Le blogueur et son financement

L’argent n’est pas au centre de mes préoccupations et je ne pense à lui que quand sa présence – ou plutôt son absence – s’impose à moi. Je me souviens alors, comme l’autre jour, que je devrais vous rappeler l’existence de l’option « donation ». Ce que j’ai fait, sans me douter que je créerais à cette occasion un débat d’une telle ampleur.

On a beau être sociologue et porter sur sa société un regard en principe objectif, on n’en demeure pas moins l’un de ses membres à part entière et porteur de ses valeurs. Ce qui explique pourquoi je ne suis pas immunisé contre la stigmatisation qui s’attache au fait d’être « sans emploi » et pourquoi je n’arrive pas toujours non plus à écarter le sentiment d’être en train de « faire la manche ». J’observe que quand mon comportement trahit ces sentiments, quand je tente de « me justifier », c’est alors chez vous que je provoque la gêne. Il faut m’en excuser.

Dans un monde idéal je pourrais écrire ces billets et entretenir ce blog sans avoir à me préoccuper d’autre chose. Dans le monde où nous vivons, ce n’est pas le cas et il me faut découvrir une autre manière d’aborder la question du financement de mon activité. La solution idéale sur l’internet, ce serait d’ignorer la question : d’offrir le produit à titre gratuit et de subventionner sa production par un moyen d’une autre nature. C’est ce que j’ai fait de février à octobre 2007 : je travaillais à Countrywide dans la journée et rédigeais mes billets dans la soirée. Si vous jetez un coup d’œil au graphique relatif à la fréquentation du blog, vous verrez que le nombre de visites durant cette période est passé de zéro à 3.500. Les billets qui à cette époque provoquaient un commentaire étaient rares.

À partir d’octobre 2007 j’ai consacré mes journées entières à écrire des livres et à m’occuper du blog. Le nombre de visites mensuelles est aujourd’hui trente fois plus élevé et le nombre de commentaires par billet, vous avez pu le constater, peut désormais atteindre plusieurs centaines.

La publication de livres peut s’avérer rémunératrice et pourrait constituer le type-même d’activité qui servirait à subsidier un blog. Il faut cependant pour cela commencer par être un auteur à succès, c’est–à–dire avoir le bonheur que de nombreux exemplaires de vos livres soit vendus, et obtenir ensuite que des avances confortables vous soient offertes sur vos livres suivants. La chose n’est sûrement pas impossible, mais le problème ici est que la pompe est extrêmement lente à amorcer.

Le mécénat constitue une alternative classique : quelqu’un dispose des moyens financiers qui vous font défaut et les met à votre disposition. Je ne parle pas seulement des bienfaiteurs dont Voltaire ou Rousseau bénéficièrent mais aussi, et comme certains l’ont rappelé, de la manière dont Friedrich Engels subventionna les travaux de son ami Karl Marx, avec des moyens bien plus modestes que ceux dont disposaient les princes. Comme le souligne l’exemple d’Engels, bien des manières de réfléchir à la manière de réformer le monde ne sont pas tendres envers les riches et courent le risque de les prendre à rebrousse-poil. Ceci dit, et je suis sûr que la nouvelle vous réjouira : il existe encore des Engels aujourd’hui et deux d’entre eux se sont manifestés à moi récemment. Ils savent ce que je pense d’eux. Je sais aussi que je peux les remercier ici en votre nom.

C’est dans la même perspective que j’avais inauguré la « donation » : comme un « partage des frais » qui ne représenterait pas pour vous un sacrifice dommageable. Mon tort, c’est de ne vous en rappeler l’existence que de manière irrégulière : uniquement, comme le dit l’un d’entre vous, « quand j’aperçois le fond de la cassette ».

François Leclerc a eu la gentillesse d’entreprendre une campagne relative à la question du « financement du blogueur ». Je l’en remercie et je lui souhaite qu’elle débouche sur une formule qui puisse être d’application dans d’autres cas que le mien. En attendant, et dans l’immédiat, je ne changerai rien au principe de la formule actuelle : accès de tous et gratuit à l’ensemble des textes écrits aussi bien par les invités que par moi-même. Deux changements mineurs interviendront cependant : je rappellerai par un billet mensuel la formule de la « donation » et j’accepterai volontiers l’aide d’un ou deux d’entre vous pour ce qui touche à la modération – il suffira de définir entre nous des créneaux horaires. Et merci pour finir à ceux qui, à l’arrière-plan de notre discussion, ont fait des dons par Paypal. J’en ferai le bilan d’ici un jour ou deux.

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30 réponses à “Le blogueur et son financement”

  1. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Vox Dei, Vox Populi.

  2. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Paul

    Que l’on se comprenne bien. Mon intention dans le billet précédent sur ce thème n’était à aucun moment de vous stigmatiser d’aucune façon, bien au contraire. Comme un autre intervenant l’a rappelé, tout travail mérite salaire. Je n’ai strictement rien à redire à cela, d’autant moins lorsque le travail est de qualité comme c’est le cas ici.

    Le message « caché » dans la petite bombe que j’ai lâché était le suivant, qui par ailleurs a été très simplement exprimé par ghostdog, à savoir la nécessité de garantir la non-sélection par l’argent.

    En effet, souligner la qualité de ce blog ne me paraît pas suffisant. J’estime qu’il serait plus approprié de parler de site d’utilité publique. Or, à ce titre, refuser l’accès à ceux n’étant pas en mesure de se l’offrir serait ajouter du malheur à leur malheur, en quelque sorte. Je pense que vous me l’accorderez, une telle mesure serait en totale contradiction avec les valeurs morales que sous-entendent par ailleurs vos analyses.

    Pour résumer, je reprendrai le mot clé employé par AAA+, celui de solidarité. A ce titre, vous avez raison, je me réjouis (aussi bien pour vous que pour moi d’ailleurs) que vous ayez la perspective de bénéficier du concours de mécènes, auxquels vous pourrez d’ailleurs adresser mes remerciements personnels. Je remercie également par avance (ou en retard, c’est selon) les commentateurs qui par leurs dons me permettent de participer avec eux au « cerveau collectif ». Je leur dois au moins ça. Je présente enfin mes excuses à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, aurait pu être irrités par ma manière de poser ce débat.

    P. S. J’aimerais connaître votre avis de sociologue/anthropologue sur ceci: http://www.pauljorion.com/blog/?p=2486#comment-21644, merci d’avance.

  3. Avatar de Le Yéti

    Internet a ouvert une voie nouvelle et inédite de l’activité économique : les échanges non marchand, c’est-à-dire, les échanges de biens et services qui se passent de l’intermédiaire argent (une hérésie, évidemment, aux yeux des tenants de « l’ancienne économie !).

    Ce sont les logiciels libres, c’est Wikipedia, et tout ce que les internautes s’échangent au nez et à la barbe des prédateurs vénaux : pensées intellectuelles, documents pédagogiques, artistiques ou culturels…

    Mais deux problèmes se posent. Si on peut offrir gratuitement via le web, ses pensées, sa musique, ses films sans rétribution financière, le pain et le vin essentiels, eux, continuent de se payer monnaie sur table. Je vais pour ma part essayer de proposer quelques solutions dans un prochain volet du petit « programme » politique que je suis en train d’essayer d’échafauder.

    L’autre problème, peut-être plus difficile encore à résoudre, tient aux carcans mentaux qui nous emprisonnent. Cette culpabilité insidieuse, ce réflexe de Pavlov auto-punitif que « l’ancien monde » nous a inculqué plus profondément et plus durablement que nous le pensons. « Tu travailleras pour vivre », « sans emploi, tu n’as rien, tu n’es rien, tu es un rien-du-tout », « sans Rolleix à cinquante ans, tu es un raté »…

    Sous-entendu : ce n’est pas ce que tu fais, produit ou offre qui fait ta valeur, mais l’argent que tu gagnes ! C’est évidemment complètement crétin, mais ça nous colle à la peau et aux cellules grises.

    Conclusion : la révolution qui reste à mener n’est pas seulement économique et politique. Elle est aussi et peut-être surtout mentale et morale.

  4. Avatar de JJJ
    JJJ

    Je trouve que l’idée du mécénat est appropriée. Le principe consacre la reconnaissance des mécènes à une œuvre d’intérêt général qui n’a pas sa place dans l’ordre marchand. Il n’est pas nécessaire aujourd’hui d’être un Médicis pour encourager un processus de création potentiellement porteur de sens pour les temps futurs : c’est une belle avancée de la démocratie, non ? 😉

  5. Avatar de Bernard.Z
    Bernard.Z

    Je ne vais pas comme on dit « passer la pommade » mais j’ai trouvé sur ce blog des articles et des commentaires toujours enrichissants, il circule tellement de bêtises sur internet…Certains articles servent souvent à l’hebdomadaire « Vendredi »pour entretenir sa chronique « idées nettes » où voisinent toujours des analyses originales.
    Cette reconnaissance mérite à ce blog un mécénat pour lui permettre de continuer….

  6. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Petite contribution à ce débat

    Edouardo Supplicy, sénateur de Sao Paulo élu et membre du Partido dos Trabalhadores (parti des travailleurs, la formation de Lula) est un des rares hommes politiques unanimement respecté au Brésil pour sa droiture. Il s’est fait depuis longtemps le champion de la « Renda básica de cidadania », le revenu citoyen de base, une allocation pour tous et sans condition d’accès, versée à chaque citoyen sa vie durant. Une proposition beaucoup moins folklorique qu’il pourrait ne paraître, comme si elle était une émanation de ce tropicalisme brésilien qui nous fait rêver et danser sur fond de favelas. 44 millions de brésiliens (soit presque un quart de la population totale) bénéficient déjà, en effet , de la Bolsa familia (la bourse de la famille), d’un montant moyen de 24 euros mensuels. Eduardo Supplicy la présente comme un début de réalisation de son projet, qui s’appuie sur l’idée-force que tout citoyen a le droit indescriptible à recevoir de quoi assurer a minima sa subsistance.

  7. Avatar de Le Yéti

    Je suis effectivement pour l’instauration d’un tel minimum vital décent.

    Extrait de mon petit « programme » (http://yetiblog.org/index.php?post/Le-programme-du-Y%C3%A9ti-%3A-LE-PARTAGE-DES-REVENUS-ET-DU-TRAVAIL) :

    Le revenu vital décent (minimum versé à chaque citoyen majeur pour lui permettre de vivre décemment, qu’il travaille ou non) repose sur le calcul de trois critères : il doit permettre à chaque citoyen, travaillant ou non…

    * de pouvoir se loger (calcul de cette part en fonction des loyers basiques du moment)

    * de se nourrir et de s’entretenir correctement (calcul de cette part en fonction d’un panier mensuel de produits alimentaires et d’entretiens basiques)

    * de s’offrir un minimum de confort et de loisirs (suggestion pour le calcul de cette part : part confort = part loyer + part entretien divisée par deux). À titre d’exemple, un minimum vital décent pourrait aujourd’hui se situer aux alentours de 1000 à 1200 € net (3 parts à 400 €)

    Le revenu minimum garanti du travail (salaires, mais aussi revenus non salariaux, car il y a quantité de travailleurs indépendants qui perçoivent aujourd’hui moins que le SMIC) peut alors se déterminer de la façon suivante :

    * revenu minimum du travail = revenu vital décent + part de rétribution minimum de l’effort-travail.

  8. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ JJJ

    Le concept du mécéat repose sur une inégale distribution de l’argent. C’est un fait auquel on peut donc s’adapter, plus difficilement le théoriser.

  9. Avatar de A.
    A.

    Une note explicative sur le fonctionnement de PayPal Donate s’impose. Il semblerait que hors des E-U, il soit très difficile de contribuer.

    Paul devrait s’inspirer de Médiapart, site d’information payant sur abonnement. Il pourrait un libre accès aux billets du jour, et réserver une partie payante aux abonnés.

  10. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    @Le Yéti
    Ok pour le revenu minimal inconditionnel, mais qu’est-ce qui va empêcher les gens de rien faire du tout ? ou bien, par exemple d’oublier totalement un domaine ? je veux dire par la, si tout le monde travaillait quand même, mais que personne ne veuille plus être agriculteur par exemple …on fait quoi ?

  11. Avatar de Le Yéti

    @ Ybabel

    Cf. le commentaire de François Leclerc sur « le revenu citoyen de base » au Brésil. Les Brésiliens ont-ils arrêté de travailler. Le Brésil est-il un pays à la dérive ?

    Est-on sûr que le salaire est le seul motif du « travail » ? Comment expliquer alors que bien des paysans s’accrochent à leur terre, refusent tout autre orientation, alors qu’ils gagnent bien moins que le SMIC ?

    Je mets le mot « travail » entre guillemets, parce qu’en fait il n’est pas vraiment approprié. On appelle « travail » une activité qui rapporte un salaire, une fonction qui procure honoraires ou une entreprise qui procure un profit financier.

    Mais je crois qu’avant tout, même avant l’intérêt fionancier, l’individu recherche une « fonction sociale ». Quid de la mère au foyer qui a bien une fonction sociale, un « travail », mais ne gagne rien d’autres que de maigres alloc’. Quid d’un paul jorion qui écrit comme un malade, qui est lu avec profit par des tas d’oiseaux de passage, mais ne gagne pas de quoi vivre ?

    Ce n’est pas le plein emploi qu’il faut procurer aux gens, c’est la pleine « fonction sociale ».

    Eh oui, on en a du « travail » de détricotage mental à effectuer 😉 !

  12. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Ybabel

    Même si je conçois ce que vous dites, j’estime que l’exemple de l’agriculture n’est pas pertinent, car ce domaine d’activité ne relève pas de l’envie mais du besoin (à moins d’envisager un abandon de la sédentarité). D’autre part, actuellement les conditions qui sont faites aux jeunes désirant s’installer comme agriculteurs sont telles, qu’il soit difficile d’imaginer qu’ils choisissent cette voie par obligation. (Nécessité de multiples crédits, sur de très longues durées pour pouvoir s’installer – Prix de ventes des productions ridiculement bas eu égard à celui affiché dans les réseaux de grande distribution, pour ne pas dire par rapport au simple coût de la vie – etc.). C’est typiquement le genre d’activité vers lequel on s’oriente par vocation.

    Cependant vous avez raison, si l’on garantit la subsistance de chacun, rien n’empêche alors d’imaginer que certains secteurs d’activités soient abandonnés. Je serais tenté de dire « et alors? » Si un secteur d’activité est totalement abandonné, ce sera parce qu’il n’apporte rien d’autre qu’un moyen d’être rémunéré, qu’il n’offre donc pas grand intérêt, autrement dit qu’il ne satisfait aucun besoin.

  13. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Ybabel

    Nous vivons dans des sociétés où la quantité de travail disponible est de plus en plus limité (on en voit de multiples conséquences), c’est aussi un élément à prendre en considération, vous ne trouvez-pas ?

  14. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    @François Leclerc, Dissonnance, Le Yeti
    L’expérience Brésilienne m’intéresse beaucoup. Mais il semble que pour le moment, le « revenu d’existence » ne soit pas encore mis en place. Donc difficile d’avoir un vrai retour.
    Donc selon vous, ce revenu n’induit aucun risque ? c’était le sens de ma question.
    J’avoue que seule la pratique peut véritable répondre, et que le mieux est l’expérimentation, pourtant … pour ma part j’avais réfléchi à une proposition légèrement différente : un revenu minimum assorti d’une journée de travail d’intérêt collectif. Le reste de la semaine, on fait ce qu’on veut.
    L’avantage de « ma » proposition c’est aussi que tous, riches, comme pauvres, devraient faire cette journée. Je vois bien l’avantage que le PDG de AIG fasse sa journée d’agriculture, ou bien de récolte d’ordure … une fois par semaine. Qu’il soit PDG de la World Compagnie le reste du temps si ça l’amuse.
    lol

  15. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    Entre parenthèse il semblerai que l’Europe ai perdu son « mojo » (social) au profit de l’Amérique du sud. Chez nous la démocratie régresse, alors que chez eux, elle explore de nouveau terrains et va visiblement plus loin.

  16. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Ybabel

    Le programme de la Bolsa Familia a été mis en place par Enrique Cardoso (à l’instigation de sa femme) et avait pour objectif très élémentaire que les gens ne meurent pas de faim. Le reste n’existait même pas. Lula l’a étendu.

    Le passage à la Renda, c’est une autre affaire. Sachez que la loi a été votée, mais non appliquée !

  17. Avatar de Le Yéti

    @ Dissonance

    « Si un secteur d’activité est totalement abandonné, ce sera parce (…) qu’il n’offre donc pas grand intérêt, autrement dit qu’il ne satisfait aucun besoin. »

    Euh, je veux bien, mais qui qui va vouloir ramasser les poubelles, enlever les crottes de chien sur les trottoirs…

    Rien n’est simple !

  18. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Yéti
    « Euh, je veux bien, mais qui qui va vouloir ramasser les poubelles, enlever les crottes de chien sur les trottoirs… »

    Au minimum, celui qui n’admet pas que les poubelles s’entassent devant chez lui, par exemple. Il y a là un authentique besoin, donc pas de raison a priori que l’activité disparaisse totalement. Cela dit, de là à parler de vocation pour ce cas précis, on est d’accord, il reste une marge.

    Il est certain que ma conception des choses remet en cause la notion de service telle qu’elle existe actuellement. Pour autant je ne pense pas qu’elle soit fondamentalement erronée.

  19. Avatar de Olivier No 3
    Olivier No 3

    @François Leclerc

    Bonjour,

    Je suis actuellement étudiant en école de commerce et, avec deux camarades, nous travaillons sur un social business (pas de profit visé donc, ceci afin de ne pas parasiter le flux financier entre donateur et bloggeur) visant à trouver une formule adéquate de financement des blogs.

    Si vous êtes intéressé, vous pouvez nous contacter sur ce mail: olibusca@gmail.com

    Merci

    Olivier

  20. Avatar de A.
    A.

    Je propose une autre solution qu’une revenu minimal de subsistance : le contrôle des loyers et des prix de l’immobilier. Comment ? en prenant en compte l’évolution de l’immobilier, quand il augmente, dans l’indice des prix à la consommation et en fixant un quota de logements avec loyers encadrés dans chaque commune.

  21. Avatar de Cécile
    Cécile

    Sur cette question entre le travail et l’argent, au point où nous en sommes aujourd’hui, c’est bientôt la rémunération qui définit le travail, …

    En bref, celui qui ne gagne rien, (cela quoiqu’il fasse) ne travaille pas, ne cotise pas, il est un « inactif »,
    ( qui ne fait rien -cela quoiqu’il fasse-, c’est un fait-néant, un non-travailleur -qui ne veut pas travailler-, … et tout et tout … )
    alors que celui qui gagne de l’argent, qui est rétribué, qui cotise… est un travailleur, qui travaille …
    (Pour mémoire, les tortionnaires de la Gestapo étaient rémunérés… , alors que les bénévoles de la Résistance …)
    et qui travaille, d’autant plus largement qu’il gagne beaucoup …
    (Au top du top, l’activité de nos plus grands travailleurs, évaluée pour sa valeur, donc son mérite -puisque tout travail mérite salaire-, à plus de 300 fois celle d’un salaire de base, n’est elle méritée du fait d’un travail effectif, effectivement effectué, démontré et reconnu d’une vaillance à travailler, carrément ou proprement surhumaine ?…)

    Du slogan de notre président (alors encore que candidat) « travailler plus pour gagner plus », traduire : plus le travailleur travaille, plus il gagne de l’argent, il va de soi que plus le travailleur gagne de l’argent, plus il travaille… (et son corollaire , moins il gagne, moins il a gagné, moins il travaille, moins il a travaillé)…
    Et quoique que j’en pense, je dois bien considérer quelque part l’élection de notre président, comme un acquiescement de la-dite formule (désolée, Paul mais, l’utopie…)

    Sous loi du marché, loi de l’échange, -et de sa vengeance- ,
    nous sommes « libres, oui » nous sommes « libres d’échanger et d’échanger n’importe quoi, mais » nous ne pouvons « le faire forcément, que là où les choses s’échangent, sur le marché »
    Nous sommes « libres de faire n’importe quoi, mais la violence de cette liberté, n’est plus celle de la révolution, elle n’est plus que celle de la concurrence », (soit libres de faire n’importe quoi pourvu que ça se vende, – l’odeur de l’argent ,le goût de la marchandise …,- du jeu -perdre ou gagner- et des enjeux -sa cooptation circulaire- d’une « liberté » -faux-semblant- qui se jouent de nous, en nous, hors de nous, contre nous …)

    Sur ce, je m’en vais lire le blog de Yéti
    et en attendant … je vous encourage…

  22. Avatar de Stubborn
    Stubborn

    @PJ
    Je n’ai pas de compte Paypal. Quand je peux faire l’économie d’un nouveau compte, je préfère. Il s’agit là d’un souci de minimalisme, de sélectivité, de lien gardé avec mes choix, que je privilégie. Lisant votre blog depuis quelques mois, vous me posez un problème avec ce Paypal qui ne m’a jamais tenté. Du tout.
    Je réfléchirai.

    Il me semble que si la pompe s’amorce lentement, quelque chose travaille comme l’hiver, en souterrain, que l’on pourrait appeler si l’expression n’était si laide, votre « renommée numérique », et qui finira bien un jour ou l’autre par porter ses fruits de manière un peu plus sonnante. En attendant donc qu’un Président d’Université s’avise de votre lumineuse intelligence pédagogique, ou qu’un rédacteur en chef illuminé souhaite s’attacher la clarté de votre plume, je recommande vos livres un peu partout dès que j’en ai l’occasion, regrettant que votre non-présence physique en France ne facilite pas l’organisation de brèves rencontres avec vos lecteurs. Et vos futurs lecteurs donc.

    Je trouve par ailleurs dommage – je ne pense pas que les fidèles de ce blog vous le reprocheraient – qu’il n’existe pas un lien, discret mais permanent, colonne de droite, avec une librairie en ligne, pour qui voudrait urgemment commander l’un de vos ouvrages… ou l’ensemble.

  23. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    @ Paul
    A l’intention des rétifs à Paypal vous évoquez une adresse où expédier des chèques de donation…
    Quid?

  24. Avatar de Alain A
    Alain A

    Je vois revenir du Brésil sous le nom de « revenu citoyen de base » le concept d’allocation universelle. Cela fait plus de 20 ans que l’on y réfléchit, principalement dans les milieux proches de l’écologie politique. Le penseur le plus prosélyte de l’allocation universelle est Philippe Van Parijs et après l’avoir longtemps contestée, André Gortz s’en est rapproché à la fin de sa vie.
    Je sais que notre cerveau collectif fonctionne souvent très bien mais avant de réinventer les dizaines de livres écrits sur ce sujet, il serait bien d’aller voir ce qui est résumé sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle .
    J’avoue que, comme pour « la création monétaire ex nihilo », j’ai plusieurs fois changé de religion quant au bien-fondé de l’allocation universelle…

  25. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Alain A

    Eduardo Supplicy, que je connais, est en contact permanent avec Philippe Van Parijs et ne manque jamais une occasion de le citer.

  26. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Paul

    Je note l’insistance avec lequel il vous est demandé une adresse postale, (pour l’envoi de chèques, de mandats…)
    mais ou et …
    (il existe encore quelques immeubles sans boites individuelles, le courrier est déposé dans une boite commune ou dans l’escalier…. )

    Avez-vous ouie dire de l’auto-entreprise ? (certes il en souffle un vent moqueur, le statut de l’auto-entrepreneur est à se rouler par terre, et laisse même les chomeurs morts de rire …)
    mais bon… (votre point de point de vue sur l’hilarité déclanchée de ce dispositif m’intéresse)

    Moi aussi j’essaye de vous promouvoir votre blog, (de vous faire connaître… idem Stubborn)
    et je remarque bien que je ne suis pas la seule (car lorsque je découvre un site, vous êtes souvent cité en référence dans les commentaires, parfois même dans les commentaires, voire même remercier par l’auteur de l’article…, si ce n’est pas …, et cela même si c’est moi qui suis moi, et que donc, même si je reste très empirique, cela ne m’empêche pas d’être moi et de cliquer ici plutôt que là… et non pas ailleurs… je ne peux donc pas vraiment mesurer l’incidence de la publicité de vos blogueurs, mais elle me semble bonne et assidue … )

    Donc merci à vous,
    (et aussi merci à François, à Bob, Yéti, Dissonance, bien évidemment à Clown Blanc ou Auguste et tous les autres ….)

  27. Avatar de Paul Jorion

    Oui, on me demande une adresse postale. Le problème, de mon point de vue, ce n’est pas de donner une adresse, c’est le chèque. C’est que PayPal me permet de changer l’argent qui m’est envoyé en euros, en dollars… dont j’ai un usage. Je ne saurais au contraire pas quoi faire de chèques libellés en euros.

  28. Avatar de antoine
    antoine

    Je conseille tous les livres/articles de Van Parijs, sans exception.
    Surtout « Qu’est ce qu’une société juste ? « , qui a le mérite de remettre quasi instantanément tout le monde à niveau en philosophie politique appliquée/ économie normative (enfin disons que c’est suffisant pour l’usage qu’on en fait/pourrait en faire ici). Le chapitre sur la question de la moralité de l’exploitation capitaliste est très très bon. Il y démontre qu’il est impossible de le prouver sur le plan moral, sans également sacrifier les modèles socialistes/marxistes alternatifs. C’est clair et rigoureux.

    Je note qu’il laisse dans l’ombre la question de la MONNAIE. Je ne vois pas le rapport avec l’écologie politique cependant. Sa justification d’une allocation universelle, real-libertarienne, est cependant inférieure à celle suggérée par Rawls dans ses derniers écrits, à mon avis. Mais vraiment je reviens là-dessus ça vaut franchement le coup de claquer 20 euros dans cet ouvrage!!! D’autant plus que ça montre bien ce qu’est la philosophie politique contemporaine et « à quoi ca sert in concreto » (et accessoirement, à quel point les français sont à la ramasse sur ces questions).

    Paul, je vais me débrouiller avec Paypal.

  29. Avatar de elyos
    elyos

    Qu’on le regrette ou non, les producteurs culturels ne vivent généralement pas du produit direct de leurs éditions ( livres, cd, etc … ) mais acquièrent par celle ci de la notoriété, leur permettant d’attirer du monde dans un représentation fortement remunérative ( conférences, concert, etc … ) ou d’accéder à un poste rétribué dans la mécanique de l’édition ( émission télé, radio, directeur de collection, voire éditeur/producteur/etc … )
    ou à un poste de consultant/educateur ( prof de fac, conseil au société, conseiller du prince, etc … )

    c’est un peu sec, mais du haut de ma trentaine je pense que c’est assez vrai, et que d’un Martin Hirsh à un Fielkenkraut, le modèle semble tenir la route.

    bien cordialement,

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