Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Rien n’est simple parce qu’imaginons même que les autorités en place parviennent grâce à une série de coups de pouce diligemment appliqués à restaurer nos systèmes financier et économique dans leur gloire passée, je veux dire à les remettre dans l’état où ils étaient en 2006, qu’on se retrouverait de toute manière à nouveau face à face au gigantesque défi qui est le nôtre à échéance de, disons vingt ans pour avancer un chiffre, à savoir celui d’une humanité confrontée non seulement aux limitations propres à sa planète mais aussi aux dégâts qu’elle lui a occasionnés, dont certains sont irréversibles, peut–être pas à l’échelle géologique mais certainement à celle de l’espèce et a fortiori à celle de la vie humaine. Bien sûr, on pourrait repartir pour un tour, refaisant la même chose qu’avant mais en s’astreignant à le faire cette fois « dans une perspective verte ». Mais ceci est-il seulement envisageable ? Il faudrait au minimum pour y arriver reconfigurer entièrement la manière dont nous calculons le prix des choses, ce qui semble extrêmement difficile à concevoir à moins que l’on ne repense complètement à cette occasion la façon-même dont la monnaie fonctionne au sein de nos sociétés humaines.
Et quand je dis, « la manière dont nous calculons le prix des choses », je n’envisage encore que celle dont nous y intégrerions ce qu’on appelle les « externalités » : la gestion des déchets que nous générons immanquablement quand nous les produisons, le coût de la maintenance et de la remise en état de l’environnement, ainsi que le recyclage des matières premières que nous utilisons mais qui ne sont présentes sur la planète qu’en quantité finie, enfin le coût de l’énergie que nous consommons sous toutes ses formes, coût calculé d’une manière qui inclue sa gestion authentique, l’accent étant mis en particulier sur la nécessité d’une transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.
Ceci ne touche encore que la composante des prix qu’il est relativement simple de maîtriser. Passons maintenant aux choses plus compliquées. Je pense aux implications de deux problèmes de physique élémentaire qui jouent un rôle ici et dont on parle ordinairement en les couvrant des termes « délocalisation » et « paradis fiscaux » qui font supposer qu’il n’existe aucun rapport entre eux, ce qui n’est pas le cas. Tous les deux sont en effet des illustrations du principe des vases communicants débouchant sur un nivellement par le bas très dommageable. Le principe est le même d’ailleurs que celui que l’on voit à l’œuvre dans la fameuse « Loi de Gresham » qui dit que si deux monnaies métalliques sont en concurrence dans le même environnement, la monnaie de mauvais aloi, celle dont la teneur en métal précieux est la plus faible, chasse l’autre.
Vu la manière dont le surplus, la richesse créée par le travail, se voit normalement partagée dans un système capitaliste, et si les travailleurs ne protestent pas contre cet état de fait, les salaires auront tendance à s’aligner à un niveau précis (chose que David Ricardo avait très bien notée en son temps) : celui de la simple subsistance du travailleur et de sa famille. Le XIXe siècle européen en particulier a expérimenté de manière très instructive sur ce que ce niveau pouvait être très précisément (relisez à ce propos David Copperfield (1850), Les Misérables (1862), etc.). Si les travailleurs se défendent collectivement, ils parviendront à faire décoller leur salaire de ce niveau-plancher. Si les frontières s’ouvrent et que les capitaux peuvent circuler librement, les salaires à l’échelle du globe entier tendront à se réajuster au niveau du salaire de subsistance le plus bas du travailleur le plus démuni au monde (niveau qui peut bien entendu être très bas). Comme ce niveau est inacceptable pour celui qui lui s’est organisé et a obtenu de gagner davantage que le minimum vital, les usines iront rechercher le champion du monde de l’exploitation et iront s’installer dans son pays. On dira alors que « tout le monde y a gagné » puisque d’une part le prix des produits sera le plus bas possible et que d’autre part, comme le salaire du travailleur atteint à la baisse un niveau incompressible – sans quoi lui et sa famille meurent de faim, les capitalistes et les entrepreneurs-patrons maximisent la part du surplus créée par les travailleurs qu’ils se partagent entre eux. Ce miracle de l’« allocation optimale des capitaux », je le classe plus volontiers dans la rubrique « nivellement par le bas ». Comment remédier à cette situation ? La réponse a été donnée en 1848 : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » Ce conseil ne porte encore malheureusement que sur un des aspects du problème : il le traite comme s’il s’agissait d’un élément isolé, existant en-dehors de son contexte global.
Deuxième illustration du principe des vases communicants, débouchant ici aussi sur un nivellement par le bas : les paradis fiscaux. Comme le système capitaliste est organisé de telle manière que (comme je viens de le rappeler) capitalistes et entrepreneurs-patrons prélèvent d’abord leur part du surplus créé par les travailleurs avant que ceux-ci n’y aient accès, la richesse se concentre entre leurs mains à un tel point qu’il vient un moment où le système cesse de fonctionner. Pour empêcher cela, les États instaurent un correctif minimal sous la forme d’un système d’impôt progressif. Comme, plus on a d’argent, plus on l’aime, ceux qui en disposent tentent d’échapper à l’impôt et se livrent à la fraude fiscale ou mieux encore, à l’évasion fiscale.
C’est ici qu’intervient le principe des vases communicants : toute fortune est attirée vers l’endroit au monde où elle est la moins taxée. Comme il s’agit d’un principe général, de l’ordre d’une loi physique portant sur les liquides, il n’est pas susceptible d’être contenu : c’est une Hydre de Lerne, coupez l’une de ses têtes et il lui en repousse deux à la place. Il ne resterait que deux pays au monde ayant des systèmes fiscaux différents, que les fortunes du pays le plus taxé tendront toujours à couler vers l’autre.
Je sais, le problème des paradis fiscaux a été résolu l’autre jour à Londres. Il n’en restait que quatre : l’Uruguay, le Costa Rica, les Philippines et la Malaisie, et ils ont cessé de l’être. Personnellement je croyais que c’était Cuba, le Venezuela, la Bolivie, l’Iran, le Corée du Nord et le Népal – comme quoi on ne peut pas tout savoir. Puisqu’il n’en existe plus, à quoi bon se faire encore du souci ?
De toute manière, et c’est pourquoi j’en parle dans l’ensemble très peu, les paradis fiscaux sont une conséquence du fait que les politiques fiscales sont différentes dans les différents pays et, mis à part le fait que les impôts servent à subvenir aux frais des états, le fait qu’elles soient progressives ne constitue lui qu’un palliatif au fait que le fonctionnement global du système capitaliste engendre comme une conséquence de son fonctionnement ordinaire la concentration de la richesse. Il ne s’agit donc avec les paradis fiscaux, comme avec, par exemple, les cartels de la drogue, que de l’un des symptômes d’un disfonctionnement beaucoup plus général.
Ayant évoqué les aspects accessoires du problème global, passons maintenant au plat de résistance : à la principale raison pourquoi rien n’est simple. J’ai évoqué la loi tendancielle des salaires à s’aligner sur le plus bas, le salaire de subsistance. Quand les frontières se sont ouvertes, les emplois industriels et les usines où on les trouve se sont donc déplacés là où les salaires sont les plus faibles. Ceci n’a cependant pas tué les pays où ces emplois existaient : les salariés se sont déplacés vers d’autres activités : les emplois se sont développés dans ce qu’on appelle le secteur tertiaire, celui des services, entre autres des services financiers. Ce sont là des emplois où dans bien des cas l’informatique a permis des gains de productivité considérables. Nous avons assisté à la disparition des dactylos dans les administrations : avec le traitement de texte chacun est devenu capable d’écrire son propre courrier. Cette productivité sans cesse croissante fait qu’un travailleur individuel crée de plus en plus de richesse, sans pourtant l’observer puisque son salaire est essentiellement resté le même et ceci pour la raison déjà indiquée : parce que le surplus est partagé avant même qu’il ait droit au chapitre, en intérêts qui vont aux investisseurs ( = capitalistes) et profit qui va aux entrepreneurs ( = dirigeants d’entreprises) à charge pour ces derniers de partager ce profit avec les salariés ( = travailleurs), selon le rapport de force existant entre eux.
Le fait que les travailleurs n’obtiennent leurs salaires que comme reste, une fois que capitalistes et patrons se sont servis, explique pourquoi leur productivité croissante ne débouche ni sur une diminution du nombre de leurs heures de travail, ni sur une diminution du nombre de ceux qui ont à travailler. La seule chose que cette productivité croissante engendre, c’est une accélération du retour des crises de surproduction. Et s’il faut toujours produire davantage, c’est parce que capitalistes et patrons en tirent bénéfice, et ceci, quel que soit l’état de délabrement dans lequel la planète finit par se retrouver à la suite de ça.
Voilà pourquoi rien n’est simple : parce qu’on est toujours ramené au même fait, que l’on parle de délocalisation, de sauvegarde de ce qui peut encore l’être sur notre planète, de paradis fiscaux ou de l’augmentation de la productivité qu’autorise le développement technologique : au fait que les travailleurs, ceux qui produisent la richesse, ne sont conviés à la table du banquet qu’une fois qu’elle a été desservie.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
86 réponses à “Rien n’est simple”
Allfeel écrit » Le capitaliste est en quelque sorte un communiste qui a réussit. »
Je dirais aussi que le communisme est un capitalisme d’État
Relisons LABORIE Henri (« l éloge de la fuite ») ou l on comprendra que le besoins de gratification ,de bien etre de pouvoir est inscrit dans nos genes (corrolaire et conditions de notre survie) depuis l amibe , dicté par notre cerveau reptilien , mis en en oeuvre par notre cortex !!! Le grand malheur c est que nous en sommes totalement inconscients !! Et nous comprendrons mieux pourquoi les humains en sont là ! Il est quasiment inneluctable que le pouvoir soit détenu par de moins en moins de gens ,grace aux moyens actuels c est possible !!! Ce sont ceux qui ont le plus d appetit « reptilien »qui parviennent au sommet ! Meme petits avec des rolleix ! Les mines rejouies du g 20 en sont la preuve !! Gloire et reconnaissance planetaire pour ces quelques uns!!!
La question est : jusqu à quel point le reste du peuple planetaire pourra t il mettre une chappe de plomb sur ses propres besoins de reconnaissance !! D autant qu ils ont été magnifiés durant ces dernieres decennies par toutes les orientations de notre societe de consommation !!! Sans doute jusqu aux limites de sa propre survie!!!
Magistral!
Comment réduire le champ du productivisme dévorant planète et sociétés? Une étape pourrait être la création d’un domaine social avec monnaie fondante (donc non capitalisable par essence).
http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2005/04/29/le_contrat_de_travail_mixte_co.html
L’apparition de troubles sociaux est quelque chose de tout à fait probable, et j’imagine qu’elle pourrait être la conséquence d’un appauvrissement généralisé de toutes les couches sociales :
– hausse des impôts et baisse des aides sociales : quand la croissance fond comme neige au soleil les revenus des états fondent tout autant mais ils doivent bien payer les intérêts de leurs dettes contractées auprès des gros investisseurs internationaux. Et il ne faut pas rêver : à long terme la future crise énergétique empêchera toute poursuite de la croissance économique mondiale.
– stagnation ou baisse des salaires provoquée par le processus tel que décrit par Paul.
– forte hausse de toutes les matières premières : pour le pétrole cela parait assez évident ; les commodités – denrées de base – devraient également constituer un terrain fertile – si j’ose dire – pour la spéculation.
Bref il n’est pas farfelu de prévoir quelques secousses… Une juste distribution de la richesse produite me semble la seule solution afin d’éviter le pire. Pour l’environnement, j’imagine il dépendra de la façon dont cette richesse sera produite et utilisée… Quelqu’un veut un café ?
candide
leap prevoyait un tassement progressif du dollar pour 2008 ! Mais les chinois en accord avec les americains l ont empeché !! Aujourd hui leap prevoit l effondrement pour juillet aout 2009 !!! Patience donc!!!
Tout est très simple en réalité. D’une consternante simplicité en fait. La complexité majeure du problème est celle que l’on s’impose arbitrairement.
Deux réflexions à mettre en parallèle, l’une sur le principe démocratique, la seconde sur le « cerveau collectif »:
La démocratie est une dictature, celle de la majorité. Ce qui a permis à un grand homme (Churchill?) d’énoncer la phrase suivante: « La démocratie est le pire régime possible, à l’exception de tous les autres ». La dictature de la majorité ne garantit pas, de fait, que ses décisions soient pertinentes. Une majorité de personnes peut se tromper – ou être trompée, tant qu’elle ne s’en rend pas compte, le résultat est identique.
Ceci s’applique tout aussi bien aux « cerveaux collectifs ». S’ils choisissent de mauvais préalables à leur réflexion sur un problème donné, celle-ci ne pourra jamais déboucher sur une solution pertinente. C’est toute l’histoire en train de se jouer actuellement. Les cerveaux collectifs en place dans les sphères décisionnelles ne réfléchissent pas dans un référentiel pertinent, et proposent donc naturellement des solutions inadéquates.
Ce qui me semble être au mieux une facilité de réflexion, au pire une erreur majeure dans le choix des préalables, est celle-ci (plus ou moins explicite selon les discours des uns et des autres): « On ne peut pas revenir en arrière. »
J’aimerais qu’au moins une personne (pour qui la phrase énoncée relève de l’évidence, de préférence) fasse l’effort d’argumenter précisément ce point, qui me laisse personnellement sceptique et que je ne parviens pas à m’expliquer. Merci d’avance.
@ bairnique
C’est vrai. Cela dit, je me demande s’il sera aussi facile d’empêcher l’apparition de troubles sociaux, même en Chine.
@ Dissonance
Les « cerveaux collectifs en place dans les sphères décisionnelles » réfléchissent bel et bien dans un référentiel pertinent, qui est celui de leurs intérêts personnels. Le capitaliste cherche à amasser des capitaux, et le politicien à être reélu. Non ?
@Vince:
Si l’on prend en compte l’idée d’intérêt général, qui devrait être au moins dans le cas des politiques LA notion fondamentale, non, leur référentiel de réflexion n’est pas pertinent, dans de nombreux cas. Pour rappel, l’intérêt général n’est en aucun cas égal à la somme des intérêts particuliers.
@ dissonance
Je suis tout à fait d’accord avec toi, ma réponse se voulait quelque peu ironique…
Ah, toujours à propos des cerveaux décisionnels – et aussi pour se détendre : (lu sur contreinfo.info) :
« La situation sur le front du réchauffement de la planète est devenue tellement sombre que le conseiller scientifique en chef de Barack Obama a abordé avec le président la possibilité de mettre en oeuvre sur une échelle massive des technologiques de « géo-ingénierie » visant à modifier le climat. […] L’ensemble de ces solutions « méga-technologiques » vont de l’installation de miroirs dans l’espace, qui réfléchiraient la lumière du soleil, à la fertilisation des océans avec du fer afin de favoriser la croissance des algues qui peuvent capturer le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Une autre option est d’ensemencer les nuages qui renvoient les rayons du soleil vers l’espace afin de limiter le réchauffement de la surface du globe. »
(no comment)
Dans ma région(= wallonie, Belgique) , il y a 40 ans que les travailleurs sont hors banquet. Il restait encore l’industrie verrière qui s’était déjà restructurée à plusieurs reprises et l’industrie chimique (Solvay).
Le groupe verrier St Gobain vient de licencier 245 travailleurs. En parlant avec quelques-uns d’entre eux , ils disent que la crise sert de prétexte pour faire pression sur les salaires. Ils ont l’imprerssion qu’on liquide les plus êgés et qu’on réembauchera les plus jeunes plus tard à un plus bas salaire. Les salaires d’ouvriers à pause (environ 2000€) sont les mêmes que ceux des enseignants du secondaire, à quelques broutilles près. Il y a eu une tristounette manifestation locale , même pas unitaire
Autre exemple, Caterpillar vient de ne pas renouveler les contrats de jeunes gradués en électro-mécanique (2000€ également). Il y a normalement pénurie sur le marché. Ils se sont présentés à de nouveaux jobs, salaires proposés : 1200€. Ils ont refusé.
Vince,
Il est probable que nous ayons à faire de la géo ingéniérie, en science fiction ça s’appelle de la géo conformation. Mais finalement, avec la pollution produite c’est ce qui s’est fait sans le savoir et dans le mauvais sens.
Alors mieux vaut le faire en le sachant et dans le bon sens.
Que le gouvernement Obama étudie la question est plutôt bon signe, mais si certaines propositions ne sont pas crédibles d’autres peuvent l’être. Un new deal d’éco ingéniérie, qui sait…
Bonjour à tous,
Merci Paul !
Ce billet sonne fort en chacun de nous car nous sentons bien là qu’il se passe quelque chose de bien plus grave encore…
Je ne vais pas m’étendre sur ce que vous avez dit, ni sur les commentaires des lecteurs…
Je voudrais simplement vous dire à tous ceci :
« … en théorie du chaos, un système devenu compliqué passe toujours d’un extrême à l’autre, c’est à dire, qu’on le veuille ou non, d’un état compliqué à un état tout aussi compliqué mais radicalement différent. Un nouvel antipode. L’état complexe de ce système est finalement si fragile qu’il ne peut pas tenir dans la durée… »
Selon moi, un autre système bien plus inquiétant encore que notre système économique semble atteindre son extremum (bas ou haut) bien plus rapidement qu’il n’y paraît. Nous agissons sur lui tel des Madoffs (dixit Nouriel Roubini), lui promettant notre attention, lui prenant tout, ne lui rendant jamais rien…
J’ai lu récemment ça et là que les américains envisageaient l’usage de la géo-ingénierie… Utopie absurde !
En outre, et fort heureusement pour lui (malheureusement pour nous), un Madoff ne dure jamais longtemps… Il s’asphyxie très vite !
http://web.econ.unito.it/terna/tesine/ponzi_games.htm
Bonne simulation, et joyeuse pacque à tous malgré tout.
Le premier virage de changement de civilisation est déjà entamé. Stephane Laborde ( 2ème commentaire ) met dans le mille je crois. La sortie de courbe n’est absolument pas décidée et le dérapage est très mal contrôlé, vu la qualité des pilotes.
Le monde du futur apartient aux jeunes, or, il se trouve qu’ils sont de plus en plus, possédant de moins en moins, et de plus en plus désespérés s’il ne sont pas la suite deee … une dynastie au hasard ??? … Les Sarkozy sont-ils déjà une dynastie ? J’écoutais Papy Sarkozy donner ses commentaires existentiels récemment sur bakchich info.
Les jeunes déséspérés, surtout quand ils sont plein de testostérone, faut pas compter sur eux pour reviser les boulons des édifices qui n’ont pas tenu leur promesse de monter jusqu’au ciel. Car perceptiblement, au firmament, on n’y pas encore
Il faut lire David Harvey – Spaces of Capital – Géographie de la domination – sur ces questions
@ fnur
Mouais, je comprends surtout que le gouvernement Obama ne souhaite pas prendre trop de risques économiques – cela dit ailleurs c’est un peu la même chose. Des miroirs dans l’espace, non mais c’est une blague ? Il existe un procédé d’absortion du CO2 très efficace, ça s’appelle les « arbres » et ce n’est même pas la peine de les envoyer dans l’espace ! 🙂
@Vince et fnur:
C’est terre-ifiant.
« Mais finalement, avec la pollution produite c’est ce qui s’est fait sans le savoir et dans le mauvais sens. »
Faux. On sait au minimum depuis les travaux de Lavoisier (18ème siècle) que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Dalton introduit pour sa part la notion de stœchiométrie dès le début du 19ème siècle.
L’équation chimique de la combustion des alcanes (hydrocarbures) n’est en rien une nouveauté, de même que la production de dioxyde de carbone qui en résulte. Ce sont des savoirs « basiques » de la chimie moderne, qu’on enseigne dès le secondaire. On ne peut pas dire qu’on ne savait pas. On a choisi – délibérément ou par négligence, peu importe – de ne pas s’interroger sur l’un des produits de la réaction, ce n’est pas la même chose.
A ce titre, je suis tout à fait méfiant quant à ce nouvel eldorado que constituerait la géo ingénierie. Si la méthode décrite ci-dessus est à nouveau appliquée, ce qui ne serait finalement pas très surprenant, on peut s’attendre une nouvelle fois à un remède pire que le mal.
P.S. Cette petite digression ne doit pas faire disparaître la question essentielle que j’introduisais dans mon commentaire initial: « Pourquoi ne peut-on pas revenir en arrière? »
Cette question me paraît essentielle: Je me méfie des évidences si évidentes que leur remise en question n’offrirait prétendument pas le moindre intérêt. Parce que, justement, leur remise en question peut permettre de mettre en lumière des points tout à fait intéressants. Illustration: Il était absolument EVIDENT pour la bonne société chrétienne de la Renaissance que la Terre était au centre de l’univers…
Réflexions supplémentaires sur cette question: Je n’estime pas que la réponse à la question soit l’Histoire. Cette dernière n’empêche aucunement de revenir en arrière stricto sensu. Pour tout dire, il me semble qu’avant tout, il n’est pas question de « ne pas POUVOIR revenir en arrière », mais de « ne pas VOULOIR revenir en arrière ». D’où la première phrase de mon commentaire initial: La solution est très simple. Elle n’est qu’une question de volonté.
à dissonance
Sarkosy a la majorité des voix des suffrages exprimés (ce n’est pas celle de la majorité des français, mais en deçà, donc détrompe toi en démocratie la majorité…., il y a un peu de ça )
La minorité des élus, députés, sénateurs et autres politiques présidents , ministres -pas toujours élus, décident (je ne vois pas que ce soit la majorité qui gouverne , est-elle seulement représentée, …sur ce point, on peut dire qu’il y a un peu de ça )
Dictature, a changé de sens, en 1848, le dictature est un régime illégitime parce que non élu, ni de Dieu (monarchie), ni du peuple (démocratie), le dictateur (ex Lamatine), n’est pas forcément totalitaire, cela n’empêche pas qu’il peut l’être (tyran, despote, potentat ….), les cerveaux collectifs cooptatifs circulaires (think-tank qui pensent pour nous, droit dans le mur- comme des tank?-) ne sont pas élus, les gouvernances protocolaires élastiformes, ( les G : G8, G20…) ne sont pas élus non plus ( la gouvernance ne m’apparaît pas à priori démocratique, peut-être, pourrait-elle ou peut-elle l’être? )
@Vince
A propos des arbres, une solution est effectivement aussi simple que ça, mais elle est hors PIB, et ne ressemble pas à la croissance telle qu’un gouvernement la souhaite.
Absorber et stocker le CO2 de l’atmosphére autrement qu’avec les chloroplastes doit aussi être possible, mais moins spectaculaire que d’opacifier les nuages, surtout du côté de l’effet d’annonce. Opacifier, on sait faire, on s’est entrainé avec la finance, croit-on, en promotion de la technique.
Empêcher les rayons solaires ( qui sont l’énergie de base ) d’atteindre la terre, je ne vous dis pas la connerie, surtout au moment où il faudra penser à inverser le processus.
La monnaie fondante pour moi c’est l’inflation avec des taux d’interret faibles
Nous avons les biens de consommations fondants aussi la tendance au jetable
a cela s’ajoute le recyclage. Les solutions pour maintenir en place la société de consommation ont été mises en place depuis les années 70 désormais elles vont se radicaliser. Les voitures vont rendre l’ame a date fixe comme les biens d’équipement , bientot chaque objet devra etre 100 pourcent recyclable et avoir une date limite d’existance.La location va devenir la norme et l’achat l’exception.Encore un moyen détourné d’instaurer le protectionnisme: durcir les normes.
L’industrie automobile est a la pointe pour ce qui est de trouver des solutions dans une période de crise.
Mais pourquoi consommer autant si ce n’est pour combler le vide de l’existance, quelle est cette voie
dans laquelle nous sommes engagés, travailler pour consommer , consommer pour travailler et après
engranger sans fin des satisfactions artificielles au nom de quoi? Et tout ca est mesuré par un taux de croissance
et nous sommes satisfait quand ce taux augmente. Je pense qu’un pays peut s’apauvrir malgré un taux de croissance
élevé ou s’enrichir en période de récession , nous ne sommes pas uniquement des consommateurs de produits
manufacturés et de services. Les économistes et les financier et leurs larbins politiques en sont arrivés a nous
imposer leurs inquiétudes, or la crise est l’opportunité de s’enrichir de resserrer les liens sociaux,la solidarité
le partage, et la conscience collective sur l’environnement, la crise va peut etre nous sauver du naufrage des consciences.
Un peu de lecture concernant l’illusion de la croissance, en adéquation parfaite avec tout ce qui se dit sur ce blogue.
Nota : apparament le texte a quelques années
http://www.boursorama.com/forum/message.phtml?file=385171255
à dissonance
le temps chronologique -linéaire- est fléché, du passé vers le futur, c’est le sens de la vie, impératif chronologique
le temps imaginaire -circulaire- (« image in air », de l’autre côté de la vie) de la religion, (transcendance) est permanent, éternel, immuable, (donc omniscience…)
le temps imaginaire (u-topie, un jour viendra, demain) de la politique (immanence ), réversible en fait (-circulaire-) , irréversible en droit (-linéaire-) , je dirais que c’est à nous de voir, ce qu’on veut-dire
tu veux dire quoi avec ta marche-arrière (déjà que l’arrière-garde n’a jamais suivi l’avant-garde) ?
PSlimite : un temps ou l’on pourrait voir dans le futur et n’agir que dans le présent est inhabitable pour le vivant
Si avec une monnaie fondante, on doit acheter périodiquement sa valeur nominale, sans doute faudrait-il acheter aussi la convertibilité des monnaies.
Si je peux me permettre, (je suis un peu obsessionnel avec l’énergie, chacun son truc)
Laborde Stéphane indique que « économie de la connaissance, internet et pouvoir de décision » ne consomme presque rien comme matière première.
Il va falloir expliquer alors pourquoi les pays les plus informatisés de la terre sont aussi les plus grands consommateurs de matière première et d’énergie.
Paul Jorion dit » La seule chose que cette productivité croissante engendre, c’est une accélération du retour des crises de surproduction. »
Là encore, j’ajouterai que l’augmentation de productivité engendre aussi systématiquement une augmentation de la consommation d’énergie.
Alors, tant que le prix réel de l’énergie baisse, ce qui est le cas depuis cent cinquante ans, tout va bien mais pas plus tard que bientot, nous allons commencer à payer cher tout ces « gains ».
Pour moi, c’est la fin de l’énergie bon marché qui fera retomber le soufflé, d’ailleurs c’est en cours….
@ Cécile
La guerre lancée par les monarchies contre la République …
Henri Guillemin, dans ses conférences, faisait très justement remarquer que historiquement, c’était la France, juste avant de devenir une République qui avait lancé une guerre de conquête contre ses voisins, dans l’espoir de renflouer ses caisses … et d’arrondir la fortune de ses dirigeants … Après, on peut épiloguer sur l’enchaînement des conflits qui ont suivi pendant près de 25 ans (cause de millions de morts au travers de toute l’Europe) et sur ce qui a alimenté leur continuation … Mais ceux qui ont mis le feu, c’était une partie des tenants de la révolution.
@ Paul
J’admire la limpidité du diagnostic. J’aimerais cependant savoir s’il peut s’appliquer tel quel à la Chine qui est un acteur majeur de cette crise (on parle à présent de G2). L’oligarchie qui la dirige est-elle à mettre dans le même sac que la grande majorité des dirigeants de la finance mondiale ? N’a-t-elle pas son propre agenda qui fait fi des valeurs démocratiques et vise à laver deux siècles d’humiliations imposées à cette nation par l’occident ? A mon avis ce facteur s’ajoute aux autres sources de complexité du problème.
depuis quand l’économie de la connaissance se fait-elle sans matière première ?
on nous a vendu le ciel (pour amortir les satellites : des péages , forfaits…. le ciel n’est pas une matière première ?)
les ordinateurs (je vois je suis avec un ordi de récup en windows 2000 et alors, et alors …) ne comporte aucune dégradation d’aucune matière première ? (le forfait de l’eau de Grenoble, pour le lavage des puces ? l’eau n’est pas une matière première ? et les ordis jetables ? la matière concrète qui les constitue n’est pas une matière première ? )
@François Leclerc,
Cours Camarade, le vieux monde est en train de te rattraper.
@Thomas, Cécile
Faire marcher un réseau internet a bien sûr un coût. Mais il est moindre par rapport à ce qu’il apporte en économie de l’autre côté. Pour ne plus avoir d’empreinte du tout, le mieux serait de disparaitre.
Que dire pour faire une fausse analogie : pour ceux qui paniquent lorsqu’ils entendent parler de pollution au CO2 ( les deux termes acollés, quelle désinformation ! ) le mieux est de s’arrêter de respirer pour ne plus avoir du tout de responsabilité… quoique le processus de dégradation des cadavres, ça gazaïeouille aussi en fermentation
à barbe-toute-bleue
pour moi, le problème c’est d’abord le trop , ( comme trop de profit, trop d’orgueil, … )
@Cécile
Oui mais trop de désir d’apprendre par le net, toujours pour combler une forme d’avidité, et le trop ne devient plus négatif, contrairement à si il s’exprime pour accumuler et gaspiller du matériel.
Maintenant on ne peut pas forcer chaque personne à se pousser du côté du régime cérébral élevé. Je crois, ou j’espère ( puisque je suis trop optimiste ) qu’il doit s’agir de l’évolution de l’humanité, bien qu’il m’arrive d’en douter lorsque je parle à certaines personnes dans la rue …