Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Pierre025 écrit :
S’il réussissait avec l’appui de majorités populaires à augmenter les salaires en Europe, il faudrait fermer Europe à la concurrence.
Pierre025, voyez-vous la prémisse implicite à votre raisonnement ? « Comme je considère par définition que la part du surplus qui revient aux rentiers (= investisseurs = capitalistes) et aux entrepreneurs (= dirigeants d’entreprises = patrons) est elle intangible, la seule manière d’augmenter les revenus des travailleurs (= employés = salariés) est la fermeture des frontières ».
Tous les raisonnements sur le protectionnisme reposent d’ailleurs sur ce même postulat : « Seule la masse salariale est compressible, les intérêts (= les dividendes), les profits (= les salaires des patrons) ne le sont pas ». C’est d’ailleurs le message très clair qu’envoient en ce moment les dirigeants des établissements financiers américains pseudo-nationalisés à Mr. Obama : « Bloquez nos primes et nous augmentons nos salaires. Plafonnez nos revenus et nous allons habiter ailleurs. Vous n’avez toujours pas compris que la somme totale de nos revenus est incompressible par définition ! »
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
34 réponses à “Physique élémentaire”
Pour un petit moment de détente : pris sur iTulip.com – FDIC R.I.P. – Eric Janszen
(devise co-latérale bien de chez nous : si on augmente leur salaire, ils vont le boire)
Sub-prime mortgage asset-backed securities primer : an apt analogy Heidi is the proprietor of a bar in Detroit. In order to increase sales, she decides to allow her loyal customers – most of whom are unemployed alcoholics – to drink now but pay later. She keeps track of the drinks consumed on a ledger (thereby granting the customers loans.Word gets around about Heidi’s drink now pay later marketing strategy and as a result, increasing numbers of customers flood into Heidi’s bar and soon she has the largest sale volume for any bar in Detroit
By providing her customers’ freedom from immediate payment demands, Heidi gets no resistance when she substantially increases her prices for wine and beer, the most consumed beverages. Her sales volume increases massively.
A young and dynamic vice-president at the local bank recognizes these customer debts as valuable future assets and increases Heidi’s borrowing limit. He sees no reason for undue concern since he has the debts of the alcoholics as collateral. At the bank’s corporate headquarters, expert traders transform these customer loans into DRINKBONDS, ALKIBONDS and PUKEBONDS. These securities are then traded on security markets worldwide. Naive investors don’t really understand the securities being sold to them as AAA secured bonds are really the debts of unemployed alcoholics. Nevertheless, their prices continuously climb, and the securities become the top-selling items for some of the nation’s leading brokerage houses.
One day, although the bond prices are still climbing, a risk manager at the bank (subsequently fired due his negativity), decides that the time has come to demand payment on the debts incurred by the drinkers at Heidi’s bar. Heidi demands payment from her alcoholic patrons, but being unemployed they cannot pay back their drinking debts. Therefore, Heidi cannot fulfill her loan obligations and claims bankruptcy. DRINKBOND and ALKIBOND drop in price by 90 %. PUKEBOND performs better, stabilizing in price after dropping by 80 %. The decreased bond asset value destroys the banks liquidity and prevents it from issuing new loans. The suppliers of Heidi’s bar, having granted her generous payment extensions and having invested in the securities are faced with writing off her debt and losing over 80% on her bonds. Her wine supplier claims bankruptcy, her beer supplier is taken over by a competitor, who immediately closes the local plant and lays off 50 workers.
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Rétablir la part des salaires dans la valeur ajoutée relancerait peut-être l’économie ponctuellement, mais une croissance durable, sans réactiver les bulles, suppose que la progression des dépenses (donc en partie au moins des salaires) soit programmée pour « tirer » les paris productifs des entreprises. Le problème de la « protection » de cette politiques reste posé. Par ailleurs, les effets de la « mondialisation » néolibérale ne s’arrêtent pas là : mouvements déstabilisateurs de capitaux, dumping social, fiscal et environnemental, taux de changes déconnectés de l’économie réelle… Une politique de réorientation radicale du système économique est assez inconcevable sans « protection ». Cela dit, le « protectionnisme » est une notion très floue, qui recouvre un grand nombre de politiques possibles. Il n’est pas un objectif en soi, mais un outil.
Physique élémentaire mon cher Watson,
Rentiers, entrepreneurs et travailleurs. Cette découpe peut se croiser avec une autre : classes inférieure, moyenne et supérieure avec une répartition pyramidale du nombre et de l’influence. L’argent est produit par la création de nouvelles richesses, produit donc par les travailleurs, soit en première approximation la classe inférieure. George Orwell nous précise dans son roman 1984 que la classe moyenne a pour objectifs de se hisser dans la classe supérieure et de ne pas se laisser envahir par la classe inférieure, et que la classe supérieure veut s’y maintenir sans se faire envahir par la classe moyenne. Tout ça paraît logique et évident. La distinction entre classes se fait par l’argent. Les moyens utilisés par les classes moyenne et supérieure pour défendre leurs avantages sont donc financiers. Le meilleur moyen de pousser les travailleurs à toujours produire davantage et donc de les maintenir à leur place est de les priver de la possibilité d’utiliser l’argent qu’ils ont permis de créer par leur travail. La masse d’argent créée doit être en constante augmentation pour assurer le bon fonctionnement du moteur économique. Et c’est la ponction d’argent que réalise la sphère financière pour son propre fonctionnement qui maintient les travailleurs dans la spirale sans fin de travail croissant. Et la boucle est bouclée. Et les classes moyennes et supérieures se sentent protégées…et elles le seront tant que la prise de conscience de cette manipulation ne se fera pas. Et le politique, en plus de se chercher une place au soleil, se donne bonne conscience en se convaincant qu’il assure ainsi la paix sociale voire la survie de l’humanité ! Si si : « Puisque l’oisiveté est mère de tous les vices, puisque l’homme est faible et incapable de se gérer lui-même (cf les TopSkull&Bones. Cette remarque n’est pas indispensable et peut donc être enlevée par ceux qu’elle dérange, c’est juste pour rire ! De complot, il n’y en a pas, ça s’appelle de l’organisation, de la défense de territoire, de la défense de tribu, la nature humaine en somme) alors je m’occupe de lui, et en le maintenant à l’ouvrage je lui assure la paix et permets en même temps à une élite, certes en s’enrichissant à outrance, de créer continuellement de nouvelles voies de consommation et donc de croissance et donc de travail pour les travailleurs. Et la boucle étant bouclée je peux dormir sur mes deux oreilles et laisser la machine fonctionner toute seule en ne me consacrant qu’au côté spectacle de ma fonction. »
Elle est pas belle la vie ? Alimentaire mon cher Watson.
Bonne journée.
Il fut un temps ou le seigneur local defendait la vallée.
Puis le roi local defendait un pays.
Nos elites actuelles ayant perdu tout enracinement, devenus apatrides et s’étant recrées une communauté avec d’autres elites mondialisées, elles n’ont plus que peu d’interet à ce qui arrive aux pauvres allemands, belges, francais, ….
Les classes moyennes et inferieures n’ont pas pu suivre ce mouvement de déracinement.
Pour les diviser, la classe supérieure a introduit de la diversité :
Plus les sociétés deviennent inégalitaires, plus elles sont attachées à la diversité
Voir les Entretien avec Walter Benn Michaels, auteur de “La diversité contre l’égalité” (Raisons d’agir, février 2009).
voir ici : http://j2080.wordpress.com/2009/03/05/plus-les-societes-deviennent-inegalitaires-plus-elles-sont-attachees-a-la-diversite/
La destruction de la cohesion d’une société est le meilleur moyen de la diviser et donc de l’asservir.
La mondialisation a donc deux faces, l’une facilement critiquable, monetaire et industrielle, les delocalisations, les paradis fiscaux…
L’autre face n’est pas critiquable, car la bienpensance, ne voyant pas au delà de son nez, se refuse a emettre un jugement negatif sur l’immigration, chance pour la France, l’Europe…mais est ce une chance pour les prolos francais? non.
Tant que la critique de la mondialisation ne poussera pas au bout son raisonnement et ne s’affranchira pas de l’idéologie bisounours, rien ne sera possible.
Comme je l’ai déjà dit, la crise ce n’est pas quand votre portefeuille boursier s’effondre de 80%.
La crise c’est quand vos voisins de quartiers, de villages, n’ont plus rien a bouffer et qu’ils lorgnent votre potager.