Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ce qu’on appelle le Plan Geithner est la nouvelle formule mise au point par le Secrétaire au Trésor américain, pour créer un fonds garanti et subventionné par le gouvernement en vue de ramener à la vie des titres de dette immobiliers dépréciés détenus par les banques américaines. On peut lui faire deux reproches principaux. Le premier, c’est que le projet est si mal ficelé qu’il existe dans son architecture des failles énormes qui permettent de le détourner pour en tirer des profits colossaux. Le second, c’est qu’il est entièrement bâti dans une perspective où le problème de ces instruments de dette dépréciés, ces Residential Mortgage–Backed Securities (RMBS) et ces Collateralized–Debt Obligations (CDO), contenant eux aussi des crédits immobiliers, est un problème de liquidité, autrement dit qu’on ne trouve pas de clients pour des produits qui seraient essentiellement sains et dont on imagine qu’ils reprendront bientôt des couleurs, alors qu’il s’agit en réalité d’un problème de solvabilité : quelque chose d’essentiel n’a pas fonctionné comme prévu dans la titrisation, une méthode financière dont la philosophie est en réalité viciée puisque, contrairement à ce qui avait été envisagé, elle concentre le risque au sein des titres au lieu de le diluer et qu’elle répand l’insolvabilité parmi ceux qui s’en sont portés acquéreurs.
Contrairement aux pages d’information du Wall Street Journal, ses pages éditoriales ne proposent pas véritablement des analyses : elles reflètent le sentiment de Wall Street sur les questions du jour, sentiment rarement partagé par la majorité du public et, comme on s’en doute, encore bien moins aujourd’hui. L’éditorial qu’évoque François Leclerc dans son dernier billet s’intitule « Le fonds d’actifs très privé du Trésor », et son message essentiel est à mon sens, d’exprimer l’irritation des hedge funds de se voir aujourd’hui exclus de la formule dans leur grande majorité.
Mais cette exclusion des hedge funds est-elle une mauvaise chose en soi ? Si l’on repense aux stratégies loufoques permettant de détourner le Plan Geithner pour en tirer de plantureux bénéfices et que les blogueurs s’amusent à proposer depuis qu’il a été publié, toutes ces combines ne pourraient être précisément mises aisément à exécution que par des hedge funds, et leur interdire l’accès à cette fête espérée par eux constitue certainement une manière de protéger l’investissement du contribuable, dont on sait qu’il est au premier rang pour faire les frais de l’opération si elle devait tourner mal.
Est-ce à dire que le Plan Geithner soit bon et que les fonds du contribuable sont en de bonnes mains ? Certainement pas, mais il s’agit avec son concept vicié de naïveté davantage que de malice. Je m’explique.
Pourquoi toutes les tentatives américaines de résoudre la crise se sont-elles engagées aussi résolument dans ce qui apparaît aux yeux des meilleurs experts de ces questions comme des voies de garage, alors que ceux qui proposent ces plans y voient au contraire une manière intelligente de résoudre le casse-tête que constituent ces titres composés de crédits immobiliers dépréciés ?
La raison de cette divergence dans les points de vue réside, comme je l’ai signalé en introduction, dans le fait que deux grilles d’interprétation existent des difficultés rencontrées par ces instruments de dette. Ces deux interprétations sont exclusives l’une de l’autre et débouchent sur des propositions de solution divergentes : la première voit dans le problème une question de liquidité, la seconde, une question de solvabilité. Ceux qui sont en charge de résoudre la crise souscrivent à la première interprétation alors que les experts à qui les media donnent de préférence la parole souscrivent à la seconde. La différence ne s’arrête pas là puisque les deux interprétations correspondent à une évaluation très différente de la gravité de la crise : dans l’interprétation en termes de liquidité, le patient souffre d’une affection bénigne tandis que dans celle en termes de solvabilité, il se trouve dans un état critique.
Dans l’optique de la liquidité, les difficultés rencontrées sont d’ordre technique à l’intérieur d’une problématique sinon parfaitement maîtrisée : des sommes, pourvues d’une existence réelle, se trouvent bien là, latentes au sein des marchés, et il convient simplement de les faire « revenir à la surface » à l’aide d’un certain nombre de manipulations qui permettront de les retransformer en ces sommes d’argent liquide qu’elles ont toujours représentées. Dans l’autre optique au contraire, celle de la solvabilité, les sommes en question ont largement cessé d’exister : il s’agissait de reconnaissances de dettes et ces dettes ne seront jamais honorées parce que ceux qui ont emprunté les sommes en question ne sont pas à même de les rembourser, et ceci, le plus souvent parce que ceux qui les leur doivent sont eux-mêmes à la merci d’emprunteurs défaillants.
Quand le gouvernement américain recourt alors au « quantitative easing », souvent appelé moins respectueusement « planche à billet », il s’agit dans son esprit d’une mesure temporaire chargée de « rétablir la confiance », l’illiquidité étant censée résulter d’un manque de confiance temporaire dans un produit dont la qualité est en réalité intacte ou en tout cas très peu compromise. Ses critiques voient au contraire dans cette création de monnaie par la Fed – non-assortie d’une création de richesse équivalente – une mesure nécessairement irréversible où il s’agit de remplacer de l’argent disparu – du fait de l’inconséquence des financiers – par de l’argent frais, lequel provient toujours en dernière instance et, même si c’est pas des chemins détournés, de la poche du contribuable. Malheureusement pour ce dernier, c’est toujours depuis 2007 l’hypothèse de l’insolvabilité qui se vérifie dans les faits, et sa tolérance à l’égard des solutions « optimistes » qui reposent sur l’hypothèse concurrente d’une illiquidité passagère, s’amenuise du coup à chaque nouvel échec cuisant.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
54 réponses à “Illiquidité et insolvabilité”
Je crois que le critère objectif c’est : tant qu’on maintien la confiance dans notre « modèle économique », ou entreprise selon à qui on s’adresse. C’est essentiellement une question de confiance.
Il est clair que les USA ont des sérieux atouts, mais c’est devenu une sorte de tautologie.
La confiance dans la solvabilité des USA est lié au statut du dollar, l’un des piliers principaux de leur économie.
Mais si on remet en cause le statut du dollar, les USA perdent leur principal atout, et donc la confiance des débiteurs, et deviennent insolvables. CQFD.
D’ou l’importance de la réaction de la Chine http://www.pauljorion.com/blog/?p=2607#comment-22035
Liquidité ou insolvabilité? la sortie?
la confiance!
Ds confiance il y a foi!
retour du religieux alors?
Non: inventez des projets industriels qui permettent de faire le tri entre ceux en qui vous pouvez avoir confiance et les autres, quitte à inventer une nouvelle monaie sur cette base et ds son seul circuit. (Laisser les autres ds leurs délires)
de la confiance accordée à de réels projets 😉
Mais on fait tout comme si c’était l’intendance — le secteur bancaire à renflouer — qui devait être la cible.
Si les administrations assumaient de réels projets, tout le reste ne serait plus qu’un problème d’intendance.
Les dirigeants raisonnent toujours dans l’optique des postures A et B. Ils ont une vision purement monétaire de l’économie.
La « confiance » envers les USA provient de :
* 1ère économie mondiale
* système démocratique
* 1ère armée du monde (confiance forcée)
* libéralisme (libre entreprise, maximisation du profit privé)
* American Dream : tout le monde aura sa chance pour peu qu’il se retrousse les manches
* dollar monnaie de réserve
* Leader scientifique (espace, nano-tech, génétique)
Mais beaucoup de ces « piliers » sont clairement remis en causes.
Le leadership scientifique à cause de la crise écologique. L’américan dream parce que dans la pratique, c’est pas aussi drôle que sur le papier (criminalité, paupérisation, problèmes de santé nationaux, consumérisme, pouboir des lobbys, etc). L’Irak à sérieusement entamé le capital confiance dans démocratie / armée (1 pierre 2 coups), et la, en ce moment, c’est le libéralisme qui s’effrite, entrainant avec lui le dernier fondement de la confiance : le dollar.
La confiance dans les USA ne repose plus que sur un réflexe « atavique » maintenant.
A moins de proposer un vrai projet d’avenir renouvelé au monde entier, ils sont bien dans une crise de solvabilité.
Ce projet, ne peut qu’avoir de volets forts au niveau protection sociale et environnement… et ça, c’est pas le fort des américains, c’est même à l’inverse de leur « way of life ».
@A.
Je suis d’accord avec vous que l’on n’utilise pas suffisamment l’analyse marxienne pour avoir un éclairage différent sur cette crise. Un bon point de départ pour une analyse marxienne serait ici:
http://papamarx.wordpress.com/2009/02/20/crise-economique-un-changement-depoque/
et en anglais:
http://monthlyreview.org/081201foster-magdoff.php
Pas le temps de lire tous vos commentaires. Ce sera pour ce soir. Quelques remarques.
Insolvabilité à 100%. La politique de l’offre (monétarisme et ses avatars) est la source du chaos. Le revenu est postérieur à la consommation. Celle-ci ne repose donc que sur l’endettement. Le revenu dans une politique de la demande (cf Keynes – bonjour Loïc) est antérieur à la consommation. Les ménages s’endettent donc peu.
Pas de revenu donc des dettes. Insolvabilité, mère d’une dépression qui va se transformer en crise monétaire.
La crise financière est le catalyseur. Tous les actifs titrisés n’ont plus de valeur. Leur sous-jacent est null. Les ménages ne peuvent plus payer.
Nationaliser les banques et se constituer le plus grand parc HLM du monde voilà ce qu’il reste à faire aux dirigeants US. Mais la finance préfère rester en vase clos et faire de l’argent avec des actifs qui n’ont plus aucune valeur. Ces montagnes d’actifs n’ont plus aucun lien avec le réel.
Que j’aimerais avoir tort.
La fin du système que le dollar incarne aujourd’hui est inéluctable et, nécessairement, celle du dollar lui-même l’est également. Mais il n’y a absolument aucune raison de penser que ces deux morts coïncideront et il est plus que probable que lorsque le dollar disparaîtra, ce système perdurera sous un nouveau visage faussement philanthrope, écologiste et tout autant criminel. On risque donc d’en prendre encore pour quelques décennies. Par contre, le sort du dollar paraît plus clair : quelques années tout au plus le temps que l’influence du top réseau qui s’est choisi l’administration US pour VRP ne fasse plus le poids, économiquement et surtout militairement, face à l’alliance de ses adversaires toujours plus nombreux. Donc, ce qui nous guette à court ou moyen terme, ce sont les effets collatéraux de l’ultime combat annoncé du vieux géant usé contre le jeune prétendant au trône. Et contrairement aux prévisions établies dans un fameux rapport du Pentagone, c’est peut-être bien avant 2017 qu’il faudra considérer la guerre entre ces 2 géants comme inéluctable.
Il y a de l’argent qui disparaît et il y a de l’argent qui réapparaît.
Et c’est la poche du contribuable qui fait office de nihilo. Je crée de l’argent et tu travailles : c’est le deal. C’est normal. Je vais bien, tout va bien. L’homme a une créance de travail. Il vit avec une créance de travail. Cette créance de travail s’est-elle créée ex nihilo, a-t-elle été créée par l’homme lui-même ou lui a-t-elle été imposée à l’insu de son plein gré ? Oh ho ! Ca sent le plan D.
Jimmy [ 1 avril 10:15 ]
Vous dites « Il est possible de prévoir … »
Surement en partie :
(a) les facteurs à prendre en compte sont sur la table
(b) les aspects qualitatifs des hypothèses (leur nature) sont à la suite
(c) ne reste t-il pas une forte incertitude sur les niveaux (minima, maxima)
à « donner » aux hypothèses ?
Paul écrit, par exemple
» il s’agissait de reconnaissances de dettes « A » et ces dettes « A » ne seront jamais honorées parce que ceux [« B »] qui ont emprunté les sommes en question ne sont pas à même de les rembourser, et ceci, le plus souvent parce que ceux qui les leur doivent [« B »] sont eux-mêmes à la merci d’emprunteurs défaillants [« C »]. »
… « ceux qui les leur doivent [« B »] » (est-ce bien cela ?)
S’agissant des « sources de fonds attendues » [« C »] les équipes de Geithner séparent notamment :
(a) les banques « C » à l’égard des banques « B »
(b) les transnationales « C » à l’égard des banques « B »
(c) les employeurs (transnationales, etc.) des propriétaires de logements (maisons, apparts) qu’un premier « réflexe » induit par les « usages normaux » poussaient en dehors du « chez eux non encore remboursé ».
(1) En shuntant toutes les « règles normales en usage » – (2) En garantissant à gauche et à droite ce qui n’est pas normalement garanti – (3) En écrivant (je ne sais pas si c’est le cas) que l’Etat est à la fois en amont et en aval de 60% à 80% des transactions substantielles … (4) etc.
n’est-il pas possible pour la Fed-of-NewYork et leurs ami(e)s de combler les brèches,
notamment de rendre beaucoup moins « pourris » les actifs dits « toxiques » ?
… Est-ce totalement faux de croire :
– Vu le caractère « d’exception et hors statut » du dollar onshore comme des eurodollars,
– Vu les relations offshore hors-normes de « la Fed-of-NY avec son réseau » et Washington
– Vu les décisions législatives hors-normes que les Etats peuvent adopter selon l’état des marchés immobiliers
… qu’une « confiance acceptable » — dans les limites du territoire américain — pourrait se re-positionner ?
Aurait-on quelques vagues repères, même grossiers ?
@ LeClownBlanc
Je pense comprendre ce que vous voulez dire : vous pensez qu’il y a un effort bien particulier à mener par les acteurs financiers, afin trier et classer toutes ces dettes.
Ainsi il est probable que le montant des actifs intrinsèquement et irrémédiablement toxiques soient inversements proportionnel au soin que l’on portera à leur tri.
Je risque de vous décevoir mais je ne m’étais pas encore posé le problème sous cet angle, certainement du à mon manque de compétences…
Personnellement, j’étais parti du fait qu’elles étaient pourries et que d’autres allaient le devenir avec le manque de liquidités.
Je cherche à savoir quelle est le montant de liquidités nécessaire pour noyer ces dettes (par dévaluation), ce montant est-il supportable par la population et les autres pays.
Dans tous les cas cela semble difficile d’estimer le nombre de prêts douteux qui ont été accordé car ils semblent vraiement nombreux d’après Mr. K. Galbraith
« L’idée de ce plan, c’est que l’on peut remettre sur pied les banques par une approche procédant du haut vers le bas, en ranimant le marché de ces titres douteux. Si cette idée peut sembler familière, c’est bien parce qu’elle l’est : Henry Paulson avait également appuyé une telle solution, au point de gagner l’approbation du Congrès. Mais il a ensuite abandonné cet idée. Pourquoi ? Car il avait compris qu’elle ne pourrait pas fonctionner.
Paulson se heurtait à deux problèmes insurmontables. L’un était la quantité : il y a trop d’actifs douteux. Le projet de procéder à leur rachat pourrait être assimilé à « remplir l’océan Pacifique avec des ballons de basket, » comme un observateur me l’avait dit à l’époque. Lorsque j’ai tenté de trouver d’où venait ce chiffre de 700 milliards de dollars alloués au TARP (Troubled Asset Relief Program), un assistant sénatorial confirmé m’a répondu : « Eh bien, c’est un chiffre situé entre cinq cents milliards et mille milliards . »
L’autre problème est celui du prix. Le seul prix auquel ces actifs peuvent être cédés, tout en protégeant les intérêts du contribuable, est bien sûr le prix du marché. Avec l’effondrement du marché des titres adossés aux prêts hypothécaires et des credit default swaps qui leurs sont associés, ce prix est trop bas pour permettre de sauver les banques. Mais tout prix plus élevé serait l’équivalent d’un cadeau de fonds publics, justifiable uniquement si existaient de bonnes chances que ces actifs puissent retrouver leur valeur lors d’un retour à la « normale ».
Cette possibilité peut être évaluée, bien sûr, uniquement en procédant comme le ferait tout investisseur raisonnable : avec diligence, ce qui implique une revue de détail des prêts. De tels contrôles révèleraient une très forte proportion de documents requis absents des dossiers, des évaluations des biens gonflées ainsi que d’autres éléments apportant la preuve de fraudes. Fin 2007, l’agence de notation Fitch s’est livrée à cet exercice sur un petit échantillon de dossiers de prêt, et a découvert des indications de fraude ou de fausses déclarations dans pratiquement tous les cas. La conclusion raisonnable à en tirer serait qu’un nombre croissant de ces prêts seront défaillants. Le plan Geithner visant à garantir ces dits actifs conduirait donc presque à coup sûr à surestimer leur valeur. C’est uniquement un moyen de retarder une prise en compte ultérieure des pertes, tout en maintenant les coupables à flot ».
Avec la source escusez-moi : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2609
Le problème principal ne risque t-il pas d’être rapidement l’emploi ? 750 000 emplois disparus en mars aux States. Effet domino garanti sur le non remboursement des prêts immobiliers pour les ménages concernés par cette perte d’emploi. Absence de liquidités et insolvabilité dans le même paquet cadeau et le désamour et autres conséquences à un moment donné pour le bel Obama.
L’aide aux ménages mais sous conditions ne serait-elle pas mieux adaptée ? L’American way of life ne peut plus être envisagé. Les temps changent, on the road again, il y a sans doute une autre alternative.
Imaginons que les aides, la liquidité actuellement dispensée aux banques, aille aux ménages, ceux qui sont pris à la gorge, qui perdent leur emploi et doivent quitter leur maison, toujours l’effet domino.
Payer les gens à rester chez eux – empreinte écologique faible, pas besoin d’utiliser le 4×4 – pour qu’ils améliorent le bilan thermique de leur maison, qu’ils installent photovoltaïque et capteurs sur les toits…
On leur donne un travail, une année de travail peut-être, voilà ce dont ils ont besoin, ils sont payés – pour la collectivité c’est un investissement sur l’avenir, des ressources rares qui seront économisées – ils peuvent rembourser leurs prêts immobiliers qu’il serait juste de baisser légèrement : 10, 20, 30 % ? Après tout certains se sont servis grassement sur la bête des subprimes, et puis les banquiers pourront récupérer une partie de leur mise, pour le coup certains actifs toxiques reverdiraient.
En quelque sorte créer des fonctionnaires verts… et peut-être mettre d’autres couleurs à contribution
Bien sûr on peut rêver
@ Jimmy [22:35]
A ce stade, j’ai lu la première moitié de votre contribution … jusqu’à « les intérêts du
« contribuable, est bien sûr le prix du marché ».
La question posée à 21:45 (supra) peut s’exprimer différemment :
Si on trifouille assez fortement les « principes normaux » auxquels s’attendent habituellement les acteurs « C »
[banques « C », transnationales « C », employeurs « C »]
est-ce que cela ne peut pas faire remonter fortement de bons paquets d’actifs, parfois abusivement sous-cotés ?
[Je lis la suite]
En tout cas les chiffres du chômages montrent que le scénario ressemble à celui de 1929, mais les données ne sont pas tout à fait les mêmes, hum « 500 000 milliards de dettes ».Ce montant est de toute manière nettement supérieur à la masse monétaire mondiale.
Etant donné qu’il n’est pas possible de rembourser la dette, 3 seules solutions réelles :
* Supprimer la dette
* SuperInflation
* Un mélange des 2
Est-ce vraiement plus compliqué en fait ? Cette fois-ci pas de guerre possible, endettement insoutenable, croissance arrive à ses limites environementales….
@ JCL
Je suis d’accord avec vous. Une bonne issue, et en même temps, une « leçon » pour le monde entier,
serait que le peuple américain, devant la certitude de l’impasse dans laquelle les a plongés Fed. bank of N.Y. & co ,
retrouve son esprit pionnier sans les mauvais cotés de la conquête de l’ouest. Au lieu d’attendre une solution qui viendrait d’en haut, une économie de survie, au départ individuelle, puis de plus en plus organisée, émergerait jusqu’à concurrencer l’économie « officielle ». Ce serait alors une incitation au niveau fédéral pour aller s’orienter vers une autre politique, la propagande médiatique ne faisant plus son effet. Les effets conjugués des efforts à la base et de la nouvelle politique au sommet créant une nouvelle synergie. Obama a été élu pour faire une autre politique, il n’aurait plus alors qu’à surfer sur le potentiel populaire, se démarquant nettement de Wall Street.
Galbraith, que décidément on cite beaucoup aujourd’hui, est assez dans cet état d’esprit lorsqu’il parle de favoriser les banques locales. Bref, l’impasse actuelle n’est pas vraiment d’ordre technique, elle est beaucoup plus dans les esprits.
Les américains sont-ils capables de faire le deuil d’un système économique qui faisaient d’eux les plus puissants de la planète mais qui maintenant les appauvrit et qui plus est menace la planète ?
Mais pour que ce scénario puisse s’accomplir il faudrait se rapprocher du gouffre, ce qui éloignerait d’autant les possibilités d’une reconstruction pacifique et relativement rapide. Cela fait beaucoup d’inconnues. Le scénario est très peu probable, mais comme dit notre Clown favori il faut tout explorer 😉
@ Jimmy + JCL
Avec une part de ce que dit JCL plus d’autres dispositions additionnelles,
la phrase suivante de Jimmy ne peut-elle être relue
avec une « sensation physique » différente ?
Quote : » tout prix plus élevé serait l’équivalent d’un cadeau de fonds publics, justifiable uniquement si existaient de bonnes chances que ces actifs puissent retrouver leur valeur lors d’un retour à la « normale ».
[Fin de quote]
si existaient de bonnes choses.
L’agence de notation Fitch n’a t-elle pas fait son boulot … comme elle a l’habitude de le faire ?
le nez au raz des papiers de « A » ou « B » … avec sa check-list de « Best Practices » dans l’autre main,
sans aucun recul de poète ! … d’improvisateur imaginatif ?
En ce moment est-ce d’auditeurs-comptables dont les Usa ont le plus besoin ?
N’y aurait-il personne aux Usa
à chercher à reprendre des repères de confiance à partir de « C »
plutôt que se focaliser sur « A » ou « B » ?
[Préalable: Préciser ce qui suit ne ferait que réduire cette faisabilité]
Si nous étions tous bien au fond du goufre (bien bien noir)
y compris le 0.01% de patriofurtifs, y compris une petite portion du top des patriofurtifs (moins de 0,001%)
avec la claire certitude que les « portes de sortie » de ce 0,01% ne seraient pas très … ( honorables ? )
et non pas, en haut, simplement au bord du goufre,
une reconstruction pacifique et rapide présenterait une haute faisabilité.
J’aurai du attendre 31 minutes
Vous allez croire que c’est un poisson d’avril.
Et je n’ai pas dîné !
objection retenue votre honneur.
Mais alors faut-il consciemment précipiter, espérer la chute du système ?
Rafistoler le système actuel n’est-ce pas reporter de plusieurs années, voire une dizaine d’années, de réelles solutions pour une humanité un peu plus vivable ?
ah oui votre préalable entre crochets !
23:36 … Ne Faut-il pas ? … Faut-il ? … To be ! … or not to be !
Le 1 avril à 9:01 Clive répondait à Tigue [8:25]
N’a t-il pas, Clive, réceptionné un fil en réponse à la question que vous posez ?
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2604#comment-22094
Pourquoi … vous, leaders de ce blog-forum, … autres blogueurs ne joueriez-vous pas également à l’exercice ?
… sans vous autocensurer, naturellement … sinon nous n’irions nulle part !
@Pierre-Yves D,
votre message 01/04/2009 14:49
Si, si, j’en ai un, industriel! et structuré par l’instance éthique formelle (de la théorie de la médiation dont je donne la référence de temps à autres)
Qui, qd çà allait bien aurait eu l’idée de financer un projet industriel dont un objectif adjacent est de séparer le bon grain de l’ivraie, sans parler de ses répercussions écologiques puisque d’abord construit sur la faculté d’abstinence , de modération, de phronèsis en chacun, soit une façon de se moquer des question de croissance?
Qui, qd çà va mal, aurait l’idée d’investir ds une start up assez gonflée pour affirmer que ce n’est pas l’économie qui décide mais des décideurs capables de s’engager moralement, renvoyant ainsi les business plans ds la préhistoire; ce qu’ils valent d’ailleurs comme on le voit tous les jours de ceux faits en 2007 pour 2008 ou de 2008 pour 2009 sans parler d’aller plus loin?
Et comme le dit DSK, les circuits SONT gelés!
Pour les dégeler: le remède est la monnaie anticrise (fondante!)