Billet invité.
REVE AMERICAIN : SCRIPT DES PROCHAINS EPISODES
Comment appréhender la poursuite de la politique de l’administration Obama face à la crise financière et économique ? Il n’est plus vraiment nécessaire de revenir sur le fait qu’elle tourne résolument le dos à la solution aux problèmes majeurs qu’elle rencontre, et continue de s’obstiner dans l’erreur. L’un après l’autre, les plus talentueux des économistes américains le relèvent pour le déplorer. Il est intéressant, par contre, d’envisager les conséquences de cette attitude.
En premier lieu, les USA cherchent à partager le poids financier de la relance économique, dont ils espèrent la solution à la crise financière, car ils savent ne pas pouvoir l’assumer seuls. « Si on veut que la croissance revienne, les Etats-Unis ne peuvent pas être le seul moteur, tout le monde doit suivre le rythme, et je pense que cela commence à être compris » a déclaré Barack Obama lors de conférence de presse commune avec Gordon Brown, aujourd’hui mercredi. Ils se tournent donc vers qui est prêt à les entendre et dispose de moyens de financement. Soit pour contribuer à la relance dans leur propre pays ou zone, soit pour financer les institutions financières internationales (le FMI en premier lieu, mais aussi la BID, comme on vient de le voir), soit enfin pour acheter leurs titres de dette, les bons du Trésor.
Peut-être aussi ont-ils l’espoir, les prévisions que vient de rendre publique l’OCDE ne leur donnant pas nécessairement tort, que l’effort européen devra tôt ou tard être renouvelé et augmenté, et les soulager par voie de conséquence.
Le plan Geithner, pour y revenir sous ce même angle, n’implique un effort budgétaire du Trésor qu’à minima, dans le cadre du TARP déjà adopté, et fait reposer l’essentiel des charges financières à venir sur la Fed et le FDIC. C’est une des raisons qui a présidé à sa conception. Même s’il est prévu dans le document commun de la Fed et du Trésor du 23 mars dernier, toujours au chapitre des dépenses, que ce dernier pourra ultérieurement racheter des actifs à la Fed, pour dégonfler son bilan et lutter contre l’inflation, rien n’est moins sûr que la réalisation de cette perspective, qui repose toujours sur la même idée, à savoir que ces actifs reprendront des couleurs, la crise économique dépassée.
C’est aussi sous cet angle qu’il faut considérer les modifications des règles comptables auxquelles les banques sont assujetties, qui permettront d’améliorer fictivement leur bilan et de limiter d’autant les nécessités de leur recapitalisation, sous une forme ou sous une autre. Cette modification d’une part, et de l’autre un plan Geithner qui tente d’évacuer des banques les actions les plus toxiques (celles dont elles voudront bien se débarrasser aux frais des contribuables), voilà le plan d’économie dans les dépenses, dans toute sa faiblesse. A court terme, il vise à ne pas avoir à redemander au Congrès de nouveaux fonds, alors que l’adoption du budget s’annonce tumultueuse et que le manque de transparence, de la Fed comme du Trésor, sur l’allocation et l‘utilisation des fonds publics exaspère fortement les élus, soumis à la pression de leurs électeurs.
Ce rapide panorama ne serait pas complet s’il n’était fait référence aux questions monétaires sous-jacentes, qui viennent d’apparaître sur le devant de la scène, quand bien même le G20 va provisoirement les occulter. Certes, il va être possible, dans un premier temps, de débloquer de nouvelles allocations de DTS au sein du FMI, démarche à laquelle les USA s’opposaient jusqu’alors. De nouveaux emprunts vont pouvoir être envisagés par le FMI. Mais ce ne sont que des pis-aller, que les dirigeants chinois considéreront, s’ils y souscrivent, non pas comme une fin en soi, mais comme de premier pas vers une réforme d’envergure, sur laquelle ils ne lâcheront pas. Même pour un fauteuil plus large au FMI, ainsi qu’au Forum de Stabilité Financière (FSF), dont on dit qu’il pourrait être rebaptisé Conseil de Stabilité Financière. Une réforme fondamentale et décisive.
Les autorités américaines retardent autant qu’ils le peuvent le moment fatidique où, la cause de cette réforme faisant progressivement de plus en plus d’adeptes (le recrutement est engagé), elles-mêmes sous le poids des plans de relance successifs et variés qu’elles vont continuer à mettre en place (demain, l’industrie automobile), elles devront faire face à la situation qu’elles se refusent de reconnaître aujourd’hui. Plus elles retardent, plus cela sera douloureux.
Le temps où les USA vivaient à crédit sans compter, entraînant le monde entier dans un déséquilibre financier, qui est arrivé au terme de sa trajectoire, est en réalité révolu. C’est cette très dérangeante vérité qu’il va falloir affronter. Tout les commentateurs s’effrayaient périodiquement de l’accroissement de la dette US, rajoutant doctement que cela ne pouvait pas durer ainsi, mais ils n’allaient pas plus loin dans leur réflexion. La crise a tranché, il faut s’y résoudre.
Les Chinois, quant à eux, sont en quelque sorte investis dans cette affaire d’une mission particulière, au nom de la défense de leurs propres intérêts : faire rempart à une création monétaire par la Fed d’une ampleur telle que ses conséquences inflationnistes seraient impossibles ensuite à maîtriser. Le résultat de ce bras de fer sino-américain sera déterminant pour la suite, mais il va durer longtemps, sans préjudice de nouveaux dégâts entre temps.
Les autorités américaines vont être, selon toute probabilité, amenées à assurer le sauvetage de leurs institutions financières par des mesures plus radicales que celles qu’elles sont aujourd’hui prêtes à envisager. Elles ne pourront pas continuer à financer la crise, pour en soulager les effets, par une politique de création monétaire débridée, sans susciter une réaction chinoise proportionnée, qu’elles ne pourront assumer. Elles devront s’engager dans la négociation, forcées et contraintes, d’importants aménagements du système monétaire international. C’est tout du moins un scénario probable.
Si ceux-ci, car les effets en seraient très brutaux, n’aboutissaient pas à une substitution radicale des DTS au dollar comme principale monnaie de réserve, d’échange pour le commerce international et de valorisation des actifs, comme le proposent les Chinois, il faudra alors inventer un autre système. Il reposera nécessairement sur un panier de devises, tel que les DTS le sont d’ailleurs, un « serpent monétaire », tel que les Européens en ont connu un, où le poids du dollar sera inévitablement nettement amoindri. Aux spécialistes de plancher.
Il restera alors à envisager comment l’intervention de l’Etat, conçue dans un premier temps comme inévitable mais provisoire en ces temps de crise aigue, devra s’installer par la suite à demeure, sous des formes encore incertaines, dans un pays qui avait fait son credo du contraire. Non pas, comme les médias américains l’ont évoqué non sans provocation, à la faveur de l’avènement du « socialisme » au pays de la « libre entreprise » et du marché-Roi, mais comme un stade nouveau du capitalisme financier, dont les contours exacts sont encore à dessiner. Ceci est une autre histoire, qui nous concernera aussi en Europe.
52 réponses à “L’actualité de la crise : Rêve américain, script des prochains épisodes, par François Leclerc”
Paul
une fois de plus vos analyses (ainsi que celles de Francois Leclerc) sont très pertinentes. Je suis devenu un vrai accroc de votre blog ! merci aussi à tous les contributeurs que je ne lis pas nécessairement par manque de temps essentiellement.
il me vient une idée (farfelue peut etre) , infaisable peut etre aussi …..mais après tout je vous la livre!
la complexite du systeme financier est devenue telle que plus personne ne s’y retrouve
si j’ai bien suivi, dans tous ces produits detenus par les banques et autres hedge fund, considérés par défaut comme toxiques il doit y avoir des actifs qui valent quelquechose (et dont on peut estimer que le risque est faible) et d’autres qui ne valent plus grand chose;
pourquoi ne pas demander aux banques de « détricoter l’écheveau » et de séparer les « bons » des mauvais » ?
après tout les spécialistes financiers sont suffisamment nombreux dans le monde pour espérer arriver à un résultat ?
je sais bien que cela risque de révéler des choses …..mais au point où nous en sommes !
@François,
Juste un grand merci pour le boulot titanesque que vous abattez en chroniquant au jour le jour l’actualité de cette crise.
Votre synthèse est devenue mon principal outil d’info !
Sinon pas bcp de commentaires ce soir…y’ a t il un lien avec le match de foot France/Lithuanie qualificatif pour la prochaine coupe du monde ?
anyway, excellente soirée !
@ grizzly27
Il est à craindre que la viande de boeuf soit plus « traçable » que ces produits financiers complexes et opaques, en tout cas une bonne partie d’entre eux.
Ceci est une pure fiction. L’auteur décline toute responsabilité pour les situations pouvant être confondues avec la réalité.
Il n’y a plus de rêve américain.
Reste un cauchemard : celui que vivent des centaines de milliers d’américains chassés de leur chez eux à crédit, parce qu’un
gouvernement à préféré essayer de renflouer les banquiers et leurs actionnaires majoritaires.
Tenter de renflouer les uns, flouer les autres, comme d’hab.
Sauf que cela ne va pas passer comme d’hab.
Même le petit bourgeois voit fondre sont pactole, le pensionné disparaître sa maigre rente, et le candidat travailleur disparaître son job à salaire de misère.
Aux USA et dans toute l’Europe (ailleurs aussi) de nouveaux mouvements révolutionnaires sont occupés à se (re)former.
Les profiteurs les plus exposés ont intérêt à embaucher.
Galbraith est aussi un adepte de la typologie ABCD, nous sommes dans le C au moins, il préconise un new deal :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2609
Je souhaite ajouter qu’il existe un autre scénario pour les USA (et pour nous). Celui qui consisterait à nous entraîner dans une inflation d’envergure, qui déborderait dans le monde entier. Qui ferait obstacle à la fois à une régulation financière, même à minima comme elle est actuellement envisagée, et aux réformes et réorientations envisagées en interne par Barack Obama. Qui reposerait sur le pouvoir renforcé de grands groupes financiers encore plus concentrés qu’ils ne le sont et qui entraînerait le pays, et le monde, dans une nouvelle aventure. Les prétextes internationaux ne manqueront pas, il suffira de les exacerber, alors que la nouvelle diplomatie américaine essaye plutôt de les désamorcer.
Le pire n’est pas toujours sûr.
@ François Leclerc: je suis bien d’accord. Le pire n’est pas sur, mais sa probabilité augmente…
La mort ferait-elle peur?
Déjà Paul Valéry écrivait dans sa « Petite lettre sur les mythes » : nous autres civilisations savons maintenant que nous sommes mortelles.
La mort des capitalistes et des capitalismes les plus éhontés est une évidence. Depuis toujours, l’humanité progresse dans le sang.
On peut le déplorer mais c’est un fait.
@ François Leclerc
Pourriez-vous développer un peu plus, ici ou dans un prochain billet, ce propos, ce scénario, concernant l’inflation.
Le thème revient de façon récurrente sur le blog, mais il ne me semble pas avoir été traité en tant que tel.
L’hyper inflation pourrait s’avérer dangereuse, mais pour ma part, je n’ai que des idées très floues en la matière, ce d’autant que certains, comme Werrebrouck et quelques autres, y voient au contraire une solution pour sortie de crise.
Scénario pour les prochains mois.
1) Le G nième accouche d’une souris (en regard des nécessités)
2) La déflation s’installe pendant qq mois ( jusqu’à environ septembre/octobre 2009)
3) Le gros des saloperies bancaires est identifié et mis en quarantaine (octobre 2009)
4) On continue à d’identifier l’ampleur des turpitudes financières, les actifs continuent de perdre de la valeur mais moins vite
qu’ente juillet 2007 et octobre 2009 – jusqu’à environ octobre 2010.
5) Le chômage explose jusqu’à fin 2010.
6) Les actifs atteignent leur plus bas en octobre 2010, l’économie repart très doucement sur une jolie base inflationniste.
Au delà ma boule de cristal et ma grenouille sont muettes.
@ Pierre-Yves D.
Je ne partage pas la problématique développée par Jean-Claude Werrebrouck qui fait de l’ « incendie inflationniste » (son texte du 3 février) une sorte de catharsis, d’une renaissance. Il parle de purge.
J’ai bien connu des pays subissant ou ayant subit l’hyperinflation et je ne souhaite à personne de surbir cette expérience traumatisante, à moins bien entendu de faire partie des couches sociales aisées et d’utiliser une autre monnaie que la devise nationale (typiquement, le dollar). Pour cette raison, je n’envisage même pas d’en faire un débat d’idées.
Je souhaite seulement dire que, plutôt que de faire disparaître la dette publique par l’inflation, il serait préférable de ne pas tomber dans la « trappe à liquidité » de Keynes et d’enchaîner plans de sauvetages qui ne sauvent rien et plans de relance qui ont vocation à s’enchaîner.
>EOMENOS
Sauf que si le chomage explose, vous vous retrouvez avec une crise de surproduction, puisqu’un part des centres de productions sont calibrées pour une consommation plus importante que prévu: que se passera-t-il alors en Chine par exemple, qui vient de se payer 20 millions de chomeurs en plus et n’a crée que 9 millions de postes.
Il faut quand même avoir conscience de cela: structurellement la Chine a besoin de créer 25 millions d’emplois par ans. Or en moyenne elle n’en créer que 10 à 12 millions. Là, cette année, elle arrive n’arrive même pas à cela. La Chine est en surcapacité du point de vue de sa production industrielle, ce qui ce traduit par la baisse des prix chez elle. Pire, une part de son appareil industriel a été calibré pour l’exportation, puisqu’il résulte d’investissement direct à l’étranger, et l’autre part est de la sous-traitance de mauvaise qualité, qui résultes de créations sauvages d’entreprises à la suite de la fermeture des combinats d’états. Comme pourra-t-elle continuer a engranger des devises si l’extérieur ne suit pas et si, pour des raisons internes, elle est contrainte de se jeter dans le dumping pour exporter par tout les moyens.
François, vous êtes un brave homme.
il n’est point besoin d’espérer pour entreprendre mais du souhait (ou du rêve) à la réalité il y a une marge.
L’hypothèse de l’hyper inflation est très réaliste, même si très pénalisante pour une majorité de gens.
Vous ne pourrez donc faire avec JCW l’économie d’un débat. Ce qu’il écrit est loin d’être sot.
@ François Leclerc [ 1 avril 21:26]
Auriez-vous réfléchi aux différents horizons hétérogènes de l’embardée que vous évoquez ?
… Le Nord, je ne l’ai pas plus perdu que le changement d’horaire (encore que…)
! Pierre-Yves D. ! vous souriez … tout le monde l’a vu
Ce 1er avril vous ne ferez monter à aucun poteau !
… mais, demain (2), après-demain (3) … pensez-vous resservir ce petit paragraphe ?
éventuellement un peu retouché,
pas uniquement pour nous faire peur … par exemple, pour accélérer le moment ?
… serait-ce pas si bête … ou, au contraire, totalement irrécupérable ?
Ne serait-ce pas plus intéressant en faisant comme si nous étions sur une autre planète ?
… façon Asimov ou autre … N’y aurait-il pas plus de liberté dans les scénarios ?
… davantage de chair de poule ! … davantage de franches rigolades ! … Non ?
peut-être davantage d’enseignements … aussi.
ligne 5 : ne me ferez
xciuse
@François
Je trouvais aussi les 3 articles de Werrebrouck très cyniques. Il semble trouver les 2 initiatives états-uniennes (quantitative easing et bad bank camouflée qui fera payer les dévaluations d’actifs par les contribuables) comme inéluctables. Tel un entomologiste, il estime les réactions des insectes humains à l’hyperinflation et à la crise socio-économique qui résulteront de ces mesures. C’est peut-être réaliste mais cela fait preuve d’un manque d’empathie et d’espoir assez désespérant. Il est vrai qu’au niveau des prises de position des politiques, de quel que contient qu’ils soient, on ne voit guère poindre le courage de se battre pour le changement de paradigme que l’on évoque souvent sur ce blog.
@blob.
La Chine dispose toujours d’une pleine manne à surprises en matière de droit de l’homme.
Elle fera, comme toujours, ce qu’il faut pour éviter les débordements.
Le vrai « New Deal » du siècle sera chinois.
L’argent ne sera jamais un vrai problème en Chine. Le travail de chaque Chinois, à defaut, chaque Chinois, vaux bien mille dollars.
Excusez mon « Chinisme ».
« …politique de création monétaire débridée, sans susciter une réaction chinoise proportionnée, qu’elles ne pourront assumer. » Je ne comprends pas toujours tout, mais là je vois bien que les chinois ne sont pas contents d’une création
débridée ! (Je n’ai pas pu m’en empêcher, on n’a pas souvent l’occasion de sourire dans toutes ses annonces). Bravo
à Paul Jorion, François Leclerc et tous les intervenants, travail excellent..
Et je suis plutôt avare de compliments d’habitude, que je distribue avec parcimonie et à bon escient. (Et mon vieux
copain de rajouter : « OK pour parcimonie, c’est un gars du pays, mais qu’il se méfie de l’arménien »)
Cette petite crise a éclipsé la vraie crise, qui elle n’est pas basée sur la valeur accordée à des bouts de papier (et que nos ami US ont toujours très bien su nous vendre, que ce soit sous forme de billets verts ou d’actifs pourris). Non, la crise majeure qui se profile est celle des ressources et des déchets – pollution, etc. -, et l’inertie du système concerné est infiniment plus grande que celle de nos systèmes économiques. Malgré les apparences, la vraie urgence est celle-là, et si nous n’en prenons pas conscience immédiatement une conférence mondiale, fût-elle réussie, sera un emplâtre sur une jambe de bois. Les travaux du Dr Meadows sont une modélisation et en aucun cas la réalité, mais il serait temps de réfléchir sérieusement à ce qu’ils suggéraient très fortement.
et de toute façon, en s’efforçant de régler le problème économique on risque fort de s’apercevoir qu’il a beaucoup de racines communes avec le problème écologique (cet adjectif au sens large). Comment les élites, qui se paient sur la bête, pourraient-elles proposer le changement de paradigme qui s’imposerait, alors que l’homme de la rue lui-même est prêt à tout pour défendre un système qui, croit-il, lui est profitable?
@ françois Leclerc
A votre avis quel va être le calendrier approximatif pour ce script des prochains épisodes ?
Planète ZORG, année 2512 après Mc donald, dans un petit village du consortium espace- temps de la galaxie 2154 , allée de gauche, dernière porte à droite.
Le président : » les Barbaris nous ont enfumés!. Depuis toutes ces années que nous ammassions leur monnaie d’échange … et voilà qu’elle ne vaut plus que la moitié de sa valeur. Que faire ? »
Le conseiller aux affaires urgentes : « C’est simple .Soit on les pulvérise pour tromperie , et on se retrouve avec une énorme partie du trésor ne valant plus rien , soit on les aide à retrouver leur ancien niveau d’activité économique, et on se retrouve à faire des efforts financiers incalculables.. »
Le sécrétaire d’état aux alarmes : » heu… les robots économico-stratégiques de dernière génération sont unanimes : nous devons faire perdurer le système. »
Le président : » et vous trouvez çà drôle? »
Le conseiller : » Certes, l’ennuyeux, c’est que ce sont les Barbaris qui nous ont vendus ces robots ».
Le président au secrétaire : « où avez vous fait vos études? »
le secrétaire : » université d’Oxbush…, ce qui se fait de mieux en Barbari »
le président : « Pfffffff! Encore un Zorg de Barbari! »
« 250 milliards de dollars seront apportés par les Etats et 250 milliards supplémentaires seront créés par des « droits de tirage spéciaux », ce qui équivaut à créer de la monnaie. »
(source le monde en ligne ,
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article_interactif/2009/04/02/regulation-de-la-finance-ce-que-va-proposer-le-g20_1175574_1101386.html#ens_id=1167795 )
L’actualité de la crise c’est aussi un durcissement policier généralisé : pas une « bande » de jeunes filles de 14 – 15 ans ne peut se réunir à Paris en ce moment sans que des crs viennent les disperser. On voit ça partout, parfois on les emmène en garde à vue. On dirait que le retour des beaux jours fait bien peur au gouvernement. Mai ?
Pour une fois, je vais émettre une critique.
Je trouve votre intervention « aseptisée » …
A vous lire on dirait qu’on se dirige vers une simple « négociation internationale de longue durée »… alors qu’en fait, nous sommes clairement face à des intérêts divergents, et même avec la meilleure volonté du monde, sauver la finance se fait au détriments de l’économie. Même si les tensions entre pays se maintiennent à un certain niveau d’équilibre, vous ne dites rien au sujet des tensions sociales internes…
Jusqu’à quand les gens vont-ils supporter ces plans de relances sur leur dos, notamment aux USA… la colère gronde, le nombre de chômeurs explose, les banquiers sont des plus en plus honnis, etc…
Vous n’en pipez mots, comme une économiste qui oublie que les chiffres dont il parle représente des vies humaines, des souffrances collectives et/ou individuelles…
@José
Je ne pense pas que les problèmes existants soient liés à une absence de prise en compte des impératifs écologiques.
L’auraient-ils été qu’ils auraient déjà alimenté une belle, bonne et gironde bulle.
L’écologie en tant que doctrine n’est pas une fin. C’est un moyen qui peut, soit dit en passant, nous permettre de revigorer notre pensée.
Cependant je considère, que le recours à l’écologie considérée comme une fin en soi (je déforme peut-être vos propos), ancre dans les psychologies une pensée malthusienne qui considère la vie comme un jeu à somme nulle.
Cette écologie là, qui coupe l’espoir sous les pieds, peut-être perçue comme une nouvelle aliénation.
Non que nous devions arborer en toutes circonstances la banane sarkozienne.
Mais parce qu’elle occulte, mais pas seulement elle bien sûr, l’outil considérable dont nous disposons aujourd’hui: un niveau d’éducation des peuples qui n’aura jamais été aussi élevé que maintenant.
@ Sophie Leroy
J’essaye de dérouler une suite logique aux événements, en m’appuyant sur les faits connus de l’actualité et en les rapprochant pour leur donner du sens. L’exercice à ses limites et sans doute suis-je trop péremptoire. J’ai du revenir sur ce billet en proposant une alternative possible (moins attrayante encore), c’est dire que je suis, hélas, strictement incapable de répondre à votre question. J’aimerai bien !
@Ybabel.
Je suis un d’accord avec votre réflexion. Et venant à se rajouter à ma dernière intervention sur la chute des empires, voici un lien qui me laisse quand même dubitatif. Non pas que je remettrait en doute ce qui y est écrit (en gros, que près de 28 états américains seraient prêts, au nom du respect de la Constitution US sur les libertés individuelles, et comme leur permet leur propre constitution, de dénoncer le contrat féféral, en d’autres termes, de faire sécession), mais la vitesse d’une accélération de l’Histoire, à l’aune de ce que lis, me semble hyperbolique!
Voici le lien en question : [http://www.lewrockwell.com/decoster/decoster149.html]
Questions : Que reste-t-il vraiment des sentiments « nationaux » aux USA (de type Texan way of life…)? Ne serait-ce pas plutôt un pis-aller à un rejet d’un pouvoir « fédéral » perçu aussi liberticide que pouvait l’être le pouvoir britannique en 1775?, (bidouillages de la monnaie, éviction du PDG de GM, plans de relance de la FED et.)Quitte pour cela à sortir de l’Union? Ou bien des semblants de Nations pourraient émerger du magma Nord-américain, bien vivantes dans les immensités et communautés, passé les faubourgs interminables des grandes agglomérations…
Cela pourrait trés bien arriver plus vite que l’on croit (penser aux ensembles URSS, Yougoslavie etc…) d’autant plus que dans l’esrpit légaliste anglo-saxon, des Etats pourraient trés bien entériner une sécession de fait, pour ne pas avoir à remonter des arriérés de l’impôt fédéral, dont des « counites » entiers et agglomérations, notemment en Californie ont commencé à refuser de payer, crise oblige….
@ Ybabel
Dans le mille ! J’enregistre, comme vous, certains signes de ce que l’on appelle « le pouls » de l’opinion publique. En France ,où je vis, et pas aux USA, où je n’ai pas été depuis trop de temps. Je ne les ignore pas, mais n’y fais pas référence, c’est vrai. C’est que je n’ai, à ce jour, pas remarqué de phénomène tel qu’il serait susceptible d’influer sur le cours des événements, d’une manière majeure. Ce qui ne me déplairait pas.
La traduction de cette crise dans les esprits ne se comprendra que plus tard, même si on sait déjà que son empreinte sera très forte. Aux USA, je pense que ce doit être l’équivalent du 11 septembre, et que ce n’est pas fini. Ses conséquences, je les ignore.
Si je les cherche au niveau politique, celui qui a priori permet de changer les choses, je ne les vois pas, ce qui ne signifie pas qu’elles ne se manifesteront pas. Aux USA, elles ont déjà eu lieu et c’est précisément le problème. En France, je constate que les organisations politiques, celles qui devraient exprimer la protestation et représenter une alternative, ne sont pas selon moi à la hauteur des événements. Et je le déplore.
Je suis impressionné par la force contenue (ou en passe de ne plus l’être) de certains mouvements sociaux dont j’ai connaissance, je ressens qu’une muraille d’indignation et de refus est en train de s’élever. Que nous en sommes au « no pasaran » des républicains espagnols, toutes proportions gardées. Mais c’est un slogan historique dont le souvenir n’a cessé d’être ensuite amer.
je sais aussi qu’il y a ce qui est apparent et ce qui ne l’est pas et reste enfoui. Parfois, cela explose et s’impose. J’ai eu la chance d’avoir assisté à cela de près dans plusieurs pays, au fil des ans et des voyages, et je ne le regrette pas.
Je traite de l’actualité de la crise sous ses aspects financiers, moins économiques et pas du tout social et politique. Ce sont d’autres tiroirs, et j’en ai déjà tant d’ouverts ! En prenant appui beaucoup sur les USA, parce que je crois toujours que c’est l’épicentre de celle-ci, même si elle est maintenant mondialement disséminée. Rien n’interdit aux participants de ce blog d’y apporter une « plus value », telle que vous en regrettez l’absence, ce qui sera certainement indisensable si les événements prenaient d’autres proportions.
@ François Leclerc
Bravo pour vos brillantes synthèses et la neutralité de vos propos.
Les Etats-Unis sont in fine victimes du statut du Dollar, monnaie de réserve. Les rentes de situation qui n’incitent pas à fournir l’effort nécessaire et se paient tôt ou tard. C’est une loi du genre. Regardons les pays producteurs de pétrole…
Si la relation US-Chine s’est installée dans un cercle vicieux, il convient toutefois de rappeler que les chinois sont tout autant fautifs. Leur politique de compétitivité s’est appuyée sur un Yuan faible. Pour maintenir leur monnaie à un taux de change fixe malgré leurs excédants faramineux, il leur a fallu sans cesse vendre des Yuans contre des Dollars et stériliser ces derniers dans leurs réserves de change.
Le développement économique fulgurant de la Chine s’est bâtie sur une monnaie artificiellement dépréciée. Résultat : les chinois se retrouvent avec des réserves d’une monnaie dévaluée. Décidemment, tout se paye!
@ Romain D.
Je crois que les pays émergents (cette expression m’agace, car ils ont émergés et il serait temps de les dénommer autrement), vont être amenés à reconsidérer, au moins partiellement, leur modèle de dévelopement. Non seulement il les rend vulnérables, comme vous l’expliquez, mais il induit dans les sociétés en question des déséquilibres majeurs de toutes natures, écologique et social. Je fais souvent référence à un économiste brésilien, Celso Furtado, dont je vous invite à lire les écrits, il a été traduit, si ctte question vous intéresse plus particulièrement. Le moteur de ce changement, vu la nature de ces régimes, l’histoire de ces pays, est plus l’impasse dans lequel ils sont du fait de la crise économique internationale, menaçant leurs exportations, que ces déséquilibres eux-mêmes, qui sont impressionnants quand on viste ces pays.