Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Mes amis aux US m’envoient des e-mails incendiaires : ils relaient les éditorialistes, blogueurs, etc. que vous connaissez déjà, les Simon Johnson, Chris Hedges, Paul Krugman. etc. Tous mes correspondants, comme toutes leurs sources, ont désormais atteint le seuil critique de l’indignation, du sens de l’outrage, tous dénoncent la mise en coupe réglée du pays par l’« oligarchie », la mise au pas de l’administration Obama par Wall Street : JP Morgan, Goldman Sachs et les hedge funds dirigent désormais les Etats-Unis en la personne de Timothy Geithner, Larry Summers ou Rahm Emanuel. Aux abois il y a quelques mois, Wall Street a été remis sur pied à grands coups de dizaines de milliards de dollars généreusement offerts par le contribuable américain et ceux de leurs dirigeants qui ne sont plus aux manettes de ces banques, c’est tout simplement parce qu’ils sont, devinez où ? aux rênes du gouvernement, occupant souvent d’ailleurs des positions définies comme « représentant du public », comme ironise à ce sujet Chris Martenson.
J’y vois là la confirmation du théorème dont je vous ai déjà parlé, conçu il y a vingt ans : « En temps de crise tout se passe comme en temps ordinaire, si ce n’est que les principes implicites apparaissent dorénavant en surface ». Certains affirmaient que JP Morgan et Goldman Sachs dirigeaient les États-Unis depuis un siècle environ et que seuls quelques initiés le savaient. Quoi qu’il en soit, la chose est vraie aujourd’hui, cela fait les gros titres des quotidiens et la une du journal de vingt heures. La question que nous nous posons bien sûr vous et moi, c’est si cette visibilité accrue fait une différence.
L’histoire suggère que oui. C’est une chose de se douter de quelque chose et c’en est une autre d’avoir le nez écrasé dessus. « Se douter de quelque chose », c’est un peu comme la vision périphérique : c’est là mais on peut l’ignorer si on veut. Quand c’est au plein milieu de votre champ de vision, de celui des membres de votre famille et de vos amis, de celui de vos voisins de palier et des gens qui attendent le bus en votre compagnie, c’est une autre affaire. Parce que ça devient alors un sujet de conversation, et d’entendre que votre indignation n’est pas simplement une expérience intérieure, comme une rumination causée par une digestion difficile, cela donne à votre expérience, valeur d’universalité : ce n’est plus « moi » qui pense cela, c’est « tout le monde ». Et cela, cela vous donne à vous et à ceux à qui vous parlez, une détermination dont le degré n’est pas du même ordre de grandeur que celui de la rumination individuelle : de « courageux mais pas téméraire » vous basculez au (très périlleux d’ailleurs) sentiment de toute-puissance que vous confère la présence d’une foule tout autour de vous.
Vous me dites dans vos commentaires : « Il y a des initiatives du même genre que la vôtre, ici ! Il y a des gens qui pensent comme vous, là ! ». Et ceci évoque une notion de physique, celle de percolation. Un petit mot d’explication : la percolation c’est un phénomène critique, c’est la transition qui s’opère quand des cellules qui étaient jusque-là isolées communiquent soudain et se transforment en un réseau. Et ce que ce réseau permet c’est qu’il existe désormais une multitude de chemins qui permettent d’aller d’un bout à l’autre du système sans que le parcours ne s’interrompe nulle part et ceci, quel que soit le point d’entrée : c’est l’eau qui traverse le café moulu dans le percolateur, c’est l’éponge qui s’imbibe entièrement alors que seule sa base est en contact avec l’eau. La percolation couvre ce qui pourrait se passer, et ce à quoi vous m’encouragez d’ailleurs : parler d’une seule voix avec d’autres qui disent des choses très proches de ce que je dis moi-même, pour permettre la connexion des efforts de même nature où chacun est désormais en communication avec tous les autres et une transition s’est opérée qui a transformé une collection de « mois » isolés en un « tout le monde » collectif.
Quand la percolation a eu lieu, le système tout entier est prêt à basculer d’un état dans un autre, comme ces images, faites pour intriguer les enfants, où l’on voit un objet bien distinct si l’on fixe sa vision sur les surfaces en blanc et un tout autre – qui était pourtant déjà là – lorsque le regard se concentre maintenant sur les surfaces en noir.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
85 réponses à “Le grand percolateur”
Vous oubliez Allison, nommé pour gérer le TARP… l’ex CEO de Fannie Mae est en effet rentré dan l’administration Obama
La percolation est plus au moins rapide selon le milieu où elle a lieu non ?
Le cerveau humain semble être un bon isolant, il ne faut pas être pressé…
Krugman ? … celui dont contreinfo vient juste de publier un article où il lui semble apercevoir des lueurs d’espoir, malgré un maquillage probablement excessif des comptes des banques.
Krugman rapelle que « l’emploi remontera, finalement – il le fait toujours. Mais cela ne se produira sans doute pas rapidement » : voilà tout de même une bonne nouvelle !
La « solution » étant de « persévérer ! Et il rajoute , se voulant rassurant : « Les économistes de l’administration Obama comprennent cela. Ils disent ce qu’il convient en affirmant maintenir le cap »
Ce serait embêtant pour la percolation que les choses s’améliorent trop vite tout de même et qu’on y croit trop tout de même , quoique Krugman nous incite à la plus grande prudence ….
A moins qu’il ne s’agisse d’une ruse de sioux, de la part de notre Nobel », destinée à encourager l’équipe Obama dans l’erreur , afin que la percolation basée sur une indignation collective, débouche, plus rapidement encore sur un basculement !
Il conviendrait toutefois que nos correspondants US nous éclairent sur la positions de Krugman qui , dans cet article de Contreinfo lâche ce curieux reniement pour un keynésien : » nous avons empilé trop de dettes «
« En temps de crise tout se passe comme en temps ordinaire, si ce n’est que les principes implicites apparaissent dorénavant en surface ».
La crise finira donc par dessiller les consciences. ( http://www.cnrtl.fr/definition/dessiller )
Et il semble que certaines choses finiront par mûrir.
Mais le meilleur n’est jamais sûr.
Pas plus que le pire.
Alors favorisons la percolation (jolie métaphore).
A rapprocher de ce que dit l’italien Luciano Canfora dans « L’imposture démocratique » :
« Le fondement des révolutions est avant tout la tension morale »
Arf !
Zgur
Hummm, néo-keynesien alors, pour ne pas dire conservateur. Si ma mémoire est bonne, Keynes n’a jamais préconisé la dette pour la dette particulièrement par brise bien établie. Les instruments que sont l’accélérateur et le multiplicateur par l’endettement n’êtant pas destinés à être utilisés de façon permanente comme depuis 30 ans pour pallier à l’insuffisance intrinsèque de la demande, l’appropriation excessive des profits par l’actionnariat, la concurrence fiscale menant à défiscaliser les hauts-revenus au détiment de la working class, etc etc. On connait tout ça.
A mon sens, le véritable problème de la dette publique est moins la dette elle-même, que de savoir sur QUI doit peser la charge d’en payer les intérêts et éventuellement de la rembourser ! N’est-ce pas ?
Cet après-midi je suis allé voir le film LETS MAKE MONEY.
Il y avait hélas trop peu de spectateurs, mais tous sont sortis consternés .
Je n’ai pas envie de m’en remettre, car ce serait accepter, mais ce film, ce simple documentaire, cette image d’une réalité si barbare m’a profondément bouleversé.
J’aimerais avoir un avis de ceux qui ont aussi déjà vu ce film … et bien sûr aussi de ceux qui vont bientôt aller le voir.
Tout y est vrai et tout est sordide. Désormais, la barbarie ne se camouflera plus si facilement que ça!
Bonsoir.
Votre illusion d’optique, de qui est-ce? Cela me fait penser à Escher.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurits_Cornelis_Escher
Bon week-end.
@Ken Avo
Est ce que j’enfonce une porte ouverte en disant que la dette publique devrait être financée par la Banque Centrale, ce qui équivaut à des intérêts nuls (puisque la Banque Centrale est propriété de l’État à 100%), et non pas par le secteur bancaire privé …
Le remboursement devrait évidemment être issu des recettes fiscales et correspondre chaque année à l’amortissement des équipements (investissements) qui ont été permis par l’avance de la Banque Centrale au Trésor Public… mais l’équipement d’un pays n’est jamais terminé; le problème est qu’on nous dit « on ne peut pas le faire, on n’a pas d’argent » alors que la création monétaire ne devrait être qu’une décision politique (ou collective) : bien sur, il ne faut pas que ce soit des décisions « politiciennes », donc que cette création soit justifiée par l’augmentation de la richesse du pays (et de ses habitants), qu’elle induira (cette richesse pouvant évidemment être « écologique et durable »).
http://www.public-debt.org/
à M.Giraudet,
En effet, il faut absolument aller voir « Let’s Make Money », avant qu’il ne disparaisse (il n’a évidemment pas eu la promo-béton d’un OSS117…).
On y reçoit quelques (désespérantes?) vérités…Même si on prend alors conscience que la « percolation » a bien eu lieu…mais, que hélas, c’est chez les détenteurs du capital qu’elle s’est réalisée d’abord.
Et elle porte le joli nom de « Mondialisation » (C.A.D: Dérégulations, privatisations, financiarisation, spoliations, paradis fiscaux, etc…)
@ Ken Avo
Pour le peu que je sais, Keynes n’a pas préconisé la dette pour la dette et restait d’un certain point de vue ‘classique’ par brise établie. Mais le keynesianisme est-il , de nos jours, keynésien ? Ce qui était transgression d’un esprit libre est devenu une règle à l’origine de la crise , règle qui se travestit en sa propre pseudo-solution.
Même s’il est effectivement difficile de rester les bras croisés.
Le déséquilibre budgétaire est devenu un invariant culturel, et une façon de ne pas poser frontalement les problèmes : que ce soient les nécéssaires adaptations demandant des efforts ou celles de modalites de partage qui aient un sens.
La dette n’est pas un problème lorsqu’elle étale des vrais investissements sur le long terme. Sinon ce n’est pas quelque chose de viable.
Je lis EVA JOLY avec la même attention que je lis Paul Jorion.
Elle aborde le sujet dans son dernier livre, et, comme à son habitude, avec beaucoup de clairvoyance.
http://www.lepost.fr/article/2009/04/09/1489659_eva-joly-contre-obama.html
Un homme d’une stature exceptionnelle, vice-amiral de la marine américaine, héros de la guère du Pacifique,puis de la guerre de Corée, un homme qui a quitté l’armée après avoir exprimé son désaccord avec l’engagement au Vietnam de son pays, qui a milité pour la paix en Palestine, qui a été l’un des premiers à écrire à GW BUSH alors qu’on avançait vers la guerre en Irak, un militant « pour l’homme » « contre tous les asservissements, habite mon village six mois par an.
Il m’a fait connaître entre autres Capra et Korten.
Hier il m’a dit qu’il était heureux que Krugman, Stiglitz, Johnson, et le Jorion dont je lui parlais n’aient pas été appelés aux commandes.
Il juge qu’il est souhaitable que les plans douteux réclamés par Wall Street soient menés par des gens du sérail.
Il espère (ai-je compris) qu’OBAMA l’a souhaité, pour disposer des autres…. à la rescousse.
On peut être angélique à 93 ans.
J’espère qu’il est réaliste.
En tout cas KEN AVO, je trouve que te remarque sur la dette est interresante. C’est d’ailleurs une question que je me pose depuis quelques années.
Mrs Jorion, je ne cotise pas, c’est un fait. Par contre je pense qu’il serait interessant de creuser cette notion de dette. Lorsque l’on parle de dette des état ont parle de déficité budgetaire, lorsque l’on parle de la dette des banques ont d’investissement plus ou moins bien gerer et plus ou moins bien solide.
Je pense qu’il serait peut être temps d’analyser le role de la dette, de la quantité se cette dette et comment cette dette doit être répartie(immmo,investissement a l’étranger,guerre ect..) . De faire un beau tableau, cela nous permettra peut être de voir ou cette argent dette et passé.
Pour se travail, je veux bien participer. A mon avis il suffit de définir a plusieur niveaux les principaux groupes de dettes.
example:
groupe 1 : dette public(éducation, recherche, entretient(bien sur il faut savoir qui bébeficie des contract d’entretient), santé). la dette public pourrait elle aussi se décomposer en plusieurs harmonique, sous plusieur autre sous enssemble.
groupe 2 : dette défense
Groupe 3 : dette des entreprises; les crédit fourni a telle ou telle secteur d’activité(la dette des entreprises peuvent comme la dette publis être décomposé en plusieur secteur d’activité)
Groupe 4 : dette des aides( sociales pour les pays qui ont encore une petite idée de se qu’est un être humain, subventions ext …)
Si ont arrivait a clarifier l’information de la dette, ont aurait peut être une chance de comprendre comment et a quoi a été utilisé l’argent public qui a renflouer les banques.
C’est un gros travail, est surtout il faut beaucoup de sources d’informations. Personellement je veux bien mettre a votre disposition un outils qui devrait nous permettre de saisir en un clin d’oeil l’enssemble des relations.
Se qu’il faut c’est deja definir les groupe et mettre en relation les infos pour chaque élément du groupe. Aprés ca ont peut vraiment et trés simplement tout organiser, et cela d’un facon logique(mette en avant les relations qui structure l’enssemble des éléments). cela peut se faire sous une forme d’arborescence évolutive en 3 dimensions (biens,pouvoir,force) ou pour le sujet qui nous intresse(argent,dette,politique).
A nous de choisir comment nous désirons structurer le futur, chaque pour soi et dieux pour tous ou tous enssemble contre les charlatants.
bonne soirée.
Les économistes se sont déjà intéressés (un chouïa) au phénomène de percolation, c’est-à-dire à la propagation déterministe d’une information à travers un milieu dont la structure est aléatoire. Les financiers aussi, du reste, qui utilisent cette approche (probabilité critique) dans l’évaluation statistique du risque (par le calcul intégral, selon la méthode dite de Monte-Carlo. Les actuaires de Lehman, eux, jouaient seulement à la roulette… ïŠ). A la base, c’est une théorie mathématique (Hammersley, années 50) ayant pour objet de calculer le seuil à partir duquel la structure se transforme (l’amas de percolation), soit par entropie (descente dans le désordre), soit par néguentropie (montée dans l’ordre).
Vu que la pression de Wall Street est outrancière, il suffirait que la perméabilité des populations soit bonne (en gros, qu’elles ne soient pas bouchées à l’émeri) pour que se forme rapidement l’amas de percolation générateur d’une (probable) entropie sociale. On doit même pouvoir établir une estimation de la date plausible de survenance du phénomène : vous avez jusqu’à lundi pour rendre votre copie à Paul…
La mise en danger volontaire d’autrui est une infraction dans la plupart des nations occidentales.
L’escroquerie est également visée par diverses dispositions pénales.
Si les gouvernements ne font pas très rapidement le nécessaire pour mettre en cause les plus dangereux des banquiers félons
les peuples se passeront d’eux pour le faire et, comme toujours en semblables cas, cela aura le goût du sang.
Au mieux, continuer comme en temps ordinaires, déboucheraa peut-être sur de nouvelles bulles spéculatives avec un impact quasi nul sur « l’économie réelle »!
Mais la profondeur de la crise emêchera peut-être même la formation de nouvelles bulles, car le meilleur placement pour les fortunés est, de plus en plus, la simple position d’attente!
jf
@JJJ,
S’il s »agit d’estimer l’âge du capitaine, je dirais dans les 10 cm à un chouia près. 🙂
@JJJ,
J’aime bien le un chouai prés dans une structure déterministe et aléatoire. Ont envoie l’info déterministe a travers une structure aléatoire. A mon avis il y a peut de chance que l’on puisse controler quoi que se soit. M’enfin je suis sur quand réflechissant un peut ou devrait trouver de bon argument inconpréhensible a fournir. Un déterminisme aléatoire c’est comme une journée noire. M’enfin perso, je préfererait le compromis vaseux mais efficace.
Vaseux dans les discours mais efficace dans les faits. Plutot que efficace dans le discours propagandiste et conplètement vaseux dans les faits. C’est plus clair, de préciser c’est momment d’humour.
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=13236
Mais pour en revenir a l’article, le percolateur dans cette histoire se sont les banques qui absorbe les fonds publics.
Je pense qu’il serait préferable de virer les éponges. M’enfin, se soir je suis en forme et je lache du lest.
… »Certains affirmaient que JP Morgan et Goldman Sachs dirigeaient les États-Unis depuis un siècle environ et que seuls quelques initiés le savaient. Quoi qu’il en soit, la chose est vraie aujourd’hui, cela fait les gros titres des quotidiens et la une du journal de vingt heures « …
L’improbable aura-til lieu ? L’irruption d’une forte colère populaire face au système précipité en une chute accélérée vers une posture de type D ? La visibilité de l’oligarchie financière mondiale telle qu’elle est rapportée de plus en plus finement et de plus en plus ouvertement ici ou là http://www.leap2020.eu/GEAB-N-34-est-disponible!-Ete-2009-La-rupture-du-systeme-monetaire-international-se-confirme_a3113.html
conjuguée à un puissant mouvement social le laisse craindre. Hélas
Pour les éponges c’est plutôt le phénomène de capillarité qui est à l’oeuvre 🙂 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Capillarité)
Il n’y aura aucun mouvement social ..les gens sont anesthésiés par les allocations au pire ,le confort et la peur de perdre au mieux…il n’y a qu’une réelle et très forte hyperinflation (genre + de 50 ou 100 pct) qui peut déclencher cela à la rigueur (car la elle touche quasi tout le monde et les indexations ne suivront pas)mais je n’y crois pas ..ils feront aussi tous les trucages possibles et nécessaires pour que cela n’arrive pas…
J’ai connu l’hyperinflation au Brésil et en Argentine(+ de 2000 pct)..la révolte fut très très limitée….nous vivons dans des pays qui sont des masses d’individualistes sans réelle valeur commune….sans idéologie..ils jouent sur du velours car ils savent tout cela….par contre je ne crois pas à une forte reprise même pas aux états unis….dix ans ou plus de croissance très molle pas suffisante pour recréer de l’emploi massivement de toute façon(c’était le but de cette crise faut pas l’oublier)…mais à présent comme le monde financier est totalement séparé du monde réel….ils sont capables de pousser le DJ à 16.000 points avec toujours 10 pct de chômeurs…au moins on sait qu’on ne peut plus croire en Obama qui est bien la marionnette de WS annonçée…sans doute encore pire que Bush car plus faible et sans expérience….
A propos de l’UE, l’équipe de LEAP/E2020 souhaite souligner l’inanité des « analyses » économico-politiques, essentiellement issues d’éminents économistes et experts proches du Parti démocrate américain, que relayent actuellement les principaux médias internationaux, et qui se limitent à reprocher aux Européens … de ne pas faire comme Washington. Paul Krugman en tête, ces « grands amis » de l’Europe, qui l’aiment tant qu’ils pensent savoir mieux que les Européens ce qu’elle doit faire (et aussi ce qu’elle doit être car les mêmes prônent généralement aussi son extension à la Turquie, voire à Israël et à l’Asie centrale), feraient mieux de s’occuper de conseiller efficacement leur propre parti et leur nouveau président pour éviter l’effondrement de leur pays, car c’est bien de cela qu’il s’agit désormais. Enfin, et nous n’y reviendrons plus, il est quand même étonnant qu’un ensemble d’experts qui depuis des années a tant vanté les mérites d’un système qui aujourd’hui s’effondre sous les yeux de tous, ose encore donner des leçons au reste du monde. La plus élémentaire décence lui imposerait, au niveau international, la seule voie respectable possible : le silence. En tout cas, en Europe, ce discours, qui a bien entendu toujours ses relais académiques et journalistiques, ne passe plus car il vient tout droit d’une époque révolue. Comme le fait d’ailleurs régulièrement remarquer LEAP/E2020, il est bien évidemment nécessaire et légitime de porter un regard très critique sur l’UE, ses dirigeants et ses politiques ; mais le faire avec comme seul critère la conformité ou non aux orientations de Washington (ou Londres) est désormais inacceptable. Visiblement, à l’image des financiers qui n’ont pas encore compris qu’une page était tournée en ce qui concerne leurs stock-options et leurs « parachutes dorés », nombre d’intellectuels et de politiques n’ont pas encore bien intégré que leurs références, leurs valeurs et leurs analyses appartenaient désormais au passé. Qu’ils pensent aux élites du bloc soviétique … et ils comprendront comment et à quelle vitesse un système de pensée peut devenir obsolète.
LEAP
Bonjour,
P Jorion avait lors, de la constitution du gouvernement d’Obama, publié un article ds lequel il exprimait ses réticences quant à la nomination de certains membres. Les événements lui donnent raison, que peut-on espérer d’un Président qui a bénéficié d’une manne de 350 M de $, pour sa campagne ? Wall-Street est là pour lui rappeler qui l’a fait roi.
La démocratie est très théorique aux USA…un seul parti (celui de l’argent)et deux marques si peu différentes (démocrates et républicains)..qui n’ont de républicains et de démocrates que le nom….cherchez du coté de la chute du WTC 7 …vous trouverez un début de réponse…
@ dissy
Excellente synthèse, cet article de Global Research
Et, tout comme vous, je ne vois aucune perspective de « mouvement social » de grande ampleur. Au moins dans le court terme.
Oui, une minorité grandissante des gens prennent conscience de l’ampleur de la tromperie dont ils font l’objet. Mais il suffit de faire son petit sondage dans le « monde d’en bas » pour comprendre que l’immense majorité continue à ne rien comprendre réellement de ce qui se passe. Ils subissent. Ils ont peur. Le peu de révolte qui s’exprime parfois est uniquement verbale et strictement individuelle. Ceux qui coulent déjà le font dans le silence. Les autres s’enterrent la tête dans le sable en priant de n’être pas les prochains.
La société est toujours dans son état atomisé d’avant la crise. Ce qui veut dire qu’elle est toujours en état d’impuissance collective. Plus encore, maintenant que le politique choisit de plus en plus clairement de défendre la conservation à tout prix du système antérieur.
Pour qu’il y ait « mouvement social », il faudrait une prise de conscience bien plus profonde. Qui atteigne réellement l’ensemble de la population. Ce n’est toujours pas le cas. Surtout, il faudrait que cette « conscience collective » dispose d’un instrument public d’expression et de relais organisationnels.
Or, il n’y a ni l’un ni l’autre. Les médias généralistes continuent à titrer sur le fait divers, le people, l’insignifiant. Les analyses globales que l’on peut trouver sur le net n’atteignent pas la grande masse. Le politique se tait, joue plus ou moins bruyamment au pompier social, ou, au plus au niveau, ne relaie que les intérêts et la vision de l’oligarchie. Ce qui rajoute encore au sentiment d’impuissance collective. Puisque ceux-là même qui devraient être les représentants de la population, la trahissent, jouant leur propre version du « too big to fail » (le message étant « on sait que vous n’approuvez pas ce que nous sommes en train de faire, mais c’est nous ou le chaos, vous n’avez pas de démocratie de rechange »). L’éternel TNA, quoi.
Quand aux « organisateurs », ce devraient être les syndicats. Au moins dans les pays où ils disposent encore de moyens. Mais, les syndicats, eux aussi, sont littéralement aphones, depuis le début de cette crise. Ils n’ont toujours aucune analyse globale (faute d’avoir encore un socle idéologique réel). Ils ne relaient rien. N’organisent rien. Déjà, au niveau national, personne ne les entends. Mais que dire, alors, du niveau international? Où ils sont tout simplement inexistants (quelqu’un a-t-il entendu la moindre chose de la part, par exemple, de la CISL, ou d’autres du même genre, depuis le début de cette crise?).
Bref, la percolation, c’est mieux que rien. Mais, à ce rythme, nous en avons pour des années, si pas des décennies, avant que la moindre tasse de café un peu fort ne sorte du percolateur.
@ Dissy
La démocratie est très théorique tout court.
Autant le réaliser tout de suite pour en défendre tout de même à la fois le fonctionnement réel -même insatisfaisant- , et l’idéal -même très hypothétique-
WTC 7 ? oui un très gros problème … qui jette à lui seul le doute sur les autres explications WTC et même au delà.
Je suis d’accord avec la probabilité de l’accélération exponentielle des désordres sociaux.
Pour quelle raison une masse d’individus vivant dans une même zone géographique, partageant les mêmes goûts (fussent-ils la Nouvelle Star, la console de jeux, ou la Rolex-à-50-ans), se révolte-t-elle ?
Lorsque le taux de population qui n’a plus les moyens de « tenir le rang », bref, qui n’a plus rien à perdre, dépasse un certain seuil (lequel ? Il faudrait plonger dans l’histoire, et comparer. La situation actuelle n’est pas si exotiquement lointaine de 1788 en France).
Passé ce point, les langues se délient, l’esprit individualiste devient volontiers fédérateur, en somme, le « peuple commence à (re)naître. Tocqueville en parle bien pour les Américains d’ailleurs. Je ne crois pas à la notion de « peuple » dans un pays où tout irait bien. Un peuple n’existe que dans la quête.
Bien, imaginons notre seuil passé. Les élites paniquent. « Ils veulent du pain ? Il n’y en a plus ? Qu’on leur donne de la brioche ! » dirait Marie-Antoinette. Où trouver la brioche ? Hors des frontières : des capitaux frais, des investisseurs, des usuriers, bref, quelque chose pour relancer la Matrice.
Hors, et contrairement à l’Argentine d’il y a 10 ans, il n’y a plus de brioche nulle part : la décroissance de l’un n’est plus compensable par la croissance de l’autre. Les multinationales le comprennent bien ces derniers mois. Les gouvernements aussi, mais ils sont has been, comme certains commentateurs du blog l’expliquent à propos des Soviétiques. Ils sont construits sur un autre modèle. Ils ne PEUVENT pas comprendre. Ce n’est même pas une question de volonté.
La percolation aboutit-elle à une fusion d’atomes, production d’énergie, et création d’un ensemble de nature nouvelle ? Après la théorie, la pratique !
Désolé : ci-dessus, 7 lignes avant la fin, « hors » –> « or », bien entendu.