L’actualité de la crise : La routine, par François Leclerc

Billet invité.

LA ROUTINE

L’Etat français est devenu le premier actionnaire du fleuron bancaire que représente BNP Paribas, mais il n’a aucun droit de vote au conseil d’administration de la banque, ayant probablement oublié de les demander à l’entrée.

L ‘économiste en chef de la BCE s’inquiète des conséquences de la décision prise par le G20 de permettre au FMI de créer 250 milliards de DTS, n’ayant sans doute pas compris que les Américains cherchent ainsi à créer un fait accompli par la bande, dans la logique de la « création monétaire » à grands seaux de la Fed.

La BCE passe son temps, semaine après semaine, à inonder le marché de liquidités pour les éponger ensuite, version serpillère du cœur artificiel du système financier européen. La Fed jure la main sur le portefeuille et le cœur, précisément, qu’elle saura faire de même le moment venu, il faut la croire sur parole.

L’OCDE vient de finir de totalement vider sa « short list » infamante de paradis fiscaux, pour remplir à ras bord la grise, celle de ceux qui « vont mieux faire », on en est convaincu, on le croit aussi sur parole. Morgan Stanley avertit ses clients que la petite embellie boursière actuelle de Wall Street n’est pas du genre taureau (bull) mais ours (bear), animal dont on connaît la propension à hiberner longtemps, et qu’il faut continuer à chercher refuge dans des valeurs du même nom.

L’une des branches de l’UIMM, syndicat patronal de la métallurgie en France, a dû reconnaître qu’elle avait planqué une minuscule réserve de trois millions d’euros sur un compte numéroté en Suisse, après révélation du journal Le Parisien. Elle l’avait même oublié, plaide-t-elle pour sa défense.

The Economist, l’hebdomadaire britannique de la finance, analyse le plongeon économique catastrophique du Japon (diminution de la production industrielle en valeur annuelle de 38% en février dernier), expliquant que la hausse du yen accentue encore les effets du recul drastique des exportations japonaises, et qu’elle provient elle-même du fait que d’énormes masses de capitaux viennent se réfugier sous l’ombrelle de la devise. Avec le dollar, le yen contribue à une même constatation : plus l’économie de certains pays est en crise, plus leur monnaie est forte. A part cela, le système monétaire international est en pleine forme.

Le Bafin (autorité allemande des marchés financiers (BaFin) a annoncé il y a quelques jours la prolongation de deux mois de l’interdiction des ventes à découvert de onze sociétés financières. Elle est en vigueur depuis le 19 septembre, et l’on s’attend à ce que les homologues français et britanniques du BaFin en fassent de même, pour calmer un peu le jeu. La SEC américaine s’est de son côté penchée sur la question et ne s’est pas encore relevée.

La Banque d’Espagne a estimé que le PIB espagnol allait reculer de 3% en 2009 tandis que le taux de chômage, déjà le plus élevé de l’Union européenne, continuerait d’augmenter pour atteindre 17,1% de la population active en fin d’année. Aux USA, les mois se suivent et se ressemblent : 663.000 emplois ont été supprimés en mars (on parle dans les statistiques des postes de travail, pas de ceux qui les occupaient), amenant le chômage à son plus haut taux depuis 25 ans, soit 8,5% de la population active recensée. Un chiffre très contestable, si l’on considère l’importance du travail au noir des illégaux. Consolation, la perte mensuelle ne s’accroît pas et reste stable à ce rythme d’environ 650.000 emplois mensuels. Les statistiques sur l’emploi des « food stamps » ne sont hélas pas encore disponibles.

D’après le Times de Londres, le FMI va prochainement revoir à la hausse son estimation du montant des actifs toxiques détenus par des institutions financières. Ses calculs parviennent désormais à un montant projeté pour fin 2010 d’un total de 3.100 milliards de dollars d’actifs toxiques aux, contre 2.200 milliards précédemment. Et de 900 milliards émis de leur côté par les établissements européens et asiatiques. 4.000 milliards de dollars en tout, sans que l’on connaisse la méthode d’évaluation utilisée par le FMI. Mais que font donc les pouvoirs publics ?

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32 réponses à “L’actualité de la crise : La routine, par François Leclerc”

  1. […] catégorie : Mais que fait la police? (insipré par les pouvoirs publics de François Leclerc) http://www.pauljorion.com/blog/?p=2695 Vous avez demandé la police? Elle jette des cailloux : […]

  2. […] Catégorie aussi floue que les autres : (déclenchée par les pouvoirs publics pas clairs du très net François Leclerc). […]

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  1. Le danger ne vient pas seulement de D.Trump, mais plus particulièrement de son ‘oligarque’ E.Musk, et l’on comprend mieux maintenant…

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