Ce texte est un « article presslib’ » (*)
En 2007, j’attendais toujours avec impatience le vendredi soir parce que c’était le moment où je recevais la newsletter de John Mauldin, qui faisait le point de la semaine sur la situation économique et financière aux États–Unis. Si vous lisez mes billets de cette époque publiés le samedi, ils étaient souvent influencés par ma lecture de Mauldin, à qui j’ai emprunté quelques-uns des graphiques que je vous montrais ici. Se trouvant au centre d’un immense réseau d’économistes, il avait une capacité à concentrer l’information que je n’avais pas à cette époque. Il avait aussi un art consommé d’agrémenter ces considérations arides de propos assez excentriques sur le sens de la vie. Il a ainsi fait partager à ses lecteurs des photos de mariage de sa fille prises… au fond d’une piscine ! C’était l’époque où l’on riait encore.
En 2008, Mauldin a adopté un profil très bas, au point que certaines de ses newsletters étaient des reprises d’anciens prospectus de son cabinet de conseil. Il n’avait pas la forme. C’est qu’en 2007, son message était resté le même : il y aura un ralentissement mais il sera de courte durée et de faible ampleur. L’année 2008 fut pour lui un calvaire. Il y a quelques semaines, il a viré sa cuti et a reconnu avec une certaine solennité qu’il s’était trompé. Depuis, il va beaucoup mieux, il prend même un malin plaisir à jouer les rabat-joie. Je vous présente deux graphiques empruntés à sa lettre d’hier (cliquez sur le diagramme pour l’agrandir) .
Le premier, c’est le calendrier des réajustements des taux sur les crédits immobiliers résidentiels américains, réajustements à la hausse cela va sans dire. Les colonnes représentent les montants cumulés des prêts en milliards de dollars. Les crédits subprime sont en vert clair, on voit qu’ils étaient l’actualité du jour en 2007 et 2008. On voit aussi que 2009 est une année assez calme à ce point de vue, mais les problèmes repartent sur les chapeaux de roue en 2010 pour culminer en 2011. En jaune vif, les crédits Alt-A, encore appelés « liars’ loans », prêts pour menteurs, accordés sur la base de déclarations de revenus non-vérifiées : dans le climat de la bulle, les emprunteurs gonflaient leurs revenus déclarés pour acheter des logements les plus vastes possibles et multiplier ainsi l’effet de levier quand ils les revendraient quelques années plus tard, comptant sur les 5 % à 10 % d’appréciation annuelle qui étaient devenus la norme. On sait ce qu’il en est advenu. Versant des mensualités en accord avec le train de vie correspondant aux revenus gonflés qu’ils déclarèrent en 2005 ou 2006, exposés à un taux de chômage dont on dit qu’il atteindra bientôt les 10 %, ces ménages seront bien évidemment incapables de s’acquitter de traites encore plus élevées.
En jaune clair, les crédits Pay-Option ARM, ceux qui offraient différentes options de paiement, dont une qui fut choisie par 85 % des emprunteurs consistant à faire des versements mensuels inférieurs même aux intérêts accrus, ce qui signifie bien entendu que le principal, la somme totale due, augmente inexorablement de mois en mois. Quand elle atteint 115 % du montant orignal du prêt, celui-ci est automatiquement converti en prêt avec amortissement, ce qui débouche sur un quasi-doublement du montant des mensualités. Je vous laisse imaginer ce qui se passera.
Deuxième graphique : l’évolution des bénéfices des entreprises au cours de diverses récessions aux États–Unis. On voit qu’il faut compter de deux à vingt ans pour que l’économie émerge d’une récession. Le trait noir à gauche, le plus épais, représente la récession en cours. La chute est brutale, plus raide encore que celle de la courbe voisine représentant la Grande Crise débutant en 1929 et qui ne s’achèvera en fait qu’en 1947, dix-huit ans plus tard. Pire qu’en 29, comme je vous le répète inlassablement depuis deux ans.
À part ça, comme vous le savez, les analystes nous annoncent que les affaires reprennent. Il faut peut-être prendre leurs pronostics avec un grain de sel nous prévient cependant John Mauldin : leurs prévisions du bénéfice moyen par action des entreprises américaines en 2008 était de 92 $, il fut en réalité de 14,88 $. Eh oui : ce sont d’indécrottables optimistes !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
64 réponses à “La reprise aux États–Unis (non, je plaisante)”
@Alexis @Cécile
Personnellement je crois que l’heure n’est plus spécifiquement à s’informer. Cela se fait en continu avec l’action
Je crois que souvent nous ne le sommes que trop informé. Je parles que plusieurs ont déjà une bonne tête pour articuler les problèmes.
Ce qu’il manque ce sont des expérimentations cohérentes, qui cherchent à faire cohérence.
Je crois qu’aux États-Unis, dans un pays où les gens entretiennent de courtes médiations avec l’État, il n’en faut pas beaucoup pour se mettre à l’oeuvre. C’est un avantage qui peut avoir quelques revers, mais je pense que l’on sent davantage que l’on fait bouger les choses et ça compte
Il n’y a qu’à voir les réseaux américains comme ceux des Post-carbon Cities maintenant lié à celui des Transition Towns anglais. Il y a le Relocalisation Network. Ça a beaucoup de prégnance là-bas. Ils contrôlent des villes et leur politiques publiques.
Personnellement, s’il devait y avoir un nouveau De Gaulle (proposition de Jancovici), je crois que ce qu’il aurait à faire est de lancer des expérimentations dans quelques dizaines de villes moyennes, où il est clair que c’est la rue – la société civile d’échelle locale – qui a mission de prendre en charge l’expérimentation avec le support de l’État central.
Si je devais faire un choix de modèle cohérent à expérimenter, je choisirais l’écomunicipalisme de Jean Zin (monnaies locales, coopératives municipales et revenu minimum garanti) tout en m’inspirant des expérimentations des réseaux américains. Ce serait sûrement moins coûteux que de renflouer les financiers
Comme Paul l’a dit quelquefois, l’argent n’est pas à la bonne place – mauvaise allocation des ressources.
De telles expérimentations sont des efforts pour trouver comment le remettre aux bonnes places, là où sont les réels enjeux. Un revenu garanti peut certainement y aider.
Il faut arriver à quitter davantage nos écrans pour la rue. C’est le prochain choix à faire.
@ Monique
« si les biens étaient équitablement répartis » -> divisez le PIB mondial par la population mondiale… sinon le coefficient de Gini peut vous interesser : c’est une mesure du degré d’inégalité de la distribution des revenus dans une société donnée. Wikipedia pour la définition et CIA World Factbook pour une liste des coeffs de Gini par pays (en anglais) ou ici en français mais un peu moins à jour.
Ceci dit « niveau de vie moyen sur la planète » est plus difficile à exprimer : une coupe chez le coiffeur ne coute pas la même chose à Manhattan et à Kaboul, et les différences sont encore plus larges selon que l’on exprime la chose en dollars où en minutes de travail.
@ François Leclerc
@ Eomenos
Et on manque même d’opportunistes pour vendre des revolvers (made in china) et des cordes à noeud coulant (itou) devant le 11 de la Rue du Mur à Manhattan !
@ Paul Jorion
j/k
PS : J’ai signé quelques commentaires ‘Patrice’ précédemment, mais je viens de m’apercevoir qu’il y en a un autre ! du coup je vire au Patriste à l’insu de mon plein gré.
Merci pour votre réponse, EOMENOS,
Une population animale exogène envahissante, n’a pas grand-chose à faire des subtilités psychologiques
de la gent homo prétendue sapiens, même si l’occasion qui lui est donnée de supplanter une population endogène, en est presque toujours imputable aux pratiques des homo supposés sapeins.
Les êtres humains ont toujours gagné à s’éclaircir les idées, et le moment est plus que jamais venu.
Il semble indéniable que ce soit maintenant leur devoir.
Merci à vous d’y contribuer à l’aide de ce magnifico blogo, et bonne journée.
Merci à François Leclerc et Patriste.
@Patriste et Monique
Juste une information: en « Parité de Pouvoir d’Achat » ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Parit%C3%A9_de_pouvoir_d%27achat ) le revenu mondial (en PPA) divisé par le nombre d’habitants est d’environ 500 € par mois.
A signaler également: http://globalrichlist.com/ ; vos revenus par rapport à ceux du reste du monde. Vous sentirez-vous mieux ou moins bien ensuite ?
@ François Leclerc
Je suis encore un peu optimiste… je me dis que le pire n’est pas toujours sûr !
Mais je souhaiterais que l’intellectuel collectif se mette en marche pour de bon !
Cela ne suffit plus de s’informer, de collecter des infos comme des entomologistes !
Il nous faut mettre en place localement, partout, les nouvelles approches qui soient une vraie réponse aux crises économique, démocratique, énergétique et climatique.
Avons-nous même encore le temps pour sérier les questions et établir des priorités ?
Non ! Nous devons tout faire en même temps.
Ce n’est pas le moment de sauter par la fenêtre !
Cool, je suis 694 917 736°. Mais ce site ne prend pas en compte mon patrimoine…
J’ai lu qu’un humain prélève de son environnement, en moyenne & par an, l’équivalent d’une surface terrestre de 2,3Ha (je vous dis pas le chiffre pour un occidental, c’est indécent). Avec une population de 6Mds d’êtres humains, ce chiffre ne devrait pas dépasser 1,7Ha, pour que les ressources ait le temps de se renouveler. L’humanité vit aujourd’hui à crédit, même en ce qui concerne ses ressources!
http://mondedurable.science-et-vie.com/
@Halcyone
Si le sujet vous intéresse (mais c’est en anglais):
http://www.optimumpopulation.org/opt.optimum.html
Ne manquez pas non plus la page http://www.optimumpopulation.org/opt.sustainable.numbers.html et par exemple ces deux « excel » à télécharger http://www.optimumpopulation.org/opt.af.tab2e.hmt2a.xls et http://www.optimumpopulation.org/opt.af.lpr02.tab2e.xls »
@Halcyone
Si le sujet vous intéresse ne manquez pas la page http://www.optimumpopulation.org/opt.sustainable.numbers.html et par exemple ces deux « excel » à télécharger http://tinyurl.com/ctp9ce et http://tinyurl.com/c9ahps
@ A.J.Holbecq
Merci pour ces références intéressantes qui permettent d’agir en conscience, tant que les états ne font pas le nécessaire pour une plus juste répartition des richesses.
@ EOMENOS
« Vous aurez beau vous entourer de tous les conseils que vous voudrez, à un moment donné – le moment crucial- par définition le pilote est seul a décider et à agir. »
Souvent les pilotes s’imaginent prendre des décisions personnelles, certes ils agissent, ils le font croire dans certaines situations, mais fonctionnent-ils tous différemment à l’avance ? Hélas ce n’est pas si sur une fois aux commandes, quel conformisme de conduite.
Vous aurez beau faire la sourde oreille plus longtemps une fois aux commandes, il n’est pas non plus certain que les gens montent toujours dans vos avions, surtout s’ils n’ont plus leur mot à dire quand à la manière dont ils sont très mal payés de nos jours ?
« Avez-vous personnellement déjà vécu ce que l’on appelle la solitude du chef ? »
Avez-vous déjà traversé une crise sans parachute doré ? Sans amis flatteurs à vos cotés ? Si seulement ces gens là étaient les plus à plaindre en matière de solitude.
« Il est des situations (plus fréquentes qu’on ne le croit) où quoi que vous fassiez vous serez considéré par l’un ou l’autre (et à raison) comme un salaud. »
Quel courage devant la vie que de vouloir d’abord se sauver, parachutes dorés et autres marges de plus, alors que d’autres se ramassent déjà avant vous sur le bitume, fermons les yeux, divertissons les gens, cela finira bien par passer.
« Peu de gens sont capables de vivre longtemps ce stress. Même dans l’erreur, je les respecterai, toujours. »
On ne peut bien sur maudire plus longtemps des gens rendus profondément malades ou autistes par les valeurs en cours…
@ Alain Vézina :
Je suis tout à fait d’accord avec vous, mais ne pensez vous pas que la Taxe ne soit néanmoins nécessaire pour réguler le système et comme le démontre si bien Jancovici dans son premier opus, et anticiper l’augmentation fatale du prix des ressources fossiles dont nous dépendons si cruellement ?
On peut discuter de l’usage de celle ci, suivant un principe de stricte redistribution per capita comme le propose Hansen ou en substitution des taxes et impôts sur le travail à la manière de Jancovici… ce ne sont pas les solutions qui manqueront. Néanmoins, augmenter via une taxe sur leur « poids carbone » le prix des produits est simple et efficace pour relancer la production locale vs une production lointaine, faire baisser la consommation de produits souvent inutiles, inciter les fabricants et consommateurs à privilégier la durabilité des produits à leur obsolescence programmée, relocaliser notre « way of life » (habitat, vacances, consommation, production…), etc.
Re (et fin) @ Franck,
Vous appréciez semble t’il de manière immodérée l’art du copier-coller, au point de l’appliquer à nos « pilotes » rendus parfaitement interchangeables (par la vertu de drills intensifs au sein d’écoles de la finance- je suppose).
Faut faire payer les riches, les patrons sont des êtres immondes, carburant au fric, bonus et autre parachutes dorés, comme d’autres, du côté assomoir, au gros rouge ?
Bien tiens c’est si facile.
Plus de 95% des patrons sont loin de gagner plus de 100.000 € annuels (en base indépendant ce qui est nettement moins confortable au final que le statut de salarié).
La folie ayant trait aux bonus (que je reconnais volontiers dans certains cas injustifiés et injustifiables) aura pour principal
effet de faire disparaître pour beaucoup de petits salaires le maigre bonus distribué sous forme de 13ème mois.
Pour les parachutes dorés, idem – Les salariés licenciés vont bientôt percevoir les effets pervers d’une campagne de dénonciation organisée de manière aussi stupide que démagogique.
Allez pour vous faire plaisir une petite devinette : quelle est la différence entre un pilote d’avion et un banquier ?
Le pilote d’avion ne vole que quelques heures par semaine.
Je ne résiste pas non plus à cette dernière …
Franck, connaissez vous la différence entre une brouette et une voiture de formule 1 ?
La brouette, vous aurez beau verser de l’essence dedans, il faudra toujours la pousser.
Je lis Jancovici….et oui la taxe est absolument nécessaire, surtout il faut en profiter pour l’appliquer pendant que le prix du baril est bas. Ce dois être une taxe carbone, qui touche aussi le charbon et le gaz, vous le dites.
Je trouve cependant que le ton de C’est Maintenant ! commence à être franchement spartiate, les recommandations ne le sont pas par contre. Mais certains pourraient être tentés de déduire de la physique une éthique. Je préfère envisager une prise en charge plus humaine et plus souple quoique résolue.
à Paul
un grand Merci pour ce superbe graphique
à la fois anticipateur et très « guideur »
mais peut_être (pour moi, à ce stade) pas encore pleinement éclairant,
par manque de « foresoght capability » de ma part.
– Soit G19 les 19 pays du G20 autres que les USA.
– Soit BkFrtvUS les banques dites « furtivo-américaines » dont les « états financiers onshore » sont consolidés en l’Etat du Delaware
ou en un autre Etat ou Condominium sous tutelle de l’Etat Fédéral à Washington,
telles que JP Morgan Chase, BoA, Citibank, GoldmanSachs, WellsFargo-Wachovia, HSBC_BankUSA
– Soit BkFrtvG19 les autres banques « furtivo-else » dont les « états financiers onshore » sont consolidés en City-of-London, Luxembourg, Genève, etc.
– Soit BkLiborG19 la short-list de banques parmi les « furtivo-else » (BkFrtvG19) qui sont des topPlayers du pseudoMarché LIBOR (gouvernance BBA, British Bankers Association).
Déclaration de variables :
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
DV1: Les pertes cumulées sur 5 ans [2007, 2008, 2009, 2010, 2011] des établissements financiers et banques USA (uniquement) PabC sont de X1 trillions
[XC = X07 + X08 + X09 + X10 + X11]
DV2: les pertes des cinq leaders US représentent T2 % de PabC (cumul des pertes USA sur 5 ans)
DV3: Les pertes cumulées sur 5 ans [2007, 2008, 2009, 2010, 2011] des établissements financiers et banques du G19
PG19 sont de X3 trillions
DV4: Les pertes précitées (PG19), pertes cumulées sur 5 ans [2007, 2008, 2009, 2010, 2011] des établissements financiers et banques du G19
sont (actuellement) estimées grosso modo (min-max) à ce qui suit :
– PeC milliards pour l’Europe, la Russie et l’Afrique
– PiC milliards pour le Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Dubai, Koweit, EAU, Iran, etc.) et l’Inde
– PoC milliards pour la Chine (continentale, HK,…), le Japon, la Corée-du-Sud, Singapour, l’Australie, etc.
Treize questions :
– – – – – – – – – – – – – –
Q1 [refer DV1] : A t-on (Fed-of-NY, BBA, FMI, BRI, OCDE,…) une vague idée (min-max) du montant de la perte cumulée PabC ?
Q2 [refer DV2] : A t-on une vague idée (min-max) du pourcentage T2% ?
Q3 [refer DV3] : A t-on une vague idée de PG19 ?
Q4 [refer DV4] : A t-on une vague idée (min-max) des pertes cumulées sur 5 ans : PeC, PiC et PoC ?
Q5 [refer DV4] : Quels leadBanks « DV4 » — notamment en citant les BkLiborG19 (definition supra) —
représentent 66% ou 80 % de PG19 (cumul des pertes du frtvG19 sur 5 ans)
Q6: Que disaient les normes comptables FASB 2008 quant aux principes de reconnaissance des pertes dans l’année (2008) avec ou sans anticipation 2009 à 2012,
notamment pour ce qui est des Subprime, des Alt-A, des OptionAdjustableRate et autes produits à fortes pertes prévisibles ?
Q7: Question identique à Q6 pour ce qui est des normes comptables FASB Q2y2009, annoncées au G20 du jeudi 2 avril et devant entrer en vigueur une date prochaine [… ? …]
Q8: Vu la réponse donnée à Q6 et les autres facteurs appropriés, Quelle part du « Cumul des pertes sur 5 ans [2007-2011] » a été comptabilisée dès 2008 ?
Q9: Vu la réponse donnée à Q6 (et autres facteurs), Quelle part (additionnelle) du « Cumul des pertes sur 5 ans [2007-2011] » a été comptabilisée au premier trimestre 2009 ?
Q10: Vu la réponse donnée à Q7 (et autres facteurs), Quelle part (additionnelle) du « Cumul des pertes sur 5 ans [2007-2011] » sera comptabilisée aux trois prochains trimestres 2009 ?
en d’autres termes
Vu la réponse donnée à Q7, Quelle part du « Cumul des pertes sur 5 ans [2007-2011] » ne sera pas comptabilisée en 2009, mais reportée à plus tard ?
les 99,99% de pigeons (les contribuatbles) devant s’attendre à de nouvelles ponctions draconiennes,
alors qu’ils auront déjà été tondus et retondus sur la peau encore sanglante.
Q11: John Mauldin a t-il dit auprès de quelles sources (transnationales, natiofurtives, fmi, furtivo-américaines,…) ils s’approvisionnent pour établir « SON » graphique ?
Q12: Quel crédit (taux d’erreur) une agence de notation (digne de confiance !) pourrait-elle donner à ce graphique ?
Q13: Quelles orgas verriez-vous pour faire progresser les réponses à ces questions ?
Blogueuses et blogueurs ?
Vos contributions partielles (voire impressions) sur un point ou un autre ?
@ Auguste
Il est peut-être possible de simplifier, avec une bonne approximation, en se servant de ceci :
« Today five US banks according to data in the just-released Federal Office of Comptroller of the Currency’s Quarterly Report on Bank Trading and Derivatives Activity, hold 96% of all US bank derivatives positions in terms of nominal values, and an eye-popping 81% of the total net credit risk exposure in event of default. »
« The five are, in declining order of importance: JP Morgan Chase which holds a staggering $88 trillion in derivatives (€66 trillion!). Morgan Chase is followed by Bank of America with $38 trillion in derivatives, and Citibank with $32 trillion. Number four in the derivatives sweepstakes is Goldman Sachs with a ‘mere’ $30 trillion in derivatives. Number five, the merged Wells Fargo-Wachovia Bank, drops dramatically in size to $5 trillion. Number six, Britain’s HSBC Bank USA has $3.7 trillion. »
http://www.financialsense.com/editorials/engdahl/2009/0330.html
Remarque : L’ordre de grandeur est à vérifier à cause des trillions… 88 T$, c’est beaucoup !
Bonjour,
Il est d’usage de séparer la société en trois parties, les Investisseurs, les Patrons et les Salariés.
Avant la révolution on parlait du Clergé, des Nobles et du Tiers Etat.
Le clergé priait pour les âmes de la société
Les nobles se battait pour la sécurité de la société
Le tiers état, qui représentait la grande majorité de la société nourrissait tout ce petit monde.
La différenciation entre ces populations s’est fait « au mérite », tout le monde n’est pas apte à combattre, mais au fil du temps les fils ont hérité de la fonction de leurs pères. Les nobles du XVIIIe siècle n’avaient plus alors ni les compétences, ni les talents qui puissent justifier de leurs privilèges.
Maintenant faites la révolution et changez le vocabulaire :
Les glorieux entrepreneurs d’EOMENOS ne sont plus que des fils qui accèdent aux meilleures places grace au carnet d’adresse de leur père (Je vous laisse consulter le CV de G.W. Bush qui en est la meilleure illustration)
Pour preuve également, la surmédiatisation de l’accession à l’école polytechnique d’un « jeune des banlieues » qui est sensée démontrer à elle seule : L’efficacité de l’ascenseur social, la grandeur de la démocratie française et de l’esprit d’ouverture de nos Elites…
Alors bien sûr tous les entrepreneurs ne sont pas des pourris incompétents… et je suis certain que tous les nobles guillotinés en place de grève n’étaient pas non plus tous des pourris.
Tout le problème vient du fait que parmis ceux qui comptent vraiment, ceux qui décident, la crème de la crème, ceux là sont des pourris incompétents.
Pourris parcequ’ils se servent toujours plus et plus souvent qu’à leur tour.
Incompétents parceque c’est ce que l’on peut voir chaque jour ici même.
Le pire c’est qu’ils ne s’en rendent même pas compte, et ne se sentent pas coupable, en effet ils agissent comme ils ont été formés à le faire… par leurs pairs.
Tout comme nos nobles au XVIIIe, nés privilégié, nos élites sont incapables de se remettre en question.
Maintenant, justifier les monstrueux bonus des patrons par les misérables (Mais néanmoins vitaux) 13e mois distribué, c’est faible.
Et pour le ce qui est du confort du salarié, comparé au confort du patron… Dois je rappeller que la précarité des classes dirigeantes est très nettement mieux « indemnisée » mais aussi beaucoup plus favorablement ré-évaluée.
Cordialement
@Seregedhel
Oh que je suis d’accord avec vous… mais ce qui me désole le plus c’est la « ferveur » de leurs supporters, pendant les campagnes électorales et lors des résultats : comme pour les stars du sport ou de l’écran: le peuple les déifie pour les renier ensuite … mais c’est trop tard, le mal est fait!.
Je pense que nous sommes assez con(ne)s pour mériter nos élus!!
Et je soutiens l’idée défendue par E. Chouard de rééquilibrer les pouvoirs, à défaut de pouvoir faire fonctionner la guillotine, en permettant l’introduction – à tous les niveaux électoraux, de la municipalité à l’Europe – d’une seconde chambre de citoyens tirés au sort ayant au moins un pouvoir de veto et un pouvoir de proposition.
@ EOMENOS
« Plus de 95% des patrons sont loin de gagner plus de 100.000 € annuels (en base indépendant ce qui est nettement moins confortable au final que le statut de salarié). »
Oui ! Mais il me semble avoir parler d’abord de ceux qui s’obstinent à rester aux commandes, c’est surtout dans ce sens là que j’ai éprouvé le besoin d’intervenir, peut-être bien une minorité très influente. Ils ne sont bien sur pas tous pareils, des êtres immondes comme vous dites, carburant à la prudence, à la raison, à une rélle remise en cause de conduite, je ne bois pas que du gros rouge ou du vin blanc quotidien.
Nous nous comprenons aussi sur un autre point. Je crois que nous avons tous notre part de responsabilité dans les événements en cours, et d’autres peut-être une plus grande part d’irresponsabilité vous ne croyez pas.
« Allez pour vous faire plaisir une petite devinette : quelle est la différence entre un pilote d’avion et un banquier ? »
Le pilote d’avion ne vole que quelques heures par semaine. »
Et des gros banquiers se prenant tout le temps pour de bons pilotes, à votre avis combien d’heures de vol par an ?
Sur ce je vous souhaite de passer une bonne paque, bon courage également pour votre entreprise.
@u Biclown.
Votre objectif ?
Piqure volcanique de rappel sur l’épicentre de la crise, les crédits immobiliers.Les memes causes produisant les memes effets.D’autres secousses se préparent dans les banques qui auront besoin de 3 ou 4 autres Tarp, pour provisionner des pertes de valeur sur du papier qui ne vaut rien , mais que qu’on va valoriser quand meme par un tour de passe-passe pour attirer le pigeon sur un rebond.Et au final , le contribuable paiera.Des fois , on se demande comme Schumpeter s’il ne vaut pas mieux casser ce qui ne marche pas et aider ce qui marchera.Jusqu’ou faudra-t-il aller pour comprendre l’interet d’une constitution pour l’économie ? Il est des principes ( liberté,égalité, fraternité ) qui n’ont plus de signification face à des politiciens menteurs et incompétents, de tous bords ou plutot du meme bord pour parodier une métaphore de Paul Jorion.
« Eh oui : ce sont d’indécrottables optimistes ! »
Escrocs de l’espoir, plutôt !!!!
ou bien « gourous » …
[…] // – “La reprise aux Etats Unis…”. Blog de P. Jorion. […]
@ Auguste
Nouriel Roubini avait annoncé des chiffres qui paraissaient fantaisistes pour la plupart des experts il y a encore quelques mois (notamment durant le forum de Davos), il semble cependant que les prévisions qui circulent actuellement soient sur le point de les dépasser. A noter qu’il parlait également des défauts de crédits liés aux cartes de crédits, aux prets étudiants,….
J’essaierai de les retrouver, mais si vous comprenez l’anglais comme je le suppose, vous pourrez les retrouver sur son site rgemonitor : http://www.rgemonitor.com/blog/roubini/
… et vous aurez en même temps ses impressions sur les stress tests des banques …
Nouriel Roubini annonçait à l’époque 3.6 trillions. Tout le monde parlait de moins de la moitié. Le FMI vient d’envisager 4 trillions…. a ce jour ou incluant les futures échéances ????
Blog très intéressant et très concret ! Merci aux commentaires éclairés.
Un commentaire/question à vous soumettre :
Ne sommes nous pas devant une profonde modification de nos manières de pensées et de vivre dont la crise ne serait qu’une manifestation superficielle au sens « signal faible » ?
Elle apparaît sur le premier graphique comme la plus grave que l’on ait connu.. Serait-ce la fin d’un système ? et si c’est le cas est-ce souhaitable ou doit-on lutter de toutes nos forces ?
On peut s’interroger sur ce besoin humain dont plusieurs commentaires font l’écho : « Trouver un héros qui aurait les solutions et les visions qui résoudraient nos pbs actuels et intégrant les besoins des générations futures »
> n’est-ce pas du domaine du fantasme ? Veut-on préserver ce système ? A quel prix ? un dictature militaire pour le bien de tous ?
Le changement de fond viendra peut-être d’un changement d’état d’esprit et d’une modification de nos attentes..
La question n’est peut-être pas de trouver un Churchill, un De Gaulles du 21ème siècle, un Obama divinisé..
Serions-nous proche d’un point singulier de notre aventure humaine qui remette en cause notre manière de pensée linéaire du progrès, du idée du management, du contrôle, notre économie, nos valeurs ? A-t-on toujours besoin de leaders ou de pilotes ? Beaucoup de vos réponses se rejoignent sur la capacité de nos élus à bien (mal) nous diriger…
Trouver de bons pilotes ou ré-inventer le système ?
Que pensez-vous du fait qu’il devient possible d’imaginer – depuis la création d’internet – un pouvoir décentralisé, vif et créatif sur le net. Peut-on inventer un monde en apparence « désordonné » mais en réalité piloté par tous, sous forme de groupes d’interêts ou d’expertises via les moyens modernes et à venir de communication.
Telles les cellules dynamiques et éveillées d’un grand réseaux de neurones à taille planétaire..
C’est peut-être tout simplement la crise du modèle patriarcal …
Bonjour
Merci d’evoquer enfin les Alt A et ARM.
Ces deux mots vont rentrer de plein fouet dans notre actualité economique d’ici peu car nous n’avons rien vu encore en terme de débacle economico-immobilière.
Je vous invite à lire ce travail :
An overview of the Housing/ Credit crises and why there is more pain to come :
http://www.scribd.com/doc/14166113/T2-Partners-Presentation-on-the-Mortgage-Crisis4309-3
Pour ceux qui veulent aller vite, commencez par la page 40 : un graphe resume tout.
Bonjour,
Toutes ces discussions sont totalement stériles et je ne parle pas de ce projet totalement utopiste de constitution pour l’économie.Les analyses sont par ailleurs totalement justes, mais il s’agit d’analyses à posteriori, la seule chose que les économistes savent faire…Et encore quand on voit les remèdes proposés par nos élites j’en doute.
En réalité le système va aller droit dans le mur, plusieurs crises vont se conjuguer;économique, environnementale, démographique, alimentaire et j’en passe. Le plus triste dans tous ça, c’est que nous n’y pouvons absolument rien. Un nouveau système émergera. Je vous invite à lire Retour sur le meilleur des mondes…
PS: Aucun messie ne viendra!!!!!!!!!! Il n’y en a jamais eu, juste quelques opportunistes qui auront réussi à retarder les échéances…Je sais c’est noir au possible comme scénario, j’ai envie de vous dire soyez réaliste. Nous en Europe, on s’en tirera grosso modo mais dans le tiers-monde, ce sera une véritable hécatombe. Ce jour là, on fermera nos frontières et on les laissera crever, aucune chaine d’information ne couvrira les événement…Alors vos bons sentiments, vous pouvez les ranger dès maintenant…