Billet invité.
LA ROULETTE MONETAIRE EST LANCEE
Il se confirme que les dirigeants chinois ont lancé un véritable pavé dans la mare. Depuis la publication sur le site Internet de la banque centrale chinoise d’un article en anglais de son gouverneur, Zhou xiaochuan, les réactions n’ont cessé d’affluer ces dernières 24 heures. Du président des Etats-Unis, de son secrétaire au Trésor et du président de la Fed, du directeur général du FMI et du premier ministre britannique, du commissaire aux affaires économiques de la Commission européenne, pour lister les plus importantes. D’autres réactions favorables aux propositions chinoises sont attendues, dont celle de la commission d’experts des Nations unies sur la réforme financière, en attendant que ne se manifestent à nouveau d’autres pays, comme la Russie, qui ont déjà fait savoir qu’ils souhaitent des changements importants au sein du SMI (système monétaire international) à propos du rôle du dollar.
En analysant ces déclarations, on observe un certain flottement américain devant la charge qui vient d’être menée contre le dollar, dont il est proposé de le remplacer par des droits de tirage spéciaux (DTS) gérés par le FMI, car elle n’était d’évidence pas prévue. Une fin de non recevoir d’abord, une première ouverture ensuite. Du côté du FMI, au contraire, avec les précautions diplomatiques de langage nécessaires, on qualifie de « sérieuse » cette éventualité, tout en soulignant qu’elle ne peut pas se faire du jour au lendemain, ce que le gouverneur chinois avait parfaitement anticipé dans son article. En raison de son statut d’hôte du prochain G20, le premier ministre britannique a pour sa part cherché à éviter que la discussion sur cette question ne prenne le dessus sur les autres sujets prévus à l’ordre du jour du sommet : « parmi tous les sujets au G20, il n’y aura sans doute pas de longue discussion sur le point de savoir s’il faut avoir une nouvelle monnaie mondiale », a-t-il déclaré, espérant pouvoir continuer sur ce mode dilatoire. Rien n’est moins sûr.
Les Américains ont réagi d’abord, président en tête, par un refus catégorique de toute discussion et de remise en question du rôle du dollar, pour semble-t-il assouplir ensuite leur position, forcés et contraints, si l’on en croit les dernières déclarations de Tim Geithner. Tout en maintenant que le dollar devait rester « la principale monnaie de réserve mondiale », il a ajouté : « je n’ai pas lu la proposition du gouverneur (chinois), mais, telle que je comprends sa proposition, c’est une proposition conçue pour augmenter l’usage des Droits de tirages spéciaux du Fonds monétaire international, et nous sommes en fait assez ouverts à cette proposition ». Il a aussi déclaré à la chaîne d’information économique et financière CNBC, pour preuve de sa bonne volonté, « je pense que la Chine joue un rôle stabilisateur très important dans la crise financière dans laquelle se trouve le monde (…) Ce qu’ils font pour rendre leur économie plus forte, pour encourager la croissance de la demande intérieure, pour permettre une nouvelle évolution dans leur structure financière de base, ces choses sont des politiques très importantes, et nous travaillons très, très étroitement avec eux ».
Les déclarations des hommes politiques sont une chose, les réalités du marché sont une autre, dont ils finissent par tenir compte. Avinash Persaud, membre de la commission de l’ONU, sur la foi d’informations qu’il n’a pas précisées et dont il n’a pas révélé la source, a déclaré mardi à l’agence Reuters que « les banques centrales s’observent, (…) de nombreux pays veulent peut-être engager un véritable dialogue avec l’administration américaine avant de vendre leurs Treasuries (bons du Trésor) ».
Deux signes inquiétants sont clairement apparus sur le marché obligataire, sans qu’il soit nécessaire de s’engager sur le terrain des spéculations. Le gouvernement britannique vient d’échouer à intégralement placer un emprunt, la première fois depuis des années, alors que la dette publique est en train d’exploser. Une émission obligataire de routine du Trésor US a de son côté rencontré un succès réservé, alors que la Fed s’est concrètement lancée depuis lundi dernier dans l’acquisition d’obligations d’Etat, pour en faire baisser le taux et orienter les investisseurs vers des placements favorisant la reprise économique. Les investisseurs témoignent donc, à leur manière, des mêmes inquiétudes que celles qui ont été exprimées par les autorités chinoises, à propos des dangers inflationnistes des politiques de création monétaire de la Fed, et dans une mesure moindre de la BoE. Ils craignent que les taux réels des obligations d’Etat ne subissent les assauts de l’inflation et décroissent en conséquence.
En réalité, les américains ne devraient pas pouvoir esquiver une négociation d’ensemble à propos du SMI, en l’occurrence du FMI et des DTS, et se résoudre à finalement rechercher un terrain d’entente avec les Chinois, leurs principaux créanciers. Trois têtes de chapitre vont figurer au menu de ces discussions vouées à se tenir dans une grande discrétion.
1/ La place accrue que la Chine va réclamer au sein du FMI, en contrepartie d’une contribution financière plus importante de sa part (les deux sont statutairement liés), contribuant ainsi à augmenter les ressources de celui-ci, et donc son rôle mondial (à la suite des prêts japonais et européens déjà effectué pour l’un, annoncé pour le second). Cela remet de fait en question une question très épineuse, celle de la minorité de blocage que détiennent actuellement les USA sur toutes les grandes questions et qu’ils n’ont pas du tout l’intention d’abandonner.
2/ La modification du panier de devises des DTS, qui devrait désormais inclure également le yuan, ainsi qu’une nouvelle pondération des devises qui le constitue, en défaveur du dollar inévitablement. La proportion sera lourde de conséquences et fera l’objet d’une discussion acharnée.
3/ Un élargissement plus ou moins marqué du rôle des DTS, actuellement unité de compte entre États et institutions financières internationales, dont les Chinois proposent qu’ils puissent être utilisés pour toutes les transactions commerciales ainsi que pour libeller toutes les classes d’actifs.
On voit donc qu’il y a potentiellement beaucoup de grain à moudre, et que chacune de ces têtes de chapitre peut donner lieu à d’âpres négociations et marchandages, nécessitant des compromis difficiles à trouver. Cela prendra du temps. Mais ce qui est certain, sans préjuger de ce qui ressortira de cette situation complexe, c’est que le dollar en sortira avec un rôle amoindri, reflétant les nouveaux rapports de force économiques et financiers de la planète. Non sans conséquences pour les USA et la Chine. Pour les Américains, cela représentera, de manière plus ou moins forte suivant le compromis trouvé, un surcoût pour leurs transactions commerciales internationales et leurs emprunts, pour la Chine, la nécessité de devoir adopter pour le yuan un statut de monnaie convertible, ce qu’elle a toujours refusé, freinant l’essor de ses exportations et de son commerce extérieur, principal appui de sa croissance à ce jour.
68 réponses à “L’actualité de la crise : La roulette monétaire est lancée, par François Leclerc”
extraits de la transcription de la conférence de presse d’Obama, 24 mars 2009 :
« As far as confidence in the U.S. economy or the dollar, I would just point out that the dollar is extraordinarily strong right now. And the reason the dollar is strong right now is because investors consider the United States the strongest economy in the world with the most stable political system in the world. »
« So you don’t have to take my word for it. I think that there is a great deal of confidence that, ultimately, although we are going through a rough patch, that the prospects for the world economy are very, very strong. »
Pas de l’anglais compliqué, en gros, il dit que le dollar est extraordinairement fort, et que c’est parce que les investisseurs considèrent que les USA ont la plus forte économie mondiale avec le système politique le plus stable…. blah blah… bien que nous soyons dans une période difficile les perspective pour l’économie mondiale sont très très fortes…
aucun commentaire…..
on croirait entendre GW Bush, Hank Paulson ou Ben Bernanke avant le mois de septembre dernier….
Voilà désormais validée l’entrée officielle dans la guerre monétaire, initiée (de mon point de vue) sous l’ère Greenspan. La domination par les armes a depuis longtemps atteint ses limites (trop coûteuse, trop risquée) ; la guerre économique a été gagnée par l’Asie (devenue la principale usine du monde entier). Les Etats-Unis n’ont maintenu leur domination que grâce au statut exorbitant de leur monnaie, dont ils ont largement abusé. Normal qu’ils ne veuillent pas y renoncer… Mais les arguments d’Obama ressemblent à ceux de la monarchie française avant la Révolution : le pouvoir de droit divin. C’est un peu court sur pattes.
Je n’arrive plus à retrouver un article ou plutôt une « vidéo » sur la dérégulation, il était dit en l’occurrence que les produits dérivés représentaient 700 000 mille MD de $, dérivés autres 1 400 000mille MD de $ et la production mondiale ne représentait que 50 000 Mille MD de $. Quelqu’un peut-il me guider sur ces informations, merci.
@ Cazier.
Cet article de M.Santi te donnera pas mal d’infos sur les dérivés :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2325&var_recherche=santi
L’Europe est une planche pourrie pour la sauvegarde du capitalisme démocratique occidentale et de l’administration US progressiste.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/fa3cb48c-19cf-11de-894f-51ea0a570f40/Obama_marche_vers_lenfer_selon_le_premier_ministre_tch%C3%A8que
Je sens comme une pointe de racisme et de néoconservatisme Bushiste dans cette Europe.
Les néo-Bushistes européens commencent à poser un sérieux problème pour Obama.
Démission du président de l’UE avant le G20?
Présidents, résidents de la République, de l’Italie, à la Tchéquie en passant par la France.
Petit éclairage complémentaire.
Les conséquences pour les USA des propositions chinoises d’adoption des DTS comme principale monnaie de réserve seraient telles – surenchérissement de leurs emprunts obligataires et du coût de leurs transactions commerciales – qu’il est considérér vital pour l ’administration Obama de les bloquer. Il n’est pas certain qu’elle y parvienne.
Les américains, qui ont un droit de veto au sein du FMI, bloquent depuis 1997 une décision d’augmentation des allocations de DTS, votée par 131 pays qui en sont membres. Disposant de 16,7% des votes, ils bloquent une décision qui doit être prise à la majorité de 85%. Ils ne veulent pas, en effet, que les DTS prennent de l’importance, ce qui ne pourrait se faire qu’au détriment du dollar. Cette position est devenue intenable.
Par ailleurs, le panier de devises qui constitue les DTS est révisé tous les cinq ans, la prochaine révision étant prévue en 2010. Le dollar pèse 44% dans les DTS, l’euro 34, la livre anglaise et le yen 11% chacun. Voilà une échéance qui va être de plus en plus menaçante au fur et à mesure qu’elle va se préciser.
Sur ces premières deux questions, l’administration Obama va devoir évoluer. Peu probable, toutefois, qu’une fois ayant commencé à reculer, elle puisse arrêter un processus destiné à aller beaucoup plus loin. Tout dépendra de l’évolution de la crise elle-même, ainsi que des nouveaux rapports de force qui en découleront. Mais ceux qui sont déjà constatés vont devoir trouver, sans tarder, leur contrepartie.
Les chinois sont d’autant moins isolés sur ce terrain que de très nombreux pays frappent à la porte, pour obtenir une aide financière, et que ni les USA, ni l’Europe n’ont encore bouclé, par des prêts et non l’accroissement des allocations de DTS, le financement de l’accroissement du budget prévisionnel du FMI, que les USA ont été les premiers à établir. Ces derniers sont en quelque sorte coincés dans leur contradictions, demandant à leur partenaire de les aider à financer la relance économique pour s’aventurer à minima sur le terrain de la régulation, considérant que le FMI en est un des canaux, mais essayant de bloquer ce qui serait la voie royale pour l’obtenir. Il leur faudrait régler une addition qu’ils ne voudraient pas à payer : reconnaître qu’ils sont en plus en mesure d’imposer la domination du dollar en acceptant une réforme en profondeur du système monétaire international.
la guerre des monnaies qui semble se profiler n’est pas sans ambiguïté. l’actuel statut du dollar est un avantage pour les USA , mais présente aussi un coût : il faut supporter des dépenses militaires pharaoniques que d’autres ( l’europe en particulier) ne veulent pas payer; et surtout il impose de fait une déflation salariale et une désindustrialisationn des USA. Il n’est pas sûr que les USA ne seraient pas avantagés par la fin du dollar comme monnaie de réserve.
Je serais à la place peu confortable de la Chine et de l’Europe, je diminuerais d’un ton l’aggressivité.
Peu importe ce que dit la banque centrale chinoise.
C’est le seul fait que ce soit elle qui ait lancé la boule qui est signifiant.
@ jc Werrebrouck
Vous avez tout à fait raison. C’est bien pour cela que la situation actuelle est une expression du déclin entamé des USA, en particulier au plan militaire. Les USA financent, grâce à la prééminence du dollar, des dépenses dans lesquelles ils vont devoir couper.
D’ailleurs, l’administration US devrait s’engager dans la lutte contre les néoconservateurs Bushistes qui sont en Europe.
Les faux amis d’Obama commencent à se faire un peu trop visible.
Président, résident de la République.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/fa3cb48c-19cf-11de-894f-51ea0a570f40/Obama_marche_vers_lenfer_selon_le_premier_ministre_tch%C3%A8que
Je ne vois pas de l’aggressivité dans les demandes Chinoise et les réponses Américaines, mais de la politique avec des réalités. Les US ne peuvent pas accepter aujourd’hui, en tous cas pas avant de voir les résultats du plan Geithner.
Il n’y aura pas de guerre des monnaies, car elle ne fera que des perdants, les Chinois viennent de le constater. Ils ne peuvent pas « détruire » aujourd’hui leur principal client, comme y invitait le slogan de guerre que l’on faisait crier aux travailleurs Chinois à l’embauche quotidienne (cf. reportage sur un chaine TV Française).
L’adoption d’une référence mondiale est possible, mais très compliquée, et prendra du temps (voir ce qui se passe à l’OMC).
A Cazier,
Dans son livre « Le nouveau mur de l’argent » (Seuil, 2006, p. 48), le professeur d’économie François Morin estimait pour l’année 2002 à 699 000 milliards de dollars le poids des dérivés, 384 000 les transactions de changes, 39 000 les marchés financiers (actions et obligations), 32 000 le pib mondial.
A Paul Jorion,
Merci pour ce blog et vos mises à distance anthropologiques, toujours salutaires. Je souhaitais attirer votre attention sur une des idées que vous avez proposée et qui me semble discutable. Lorsque vous dites que l’on trouve parmi les spéculateurs des acteurs inédits, tels que les hôpitaux, les musées (ou en France les offices HLM…) etc., je crois qu’il faudrait distinguer ce qui relève du choix et de la contrainte. Lorsque l’on coupe les vivres à ces institutions et qu’on leur demande de se tourner vers des acteurs financiers qui, au lieu de faire leur travail, « dérivent » vers des produits exotiques et toxiques – cf le scandale de Dexia – il me semble que les responsabilités ne sont pas où l’on croit (le raisonnement est identique pour la retraite par capitalisation, par défaillance de système de répartition)
A Clown blanc,
Si j’apprécie vos remarques sur le métier de la finance, je vous trouve singulièrement gonflé de stigmatiser une catégorie de la population (les fonctionnaires) qui paient aujourd’hui en France mais également ailleurs (suppression idéologique de postes) une partie de l’addition des traders décomplexés. Réduire le nombre de postes dans la fonction publique afin d’élaborer des dettes présentables pour des investisseurs dont les effets de leviers et autres stratagèmes ponziens font emprunter aujourd’hui aux Etats des sommes astronomiques… singulier, non ? (et intenable, surtout en contexte de crise : cf l’engorgement des CAF et du Pôle emploi en France). 20 milliards d’intérêts selon Gilles Carrez, dans un rapport déjà ancien, du seul fait de la crise financière (soit plus d’une année de financement de la Sécu…). Un peu de mesure serait de bon ton aujourd’hui, vous ne croyez pas ?
@François78:
il y a beaucoup d’aggressivité dans les discours européens (Merkel, Mirek Topolanek…)
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/fa3cb48c-19cf-11de-894f-51ea0a570f40/Obama_marche_vers_lenfer_selon_le_premier_ministre_tch%C3%A8que
et dans le discours chinois également:
http://www.jdf.com/taux-devises/2009/03/25/02009-20090325ARTJDF00004-la-chine-en-guerre-contre-le-dollar.php
Je ne vois vraiment pas l’intêret actuellement de mettre de l’huile sur le feu à 5 jours du G20,
C’est vraiment surréaliste de voir une Europe en miette avec un président d’UE qui se fait lourder et qui insulte Obama.
Et la Chine qui fait des requêtes et des ultimatum dans tous les sens.
A mon avis ce G20 est déja voué à l’échec devant de tel comportements irresponsables.
C’est dommage de procéder de cette façon pour sortir de la crise.
Les erreurs de relance sont à mon avis du coté de l’Europe et de la Chine.
Comme vous le faites justement remarquer 44 + 11 = majorité anglo-saxonne.Si les anglais avaient adopté l’euro, les US n’étaient plus majoritaires.Mais il gardaient une minorité de blocage . FMI, ONU, meme combat.
@ jacques
Cela ne marche pas comme cela, les majorités sont dites « qualifiées » (pas nécessairement 50%).
http://www.radioaustralianews.net.au/stories/200903/2526694.htm?desktop
Dominique est l’invité au prêche à la grand messe de la 2 ce soir. Nul doute qu’il y aura du monde. A suivre, pour voir (si l’on peut dire) ce qu’il veut faire entendre au nom de l’institution qu’il représente. Les lecteurs du blog/jorion en savent déjà pas mal sur ce sujet et remercient (j’en suis sûr) les intervenants pour leurs analyses.
Depuis Bretton Woods, le système monétaire international avait fait l’objet de colmatages :
– création du pool de l’or établissant un double marché de l’or dans les années 60-70
– création des DTS (déjà) dont la valeur a été fixée par rapport à l’or
A l’époque, la création des DTS n’avait pas empêché la préeminence du dollar.
L’abandon de la convertibilité des monnaies et le flottement des devises a été souhaité par E-U pour les raisons invoquées par JC Werrebrouk. Le flottement des monnaies arrangeait les E-U car il leur permettait de financer leur déficit. Il a également induit une division internationale du travail car seul un flottement des monnaie permettait à la balance des paiement des E-U d’être à ce point déficitaire.
Ce qu’il y a de véritablement nouveau, ce serait le point 3 de François Leclerc : utilisation du DTS comme unité de compte non plus seulement qu’entre le FMI et les banques centrales, mais également dans la valorisation des actifs et des transactions.
A terme, c’est le financement du déficit U.S qui se posera problème. Plus la valeur du dollar sera faible par rapport au panier de devises composant le DTS, plus les taux qui seront proposés aux E-U pour le financement de leur dette sera élevé.
La question qui se posera : comment régler l’émission de DTS et comment assurer la transition ?
Cher FL,
Vous écrivez: « En analysant ces déclarations, on observe un certain flottement américain devant la charge qui vient d’être menée contre le dollar […] (DTS) gérés par le FMI, car elle n’était d’évidence pas prévue »
Je ne partage pas ce point de vue (pas prévue), les déclarations actuelles des autorités financières chinoises viennent au diapason de déclarations européennes bien plus anciennes, dont celles de Nicolas Sarkozy les premières publiques depuis septembre 2008.
C’est en Président du Conseil européen qu’il imposa le sommet du G20 à Washington, c’est également à ce titre qu’il obtint dans le contre rendu de cette conférence la référence explicite à la réforme des institutions financières Internationales de Bretton Woods, il y est noté : « Reforming international Financial Institutions : we are committed to advancing the reform of the Bretton Woods Institutions so that they can more adequately reflect changing economic weights in the world economy in order to increase their legitimacy and effectiveness […] the IMF in collaboration with the expanded FSF and others bodies […] to play a key roles »
Dans cette déclaration on notera l’accord des signataires (dont US) sur la prise en compte de l’évolution des poids économiques des différents acteurs, sur l’extension du FSF et du rôle clé dévolu au FMI dans cette réformes des IFI de Bretton Woods.
Texte de la déclaration officielle US, White House :
http://www.washingtonpost.com/wp-srv/politics/documents/SummitDeclaration.pdf?hpid=topnews
Les dernières déclarations publiques de NS sur les réformes et les sujets dévolus au prochain sommet du 3 avril prochain à Londres, remontent à l’émission télévisée du 5 février 2009 « face à la crise » quand interrogé par Alain Duhamel il fixait les objectifs du sommet.
Il rappelait que la question des monnaies serait sur la table de négociation le 2 avril: « le Dollar ne peut demeurer la seule véritable monnaie internationale ».
Les autorités américaines sont parfaitement informées de cette volonté des membres du G20 de ne pas vouloir payer pour elles. Hilary Clinton en visite en Chine aura sous estimée ces créanciers ou surestimée sa prestation.
Alain
@ Werrebrouck
Je ne suis pas d’accord avec vous sur l’idée que les EU financent les dépenses militaires que les européens ne veulent pas assurer. Disons plutôt que les EU aimeraient que les européens aient la même politique militaire qu’eux mais est-ce notre souhait ? A quioi servent ces dépenses impériales, d’ailleurs financées grace à la bulle du crédit, sinon à déstabiliser le monde et empêcher la formation de puissances ou de d’ensembles régionaux ?
Non pour moi très clairement la fin du système de dollar sonnerait le glas de l’Empire. A long terme ça ne peut être qu’une bonne chose ; à court terme la question est de savoir comment éviter le chaos qui serait la transition entre l’ancien et le nouveau monde (ref à A.).
@ Alain Soler
Merci de ces rappels pleinement justifiés. La question de l’évolution du SMI n’est pas en soi nouvelle, bien effectivement. Ma formulation a été trop rapide (comme souvent le sont mes billets, quand le les relis et m’aperçoit avec horreur de leur style alambiqué, sans compter les fautes d’accord et les incorrections de style). Je voulais dire que l’offensive soudaine des chinois a surpris les américains, car les chinois ont ainsi voulu profiter du « haut parleur » que représente le G20 pour imposer le débat. Nous sommes donc dans la tactique, dans rien d’autre.
A remarquer qu’ils ont mis les points sur « i », car si l’on parlait beaucoup du FMI et de la fameuse « nouvelle gouvernance », c’était en rapport, pour l’essentiel, avec les modifications homéopathiques qui ont commencé à y être introduites et dont il était envisagé de les accentuer. Pas avec le tremblement de terre que les chinois préconisent.
@jc Werrebrouck
le statut du dollar n’est pas uniquement à voir d’un point de vue économiste. Comme vous le soulignez les dépenses militaires pharaoniques des USA sont aussi la colonne vertebrale de leur système. Une coupe drastique dans les budgets du pentagone, comme cela se profile de plus en plus nettement, va avoir pour conséquence une déstabilisation majeure des USA au point que certains se demandent si ce pays va passer la crise comme entité unique.
En tout cas la partie et bien commencé. Et il est clair que cela va nous menner vers de difficile tractation. Et je pense que l’enjeux n’est autre que l’inquiétude des pays pocesseur de dollar qui ne voient pas d’un bon oeil la politique inflationniste des état unis. Car une inflation implique mécaniquement une baisse de pouvoir d’achat des réserve en dollar. Ceux qui implique que les pays pocesseurs de dollar doivent les dépenser pour évité l’érrosion et du coup participer a l’inflation. Mais si il y a inflation il faudra penser a augmenter la quantité de réserves. Dans se scénario, les américains sont les rois, car la depense des réserves ferait repartir l’économie (un certain temps) et le besoin de consolider ses réserves obligerait de racheter des dollars pour les maintenir. Donc l’inflation servirait le dollar.
Mais le contre pied de cette mécanique inflationniste aura des conséquences direct sur la consommation, surtout si le crédit reste en panne. Ou alors il faudra encore augmenter la quantité de crédit pour soutenir les nouveaux prix.
Hors je pense que la chine a mis le doigt sur se petit mécanisme, made in USA. Qui consiste par tous les moyens a augmenter le dose de dollar nécessaire a l’enssemble de l’économie et surtout necessaire au deficit US.
Hors les état unis ne peuvent pas n’être qu’un pays qui vend du dollar, se n’est pas un activité d’être emetteur de monnaie ou alors cela demande de devoir être plus responsable et d’évité de chier chez soi (proverbe gitan).
Je pense que vue la situation actuel, nos cousins US devrait penser a d’autre solution que la fuite en avant inflationniste et de considérer que les heures sont graves et qu’elle le sont pour tout le monde. Donc si seulement il voulait bien revoir leur politique inflationniste est considérer que la déflation pourrait tout aussi bien les sortir du tunel et cela beaucoup plus rapidement.
Car la déflation impacte directement la production, certes elle diminue les marges mais maintiens les emploies qui maintene la consommation ( est je pense que la question de l’emploie cher a obama s’en trouverait amélioré). Le déflation rassurait les pocesseur de dollar et éviterait une recession, pour la transformer en stabilisation.
Mais remettre en cause le poids du dollar dans l’économie mondial, c’est avant tout appelé les américains a prendre conscience des consequences de leur actes. Et surtout de leur dire qu’il ne sont pas les seuls et qu’il ne peuvent pas faire tout est n’importe quoi parcequ’il sont les plus forts (car en se momment le equilibre et les interet sont plutot divisé).
Partir en guerre c’est faire le constat que l’on a échouer et que l’on a deja perdu. Une guerre doit être gagner avant même d’avoir été commencer, lorsqu’elle a commencer elle n’est jamais sur d’être gagner (je crois que ca il l’on compris même si cela booste un temps la production d’armement).
Donc je recommande a nos dirigeant de relire Sun Tzu et le prince. Cela leur evitera une perte de temps que nous n’avons pas.
le dollar est mort les USA sont perdus comme grande puissance ..leur déclin final ne fait que commencer
Sur un site que je ne citerai pas(site moyennement honorable d’après par Paul)
ils critiquent fortement cette proposition chinoise mais je n’arrive pas bien à saisir pourquoi ils y sont farouchement opposés .
je cite:
« Certains dirigeants chinois et russes, par diverses intrigues britanniques et les manœuvres du « socialiste » Dominique Strauss-Kahn, ont été convaincus qu’il est tout à fait « dans leur intérêt » de se battre pour l’adoption d’une nouvelle monnaie de réserve internationale capable de remplacer le dollar…
Déjà, lors du dernier G20 à Washington, le ministre des Finances russe, Alexei Koudrine, avait cité parmi les propositions que préparait son pays, celle de créer un système de type « Maastricht au niveau international »
et « Tout comme George Soros, il propose que, sous la gouvernance du FMI, les DTS (dont la valeur, of course, est précisément constituée par un panier de devises constitué exclusivement du dollar, de l’euro, du yen et de la livre sterling…) puissent servir à la création d’un système « supra-souverain » : « Une attention toute particulière devrait aller aux DTS qui devraient pouvoir jouer un rôle plus important. Les DTS ont les qualités et le potentiel d’être une monnaie de réserve supra-nationale. De plus, un accroissement du volume de DTS aidera le FMI a accroître ses liquidités et de surmonter plus facilement le problème de la représentation des pays membres à l’intérieur du Fonds… »
etc etc
quelqu’un pour m’éclairer ?
Un joueur, mickael, adepte du jeu de poker, se présente à la table …et s’assied!
Un joueur, kuang lee, adepte du jeu de go, se présente à la table … et s’assied!
La partie commence ….
Ah bon ????
quelle partie ???? de quel jeu ????
Ne manque t’il pas quelque chose ???? Voyons , voyons …..
Flute !!!!
Il nous manque Marcel , adepte du jeu d’échec ….
Mais c’est bien sûûûûr !!!!!
AHHH ! je le vois , qui se présente et s’assied !
Bon, tout le monde est là !!! On peut y aller !!!
Ah bon ????
Je vois bien que chaque joueur est dans les starting blocks, mais ….
On joue à quoi ???? Selon quelles règles ???? ….
@ Tomate
On joue à redistribuer les cartes…
Les règles de ce jeu se trouvent dans le beau livre de Sun Tzu… comme l’a fort bien indiqué Logique.
@ galapiat
Vous éclairez à quel propos ? Sur ce qu’écris ce site non nommé ? Sur ce que représenteraient les DTS s’ils étaient généralisés ?
S’agit-il du Sun Tzu évoqué ?
http://www.philippe96.com/166-archive-02-2009.html
(le texte s’étale des pages 84 à 90, de la rubrique « divers », date 14/2/2009)