Billet invité. François et moi procédons ici en deux temps : ici, son analyse des réactions aux nouvelles directives FASB (Financial Accounting Standards Board), je suis de mon côté en train de lire leur texte complet, ainsi que les divers attendus, et je vous en parlerai dès que je serai parvenu au bout. Vous ne serez pas déçu : je vous promets une expédition à la fois spéléologique et épistémologique où nous apprendrons entre autres à distinguer un « prix raisonnable » d’un « prix réaliste ». Vous avez aimé la « confiance des marchés » ? Vous adorerez les « transactions en détresse » sur des « marchés inactifs » !
AU PAYS DES MIRACLES COMPTABLES
Le 2 avril ne sera peut-être pas reconnu, plus tard dans les livres d’histoire, comme la date d’un sommet international décisif des chefs d’Etat, mais comme celle de l’adoption de la réglementation FAS 157-e par le Congrès américain. Résultat d’un travail de lobbying intense et de longue haleine, tardif mais salutaire aux yeux de certains, aux lourdes conséquences aux yeux d’autres. L’œuvre de l’action déterminée de la US Chamber of Commerce et l’American Bankers Association, ces deux fleurons de l’Amérique.
Arthur Levitt, ancien président de la SEC, vient de déclarer à ce propos: « ce qui me perturbe le plus à propos de l’initiative de la FASB (l’organisme qui fixe les règles en matière de comptabilité, à l’origine de la nouvelle réglementation) est qu’elle semble résulter de menaces indignes de membres du Congrès, qui sont redevables à des représentants d’entreprises ». D’après l’agence Bloomberg, Robert Herz, responsable de la FASB, a récemment déclaré à un groupe d’avocats « j’ai reçu des appels téléphoniques et eu des visites de certaines de ces institutions qui sont dorénavant dans les mains du gouvernement, à peu près deux semaines avant qu’elles ne soient récupérées, essayant de modifier leurs comptes ».
Fort de cette nouvelle réglementation, les banques vont désormais pouvoir « retravailler leur bilan » et s’installer légalement dans une situation jusqu’alors inconfortable, dissimulant la vérité de leurs comptes. Paul Volcker, ex président de la Fed, considérait dernièrement, du haut de son autorité et afin de favoriser l’adoption de cette nouvelle réglementation, que « les principes et standards de valorisation devraient être réévalués, en vue d’adopter des directives plus réalistes afin de traiter des instruments peu liquides sur des marchés affaiblis ». Conséquence désormais acquise, les résultats des banques vont être « dopés », leur évitant de procéder à des dépréciations et des recapitalisations. Robert Willens, un ancien directeur de Lehman Brothers Holdings Inc. considère que l’application de cette nouvelle norme va en effet améliorer de 20% en moyenne les résultats des banques.
Est-ce dire que cela va entraîner le retour à la « transparence » rétablissant la « confiance » ? Cela risque, tout au contraire, d’accroître la suspicion sur les comptes des banques, déjà très grande, avec pour conséquence la poursuite du blocage du marché interbancaire du crédit, ainsi qu’en général celui du crédit. Tim Blackshall, stratégiste en chef chez Credit Derivatives Research remarque : « nous savons bien que le ‘matériel’ est toujours dans les comptes ».
A propos des incidences de cette nouvelle situation vis à vis du plan Geithner de sauvetage des banques, les avis divergent également. Les uns considèrent que la valorisation supérieure des actifs toxiques qui va en résulter va y faire obstacle, car les banques n’auront plus de raison de les vendre. Christopher Hoeffel, président de la Commercial Mortgage Securities Association remarque que certains banquiers disent déjà : « je ne veux pas vendre cet actif, parce que le prêt est peut-être encore bon. Lorsqu’il viendra à maturité, je récupérerais peut-être mon argent » ; ce raisonnement ne peut que sortir renforcé par les nouvelles dispositions. Robert Willens considère pour sa part que la nouvelle règle de la FASB empêchera les gens de faire ce que le Trésor attend d’eux, c’est-à-dire vendre leurs actifs. D’autres estiment que cela pourrait permettre au contraire aux banques d’en obtenir un meilleur prix, tandis qu’elles pourraient de l’autre main devenir acheteuses, sous couvert de structures sous leur contrôle, bénéficiant alors d’une garantie financière de la FDIC les couvrant très largement.
Le monde financier s’installe dans le déni et maquille ses comptes. Ne sachant pas quoi faire de ces actifs, le plan Geithner allant mettre du temps (six mois) à entrer en vigueur et à produire des effets, ses résultats étant incertains, l’adoption de la norme FAS157-e va avoir un résultat immédiatement tangible : desserrer l’étau sur les plus estimables établissements de la place financière de New York. Leur permettant de faire face à une nouvelle crise du crédit, celle des cartes de crédit dont le taux de défaut grimpe très vite, avec de fâcheuses conséquences pour les produits financiers qui ont ces prêts comme collatéral. Il était, de ce point de vue, urgent de faire vite.
Tom Sowanik, responsable des investissements chez Clearbrook Financial, en a déjà tiré toutes les conséquences pour sa clientèle : « je crois que les investisseurs devraient commencer à estimer les actions des institutions financières et des banques ».
91 réponses à “L’actualité de la crise : Au pays des miracles comptables, par François Leclerc”
Et si FAS 157 était LE problème ?
FAS 157 is stupid
Jason Mendelson | January 15th, 2009)
Prior to FAS 157, we would carry our investments at cost until such time that the company was: A) funded by a third-party and marked to the new cost; B) funded by insiders and marked down if the valuation decreased; or C) marked down due to poor performance. In none of these cases could I discretionally mark up one of my investments. Also, this was primarily a market driven approach, whereby we let the private funding market determine the value of the investment.
Then the Enron’s of the world screwed us all and suddenly we needed a better way to value investments. Actually, Enron’s accountants screwed us all and then the accounting world got together, created FAS 157 (and Sarbanes-Oxley and 409A, etc.) and got to make a lot more money based on their own Enron-type screw ups.
But FAS 157 says my previous valuation methodology isn’t “fair value.” FAS 157 says that we must take into account what a third- party would be willing to buy our shares for. In order to determine this, we must run complicated financial models to evaluate things like EBIDTA, net cash on hand, page views, customer traction, public comparables, and many other factors. We must bring our back office to a grinding halt and spend copious amounts of partner time evaluating valuation models and drafting reports at the cost of not evaluating new investments or helping our current portfolio succeed.
All of this data generation means nothing in the real world. These are private companies and it’s likely that no one will pay ANYTHING for my shares. Should I mark my whole portfolio to zero, then? It’s all false precision that adds unintelligent discretion to the valuation process. Theoretically, I could mark up my whole portfolio based on public comparables having good years.
What I do know is this: I have no clue what any of my companies are worth at a given point in time and all the calculations in the world won’t help. I know that in the old days at least I could ground the valuation by some third-party market action. Now, I get to do busy work and come up with falsely precise numbers.
What’s better than that is having my investors tell me that they would rather be back in the old paradigm, as they know that FAS 157 is useless too. Aren’t these the folks that FAS 157 was trying to “protect?”
Let me try another way to show you how stupid FAS 157 is. (I was told that I’m not allowed to use words like “sucks” or “blows,” so I’ll have to stick to the word “stupid”). Here is a conversation that I had with an auditor:
Auditor: “Jason, this company hasn’t been funded in a year. How has the valuation changed?”
Me: “I don’t know. The company is moving along mostly as I would have expected.”
Auditor: “Well, the valuation has had to change.”
Me: “Okay, tell me what the new value is.”
Auditor: “That’s not for us to determine, the valuation is up to you.”
Me: “Well then, I wouldn’t change it.”
Auditor: “But over the past year, the valuation had to change.”
Me: “Then tell me this – has the valuation increased or decreased in your opinion.”
Auditor: “We aren’t valuation people. We can’t tell you that.”
Me: “Sigh
@MarcusH [13:34]
Auguste, par ma voix, vous remercie de votre compréhension.
Vous savez comment il peut être … très tendre et à l’écoute à certains moments … directs et sans trop de longues arabesques diplomatiques et fioritures à d’autres.
Par exemple, pour lui, « comportement du capitalisme » est une expression totalement vide de sens.
Pour moi aussi d’ailleurs,
quel que ce soit ce qui pourrait être écrit dans un dictionnaire,
au cas où ce mot y figurerait.
Si des descendants de reptiles et hybrides de cro-magnons utilisent un mot,
est-ce pour autant qu’il a un sens ? … Qui joue avec les mots en -isme ?
pas ceux qui ne se servent pas de ces mots là ! Assurément.
Il n’y a pas plus à comprendre dans ultra-libéralisme, neo-conservatisme, communisme que dans capitalisme.
Ce sont des mots, comme Dieu-le-Père, que des personnes emploient et que d’autres évitent pour tenter d’être un peu moins dans la confusion. Souvent, les exemples concrets aident à saisir une particule élémentaire du réel avant de chercher une typologie. Vous dites
Ces comportements sont ceux de personnes physiques, j’imagine
Parmi ces -ismes (ou d’autres auxquel(le)s vous pourriez songer) le biclown Auguste+LeClownBlanc vous le situeriez comment ?
Quelques livres pas loin :
« A quoi pensent les animaux ? Marc D. Hauser [Ed. Odile Jacob]
Je m’y retrouve assez bien.
Peut-être vouliez-vous parler des « comportements des organisations »
Auriez-vous lu, par exemple :
« Psychanalyse et Organisations » de Gilles Arnaud [Armand Collin]
« Stratégie pour une Entreprise Compétitive » de Francis J. Gouillart [Economica]
« OPA et Stratégies anti-OPA – Approche Internationale de Philippe Agnellet, L. Geoffroy, J.C. Viarnaud,
Membres de Price Waterhouse [Ed. Eska]
« L’entreprise Partagée » de R.Thomas (DRH de Thomson-Csf) commentant une « pratique différente des relations sociales », avec des points de vue syndicaux et les commentaires de Paul Calandra
« La finance mondialisée » sous la direction de François Chesnais [Ed. la decouverte]
« Contes et matéphores thérapeutiques de David Gordon [InterEditions]
@ Antoine [13:41]
@ Clive [11:32]
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2638#comment-22362
– – – – – – – – – – – – – –
@ Antoine
Ce matin j’avais rédigé une réponse à Clive,
dans la foulée … comme ça, en vitesse … pour ne pas le laisser dans le vide.
… soumise au webserveur grosso modo vers midi.
Clive ne posait-il pas une question voisine de la votre ?
à Clown Blanc
connais-tu ce texte
qui partant du fait que « la vierge machine devenue mère » ??? (et du retard en verre, mot premier, le stoppage étalon …)
« « [Les célibataires de la mariée]
Les célibat. Devant servir de base architectonique à la mariée, celle-ci devient une sorte d’apothéose de la virginité.
– Machine à vapeur avec soubassements en maçonnerie sur cette base de brique.
Assise solide, la machine-célibataire, grasse, lubrique – (développer).
A l’endroit (en montant toujours) où se traduit cet érotisme (qui doit être un des grands rouages de la machine célibataire).
Ce rouage tourmenté donne naissance à la partie désir de la machine. Cette partie-désir- change alors l’état de mécanique- qui de vapeur passe à l’état de moteur à explosions.
(Développer le moteur désir, conséquence du rouage lubrique).
Ce moteur désir est la dernière partie de la machine célibataire. Loin d’être en contact direct avec la Mariée, le moteur désir est séparé par un refroidisseur à ailettes (ou à eau)
Ce refroidisseur (graphiquement) pour exprimer que la Marié, au lieu d’être seulement un glaçon asensuel, refuse chaudement (pas chastement) l’offre brusquée des célibataires. Ce refroidisseur sera en verre transparent. Plusieurs plaques de verre les unes au-dessus des autres.
Malgré ce refroidisseur, il n’y a pas de solution de continuité entre la machine célibat. Et la Mariée. Mais les liens seront électriques et exprimeront ainsi la mise à nu : opération alternative. Court-circuit au besoin. »
@ Antoine [ 13:41 ]
Votre reference http://www.pauljorion.com/blog/?p=2591#comment-22141
Votre question : Pourquoi 44 %
– – – – – — – – – – – – – – – – – – – –
Gestion de crise et redressement d’entreprises de Jean Brilman [Ed. Hommes et Techniques]
est un assez bon bouquin pour l’entrepreneur en difficulté.
Dans un ministère on peut avoir toute la vie devant soi,
jusqu’au jour où l’on vous remet une décoration : un ruban, une Médaille-du-Travail
Dans une entreprise c’est assez différent.
Surtout en temps de crise (titre de l’ouvrage) LE TEMPS,
la recherche, en priorité, des solutions indispensables pour LE TRES COURT TERME est parfois vitale.
Une « Marge de manoeuvre de Précaution », à spécifier de façon ad hoc
est nécessaire entre 44% et 50% : 6%
… quelques semaines permettant à l’entrepreneur de se retenir accroché à une Branche,
avant d’arriver dans d’autres hontes pour le pays.
Merci beaucoup Auguste.
Savez vous s’il existe en France quelque chose de tel que le « National Intelligence Council » US, orienté maîtrise des flux de capitaux/patrimoine industriel, bref « patriotisme économique »?? Je ne trouve pas d’interface militaire/civile dans l’organigramme des services français pour ce genre de choses (d’autres choses manquent, à mon avis). Pensez vous que nous en ayons besoin?
@ Cécile, critique d’art … et pas que de la Renaissance !
Non, je découvre
”Une machine célibataire est une image fantastique qui transforme l’amour en mécanique de mort”.
“Elle apparaît d’abord comme une machine impossible, inutile, incompréhensible, délirante (…) Gouvernée avant tout par les lois mentales de la subjectivité, la machine célibataire ne fait qu’adopter certaines figures mécaniques. C’est seulement lorsqu’on découvre peu à peu les indices de cette détermination subjective
qu’on voit se dissiper le brouillard de l’absurde et se lever l’aube d’une logique implacable.”
La machine célibataire peut être perçue comme une structure iconique pessimiste (la solitude et la mort) composée de deux modèles antagonistes (désirant et mécanique) produisant des quantités intensives de plaisir auto-érotique.On pourrait aujourd’hui remplacer le terme de mécanique par celui de sémantique.
[Extraire leMonde.fr ¤¤¤¤¤
Devrais-je chercher un autre morceau d’URL ?
Ah ! http://www.richard3.com/la_machine_celibataire.html« > Je préfère ça
Un moment, avec LeMonde.fr j’ai cru que c’était moi la machine célibataire.
En 1996 ou 97, avec son directeur de la Recherche pour le texte je fis le website de l’Institut de Soudure
En cet instant, je jette un coup d’oeil : autre look :
sans âme, froid, des listes 1-2-3-4, rien pour captiver … Mal au coeur.
Découpage de l’Ananas
Et alors ? ………….. ou Et si ……………….. ou If (…) Then (…)
Un peu hors sujet, mais pas tout à fait …
(j’accepte bien sûr d’être modéré)
Il est très facile de se débarrasser d’un modeste employé, un motif très usité étant l’insuffisance de résultats (j’ai personnellement assisté quelques collègues lors de leur procédure de licenciement). Il est certains que quasiment tous les hauts responsables d’institutions financière et d’autorités qui nous ont mis dans la crise ont eu un jour recours à ce procédé, directement ou indirectement.
Il ne serait que justice que ces responsables se voient appliquer une sanction du même ordre : licenciement pour faute grave, avec départ immédiat et sans indemnité. Toutes leurs victimes seraient de plus en droit de porter plainte pour atteinte à la sûreté de l’état, mise en danger (de ce que vous voulez : de l’économie, de l’emploi …), attentat à la pudeur (les bonus), propagation de fausses nouvelles, tromperie …
Oui, j’attends que l’on mette Daniel Bouton, Baudoin Prot, Patrick Ouéda, Michel Prada, Christian Noyer, et j’en passe, dans l’armoire à rafraîchir la mémoire des lièvres, ou au mieux dans les placards où ils ont entassé tant de cadavres.
@ Antoine [ 15:28]
National Intelligence Council
wikipedia>
Cette organisation espionne partout dans le monde, y compris en France
notamment les bonnes proies dans les secteurs économiques.
En France, vous avez la DCRI pour le Renseignement Intérieur.
Cela m’étonnerait grandement qu’ils s’intéressent à la composition de l’endettement des entreprises
ou à la structure capitalistique de leurs fonds propres (peut-être un peu).
De mon point de vue, l’urgence n°1 serait sur les obligations convertibles
des milliers de boîtes innovantes. Parmi les keywords : « Private Equity » en France.
L’urbanisme des ministères « Affaires Civiles » est entièrement à ré-aménager.
… Les maires d’Ile-de-France utilisent souvent un mois d’été, à une période assez vide,
pour remettre en état les voies municipales vétustes. C’est une bonne façon de déranger le moins possible.
S’agissant des « Emplois de Fonds » (contribuables) aux « Ministères des Affaires Civiles »
il faudra également procéder en douceur, avec tendresse … j’ai le décompte sous les yeux
l’affaire de 133 petits morphings JPE (pour-un-euro).
Attention ne pas confondre (1) « Veille technique » (SESSI, ANRT, etc.)
(2) Anticipation des faillites, (3) Prospective macroéconomique, (4) Prospective micro-économique par Branche,
(5) Syndicats patronaux professionnels, (6) Stats elementaires par secteur EAN (INSEE,…),
(7) Liaisons capitalistiques inter-entreprises (Il y a des annuaires), etc.
et Déclaration formelle des créanciers
(chacun avec forme statutaire, nationalité, durée de l’engagement, garanties éventuellement mobilisées, keepwell letters, etc.)
En France, ça n’existe pas (à moins que …).
A ma connaissance vous devez, pour l’essentiel, vous satisfaire des « footnotes » (réglementées) aux « rapports annuels »
Pour ce qui est de l’immobilier : la « Conservation des hypothèques » …
essentiel dans le monde des particuliers … un aspect souvent de second ordre pour la plupart des entreprises.
Pour ce qui est des hedge funds, notamment,
n’hésitez pas à interroger les leaders de ce site.
@ François78
Daniel Bouton, Baudoin Prot, Patrick Ouéda, Michel Prada, Christian Noyer, et j’en passe
pour ceux qui ne connaissent pas
@ Antoine Nota 16:06
Les « footnotes » (limitées) aux rapports annuels ne concernent que les sociétés cotées !
@ Auguste (par la voix de Clown Blanc ?)
Bon j’ai l’impression de me faire renvoyer dans mes 22 une nouvelle fois ! Mais bon, cette fin de non recevoir motivée par le caractère approximatif, voire même inepte, de mes formulations me renseigne sur la doxa du site et conforte l’opinion que je peux me faire de ce blog: techniquement très instructif mais politiquement borné (à entendre au sens mathématique et non péjoratif). Je ne suis moi-même pas exempt de rigueur un peu tatillonne quand il s’agit de parler technique mais en politique, il s’agit de capter avant tout de capter des idées pour l’expression desquelles les figures de style sont très pratiques.
Dans mon message, il s’agissait avant tout de politique économique et donc de politique. Aussi, suis-je un peu surpris de ce genre d’arguments. Je serais presque tenté d’interpréter ce refus frontal d’envisager une discussion dans laquelle le capitalisme se trouve personnifié comme un rappel de la posture qui doit ici prévaloir. Je veux bien sûr parler de TINA. There is no alternative, alors discutons technique et trouvons des solutions innovantes ! Faisons de cette économie de marché débridée et managée par une petite élite financière un système dans lequel tout le monde il est content.
Bon je me trompe peut-être. Alors si cela peut me permettre d’avoir une réponse de fond quavous aider, remplacez « comportement du capitalisme » par « les jeux d’acteurs (personnes physiques ou morales, publiques ou privées) ayant acquis force dans l’économie de marché
OK
C’est bien ce qui me semblait. Je vais faire quelques propositions dans ce sens… et voir ce qu’on me répondra… par curiosité. Parce que si c’est du même niveau que nos « missions économiques », on est dans la m… Il n’y a pas que les US qui vivent sur leur splendeur passée, la France aussi. Le réveil risque d’être brutal.
Comment remettre un peu d’ordre dans tout ça sans nous affaiblir davantage? Et on ne peut pas remettre tout ça aux calendes grecques!
la DCRI fait de l’intelligence économique et il y a aussi un haut responsable de l’intelligence économique placé sous l’autorité du premier ministre.
Faire de l’intelligence économique sans s’intéresser aux questions d’endettement me paraîtrait aberrant. Mais bon qui sait…
de : MarcusH [ 16:16 ]
à : Auguste
Objet : Jeux d’acteurs ayant acquis force dans l’économie de marché
(personnes physiques ou morales — niPubliques-niPrivées_àBut$€£…, publiques, privées_àBut$€£)
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
ça je comprends très bien. C’est ma dimension 4 :
J’ai 12 Forces et 20 Ordres, tous arborescents avec des sous-ordres en conflit
AutresRegardsSurLaCrise_22janvier 6:04
AutresRegardsSurLaCrise_26janvier 6:19
@ Auguste
on n’est manifestement pas sur la même longueur d’onde.
Q1 : y a t il une spirale d’endettement inhérente aux principes actuels de l’économie de marché ?
Q2 : si oui, est-ce un problème ? peut-on rendre « durable » ce système actuel en procédant à des aménagements qui ne touchent pas au coeur de la bête ? (houps, encore une image…) ?
Ce n’est pas la première fois qu’un papier sans valeur en prend grâce à une loi ou un réglement. Souvenons nous de l’édit du 2 mai 1716, qui autorisait le système Law. Par entousiasme, des cartes – pas de crédit – de jeu furent même transformées en « titre bancaire ».
Aujourd’hui, Wall Street c’est la rue Quiquempoix puissance 1000, les fous que sont les patrons de l’argent aux USA sont un John Law ultra schizophrène et le G20 c’est le Théâtre de Guignol actionné à Londres depuis New-York.
Pardonnez-mon commentaire ne servant à rien, mais je ne peux réprimer mon sentiment baignant dans l’optimisme goguerard. Ceci n’est qu’une confirmation que les logiques de pensée sont respectées, et que nous plongeons en beauté dans le sens déservi par le saut de l’ange. Il faut malheureusement croire que ceci est la direction la plus évidente pour faire une réforme de fond.
Les rustines, les raccords en papier machés, leurs inconscients doivent venir les conseiller la nuit : mettons-en à la densité d’un par centimètre sur des kilomètres, c’est la meilleure façon d’être sûr qu’on ne regrettera pas l’ancien monde.
Non mais sans rire, y- a t-il un client pour croire que rafistoler suffirait ? Ces fils qui se tirent et qui vont à ce point du côté prévisible, quoi penser, sinon qu’ils vont finir par renconter l’angle leur indiquant la finale direction leur faisant réviser leur idée de croissance corrélée à une réalité plus abrupte.
Je suis bien sûr désolé pour les morts qui vont rester sur la route.
Mais pour la rigolade, que je regrette déjà de ne pas être plus tard, pour lire la dérision débordante dans les livres d’histoires
@ Le Clown Blanc
j’entends bien vos objections qui se résument à dire : « c’est bien pire que tout ce qu’on imagine.
Vous êtes un grand naïf (c’est à dire moi Pierre-Yves D. et quelques autres ici.) Cela ne me dérange pas de passer pour un naïf si cela peut vous aider à développer vos arguments ;-)) A l’occasion, je peux être en effet très naïf, et je l’assume ! Sans doute mon coté idéaliste qui reprend alors le dessus. Toutefois ne soyez pas inquiet à mon sujet concernant la « moralisation » du capitalisme, dans le passage que vous citez je décrivais une attitude, il ne s’agissait pas pour moi de m’y identifier. L’éthique et la morale sont une dimension de la vie en société, de la polis, mais elles ne sont rien sans les lois, les règles, les dispositifs, et surtout le fait de penser le monde. La morale renvoie toujours à l’agir, et donc à des cadres, des configurations possibles pour l’action sans lesquels l’agir n’a pas de sens.
Je relève tout de même une orientation — ce qui n’est pas péjoratif, mais indique un parti pris — dans votre propos. Vous fustigez tous les ismes, les typologies, considérant que le réel n’est en somme que de l’empirique, du procédural, des organisations avec chacune leurs potentiels propres et offrant des configurations toujours renouvelées au fil de l’histoire si bien qu’il ne servirait à rien d’identifier des catégories là où il n’existe que de l’hétérogène en mouvement et en reconfiguration permanente. Partant, vous identifiez de ce qui serait l’hétérogénéité par excellence, sa plus grande puissance : les tops réseaux (et ses déclinaisons, ramifications …) natio-furtifs.
Je connais très bien ce type de « logique » pour avoir étudié un peu l’Histoire et la pensée chinoises. C’est la pensée chinoise classique, impériale. Sa grande force est de savoir appréhender les changements à l’oeuvre dans le réel, où plus exactement au sein de l’univers immanent, par opposition à notre conception de l’univers plus téléologique. Il s’agit d’évaluer les potentiels de situations et à partir de ceux-ci orienter son action en se laissant porter par elles si bien qu’en fin de parcours on sera parvenu à une destination dont on avait même pas idée à l’origine, si ce n’est que l’on aura tiré le meilleur profit de la dite situation, et, qu’ ainsi, en un mot, on aura vaincu un ennemi ou une situation adverse. Lorsque vous évoquer le morphing je pense reconnaître ce type d’approche, même si le détails techniques s’agissant de la finance internationale, m’échappent totalement. A la lecture de vos dernières remarques il me semble comprendre tout de même qu’il s’agirait pour vous de modifier certains dispositifs juridiques, techniques et autres, même en apparence insignifiants, si bien que le système, insensiblement, passerait d’une configuration à une autre. Si c’était effectivement votre idée, pour aller dans le sens d’Antoine, appelle un billet, à moins que, pure hypothèse de ma part, la forme explicative d’un exposé constitue précisément un frein à la mise en oeuvre de votre projet, si tant est que celui-ci soit déjà pleinement formé dans votre esprit. Mais alors qui mettra en oeuvre votre stratégie ?
Je reviens à la pensée chinoise impériale. Celle-ci a un grand avantage, elle ne s’embarasse pas d’idéalisme. Je précise encore, je distingue bien ici la pensée impériale chinoise, c’est à dire, grosso modo, celle qui sert le pouvoir, quel qu’il soit, des pensées singulières des penseurs chinois de l’antiquité et d’après, tels que Confucisus, Mencius, Tchouang’Tsseu, et d’autres encore, autant de penseurs qui s’ils ont pensé le pouvoir n’ont pas seulement une pensée du pouvoir. Morale, éthique sont centrales dans le confucianisme par exemple, ces théories ne sont donc pas utilitaristes.
Cette pensée impériale donc, est une pensée de la régulation. Il s’agit de savoir prendre le pouvoir, puis de le garder. Le tout n’est plus alors d’argumenter, mais d’influencer pour prendre et garder avantage dans la situation. L’argumentation renvoie à un autre monde possible, tandis que l’influence c’est l’exercice d’un pouvoir dans ce monde-ci, le seul possible, c’est à dire celui de mon pouvoir.
Je ne développe pas ici, j’ai déjà évoqué avec d’autres personnes de ce blog ces questions (voir la rubrique intitulée Tout ce que nous avons dit sur la Chine).
C’est ici où je veux en venir. Dans beaucoup de nos débats il y a une tension, un juxtaposition, entre deux attitudes très différentes. L’une consistant à appréhender le réel en termes de rapports de forces, ou de façon plus subtile, de potentiels. Et l’autre, au contraire, qui consiste à rechercher ce qui peut nous rassembler et d’inventer aussi et surtout un autre mon possible. Et les mêmes personnes de passer d’une attitude à l’autre. Car pour aller vers l’autre monde possible il faut à un moment donné peser sur le cours des choses pour aller dans le sens que nous pensons être le meilleur.
Or il me semble que dans vos analyses, ou du moins ce qui en transparaît dans vos écrits ici, l’invention, la modélisation d’un autre possible n’a pas beaucoup de place. Peut-être est-ce d’ailleurs de votre part un parti pris stratégique. A vous lire, tout se passe en tous cas comme si nous étions tous embarqués dans une séquence fatale, nos seules marges de manoeuvre consistant alors à mesurer, qualifier le plus adéquatement possible la configuration d’un système dont l’évolution serait déterminé par les seules caractéristiques et les éléments de phase de l’oligarchie financière. Comme si la configuration elle-même, sous le poids de ses propres contradictions, des luttes aussi, ne pouvait muter, voire s’effondrer, avec ou sans « morphing ».
Vous mettez sans cesse l’accent sur les natio-furtifs, mais alors quid des autres acteurs du capitalisme ? Oui, pour moi, le capitalisme ce n’est pas une vue de l’esprit, allez dans la forêt amazonienne, et dites-moi si vous y rencontrez des capitalistes avec leurs titres de propriété ? Le capitalisme est bien une réalité, la notre. Les titres de propriété sont — aujourd’hui — une donnée incontournable, vous le soulignez justement, mais je ne vois pas en quoi la détention de titres de propriété serait nécessairement accompagnée d’un système économique dont le seul but est de faire des profits.
Un débat a déjà eu lieu sur ce blog, la propriété peut se définir de bien différentes manières. Les unes exclusives, les autres inclusives, vous le dites d’ailleurs lorsque vous évoquez les coopératives, les organisations mutualistes Bref, un système où le capital aurait sa place mais cette fois sans le principe intrinsèque d’augmentation, de concentration, qui vient organiser, orienter la nature des projets de société — ce qui vaut le isme au capital –, ceci ne me semble pas une idée absurde. Le capitalisme c’est le capital au service du capital. N’y a-t-il pas moyen d’y échapper ? Est-ce si impensable ? La sortie du capitalisme ne se fera pas en un jour, et je n’ai jamais prétendu cela, mais au moins pouvons-vous l’envisager ! Faire en sorte que le capitalisme soit tellement dénaturé qu’il ne ressemblerait plus que fort peu à sa mouture actuelle.
Bref, aussi digne d’attention, intéressante soit votre analyse, et d’ailleurs elle ne me laisse pas indifférent car elle pointe certains aspects que j’avais sans doute minimisés pour la bonne identification des acteurs de la crise actuelle, elle me semble sous-estimer néanmoins des pièces cruciales, qui touchent à l’anthropologie, à la sociologie, à l’écologie, à l’invention, autant de domaines qui rapetissent ou plutôt déplacent le cadre d’analyse — car celui, je n’ose l’imaginer furtif à moins que votre démarche ne soit purement guerrière ou réactive — que vous vous êtes fixé. Si le monde est effectivement constitué d’hétérogénéités pourquoi serait-ce forcément celle, aujourd’hui hégémonique, de la réalité natio-furtive, qui devrait nécessairement être l’hétérogénéité dotée du meilleur potentiel ?
Il me semble que tous ces milliards ne vont davantage « decendre » dans l’économie réelle pour le moment! Par contre, ils le feront peut-être un jour quand suffisamment de fortunes seront « rincées »!
Nous assisterons alors à une hyperinflation spectaculaire!
Ce que j’en pense!
Emettre tout de suite une monnaie « antigel », c’est-à-dire « fondante » tout en laissant en place toutes ces sommes ridiculement astronomiques!
Car elle reflueront alors très vite aux banques centrales qui les re »gèlera » pour de bon!
Just do it!
yes we can!
La monnaie fondante est d’une simplicité à mettre en oeuvre, il sufit de changer de logiciel dans les têtes des économistes!
@ Pierre-Yves D. [ 19:53 ]
Nous n’avons surement pas le même rapport au Temps,
ma dimension 5, polymorphe
J’ai toujours vécu sans montre.
Je n’ai pas de téléphone portable,
tout hiTek que je puisse être par ailleurs [ Projet Eureka Apex, OSI 200 mio FF]
Quel est votre rapport au Temps ?
Qu’est-ce qui dans mes écrits vous rend possible cette question
Quote : « Pourquoi serait-ce forcément celle, aujourd’hui hégémonique, de la réalité natio-furtive, qui devrait nécessairement être l’hétérogénéité dotée du meilleur potentiel ? »
Endquote
Vraiment je ne comprends pas. Merci à l’avance pour votre explication.
@ Auguste
oui c’est aussi une question de rapport au temps.
nous parlons tous deux du temps, même si vous ne me comprenez pas.
Je ne vous comprends peut-être pas non plus, d’où mes questions.
Vous évoquez le polymorphisme, à vrai,dire j’avais pensé à cette notion pour essayer de décrire ce que je comprenais de votre approche, écrivant finalement configurations, ce qui me semble apparenté comme notion.
Si le polymorphisme s’applique au temps, ou plutôt à la durée, dans le sens d’un temps vécu intrinsèquement individuel et collectif alors cela implique que dans ce que l’on nomme le monde humain, comme espace possible de l’agir, il y a des « logiques » concurrentes, ou différentiées, hétérogènes, qui sont à l’oeuvre. Ce qui apparaîtra pour certains être une configuration possible étant données les propriétés que l’on aura attribuées à telle configuration, à un moment de l’histoire du monde, avec à la clé l’identification d’une évolution potentielle de celle-ci, sur laquelle on basera son agir propre, pour d’autres, cette configuration, ou cette forme évolutive si vous voulez, sera vue comme négligeable, car ceux-ci sélectionneront d’autres propriétés du réel, pour la configuration présentant le meilleur potentiel en vue d’une évolution possible. Tout processus, s’il a des phases, a bien une finalité même si celle-ci est occultée pour ceux qui pensent que leur approche est la seule possible. Celui qui ne voit qu’une approche possible s’adapte aux situations, à ce qu’il croit être la situation avec toutes ses propriétés. Les propriétés appartiennent bien au réel, au monde physique, en partie — dans le domaine économique d’autant plus –, mais ces propriétés sont elles mêmes un construit, historique, social. Ainsi s’agissant des acteurs de la crise que nous identifions aujourd’hui. Ils paraissent bien réels, nous leur attribuons des qualités spécifiques, des marges de manoeuvre, des pouvoirs. Mais toutes ces qualités, ces pouvoirs, sont-ils aussi solides que nous les imaginons ?
Ne sont-elles pas déterminées en partie par l’ensemble, les ensembles, systèmes de toutes natures, dans lesquelles elles sont insérées et que nous négligeons peut-être ? Alors, en pure perte, nous croyons défier de grandes forces, qui ne seraient que des géants aux pieds d’argile ?
C’est en ce sens que je dis que vous prenez le scénario de la puissance furtive pour l’hétérogène qui seul pour vous semble compter dans vote analyse du monde d’aujourd’hui. Alors que d’autres temporalités sont possibles. Pourquoi après tout ne pas prendre son parti du déclin inexorable de la puissance financière et s’appuyer alors sur d’autres configurations possibles, d’autres potentiels de situation exploitables que présupposent d’autres cartographies du réel ? J’ajouterais, que l’on peut aussi jouer sur plusieurs potentiels, ce qui n’exclue alors nullement de s’intéresser aux patriofurtifs et leurs réseaux.
Pour être exact, de temps à autre vous considérez d’autres scénarios possibles, basés sur d’autres prémisses que celle du monde patrio-furtif, mais, dans l’ensemble c’est cette dernière vision qui prédomine. C’est cela qui m’interroge.
@Auguste
(à modérer absolument)
J’en passe parce que j’ai oublié, je n’ai pas la mémoire des noms, mais certains avaient la solution. Peut être Prévert, mais je ne suis plus très sûr … A moins que ce ne soit Desproges, car j’aime bien ce que vous dites.
Suis extrêmement flatté d’être cité par Clownblanc dans ce blog de haute volée. Me demande aussi, si des incursions dans les sphères du mode opératoire des arts plastiques ne seraient pas un éclairage complémentaire intéressant. Conseille la lecture de Dispositifs/Dislocation d’Olivier Quintyn chez Al Dante 2007.
Très cordialement
Cher Paul,
il serait temps que les responsables des banques centrales nous entendent;à vous lire, je suis persuadé que vous connaissez Silvio Gesell et ses
propositions, sinon, cela voudrait dire que vous auriez trouvé par d’autres voies les mêmes résultats, ce qui, évidemment, me semble
parfaitement possible et plausible, car ce qu’il disait est, malgré tout, tout simplement prélevé dans la réalité des faits, à la différence de la plupart des universitaires qui, eux, confondent toujours les bilans comptables, pur artifice, avec la réalité de la monnaie en mouvement. Ils ont un raisonnement statique du fait qu’ils sont fascinés par la notion « réserve de valeur » de la monnaie, une notion qui fait que la monnaie bloque et refuse d’être au service des transactions à l’exclusion de toute autre fonction.
Tant que la fonction « réserve de valeur » reste attachée au numéraire, il n’y pas moyen d’avancer!
D’autre part, les économistes confondent pour la plupart, et cette confusion découle sans aucun doute de la première compromission autour de
la notion « réserve de valeur », « monnaie » en tant que pur moyen d’échange et de transaction et « crédit ».
Cette confusion est tentante, je l’admets, car le transfert d’une créance est fréquemment accepté et acceptable comme « moyen de paiement » comme la « monnaie »!
Ceci dit, la distinction doit, à mon sens être maintenue, d’ailleurs, le législateur la fait, seule la « monnaie » (centrale, en billets ou en compte
de monnaie centrale bancaire) a le pouvoir libératoire immédiat et solde une affaire sans reste! Les transferts de créances nécessitent la vérification que le payeur est effectivement solvable, ce qui n’est pas toujours le cas. En tout cas, une affaire ne sera réglé qu’au moment où tous les transferts, parfois à échéances sur de nombreuses années, sont terminés. Parler de « monnaie » dans ce cas génère de la confusion et ne permet pas de comprendre réellement le fonctionnement de la monnaie.
Notamment le fait que dans ces opérations, il ne saurait y avoir de création monétaire, même pas un centime!, car le prêteur consomme ou achète en moins exactement ce que l’emprunteur consomme ou achète en plus!
Somme: nulle!
Je suis toujours consterné que de telles évidences ne pénètrent pas la faculté!
Si les universitaires admettaient cela, veiller à une circulation monétaire efficace deviendrait enfin la seule vraie obsession politique nécessaire pour en finir avec cette crise et toutes les crises financières à venir.
En fait, comme « moyen de piement » autre que monétaire, un transfert de créance peut être plutôt rapproche d’un « troc »! En échange de la voiture le marchand reçoit une créance qu’il pourra ensuite « vendre » à sa banque qui détiendra alors la créance sur l’acheteur de la voiture.
> Bien amicalement, jf
From: Bruno Lemaire
Je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi Johannes en veut tant aux « économistes universitaires » (pourquoi pas, après tout aux économistes tout court ;-). Pour ma part, je m’en prendrai plutôt aux ‘financiers de marché’, ceux qui ont inventé des produits dérivés de produits dérivés de produits dérivés (Merci Black and Scholes 😉 ) afin de rendre , soi-disant, les marchés plus liquides et plus ‘efficients’. On a vu le résultat.
Par ailleurs, puisque seule la monnaie fiduciaire, soit existe, soit est utile, pourquoi ne pas se rallier à la thèse de ceux qui voudraient que les banques ne fassent que de l’intermédiation et aient donc dans leurs coffres l’équivalent ‘fiduciaire’ de ce qu’elles prêtent. S’il n’y a pas de création de monnaie scripturale, où est le problème.? Et s’il y en a un, parfait aussi. Cette proposition pragamatique – appuyée sur un raisonnement ‘par l’absurde’, avait déjà été proposée à Paul, qui m’a dit y réfléchir, et à Johannes, qui m’a dit que c’était trop ‘radical’ (je n’ai pas bien compris pourquoi: pour les tenants de l’aveuglement des universitaires, cela ne devrait pas poser problème).
Bravo à Paul pour le succès de son blog. S’il soutenait cette proposition ce serait encore mieux, bien sûr.
Bon week end à tous, B.L.
Cher Bruno
Je vise évidemment tous ceux qui sont formés à l’université et souvent récrutés à prix d’or par les banques pour y faire n’importe quoi!
Il reste ce que je dis souvent! Les produits dérivés très risqués de ces trente dernières années , dans leur sophistication, étaient devenus nécessaires, car nous aurions eu la crise systémique et les blocages déjà en 1990 ou avant, sans cela! il il fallait, coûte que coût recycler les avoir monétaires via des placements, sans quoi, ces sommes auraient manquées pour les investissements réels bien nécessaires. Les banques, certes, débridées et un peu folles, étaient dans leur « rôle de recyclage » et de bouclage des circuits monétaires via le crédit, où le débiteur est chargé de « consommer » pour le compte du prêteur!
La crise n’aurait, évidemment, pas atteint l’ampleur des chiffres astronomiques et délirants de maintenant, mais la dérégulation a permis de « jouer après le match pendant trente ans!
Il me semble que les réserves accumulées de la minorité des milliardaires étaient telles que ceux-ci ont pu, dans un jeu de casino, pendant toutes ces années spéculer sur un mode débridé (grâce aux « techniques » bancaires risqués!) sans vraiment être conscients des risques qu’ils prenaient, ou alors, dans une fuite en avant, ils espéraient pouvoir se retirer des bulles spéculatives successives au bon moment, ou alors, ils s’en fichaient un peu, car, quand on a tellement, on s’amuse!
Bien évidemment, beaucoup de petits épargnants ont été entraînés dans ces jeux trop chers pour eux, et beaucoup ont beaucoup perdu!
Il reste qu’il n’y a jamais eu création monétaire pendant ces années-là, sauf les injections centrales, et ce sont les créances (les fortunes) qui se sont accrues selon une courbe exponentielle! par le jeux des intérêts et des intérêts composés, et ,en face, la dette a fait autant!
Et c’est l’insolvabilité des débiteurs qui a occasionné la crise systémique!
Aussi, je ne crois pas une minute que les plans de relance actuels vont dégeler le système! Seule la monnaie « antigel » (fondante) pourrait le faire.
Quant à l’idée d’une « couverture totale » du crédit par de la monnaie fiduciaire, cela impliquerait des stocks de billets gigantesques dans toutes les banques! vous voyez le risque!
Et cela méconnaît, à mon sens le vrai rôle de la monnaie: celui d’être « présent » le temps de la transaction pour se déplacer ensuite vers la transaction suivante, comme je dis, c’est un mouvement circulaire, alors que les biens, services et capitaux ayant changé de main sont engagés dans un mouvement linéaire de la production vers la consommation et la destructiaon finale.
L’échange économique se décrit dès lors comme un événement tangentiel situé où la ligne droit touche la ligne circuleire pour s’en éloigner ensuite à nouveau!
Les choses se passent bien comme je dis: le crédit n’est pas monnaie, et l’emprunteur ne fait qu’acheter à la place du prêteur sans que cela n’augmente la masse monétaire en rien!
La limite du système, dit Helmut Creutz quelque part, c’est bien « ce que le peuple peut endurer! »
Bien à Vous, Johannes Finckh
Chers Clown blanc et Auguste (« François Jéru » ça vous concerne aussi)
Saviez-vous que vous faisiez régulièrement l’objet de recherches sur internet ? J’imagine que vous tentez de sonder votre notoriété tout comme elle l’a été, il n’y a pas si longtemps, avant que l’on ne vous propose une intervention sous forme de billet. Vous ayant cité sur mon blog – après l’intervention d’un poète manifestement aussi « déjanté » que vous – ces recherches conduisent inévitablement chez moi. Aussi, à toutes fins utiles…
Cordialement, 2Casa
@ LeClownBlanc
Un grand merci pour vos appréciations remarquablement bienveillantes.
Le principe de l’utilisation du tape (plus modestement ruban adhésif protecteur) est de laisser visibles des bandes peintes des exécutions précédentes. Lorsque le travail est terminé, coexistent, dans une manière de palimpseste latéral, les différents états de construction de l’image.
Pour Félon le double il s’agit de le « farcir », par lamelles, de ses propres représentations clandestines.
Sait-on par qui nous sommes habités ?
Laissons la parole à un capitaliste intelligent, son compte en banque faisant foi.
« Unless derivatives contracts are collateralized or guaranteed, their ultimate value also depends on the
creditworthiness of the counter-parties to them. But before a contract is settled, the counter-parties record
profits and losses – often huge in amount – in their current earnings statements without so much as a
penny changing hands. Reported earnings on derivatives are often wildly overstated. That’s because
today’s earnings are in a significant way based on estimates whose inaccuracy may not be exposed for
many years.
The errors usually reflect the human tendency to take an optimistic view of one’s commitments. But the
parties to derivatives also have enormous incentives to cheat in accounting for them. Those who trade
derivatives are usually paid, in whole or part, on “earnings” calculated by mark-to-market accounting. But
often there is no real market, and “mark-to-model” is utilized. This substitution can bring on large-scale
mischief. As a general rule, contracts involving multiple reference items and distant settlement dates
increase the opportunities for counter-parties to use fanciful assumptions. The two parties to the contract
might well use differing models allowing both to show substantial profits for many years. In extreme
cases, mark-to-model degenerates into what I would call mark-to-myth. »
(Warren Buffet, rapport annuel 2002 de Berkshire Hathaway)
@Ton vieux copain Michel: « son compte en banque faisant foi »
Je crains que le compte en banque ne fasse foi pour rien concernant l’intelligence. 🙂
Buffet a le sens de la formule, c’est déjà un signe plus fiable d’intelligence.