ordre économique se confond aujourd’hui avec l’« anarcho-capitalisme » rothbardien qui s’est imposé au cours des trente dernières années, ce que je lis comme une sauvagerie de l’économique au sein de la démocratie, serait en fait pour Werrebrouck, le phagocytage du politique par l’ordre économique « anarcho-capitaliste ». Il écrit :

… si l’économie est l’équivalent de la religion, en ce qu’elle est la forme nouvelle de l’irrépressible extériorité, les économistes sont-ils des clercs ou fonctionnaires de la religion des temps modernes ? Et la théorie économique est-elle l’équivalent de la théologie ?

Le cadre général décrit par Werrebrouck est donc différent du mien. Les événements récents aux États-Unis, où l’on voit les financiers que l’on pouvait penser en déroute en raison du désastre dont ils ont été la cause, prendre au contraire les rênes du pouvoir, semblent lui donner raison : il ne s’agit même pas d’un coup d’état et l’ordre économique avait bel et bien remplacé l’ordre politique, le subordonnant simplement à ses propres exigences : celles du marché, et ceci à l’échelle de la planète toute entière.

Mais cette différence dans l’analyse entre Werrebrouck et moi débouche-t-elle sur une conclusion différente ? En fait non : une constitution pour l’économie se révèle également nécessaire dans l’un et l’autre cas. Seule l’interprétation exacte de ce qu’elle représente diffère quelque peu. Pour moi une constitution pour l’économie comble un vide existant, celui que constitue l’existence d’une plage d’« état de nature » au sein de la démocratie et va se situer là où le « désordre » économique règne d’ores et déjà, à savoir au niveau supranational. Dans la perspective de Werrebrouck, une constitution pour l’économie porte nécessairement sur l’« extériorité », sur ce qui constitue actuellement un ordre transcendant et, le politique ayant été récemment subordonné à l’économique, il s’agit simplement avec une constitution pour l’économie d’une restauration du politique dans ses droits.

Mais réfléchissons-y, dans une analyse comme dans l’autre, l’économique était hors de portée du politique, soit, selon moi, parce que la démocratie l’avait abandonné à la loi de la jungle, soit, selon Werrebrouck, parce que c’est l’économique qui avait pris le pouvoir et, dans une analyse comme dans l’autre, une constitution pour l’économie parfait la démocratie, chez moi en en étendant le principe à l’économie, et chez Werrebrouck parce qu’elle rétablirait l’empire du politique sur l’économique.

Bien sûr une constitution pour l’économie ne peut se situer que là où le pouvoir économique a déjà pris ses aises : au niveau global. Les temps que nous vivons et notre capacité aujourd’hui à en analyser les tenants et les aboutissants nous font cependant comprendre à quel point nous avions pris pour la démocratie ce qui n’en était encore que les balbutiements et à quel point nous sommes encore éloignés de son idéal. Une constitution pour l’économie constituerait cependant un pas de géant dans sa direction.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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91 réponses à “Pourquoi nous disons en réalité la même chose, réponse à une critique de Jean-Claude Werrebrouck”

  1. Avatar de logique
    logique

    M’enfin je pensais a cela cette apres midi(c’est un peut hors sujet mais) :

    Comment peut on tolérer qu’un ancien patron d’un grande banque ou organisme qui nous a conduit a la crise économique actuel puisse être promut a des responsabilités d’états. Je ne voie malheureusement qu’une seul conclusion,c’est qu’il a fait admirablement bien son travail. Hors comment peut on considére que provoqué ou participer a la construction d’une crise puisse être considéré comme un travail méritant une promotion.

    Vous parliez de démocratie, elle ne sert a rien puisque l’interet du pouvoir ne semble jamais être en accord avec celui du peuple. A quoi peut bien servir une democratie qui élit des dirigeant qui n’en font qu’as leur têtes. C’est aprés se constat que l’on peut peut être voir dans la constitution les règles fondamntale a ne pas enfreindrent. M’enfin je n’y crois pas vraiment surtotu lorsque cette constitution peut être modifier sans le consentement des citoyens et par referundum. Encore faut il des citoyens a qui ont aura expliqué le role et la fonction d’un constitution.

    De toute facon, il n’y a pas 50 manière possible de résoudre un problème, soit chaque partie trouve un conpromis soit c’est le plus fort qui imposara sa loi. Et je reste convaincu que le peuple sera toujours le plus fort, même si il n’est pas le plus intteligent.

  2. Avatar de JYB
    JYB

    Sept thèses sur la crise actuelle (la seconde étant non-négociable):

    Thèse No 1: La forme que revêt, dans le troisième millénaire de l’histoire de la barbarie, la lutte des classes mondiale, est celle de la guerre civile universelle entre les gens, d’un côté, et les baudruches, de l’autre – soit les vrais gens contre les poupées gonflables.

    Thèse No 2: L’accord en genre du mot « gent » au pluriel reste régi par les deux écrits canoniques que sont l’arrêté ministériel du 26 février 1901 et la rubrique « gent » de l’Ortho Vert, 18e édition, page 282.

    Thèse No 3: Les capitalistes sont des vrais gens qui placent du vrai argent dans de vraies entreprises (le « capital »), de façon à augmenter vraiment cet argent grâce à un tour de magie (le « profit capitaliste »). Ce tour de magie a été expliqué dans le livre de Karl Marx, « Le Capital ».

    Thèse No 4: La faiblesse des capitalistes est dans leur avidité, qui leur fait désirer des profits impossibles. Les capitalistes se font donc ratiboiser par un tour de passe-passe: ils remettent leur vrai argent dans les mains d’arnaqueurs (gestionnaires de fortune, banquiers, Madoff, PDG, etc), en échange de la promesse des profits impossibles qu’ils souhaitent. Ce tour de passe-passe s’appelle « la confiance ». Il a été expliqué dans le chapitre « le corbeau et le renard » du livre de Jean de La Fontaine, « Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine ».

    Thèse No 5: Un arnaqueur qui réussit suffisamment longtemps à siphonner le vrai argent des capitalistes peut devenir lui-même un capitaliste, et se faire arnaquer à son tour, voire s’arnaquer lui-même. C’est l’origine de la crise actuelle du capitalisme.

    Thèse No 6: La sortie de cette crise devrait normalement passer par l’alliance entre les capitalistes et les autres vrais gens pour dégonfler les baudruches. Ce n’est pas techniquement difficile (il suffit d’un coup d’épingle), mais cela demande aux capitalistes de se contenter d’un profit raisonnable, ce qui est très difficile pour eux.

    Thèse No 7: Au cas où ils n’y parviendraient pas, la continuation du capitalisme sera impossible. Il faudra passer à un système de rechange.

  3. Avatar de Moi
    Moi

    @antoine: votre propos risque de devenir trop complexe pour moi, c’est pourquoi je vais juste répondre sur ce qui me concerne de mon point de vue de citoyen.

    « Le droit contitutionnel est aussi et surtout une garantie de protection des gouvernés contre le risque d’arbitraire gouvernants/de propagande de masse. En cela il n’est pas non démocratique mais au contraire démocratique. »

    En soi, le droit constitutionnel n’a pas de caractère démocratique. Il n’est pas une garantie de protection des gouvernés contre l’arbitraire comme les USA en ont fait l’expérience au cours de leur histoire (génocide des amérindiens au départ, esclavage pendant un siècle, apartheid jusque dans les années 60, chasse aux sorcières communistes dans les années 50, camps pour les américains d’origine japonaise en 41, guantanamo à présent, etc). De plus, une constitution qui exclut les femmes, les pauvres, les noirs, etc, de la citoyenneté peut-elle être décemment définie comme démocratique? (c’était le cas de toutes les constitutions dans nos « démocraties » au XIXè)
    A mon humble avis, l’utilité d’une constitution est toute autre: c’est au départ le programme d’une force politique et ensuite, si elle évolue (même la constitution US a évolué), elle peut se démocratiser en devenant l’image du rapport de forces politiques de la société. C’est pourquoi une constitution du XIXè est si libérale et puis se teinte progressivement de socialisme jusqu’au XXè s et évoluera vers plus de démocratie. Ce que j’espère donc de Paul Jorion et collaborateurs est de mettre au point des principes politiques qui pourront être intégrés dans les constitutions pour ainsi démocratiser celles-ci et répondre au défi anti-démocratique que constitue l’économique laissé à lui-même.
    Je ne cherche pas quel est le meilleur système, le plus démocratique, etc, même si cela est intéressant par ailleurs. Je veux juste que notre système devienne plus démocratique en acceptant quelques règles de contrôle de l’économique que je trouve nécessaires (comme d’autres, je l’espère). C’est ainsi que je défendrai ma liberté comme non-domination. 🙂

  4. Avatar de charles
    charles

    Ouh là! je décroche !

  5. Avatar de Alain Soler
    Alain Soler

    Une constitution économique

    Beaucoup a déjà été compilé sur le sujet, la référence la plus aboutie n’est-elle pas ce traité établissant une constitution pour l’Europe (TCE) retoqué en traité dit de Lisbonne ? Synthèse d’une constitution politique et économique globale pour les 27 Etats membres et plus particulièrement pour les 16 Etats membres de l’euro système en ce qui concerne la composante monétaire.

    Dans ce seul domaine monétaire dont l’organisation et le mode opératoire de la Banque Centrale européenne; fonctions monétaires et opérations assurées par le système européen de banques centrales y sont décrits avec précision ; ce ne sont près d’une centaine d’articles qui régissent règles et protocoles (TCE & Lisbonne).

    Il me semble que rien de comparable au monde n’a jamais été proposé à des citoyens (500 millions de citoyens quand même).
    Elle plait ou ne plait pas, mais elle existe !

  6. Avatar de MarcusH
    MarcusH

    @ Antoine

    « ce n’est pas la procédure qui définit la nature démocratique ou non de la mesure adoptée, mais la conformité de cette dernière à un idéal politique et moral de respect mutuel entre égaux.
    A l ‘intérieur de ce cadre, si on doit arbitrer entre divrses options possibles reposant chacune sur une interprétation partculière du sensde l’association politique ou des fins que devrait poursuivre la communauté dans l’intérêt de chacun c’est une procédure tout à fait valable. »

    Il me semble que la démocratie renvoie à la forme d’exercice du pouvoir et non au fond de ce qui doit être choisi. Ce n’est pas le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple (un idéal auquel on peut adhérer ou non) mais seulement le gouvernement du peuple et par le peuple. Et en ce sens, la démocratie n’est pas garante du choix de valeurs heureuses. Mais a-t-on trouvé plus juste comme forme de décision collective ?
    Pour moi, la conformité d’une mesure avec un idéal politique et moral de respect mutuel entre égaux n’a donc rien à voir avec la démocratie. Ce sont des valeurs qui doivent être promues dans le cadre démocratique, là oui.
    D’ailleurs limiter l’exercice démocratique au cadre d’un idéal type forcément subjectif puisque s’inscrivant sur le registre des valeurs serait peu démocratique. En effet, qui aurait dans ce système le privilège de décider pour les autres des idéaux à faire prévaloir ?

    J’ai ensuite du mal à vous suivre: certaines opinions n’auraient pas voix au chapitre du fait de leur perversité ? Alors qui juge de la salubrité des opinions d’un tel et d’un tel ? Non je crois que chacun, quelque soient ses tares, doit pouvoir, dans certaines limites (liées par exemple à certaines formes de pathologies caractérisées), exprimer son choix. Non définitivement, je rejette toute forme de suffrage censitaire implicite ou explicite.

    « Mais l’idéal démocratique est “par définition” neutre du point de vue des intérêts des différents groupes sociaux au sens ou ils n’ont même pas à intervenir sauf quand leurs revendications peuvent se prévaloir d’une interprétation du pacte démocratique ».

    C’est une vision qui me paraît dangereuse. Si je reformule : pas besoin pour certains qu’ils s’expriment car les responsables savent à leur place ce qui est leur bien donc ?
    Je pense que l’idéal démocratique ne doit renvoyer qu’aux grandes valeurs qui ressortent prédominantes d’un patchwork d’opinions diverses et variées. Je crois au bon sens collectif dans une communauté suffisamment éduquée et informée.

  7. Avatar de logique
    logique

    Merci Mrs Soler de nous rappeler certaine chose pas si lointaine mais deja oublié. C’est clair qu’une constitution c’est presque quelque chose d’inscrit dans le roc. Hors c’est aussi une chose difficille a définir. Deja en Europe cela n’as pas abouti. Difficille de changer l’interet de l’intret, il y aura bien un momment ou l’interet sera commun, pas aux sens communiste mais au sens protectioniste, en l’interet sera de prendre soin de son prochain mais surtout de soi même. Ce n’est pas de la phillosophie,mais simplement un résultat logique pour que l’enssemble survive.

  8. Avatar de MarcusH
    MarcusH

    le TCE ? ce machin imbuvable qu’un citoyen non initié ne peut lire ?

  9. Avatar de fnur
    fnur

    Paul,

    Je ne comprends pas votre position de croire que le local et ses possibilités de résistances ne sont rien face au global. L’histoire montre l’inverse.

  10. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ Paul

    Je retire « vespasiennes » (endroit où normalement l’on s’épanche en espérant vaguement que cela fera reculer le mur) et je le remplace par « montagnes », lesquelles n’accouchent pas forcément de souris, mais donnent aussi naissance à de longs fleuves tranquilles, ce qui vous fera plaisir.

    Pour le reste du texte, non, je ne retire rien, d’autant plus que cela n’est pas plus gratifiant ( ?) pour moi que pour vous. Je ne pense pas avoir fait plus dans l’emporte pièce que Jacques Attali quand il prédisait trois cent millions de morts et ensuite la régulation. Il faut lui reconnaître que parmi toutes les casquettes qu’il est capable d’endosser, celle d’historien n’est pas la moindre, ce qui l’autorise bien à avoir lui aussi quelques mauvais pressentiments. Ne croyez pas que je me réjouisse de ces derniers en arrachant les ailes des mouches. Vous dites qu’il n’y aura pas d’autres solutions que globale, raisonnable, universelle, et vous avez peut-être raison dans l’absolu. Moi, ce dont je suis sûr, c’est que des foules embourbées dans leur quotidien vont enrager de tenter le contraire, et que toute votre science et votre bonne volonté ne serviront à personne dans ce cas de figure, qui est celui des trains en marche.

    Sinon, je suis sûr que pour avoir mené le parcours que vous avez mené, vous devez avoir forcément un f…. caractère. Si vous nous en donniez un aperçu de temps en temps, ce n’est pas moi qui vous briderais !

    @ JYB

    Oui bien sûr ! Pour moi aussi l’Europe peut-être considéré aujourd’hui comme un levier de la globalité, et cela depuis le traité de Maastricht. Je serais beaucoup plus mesuré sur la période du Marché Commun proprement dite (en gros depuis 1957 jusqu’à l’arrivée de Delors en 1985), laquelle a souvent montré ce qu’il était possible et raisonnable de faire en matière de coopération des nations. Les évènements dont vous parlez ont joué effectivement un rôle essentiel dans le surgissement d’un nouveau paradigme de la globalité (je vous renvoie à « histoire de l’utopie planétaire » d’Armand Mattelart, La Découverte), à condition de ne pas y voir non plus les signes d’un quelconque « vaste complot ». C’est l’évolution sociologique et culturelle des sociétés occidentales qui a porté la vague.

    Vous faites ce que vous voulez de mon texte sauf y rajouter des intentions qui n’y sont pas. Pour la « gratification », voyez avec le secrétaire du jardinier de ma bonne, à son hôtel particulier derrière le château…

  11. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    Ci-joint, une vidéo à l’emporte pièce, plus que jamais d’actualité bien qu’elle date de 2007.

    http://video.google.com/googleplayer.swf?docId=-4123082535546754758&hl=fr

  12. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    Pardon ! Pour les références, le film provient du site suivant (pour un autre son de cloche) :

    http://www.pensee-unique.fr/

  13. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    @Paul

    Un peu de frustration ? A la rime de « constitution mondiale pour l’économie », un écho semble crier « Gouvernance Mondiale », ou structure centrale. Ceci étant bien l’écueil qu’il faut éviter.

    Si les cloches de cette constitution sonnaient comme : il faut faire ceci, pas cela … (ce que tous les malins ne s’empêcheront certainement pas de faire) sa forme serait inadaptée.

    J’ai déjà lu, une et plusieurs fois, dans les commentaires, qu’une constitution qui tient la route, ne sera que l’énoncé de grands principes naturels, avec cette capacité de s’auto-renforcer avec le temps, parce que l’intérêt du plus grand nombre étant ainsi sur les bons rails, ce plus grand nombre pourrait être attentif à ne pas laisser n’importe qui faire dérailler quoique ce soit, pour de vils intérêts particuliers.

    La monnaie est-elle au centre des échanges entre humains, est-elle ce que doit encadrer au plus près une constitution économique ? Définissez la valeur des choses et des services qu’on s’échange alors, et indexez la monnaie dessus, pas le contraire.
    La monnaie dans l’économie mondiale, j’ai juste l’impression qu’on n’a pas pu aboutir ( ou est-ce à dessein ) à en faire autre chose qu’un moyen de stimulation pour faire se mouvoir de petits esprits et rien d’autre.
    Et chaque fois que je lis ou écoute les économistes prônant les solutions pour sortir de la crise, on reste sur cette notion de monnaie à stimuler la course à pied, plus qu’à aider à échanger des valeurs déjà présentes, ou potentielles, puisqu’elle n’est pas faite pour épouser les formes des valeurs matérielles, ou autres.

    Bref, je ne comprends rien à monnaie viable, tant que l’on vit dans le modèle actuel ou si on se projette dans le même axe.

    Si on redéfinit mieux la valeur des choses et des services, on n’a plus besoin de banques centrales qui peuvent sinon prendre le pouvoir sur l’ensemble . Les principes généraux dans mon optique de compréhension commencent par là.

    Ailleurs, je ne comprends pas, parce que je ne vois que des pseudo-artistes plus ou moins habiles à savoir jongler, et qui ne s’en privent pas, surtout si il s’agit de faire tomber une quille dans leur jardin de temps en temps.

  14. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    Je ne suis pas artiste mais employé, et il est vrai que je n’ai pas plus de temps que ça à consacrer au jeu de quilles (je n’ai pas de jardin non plus). De toute façon le spectacle est ailleurs, partout ailleurs.
    Essayez d’être plus curieux…

  15. Avatar de johannes finckh

    @ tous:
    « Le libéralisme n’est pas libéral, on le voit à l’usage. » OK, mais même imparfait il n’est plus à l’odre du jour en régime capitaliste – cela fait belle lurette que les oligopoles ont reinitié un système capitaliste et néoféoda!

    A propos de la « constitution économique » ici abondamment débatuue:
    Je constate qu’une fois de plus que ce qui est au centre du problème, à savoir la monnaie elle-même, reste le grand absent du débat!
    Le tabou!
    On peut parler de tout, invoquer tous les « il faut » que l’on veut pour « améliorer l’homme »,

    Freud qui avait été cité aussi ne croyait pas, en tout cas que l’homme puisse s’améliorer collectivement; même individuellement, au cas par cas d’une cure analytique, il n’y a que des corrections à la marge, ce qui est déjà beaucoup…

    Comme disait Lacan à propos de l’école qu’il a fondée:
    Je n’attends rien des personnes, mais tout du fonctionnement! Et il a imposé des permutations périodiques des responsables pour obtenir ainsi que la cause analytique reste au centre de son école.

    Pour la monnaie c’est pareil!
    Pour améliorer le fonctionnement, il nous faut la monnaie anticrise, car, sinon, bientôt, plus rien ne fonctionnera!
    Améliorer le fonctionnement de la circulation monétaire fera que la monnaie restera au centre des échanges sociaux sans constamment devenir un moyen de chantage s’exerçant de l’extérieur sur les acteurs économiques – un usage privé avec le profit détourné vers des intérêts privés d’une institution (= la monnaie) pourtant destinée au large public!

    Mais pour les intellectuels, la monnaie reste l’impensé, c’est « sale » (Freud vous salue!) et on profère des généralités du cours de philo dont tout le monde s’en fout!

    Approprios-nous la monnaie et émettons une monnaie qui ne pourra pas être détournée de son usage- et la « constitution économique » sera faite!
    Même l’épineuse question des paradis fiscaux et de la fraude fiscale trouvra alors une solution élégante, car rien ne pourra plus véritablement être soustrait à l’échange et au recyclage direct. Même l’argent gagné « frauduleusement » ne procurera plus d’avantage « durable » au sens où la monnaie ne sera pout simplement plus capital avec la monnaie anticrise!
    A ce moment-là, la tentation de tricher, inhérente à la « mauvaiseté » de l’homme, n’aura plus les mêmes conséquences désastreuses sur tout le système! Et il faut évidemment continuer à punir les voleurs!
    jf

  16. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ JF
    Les généralités sur la monnaie, merci, j’ai eu ma dose léthale en ces lieux (environ 1000 pages). J’ai même pondu mes propres généralités de terminale éco, dans lesquelles j’arrivais au même conclusion que vous (aux alentours de Noël).
    De toute façon je suis déjà parti…

  17. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    « La monnaie est-elle au centre des échanges entre humains, est-elle ce que doit encadrer au plus près une constitution économique ? Définissez la valeur des choses et des services qu’on s’échange alors, et indexez la monnaie dessus, pas le contraire. »

    L’essentiel me semble bien être dans le choix de ce que l’on produit. (choses, services, oeuvres, instants…..)

    Puis dégressivement, la valeur marchande ou non marchande donnée aux (choses, services, oeuvres, instants…..) en tel lieu à tel moment.

    La monnaie devient un problème SEULEMENT lorsqu’elle est autre chose que de la monnaie, qu’elle devient elle même « produit »consommable, ou que son accumulation s’associe à l’accumulation de pouvoir.

    La solution est elle à chercher dans la monnaie elle même ?

    Il me semble que l’adoption (disons au hasard) d’une monnaie fondante serait la preuve d’un effondrement zimbabouéen des pouvoirs qui gouvernent le monde, des institution, organisations, visions-du-monde, comportements, modes de vie (enfin tout ce qui aboutit au choix qui se fait de ce que l’on produit) qui s’arrangent d’une économie où la monnaie est un produit consommable dont l’accumulation s’associe à l’accumulation de pouvoir. L’adoption d’une monnaie fondante (par exemple), est une pure rêverie avant un tel effondrement.

    Le « cerveau collectif » permettra peut-être de modifier par contagions et ensemencements croisés, de modifier le choix de ce que l’on produit, des lieux et des moments où tel « chose » aura tel prix ou entrera dans le monde des échanges non « marchands ».

    Les soubresauts de l’énorme machinerie qui gouverne ce que l’on mange, ce dont on se vêt, ce qu’on dit et ce qu’on lit, ce qu’on écoute et que l’on chante et si l’on bouge comment pourquoi , pourquoi l’on pense ce qu’on pense, et que le commerce « gratuit » des idées alimente autant que le fuel de l’économie et de le phynance, ces soubresauts, aideront les glissements d’un paradigme (éprouvé) vers l’autre (évoqué..).

    La formule, la pierre philosophale capable de transmuer ce plomb des vies subies en l’or des ages à venir (hum!) n’est pas plus la monnaie fondante que la dictature du prolétariat ou e=mc2.

    Le « cerveau collectif » est la solution parce qu’il est le chemin, et la destination: Le PARTAGE.

  18. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    Aïe ! Dans mon élan j’avais oublié de déverrouiller le câble qui raccordait mes électrodes frontales au Grand Tout Synapsien (GTS). Voilà c’est fait ! Pour les électrodes, je verrai avec le maréchal ferrand de mon village local, cela fera des bigoudis pour sa femme ou son cheval, là-bas ils savent encore ce que c’est que le partage !
    Allez, so long ! (un synapse de perdu dix de retrouvés)

  19. Avatar de 2Casa
    2Casa

    So long Linda

    JF j’aimerais parler votre langue comme vous la nôtre. 😉

  20. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Daniel Dresse

    je comprends vos craintes concernant une solution globale. Il existe un danger en effet qu’à la place du système actuel dérégulé se substitue un ordo-libéralisme, terme que j’emprunte à Werrebrouck et que j’élargis à la notion de société de contrôle. Nous aurions alors une sorte d’utopie régulatrice à grands renforts de gouvernance qui n’empêcherait pas certaines tendances déjà à l »oeuvre dans le capitalisme actuel : je pense notamment au découplage entre sciences et technologique. Nous irions donc vers une société du contrôle renforcé : l’humain serait plus segmenté que jamais, bref, tout le contraire de l’émancipation. Aussi, à cet égard, je suis comme vous critique de certaines idées défendues par Attali dans certains de ses livres où il fait une grande place au développement techno-scientifique dans lequel il voit des marchés porteurs, des gisements de croissance, sans se préoccuper outre mesure des dimensions éthiques, et des conséquences sociales, anthropologiques d’un autonomisation renforcée du secteur technoscientifique qui serait alors vidé de toute dimension politique et même de science au sens aristotélicien ou même rabelaisien. Ceci dit je porte au crédit d’Attali d’avoir affirmé haut et fort que la crise actuelle est une crise résultant des inégalités, ce qui est un coin enfoncé dans l’idéologie néo-libérale. Il était important que celui-ci le dise, car, qu’on le veuille ou non Attali est un homme médiatique, donc un homme d’influence. Il n’y a pas si longtemps un éditorialiste économique du journal Le Monde justifiait au nom de la croissance mondiale la montée d’un certain niveau d’inégalités. Ce genre de discours ne passe plus, la page est tournée même si les patrons que CAC 40 et leurs affidés ne l’entendent pas encore de cette oreille.

    Pour autant, il ne me semble pas que l’idée d’une constitution pour l’économie proposée par Paul serait forcément la voie ouverte à l’ordo-libéralisme. Je crois même me rappeler que dans un billet de Paul à propos d’Attali, Paul s’était montré réticent à l’idée d’un gouvernement mondial. Une Constitution pour l’économie ce sont des principes. Paul rejoint Attali pour dire que l’économique ne peut se soustraire au droit ou le contourner habilement comme aujourd’hui.

    Par contre, oui, ce serait rester au milieu de gué que de ne se préoccuper que de la question du droit.
    De ce point de vue, il me semble, il est même évident pour moi, que Paul va plus loin qu’Attali en ce qui concerne la nécessité de civiliser l’économie. Attali est simplement réformateur du capitalisme. Paul, et beaucoup d’entre-nous ici souhaitons par contre une véritable mutation du capitalisme — lequel court de toutes les façons à sa perte et en se désagrégeant va produire de nouvelles formes sociales — même si la nouvelle configuration demeure pour l’heure informe.

    Je vois cette constitution comme un moyen d’orienter les sociétés, nations du monde, vers un ou plusieurs nouveaux modèles économiques.
    Or en l’état, sauvage, de l’économie, l’établissement et le renforcement de relations internationales reste un levier irremplaçable pour orienter le système mondial vers une transition la moins catastrophique possible pour tout le monde. A la condition, et là je rejoins vos réserves, que les effort et la réflexion se portent également sur la question de la place de l’homme dans l’économie, et donc ce qu’il en est, ce qu’il pourrait en être, du rapport de l’économie à l’espace et au temps, dimensions inhérentes à toute notion de monde possible.

    Pour ma part, je n’exclus pas que le système actuel s’effondre bel et bien, auquel cas l’option ordo-libérale — qui va de pair avec un ordre mondial –, ne serait plus d’actualité. Il faudrait alors restaurer l’économie sur les seules bases locales, avec tout ce que cela impliquerait de régressions possibles, pas toujours positives. Or aujourd’hui nous n’en sommes pas là : il est encore possible de mener de front et le global et le local pour reconstruire, recomposer l’économie et la société sur des bases plus viables et plus vivable pour l’ensemble de l’humanité. Ce qui n’exclue pas que des formes différentiées d’économies et de sociétés puissent émerger d’une transition qu’aurait permise — entre autres choses — l’établissement d’une constitution, laquelle de son statut transnational au départ pourrait in fine être intégrée plus profondément, notamment sous la forme de nouvelles représentations qui ne manqueront pas d’accompagner la naissance puis la stabilisation des nouvelles formes.

    Le nouveau système économique, au sens le plus large du terme , inclurait alors de nouvelles formes sociales, techniques, institutionnelles, telles que la question de la constitution de l’économie ne se poserait plus dans les termes actuels, c’est à dire en des termes purement institutionnels et politiques au sens étroit du terme. Elle serait simplement un acquis — certes jamais définitif et toujours fragile — de l’évolution de l’humanité, au même titre que l’invention de l’écriture ou de la démocratie, qui fait que l’hominisation est toujours en cours, ce en quoi il y a bien un « état de nature » dont nous cessons jamais de nous séparer. C’est d’ailleurs ce qui fait de nous des humains qui avons toujours à nous préoccuper, nous efforcer de dompter les pulsions régressives qui sont en nous, ce que Hobbes assimile justement à « l’état de nature ». Or l’économique est toujours sous l’emprise du régressif — et ce de plus en plus (lire à ce propos les réflexions de Stiegler, notamment son dernier ouvrage : Pour une nouvelle critique de l’économie politique), il importe donc que la démocratie, cette institution par laquelle la participation et le débat raisonné des égaux pour décider des affaires de la cité tend à faire régresser les pulsions destructrices, intègre dans son fonctionnement, sa finalité, les principes par lesquels l’économique et son fonctionnement régressif n’aurait plus lieu d’être. Lutter contre l’économique régressif ne devrait plus être un courant d’idée parmi d’autres, comme c’est le cas actuellement, mais bien une des conditions de possibilités de tout exercice démocratique. Nous ne pouvons plus faire reposer les chances d’un monde meilleur sur les seules vertus de l’alternance, laquelle apporterait tantôt son lot de régressions tantôt son lot d’émancipation. Les périls sont aujourd’hui trop nombreux et surtout vitaux pour que nous évitions encore de nous atteler à la transformation de l’institution démocratique elle-même, autrement dit dans sa finalité, pour la parfaire, ou tout au moins la faire évoluer. AInsi seulement nous aurons quelques chances que se poursuive l’aventure humaine et implicitement toutes nos aventures individuelles, lesquelles n’ont de sens véritable que si elles peuvent se relier à l’immense toile humaine qui, aujourd’hui et par delà les générations, se tisse et se crée continument des fils multicolores que sont les vies de tous les habitants de notre planète. Ce qui me fait penser qu’il y a aussi une dimension esthétique dans la politique. Nous ne voyons pas tous cette toile de la même manière, mais celle-ci existe bel et bien, sans quoi nous n’aurions rien reçu ni ne pourrions transmettre. L’unité de l’humanité est présupposée dans son existence et cette existence passe par un regard projectif sur l’humanité prise comme un tout indissociable.

  21. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    @Daniel

    Mal réveillé l’après-midi ??

    Vous n’ètes pas économiste en charge, vous ne jonglez pas avec ces choses. Vous constatez juste ce qui se passe avec le nez en l’air, comme tout le monde.

    Pas le temps pour écrire ce moment. J’ai regardé vos vidéos postées. C’est une antithèse qui défend ses lignes, et qui recoupe beaucoup de points si on veut se donner la peine de chercher. Je vous taquinerai là-dessus sur un autre fil écolo, quand il tombera.

    Pas le temps pour écrire plus à tous non plus aujourd’hui

  22. Avatar de johannes finckh

    @mikaël EON

    Je reprends, la monnaie anticrise (fondante) n’a asolument rien en commun avec l’hyperinflation zimbabwéenne!
    C’est tout le contraire!
    Je démontre à chaque occasion que les prix seront rigoureusement stables en régime de monnaie fondante.
    La monnaie fondante est une garantie du pouvoir d’achat à toute épreuve.
    Tout d’abord, il convient de préciser, et Silvio Gesell ainsi que tous les geselliens actuels le répètent comme moi, la quantité de monnaie émise sera rigoureusement adaptée à l’indice des prix!
    La dite « fonte » de la monnaie fondante est d’une toute autre nature que la fonte hyperinflationniste!
    De l’ordre de 5% annuels et dûment complétée par autant de néoémission de numéraire (accessoirement un petit revenu pour les gouvernements), elle aura pour seul effet de maintenir en toute circonstance la monnaie circulante.
    Elle ne sera plus « gelée » comme c’est le cas actuellement, selon l’expression de DSK, alors que les grandes banques centrales ont fait imprimerr pour des centaines de milliards supplémentaires depuis environ six mois sans aucun effet.
    C’est cette incapacité d’influer réellement sur l’économie au niveau de la politique monétaire qui pose tant de problèmes.
    Une « constitution économique mondiale » devra, au minimum, exiger que les banques centrales auraient non seulement le pouvoir d’émettre de la monnaie (cette possibilité, elles l’ont déjà!), mais qu’elles puissent assurer le « bon usage » de cette mnnaie qui ne doit plus être retenue comme RESERVE DE VALEUR ULTIME, comme un moyen de chaantage qui s’exerce sur l’ensemble de l’économie en permanence en permettant des spéulations extrêmes, notamment à la baisse des prix!
    Car enfin, il n’est même pas pas vrai que les maisons construites par les subrimes ne « valent plus rien », mais l’insolvabilité des emprunteurs imopose des ventes forcés et une offre exessive conduisant à un tel effondrement.
    A ce moment-là, les actifs deviennent à ce point toxiques!
    En régime de monnaie fondante, on trouverait même assez rapidement une solution élégante à un tel problème, car la reprise économique générale qui s’amorcerait instantanément rendra solvables un nombre grandissant des victimes qui ont actuellement tout perdu!
    Nous voyons alors même que les actifs les plus « toxiques » finiront par pouvoir attérir en douceur, et tout cela sans inflation et sans nécessité particulière de forcer une croissance économique.
    Le simple maintien de l’activité, avec quelque orientations écologiques effectiement nécessires suffira pour stabiliser l’économie dans son ensemble!
    Pourquoi?
    Tout simplement parce que la rente capitaliste disparaîtra instantanément, dès que l’on émettra la monnaie anticrise, le chantage exercé par la finance se sera évaporé en une nuit!
    Au niveau de ce qui se passera au niveau bancaire et des crédits, j’y ai déjà largement répondu, mais je vous le redirai si vous le souhaitez!
    Je sais bien que mon discours est assez nouveau, même s’il est déjà vieux de cent ans au moins. Mais INOUI jusqu’à maintenant par la majorité des économistes, il est encore nouveau et frais.
    jf

  23. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    @JF
    la référence très anecdotique au Zimbabwe m’était venue de cet article:
    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2677
    où figure la photographie d’un billet avec date de péremption.

    La monnaie fondante est elle concrètement applicable sans recourir à des « usine à gaz ». Pourriez vous nous indiquer un didacticiel qui permettrait aux béotiens d’y voir clair dans son usage quotidien? Merci.

  24. Avatar de johannes finckh

    à mikaël EON

    Merci de me qustionner!
    Comme je le dis, je connais mal la situation du zimbabwe, je vais donc m’informer grâce à vous.
    Non, si on applique la monnaie fondante avec la rigueur qui convient, c’est-à-dire en limitant le volume d’émission toujours en fonction de l’évolution des prix, chose finalement facile et finement réglable avec cette monnaie, car elle circule toujours entièrement et sans restriction et sans former des TRESORS encombrants, il n’y aura pas d’inflation.

    Paradoxalement peut-être, la valeur exprimée en pouvoir d’achat de la la monnaie fondante sera d’une stabilité inégalable par la monnaie actuelle!
    Si vous le souhaitez, vous pouvez télécharger l’ouvrage de Silvio Gesell dans sa traduction française : Silvio-Gesell.de ;
    c’est gratuit.
    Je vous propose aussi, si vous le souhaitez, de vous envoyer gratuitement et à mes frais un des derniers ouvrages de l’édition de 1948 qui me reste et que j’ai reçu pour les diffuser à qui en fait la demande.
    Mais, faites vite, il ne me reste plus que trois livres à offrir!
    jf

  25. Avatar de johannes finckh

    à mikaël EON:

    A part ce cout artice, disposons-nous des informations récentes comment va le Zimbabwe depuis cette innovation?

    L’hostilité internationale que rencontre ce dictateur est massive. Une question: une part de l’hostilité viendrait peut-être de cette mesure? Car elle menacerait le capitalisme à sa racine!
    N’oublions pas que l’hyperinflation est causé par l’émission excessive de monnaie centrale dans un contexte de faillite d’un Etat! Et cette faillite est toujours causée par des dépenses excessives couplées à une THESAURISATION de la monnaie, avant que l’inflation ne devienne incontrôlable et ne fasse sortir les liquidités en excès!
    Si la nouvelle monnaie « fondante » ainsi émise l’est en visant des prix stables, il est plus que probable que le Zimbabwe pourrait s’en sortir « bien ».
    Mais comme je vous dis, je ne connais quasiment rien là-dessus, mais si cela devait marcher, on le saura sûrement!
    jf

  26. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    @ J.Finckh

    Les problèmes monétaires du zimbabwe ne semblent pas près de se résoudre:
    http://www.zimbabweonlinepress.com/index.php?news=74

    Comme vous je ne sais presque rien de ce pays en dehors de la spoliation des blancs (spoliateurs colonialistes?) par Mubabe, au bénéfice de ses affidés, et au détriment de la population en général.

    Merci pour le lien avec la version scannée du livre de Gesell.(et votre offre généreuse de la version originale). Je vais certainement lire ce livre, mais peut-être pas demain.
    http://www.silvio-gesell.de/html/l__ordre_economique_naturel.html

    Estampiller des billets à une époque où les billets sont des survivances n’a plus beaucoup de sens. Comment se présenterait une monnaie fondante à l’époque de moneo de paypal des cartes diverses, et quid des opcvm et autres Fcp??? L’intérêt de systemes du type SEL n’est sans doute pas négligeable, ils me semblent quqnd même un peu marginaux ou artisanaux et je ne vois pas pour demain leur adoption planétaire.

    Comme vos billets en témoignent la question vous passionne et vous avez très envie de communiquer votre enthousiasme et de faire partager vos arguments.

    Ne pourriez vous pas schématiser la pensée actualisée de Gesell.

    On peut s’en moquer mais une présentation powerpoint bien faite a des vertus didactiques supérieures à un exposé magistral ou des commentaires savants. Pour toucher même les gens pressés (tiens les journalistes par exemple) ça pourrait valoir l’investissement.

    Hum, je suis bien gourmand et à peu de frais. Merci pour vos réponses déjçà données.

  27. Avatar de johannes finckh

    @mikaël EON
    je n’ai peut-être pas toutes les réponses techniques sur la façon de procéder aujourd’hui.
    Les expériences de Regiogled en Allemagne se font avec des billets timbrés, souvent tous les trois mois à 2% de la valeur faciale, et ça marche bien! Dans la limite de leur usage, bien sûr, car ils sont bien tolérés mais pas assez soutenus par les autorités; je crois que pour le chiemgauer, les caisses d’épargne locales participent, c’est déjà ça, mais dès que j’en saurai plus, je le ferai savoir.

    Maintenant, il serait très simple de repercuter a « fonte » sur les comptes courants, les banques ont tout ce qu’il faut pour cela.

    Il y a ausi une autre méthode, un peu plus amusante et spectaculaire:
    on pourrait organiser, à des intervalles irréguliers, à des tirages au sort via la télévision par exemple d’une sorte des billets qui seraient alors échangés moyennant une taxe modique (5% de la valeurs faciale).
    Et comme on ne sait pas quel billet (5,10,20,50,100,200 ou 500 euros), personne ne s’avisera à thésauriser aucune sorte de billets.

    pour ma part, j’ai proposé la monnaie anticrise simplifiée, où les coupures de 100, 200 et 500 n’existeront tout simplement plus, car ils sont inutiles dans le commerce et circulent peu.
    Il suffit alors de « coller de timbres » seulement sur ces quatre sortes de billets, ce serait plus simple.
    La banque centrale n’émettrait plus qu ces petites coupures, les grandes seront remplacées par l’équivalent en petites coupures au fur et à mesure de leur retour.
    Vous trouverez le texte sur la monnaie anticrise sur mon blog,

    je reste ouvert, évidemment, pour d’autres systèmes que des timbres – qui ne me semble pas à ce point infaisable pour autant, d’autant que la masse circulante en monnaie anticrise sera plus faible que la masse actuelle, car ces billets circuleroont vite et bien, alors, il en faut moins. Et ces timbres seraient vendus dans les bureaux de tabac et tous les commerces!

    Quant à schématiser la pensée de Gesell?
    je m’y emploie dans chacun de mes billets!

    Ce qui heurte les savants singes de la faculté, c’est sa simplicité prèsque risible!
    En fait le changement de paradigme total par rapport à tout ce qui s’enseigne en « sciences » économiques quand on connaît la pensé de Gesell, c’est ce qui surprend le plus!
    « ils ne comprennent pas la nature de la monnaie, parce qu’elle est trop simple », disait, d’une façon lapidaire, Gesell!

    Et dès que l’on sépare la fonction circulante de la fonction « réserve de valeur », les choses deviennent beaucoup plus claires!
    Et quand on cessera de confondre « monnaie » et « crédit », les choses se simplifient encore!

    Quand on admettra enfin, que les banques ne sauraient créer de la monnaie via le crédit mais simplement emprunter aux déposants et prêter aux emprunteurs, le « mystère » des banques tombe comme un château de cartes!

    Car la formule quantitative s’applique très bien à la monnaie fondante, dès lors que dans
    P=M*V on maximise V à 1 (cas de la monnaie fondante), et nous aurons une correlation totalement stable en volume de monnaie circulante et les prix, autrement une économie efficace sans jamais d’inflation ni déflation!

    Pour comparer avec l’astrophysique, les formules de Kepler et le postulat de Galilée d’une terre et des planètes en orbite autour du soleil, cela a rendu obsolète, tout en simplifiant énormément, le système de Ptolémée si compliqué.

    J’exige qu’une semblable révolution de la pensée se produise en économie!

    à+, mon petit-fils est là et j’arrête un moment!
    jf
    jf

  28. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    @Mikael EON

    Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

    Pour vous faire rire … mais ce n’est pas sûr, puisque tous les CEO, y compris ceux dirigeant les compagnies agro-alimentaires doivent avoir une façon très similaire d’envisager l’avenir :

    président Nestlé international

  29. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    @Johannes Finckh

    J’ai dû louper des morceaux de tout ce qui se dit ici à propos de monnaie fondante, mais juste pour reprendre ce que vous en dites à partir de ce fil, cherchons quelques premiers défauts évidents, avant de penser que le remède est miraculeux.

    Vous avez besoin d’une société déjà parfaite pour éviter la triche.

    La banque centrale doit être au service de la nation ?! Ce n’est pas le cas. Les banques centrales et les mécanismes de leur fonctionnement technique, sont tenues par ceux ayant les plus grands fonds de réserve.

    La monnaie est dévaluée régulièrement par rapport à sa date d’émission, ce qui fait que sa valeur faciale nécessite une calculette pour en savoir le cours, lors d’une transaction. Où chaque timbre collé indique t-il clairement la nouvelle valeur faciale ?
    Arrachez les timbres et allez faire vos courses chez les vieux à moitié aveugles !

    Ne pas avoir besoin de thésauriser pour les individus lambda : vous devez avoir sécurisé leur avenir, et fait s’évaporer leurs craintes d’abord : santé, vieillesse, logement, alimentation.
    Si ceci n’est pas fait, ils vont ressentir l’émission de cette monnaie comme un vol de leurs efforts passés, de leur vie. Vous aurez une émeute, et pas le règlement de la crise en une nuit.

    Vous allez augmenter terriblement la charge de travail des banques en « démarche d’échange » des billets, car dès que ceux-ci auront une succession de timbre au delà d’un nombre critique, il y aura des queues devant les guichets pour repartir sur une valeur faciale plus claire.

    Monnaie entièrement électronique ? Elle est parfaite dans un monde parfait et transparent, ce que n’est pas encore notre monde.
    En cash, des transactions vont être refusées, pour cause de désaccord sur la valeur de coupures.

    Les échéances sur la dévaluation, étant régulières, aléatoires, vous allez avoir spéculation de petits étages à propos de la valeur de tel ou de tel autre billet.

    Vous fabriquez un système compliqué, difficile à lire, qui comme tout système difficile à lire, va faire des plus illettrés des handicapés.

    Cela dit, nous sommes bien d’accord lorsque vous dites : approprions-nous la monnaie, faisons qu’on ne puisse plus la détourner de son usage, et la constitution pour l’économie est accomplie.

  30. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    N’ayons pas peur de décrire des utopies !!

    Comment savoir quelles démarches effectuer pour trouver la bonne constitution pour l’économie ?

    Regarder le plus loin possible, et oser imaginer un modèle de monde équilibré ( et je ne dis pas fixe ). Une foulée pour l’humanité qui ne soit pas boiteuse.
    Vous pourrez me raconter ce que vous voudrez à propos des inégalités des capacités des individus au départ, si les écarts de traitements entre tous s’accroissent au lieu de se réduire, ce n’est pas le sens naturel, il y aura des retours à l’ordre, brutaux.

    Rappel sur l’entropie ( théorique, bien sûr ) : dans un milieu fermé, on tend vers l’uniformisation, pas le contraire.

    Le milieu n’est pas strictement fermé, mais l’approximation à partir de ce modèle, donne une lecture de l’évolution. Le milieu, c’est la somme de ce que fabrique les hommes, ici, et en termes économiques. La diversification continue et grandissante de ce que peut fabriquer l’homme ( et la nature ) ne sont pas évaluables dans la même dimension, dans cette approche tirée par les cheveux.

    Toujours très théorique : déterminons ce qui s’échange dans ce modèle de société, ce qui lui permet de dégager les meilleurs rendements ( peu importe qu’ils soient atteint un jour ).

    Voyons, de ce qu’on peut comprendre, ce qui correspond à notre modèle de société aujourd’hui.

    Établissons au « jour le jour », la fonction qui nous permettrait de passer du modèle que nous vivons actuellement, à celui où tous les facteurs permettent un tout beaucoup plus fonctionnel, et vous avez le chemin ( ah ben oui, c’est théorique, je le répète ) qu’il faudrait emprunter pour sarcastiquement nous diriger vers le modèle toujours en évolution, mais correspondant à un futur naturel, donc viable, limitant les à-coups brutaux, comme ceux que l’histoire aime tant nous distribuer à grandes pelletés.

    Ceci était la théorie de la mise au point d’une « constitution universelle pour l’économie », et nous cherchons techniciens pour établir les fonctions ( à modifier chaque jour, puisque tout évolue ) nous amenant petit à petit, plus tard, en nous assurant une dérive continue, pour passer de notre trajectoire contemporaine telle que définie par notre élan ( je rappelle à tout hasard qu’elle nous amène dans le mur ), à celle qui a une projection se perdant vers l’infini, et ce, sans violente brisure de courbe.

    Ca fait un bien fou d’être théorique !! Ca permet de croire que ça pourrait fonctionner, et en douceur en plus.

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