L’actualité de la crise : Au pays des miracles comptables, par François Leclerc

Billet invité. François et moi procédons ici en deux temps : ici, son analyse des réactions aux nouvelles directives FASB (Financial Accounting Standards Board), je suis de mon côté en train de lire leur texte complet, ainsi que les divers attendus, et je vous en parlerai dès que je serai parvenu au bout. Vous ne serez pas déçu : je vous promets une expédition à la fois spéléologique et épistémologique où nous apprendrons entre autres à distinguer un « prix raisonnable » d’un « prix réaliste ». Vous avez aimé la « confiance des marchés » ? Vous adorerez les « transactions en détresse » sur des « marchés inactifs » !

AU PAYS DES MIRACLES COMPTABLES

Le 2 avril ne sera peut-être pas reconnu, plus tard dans les livres d’histoire, comme la date d’un sommet international décisif des chefs d’Etat, mais comme celle de l’adoption de la réglementation FAS 157-e par le Congrès américain. Résultat d’un travail de lobbying intense et de longue haleine, tardif mais salutaire aux yeux de certains, aux lourdes conséquences aux yeux d’autres. L’œuvre de l’action déterminée de la US Chamber of Commerce et l’American Bankers Association, ces deux fleurons de l’Amérique.

Arthur Levitt, ancien président de la SEC, vient de déclarer à ce propos: « ce qui me perturbe le plus à propos de l’initiative de la FASB (l’organisme qui fixe les règles en matière de comptabilité, à l’origine de la nouvelle réglementation) est qu’elle semble résulter de menaces indignes de membres du Congrès, qui sont redevables à des représentants d’entreprises ». D’après l’agence Bloomberg, Robert Herz, responsable de la FASB, a récemment déclaré à un groupe d’avocats « j’ai reçu des appels téléphoniques et eu des visites de certaines de ces institutions qui sont dorénavant dans les mains du gouvernement, à peu près deux semaines avant qu’elles ne soient récupérées, essayant de modifier leurs comptes ».

Fort de cette nouvelle réglementation, les banques vont désormais pouvoir « retravailler leur bilan » et s’installer légalement dans une situation jusqu’alors inconfortable, dissimulant la vérité de leurs comptes. Paul Volcker, ex président de la Fed, considérait dernièrement, du haut de son autorité et afin de favoriser l’adoption de cette nouvelle réglementation, que « les principes et standards de valorisation devraient être réévalués, en vue d’adopter des directives plus réalistes afin de traiter des instruments peu liquides sur des marchés affaiblis ». Conséquence désormais acquise, les résultats des banques vont être « dopés », leur évitant de procéder à des dépréciations et des recapitalisations. Robert Willens, un ancien directeur de Lehman Brothers Holdings Inc. considère que l’application de cette nouvelle norme va en effet améliorer de 20% en moyenne les résultats des banques.

Est-ce dire que cela va entraîner le retour à la « transparence » rétablissant la « confiance » ? Cela risque, tout au contraire, d’accroître la suspicion sur les comptes des banques, déjà très grande, avec pour conséquence la poursuite du blocage du marché interbancaire du crédit, ainsi qu’en général celui du crédit. Tim Blackshall, stratégiste en chef chez Credit Derivatives Research remarque : « nous savons bien que le ‘matériel’ est toujours dans les comptes ».

A propos des incidences de cette nouvelle situation vis à vis du plan Geithner de sauvetage des banques, les avis divergent également. Les uns considèrent que la valorisation supérieure des actifs toxiques qui va en résulter va y faire obstacle, car les banques n’auront plus de raison de les vendre. Christopher Hoeffel, président de la Commercial Mortgage Securities Association remarque que certains banquiers disent déjà : « je ne veux pas vendre cet actif, parce que le prêt est peut-être encore bon. Lorsqu’il viendra à maturité, je récupérerais peut-être mon argent » ; ce raisonnement ne peut que sortir renforcé par les nouvelles dispositions. Robert Willens considère pour sa part que la nouvelle règle de la FASB empêchera les gens de faire ce que le Trésor attend d’eux, c’est-à-dire vendre leurs actifs. D’autres estiment que cela pourrait permettre au contraire aux banques d’en obtenir un meilleur prix, tandis qu’elles pourraient de l’autre main devenir acheteuses, sous couvert de structures sous leur contrôle, bénéficiant alors d’une garantie financière de la FDIC les couvrant très largement.

Le monde financier s’installe dans le déni et maquille ses comptes. Ne sachant pas quoi faire de ces actifs, le plan Geithner allant mettre du temps (six mois) à entrer en vigueur et à produire des effets, ses résultats étant incertains, l’adoption de la norme FAS157-e va avoir un résultat immédiatement tangible : desserrer l’étau sur les plus estimables établissements de la place financière de New York. Leur permettant de faire face à une nouvelle crise du crédit, celle des cartes de crédit dont le taux de défaut grimpe très vite, avec de fâcheuses conséquences pour les produits financiers qui ont ces prêts comme collatéral. Il était, de ce point de vue, urgent de faire vite.

Tom Sowanik, responsable des investissements chez Clearbrook Financial, en a déjà tiré toutes les conséquences pour sa clientèle : « je crois que les investisseurs devraient commencer à estimer les actions des institutions financières et des banques ».

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91 réponses à “L’actualité de la crise : Au pays des miracles comptables, par François Leclerc”

  1. Avatar de Noviant

    J’entendais à la CBC au Canada dans le journal du soir que les marchés avaient salués le succès du G20 par une hausse exceptionnelle. Marché particulièrement poussé vers le haut pat les valeurs bancaires. Comment a-t-il pu leur échapper que la hausse saluait en fait cette nouvelle ahurissante sur le changement de règles comptable des banques États-Uniennes annoncé par la FASB. L’équipe de journaliste de la CBC est-elle naïve à se point ? Ou simplement trompée par l’effet d’optique du au grand bruit du G20 ?

  2. Avatar de lacrise
    lacrise

    L’alternative au G 20 ? Le J’ai faim ! Non mais sinon si on ne change pas de monnaie pour les échanges internationaux et qu’on ne fait que publier une liste de paradis fiscaux déjà connus, ça change quoi tout ce bazar ? Il y a encore beaucoup de petites bulles dans le verre de Coca. Allez on va tous investir dans le panneau solaire…

  3. Avatar de fincaparaiso
    fincaparaiso

    à françois leclerc:
    vous écrivez que »le monde financier s’installe dans le déni et maquillle les comptes » mais est ce que cela importe vraiment si la population active peut esperer par ce biais de retrouver du travail et aux épargants( et aux retraités) de retrouver leurs économies?

  4. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Noviant

    Les marchés ont salué une mesure qui rend les bilans bancaires présentables, et gomme comptablement la suspicion de faillite de ces institutions. Une telle réaction conforte le caractère virtuel des Bourses (et justifie le raisonnement de ceux qui les trouvent désormais inutiles et dangereuses) : les « marchés » applaudissent une nouvelle disposition comptable qui donne aux titres toxiques, par convention, une valeur que ces mêmes marchés leur refusent spontanément (et rationnellement). C’est-à-dire que l’analyse fondamentale n’a pas d’importance : peu importe que ce papier ne vaille rien, aujourd’hui et demain, pourvu que les opérateurs soient supposés leur accorder (au moins momentanément) de la valeur.
    Une nouvelle bulle d’enthousiasme devrait ainsi se créer, conforme au modèle des vagues d’Elliott. Avant que les Bourses ne reprennent le chemin fortement baissier que justifie la dépression à l’oeuvre. Finalement, la fonction principale des Bourses, c’est de coter (cher) le déni de réalité. Intéressant…

  5. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ fincaparaiso

    « Rétablir la confiance » : tel est bien l’objectif poursuivi. C’est cette confiance qui permet à la machine économique, « en temps normal », de fonctionner sur le principe de la cavalerie ou, si vous préférez, sur celui de la martingale de Ponzi. L’ennui, au cas d’espèce, c’est que la dette accumulée et irrécouvrable est trop importante pour maintenir l’illusion (la confiance, si vous préférez). Tout le monde, aujourd’hui, veut échapper à l’étape douloureuse mais nécessaire de la liquidation de la dette. Cette prétention est aussi vaine que celle de revendiquer l’immortalité…

  6. Avatar de brehat
    brehat

    bonjour,

    Dans un autre temps, les banques vont devoir aussi un jour très prochain, integrer dans leur bilans, ce qui actuellement est hors bilan. Pour donner un ordre de grandeur dans le hors bilan il semble que les banques ont été très imprudentes : prêt de 35 $ pour 1 $. Superbe effet de levier, non ? Alors il vont pas être très beaux les bilans parceque les fonds propres eux ils sont ce qu’ils sont est pas à la hauteur dans un tel cas de figure.

    Bonne journée

  7. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    / Contre Info • Info
    Nicolas Hulot : « Notre système nous met dans l’obligation d’une croissance économique, financière et matérielle qui n’est pas tenable dans un monde physiquement clos et limité » (Entretien Terra Eco)
    jeudi 2 avril

    ….

    Nous sommes passés en quelques mois d’une crise écologique à une crise économique et sociale. Comme si ces deux extrêmes étaient nos seules alternatives…

    N.H. : Nos actions dépassent nos intentions. Notre système nous met dans l’obligation d’une croissance économique, financière et matérielle qui n’est pas tenable dans un monde physiquement clos et limité. On ne peut pas passer son temps à s’endetter pour rembourser la dette, au détriment des enjeux écologiques et sociaux. Il faut revoir le fonctionnement du système financier.

    C’est-à-dire ?

    N.H. : Le crédit doit devenir une forme de service public. Je ne suis pas contre le crédit mais je suis contre le fait que le dépôt d’argent profite toujours aux mêmes et jamais au plus grand nombre. Nous sommes ici dans une crise de la démocratie : le pouvoir est entre les mains d’intérêts financiers privés. Il ne s’agit pas de faire le procès du passé mais de changer les choses. Le crédit pourrait tout à fait relever des Etats et non plus d’entreprises privées./

    Et OUI ! Même N Hulot commence à « penser l’impensable » : Tout changer ou rien changer .

  8. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @ François Leclerc et Paul Jorion

    Merci une fois de plus pour votre pertinence et votre impertinence
    Oui le 2 avril du G20 et ses effets d’annonce seront probablement relégués par le 2 avril du FASB

    Sur le mark-to-market, assoupli aux seuls USA à partir du 1er avri, je ne parviens notamment pas à prendre la mesure du caractère unilatéral de l’opération compte tenu de la multitude d’entreprises transnationales!

    Je glisse une nouvelle fois ce petit casus de non initié – vous n’êtes évidemment tenu à aucune obligation (!), ni de moyen ni de résultats -) :

    en 2005, XYZ, société US, acquiert à crédit (banque ABC) un actif (a) pour une valeur de 50
    on admettra que ce prix était “raisonnable” (comme le bon père de famille)

    sur base de l’exubérance du marché (cf. greenspan) , XYZ a pu évaluer (a) en 2007 à 100
    l’exubérance ayant quelque peu trébuché en 2008, cet actif est ‘discrédité et ne vaut plus que 25 en 2009

    par ailleurs

    surfant sur le gain de valeur exubérante constaté en 2007, XYZ avait emprunté 50 à JKL pour investir dans un autre actif (b) à son prix lui aussi exubérant de 2007 qui ne vaut plus que 12,50 en 2009

    que se passe-t-il dans les bilans de XYZ, ABC et JKL le 31 mars 2009, et ensuite le 1er avril?

    en gros, qui perd, qui gagne?

    nb. ABC est une banque chinoise et JKL une banque européenne… -)

    cordialement

  9. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ fincaparaiso

    J’ai aussi considéré que « cela risque, tout au contraire, d’accroître la suspicion sur les comptes des banques, déjà très grande, avec pour conséquence la poursuite du blocage du marché interbancaire du crédit, ainsi qu’en général celui du crédit ». En d’autre terme d’alimenter la crise financière, qui alimente à son tour la crise économique.

  10. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Bréhat

    Ce jour-là est encore repoussé par le flou qui entoure la question des paradis fiscaux: c’est dans ceux-ci que les banques traitent leur « hors bilan ». Ils servent à camoufler aussi bien les gains que les pertes. Les bilans sont truqués.

  11. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Technique vieille comme le monde.

    Etant donné que les médecins ne parviennent pas à faire baisser la température, on change (fausse) le thermomètre.

  12. Avatar de Allegra
    Allegra

    Il y a sur Internet abondance de sites qui critiquent la politique économique actuelle (ici, contreinfo, … et des centaines d’autres (au moins. J’inclus les sites illuminati comme communistes)). Mais je ne suis jamais tombée sur un site qui justifie cette politique, au niveau ‘amateur éclairé’ de ce blog. Les textes officiels sont souvent trop abscons pour moi (merci à vous tous pour le décryptage), et les journaux ‘officiels’ trop flous. Il y a pourtant bien des gens qui réfléchissent avant de prendre ces décisions ? Sur quelles bases? Un lien…merci.
    PS: Ou alors ils sont tous méchants, à travailler dans le secret contre nous autres, produisant volontairement des textes illisibles ou manipulateurs. Cette théorie est rassurante :-), mais je crains que la réalité ne soit que personne ne contrôle plus rien 🙁 ;ce qui n’empêche pas nos politiques de prendre des décisions réfléchies et argumentées).

  13. Avatar de Franck
    Franck

    Comment peut-on réellement “ Rétablir la confiance ” avec autant de traficotage et de malice sur les bilans comptables, en vérité aucun réel changement n’est intervenu tant de tromperie et de mensonge, c’est sur c’est gens là n’ont aucune éthique nous menant tout droit à l’abime, d’ailleurs n’est ce pas là leur métier principal, davantage tromper les gens ?

  14. Avatar de A-J Holbecq

    @François Leclerc

    Vous écrivez  » Est-ce dire que cela va entraîner le retour à la « transparence » rétablissant la « confiance » ? Cela risque, tout au contraire, d’accroître la suspicion sur les comptes des banques, déjà très grande, avec pour conséquence la poursuite du blocage du marché interbancaire du crédit,  »

    Une question : le marché interbancaire (dont le but est, pour les banques commerciales et après compensation, de prêter directement à leurs congénères les surplus de monnaie centrale dont elles disposent, plutôt que de faire appel au refinancement Banque Centrale) semble pourtant libéré (Euribor 1 an à 1,79%) . Qu’est ce qui vous fait penser qu’il y a blocage actuel du marché interbancaire ?

  15. Avatar de Blob
    Blob

    @A-J Holbecq

    Si vous regardez sur une longue période, la moyenne du LIBOR est à 0.5%: on est revenu au niveau du début de la crise, mais pas à un niveau « normal ».

  16. Avatar de A.
    A.

    Pourquoi cela ne pourrait-il pas marcher ? Je n’arrive pas à comprendre pourquoi le marché interbancaire du crédit et en général, celui du crédit en serait davatange bloqué.
    Au contraire, si ce tour de passe-passe permet de juguler les conséquences du défaut sur les cartes de crédit, sans améliorer les choses, cette norme pourrait esquiver les effets d’une deuxième vague provoqué par la perte de valeure des actifs servant de collatéral aux cartes de crédit ?

    Je devine, d’après la dernière phrase de votre billet reprenant le conseil d’un responsable de Clearbook financial, que l’on pourrait assister à une sorte de chaos juridique qu’Attali avait esquissé dans l’un de ses billets paru dans slate.fr.

  17. Avatar de Blob
    Blob

    >A

    Sans doute pour la raison évoqué dans le lien de Philippe Deltombe. Cela risque de rajouter de l’opacité et donc d’empêcher les banques de connaître l’état probable des autres organismes de crédit avec lesquelles elles font affaire.

  18. Avatar de A.
    A.

    Merci Blob

    Les lignes de Francois Leclerc me faisaient penser à un article d’Attali :

    « Si ces menaces se matérialisent, aucun actif financier, aucune créance, aucun compte bancaire, n’aura plus de valeur ; seuls les actifs réels conserveront un prix ; on assistera au développement du troc. L’économie s’effondrera par pans entiers, avec d’immenses problèmes juridiques sur la propriété des actifs et sur la validité des réclamations des créanciers multiples. »

    http://www.slate.fr/story/le-pire-est-encore-%C3%A0-venir

  19. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @ Blob et à tous

    sur l’opacité, un sujet connexe dans un article du très sérieux Frankfurter Allgemeine Zeitung

    les analystes trop ‘pessimistes’ ont la vie dure à Wall Street
    Meredith Whitney (Citigroup) et Michael Mayo (Deutsche Bank) ont été invités à chercher du boulot aillleurs…

    Ici.

  20. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    De toute écvidence, il y a eu une campagne de lobbying intensive de la part de la Chambre de Commerce et de l’Association des banques pour faire modifier la règle comptable mark-to-market avant la fin du premier trimestre. Cette nouvelle disposition permettrait de gonfler les bénéfices des banques d’environ 20%. D’après un prof cité par Bloomberg, les dépréciations de Citigroup sur ses actifs adossés à des crédits hypothécaires Alt-A évaluées à 1,6 milliards USD l’année dernière, seraient effacées et les pertes de Citigroup seraient réduites de 50-70%. Il y a un passage de l’article de Bloomberg qui illustre bien les pressions qu’ont dû subir les fonctionnaires de la FASB de la part de certains membres de la Chambre des représentants, bénéficiaires de largesses de la part des banques.

    « At a March 12 hearing of a House Financial Services subcommittee, lawmakers showed impatience with FASB.
    “You do understand the message that we’re sending?” panel chairman Paul Kanjorski, a Pennsylvania Democrat, asked Herz.
    “Yes, I absolutely do, sir,” Herz replied.
    After hesitating, Herz said he would try to get a new fair- value rule finished within three weeks.
    “The financial institutions and their trade groups have been lobbying heavily,” Herz said in an interview after the hearing. “Investors don’t lobby heavily.”
    The political action committees of banks including Citigroup, Bank of America, Bank of New York Mellon, Wells Fargo and banking trade groups contributed money to Kanjorski’s re- election campaign last year, according to the Federal Election Commission. Citigroup gave $6,500, Bank of America $7,000, Bank of New York $8,000 and Wells Fargo $13,000.  »

    http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601091&sid=awSxPMGzDW38

  21. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ A-J holbeque

    Ce n’est pas moi qui le dit, je ne fais que répêter. Il y a une raison qui peut expliquer ce paradoxe apparent: les taux s’améliorent parce que la demande est faible. Ne pas confondre la maladie avec le symptôme.

    Noviant a fait éta, dans son post, de son étonnement devant l’interprétation donnée par les journalistes de CBC à la hausse des valeurs financières, y trouvant comme origine le G20 et non pas l’adoption de nouvelles normes comptables.

    Même problème d’interprétation !

  22. Avatar de vladimir
    vladimir

    bonjour,

    Le show mondial de Londres est peut etre surestimé :

    le sondage A2 (jeudi 2 avril) 20h : 92 % ne font pas confiance au G20 pour resoudre la crise, sondage par internet avec pres de 40 000 reponses….

  23. Avatar de A-J Holbecq

    Cercle Finance le 03/04/2009 à 09:58

    Marché : repli des taux interbancaires après la BCE.

    (CercleFinance.com) – Dans le sillage du rebond des marchés financiers et de la baisse des taux de la BCE, les marchés interbancaires poursuivent leur mouvement de détente.

    Ainsi, sur le marché interbancaire, l’Euribor 3 mois, le taux auquel les banques acceptent de se prêter de l’argent entre elles, termine en baisse à 1,483%. Le Libor 3 mois recule à 1,165%.

    L’Itraxx Crossover 5 ans se replie de son côté à 928,6 points de base.

    Jeudi, la Banque Centrale Européenne a finalement abaissé de 25 points de base son taux directeur, pour le porter à 1,25 %.

    Il me semblerait plutôt que les taux devraient monter, si peu de banques acceptient de se refinancer …

  24. Avatar de Jimmy
    Jimmy

    Bon alors pour résumer, ce G20 a permis d’informer le public des changements qui vont être opérés prochainnement pour en découdre avec la crise. Les actions mises en place sont les suivantes, par ordre d’impotance :

    * Modification des règles comptables, concernant la valorisation des actifs. Le market-to-market sera donc mis entre parenthèses durant la crise.
    * Reconfiguration des paradis fiscaux : avec la publication de la liste où figurent PARTIELLEMENT ces derniers. En fait ce sont les pays les plus faibles qui vont trinquer dans l’histoire, qui ne servent pas assez les interêts des plus forts en tous cas (comme le luxembourg ou la suisse qui aspirent les capitaux de leurs grands pays voisins sans aucune contre-partie, ou les petits territoires qui sont un peu trop indépendants au goût des U.S)
    * Stimulation forçée des pays en voie de dévelloppement (forçée et avec interêts avec un peu de chance), pour qu’ils se mettent à racheter les produits occidentaux.

    Le G20 ont donc annonçé que ce plan coordonné représente 5000 Milliards de $, mais en lisant entre les lignes on s’aperçoit que 3700 Milliards de ces 5000 correspondent aux plans de relances de tous les pays. Seule la différence soit 1300 Milliards correspond à l’effort supplémentaire, qui seront confiés au FMI pour assurer la 3° mesure (énnonçé précédemment).

    Je tiens à revienir sur la première mesure prise, qui est pour moi celle, qui a le plus de capacité à relancer l’économie. Il apparait qu’elle est en fait tout simplement l’extention internationnale du Plan Geithner. En ce qui concerne les conséquences de cette mesure, on peut observer 2 opinions majeures qui se dégagent.

    Leur point commun est que ces mesures vont rendre complètement opaques le bilan et la santé financière de ces établissements. Les banques verront donc leur bilan du T1 2009 embelli (ayant pu cacher la vérité jusqu’au bout) et ne voudront plus revendre leurs actifs. La divergence entre ces 2 opinions réside dans les conséquences :

    * Certains pensent que la confiance des investisseurs de reviendra certainement pas avec ces mesures. lien bien expliqué : http://blogduglobe.wordpress.com/

    * D’autres que cette opacité ramènera la stabilité, en empéchant les manipulateurs de se servir du market to market pour acquérir des actifs sous-côtés : citation

    « Ma réponse est non et – en ce sens – le mark to market est une vraie plaie. Cela donne aux opérateurs de marché un pouvoir trop fort de détruire la valorisation d’une entreprise très vite, et de faire preuve d’une certaine « myopie ». Ils voient l’instant présent (baisse des cash flows, baisse de la rentabilité, impossibilité de valoriser certains actifs) et massacrent en conséquence. Débile.

    Mon point de vue de financier est simple : ce n’est pas parce qu’un actif n’a pas de valeur qu’il ne vaut rien. C’est paradoxal mais c’est comme ça. Si la finance marche en mark to market alors nous devons nous habituer a une volatilité de plus en plus forte. Ce n’est pas ma vision d’une finance long terme. Contrairement à ce que tu dis, ce n’est pas moins de transparence, c’est juste plus de stabilité. Bien sûr il faut des règles strictes pour encadrer, mais personne ne peut se réjouir de cette volatilité des marchés financiers.

    Si dans 1 an ou 2 le CAC est à 5 000, quelle belle preuve de n’importe quoi ! Non ? « 

  25. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Je ne suis pas sûr de bien comprendre (hum ! visiblement je suis en bonne compagnie !) mais je tente un résumé de la situation :

    1/ L’UE a décidé en octobre 2008 que les bilans ne tiendraient plus compte de la règle mark-to-market avec effet rétroactif au 1/9/08
    2/ Il n’y a pas eu de panique particulière semble-t-il… les banques européennes ont même réussi à avoir des bilans 2008 positifs, ce qui pour l’instant nous protège d’une partie de la crise, semble-t-il.
    3/ Les USA décident le 2 avril 2009 de faire la même chose avec effet rétroactif au 1/1/09… on peut en attendre une amélioration des bilans et un coup de frein sur la dégringolade par effet domino qui est en cours.

    Remarques complémentaires
    1/ Les bilans ne sont pas plus véridiques avant qu’après : ils ont toujours été « habillés » par des spécialistes grassement payés. Il faudrait être vraiment naïf pour croire le contraire. La tricherie doit pouvoir seulement être la même pour tout le monde !
    2/ Les profits « déclarés » (pour les entreprises du CAC40 particulièrement) ne sont depuis longtemps que les profits qui n’ont pu être dissimulés, étant entendu qu’il y a une limite à la dissimulation puisqu’on ne prête qu’aux riches et surtout que des actionnaires veulent des dividendes !
    3/ La règle du mark-to-market est une absurdité dénoncée dès l’origine pour ses effets pervers : illusion d’un marché des entreprises comme marchandises, accrochage de la valeur des entreprises à leur seule valeur spéculative, non prise en compte des actifs immatériels.
    4/ L’Euribor descend imperturbablement depuis des mois, montrant que la demande de crédit est au point mort (crise en L)

    Conclusion
    Je suis ravi que cette règle ait sauté.
    Je ne sais pas par quoi elle va être remplacée, mais je ne me fait aucune illusion : cela ne permettra pas de réduire la part des actionnaires dans la valeur ajoutée et les actifs immatériels (créativité, qualité d’organisation, compétences des salariés, logiciels innovants, etc.) ne seront toujours pas pris en compte.

  26. Avatar de Jimmy
    Jimmy

    Dans tous les cas, cela ne règle en rien le problème de l’INSOLVABILITE qui est REELLE et non MODIFIABLE. Cependant il se pourrait que notre système reparte pour un temps.

    Il faut garder à l’esprit qu’en cas de faillite du sytème, le seul remettre sera de faire disparaître les dettes en innondant le monde de liquidités ou en les annulant tou simplement. Ceux qui ont le plus à perdre dans la faillite ce sont les créanciers, nos créanciers mais ils ont besoin de nous pour assurer leur confort, et leur luxe…
    Il éxiste donc probablement un concenssus, visant à prolonger au maximum ce système, le temps de créer de l’argent pour acheter le maximum d’entreprises réelles.

  27. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ A-J Holbecq

    Les banques se refinancent, mais directement auprès de la BCE, voir ses allocations hebdomadaire, devenues illimitées. Paradoxe supplémentaire de la situation, elles placent auprès de la BCE leurs surplus, bien que le taux accordé soit moindre que celui des allocations, volontairement, pour inciter les banques à voler de leurs propres ailes, ce qu’elles ne font pas.

  28. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ Pierre-Yves D pauljorion.com/blog/?p=2632#comment-22279
    @ Noviant pauljorion.com/blog/?p=2632#comment-22284
    @ Cécile pauljorion.com/blog/?p=2632#comment-22288

    C’est l’un des meilleurs experts américains de « Financial Accounting »,
    professeur à la Wharton Business School, devenu directeur SEC (Securities & Exchange Commission)
    qui enseigna, pendant 9 mois, à 50 nouveaux « corporate bankers » (50% étrangers, 50% français)
    les ruses et subtilités de la Bible « Accounting Principles Board » (APB) du FASB (Financial Acc Standards Board).
    bouquin très épais et vraiment remarquable par bien des asepcts [® Publishers CCH, inc Commerce Clearing House]
    Maigs, Hawkins, Zeff & Keller, etc. : Book Value, Business combinations, Intercorporate investments, Consolidated Financial Statements, Disclosure by diversified companies, Secondary Cash Resources, Long Term Investments in Corporate Securities, Overseas

    Opeartions (Foreign Operations, Foreign Exchange, Foreign Currency Translation), Price Level Accounting, Fair Value Accounting, Cash Flow Statements, Statement of Changes in Financial Position, etc..
    A Wall Street : Conférences quotidiennes des dirigeants de la Banque (tous pays, toutes Branches, tous métiers financiers). Business cases.
    Examens écrits au sein de la Banque par les professeurs de business schools (Stanford, Columbia, Harvard,…) venant chaque jour pendant 9 mois.

    Vous me voyez avancer des faits, arguments et diagnostics qui sont des critiques
    sur (1) la chienlit financière
    sur (2) le vichyisme_PsUmp
    sur (3) les partis de gauche ou de droite, tous extrêmes hétérogènes compris

    Au sens que le mot « Net Worth » (capitalisme ?) peut être donné par les « Accounting Principles du FASB » je suis nullement anti-capitaliste,
    c’est-à-dire au sens de la Nécessité de Titres pour arriver à s’y retrouver
    que ce soit des « cie », coopératives, GIE, GIEE, joint-ventures, mutuelles, SA, sarl, SEM, etc.
    (a) « titres de devoirs et droits », (b) « titres donnant droit ou non à voter des résolutions », (c) « titres de propriété de classe A, B, C, etc. ».

    Auriez-vous une idée du nombre de montages juridico-financiers
    qu’il m’a fallu examiner, évaluer, commenter, concevoir moi-même, amender, etc. ?

    Dans le chaos actuel, l’enjeu n’est même plus « la dose de traitement social à apporter aux méfaits du capitalisme [ des patriofurtifs ].
    Pierre-Yves D dit: « J’ai donc bêtement toujours voté pour le moins pire ».
    La télé est innomable. Les économistes de radio répètent ce qu’on leur dit de diffuser ou ce qu’ils entendent parmi les patriofurtifs. 1981-83 ! … mieux vaut ne pas en parler !
    Vous dites : « Il n’en reste pas moins vrai que la France est aujourd’hui mieux préparé – du moins pour l’instant, je vous le concède – pour faire face à une crise d’une telle ampleur »
    pas moins vrai ?, mais rien n’est plus faux. Croyez-vous que cela va durer longtemps l’avantage (pas le plaisir!) de  » être chômeur en France plutôt qu’aux USA  »
    Je ne sais pas quel métier vous exercez … Savez-vous combien detemps dure « le droit aux Assedic » ?
    Une question comme ça … et ensuite ? … ensuite ?
    Et ces Assedic même ? … pour 8 millions … 10 millions … 12 millions.
    Croyez-vous que les salaires et/ou les retraites vont grimper en 2013-2020 ? …
    lors de cette hyperinflation dont rêve les banquiers patriofurtifs et les medias à forte audience ou notoriété ?
    Ne vont-ils pas plutôt s’aligner sur les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
    Comme clown aux 1098 costumes (3 fois 366), il m’est aisé d’enfiler une chemise Sawile Row
    et d’endosser mon costard anthracite de banquier d’affaires à petites raies.

    Mon usine de 200.000 tracteurs « plus ecolo que moi tu meurs » je peux la mettre n’importe où
    où je veux … après avoir vidé les know-how et technologies que j’ai pu trouver à Orléans ou ailleurs.

    Lors de la Conception du Système Social issu du Programme du Conseil de la Résistance », je n’étais pas né.
    Dans l’irresponsabilité générale, du fait du chaos général, ne pourrait-il pas s’écrouler ?
    .. sans même un débat qu’il soit de gauche, de droite ou d’ailleurs ?
    Vous dites

    « On ne voit que trop bien que Sarkozy est écartelé entre sa volonté affichée de réformer – moraliser – le système financier »

    Nenni !
    Le mot « morale » n’a aucunement sa place en finance et en économie.
    Ce qui importe ? l’amont indépendant, le lois manquantes, les standards manquants, des agences de notation détenues par le public,
    des corps d’inspection indépendants (c’est-à-dire extérieurs aux grands cabinets d’audit, extérieurs aux transanationales, extérieurs aux orgas inter-nations, extérieurs aux Etats)

    Ne me parlez pas des « partis de gouvernement » (celui de sarkozy ou un autre) et de leurs alliés (« trop archaïques, trop rigides » … ou pas)Ils sont « out » des enjeux … sans intérêt, tout comme J.-K. Galbraith (même s’il n’a pas tort).
    Vous dites :

    « Quand Sarkozy va au Niger (au Congo) c’est pour le business d’Areva (…) »

    Pendant des années, j’ai contribué à des grands contrats d’export-coopération entre la France, des fournisseurs européens et plusieurs pays africains.
    Bon … de quoi parlions nous déjà ?

    Vous dites :

    « Je ne pense pas possible ni souhaitable une simple réforme du capitalisme »

    Vous dites :

    « Sur ce point nous sommes d’accord »

    Pas du tout ! … je ne suis pas d’accord avec votre raccourci … ou « résumé hâtif » … ou imprécision (« simple réforme »)

    Vous n’allez pas ré-écrire ou supprimer les « APB Accounting Principles ».
    Que voyez-vous de gênant à proposer (a) deux, trois, X chapitres additionnels, plus (b) des propositions d’amendements sur les chapitres existants.

    Vous dites

    « ce système a fait son temps » il doit « laisser la place à autre chose ».

    Votre mixage de croyance et de prototactique (c’est pour me faire comprendre) m’apparait à la fois irréaliste (non factible) et inapproprié.

    N’oubliez pas JP Morgan, à elle toute seule, fait circuler 840.000 milliards $ dans l’année.
    Relisez deux fois : 840.000 milliards de $ entre 40 pays en alliant 103 monnaies.
    Ne faut-il pas tenir compte de l’existant ?
    La France n’est pas dans l’Océan Pacifique, l’île de Robinson Crusoe.

    L’urgence est nullement d’aller changer la Constitution ou de raisonner comme si on pouvait « faire table rase ».
    C’est une affaire de morphing [J’en ai parlé antérieurement].
    Il va falloir des solutions innovantes pour les millions de chômeurs (précaires, en-bout-de-droits, etc.)
    dont la venue sur Terre n’est pas d’être des rmi-istes ou des rsa-istes.
    pas ce que les enarques PsUmp servent aux 99,99% de pigeons depuis 40 ans.

    Chaque majorité parlementaire avec « SON » gouvernmment (gauche ou droite) n’est pas « complice des natiofurtifs » … Elle
    est l’essence même de la natiofurtivité ( BCE, fiducies, FMI, G20, OMC, trusts, …)

    Vous dites

    « Les nationalisations éventuelles des banques ne résoudront pas les problèmes de fond, même si, sur le moment, elles sont nécessaires »

    Et si … Et si c’était ni l’un ni l’autre ?

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  1. @CORLAY Ah ! Cette publication sur les arbres vient donc redoubler votre intérêt dans cette activité du moment. Heureuses concordances.…

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