Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ce qu’on appelle le Plan Geithner est la nouvelle formule mise au point par le Secrétaire au Trésor américain, pour créer un fonds garanti et subventionné par le gouvernement en vue de ramener à la vie des titres de dette immobiliers dépréciés détenus par les banques américaines. On peut lui faire deux reproches principaux. Le premier, c’est que le projet est si mal ficelé qu’il existe dans son architecture des failles énormes qui permettent de le détourner pour en tirer des profits colossaux. Le second, c’est qu’il est entièrement bâti dans une perspective où le problème de ces instruments de dette dépréciés, ces Residential Mortgage–Backed Securities (RMBS) et ces Collateralized–Debt Obligations (CDO), contenant eux aussi des crédits immobiliers, est un problème de liquidité, autrement dit qu’on ne trouve pas de clients pour des produits qui seraient essentiellement sains et dont on imagine qu’ils reprendront bientôt des couleurs, alors qu’il s’agit en réalité d’un problème de solvabilité : quelque chose d’essentiel n’a pas fonctionné comme prévu dans la titrisation, une méthode financière dont la philosophie est en réalité viciée puisque, contrairement à ce qui avait été envisagé, elle concentre le risque au sein des titres au lieu de le diluer et qu’elle répand l’insolvabilité parmi ceux qui s’en sont portés acquéreurs.
Contrairement aux pages d’information du Wall Street Journal, ses pages éditoriales ne proposent pas véritablement des analyses : elles reflètent le sentiment de Wall Street sur les questions du jour, sentiment rarement partagé par la majorité du public et, comme on s’en doute, encore bien moins aujourd’hui. L’éditorial qu’évoque François Leclerc dans son dernier billet s’intitule « Le fonds d’actifs très privé du Trésor », et son message essentiel est à mon sens, d’exprimer l’irritation des hedge funds de se voir aujourd’hui exclus de la formule dans leur grande majorité.
Mais cette exclusion des hedge funds est-elle une mauvaise chose en soi ? Si l’on repense aux stratégies loufoques permettant de détourner le Plan Geithner pour en tirer de plantureux bénéfices et que les blogueurs s’amusent à proposer depuis qu’il a été publié, toutes ces combines ne pourraient être précisément mises aisément à exécution que par des hedge funds, et leur interdire l’accès à cette fête espérée par eux constitue certainement une manière de protéger l’investissement du contribuable, dont on sait qu’il est au premier rang pour faire les frais de l’opération si elle devait tourner mal.
Est-ce à dire que le Plan Geithner soit bon et que les fonds du contribuable sont en de bonnes mains ? Certainement pas, mais il s’agit avec son concept vicié de naïveté davantage que de malice. Je m’explique.
Pourquoi toutes les tentatives américaines de résoudre la crise se sont-elles engagées aussi résolument dans ce qui apparaît aux yeux des meilleurs experts de ces questions comme des voies de garage, alors que ceux qui proposent ces plans y voient au contraire une manière intelligente de résoudre le casse-tête que constituent ces titres composés de crédits immobiliers dépréciés ?
La raison de cette divergence dans les points de vue réside, comme je l’ai signalé en introduction, dans le fait que deux grilles d’interprétation existent des difficultés rencontrées par ces instruments de dette. Ces deux interprétations sont exclusives l’une de l’autre et débouchent sur des propositions de solution divergentes : la première voit dans le problème une question de liquidité, la seconde, une question de solvabilité. Ceux qui sont en charge de résoudre la crise souscrivent à la première interprétation alors que les experts à qui les media donnent de préférence la parole souscrivent à la seconde. La différence ne s’arrête pas là puisque les deux interprétations correspondent à une évaluation très différente de la gravité de la crise : dans l’interprétation en termes de liquidité, le patient souffre d’une affection bénigne tandis que dans celle en termes de solvabilité, il se trouve dans un état critique.
Dans l’optique de la liquidité, les difficultés rencontrées sont d’ordre technique à l’intérieur d’une problématique sinon parfaitement maîtrisée : des sommes, pourvues d’une existence réelle, se trouvent bien là, latentes au sein des marchés, et il convient simplement de les faire « revenir à la surface » à l’aide d’un certain nombre de manipulations qui permettront de les retransformer en ces sommes d’argent liquide qu’elles ont toujours représentées. Dans l’autre optique au contraire, celle de la solvabilité, les sommes en question ont largement cessé d’exister : il s’agissait de reconnaissances de dettes et ces dettes ne seront jamais honorées parce que ceux qui ont emprunté les sommes en question ne sont pas à même de les rembourser, et ceci, le plus souvent parce que ceux qui les leur doivent sont eux-mêmes à la merci d’emprunteurs défaillants.
Quand le gouvernement américain recourt alors au « quantitative easing », souvent appelé moins respectueusement « planche à billet », il s’agit dans son esprit d’une mesure temporaire chargée de « rétablir la confiance », l’illiquidité étant censée résulter d’un manque de confiance temporaire dans un produit dont la qualité est en réalité intacte ou en tout cas très peu compromise. Ses critiques voient au contraire dans cette création de monnaie par la Fed – non-assortie d’une création de richesse équivalente – une mesure nécessairement irréversible où il s’agit de remplacer de l’argent disparu – du fait de l’inconséquence des financiers – par de l’argent frais, lequel provient toujours en dernière instance et, même si c’est pas des chemins détournés, de la poche du contribuable. Malheureusement pour ce dernier, c’est toujours depuis 2007 l’hypothèse de l’insolvabilité qui se vérifie dans les faits, et sa tolérance à l’égard des solutions « optimistes » qui reposent sur l’hypothèse concurrente d’une illiquidité passagère, s’amenuise du coup à chaque nouvel échec cuisant.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
54 réponses à “Illiquidité et insolvabilité”
On peut quand même s’interroger sur la sincérité des tenants de la thèse de l’illiquidité. Et craindre que le plan Geithner ne laisse pas un mauvais souvenir pour sa naïveté, mais pour sa rouerie.
Il me semble que vous touchez là au coeur de la controverse et il serait interessant d’approfondir ce point. Qui sont les representants des 2 écoles? Quelle est leur relation de proximité avec les pouvoirs et les médias? Quand est apparu la césure entre ces 2 courants? Dans quelle catégorie ranger les néo-keynesiens, les monétaristes, la BCE et les chinois? En effet, on avait un consensus de la pensée économique dans les médias et chez les politiques, puis il y a eu quelques dissidents disparates qui annoncaient la crise de l’immobilier et de la dette (Roubini, Jorion, loic Abadie, le diplo…) depuis au moins 2004-2005. Maintenant, le consensus semble brisé mais je n’arrive plus trés bien à voir qui pense quoi.
A propos de ce plan de sauvetage, et des autres, à force d’en voir passer, j’ai tendance à penser que plus la solution proposée est alambiqué, plus elle va profiter a une minorité (qui de part leur expertise, ou leur connivences) vont pouvoir profiter de l’opacité de manière inversement proportionnelle : c’est à dire : plus c’est compliqué, moins sont ceux qui en profitent, et ils en profitent d’autant plus qu’ils sont peu nombreux à le faire.
Par contre coup, ce ne sera pas « le peuple » qui en profitera…
cité par Krugman (sur son blog « conscience of a liberal » NY Times »
http://www.thedailybeast.com/blogs-and-stories/2009-03-29/does-obama-have-a-plan-b/full/
@ wobebli : oui en effet, qui a raison…? -)
Encore un billet de qualité exeptionnelle, votre finesse d’analyse est sans aucun doute l’une des meilleures que j’ai le plaisir de lire quotidiennement.
Comprendre un phénomène écomique (ou plutôt en avoir l’impression) est une chose, mais la conceptualiser en est une autre !
Je me permet de rajouter mon point de vue sur ce billet. On voit donc bien dans la mesure proposée par Mr. Geithner, la volonté sans limite de rendre aux banques l’argent qu’elles ont perdu :
* Temporairement si il sagit d’une crise de liquidité
* Définitivement si il sagit d’un problème d’insolvalité.
Bien que les causes de cette pertes semblent être (d’après les taux d’endettement des ménages et des entreprises américaines, les chiffres du chômage de la production industrielle….) la seconde, il est interessant de réfléchir aux conséquences de cette mesure.
Je pense que l’on peut sans trop se tromper, partir du principe que TOUS les moyens seront mis en oeuvre pour renflourer les banques, assurant ainsi leur solvabilité et leur confiance.
La problématique est donc de savoir qui va payer pour cela, mais surtout dans quelle proportion. Même si la plupart des gens sur ce blog ne disposent pas de modèles économiques, une réflexion qualitative, à condition de s’appuyer un minimum sur quelques chiffes, pourrait permettre d’avoir une bonne voire un très bonne anticipation des évènements.
Je tiens à préciser que je suis ingénieur thermicien de métier, et on peut faire une analogie sans équivoque entre les sciences et l’économie. Mon projet actuel est d’effectuer un diagnostic de performance énergétique d’une aérogare et de proposer des solutions d’économies d’énergie, en quantifiant les économies potentielles résultantes.
Je tiens à vous amerner à ce constat que je retrouve dans mon métier, et qui est certainement analogue en économie : c’est à partir d’un raisonnement qualitatif à partir d’hypothèses simples et instinctif que l’on construit un modèle plus complexe. Ce modèle ne sert en réalité qu’à prévoir le chiffre après la virgule.
De plus, il n’est vérifié dans la réalité que sous de nombreuses conditions, conditions que l’on ne peut fixer dans l’économie car elles dépendent d’un nombre de paramètre quasi infini (de chaque comportement, phénomènes météo imprévisibles, politiques…..).
Finalement, lorsque l’on ne maitrise pas les hypothèses, au plus l’on utilise des modèles complexes, au plus on MULTIPLIE les erreurs et l’on s’éloigne de la réalité d’autant plus en conditions de CRISE.
C’est pourquoi j’invite à tous les lecteurs de se Blog qui se disent « de toutes manières des centaines d’économistes travaillent pour les gouvernements, cela ne sert à rien d’essayer d’anticiper », à considérer le fait qu’avec des conaissances solides en économie et quelques chiffres fiables, il est POSSIBLE de prédire l’orientation que va prendre les prochains mois…
Sur ttp://www.boursorama.com extrait des conseils aux investisseurs le Vendredi 27 Mars 2009:
27/03/2009 15:59La valeur du jour à Wall Street – ACCENTURE plie à son tour (AOF)
27/03/2009 15:49LVMH (MC) : Achat du Put F022B(CHARTS)
27/03/2009 15:26OR (Turbo Put Infini) : Cible à 835 dollars(CHARTS)
27/03/2009 14:56Saint-Gobain (SGO) : Achat du Put 1706B(CHARTS)
27/03/2009 14:15Recommandation Certificat, LAFARGE: Toujours du potentiel(BR)
27/03/2009 12:45Nickel chrome ?(RBS)
27/03/2009 11:57BHP Billiton: Deutsche Bank dégrade sa position à Neutre.(CF)
27/03/2009 11:57THEOLIA plonge après son profit warning (AOF)
27/03/2009 11:57Iliad (ILD) : Achat du Call F214B(CHARTS)
27/03/2009 11:13VALLOUREC : Merrill Lynch passe à l’achat (AOF)
27/03/2009 11:13TECHNIP : Merrill Lynch n’est plus acheteur (AOF)
27/03/2009 10:53La valeur du jour à Paris – AIR FRANCE-KLM : profit warning (AOF)
27/03/2009 10:34CAPGEMINI chute de 6%, ACCENTURE abaisse ses prévisions annuelles (AOF)
27/03/2009 10:13Maurel & Prom: Exane BNPParibas relève sa recommandation.(CF)
27/03/2009 10:01LAFARGE : Citigroup réduit son objectif de cours (AOF)
27/03/2009 09:51WENDEL : Société Générale relève sa recommandation (AOF)
27/03/2009 09:01Interparfums: Accumuler objectif 16,40€(SEV)
27/03/2009 08:15Recommandation Certificat, MICHELIN: Belle reprise(BR)
27/03/2009 08:11A SUIVRE AUJOURD’HUI… STEF-TFE (AOF)
27/03/2009 08:01A SUIVRE AUJOURD’HUI… WENDEL (AOF)
27/03/2009 08:01A SUIVRE AUJOURD’HUI… FONCIERE MASSENA (AOF)
27/03/2009 08:00A SUIVRE AUJOURD’HUI… AIR FRANCE-KLM (AOF)
Jeudi 26 Mars 2009
26/03/2009 15:54WENDEL : calme plat après le départ du président, Jean-Bernard Lafonta (AOF)
26/03/2009 15:18La valeur du jour en Europe – H&M souffre de l’effet devises (AOF)
26/03/2009 15:12AXA: Goldman Sachs passe à la vente.(CF)
26/03/2009 14:15Recommandation Certificat, SANOFI: Réintégration rassurante(BR)
26/03/2009 12:55REMY COINTREAU : Natixis réduit son objectif de cours (AOF)
26/03/2009 12:45Cher pétrole…(RBS)
26/03/2009 12:10BARCLAYS : Credit Suisse reste à Surperformance (AOF)
26/03/2009 11:38VEOLIA : Goldman Sachs réduit son objectif de cours (AOF)
26/03/2009 11:37Accor: Crédit Suisse abaisse son objectif.(CF)
On peut lire des conseils aux investisseurs pour l’ achat ou la vente de banques (en faillite virtuelle), conseils émis par les mêmes banques (elles même en faillite virtuelle). Qu ‘est ce que l’ insolvabilité, sinon un état d’ illiquidité prolongé ?
Il n’ existe de thèse et d’ anti-thèse que si on vit dans le corpus fermé de la caverne. Pour comprendre que ces concepts de solvabilité et de liquidité ne sont que les reflets d’ une même idée, il faut sortir de la caverne, et pour cela résoudre un paradoxe équivalent au paradoxe du barbier de Russel, (ou le paradoxe du menteur), en disant : « ce qui rase tous ceux du village qui ne se rasent pas eux même, ne peut être appelé « un barbier » ». Il faut un autre cadre pour le décrire.
J’adhère totalement à l’analyse de Paul Jorion, distinguant sur le fond crise de liquidité de crise de solvabilité (et considérant que la crise actuelle est de la seconde catégorie). Ainsi que les conséquences qu’il en tire sur les méthodes à mettre en œuvre pour y faire face, dans les deux cas. Enfin, à propos de ce qu’il faut penser des éditoriaux du Wall Street Journal. Je partage moins l’application qu’il fait de cette analyse générale à la situation présente.
D’abord, mais c’est secondaire, parce que les hedge funds, qui sont chassés par devant, vont revenir par derrière. Ils seront écartés d’un jeu, celui de la gestion des fonds, le plus profitable, mais ils auront toujours la possibilité d’être de simples investisseurs, si je peux dire, et d’accéder tout de même au gâteau.Il est prématuré de se réjouir qu’ils soient hors-jeu. Ce que les autorités américaines vont accepter en terme de contrôle effectif de ceux-ci, dans les discussions sur la « régulation financière » en cours, va bien illustrer la place qu’ils entendent leur préserver pour la suite.
Ensuite, par ce que tout ce que nous observons, dans le chaos actuel, ne résulte pas d’une discussion théorique, aussi importante soit elle pour sa compréhension, mais s’inscrit dans une double bataille sur le terrain. Financière, car il s’agit pour les acteurs de ce jeu de sauver leur peau, ou de monter en puissance (l’argent, à ce stade-là, n’est plus que puissance), politique, parce qu’Obama succède à Bush, parce que les républicains sont pris à contre pied et l’opinion publique à rebrousse poil (Barack Obama sauve avec leur argent les responsables d’une situation dramatique). Et sans doute – mais je suis à Paris – par d’autres considérations plus sophistiquées à propos du capitalisme américain, écartelé entre un capitalisme financier représenté par Wall Street, qui a failli, et un socle, qui a également failli mais d’une autre manière, et qui repose sur les lambeaux de l’industrie américaine, parce qu’il faut appeler les choses par leur nom. On suivra avec intérêt, à cepropos, après la crise de l’industrie automobile et les affrontements qu’elle suscite, ce qui va se passer quand l’administration Obama va prétendre sabrer dans les crédits affectés à l’industrie militaire-civile, ou dans les bénéfices des laboratoires pharmaceutiques, quand elle va s’attaquer à la réforme de la santé. Il y a encore devant elle une sacré course d’obstacles à effectuer.
Ce qui rend les choses complexes, c’est que les grilles d’analyse ne se superposent pas, on a affaire à des phénomènes réels et mon opposition financiers/industriels est sommaire. Mais quoiqu’il en soit, même si le plan Geithner ne répond pas parfaitement aux attentes de Wall Street, on a vu les frictions importantes qui ont opposé l’administration au monde financier sur de multiples sujets, et on ne conait évidemment pas tout, il installe ses principaux représentants au centre du dispositif. Le paradoxe de cette situation étant que l’administration Obama recherche à faire le bonheur de Wall Street malgré elle…Même si c’est moins simple que cela, Goldman Sachs n’est pas Citigroup. Il y a le camp des vainqueurs et celui des perdants.
Mais il y a encore une autre approche qui, à mon sens, permet de comprendre le choix – ou plutôt l’absence de choix – de l’administration Obama, qui suit une sorte de ligne de la plus grande pente. Pourquoi toutes ces complications, ces hésitations, ces lenteurs, quand il s’agit de la dimension financière de la crise ? Parce qu’il n’est pas possible pour elle de s’engager sur une voie de rupture avec le capitalisme financier, tel qu’il a failli mais tel qu’elle cherche à le remettre sur pied avec quelques aménagements. Faisant du problème la solution. Jacques Attali avait évoqué le G20 comme une réunion d’ivrognes dans un bar, d’autres parlent de renards affectés à la garde du poulailler. Wall Street reste au pouvoir et il n’est plus possible, en ces temps de crise de composer avec les représentants d’un capitalisme encore attaché à des activités productives et non financières. Le volet « green business » du programme Obama est une tentative de réorienter l’activité économique vers ce qui est disponible en magasin, plus qu’une prise de conscience un peu tardive des enjeux de la planète. Cela s’appelle avoir le dos au mur, et s’exprime aussi sur le dossier monétaire, à propos du statut du dollar.
Toute l’affaire ne peut pas se déboucler, aussi simplement qu’on déboucle une position (on vend des actifs). Encore que, même cela, en ce moment…
De quoi s’agit-il ? Que signifierait pour les USA de ne plus bénéficier du statut actuel du dollar, de ne plus pouvoir faire reposer la consommation des ménages sur leur endettement, et donc la croissance économique, de ne plus bénéficier du financement de leur déficit par des pays exportateurs, qui dégagent des surplus en dollar, la monnaie de référence du commerce international ? Cela signifie un plongeon impossible à envisager et encore moins à admettre. Si l’on remonte la chaîne des conséquences à l’envers, on en arrive inéluctablement à l’idée qu’il faut à tout prix protéger l’appareil financier américain, pour sauver tout le reste, et c’est ce qui est en train d’être tenté.
Voilà ma compréhension des choses, soumise à la discussion.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Russell
http://www.dico-micro.com/et-pourquoi-pas-aussi-lopen-money
je ne savais pas trop ou mettre ca, une réflexion sur la « monnaie libre » : chacun sa propre monnaie.
http://www.openmoney.org/
grâce à l’outil informatique. Ca pourrait changer la donne.
Nous pensons que les problèmes venant de la monnaie conventionnelle peuvent être résolus avec un système de monnaie libre.
* Où la monnaie conventionnelle est rare et chère, la nouvelle monnaie existe en quantité suffisante et est libre.
* Où la monnaie conventionnelle est créée par des banques centrales, la nouvelle monnaie vient de nous, comme des promesses de rachat : notre monnaie est notre parole.
* Où la monnaie conventionnelle se propage avec inconstance, dans et hors de nos communautés, créant des dépendances nuisibles à l’économie, la société et la nature, la nouvelle monnaie complémentaire circule en permanence, encourageant le commerce et les échanges.
Et si ce n’était pas un peu les deux, un problème de liquidité et de solvabilité, chacun interagissant sur l’autre. C’est parce qu’elles croient, c’est parce qu’on croit à tort ou à raison que les banques ne sont pas solvables qu’elles hésitent à se prêter de l’argent. Or chacun craint que les banques ne soient pas solvables parce qu’elles possèdent des actifs dont personne ne connaît la valeur. Le raisonnement de Geithner consiste donc à créer un marché pour ces actifs, de telle manière à ce que que l’on dispose enfin de cette information, pour l’instant inconnue, susceptible de rebâtir la confiance ou du moins, de départager les institutions bancaires qui s’en sortent de celles qui ne s’en sortent pas. D’autre part, si j’ai bien compris, Obama et Geithner font le pari qu’un jour ou l’autre, l’immobilier redémarrera. et par conséquent qu’une proportion des actifs adossés aux prêts immobiliers reprendra de la valeur. Il existe toujoirs la possibilité que ces actifs reprennent de la valeur; non? Qu’en pensez-vous?
Ce qui me frappe en lisant, par exemple, les commentaires du blog de Krugman, c’est le nombre d’américains considérant que la crise sera longue et dure.
Cela laisse penser qu’il ne sera pas possible de « rebâtir » la confiance comme semble le penser Geithner et Obama. En fait, il me semble que quelque chose vient de se casser dans le système de croyance d’un grand nombre d’américains, et que cela couver depuis longtemps.
Avant même l’éclatement de cette crise, si l’on regardait un peu la culture populaire américain (Science Fiction, bande dessinée, cinéma, ect..), il flottait comme une ambiance de fin de règne, voir de fin du monde. Il est même frappant qu’un livre comme The Road de Cormac McCarthy, qui est à la fois un récit post apocalyptique et une réflexion finalement très chrétienne, est eu à la fois le prix Pulitzer et un grand succès publique.
@ Michel que je ne connais pas
L’article de Josef Stiglitz dans le New York Times, dont vous avez donné le lien, répond à vore question. 1/ il y a des actifs plus ou moins pourris, comme d’ailleurs vous l’envisagez, certains reprendront peut être des couleurs. Mais quand ? C’est un pari, un de plus. 2/ il y a un trop plein de liquidités, mais les banques préfèrent les placer auprès de leur banque centrale que sur le marché inerbancaire. 3/ Stiglitz montre bien, dans l’exemple qu’il donne, que ce n’est pas une valeur qui va être attribuée aux actifs, dans le cours du dispositif mis en place par le Trésor, mais une espérance de gains qui va être calculée.
La chine pose la question « qui va nourrir les USA ? » en parlant non pas de graines, mais d’argent …
http://www.chinadaily.com.cn/bizchina/2009-04/01/content_7638783.htm
Ils mentionnent un plan de relance de 8.5 trillions … (10X plus que l’actuel plan signé par le congrès)
« The world simply cannot buy any more new issuance of US treasury bonds, » said Yu Zuyao, an honorary economist with the Chinese Academy of Social Sciences (CASS), who used to head the CASS Institute of Economics.
Il faut savoir d’autre part que la chine a passé un accord avec le vénézuella pour échanger sans dollar : http://www.chinadaily.com.cn/bizchina/2009-03/30/content_7630532.htm
In addition, the excessive US treasury bonds, its enormous fiscal deficit, and issuance of the dollar that far exceeds the demand of the economy would drive the world nearer to inflation and a depreciating US dollar. This could be another heavy blow to the world economy in a downturn and to developing countries in particular.
@F. Leclerc,
Je partage votre analyse, pourtant ne faudrait-il pas souligner l’aveuglement, voir le déni, que la position US suppose depuis le début de cette crise ?
Continuer à envisager les choses comme une simple crise de liquidités n’apporte aucune solution, pire cela aggrave la situation, car d’une crise financière « simple », nous sommes maintenant embarqués dans une crise économique sous la forme d’une grave récession que cet été nos chers médias appelleront dépression !
Wall Street, Obama, le G20 peuvent gesticuler dans tous les sens, les banques sont en faillites, le système est mort. On peut toujours nier la réalité, changer les mots, trafiquer le sens…Cela ne fera pas remonter le prix de l’immo US et cela ne rendra pas solvable les ménages américains.
Votre argument concernant le « too big to fail » est tout à fait pertinent ( concernant le dollar et le mécanisme éco des US) sauf…qu’il n’est plus opérant, ce système vient de montrer ses limites de façon…to-ni-tru-ante ! En se cassant la g… ! Nous savons tous ici, qu’il est irréparable (nos amis chinois, ne sembant pas décidés à continuer le tango) etc.
Pour moi la grande inconnue c’est : combien de temps cela peut-il encore tenir ? Sur un plan éco biens sûr mais surtout sur le plan social…
Jacques Attali point le doigt là où cela fait mal:
« Quels sont les autres sujets qui ne feront pas l’objet de réformes ?
Ce qui ne va pas être fait, c’est d’agir sur les causes profondes de la crise : rien ne va être dit sur la titrisation à 100 % – à l’origine de la crise des « subprimes » -, sur les « credit default swaps » (CDS), ces instruments qui permettent de gérer le risque de crédit, sur la séparation des banques d’affaires et des banques d’investissement, ni sur la limitation des effets de levier, c’est-à-dire sur la capacité à s’endetter. Le monde anglo-saxon vit de cela. Il n’y aura pas non plus la mise en place d’une organisation mondiale de la finance. »
Le reste du commentaire, ici:
http://www.lesechos.fr/info/inter/4848883–le-g20-ne-reformera-pas-le-capitalisme-financier-.htm
@ Ybabel
La dépêche de l’agence Xinhua dont vous avez donné le lien est un réquisitoire implacable et chiffré de l’impasse américaine. S’il en était besoin, elle confirme, car c’est un argumentaire destiné à convaincre des partenaires, que les autorités chinoises ont fixé un objectif de réforme monétaire qu’ils n’abandonneront pas, tout en acceptant des étapes intermédiaires.
@ Paul et @ F. Leclerc ou toute personne compétente :
Qu’est-ce qu’un problème de liquidité ?
J’entends par problème de liquidité, l’impossibilité de fait de convertir un actif en monnaie à la valeur où il était apprécié. Les conséquences sont les suivantes : la création monétaire passée avait allongé les structures de production. Les actifs pourris des banques amputent leurs fonds propres, ce qui les empêchent d’alimenter les structures productives en monnaie et le circuit économique qui rétrecissent.
Pour répondre à la crise, il y a eu deux phases : la stimulation budgétaire afin d’alimenter la demande pour entretenir la structure économique. Le procédé a ses limites : endettement et création monétaire par le rachat par la Fed des bons du Trésor US. Et maintenant le plan Geithner pour redonner leur valeurs perdues à ces actifs. Mais le problème est que le rétrecissement de la structure productive êntraînera un moindre surplus, et là, c’est un problème de solvabilité.
@ A.
Il n’y a plus de « liquidité » parce qu’il n’y a plus de « solvabilité », et non le contraire. Mais, à un moment donné, les deux phénomènes coexistent, c’est actuellement la cas. La question est de savoir quel est le mal qu’il faut combattre afin de résoudre l’autre. Si l’on se trompe de cible, de remède, la crise perdure. C’est le cas.
« Il n’ y a plus de solvabilité parce qu il n y a plus de liquidité » semble correct également (pour payer les crediteurs des montages Ponzi il faut de la liquidité), ce qui prouve que le problème est ailleurs.
Problème de liquidité : mon client n’a pas encore payé sa facture, mais je dois tout même verser leur salaire a mes employés : je demande à la banque un prêt pour tenir le temps que le client paye sa facture.
Problème de solvabilité : mon client m’a payé plus tôt et il me reste 10 jours avant que je n’ai à verser mes salaires a mes employés. Du coup, pendant ces 10 jours, je me dit que j’ai une idée de génie : je vais aller jouer les salaires au casino de Ponzi. Comme ca, avec un peu de chance je pourrais me mettre un peu de beurre dans les épinards.
Manque de bol, j’ai perdu une grande partie du salaire des employés au casino. J’ai un problème de solvabilité. Je vais voir la banque pour qu’elle me prête de l’argent pour payer quand même mes employés en leur demandant de mettre les bouchés doubles pour le mois suivant …
Ce n’est pas tout à fait le même problème, mais la solution semble être la même : aller voir le banquier et lui demander une rallonge.
Une réflexion sur la crise actuelle et sur la pertinence de l’analyse marxiste à son sujet:
1- Les déterminations infrastructurelles mondiales ont abouti à des superstructures idéologiques idoines : le culte des marchés auto-régulateurs, le retrait des Etats et la nécessité d’en diminuer le poids.
2- La logique des systèmes de Bretton Woods et de Kingston devait aboutir à une division internationale du travail.
Le caractère monétaire de l’actuelle crise avait été anticipé par Triffin (et Keynes avec son bancor ??). Certes, dans les années 60, l’or jouait un rôle dans le système monétaire international.
Que disait l’économiste belge au début des années 60 : qu’il fallait que le Kennedy Round de l’OMC aboutisse à une intensification des échanges afin que la balance des paiement américaine puisse se rééquilibrer. Les problème de balance de paiement ont perduré et la convertibilité du dollar en or a cessé d’être assurée, puis le flottement des monnaies a été permis. On sortait alors de la guerre du Vietnam. De cette manière, les E-U assuraient le finacement de leur déficit budgétaire. Si l’or avait gardé son rôle, alors de fait les E-U auraient contraint d’ajuster leur politique monétaire comme une banque centrale mondiale au détriment de leur intérêt national.
3- Depuis l’arrivée de la Chine et , de manière générale, des émergents, la logique ne fonctionne plus car :
a) il faut financer l’industrialisation de ces pays au moment même où l’Occident se désindustrialise et pour amorcer la pompe, le déficit de la balance des paiements US (et des occidentaux) est nécessaire
b) l’ajustement des strucutres productives occdidentales a pour conséquence une distorsion dans la distribution des revenus primaires qu la baisse des coûts induits par la division internationale du travail compense en partie
c) la taille des émergents est trop importante pour qu’ils soient digérer dans la division internationale du travail : c’est la thèse de Maurice Allais.
J’ai entendu parler d’un passage du Capital où Marx décrit le rôle « magique » de l’or : il suffit que l’on sache qu’il est en sécurité dans les coffres pour que les marchandises circulent. C’est la même chose aujourd’hui : la monnaie est le moteur de la circulation des marchandises à l’échelle du monde. Elle est une force irrésistible qui a provoqué une intensification modiale des échanges.
1893 « Premier congrès des banques populaires »
http://www.archive.org/search.php?query=(language%3Afre%20OR%20language%3A%22French%22)
presque tout en bas de la page :
Actes du Congrès – Congrès des banques populaires françaises, 5th, Toulouse, 1893
lien qui envoie à la page
Congrès des banques populaires françaises, 5th, Toulouse, 1893; Centre fédératif du crédit populaire en France
on peut lire ou parcourir ce livre,
certes il fait 300 pages mais il est extrêmement instructif des banques, plus particulièrement des banque populaires ou coopératives bancaires, mais aussi des étonnantes caisses rurales, ou encore de la faillite de la société du crédit agricole en 1860, j’ai copié/collé la table des matières (mais je sais, c’est pas terrible, pas vraiment au point)
j’ai lu la « commandite » 56 à 69 , le chapitre « contre la banque centrale des banques populaires » 70 puis surtout de 124 à188, « le cash-crédit » p 90 à 100, « les caisses rurales » 109 à 115, les « l’usage du coffres » 79 à 84, « les 5 Lois » 71 à 79 « équilibre des banques » topos 197,188,
il existe encore le risque de crise métallique pour la banque de France,
les usuriers sont critiqués comme nuisibles, le crédit coopératif vise à s’en exonérer
parfois comme les sénateurs ou députés ont votés ou veulent encore voter des lois idiotes, il faut tout leur expliquer…
pdf
http://ia311303.us.archive.org/2/items/actesducongrs00conguoft/
page 289
TABLE DES MATIÈRES
PREMIÈRE PARTIE. – Avant le Congrès
Comité d’initiative de Toulouse. – Circulaires, – Programme et
horaire 7
Adhésions 11
DEUXIÈME PARTIE. – Travaux du Congrès
Première journée. – ô avril 1893. – bénnce du matin (Ir*^) :
Ouverture du Congrès. – Discours d’ouverture par M. Dubois,
président du Sj^ndicat général dvi commerce et de l’industrie.
– Constitution du bureau 19
Discours de M. Eugène Rostand, président 21
Réorganisation de l’agence fédérative. – Renvoi de la discussion. 24
Mesures d’ordre intérieur relatives au service du secrétariat et à
la publication du compte-rendu 25
Rectification par M. RoLZÈs. fondateur de la B nque populaire du
Vnie arrondiss -ment de Paris, au volume des actes du Congrès
de Lyon I 25
Séance du Vaprès-midi [i’ »^] :
CommuDications du Président 25
Rapport de M. Rolzès sur Vulililé d’un manuel à Vv.sage des
Banques populaires 25
Discussion 27
Résolution 28
Rapport de M. Benoit-Levy, avocat à la Cour d’appel de Paris,
sur la iSuciélé de propagalion du Crédil populaire en
France 28
Discours de M. Eugène Rostand 31
Discussion. – Renvoi pour l’étude à la fédération 33
Séance du soir (3′ »«) :
Communication du Président 34
Discours de M. Siuven, président du Comité d’initiative 34
Conférence de M. C. Contint, avocat à Milan : Pourquoi suis je
un fervent de la coopération de crédit ». 37
-page 290
Deuxième journée. – 6 avril 1893. – Séance du malin (4″‘«)
Communication de M. Durand, secrétaire du Congrès 55
Rapport de M. Salles, avocat à Lyon, sur la commandite par
acWms dans les Sociétés coopératives et sp>éc.ialement dans
les coopératives de crédit 55
Discussion. – Résolution 62
Séance de Vaprès-midi (5′ »e) :
Communication du Président 66
Rapport de M. Arnault professeur d’Economie p< litique à la
Faculté de Dioit de Toulouse sur Vcxnmen complémentaire
d’S lois sur le crédit populaire urbain et agricole 67
Discours de M. Rostand, président 71
Lecture par M. Benoit-Lévy. secrétaire du questionnaire dressé
par M. Lyox-Caen, professeur à la Faculté de Droit de Paris,
pour le Conseil supérieur du Travail 75
Résolution 78
Rapport de M. Contini sur la question : Par quels moyens indi-
rects les banques populaires peuvent-elles pi^rffctionner leur
actUm au point de vue de l’économie publique ? 79
Discoi’rs de M. Rayneri et de M. Rostand 87
Résolution 88
Séance du soir (6′ » »).
Allocution de M. Ozenxe, président de la Chambre de Com-
merce 89
Communication de M. Henry W. Wolff, sur les essais de crédit
populaire en Angleterre 89
Conférence de M. Louis Durand, avocat à la Cour d’appel de
Lyon : Le crédit agricole el les cai ses rurales 105
Troisième journée. – 7 avril 1893 – Séance du matin (7me)
Allocution de M. Many, secrétaire du Conseil supérieur du Tra-
vail, délégué de M. le Ministre du Commerce 123
Communication du Président 125
Proposition pour l’organisation à Bordeaux du 6nie Congrès des
banques populaires •••••: 1~S
Rapport de M. E.Rostand : Une basique centrale de crédit popu-
laire urbain ou agricole doit-dle précéder la constitution de
coopératives locales, ou en être la suite ? 125
Discours de M. Rayneri 133
Discussion ^ 36
Résolution 138
Séance de l’après-midi (8′ »e).
Communication du Président 1 36
Rapport de M. Durand sur la législation des Sociétés coopératives
et spécialement du projet de loi volé par le Sénat 139
Observations de M. Benoit-Lévy 198
Pages 291
Renvoi de la résolution 199
Séance du soir (9′ »e).
Conférence de M. Rostand : L’examen critique des pyopoditions
socialistes en matière de crédit populaire et le crédit popu-
laire par la liberté et l’association 201
Quatrième journée. – 8 avril 1893. – Séance du matin (lOme).
Communication du Président 225
Discours de M . Lourties 226
Observations de MM. Rostand, Dlrand, Benoit-Lévy, R.a.yneri.. 230
Résolution 232
Séance de laprès-niidi (lime).
Rapport de P. Ludovic de Besse : Des garanties à exiger des
clients d’une banque populaire 234
Discussion. – Résolution 244
Etude présentée par M. Rayneri sur : Les principjcs à observer et
les moyens à prendre par les fondateurs d^’.ne banque
p(qnila ire 245
Résolution 2.53
Choix de la ville de Bordeaux pour le (i’- Congrès 254
«Séance du soir (12^6).
Rapport de la Commission chargée d’étudier la question des modi-
ficalions à apporter dans rorgnnisalion du Cent’ie fédèratif. 255
Composition des bureaux du Centre fédèratif et de la Société de
propagande 257
Conférence de M. Rayneri ; Le drainage de l’épargne et tes
Banques pjopulaircs 257
Discours de M . Many et remise de décorations 272
Discours de M. Carré 273
Allocution de M . Rostand 273
TROISIÈME PARTIE. – Après le Congrès
Le Banquet 279
La Presse 282
Fondation de la Caisse agricole coopérative de Castellar 283
Menton. – Imp. Coopérative Mentonnaise.
@ François, Tigue et Ybabel
(j’évacue exprès l’exemple d’Ybabel car, selon moi, il faut raisonner globalement, ce que ne permet pas de faire son exemple)
1- Il n’y a plus de liquidité car il n’y a plus de solvabilité
2- Il y a de moins en moins de solvabilité car il n’y a plus de liquidité
La liquidité supplémentaire était fournie par une montagne de dettes en raison d’un manque de solvabilité ( du à la mondialisation en raison d’un mauvais déversement du 2ndaire sur le 3tiaire en Occident et la distorsion de revenus). Un moment donné, il faut passer à la caisse :1
La dilatation du circuit économique et de ses structures productives ont résulté de cette abondance de liquidité. La raréfaction de la liquidité (1), provoque un rétrecissement du circuit économique et des structures productives (2).
Maintenant les deux s’alimentent.
@ A.
Certes, mais quel est le levier qui permet de sortir de cette boucle ?
@ Philippe Deltombe
« Does Obama Have a Plan B? » demande Adam S. Posen dans ce très intéressant article que vous signalez, qui vient s’ajouter à ceux de Krugman, de Stiglitz, de Sachs, etc… Posen parle d’or en quelque sorte, s’appuyant sur son expérience japonaise.
@ tigue
Le problème n’est pas ailleurs car liquidités et solvabilité n’ont pas le même poids dans la balance, la même signification d’un point de vue macro-économique.
La solvabilité est quelque chose de solide, d’irréfutable tandis que la liquidité est gagée sur la promesse de gains futurs. Le banquier ne fait plus de « rallonge » dès lors qu’il sait que son client ne pourra sans doute pas rembourser.
La solvabilité traduit un état de l’économie, elle est la conséquence du rapport relativement équilibré entre les forces qu’exercent les uns sur les autres entrepreneurs, investisseurs et banquiers. Or, les banquiers ne veulent rien lâcher, continuant même de s’enrichir sur le dos des contribuables, ce qui maintient dans un état d’insolvabilité les ménages et des pans entiers de l’économie, et, pour finir, les banques elles-mêmes, sauf quelques unes, qui bénéficiaires des aides fédérales vont pouvoir concentrer le capital plus qu’il ne l’était déjà auparavant.
La Fed aura beau injecter des liquidités à tire larigot cela ne rééquilibrera pas pour autant l’économie américaine dans son ensemble car le rapport de force demeure défavorable aux ménages et petits entrepreneurs. Or ce sont eux qui déposent leur argent dans les banques et permettent à celles-ci de fonctionner.
Bernanke aurait presque mieux fait de faire décoller son hélicoptère et déverser ses tombereaux d’argent sur les ménages qui en ont le plus besoin. Pour le coup il aurait injecté des liquidités et rendu un peu plus solvables les chevilles ouvrières de l’économie. L’économiste Galbraith, dans son article traduit sur Contreinfo, remarque lui, qu’il faudrait démanteler les grosses banques pour favoriser les banques locales, au lieu que ce soit bientôt les premières qui absorbent les secondes, pérennisant les inégalités et donc la crise, avant le plongeon, si rien n’est fait.
Solution efficace :
D’abord réindustrialisation des puissances occidentales avec pour but l’autosuffisance nationale (ou continentale), protectionnisme temporaire (10 ans), réorientation des investissements dans l’écologie, rééquilibrage progressive des valeurs avec une superinflation sans augmentation de salaire, Annulation des dettes en parallèle du dégonflement de la masse monétaire…
Solution Juste :
Innexistante car irréalisable
Les deux points de vue (illiquidité, insolvabilité) paraissent clairement opposés.
Il devrait donc être possible de trouver les critères objectifs (dans le passé récent et dans la situation présente) pour confirmer que l’un des deux est correct… Sinon il faut reposer autrement la question.
Par exemple le fait que les anglo-américains avaient 17 banques parmi les 20 premières mondiales en 2003 (et la Chine aucune), alors qu’il n’en ont plus que 4 (et la Chine, 5) en 2009, est-il un critère qui conforte le point de vue illiquidité ou au contraire insolvabilité ?
@ JeanNimes
Non ça, ça vient du fait qu’ils sont compris les premiers que la fin du système financier approchait, et ils ont donc déçider de changer leur mode de financement, en fesant moins appel aux banques et plus au marché.
Ils s’en ont commencé à réagir au début des années 2000, alors que nous, pauvres moutons européens nous sommes lancés dans l’euro pour suivre bêtement leurs traces.
Aujourd’hui, le financement Anglo-Saxon est réalisé à hauteur de 2/3 par le marché et à 1/3 par les banques commerciales, alors que le rapport est inversé en Europe. C’est pourquoi la France a réussi à être le siège de banques comme la BNP (2 000 milliards de dettes pour 50 milliards de fonds propres) et la Société Générale (1 000 milliards de dettes) et n’a donc auune marge de manoeuvre à part être de donner la patte aux Américains.
De 2000 à aujiurd’hui, pendant que l’Europe achètait des devises, les U.S ont acheté des entreprises réelles pour préparer leur sortie…