Pour une approche apocalyptique de la crise, par Christophe Perrin

Billet invité. Pierre-Yves D. a écrit hier (pardonnons-lui le ton révérencieux) : « Paul Jorion ne manque pas de citer les réflexions et travaux de ses pairs, quand bien même il ne partage pas tous leurs points de vue. Nous nous en étonnons presque, pourtant cela ne devrait-il pas être la règle ? Peut-on, aujourd’hui, prétendre être un intellectuel si l’on n’est pas capable de dialoguer avec ses pairs, et ce au vu et au su de tous, c’est-à-dire avec les citoyens, dont on fait des partenaires et non pas seulement des réceptacles d’une connaissance infuse ? » Pierre-Yves D. a saisi en tout cas, l’amour chez moi de l’antithèse, quand je défends la thèse, et l’amour de la thèse quand je défends (beaucoup plus souvent, il est vrai), l’antithèse.

POUR UNE APPROCHE APOCALYPTIQUE DE LA CRISE

La rapidité avec laquelle la crise financière et économique s’intensifie et prend de l’ampleur, et sa visibilité portée par la présentation médiatique tant des faits que des analyses, quasiment en temps réel, tendent à masquer le caractère premier du bouleversement que nous connaissons. S’il est indéniable que son déclenchement est lié aux déséquilibres économiques et financiers, ceux-ci n’en sont qu’une expression très visible. Les racines de la crise sont plus profondes ; plus que des modes d’activité, la crise relève des fondements de ces modes d’activité : notre perception du réel.

Nous sommes les témoins et les acteurs d’une crise civilisationnelle, une crise qui met avant tout en cause le paradigme hégémonique de notre civilisation : la rationalité comme unique grille de lecture de la réalité et comme unique moyen d’action autorisé quelle que soit la sphère d’activité. La prépondérance de l’économie dans la civilisation capitaliste mondialisée favorise les tendances à limiter le questionnement aux questions économiques. Cette focalisation est compréhensible, tant la mise en cause de nos fondements de civilisation peut sembler effrayante. C’est bien le sol qui se dérobe sous nos pieds. L’accepter c’est faire preuve de courage mais aussi d’humilité ; ces vertus ont malheureusement déserté notre monde post-moderne.

Certes, les dommages qui se donnent à voir, qu’ils soient humains, sociaux ou écologiques, ont pour cause évidente l’activité économique telle qu’elle est pensée et organisée rationnellement, et que l’on désigne communément par le vocable de marché. Certes, en soi, la rationalité ne peut se réduire à la rationalité économique. Mais il est indéniable que l’une comme l’autre partagent le même projet de domination et de soumission du réel à leur axiomatique respective. Or même si elles diffèrent du point de vue des fins, la première, au nom du bien de tous, prétend émanciper l’Homme et le conduire vers un horizon de progrès et de liberté, la seconde vise à maximiser l’activité de production et de consommation aux fins de réaliser les profits les plus grands et le bonheur du plus grand nombre possible de libres individus ; l’une comme l’autre se prétendent l’unique voie par laquelle l’humanité peut cheminer. Elles partagent ce paradoxe qui associe à la liberté une dimension indéniablement totalitaire.

La rationalité, comme la rationalité économique, permettent l’hétérogénéité à leurs marges, en ce sens elle sont tolérantes. Mais ce qu’elles tolèrent est sans danger, désarmé, rendu exotique par une opération de déconstruction conduite grâce à l’outil rationnel par excellence, l’esprit critique au service de leurs fins respectives.

Dans le domaine de l’économie, la mise en œuvre du concept de partage par exemple n’est pas interdite, elle est même parfois encouragée, mais seulement dans le but d’adoucir, aux marges, les inégalités les plus tragiques produites par le système de concurrence généralisée régissant le marché. Le partage comme concept exotique peut aussi servir de ressource aux acteurs du marché soucieux de la moralité de leur image : les pires prédateurs transnationaux rivalisent en matière de philanthropie via leur fondation respective. Le concept est donc toléré, mais récusé par les tenants de la pensée économique rationnelle quant à sa pertinence comme paradigme central créateur d’un ordre économique viable dans un monde peuplé d’individus. Ils n’ont d’ailleurs pas tort car si en effet le monde n’est peuplé que d’individus, le partage ne peut faire sens que de manière limitée.

Ce processus de délégitimation n’est pas propre à l’économie, les apôtres du marché n’en sont pas plus les inventeurs que les initiateurs. Les penseurs comme les acteurs du marché mondialisé n’ont pas fait œuvre de création pour arriver à leurs fins. Les esprits étaient déjà convertis tout comme les outils étaient disponibles. Le processus de délégitimation participe en effet de la rationalité dès son origine. Sans projet d’émancipation de l’Homme passant par la déconstruction de tous les liens qui s’y opposent, énoncés comme illusions aliénantes, le marché transparent, libre de toute entrave et non faussé, c’est-à-dire investi des seuls intérêts individuels, n’aurait pu voir le jour, d’abord comme projet, puis comme réalisation humaine, et enfin en tant qu’étalon à partir duquel toute chose doit être évaluée. Sans l’invention de l’individu en quête de progrès, sans ce petit être solitaire et avide s’identifiant à la chose pensante, doté de tous les pouvoirs sur la chose étendue, l’économie monde telle que nous la connaissons n’aurait jamais vu le jour.

Mais le fait que l’analyse sur la crise se focalise sur l’économie, portée, comme nous l’énoncions en introduction, par la priorité qui lui est donnée par les médias, ne peut s’expliquer par ce seul fait de communication. La prépondérance de la rationalité économique ne tient pas à quelques caprices de journalistes ou de faiseurs d’opinion. Nous émettons l’hypothèse que cette prépondérance est un fait qui s’explique par la colonisation de la rationalité par la rationalité économique. La seconde s’étant substituée partout à la première, ce qui veut dire que parler de l’une ou de l’autre aujourd’hui, c’est parler de la même chose, de rationalité économique. Nous sommes en quelques sortes pris au piège d’un golem que nous avons nous même façonné. Imaginer les voies susceptibles de nous conduire hors de ce piège nécessite de comprendre Pourquoi et comment cela s’est produit ?

Le principal élément de réponse doit être tiré de l’échec de la rationalité en tant que projet visant à émanciper l’homme tout en le conduisant en Eden grâce au Progrès. La rationalité dans ses dimensions anthropo-psycho-politique et scientifique a échoué. L’émancipation individuelle, lumineuse et positive sous bien des aspects, possède aussi sa part de ténèbres. Elle a été, elle est toujours d’ailleurs, une formidable machine de guerre servant à éradiquer le lien sous toutes ses formes. Elle s’en est même fait un ennemi personnel. Le lien de par sa nature n’est pas quantifiable, on ne peut mesurer sa progression. Crime de lèse majesté, il récuse la pertinence du dispositif du laboratoire. La rationalité devait donc se construire contre lui, et si possible l’abattre partout où elle le rencontrait. Pour caractériser ce pouvoir destructeur de la rationalité, le concept de « colonialité du pouvoir » forgé par Henrique DUSSEL, théoricien de la théologie de la libération, nous semble parfaitement convenir. DUSSEL et MARX avant lui, ont saisi l’importance de 1492 comme événement fondateur permettant le déploiement du projet rationnel par le pillage et l’accumulation primitive du capital, mais aussi par l’extermination radicale des cultures indiennes participant à la construction de l’identité de l’individu démiurge européen.

Et pourtant le lien résiste, et joue parfois quelques tours à ceux qui le traquent. La crise épistémologique des sciences, crise du lien par excellence entre les disciplines scientifiques, n’est pas le moindre de ses tours. Qu’importe cette persistance, la machine à déconstruire trouve toujours de nouveaux terrains d’action. Ainsi, la quintessence de l’avant-garde déconstructionniste entend nous faire comprendre par sa théorie du queer que la polarité des sexes qui nous lie à l’univers polarisé ne relève en fait que d’une économie culturelle de rôles parmi lesquels il nous est loisible de choisir, et grâce à la technique de modifier notre corps en conséquence.

En déconstruisant les liens de toute nature, la rationalité a produit une humanité faible dans le sens où celle-ci a perdu le sens de sa défense par le lien au collectif et par celui qui la lie à l’écoumène. La perte de ce sens est certes inégalement partagée aujourd’hui, mais il est parfois total, comme chez ces citoyens américains qui vivent dans la même rue, à qui « l’on » saisit les habitations, et qui réagissent en acceptant intellectuellement ce qu’ils subissent par une analyse de la conjoncture économique justifiant le système. Il ne nous semble pas injustifié de penser que la faiblesse corporelle et psychique des individus, nécessitant une technologie médicale de réparation des corps et une ingénierie de remise aux normes psychiques toujours en expansion, puisse en grande partie découler de ce processus de déliaison. L’utopie de l’émancipation débouche sur un être, parfois plein de savoirs abstraits, le plus souvent déboussolé, triste et malade.

Or, le substitut rationnel aux liens, le contrat social construit sur la seule volonté, ne pouvait faire sens dans la durée qu’à la condition que l’émancipation ne cesse de rendre l’Homme plus libre et conscient, plus engagé volontairement dans son actualisation. Sorti du corps des hommes et placé devant eux, donc fragilisé par ce processus d’extériorisation, le contrat nécessitait que les hommes ne cessent de toujours se mieux porter pour le nourrir. Nous voyons ce qu’il en est advenu.

Le projet politique démocratique né sur le socle de la rationalité s’est fracassé sur la faiblesse de l’Homme, mais aussi sur le manque de vigueur du lien qu’il proposait. Par la force des choses, ou plutôt par leur faiblesse, le personnel politique issu essentiellement des classes bourgeoises, plus désemparé qu’adepte du complot, a intégré de manière inconsciente l’échec du projet émancipateur dans sa dimension politique. Ce personnel politique a alors été conduit pour conserver sa légitimité à intensifier ses connexions avec les sphères d’activités économiques, toujours porteuses du projet rationnel sur le plan des réalisations matérielles justifiables par la mesure quantitative, ainsi que de l’idée de progrès.

L’abandon du projet politique émancipateur initial et le transfert de sa part de l’utopie rationnelle vers l’activité économique ne sont pas sans conséquences.

D’abord, il induit une dégradation évidente de la rationalité du fait de la disparition de l’un de ses principaux objectifs, et de fait, de l’un de ses acteurs héroïques, l’Homme en tant qu’horizon des hommes. N’étant plus acteur mais ne pouvant disparaître totalement l’Homme s’est momifié et a été satellisé à distance du monde de l’action ; de la position d’acteur de l’histoire, il est devenu outil publicitaire et juridique, mobilisable à volonté par les autres agents du projet rationnel. Les Droits de l’Homme, déconnectés du substrat vivant, représentent en effet une formidable ressource pour imposer tant les recherches scientifiques équivoques que l’ouverture des marchés ou la multiplication de structures politico-bureaucratiques.

Ensuite et surtout, du fait de l’effacement précédemment énoncé, cet abandon a provoqué un déséquilibre dans les rapports entre les autres groupes d’agents héroïques de la rationalité – les scientifiques, les politiques et les entrepreneurs – au profit de ces derniers. Le transfert de la part humaine de l’utopie rationnelle aux acteurs économiques a modifié les rapports de forces à leur profit et leur a donné toute latitude pour redéfinir le projet rationnel a partir de leurs propres objectifs. Et de fait, afin de survivre et ne pas être évacué de la scène rationnelle, le personnel politique a recomposé son discours en adoptant le discours et les objectifs des modernes entrepreneurs. La question de la légitimité populaire, difficilement contrôlable voir anti-rationnelle dans ses manifestations, se réglant par la professionnalisation de la fonction politique. Là encore, nulle trace de complot. Les protagonistes sont en fait moins acteurs que sujets maistriens subissant une dynamique de moins en moins contrôlée, mise en action dès la genèse du projet rationnel. Il est assez ironique de constater que la gauche gouvernementale française, travaillée par une sorte de remords moral inconscient réalise son « coming out » et déclare sa flamme au marché tardivement, au moment où ce dernier entre en crise terminale. Les derniers convertis sont souvent les plus virulents, leur hébétude aurait quelque chose de tragi-comique si l’heure n’était pas si grave.

Reste un acteur héroïque dont nous avons jusqu’à présent peu parlé pour une raison de clarté de discours. Sur ce point, nous tenons à préciser que le processus historique que nous décrivons n’est pas un processus divisible en phases bien ordonnées. Les forces dynamiques que la rationalité détermine se mêlent et se séparent, s’alignent les unes par rapport aux autres ou s’affrontent, mais toutes réunies poursuivent le même objectif final, la transparence ultime par déconstruction de toute réalité, ou dit autrement la fin de l’écoumène, notre monde habité. Mais revenons à nos derniers héros, les énonciateurs des tables de la Loi.

Le monde des scientifiques n’est pas homogène. Quelques uns sont d’éminents chercheurs, libres, capables d’intuitions fulgurantes, et perpétuant l’esprit d’aventure des origines du projet rationnel, ils se font rares. La plupart des scientifiques sont aujourd’hui de médiocres tâcherons dont les pratiques taylorisées visent à produire de « l’innovation » rapidement commercialisable. C’est actuellement chez les bidouilleurs de gènes que cette médiocrité est la plus frappante. S’ils diffèrent dans leurs pratiques, la quasi majorité d’entre eux a toujours veillé à dénoncer les interrogations sur le projet rationnel. Toute approche globale du réel non réductible et inassimilable par les techniques de laboratoire, toute validation culturelle de la prééminence du lien, les trouvent sur leur chemin, sujettes d’abord à leurs ricanements puis au passage à la moulinette de la déconstruction.

Les scientifiques ne sont finalement que très peu intervenus directement dans le jeux des acteurs rationnels tant que la promesse d’émancipation offrait aux hommes un horizon. L’échec de cette promesse a conduit quelqu’uns d’entre eux a sortir de leur silence aristocratique sur les affaires des hommes et à s’émouvoir. Mais trop peu nombreux à le faire, se tenant à distance des réalités mondaines et peu structurés contrairement aux politiques et aux entrepreneurs, leur parole manqua de puissance. Quoiqu’il en soit, le travail de déconstruction n’attendait pas, et finalement même réduit à l’état de fiction irréalisable, l’instrumentation politique de l’émancipation présentait l’avantage de désamorcer toute intervention populaire et irrationnelle dans la détermination des nouveaux champs de recherches. C’est bien connu, la science est en marche et rien ne doit ralentir son mouvement.

Les modifications de rapports de pouvoir au détriment des politiques et au profit des entrepreneurs évoquées précédemment ont indéniablement été perçues comme un potentiel d’opportunités par nombre de scientifiques. La capacité des entrepreneurs à mobiliser des moyens considérables, en mettant en œuvre des procédures de décision très courtes, et dans un premier temps sans imposer de conditionnalités excessives, contrairement aux politiques, s’est traduite dans le chef des hommes de science en la possibilité de pouvoir mener tous les travaux possibles et imaginables mais aussi celle de connaître enfin l’aisance matérielle. Mais comme pour les politiques, l’acceptation de cette sujétion ne pouvait pour les hommes de science, de manière automatique, ne pas se traduire par une dégradation de la qualité de leur pouvoir. De fait, ils abandonnaient une part de la colonialité de ce dernier aux entrepreneurs, qui ne tardèrent pas au regard de leurs objectifs s’inscrivant dans un temps court, et même de plus en plus court au regard des nécessités imposées par l’accélération des opérations des marchés, à réclamer des retours sur investissement sonnants et trébuchants. Assumant le leadership quant à la mise en œuvre du pouvoir rationnel, les entrepreneurs se doivent d’énoncer les fins et les modalités de son exercice. Si celles-ci permettent l’expression de ce qu’il y a de pire chez les hommes, et si ce pire, de la cupidité à l’insensibilité en passant par l’exercice multiforme de la violence, s’exprime particulièrement dans les intentions et les actes des entrepreneurs, cela tient en partie à la faiblesse de la qualité humaine de ces entrepreneurs, mais surtout au fait que rien ne vient contraindre l’exercice hégémonique de la colonialité du pouvoir qu’ils assument seuls à présent.

Pour revenir à l’énonciation des fins et des modalités de la rationalité par les entrepreneurs, nous en avons un parfait exemple dans l’actuel projet de réforme de la recherche française qui vise à faire de l’évaluation des retours sur investissements l’alpha et l’oméga de l’activité scientifique. Cela ne posera pas problème aux légions de tâcherons qui servent avec zèle Monsanto, Areva ou Véolia. Les quelques autres qui pensent, doivent saisir rétrospectivement la nature du piège qui les a capturés et qu’ils ont contribué à construire en toute liberté.

Mais ce problème ne leur appartient pas, car de fait, nous sommes aujourd’hui tous piégés, et il est certain que ce dans quoi l’écoumène est enchâssé, la planète, n’attendra pas longtemps avant de nous signifier le prix des conséquences de nos illusions. LE problème peut être discuté, mais discuter ne suffit pas pour qu’émerge une solution. Avant toute chose, LE problème ne relève pas de la discussion mais de la conversion. S’il nous apparaît évident que la perception et la compréhension du lien sont au cœur de cette conversion, il nous semble également évident que des paradigmes tels que le sang ou le religieux réactualisés ne sont porteurs d’aucune réponse répondant aux défis de ces temps apocalyptiques.

Par la force de l’esprit critique nos yeux se sont ouverts, sommes-nous en mesure de déterminer les voies de sa re-qualification afin de le rendre spirituel, c’est-à-dire de créer un nouveau rapport entre les hommes, mais aussi entre les hommes et le monde, afin de nous permettre de retrouver le pouvoir commun que nous avons perdu ?

Certes la maison brûle, et dès à présent, dans l’urgence, il faut lutter de toutes nos forces pour que l’incendie soit contenu avec les outils immédiatement mobilisables dont nous disposons. Mais il indéniable que ces outils ont participé à la construction du champ de ruines. S’obstiner à ne penser qu’à partir de ces seuls outils pour construire un monde plus juste, c’est agir comme Ubu le héros de Jarry, qui, se posant la question : « Mais comment ruiner aussi les ruines ?  » Répond : « Je n’y vois d’autres solutions que d’en faire de beaux édifices ordonnés par raison. »

Christophe Perrin
Montpellier, avril 2009

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109 réponses à “Pour une approche apocalyptique de la crise, par Christophe Perrin”

  1. Avatar de Auguste
    Auguste

    à François Leclerc @ <…ville ? (ou “mini-région”)… > [12:06]

    Non-Non

    la foi dogmatique est trop souvent du côté de la Raison, des « If (…) Then (…)
    du côté des -ismses et des milllies de fausses sciences ecclésiastiques (Université, ENA, ScPo, EHESS, Mauss, etc.)
    matérialisme historique, neoliberalisme, sociologie, anticapitalisme, liberalisme, anthropologie, mondialisme, capitalisme, economie politique, sciences poliques, etc.
    le doute n’est-il pas — plus souvent —
    du côté de quelques ethico-affectifs : romanciers, poètes,
    défenseurs d’une cause (à probabilité de succès voisine de zéro : 0.01)

    Bien sûr aucune généralisation n’est possible.
    Il n’existe pas plus de « lois de l’Histoire » que de « lois de l’Economie » ou de « lois des dynamiques cérébrales »
    … dès que l’on quitte la pure physiologie élémentaire, pas trop mal démontrée … provisoirement.

  2. Avatar de Auguste
    Auguste

    Pour être mieux compris, ma formation de base est
    Bac 1ere partie T, « Technique », puis Math Sup, Math Spe et Ingénieur de l’Aeronautique et de l’Espace
    avec conscience et savoir-faire absolument nul en … rhetorique … langue-de-bois Coppé, diversion Artus, manipulation permanente Brice Couturier, etc.

  3. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Auguste

    Osons paraphraser Descartes, « je doute, donc je suis ». Les lois sont bien souvent des constructions idéologiques et les « ismes » des papiers tue-moûches, certes, mais il reste quelques point d’appui… et le raisonnement, dans la variété de ses méthodes et de ses références.

  4. Avatar de Marc Peltier
    Marc Peltier

    @Auguste
    Bien dit. J’agrée. Néanmoins, entre doute et raison, il y a comme une sorte de complicité fondatrice…

  5. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    Le texte de Christophe Perrin [ @ Montpellier] est très bien
    Je le mets de côté pour reagir mieux qu’à chaud,
    notamment reagir au dernier paragraphe.

  6. Avatar de Fab
    Fab

    Quel bel article ! Les causes qui poussent à envisager un plan D sont à l’honneur ! Pour ceux que « rationalité » gêne, ça marche aussi avec occupation ou voile (le). L’homme a joué au Monopoly en oubliant l’Homme, je ne vois pas bien ce qu’il y a d’apocalyptique là-dedans.

  7. Avatar de tigue
    tigue

    Youpiii, youppi !!!
    L’ est revenu le multiclown !
    Zétiez coincé dans un monde parallèle ou quoi ?
    Content de vous revoir.

  8. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Excusez! Fausse manœuvre ci-dessus, à effacer.

    Christophe Perrin

    et Marc Peltier
    9 avril 2009 à 9h22

    Normalement, le danger du rationalisme (bien noter ici le: isme) c’est, précisément la raison prenant la place de la rationalité. Nous baignons depuis l’ « ère » scientiste (ou du scient »isme ») dont l’apogée eut lieu plus ou moins autour de 1875 milieu de la deuxième moitié du XIXème siècle dans la religion non dite mais présente du rationnel. En réalité: la raison (humaine), la rationalité (s’accomplissant) et le rationalisme (entropie de la raison) ne sont pas encore assez rationnels.

    En matière financière et monétaire, si nous étions à ce point obsédés de rationalité, nous n’aurions jamais élaboré ce monstre anti rationel qu’est notre système financier. Ce dernier est bien plutôt le rejeton direct de notre cerveau reptilien qui a réussi à mettre à son service le néo-cortex et son « génie-ultra-moderne » au service de buts hyper anciens que sont: la compétition, la concurrence (la compétition entre mâles), pour la dominance et l’hégmonie, tout ceci en col blanc bien entendu pour la prison totalitaire jamais annoncée par le contrôle absolu de la monnaie.

    Je l’ai signalé plusieurs fois, mais cela ne m’étonne aucunement du peu d’écho vu notre attachement atavique et inconscient à la quasi seule logique de l’identité et du tiers excluCete logique-là n’est pas fausse du tout, et même indispensable, en particulier pour apprendre à vivre et en morale, mais elle ne suffit plus à la connaisance des phénomènes quels qu’ils soient.
    Pour avoir une idée de notre manque de rationalité, notre « raison » n’est pas encore assez rationnelle, le mieux c’est d’aborder un épistémoloque comme Stéphane Lupasco (tapez son nom sur un moteur de recherche et vous aurez des indications). La terreur que suscite en nous le fait qu’un objet puisse, à la fois être – a – et – non-a – nous aurait conduit à rejeter un principe pourtant fondamental: ceui du tiers inclu. Mais là n’est pas le sujet direct

    La plupart du temps, ce sont nos présupposés inconscients qui nous bloquent et nous égarent, quand on voit le système financier élaboré par des hyper-lucides à son sujet comme seul instrument pour s’enrichir contre des « ignorants » (qui s’ignorent) bloqués dans leurs réflexes…

  9. Avatar de logique
    logique

    « hégémonie de la logique ». je ne comprend pas non plus se que viens faire la logique la dedans. Qu’est que la logique sinon une suite de cause et d’effet. La logique n’est rien d’autre qu’une manière de formuler son raisonnement de l’organiser. La logique du prédateur est differente de la logique de la proie, pourtant les deux (proie est prédateurs) ont des raisons personnel d’appliquer telle ou telle statégie qui n’est que le résultat d’experience mainte fois répeté et qui se sont révéle efficace et sur (il n’y a pas de doute ni de foi).

    C’est quoi la raison ? sinon un contenaire a l’interieur du quel ont y met plusieurs outils (l’interet,la moral,l’ehtique,la logique, la connaissance). La raison étant tellement differente d’un être a un autre. Se basé sur elle demanderait que chacun soit doté des même outils, hors cela ne semble pas être possible ni souhaitable. A moins de créer un nouvelle outils susceptible d’améliorer la raison, et que cette outils soit cette fois partagé par l’anssemble des êtres. Hors il y a bien un outils commun a tout les être, c’est notre planète. Donc seul une raison planetaire pourrait faire évolué nos civilisations. Est cette raison, ne peut être que la protection de notre environement, c’est le seul interet que l’on aient en commun. La raison n’est valable que si elle est commune, tant que les interet des uns et des autres seront divergeant. Il n’y aura pas de possibilité de gestion rationelle, puisque la rationalité ne depends pas que des outils mais aussi des objectif et des raison que l’on a a faire ceci ou cela.

    Qu’elle raison avez vous, de melanger Apocalypse, crise économique, et rationalité. C’est ca la vrai question qu’elle sont les raisons de nos actes est comportements.

  10. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ François Leclerc [12:43]
    Non-Non, j’insiste.
    Ici, nous sommes sur un « territoire cognitif » que Paul Jorion semble vouloir « tenir encadré » avec un minimum de 50% d’économie politique. En conséquence, nos cerveaux sont appelés :
    1/ à observer les « Jeux d’acteurs »
    2/ tenter de cerner les « vrais masques » et les « faux masques »

    En 1966-69, les Services-de-Renseignements s’appelaient DGSE et DST.
    Des membres de ces orgas était venus une fois avec un film d’espionnage en Noir & Blanc
    Je ne me sopviens plus du titre.
    Une superbe russe (une espionne) c’était fourrée dans le lit de l’ingénieur,
    marié, par ailleurs.
    Dans le scénario, l’ingénieur ne voulait pas que son épouse, sa femme officielle, soit au courant.
    Le responsable de la DGSE nous expliqua :

    Si cela vous arrive venez vous confier à nous. Votre épouse nous nous occuperons; nous saurons quoi lui dire ou ce que vous avez à lui dire (quelquechose de ce genre)

    Exemple : Trichet est-il un tricheur-menteur faisant encore systématiquement cadeau de 1.5% sans motif ?
    ou bien … est-il un vrai imbécile ? … ou bien un manipulé parce qu’une espionne russe (ou CIA) s’est fourrée dans son lit et qu’il ne veut pas que ça se sache ? … ou bien ? … Devez chercher ? faire des hypothèses et des calculs ? … … devez tenter votre petite devinette ? … votre theorie ?
    … n’est-ce pas plus ethique (non rationnel) ne s’en tenir à l’observation des faits ? … sans theorie, aucune

    Que valent les « If (…) … Then (…)  » dans tout cela ?
    Pas grand chose,
    pour ne pas dire Rien.

    @ Marc Peltier
    Les philosophes, souvent dogmatiques et hyper-tortueux avec leurs mots abstraits (vides de sens)
    allient doute et raison dans une sorte de complicité fondatrice

  11. Avatar de Fab
    Fab

    A quand la synthèse ?

  12. Avatar de Cécile
    Cécile

    à logique
    le doute, page blanche (il n’y a pas de fatalité, et il n’appartient pas au hommes de prédire l’avenir…)
    mais puisqu’il faut bien faire (le temps s’écrit de nos actes à la mesure du présent …)
    de là (possible) réflexion ( réfléchir avant d’agir – déjà essayer….)
    doute, vide-plein (mais l’anticipation est le devoir biologique des hommes, réfléchir, légiférer ? respect du contradictoire?, discuter et disputer? identités des contraires????)

  13. Avatar de blackhole
    blackhole

    @Fab 13.11
    L’Homme poussé par son avidité sans fin pour le profit a trouvé raisonnable de définir le bonheur humain par la croissance économique et le PIB par habitant.

  14. Avatar de Fab
    Fab

    @ blackhole,

    C’est la synthèse du présent billet. A quand la synthèse avec la thèse (anti ?) de Paul Jorion ?

  15. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ logique &lt: …. ville (ou mini-région) … >

    Pour y voir plus clair:
    Q1: Etes-vous sûr que vous ne devriez pas séparer [E] les territoires cognitifs EiEx où se trouveraient notamment l’éthique, la morale et les « connaissances pertinentes » sur les sujets des « fausses sciences » (cf. supra Auguste 12:37), d’une part, et [M] les territoires cognitifs MiMx où se trouveraient notamment
    (1) le rationnel « Si (…) Alors (…) » – la logique, (2) une part des intérêts pour l’argent, (3) la prédation maladive.

    Pourquoi en M.(2) ai-je écrit « une part » dans  » (2) une part des intérêts pour l’argent » ?

    Place Vendôme, face au Ministère de la Justice,
    se trouve, au 1er étage, la salle des marchés JP Morgan, grossiste-en-argent en relation avec les topBanques, Fonds souverains et transnationales du CAC40. Dans la coulisse, vous pouvez un bon ingénieur mathématicien, permament ou de passage, c.a.d. une personne réputée logique … au moins pendant certains moments de la journée
    quand il compose unbe martingale

    Mais le reste, … le coeur du business …
    [Je parle de la « salle-des-marchés » — pas davantage — comprenons-nous bien ]

    pensez-vous qu’il y ait brin de Raison là-dedans ?
    Nenni !
    C’est de l’irrationnel à l’état pur … comme on parle d’or ou de gaminerie à l’état pur
    … Je prends ! … non. Je donne ! … Je donne ! … je donne ! …
    puiiiiiiiiiiiiiiiiiis ! …. Aaaaaaaaaaaaaaaaahhhh! … j e   p r e n d r a i iiiii
    … un MAX … (profit max ou bouillon max)
    gaminerie à l’état pur ?
    … il s’agit de trouver plus idiot que soit.

  16. Avatar de logique
    logique

    L’observation des faits, méthodologie empirique est un fondement de la rationalité. Par contre expliqué rationellement une succetion de fait implique de mettre en place des outils d’analyse. Et ces outils d’analyse ne peuvent qu’être rationel pour que l’on puisse y comprendre quelques choses. Hors la finance est devenu irrationel parce que la raison de ceux qui le controle as comme objectif l’enrichissement personnel des acteurs de la finances. Si elle était rationel il y aurait un équilibre entre la quantité de crédit est la quantité des avoirs réel est echangeable. Hors comme se n’est pas la cas la finance n’est pas rationel. Et c’est bien là que le bas blesse. C’est bien un manque de rationalité qui nous a mené la ou nous en sommes.

  17. Avatar de Marc Peltier
    Marc Peltier

    Alain Rey, dans son « Dictionnaire culturel EN langue française », distingue 17 acceptions différentes au mot raison, regroupés en 4 chapitres dont certains comportent 7 déclinaisons!

    J’en extrait l’introduction de la discussion :  » On peut considérer que l’évolution des usages du terme ratio, de raison ou de ses équivalents, constitue un bon indicateur des tendances pour une culture ».

    Ca raisonne… pardon, ça résonne!

  18. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Augute

    Je persiste, excusez-moi. Pas de raisonnement sans rapport à la réalité, dans les domaines qui nous occupent ! Connaître les dessous de l’histoire (ou de l’espionne) permet de mieux la comprendre, car elle souvent travestie. Mais tout résumer à la découverte de ce qui est d’autant plus important qu’il est dissimulé, risque d’obscurcir la vision d’ensemble en ne permettant pas de lier entre eux les phénomènes, de comprendre les mécanismes. D’où le fameux « sur les cîmes, il n’y a pas foule! » de De Gaulle, pour vous qui affectionnez les rappels historiques.

  19. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Marc Peltier
    l’entendement humain est-il ?

  20. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Le doute est inclus dans la logique.
    Les ensembles logique A et logique non A sont sécants dans la portion doute A/nonA.

    La raison n’exclut pas le doute.
    Ce qui exclut le doute c’est l’action.

  21. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ François Leclerc [13:41]
    Pensez-vous sérieusement que vous allez me faire bouger de 2 mm dans mes « croyances absolues »
    … bien ancrées sur leurs nouveaux rails flexibles ?
    … d’un millimètre ? … pourquoi pas … sait-on jamais ?

    Alors, poursuivons
    (mais je n’ai pas déjeuné; et il faut que j’aille chercher le pain)
    Regardez ce site ! … bien plus d’avatars que de personnes nommées avec un faux ou vrai patronyme !
    Je me fous pas mal de ce qui est dissimulé !
    Au contraire, je dis toujours de revenir à ce qui est simplement observable, sans effort.
    J’établis des liens entre des faits (voire parfois des arguments)
    Je n’établis pas de liens entre des « phénomènes » (c’est votre mot)
    Qu’est-ce que la réalité ?
    Pour rester dans la « réalité avec autrui » ne faut-il pas occulter ?
    Ne peut-il y avoir davantage de vérité dans la fiction ?
    Est-ce le raisonnement qui fait la qualité d’un bon roman ?
    ou d’une recomposition historique. Exemple: Le colonel Chabert
    Les « dessous de l’histoire » … en supposant que vous puissiez en saisir 5% … ne vous conduiraient à aucune théorie,
    à aucun mécanisme »
    Le mot mécanisme n’a aucun sens en « économie politique de synthèse »,
    Le mot mécanisme peut avoir un sens, en telle ou telle activité subalterne de l’économie analytique par secteur (code EAN/Pôle/métier_MiMx)
    Alors, vous vous placez à un niveau technique d’exécution
    un de ceux qui font gagner pas mal d’argent à beaucoup de « netSlaves avec CDD »
    (cf. annonces des chasseurs-de-têtes pour remplir les cases des organigrammes-pyramides des banques).

    Tiens, à propos, M. Daniel Bouton a quitté son poste au sommet de la Société Générale,
    mais il a conservé son rôle de parrain dans nombre de filiales exotiques : île Maurice
    Coincidence à propos de l’île Maurice.
    Ecoutez ce qu’en disait M. Renaud Van Ruymbeke Premier juge d’instruction au pôle financier de Paris
    le lundi 6 avril entre 11h et 12 h sur France Culture

    france-culture2/emissions/economie
    … ça bouge un peu.

    Téléchargez
    radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_10081.xml

  22. Avatar de tigue
    tigue

    @ Clown
    MiMx est une sorte de masse dans le plan complexe ? Une probabilité ?
    J’ ai fait une sup dans le même lycée que vous mais bien plus tard
    Un bac C dans cet autre lycée (le meme que vous, a la campagne). Notre prof de physique nous collait des notes pourries à la moindre erreur de notation algébrique…
    Je n’ai pas appris cette modelisation que vous utilisez non-stop. En aviez vous l’ intuition a cette époque là ? Est ce arrivé après ?

  23. Avatar de logique
    logique

    Non, ont peut passer a l’action, sans être sur que le résultat sera atteint. Donc le doute n’excus pas l’action. L’action presupose seulement d’avoir vaincu le doute dans un premier temps mais ne l’exclus pas.

    Pas de raisonement sans rapport avec la réalité. Excusez moi du peut mais rien n’empeche de raisonner sur dieux bien qu’il n’y ait aucune preuve de sa réalité.

    La raison n’est que notre capacité a concevoir, réfléchir, imaginer et faire. La raison commande l’action. Mais l’action peut être déraisonnable et la raison de faire telle action peut être idéologique et lucrative, donc dénué de logique,de rationalite et de réalité.

    Non le doute n’est pas inclus dans la logique. Mais ont peut douter de sa logique, c’est pas du tout pareil. Se n’est pas la logique en elle même qui provoque le doute mais la raison qui a develloper la logique. Si la raison a develloper une logique par example mathématique disant que 2+3 =5 il n’y aura pas de doute sur le resultat. Si la raison pas develloper de logique methodologie mathématiques ont peut douter du résultat. Le Doute n’est pas inclus dans la logique, mais la logique peut être douteuse.

  24. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Ah oui, vraiment, merci.
    Merçi à PJ d’ouvrir nos cellules grises, et son blog à tous ceux qui prennent la peine de vouloir nous rendre cultivés à force d’intelligence.

    Et voilà qu’en quelques mois à force de se cogner la tête aux murs de la crise, nous sommes passés de l’économique au philosophique.

    La philosophie, ses modes et son histoire…

    Mais encore faut il savoir : l’histoire telle que nous la racontons est une chose, l’histoire telle que vécue en est une autre.
    La première raconte ce qui est devenu historique, la seconde est vécue dans l’ignorance de ce qui deviendra historique.
    Les regards sur le temps présent embrassent un monde où les réputations du jour n’ont pas encore été soumises à l’épreuve de l’absence, et surtout ils le voient sous une lumière laissant dans l’obscurité la plus noire les faits qui seront les points les mieux
    éclairés dans la vision rétrospective de ce même temps métamorphosé en passé.

    Qui donc pouvait, le 10 novembre 1619, deviner ce qui ce passait dans un coin d’Allemagne, aujourd’hui encore mal identifié
    où, »enfermé seul dans son poêle », un jeune militaire nommé Descartes méditait sur l’avenir de la science.

    Depuis, nous avons appris qu’une théorie philosophique, à l’instar d’une couverture, ne vaut que jusqu’à ce qu’un autre philosophe ait trouvé le fil par lequel l’ensemble pourra être détricoté.

  25. Avatar de pierre Crépeau
    pierre Crépeau

    Je tiens à porter votre attention sur la pauvreté de nos bibliothèques universitaires en ouvrages sur la cybernétique, cette science, née dans les années 50, de l’étude des systèmes et de leurs liens de communications, et par là même cette science de la manipulation de l’information, de toutes les informations, sans jugement de valeurs ou d’éthique, et ce qui en découle, la manipulation des comportements du matériel humains.
    Nous pouvons aujourd’hui en mesurer les effets désastreux même chez nos meilleurs amis. La prochaine guerre devait être une guerre de l’information, Dwight David Eisenhower nous à prévenu en 1961… Kennédy fut le dernier à tenter de le faire…
    La gestion des ressources humaines en entreprise, la stratégie militaire moderne,
    ou le simple fait que vous est moi soyons à cet instant derrière notre clavier sur internet, pour ne citer que ces exemples, ne sont que des outils, ou des protocoles d’expérience au service de cette science méconnue de trop d’intellectuels, parce que presque absentes des cursus universitaires pour profanes.
    N’oublions jamais que la hiérarchie actuelle est toujours l’anciennes, amis sans-culottes du » monde en paix » : Noblesse, clergé, tiers-états, et toujours dans l’ordre, le sabre, le goupillon, le bourgeois banquier et la sueur prolétaire, les armées, les églises spirituelles et scientifiques, et nous, les besogneux incultes et spéculateurs,.
    A l’occident chrétien, rien de nouveau. Le triangle hiérarchique du billet de 1 dollar
    mène le bal. Notre univers rond et féminin doit fusionner dans leur système carré et masculin. On ne fait pas d’homme-let sans casser des oeufs… Game-ovére-merci-maguy!
    Ils nous ont donné Matrix en pâture.
    Il faut qu’une génération d’élevage M6 pour refaire le monde de « la ferme des animaux » et de son berger Panurge.

  26. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Moi,

    Intéressante votre remarque sur les paranoïaques, je suis 100% d’accord:

    -Ils sont logiques (rationnalité à l’intérieur même de notre faculté de langage, mais perdue en totalité ou partie par les aphasiques);
    -Ils sont capables de technologie au sens de faculté d’outil (autre rationnalité qui ne doit rien au langage, partiellement perdue chez les atechniques);
    -Ils sont capables de modérer leurs envies (autre rationnalité encore, patriellement perdue chez les psychopathes, en totalité chez les caractériels);

    sauf que des fois ds leur tête et par exemple, il ne savent plus si l’argument qu’ils entendent est celui de leur vis à vis ou celui de leurs propres déductions. C’est donc leur rationnalité sociale qui est ‘out’, leur faculté de poser un ‘autrui’.

    Soit quatre rationnalités isolables en théorie et comme le suggèrent les différentes pathologies de culture (qui n’affectent pas l’animal ) mais indiscernables chez les individus sains. Maintenir l’idée d’une seule Raison ou d’une seule forme de rationnalité empêche de faire progresser la réflexion sur le pb faisant l’objet principal de ce blog (la crise économique et les sorties de crise possibles) alors que d’évidence, elle prend sa source entre nos deux rationnalités ou nos deux facultés ethno-politique et éthico-morale!

  27. Avatar de Christophe Perrin

    D’abord un grand merci à Paul d’avoir fait une place à mes réflexions scandaleuses sur ce blog dont la vie est vraiment passionnante, et dont la qualité principale est peu être qu’on si sent un peu plus intelligent à cause des autres. Merci Paul pour ce lieu convivial certes virtuel, mais qui lie.

    Réflexions…intelligence… j’entends quelques ricanements. J’espère avoir l’occasion et le temps de préciser quelques points ultérieurement.

    très rapidement, la question n’est pas de faire table rase des apports irremplaçables que nous a donné la rationalité, mais de saisir que sa dégradation était incluse dans son germe. Pour nombre de nos contemporains, se prétendant scientifiques ou pas, elle ne relève plus que d’une forme de procédure mentale automatique, une forme de taylorisme de l’esprit qui se donne en plus comme sa propre finalité. l’exemple de la finance est sur ce point exemplaire. Il me semble que le travail commun qui s’élabore ici vise entre autre à remettre du sens et de l’ordre en réaffirmant les fins, et la sujétion des moyens rationnels à ces fins.

    Pour autant, je maintiens que la dégradation de la rationalité, l’inversion des moyens et des fins, n’est pas un accident de l’histoire qui aurait pu être évité, et que sans perdre de vue l’urgence dans laquelle nous sommes placés, qui fonde pour moi la nécessité du pragmatisme de Paul ou d’autres, il convient qu’individuellement et collectivement nous menions ce qui s’apparente à ce que les musulmans appelle L’ijtihâd , un nouvel examen critique des fondements pour sortir le bébé de l’eau sale du bain.

    Peut on lutter contre la séparation avec les armes de la séparation ? Si la vision mécaniste du monde est depuis des décennies invalidée par la science, elle continue à régner sur nos consciences. Le fait constatable qu’elle provoque des désordres et des dommages chaque jour plus amples, n’empêche pas que nous nourrissons l’espoir de trouver des solutions sans nous en écarter. Elle est ce que le physicien français Bernard d’Espagnat appelle  » notre ontologie instinctive « . Elle est le socle par lequel le marché, mais également nos actes, trouvent leur justification.

    Paradoxe : la science a depuis plusieurs décennies totalement invalidé ses premiers fondements rationnels. La physique moderne récuse définitivement l’idée de phénomène isolé. Pour le physicien Harold Morowitz, « toute chose vivante est une structure dissipative, c’est-à-dire qu’elle ne dure pas en soi, mais seulement en tant que résultat du flux continuel de l’énergie dans le système. De ce point de vue, la réalité des individus pose problème parce qu’ils n’existent pas en eux-mêmes, mais seulement comme des perturbations locales dans ce flux d’énergie universel ». Dans un langage simple, cela signifie que les notions d’interdépendance et de relation, sont consubstantielles à notre univers, à notre environnement ainsi qu’à nos vies. Alors qu’elle est première, nous avons considéré jusqu’à présent la relation comme accessoire, notamment dans nos modes d’organisation et par là-même dans nos modes d’action. Le terme de conversion que j’ai employé me semble parfaitement convenir dans le sens où il nous faut percevoir et penser contre nos certitudes. C’est en effet scandaleux.

  28. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Christophe Perrin

    Je trouve cela plutôt rassurant. Merci de ce développement.

  29. Avatar de logique
    logique

    @Christophe Perrin,

    Merci pour, l’intervention. Donc si j’ais bien compris votre article ne cherchait qu’as dénoncer l’abus de rationalité dans la gestion de se monde, qu’il soit économique ou scientifique. Je ne peut pas vous en vouloir, car sur se point précis vous avez entièrement raison. Il est clair que la rationalité reste un excellent outils d’analyse, mais qu’il ne suffit pas d’être rationel. Comme vous le faite bien remarqué les manipulation génetique demande d’être rationel, mais se qui ne l’ait pas est comment se controle génetique ou financier peut il uniquement prétendrent que la demarche rationel et le nec plus ultra. Surtout lorsqu’elle n’est pas soumise a une réflexion morale et éthique et lorsqu’elle ne vise que des interet personnels. La rationalité du capitalisme et de s’accaparer l’argent, mais est se sufisant pour garantir le bon fonctionement de la société. Je comprends mieux là ou vous vouliez en venir.

    Lorsque que le rationel économique de l’interet personnel nui a l’interet commun. Est il possible de parler de rationalité ? Je pense que le terme exact serait de l’irresponsabilité de la rationalité.

  30. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    En tant que structures dissipatives nous sommes non séparés du milieu physique.
    En tant qu’humains nous sommes séparés par notre mental ratiocinant…et reliés par la parole.
    En tant que « travailleurs » nous sommes reliés de façon totalemenbt triviale par l’économie, la monnaie.

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