Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Mes amis aux US m’envoient des e-mails incendiaires : ils relaient les éditorialistes, blogueurs, etc. que vous connaissez déjà, les Simon Johnson, Chris Hedges, Paul Krugman. etc. Tous mes correspondants, comme toutes leurs sources, ont désormais atteint le seuil critique de l’indignation, du sens de l’outrage, tous dénoncent la mise en coupe réglée du pays par l’« oligarchie », la mise au pas de l’administration Obama par Wall Street : JP Morgan, Goldman Sachs et les hedge funds dirigent désormais les Etats-Unis en la personne de Timothy Geithner, Larry Summers ou Rahm Emanuel. Aux abois il y a quelques mois, Wall Street a été remis sur pied à grands coups de dizaines de milliards de dollars généreusement offerts par le contribuable américain et ceux de leurs dirigeants qui ne sont plus aux manettes de ces banques, c’est tout simplement parce qu’ils sont, devinez où ? aux rênes du gouvernement, occupant souvent d’ailleurs des positions définies comme « représentant du public », comme ironise à ce sujet Chris Martenson.
J’y vois là la confirmation du théorème dont je vous ai déjà parlé, conçu il y a vingt ans : « En temps de crise tout se passe comme en temps ordinaire, si ce n’est que les principes implicites apparaissent dorénavant en surface ». Certains affirmaient que JP Morgan et Goldman Sachs dirigeaient les États-Unis depuis un siècle environ et que seuls quelques initiés le savaient. Quoi qu’il en soit, la chose est vraie aujourd’hui, cela fait les gros titres des quotidiens et la une du journal de vingt heures. La question que nous nous posons bien sûr vous et moi, c’est si cette visibilité accrue fait une différence.
L’histoire suggère que oui. C’est une chose de se douter de quelque chose et c’en est une autre d’avoir le nez écrasé dessus. « Se douter de quelque chose », c’est un peu comme la vision périphérique : c’est là mais on peut l’ignorer si on veut. Quand c’est au plein milieu de votre champ de vision, de celui des membres de votre famille et de vos amis, de celui de vos voisins de palier et des gens qui attendent le bus en votre compagnie, c’est une autre affaire. Parce que ça devient alors un sujet de conversation, et d’entendre que votre indignation n’est pas simplement une expérience intérieure, comme une rumination causée par une digestion difficile, cela donne à votre expérience, valeur d’universalité : ce n’est plus « moi » qui pense cela, c’est « tout le monde ». Et cela, cela vous donne à vous et à ceux à qui vous parlez, une détermination dont le degré n’est pas du même ordre de grandeur que celui de la rumination individuelle : de « courageux mais pas téméraire » vous basculez au (très périlleux d’ailleurs) sentiment de toute-puissance que vous confère la présence d’une foule tout autour de vous.
Vous me dites dans vos commentaires : « Il y a des initiatives du même genre que la vôtre, ici ! Il y a des gens qui pensent comme vous, là ! ». Et ceci évoque une notion de physique, celle de percolation. Un petit mot d’explication : la percolation c’est un phénomène critique, c’est la transition qui s’opère quand des cellules qui étaient jusque-là isolées communiquent soudain et se transforment en un réseau. Et ce que ce réseau permet c’est qu’il existe désormais une multitude de chemins qui permettent d’aller d’un bout à l’autre du système sans que le parcours ne s’interrompe nulle part et ceci, quel que soit le point d’entrée : c’est l’eau qui traverse le café moulu dans le percolateur, c’est l’éponge qui s’imbibe entièrement alors que seule sa base est en contact avec l’eau. La percolation couvre ce qui pourrait se passer, et ce à quoi vous m’encouragez d’ailleurs : parler d’une seule voix avec d’autres qui disent des choses très proches de ce que je dis moi-même, pour permettre la connexion des efforts de même nature où chacun est désormais en communication avec tous les autres et une transition s’est opérée qui a transformé une collection de « mois » isolés en un « tout le monde » collectif.
Quand la percolation a eu lieu, le système tout entier est prêt à basculer d’un état dans un autre, comme ces images, faites pour intriguer les enfants, où l’on voit un objet bien distinct si l’on fixe sa vision sur les surfaces en blanc et un tout autre – qui était pourtant déjà là – lorsque le regard se concentre maintenant sur les surfaces en noir.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
85 réponses à “Le grand percolateur”
Communiqué commun des organisations syndicales du 30 mars 2009 :
L’augmentation du nombre de chômeurs, la baisse significative de la consommation, l’incertitude grandissante sur l’activité des entreprises témoignent de la gravité de la crise qui frappe un nombre croissant de salariés sans que nul ne puisse aujourd’hui en prédire la durée.
Les mobilisations viennent d’obliger le gouvernement à agir sur les stock-options et les rémunérations exceptionnelles des dirigeants d’entreprise lorsque ces dernières ont reçu des aides publiques directes. Sur la question de la redistribution des richesses produites, le décret annoncé bien qu’insuffisant est un début de remise en cause du système actuel. Elle laisse cependant de côté l’essentiel des revendications du 5 janvier 2009 portées par les mobilisations du 29 janvier et du 19 mars 2009.
Gouvernement et patronat doivent rapidement mettre en œuvre les mesures déjà prises et engager les négociations et les concertations pour répondre à l’ensemble des revendications.
C’est pourquoi, dans la suite des journées du 29 janvier et du 19 mars et dans ce contexte exceptionnel, les organisations syndicales s’entendent pour faire du 1er Mai un nouveau temps fort de mobilisation pour peser sur le gouvernement et le patronat.
Elles appellent leurs organisations locales à rechercher les modalités appropriées pour réussir cette journée de revendication syndicale en tenant compte des situations locales.
Pour préparer le 1er Mai, elles conviennent de faire du mois d’avril un mois de mobilisations ponctué d’initiatives visant à soutenir les actions engagées et à organiser les solidarités.
En fonction des réponses du gouvernement et du patronat, les organisations syndicales débattront lors de leur prochaine rencontre des nouvelles initiatives (grève interprofessionnelle, manifestations, mobilisations un samedi ?).
Une prochaine réunion est d’ores et déjà fixée au 27 avril.
Paris, le 30 mars 2009
Pour le moment de la brisure, je crois que je vais rejoindre @coucou dans les spéculations personnelles, incrémentant l’échantillon statistique de ce que peuvent penser les gens prenant parfois leur clavier sur ce blog.
Il y a une masse critique impossible à deviner à partir de données trop éparses qu’on ne peut rationnellement rassembler, qui fait que quand ça cède, ça cède, et ce, par région, mais une région communiquant à une autre région qui n’était pas tout-à fait mûre.
Le chaos suivant n’est pas forcement total. Il y en a forcement, et suivant la cohésion structurelle et culturelle des endroits, le chaos n’atteint que certains niveaux à partir desquels on va devoir rebâtir.
bonjour,
pourquoi s’étonner que les contribuables americains subissent sans broncher ce pogrom financier organisé par wall street, s’ils sont convaincus de recouvrer leur american way of life à moyen terme !
Percolateur : appareil pour faire le café.
La Périchole : opéra bouffe.
Il y a ici vraiment à boire et à manger.
@Ken Avo
J’arrivais au même résultat, à 300 grammes près 🙂
Bonjour,
Il faut être naïf, pour croire que le gouvernement français va remettre en cause les rémunérations des dirigeants du CAC 40 (lire, entre autre, les articles du Canard Enchaîné de ces 4 dernières semaines). Quant au syndicats, la plupart vont à la soupe. Il faut avoir vécu leur fonctionnement de l’intérieur d’une entreprise ( un grand groupe bancaire français), pour en comprendre le mécanisme (les syndicats répliquent en leur sein, le modèle de l’entreprise ds laquelle ils sont implantés) En échange de « la paix sociale », et d’abandon en abandon des acquis sociaux, ils obtiennent des « douceurs » à titres personnel. Le summum étant de se faire nommer permanent. Les quelques grèves que j’ai vécues, ces 5 dernières années, ne rassemblaient que 10 à 30 % du personnel.
Enfin, l’on aurait pu penser que cette crise aurait permis aux dirigeants de cette planète de revoir le système ds lequel ns vivons et rechercher des solutions pour assurer l’avenir des générations futures, mais non, nos gouvernements s’enferrent. Quelle constance ds l’erreur!
Sur la perfusion dans « le monde d’en bas ».
Il y a 3 endroits majeurs ou la percolation se fait:
1/ les cafés
2/ les salons de coiffure
3/ les salles de sport
4/ La sacro-sainte mahine à café
Dans sa ville, ou son quartier:
Etape 1: dresser une carte de ces différents lieux
Etape 2: se partager le travail avec des gens aussi indignés
Etape 3: Faire son taf d’informaion:
Stratégie 1: celle de Paul… on explique
Stratégie 2: celle de X … on se met dans la peau du banquier/initié et on explique aux gens comment on les baise avec un grand sourire tout en restant courtois (ex j bosse à la BNP on vou a pris 5 milliards etc etc « j penserais pas que ça ça passerait c’était tellement enorme », etc etc).
Inutile de dire dire que la stratégie 2, plus perverse, est plus efficace. Et que la personne qui tient le barre va répéter ça n fois à tous ses clients. L actualité faisant le reste. Susciter le climat. Pendre l initiativ de l’agenda. Et regarde nos partis radicalisr leurs positions pour obtenir des voix.
Sinon au niveau macro, pour « alimenter », bien que la crise devrait faire son effet à elle toute seule, quelques ONG devraient faire l’affaire.
Pour les actions de rétorsions directes, y a toujours plein de possibilités. Mais ca c’est l’étape B.
J’ai revu Fight Club hier. Un pur chef d’oeuvre. J avais oublié qu’in fine c’est le système bancaire/financier qu’il s’agit de frapper au coeur. J etais trop jeune pour réaliser ça à l époque. Ca m’avait échappé (mais un peu surpris).
la « percolation »,
Les vieux, -« vieux »-, militants communistes français, expliquent qu’il faut aller sur le terrain, défricher , labourer, creuser des sillons, … sentir, écouter, regarder, sourcer autant que se ressourcer, …. évaluer, considérer …. avant, -sinon pour-, de semer des idées , … la métaphore est agricole … mais n’est-il point là question de « campagne », c’est le côté conviviale, éducation populaire , former, se former, « formation », instruire, s’instruire, « instruction » ….
il y a quelque chose entre la percolation et ces images de labour, … c’est quelque chose , un sentiment, un préssentiment, une volonté, …. à « canalyser » ….
« percolation » ?
est-ce en rapport avec :
source
http://www.dedefensa.org/article-fin_de_parcours_16_04_2009.html
extrait
« La question de la vitesse de la dynamique
Notre idée de départ à mettre au centre de tout concerne la vitesse, la rapidité des événements. Ce qui nous importe dans la prévision et qui rend la prévision impossible est bien le facteur de la vitesse de la dynamique enclenchée. Partout et toujours, on trouvera l’un ou l’autre pour vous dire: “J’avais prévu cela” (la catastrophe irakienne), “J’avais prévu cela ” (la crise financière et économique), “J’avais prévu cela” (le chaos mexicain), “J’avais prévu cela” (la désintégration de la puissance militaire US), “J’avais prévu cela” (la disparition des ressources naturelles), “J’avais prévu cela” (la crise climatique), etc. Tout cela était prévisible et prévu, il suffit de dire le pire et de l’annoncer, et on met dans le mille. Ce qui n’était pas prévu et ne pouvait être prévu, c’est qu’en 2009, on se trouverait avec tous ces “cela” en même temps; en 2010, nous écrirons la même chose, avec un pas supplémentaire, un certain nombre de crises supplémentaires, de “cela” en plus, etc.; et nous serons toujours distancés par les événements.
Aujourd’hui, non seulement “le pire est toujours possible” mais c’est aussi la seule issue possible et, si nous avons notre mot à dire, la seule issue souhaitable parce que ce “pire” concerne un système qui est avéré comme prédateur, déstructurant et nihiliste, et dont la civilisation est entièrement la prisonnière. La dynamique a pris le pas sur les événements en ce sens qu’elle nous a ôté le contrôle des événements; c’est la dynamique qui désormais contrôle les événements, et elle ne le fait qu’en déclenchant un formidable ouragan d’événements dont le caractère central est qu’ils sont incontrôlés par nous. C’est ce que nous désignons comme l’entrée en scène de la Grande Histoire, le déchaînement de l’Histoire, l’entrée dans une phase maistrienne où l’homme ne contrôle plus “son” histoire, où il est le jouet de l’Histoire; ……
(Notre rengaine, mais si élégamment écrite qu’il est excellent de la citera nouveau: «On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse… […] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments; et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» [Joseph de Maistre, Considérations sur la France, 1796].)
Cette dynamique et la vitesse qu’elle induit rendent toute prévision, non pas suspecte mais impossible. Cela est d’autant plus évident qu’il y a un double phénomène d’accélération qui induit une transformation: l’accélération exponentielle de cette dynamique qui se nourrit désormais d’elle-même puisque nous n’avons aucun contrôle sur les événements qu’elle déclenche; l’effet multiplicateur des événements incontrôlés qui surviennent, qui créent pour leur compte aussi bien que pour la ligne générale une situation nouvelle dont nous ne pouvions rien prévoir puisque nous n’avions pas prévu l’événement, cette situation nouvelle engendrant elle-même d’autres événements imprévisibles et incontrôlés.
Nous avons pourtant une part dans ce jeu, nous avons mis notre grain de sel, nous avons quelque chose de plus qu’à l’époque maistrienne/révolutionnaire. Cela est moins pour sauver notre vanité de la déroute complète que d’achever le paradoxe en donnant un coup de main au processus qui nous met hors-jeu. La communication, car c’est de cela qu’il s’agit, la communication dont nous sommes si fiers est en réalité un accélérateur des facteurs qui rendent les événements incontrôlables, encore plus depuis que les pratiques de nos gouvernants (virtualisme) ont ôté tout crédit à l’information officielle, – devenue au contraire “la plus suspecte de toutes”, – et enlevé à nos jugements une référence objective. La communication est donc désormais un facteur alimentant le désordre de la “situation humaine” (celle que les hommes, ou plutôt leurs dirigeants, “les scélérats” selon Maistre, croient contrôler). ……
…… «
@à tous
http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2009/mar/lovelock.html
une idée que nous sommes tous des percolateurs pour les autres et bien sur pour nous-memes et nous sommes tous plus ou moins interdependants et interagissants
le media minimum est là:internet
le moment:à la rentrée
pourquoi:quand le dollar s’éffondra,les gens s’aperceveront que ce n’est pas une récession,ni une dépression mais un effondrement et qu’en plus,ce n’est que le debut avec la crise énergétique (pic-oil passé pour moi) et le climat va se déchainer,pas dans 40 ou 90 ans,mais dans 10 ans!
alors,le percolateur va percolater dur,tres dur,voir trop dur!comme le titanic a percuté dur,tres dur,trop dur pour lui.
mais là,il s’agit de la mondialisation et de notre vaisseau:gaia.la terre,elle,s’en tirera avec son soleil.
la biosphere et la noosphere,je ne parirai pas dessus un kopeck!?un kopeck:si mais pas beaucoup plus.
allez,un jus,et bonne lecture
De l’irruption des masses sur la scène de l’histoire.
Il y a une tendance intellectuelle tout à fait compréhensible à croire que les révolutions (c’est à dire les changements radicaux des sociétés présentes) doivent être organisées et dirigées selon notre compréhension éclairée des tensions en cours et qu’il y a une voie lumineuse, inéluctable vers la résolution de nos problèmes, actuellement l’effondrement de la société occidentale dans toutes ses dimensions politiques, économiques, culturelles et morales. Et, faute d’en pouvoir appeler aux dirigeants faillis de ce monde, nous nous tournons vers le peuple pour le supplier de nous suivre dans notre effort de rénovation radicale.
Le problème, c’est que le peuple suit sa propre voie et personne ne peut l’obliger à aller là où il ne veut pas aller.
J’ai eu la chance de participer à Mai 68 en tant que militant engagé. Je trainais dans un groupuscule gauchiste depuis 1966 ( une sorte de black block actuel, quoi, plus radical que moi, tu meurs!) et je construisais avec mes camarades, sorte de moines-soldats, les avenirs radieux qui ne manqueraient pas d’arriver. Un jour de mai, nous nous sommes aperçus que le peuple chéri construisait des barricades, brûlait des voitures, renversait les établis dans les ateliers et hissait des drapeaux rouges à la porte des usines, SANS NOUS DEMANDER NOTRE AVIS !
Nous avons bien sûr couru après lui pour retrouver notre place NATURELLE, à l’avant-garde du peuple construisant un avenir radieux, forcement radieux, mais lorsque nous avons retrouvé notre place historique, ben, le peuple était rentré chez lui pour préparer ses vacances, peut-être jubilant secrètement du bon tour qu’il avait joué aux dirigeants du monde actuels et futurs.
Oh, bien sur, nous avons sauvegardé de cette période du joli mois de mai, de cette charge violente contre le politiquement correct de la pensée dominante, contre l’insupportable bienveillance de cette société si policée, contre cette certitude de l’horizon indépassable de la société de consommation, quelques idées pour le futur, pour l’écologie, pour la plus juste répartition des richesses, pour le but ultime de l’homme organisé en société, nous avons fait illusion pendant quelques années, mais plus le temps passait, plus nous sentions que nos belles idées s’effilochaient, se réduisaient à quelques slogans « Il est interdit d’interdire », » Vivons sans temps morts, jouissons sans entraves » qui remplaçaient des slogans comme « L’humanité ne sera heureuse que lorsque le dernier capitaliste sera pendu avec les tripes du dernier bureaucrate ».
Alors,maintenant,je suis plus prudent. Je teste mes solutions d’abord auprès de mon voisin de palier que je salue courtoisement tous les jours, auprès de mon épicier avec qui, entre deux salades achetées, je discute gravement du temps qu’il va faire, auprès de mon collègue de bureau, qui a peut-être une idée sur l’évolution du monde. Je ne propose plus rien d’impossible, même si je pense toujours tout bas que c’est l’impossible qui est vrai et raisonnable. Je suis revenu vers mon peuple et je marche à son pas. Si un jour je descend dans la rue, je m’assurerais que mon voisin, mon épicier, mon collègue marchent avec moi pour que tout cela ne soit pas inutile,même si cela se révèle vain…
@antoine: « J’ai revu Fight Club hier. Un pur chef d’oeuvre. »
Tout à fait. Un de mes films préférés.
@Wladimir:
Constat désespéré? En tout cas, constat que je partage en partie. Je suis bien trop jeune pour avoir « fait mai 68 », mais ce que vous décrivez, je l’observe d’autant plus aujourd’hui.
« Le peuple », en tant que entité unique et cohérente, n’existe pas. Il n’y a que des individus, qui agissent chacun selon les intérêts qui leurs sont propres. Ce qui pourrait représenter la limite de l’analogie du percolateur: Il y est question d’un phénomène observable dans la structure aléatoire d’un milieu homogène. Cette homogénéité qu’on retrouve dans le concept de peuple, mais pas dans la réalité des individus.
Mes notions en physique des matériaux étant assez sommaire, y-a-t-il percolation dans une structure aléatoire d’un milieu hétérogène? Par exemple, que se passe-t-il si on met du sucre dans la poudre de café?
Philippe Zarifian,
(pour le situer, il explicite le concept de « mondialité », qui est très belle)
lui aussi anticipe une montée en pression, …
extrait
http://pagesperso-orange.fr/philippe.zarifian/page204.htm
« Conclusion :
Que penser des mesures actuellement mises en œuvre ou débattues par les gouvernements des principaux pays capitalistes ? Le plan Paulson est compréhensible, si l’on tient compte d’une analyse en termes politiques, et donc des intérêts de classe en jeu. Mais il s’agit d’une complète absurdité en termes économiques. Non seulement il est totalement immoral, bien entendu, que les spéculateurs soient sauvés et récompensés par un plan, sans précédent historique, de socialisation des pertes, mais n’importe qui peut comprendre qu’il en résultera deux conséquences négatives :
– même mieux contrôlés, les spéculateurs pourront reprendre leur jeu. Ce n’est pas un problème d’individus qui « auraient mal géré », c’est un problème systémique. Les mêmes mécanismes reproduiront les mêmes effets,
– et surtout : en écrasant les membres du salariat sous le poids supplémentaire de cette nouvelle dette publique et en fragilisant encore plus la situation financière propre des Etats, on accroit et aggrave tous les facteurs de la crise économique. C’est cela d’ailleurs que les spéculateurs « sentent », à défaut de bien le comprendre. Et c’est pourquoi la « confiance » ne revient pas.
Pour aller à l’essentiel, nous sommes face à une crise inédite, non cyclique, qui se manifeste par un divorce, qui va s’aggraver, entre les possibilités de vivre de manière décente (de ne pas tomber dans la misère, ce qui est néanmoins le cas d’un nombre croissant de personnes, y compris dans les grands pays développés) de la population liée au salariat (salariés actifs, précaires, chômeurs, retraités, et jeunes encore pris dans les études) et la valorisation du capital, avec un capital de placement qui, même régulé, restera dominant pour la simple raison qu’aucun gouvernement n’envisage de l’asphyxier, et surtout de le faire disparaître. Un divorce entre capital et travail salarié, alors que le travail salarié est et reste la source, en dernière instance, de la formation du capital.
Je ne vois aucune sortie de cette crise se dessiner. Je ne vois aucun gouvernement des grands états capitalistes prendre les mesures radicales qui s’imposeraient.
…. »
Peut-être que la démonstration par l’absurde ?
@Dissonance – oui, je me réponds à moi-même 🙂
L’étude de la percolation dans un mélange a été effectuée, notamment en mélangeant deux poudres: L’une conductrice (électriquement), l’autre isolante. La percolation du mélange est étudiée par la mesure de sa conductivité. Le mélange est conducteur lorsque la part de poudre conductrice est largement majoritaire, et inversement, il est isolant lorsque la part de poudre isolante est largement majoritaire.
Voici donc précisément la limite de la percolation à l’échelle humaine: Elle prend les propriétés des individus portant les mêmes valeurs, et ce de manière majoritaire. Ce qui n’a de sens que dans un cadre purement démocratique et dans une perspective bipartisane clairement établie.
La source de laquelle je tiens cette réponse ne précise pas ce qui se passe pour le mélange lorsque celui-ci présentes plus de deux propriétés antagonistes, ou lorsque les proportions de chacun des constituants sont très proches ou égales.
la rustine² cependant que l’usine à gaz²
(c’est autant dire que de « reculer pour mieux sauter »…. )
autre extrait de Philippe Zarifian
http://pagesperso-orange.fr/philippe.zarifian/page70.htm
» ….
On sort alors du chapeau une solution miracle : un plan de relance ! Oui, mais relance de quoi ? Sur la base de quelle analyse on prouve qu’elle va apporter, ne serait-ce qu’un début de solution à la crise ? On ne fait que singer des recettes d’une autre époque, l’époque des relances de facture keynésienne. Il n’est même pas sûr d’ailleurs, tant le flou est grand, qu’il s’agisse d’une relance de ce que Keynes appelait la demande effective. Il est bien possible, ce qui serait le gag suprême, que l’on ne suive pas la politique préconisée par Keynes et que cette relance s’apparente à l’opération effectuée pour les grandes banques, ne soit pas autre chose qu’un secours de court terme apporté aux grandes firmes pour éviter leur mise en faillite ! Bref : une seconde rustine, mais tout aussi énormément couteuse.
Et chacun d’entre nous peut se poser la question : suite à ces rustines mises sur le système bancaire et, bientôt, sur la situation de grandes firmes mondialisées, qui va payer l’ampleur démesurée des sommes engagées ? On parle par exemple d’un plan de relance concerté au sein de l’Union Européenne de 130 milliards d’euros. Une bagatelle ! Où les Etats vont-ils trouvé l’argent ?
Car, si on additionne plan de sauvetage des banques, et maintenant plan de relance économique, on arrive à des sommes tellement fabuleuses que les Etats eux-mêmes, déjà endettés, vont être pris dans la tourmente de la crise. L’Etat américain est déjà surendetté, la France le devient, l’Etat allemand, qui a toujours fait figure de bonne élève, a encore des ressources, mais pour combien de temps ? Tout le monde sait ce que signifie le surendettement : une situation dans laquelle les rentrées d’argent sont largement mangées par le remboursement des dettes, à un point tel qu’il faut rechercher des nouveaux crédits… pour continuer à vivre, dans la pauvreté, en remboursant les dettes déjà contractées ! Les crédits anciens appellent des crédits nouveaux, créant un cercle vicieux infernal. ….
….. »
mon inquiétude, c’est un peu que
« Quand on a pas de recul… , (-c’est pas bon pour …..- , ) c’est bon pour les canons… »
il a déjà fallu deux guerres, (on ne va tout de même pas recommencer!)
mais bon
source: pdf « Obama et la réforme de la guerre », article daté du 12/04/09, traduit de El Manifesto par Marie-Ange Patrizio
« La « contre-insurrection » à « basse-intensité » et haute mortalité (pour les autres)
Manlio Dinucci
Robert Gates, le secrétaire à la défense qui est passé de l’administration Bush à celle d’Obama, a annoncé une « profonde réforme » de la dépense militaire étasunienne. Il ne s’agit pas d’épargne : le président a demandé, pour l’année fiscale 2009, 83 milliards de dollars de plus pour les guerres en Irak et Afghanistan et, en 2010, le budget du Pentagone dépassera les 670 milliards. Il s’agit de mieux utiliser ce colossal débours d’argent public qui, avec d’autres postes à caractère militaire, se monte à environ un quart du budget fédéral. La réforme, explique Gates, consiste à redimensionner les programmes des plus grands systèmes d’armement et accroître les fonds pour la guerre de « contre-insurrection ».
….. «
Vive l’An 01.
C’est vieux. C’est rigolo. C’est de Jacques Doillon.
Ah! voilà l’analyse marxiste qui re-pointe le nez de tous ces poncifs ni vrais ni faux , avec Zarifian …
Le réel est toujours ramené via d’ingénieux raisonnements sur des faits non hierarchisés à une dichotomie primitive qui expliquerait tout ! On ‘pompe’ de ci de là , les analyses faites par d’autres pour les ‘surajouter’ à la traditionnelle vision marxiste , déterminante en ‘dernière instance’
Le monde est en train de basculer dans une guerre monétaire globale , dont une partie du monde non occidental va sortir considérablement renforcé , les USA vont probablement vers un effondrement colossal avec des perspectives de conflits sociaux, la partie a plus déhéritée de la planète risque de connaître famines et violences etc … etc
Pour bien comprendre tout cela collez vous le nez avec Zarafian, sur la chute de la part relative affectée au revenu salarial dans la valeur ajoutée, par rapport à celle affectée au profit, depuis le milieu des années 80. Et encore , ceci essentiellement dans le monde capitaliste occidental, et plus particulièrement en France.
Voilà vous avez le principe explicatif fondamental qui permet de saisir la marche des choses : ajoutez-y pêle-mêle tout ce qu’on peut reprocher au système et concluez logiquement avec lui qu’il faut :
– « Supprimer le capital de placement »
– « fermeture des bourses »
– « fermeture de tous les départements « financiers » des grandes firmes et des banques »
– « la vraie nationalisation des banques »
– « Rétrécir la sphère de marchandisation »
– « développer une économie servicielle, publique » (Il rajoute pudiquement : « associative, voire privée » )
– « renationaliser » , mais rajoute-t-il : « avec un nouveau contenu … donnant aux usagers un pouvoir et une initiative démocratique »
– « développer une économie de la gratuité »
– « tirer toutes les conséquences qui s’imposent de la crise écologique »
C’est un peu flou , certes mais c’est tellement beau et puis : « développer une économie de la gratuité », tout de même, il fallait y penser -tellement c’est évident et bête comme choux- !!!
Faudra en parler au chinois, les futurs nouveaux maîtres du jeu planétaire …
Elle ne sera pas bien plus belle que dans notre univers de merde, la vie, dans ce système si implacablement merveilleux qu’ on peine à lui donner un nom tellement il ne ressemble en rien à ce qui a déjà été expérimenté !!!
Merci Cecile.
La prise de conscience est une base de départ, l’action politique et la prise du pouvoir est une autre histoire.
Surtout que ceux qui l’ont n’ont pas spécialement envie de le lâcher.
En Europe les élections européennes sont proches, si la prise de conscience est réelle les partis aux ordres devraient dérouiller un maximum. Mais peut être faudra-t-il alors annuler les élections comme on le fait avec les référendums, ou alors envoyer l’OTAN ramener le calme. Mais çà on a l’habitude, le peuple ne comprend jamais ce qui est bon pour lui.
Mais ma conviction c’est que les petits doivent apprendre à vivre sans les banques. Comme en écologie, ce sont de petits gestes simples comme aller retirer toute sa paie le premier jour du mois, qui assècheront ce système qui engraisse une certaine catégorie de personnel au dépend de beaucoup trop de monde.
La crise du crédit immobilier des maisons ouvrières est un alibi bien facile pour expliquer la déroute financière américaine. Peut être les USA ont ils tout simplement menées des guerres futiles au dessus de leurs moyens?
La chute des empires tient souvent à une bataille de trop ou à un chèque sans provision.
Ensuite il suffit d’organiser le spectacle pour continuer à se maintenir au pouvoir.
Chassons ces criminels qui se cachent dans les paradis fiscaux comme B.. L.D.. dans sa grotte, et pour finir ce sera : connaissez vous vraiment votre voisin ?
Comme dit la pub de la SG (banque française bien connue je crois ) « on est là pour vous aider ».
Oui , et bien n’en faites rien, on va se « démerder » tout seul pour une fois.
Le roi est nu.
Mais cette réalité est encore difficile à percevoir par le grand nombre. D’autant que la garde rapprochée tente de recouvrir cette réalité d’un voile pudique : une photo du G20 consensuelle, des normes comptables »adaptées », des banques subitement bénéficiaires…
Il y a bien ici et là une voix qui s’élève : regardez le roi est nu ! Mais la plupart ne le voient pas, pour eux un roi c’est forcément habillé, et bien qu’il soit nu, ils le voient encore en roi.
Il faut que ça infuse.
Mais le percolateur est en marche. Alors percolons !
Et pendant ce temps là… chaque litre de pétrole brûlé est définitivement perdu, chaque litre de pétrole brûlé émet sont lot de GES, quelques kilomètres carrés de forêts tropicales ou de terres arables disparaissent à chaque seconde, quelques clampins de plus viennent peupler la planète, quelques micro degrés de plus réchauffer les pingouins et les manchots…
Mais à quoi bon le répéter, a fortiori ici, où personne n’est plus surpris par ces remarques… finalement inutiles.
@JCL et zebulon
cf mes deux précédents commentaires:
Il n’y aura sans doute jamais percolation (à cause de l’effet de seuil dans un milieu hétérogène que je décrivais dans les dits commentaires).
Il ne pourrait y avoir percolation que si une large proportion d’individus (quasi consensus) se retrouvaient sur un ensemble de valeurs communes. La « percolation » se traduirait alors concrètement par un diagnostic et une proposition de solution quasi unanime. Avez-vous l’impression que ce soit ce vers quoi on se dirige? Moi clairement pas.
à Oppossùm
c’est pour toi, (peut-être cela peut-il te rassurer !! ?)
« Dans son roman de 1854 Temps difficiles, Charles Dickens se fait l’écho de cette problématique en prêtant à son maître d’école, Mr. Gradgrind, les préceptes suivants : « C’était un des principes fondamentaux de la doctrine Gradgrind que toute chose devait être payée. Personne ne devait jamais, en aucun cas, rien donner à qui que ce fût sans compensation. La gratitude devait être abolie et les bienfaits qui en découlent n’avaient aucune raison d’être. Chaque pouce de l’existence des humains, depuis la naissance jusqu’à la mort, devait être un marché réglé comptant. Et s’il était impossible de gagner le ciel de cette façon, cela signifiait que le ciel n’était pas un lieu régi par l’économie politique et qu’on n’avait rien à y faire. »
(NB : Dans Oliver Twist, Dickens fait dire au bedeau que « le principe même de l’aide à domicile, c’est de ne jamais donner aux pauvres, ce dont ils ont besoin, comme ça ils finissent par se lasser de venir demander » )
en mai 68, le peuple avait de bons chefs
WALDECK ROCHET
En Mai 68, il a 63 ans. Secrétaire général du Parti communiste français depuis 1964, il choisit de ne pas « aller à l’insurrection », qui est, à ses yeux, « la position aventuriste de certains groupes ultra-gauchistes ». Il préfère, dit-il, « agir en sorte que la grève permette de satisfaire les revendications essentielles des travailleurs et poursuivre, en même temps, sur le plan politique, l’action en vue de changements démocratiques nécessaires dans le cadre de la légalité. »
GEORGES SEGUY
En Mai 68, il a 41 ans. Il est secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) depuis un an et le restera jusqu’en 1982. Il est aussi membre du bureau politique du Parti communiste depuis 1960, qu’il quittera en 1970. A l’instar du Parti communiste, la CGT ne soutient pas pleinement le mouvement de Mai 68, dont le contrôle lui échappe et dont elle craint le gauchisme. Pour Georges Séguy, il s’agit d’un « mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n’a pas d’autre objectif que d’entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s’appuyant sur le mouvement des étudiants ».
Pas de percolation pour moi non plus. C’est au contraire la plus grande confusion qui règne, quelque soit le domaine abordé, on assiste à une perte de repère généralisée.
Economie, environnement, l’audience est donnée assez méthodiquement à ceux qui sont le plus capable d’entretenir et d’amplifier cette confusion.
Qu’ en sortira-t-il ? Rien. On peut discuter de changement, quand on a le temps libre et le frigo plein, mais la précarité engendre des gens faibles physiquement, moralement et recentrés sur des necessités.
Bref, comme dirait Obélix en donnant des baffes aux romains pour les faire parler : « Avant ils ne veulent pas, après ils ne peuvent plus « .
@ Cecile
Disons que ce qui me gêne dans le « gratuit » c’est qu’il n’est pensé que comme un droit à .
Ce refus de compter , de jauger, débouche sur une méconnaissance totale du prix des choses, c’est à dire , pour être concret, du travail et de la peine de hommes. Le gratuit peut tuer l’échange. Le gratuit est un leurre.
Néanmoins et peut-être surtout, l’essentiel , une fois un certain nombre de besoins basiques satisfaits (Bien que pour une grosse partie du monde ce ne soit pas le cas et bien qu’on ait la tentation de considerer une foule de choses et d’objets comme indispensables alors qu’elles sont vides de sens) , est difficilement ‘comptable’.
A l’idée de gratuit, je préfère celle du don , plus liante et reliante.
Le gratuit c’est une sorte de hideux inverse de la marchandisation de tout. Le gratuit, ça détruit. A la limite, le vol est plus honnête ! Une grosse parte de la planète ne demande qu’un travail et un revenu pour avoir sa dignité.
Et lorsqu’elle est mise en scène , cette gratuité, par des formes d’organisation à vocation totalisante et rationnellement fermées sur elles mêmes, on s’achemine gratuitement sur les chemins d’ Ubu.
Mais c’est comme ce a quoi on assite : à un moment quelqu’un doit honorer les promesses à payer empilées … ou le gratuit dispersé.
Se méfier du « méchant » envers des choses et du gris au fond du rose.
C’est un joli surnom, Cécile.
Nos doutes sont donc devenus des certitudes.
Le monde financier est au pouvoir et la solution ne viendra pas d’en haut de la pyramide.
Alors, soyons très pragmatique. La solution ne peut venir que d’en bas.
Cette base, celle des petites et des moyennes classes, voire aussi celle des classes moyennes/supérieures, ont maintenant sous le nez la preuve que leurs maigres économies sont gérées au gré du bon vouloir d’un système définitivement pervers.
Quel processus permettrait de créer une structure financière nouvelle, je n’ose pas prononcer le gros mot de « banque », dont le fondement ne reposerait que sur des règles vertueuses et rigoureusement contrôlées , hors de toutes les sophistications incompréhensibles et perverses qui ont conduit le monde au désastre actuel.
Placer ses économies dans une telle structure plutôt que dans le casino des banques telles que l’on commence non pas à les connaître, mais simplement à les entrevoir, serait peut-être une démarche capable de séduire une très large population, qui pour une période d’un ou deux ans serait peut-être même prête à renoncer à tout rendement pour participer à ce qui pourrait être une arme de destruction massive si la population des candidats « investisseurs bénévoles » s’avérait suffisamment conséquente?
On ne peut rien faire en partant d’en haut car le pouvoir nous est confisqué dans un système pervers qui tient le politique au creux de sa main.
Je pense que l’exaspération qui résulte de cette situation, et qui va grandissant, peut entraîner un esprit de révolte suffisamment puissant pour motiver une large population, suffisamment large pour, non pas assoiffer rapidement les grandes banques, mais initialiser un mouvement qui ne ferait que grossir jusqu’à redonner le pouvoir à la vertu qui fait tant défaut désormais.
Excusez moi , car je suis encore sous le traumatisme laissé par le spectacle du film LET’S MAKE MONEY que j’ai vu avant hier!
La NEF http://www.lanef.com/ est peut être la structure adéquate … c’est la mienne, en tous cas 😉
à Oppossùm
c’est pour toi (si ça peut te rassurer !! ? pour la « gratuité » …)
« Dans son roman de 1854 Temps difficiles, Charles Dickens se fait l’écho de cette problématique en prêtant à son maître d’école, Mr. Gradgrind, les préceptes suivants : « C’était un des principes fondamentaux de la doctrine Gradgrind que toute chose devait être payée. Personne ne devait jamais, en aucun cas, rien donner à qui que ce fût sans compensation. La gratitude devait être abolie et les bienfaits qui en découlent n’avaient aucune raison d’être. Chaque pouce de l’existence des humains, depuis la naissance jusqu’à la mort, devait être un marché réglé comptant. Et s’il était impossible de gagner le ciel de cette façon, cela signifiait que le ciel n’était pas un lieu régi par l’économie politique et qu’on n’avait rien à y faire. »
(NB dans Oliver Twist, Dickens fait dire au bedeau que » le principe même de l’aide à domicile, c’est de toujours donner aux pauvres ce dont ils n’ont pas besoin, …comme ça ils finissent par se lasser de venir demander)
à Dissonnance
TRAITE pour le grand dérangement – avril 2009 page 7
« C’est plutôt un processus à accompagner qu’un problème
à résoudre. Plutôt une mutation à vivre dans son imprévisible
qu’une difficulté à dépasser.
– Il n’est de la légitimité de personne de donner la leçon, de
fournir des solutions, mais il est du devoir de tous de ne pas
déserter cette totale exigence : il faut participer. Participer,
pour nous, c’est oser penser soi-même, oser s’interroger soimême,
oser proposer et imposer soi-même. L’idée de mutation
(ou de métamorphose) s’impose alors. Toute mutation suppose,
par son ampleur, qu’une réflexion soit déclenchée au
niveau de chacun, dans la conscience et dans l’esprit de chacun,
et qu’elle chemine sans chaînes dans les imaginaires de
tous. »
oui, pourtant rien n’est tout blanc ni tout noir ; la doctrine de Manès est trop simplificatrice, et c’est bien un danger que de « percoler » trop vite, il faut une transition acceptable.