Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le capitalisme est un système social caractérisé par l’existence de trois classes principales : celle des « rentiers », détenteurs de capital (= « investisseurs » = « capitalistes »), celle des « entrepreneurs » (= « chefs d’entreprises ») et celle des « travailleurs » (= « salariés »), et par la domination au sein de ce système de la classe des « capitalistes », d’où son nom.
Le rapport de force entre rentiers et entrepreneurs détermine le partage entre eux du surplus créé par le travail des travailleurs : les rentiers obtiennent les intérêts et ce qui reste du surplus revient aux entrepreneurs comme profit, à charge pour ces derniers de redistribuer à leur tour ce profit entre eux et les travailleurs dans une proportion que détermine le rapport de force existant entre ces deux classes.
L’introduction des stock options à la fin des années 1970 permit aux rentiers et aux entrepreneurs, dont les intérêts coïncidaient dorénavant, de s’allier contre les salariés, dont la part dans le partage du surplus ne cessa pas de diminuer depuis.
Les banques centrales, dirigées dès leur origine par les rentiers ou capitalistes (officiellement aux États–Unis et officieusement en Europe), ont toujours travaillé à leurs ordres et aujourd’hui plus que jamais. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, les nations ont délégué une part toujours grandissante de leurs pouvoirs à leurs banques centrales qui sont devenues soit un État dans l’État (comme aux États–Unis) soit un État par-dessus les États (comme en Europe).
Capitalistes et entrepreneurs, désormais alliés, encouragèrent la création d’un abysse de dettes contractées par les entreprises et par les travailleurs. Le processus était condamné à s’interrompre aussitôt qu’ils seraient tous insolvables, stade qui fut atteint en 2007. Plutôt que d’enrayer la crise de la seule manière possible, c’est–à–dire en redéfinissant la donne entre rentiers, entrepreneurs et travailleurs, les gouvernements ont choisi d’encourager entreprises et travailleurs à s’endetter encore davantage, produisant ainsi de nouveaux intérêts dont bénéficient les rentiers, tandis que les banques centrales se voient confier parallèlement la tâche de créer de toutes pièces la montagne d’argent qui sera déversée dans l’abysse toujours plus profond de la dette. Captif désormais d’une rétroaction positive, autrement dit auto-renforçante, le capitalisme est entré dans une phase d’autodestruction.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
130 réponses à “Qu’entend-on par « capitalisme », et pourquoi sa phase finale est-elle amorcée ?”
@AAA+
Encore un à qui je vais devoir apprendre une autre lecture. Un intellectuel ne peut être aussi nul en orthographe sinon il n’en est pas un. Donc mon propos n’est pas réducteur. Secundo je ne me proclame pas intellectuel, je critiquais quelqu’un, je ne parlais pas de moi. Il y a une différence importante. Par ailleurs je n’en suis pas un et n’ai jamais pensé une seconde en faire partie, cette forme d’objectivité me permet de rigoler néanmoins lorsqu’une personne incapable d’écrire une phrase sans faire une faute vient nous donner des leçons d’économie. Parce que pour concevoir un système parfait en économie, vu le nombre d’intellectuels qui s’y sont essayé, il vaut mieux être intelligent. Ce qu’une telle nullité en orthographe vient démentir. Apprendre à rester à sa place est pas mal car lorsqu’on voit le nombre de commentaires débiles sur les blogs, ça fait pitié.
François Leclerc ne va pas assez loin, la situation est pire qu’il ne l’imagine. Cette crise comme toutes les crises a été provoquée par la FED et la City. Après des années de baisse des taux de nature à provoquer l’endettement, la FED les remonte brutalement de 5%. Inévitablement les bulles explosent, c’est le même scénario à chaque fois depuis plus d’un siècle mais vous ne comprenez tjrs pas que ceci a été voulu.
Le Nouvel ordre mondial, celui du gouvernement unique, de la finance, le totalitarisme financier, reconstruira sur les cendres. Cela passe par la réduction du nombre de banques. La destruction de Lehman Brothers a été savamment provoquée, notamment par des spéculations à la baisse de ses concurrentes, ce qui rapporte le plus. Franklin D. Roosevelt, le promoteur du New Deal, l’a tjrs dit : » soyez sûrs qu’en matière d’économie rien n’arrive qui n’ait été soigneusement calculé ».
A qui profite le crime, La Morgan Chase en premier ? Qui a créée la FED en 1910 sur son île Jekyll, amusant non, JP Morgan ?
Encore une leçon d’histoire : qui a mis Franco au pouvoir en Espagne ? La banque de France. La même qui avec celle d’Angleterre et d’autres privées américaines ont financé Hitler. Où s’est faite la fortune des Bush, Prescott Bush, le grand-père, à Auschwitz ?
Petite révision d’histoire en passant. Qui a interdit le révisionnisme historique en France, non le négationnisme, il y a une grosse différence, un communiste, Gayssot ?
De quoi ont-ils tellement peur, que la vérité éclate ?
Prenez des leçons et ayez l’humilité, lorsque vous ne savez rien , de ne pas en donner.
@ Paul
Quelques précisions sur cette présentation de l’état actuel du capitalisme (que je distinguerai de sa définition).
Elle tient au « surplus » et à son utilisation.
Paul, vous êtes très injuste avec les actionnaires: c’est un système EQUITABLE, injustement décrié, dans lequel une part de plus en plus importante du surplus est réservé aux travailleurs. C’est absolument scandaleux de le passer sous silence.
Il s’agit du supplément de déchets et de poisons!
Et oui, le visage humain du capitalisme, c’est Jim JONES !
@ThierryDorée:
J’ai beau chercher, je ne vois pas cette quantité pourtant manifestement impressionnante de fautes d’orthographe qui vous irrite à ce point la rétine… A ma décharge, mon correcteur orthographique non plus 🙂
En tout cas, plus je vous lis, plus je trouve dans vos propos des relents nauséabonds. Cela dit, pour vous apaiser, effectivement je ne suis adoubé par aucune officine au titre « d’intellectuel ». Et à vrai dire, je m’en félicite.
Une dernière petite remarque pour conclure cette digression, vous confondez culture et intelligence. C’est bien dommage.
@Paul Jorion
Je comprend la réalité d’une perte d’équilibre, d’un rapport de force devenu impossible. Des trois classes définies par des intérêts divergents, et qu’il n’en reste plus que deux. Là où je vous suis moins, c’est dans la classification utilisée, vous définissez les Chef d’entreprises comme entrepreneurs, et bénéficiaires des Stock Option ce qui les a fait basculer dans le camp des Capitalistes (rentiers).
Les chefs d’entreprises (PME et PMI ), doivent avoir quelques difficultés à se reconnaitre dans cette classification. Ils ne bénéficient pas de Stock Option, et leur quotidien est souvent aussi tendu que celui de leurs employés.
Il est peut être nécessaire de faire une disctinction dans la classification utilisée ?
Les Entrepreneurs bénéficiaires d’avantages qui les rapprochent des Rentiers sont à la tête de quelques entreprises…souvent celles figurant dans les index des bourses, cac40, DowJones, …etc.
Si cette remarque est fondée, alors je peux ajouter que ces Entrepreneurs là, (qui n’ont pas grand chose à voir avec les Chefs d’entreprises qui font l’immense majorité des entreprises), sont issues des mêmes sphères, écoles, institutions et administration. En France notamment, on y retrouve; les Polytechniciens, les Enarques, Science Po, les grandes Ecoles.
Il est clair aussi, que pour profiter de la perversité des Stock Option, il faut avoir la capacité de construire les comptes de résultats de l’entreprise. Un cadre bénéficiaire de Stock Option, les subit plus qu’il n’en profite. Souvent dans les SSII, se système a permis de faire travailler plus sans gagner plus.
En tant que sociologue vous vous êtes certainement intéressé aux origines familiales de ces Entrepreneurs, tel que vous les définissez. Ne s’agit-il pas des rejetons des rentiers qui ont compris que le système Capitaliste pouvait être encore plus inégalitaire par l’instauration d’un circuit fermé. Je serais finalement rentier, mais avant j’aurais été entrepreneur, et ma projéniture, salariée au départ puis entrepreneur deviendra finalement elle aussi rentière.
Il y a, bien sûr comme dans toute chose des exceptions, mais le fait est là…des millions de gens triment, suent, meurent, pour le bien être d’une toute petite minorité.
L’oisiveté, de cette minorité, lui permet de réflechir, penser à son bien être, au meilleur moyen de le conserver, de l’accroître, ce qui est devenu absolument impossible de faire pour les autres.
Mieux quand le mystère est percé, c’est un nouveau qui apparaît. Tout aussi confiscatoire que le précédent.
Il y a donc selon moi, le déséquilibrage d’un système par l’accaparement du pouvoir par quelques individus…
@ThierryDorée
Je vous cite :
« Prenez des leçons et ayez l’humilité, lorsque vous ne savez rien , de ne pas en donner »
CQFF !
Ne nous faites pas un infarctus ! Vous nous manqueriez…si si je vous l’assure.
Je laisse les lecteurs juges des propos de Dissonance et ne veux plus monopoliser le blog de Paul Jorion pour régler des comptes personnels.
Ce pauvre garçon qui s’est senti coincé essaye de s’en sortir par des propos dont il ne se rend même pas compte qu’il sont contradictoires.
Il ne peut bien sûr pas renier sa haine des patrons en affirmant que toute hiérarchie est incompatible avec la notion de démocratie.
A part ça, je tente de le discréditer en brandissant de vieux fantômes poussiéreux. La bêtise humaine n’a décidément pas de limites.
Je l’ai accusé de manichéisme, ce qu’il ne peut faire autrement que de reconnaître en concédant que rien n’empêche un entrepreneur d’être innovateur. Ce qui n’était pas son propos initial, celui qui m’a fait réagir.
Il vient nous parler de démocratie alors qu’il est un communiste de base et que le communisme ou socialisme d’ailleurs, puisque c’est la même chose, est par définition antidémocratique.
Cite-nous donc un pays communiste qui soit une démocratie. Le vrai communisme n’a jamais existé, soit, c’est vrai, mais ce n’est pas par hasard que cette niaiserie économique débouche toujours sur un totalitarisme.
Explique-nous donc pourquoi Marx, dans son livre III du capital affirme que la grandeur de Rome venait de l’esclavage alors que c’est précisément à cause du saturnisme ayant décimé les esclaves romains que l’empire s’est effondré ?
Explique-nous également en quoi un capitalisme d’état est préférable à celui privé pour l’ouvrier commun ?
N’as-tu pas payé des factures doubles ou triples chez France Télécom lorsque celle-ci détenait le monopole, par rapport à ce que proposent des opérateurs alternatifs ?
à moins que j’aie loupé et à proprement parler. Je ne confonds rien, vous manquez des deux, je dis vous car vous êtes plusieurs. A voir ta conception, communiste, et ta compréhension du monde, tu ne peux être intelligent. Ce que tes propos contradictoires corroborent.
La culture aide quand même bien à prendre des décisions intelligentes, ne serait-ce que sur la méthode empirique.
Une chose est sûre malgré l’assentiment général sur l’inanité, la vacuité intellectuelle, économique et psychanalytique du communisme, renforcée par l’expérience, tu n’en retiens aucune leçon. Tu persistes.
Psychanalytique aussi, encore une leçon pour les décérébrés. Freud déclarait que lorsqu’on retire à un homme ce qui est à lui, il ne lui reste que ses fèces. C’est à dire ses excréments.
Pourquoi un bébé pleure-t-il lorsqu’on lui prend ses jouets ? Parce qu’il considère qu’ils font partie de son corps.
Ceci pour expliciter la notion de propriété privée inhérente à l’être humain qui manque à tous les gauchistes de base.
Après bien sûr, il reste à déterminer ce qui doit être nationalisé et ce qui ne doit pas l’être.
J’ai des propos peut-être extrêmes mais uniquement envers la bêtise des deux prosélytismes économiques : communisme et capitalisme, qui étaient voués à s’effondrer tous les deux. Mes pensées politiques n’ont jamais été extrêmes contrairement aux communistes. Car si je ne m’abuse le communisme est bien l’extrême gauche, Besancenot, le facteur d’Attali, en est le digne représentant.
Il n’est qu’à regarder l’histoire, on passe systématiquement d’un extrême à l’autre. Je ne répondrai plus, vous ne m’intéressez pas, je laisse les lecteurs juges.
Je suis donc, dans l’ordre:
Bolchevique,
analphabète notoire,
pauvre garçon pétri de contradictions,
haineux envers les patrons.
Je suis par ailleurs l’incarnation de la bêtise humaine,
manichéen,
communiste « de base »,
et par définition donc, antidémocratique.
En lisant entre les lignes, je suis également,
idiot,
donneur de leçons,
incapable d’écrire sans faire de faute (sic),
et je ne sais pas rester à la place qui est mienne.
Je suis, par ailleurs:
inintelligent,
bouché,
décérébré?
Gauchiste de base en tout cas, donc amputé de certaines notions fondamentales, par définition.
Ah oui, j’allais oublier, je suis bien entendu prosélyte, d’ailleurs méfiez-vous, les européennes arrivent, vous allez m’entendre…
(Pour compléter le tableau, vous auriez au moins pu ajouter que je mange les enfants, ça fait toujours son petit effet).
Et malgré tous ces signes de mon ignominie manifeste, vous daignez encore m’adresser la parole? Grâce vous en soit rendue, vous êtes trop bon, mon seigneur, touchez ma bosse s’il vous sied…
P. S. Merci pour la leçon d’orthographe très cher, mais si vous tenez bien les comptes, nous sommes loin de la faute par ligne que vous annonciez préalablement. Je suis déçu.
P. P. S. « J’ai des propos peut-être extrêmes[…] » C’est un euphémisme ou une litote là?
P. P. P. S. Non décidément, je ne nourrirai plus les trolls -_-‘.
P. P. P. P. S. Désolé à Paul et aux autres commentateurs qui ont du subir cette joute consternante.
Une bonne nuit de sommeil calmera les egos et ramènera un peu de lucidité.
L’intelligence n’est-ce aussi savoir s’adapter à l’autre ?
A Ken Avo : à mon humble avis, la Seconde Guerre Mondiale n’a pas, en elle-même, permis de sortir de la Crise de 29. Par contre, cet événement majeur a généré un changement de mode de partage, un changement d’attitude parfois, et a donc modifié le capitalisme. Chacun souhaitant éviter que ne se renouvellent les conditions d’un autre conflit. Exemples : droit de vote des femmes, retraite, meilleur répartitions des pouvoir au travers de création d’instances paritaires etc. Mais, le temps passant, le souvenir des catastrophes s’estompe.
Arrêtez le massacre !
D’un coté, des chefs d’entreprises se suicident
Ils ont pourtant parfois eu le courage d’entreprendre, travaillé tout leur vie sans compter leurs heures, sacrifié sa vie de famille, en ayant parfois perdu sa villa, et surtout le propre respect de soi-même.
De l’autre, meurent des centaines d’africains dans des bateaux de fortunes.
Ce sont pourtant les plus fort et les plus volontaires des déshérités africains, ceux qui ont vaincu la sélection naturelle des éléments désert, faim, océans, et surtout été assez malin pour survivre aux arnaques des passeurs et au zèle de nos policiers tout cela pour venir ramasser des poubelles dans nos pays occidentaux si fortunés à leurs yeux, pourtant ils sont chassés ignominieusement
D’un coté des mines et des gisements raclées jusqu’à l’os sur les continents et les océans. Tout cela pour semer des poisons dans les eaux, les airs, la nourriture jusqu’aux veines de vos enfants.
De l’autres des poubelles débordantes d’heures de travail gaspillées, dont certaines sont destinées à devoir êtres surveillée pendant des millions d’année par les générations futures qui n’auront même plus de plaisir d’entendre chanter un rorqual ou de surprendre un ours blanc !
Votre système économique est une belle connerie ! Vous le savez alors pourquoi vous accrochez vous tant à cette épave !
Ah oui vous qui dirigez ou qui êtes arrivés an haut de l’échelle, vous avez peur de tout perdre dans ce futur changement inéluctable, y compris même vos certitudes, mais vous avez déjà tout perdu, vous êtes responsables, l’histoire ne l’oubliera pas ! Alors oui votre position si mal tenue risque de vous échapper avec le pouvoir, l’honneur et cette fortune amassée sur le dos de ceux qui vous écoutent et vous obéissent. Mais il ne s’agit plus de vous mais de l’avenir de vos enfants, alors ces belles médailles jetez les et remettez vous à réfléchir et à construire.
Votre monnaie nous ment, elle triche dans ses mesures elle triche au profit de ceux qui l’émettent, elle vous fait croire qu’il n’y a plus de travail alors que tout est à faire autour de vous ! Elle vous fait croire que la famine est une catastrophe naturelle alors que c’est elle qui draine toutes les richesses dans les mêmes poches. Elle vous fait croire riche alors que vous ne possédez que la servilité aux suzerains qui l’émettent. Et vous bavez de confiance éternelle dès que quelqu’un essaye de vous convaincre qu’il va sauver vos économies de papier sans valeur.
Il faut changer la monnaie : Construire une monnaie sociale et démocratique dont l’étalon est universel et les règles indépendantes des puissants, banques ou institutions.
http://www.trazibule.fr/monnaie-serie-2.php
Vos institutions vous manipulent, et se retrouvent obligées à doubler les fichiers, les caméras, les lois et les prisons tout cela pour votre prétendu bonheur alors qu’il ne s’agit que de leur prétendue nécessité de survie. A coup de peur et de division, il faut à tout prix forcer les gens à marcher toujours dans le même sens même si nous allons droit au mur, en les convainquant que c’est pour leur bonheur. A coup de pièces jaunes, de téléthon, de resto du cœur, d’ONG, on vous fait une tartine de bonnes actions pour votre bonne conscience, et pendant que la générosité populaire paye, les mauvaises actions peuvent continuer, bénéfices délirants, paradis fiscaux, ventes d’armes, productions écologiquement catastrophiques, luxe éhonté.
Il faut changer la société ; Remettre la solidarité et l’égalité au cœur de la logique de production, ne plus dévaloriser le chômage ni le travail manuel, accepter le droit à la paresse comme le gout du métier. Ne plus pénaliser l’un pour arroser l’autre !
http://www.trazibule.fr/solution.php
La démocratie ce n’est pas le doit de donner sa voix une seconde pour devoir se taire cinq ans. Ce n’est pas dire oui ou non à un document de 100 pages, c’est écouter réfléchir ensemble, c’est confier les affaires à des compétences qui rassemblent et représentent et les retirer dès que la faute est avérée, ce n’est pas choisir entre se soumettre et adorer ou critiquer et démolir systématiquement. La loi du plus grand nombre nécessite la formation du plus grand nombre de citoyens. Le respect du plus pauvre d’entre nous passe par l’irrespect du plus voleur d’entre nous. La qualité de vie du plus malheureux dépend de l’excès de luxe du plus riche !
De solutions politiques existent il faut changer la constitution, nos règles du jeu commune, séparer le langage et l’action, la justice et l’argent, le pouvoir et ses représentants.
http://www.trazibule.fr/separation.php
Nous devons d’urgence nous atteler à une reconstruction complète de nos sociétés, cohérente logique et démocratique. Toutes les idées sont à explorer, à confronter, sinon, les tenants du «il faut relancer ce système», ou du « on n’y peut rien, c’est international », ou «faisons confiance aux gens qui se disent compétents » nous enliserons rapidement dans une insoluble souffrance.
@ Moi, (Vous qui avez ouvert le bal)
Qu’est-ce que vous appelez « réactionnaire » et surtout dans quel contexte ? La réaction est une composante de toute révolution historique en tant que retour à des sources que l’on estime fondamental de remettre au goût du jour. La véritable révolution que fut le protestantisme était aussi un retour à l’esprit originel de la bible, comme la révolution de 1789 s’est complus dans le vieux miroir que lui tendait la république romaine.
Il est certain, plus que probable donc, que la fissure entre l’entreprenariat et le capitalisme financier trouvera une expression politique. Mais je ne vois pas pourquoi cette expression là mériterait automatiquement le qualificatif de
« dure ». Elle sera certainement une réaction contre la fuite en avant insensée des croqueurs de parts de marché aux slogans charmeurs mais tellement lourds de conséquence: toujours plus de marché, toujours plus de concurrence, toujours plus de crédit, toujours plus d’Europe sans consistance et de mondialisation sans limite.
Mais le système dont elle se démarquera était-il pour autant un terrain de jeu pour les anges ? L’oligarchie financière qui domine le monde depuis des décennies avait trouvé une forme d’expression politique la plus dure que l’on puisse imaginer, celle qui exerce sa poigne de fer dans un gant de velours, et invite ses victimes à l’injonction contradictoire permanente : « Soumets toi à ma volonté quitte à te faire violence, je suis le Bien immanent ».
La haute administration politique aux ordres de la finance (gauche ? Droite ? La belle affaire !), quant à elle, se voulait insoupçonnable car elle se réclamait de l’internationalisme (« Plus de mondialisation au bénéfice des plus pauvres ») et de la Libération individuelle face aux « vieilles idéologies ». Le syllogisme était imparable : la liberté c’est le désir, et le désir étant inclus dans le marché, la liberté c’est le marché. C’est avec ce vent là en poupe que le nouveau capitalisme a supplanté les anciennes bourgeoisies industrieuses et nationales. Celles-ci renaîtront mais non sous leur forme ancienne, comme vous semblez le croire, car on ne se remet pas sans dommage d’une éclipse aussi longue et culturellement ravageuse.
La nouvelle droite entrepreneuriale sera protectionniste mais certainement pas nationaliste, car elle sait trop bien que l’échelle du monde a changé. Il est tout aussi probable qu’elle cherchera à s’enraciner à nouveau dans un tissu local, effet réflexe irréversible de la déjà ancienne mondialisation (ce que Z. Bauman appelait la « glocalisation »). Le journaliste Daniel Mermet avait réalisé l’an dernier un reportage remarquable sur le nouvel état d’esprit des petits entrepreneurs d’une vallée savoyarde, allant tout à fait dans le sens où je le pressens.
Ce ferment qui se lève ne sera pas tendre, et il n’y a aucune raison qu’il le soit moins que le reste de la société, puisqu’il subit lui aussi les contrecoups déstabilisants de la mondialisation financière. Mais il est probable qu’il cherchera un appui auprès d’autres couches sociales dans un cadre politique hétérogène. En tout cas, voir dans cette nouvelle donne politique un nouvel avatar convenu du « ventre fécond de la bête » m’apparait comme un gros contresens. Les logiciels vieux de quatre vingt ans doivent aussi être changés un jour.
@ThierryDorée: reprenez-vous Monsieur SVP. Ici on se respecte et on est dans le débat d’idées pas dans la haine d’un autre intervenant. On utilise ses connaissances et son intelligence au profit de tous. Vous n’en manquez pas. On doit laisser ses névroses et ses colères à l’entrée. Merci.
@D-croissance
Assimiler tous les patrons de France, un million, à des rentiers capitalistes me dérange profondément. c’est non seulement faux mais ça dénote une très mauvaise mentalité, aussi nuisible que celle des rentiers pour une société.
Il va falloir expliquer un jour que certaines « théories économiques » sont nuisibles pour que nous n’ayons plus à les subir.
Le communisme est hautement nuisible à l’humanité, autant que le capitalisme et les religions.
En quoi un entrepreneur qui créé une société, là où il y a un besoin, puisqu’elle marche, est-il aussi nuisible, selon lui, qu’un rentier capitaliste ?
L’entrepreneur crée de la richesse et de l’emploi. Que ça lui rapporte de l’argent, encore heureux.Et ce n’est pas condamnable, au contraire. Il ne licencie pas sans justification puisqu’il voit à long terme et ne cherche donc pas le bénéfice maximum à court terme qui passe par des réductions d’effectifs. Seule solution pour maximiser les dividendes du profit lorsqu’on ne peut augmenter le chiffre d’affaires par une production meilleure. L’entrepreneur, pour la plupart, s’occupe de sa boîte, la fait tourner et est donc productif pour la société. Qu’il existe des exceptions, on s’en fout. Et le CAC 40 c’est autre chose, de même que le second marché.
Le capitaliste rentier, lui, voit autrement. Il vient investir de l’argent, qui n’est pas forcément à lui en plus, par ex les fonds de pension, dans une société quelconque, qui est en difficultés, souvent , et donc vulnérable à une augmentation de capital ou pire une OPA.
Le rentier n’a que faire du futur, il n’hésitera pas à mettre sa proie en danger pour en tirer un bénéfice immédiat. Par le démantèlement et des licenciements abusifs. Une fois cette opération réalisée, le bénéfice augmentera temporairement avant de rechuter plus tard. Mais il augmentera la 1ère année suite à la réduction de masse salariale ce qui permettra à l’action de remonter subrepticement. A ce moment là, il revendra ses parts ou actions plus chères qu’il ne les avait achetées et réalisera un bénéfice conséquent.
Ceci lui rapportera bcp d’argent mais n’est pas productif, à la grande différence de l’entrepreneur. Car il aura non seulement bcp licencié mais souvent laissé la société exsangue.
On peut presque le considérer comme un parasite.
L’entrepreneur construit, même si ce n’est pas lui qui a déposé le brevet de fabrication de son produit mais un ingénieur.
Le capitaliste rentier détruit.
La différence est fondamentale et même si bien évidemment celui qui crée une entreprise le fait pour gagner plus d’argent qu’en tant qu’employé, ceci reste productif pour la société. Je n’accepte pas qu’on fasse l’amalgame systématique entre entrepreneur et capitaliste.
Un entrepreneur n’est pas un nuisible , au contraire, à la différence des frustrés de type syndicaliste ou communiste qui viennent déverser leur jalousie de la réussite sur les autres pour éviter de se regarder dans une glace.
Un avis un peu à contre-courant si c’est permis : on peut penser qu’une solution passe par plus de chômeurs et/ou plus de rentiers publics ou privés. Et arrêter de croire qu’il n’y a de la fraude et de l’injustice que dans le capital (fraude financière) : il y a autant si pas plus de fraude et d’injustice dans le travail (fraude sociale). Penser que la frontière entre salarié et rentier s’estompe (par exemple un pensionné ou un chômeur est un rentier du public). Penser que la religion du travail esclavagiste et salarié est dépassée. Vivent les robots qui délivrent de l’exploitation humaine. Voir qu’il n’y a pas de critères réellement objectifs permettant de mesurer le travail, et permettant de quantifier ou même qualifier un travail quelconque (combien vaut vraiment tel travail; est-il vraiment utile, nécessaire, ou n’est-il plutôt que du gaspillage; ce travailleur travaille-t-il vraiment ou plutôt sabote-t-il; ce professeur n’est-il pas contre-productif à ainsi dégoûter ses élèves de la matière enseignée; combien de fonctionnaires sont de faux travailleurs et de vrais (supers) rentiers du public maquillés; en général combien de travailleurs feraient mieux de rester à la maison parce que ce à quoi est le plus souvent dépensée inutilement l’énergie dans le monde du travail, ce sont les relations (mauvaises) entre les travailleurs; etc.). Comprendre que le travailleur n’est pas à l’origine d’une plus-value captée par le capital, sinon les firmes feraient plus de profits avec plus de travailleurs, ce qui n’est pas; (l’origine de la plus-value étant à chercher du côté de l’inventivité intellectuelle, ce bien immatériel commun à toute l’humanité). Par contre voir que plus de profit pour l’actionnaire va de pair avec moins d’investissement et donc plus d’emplois qui ne sont pas remplacés par des machines (car qui dit investissement, dit moins de travailleurs et plus de robots). Voir par conséquent la collusion de la gauche qui veut sauver l’emploi avec la droite qui veut plus de profit pour l’actionnaire (au détriment de l’investissement). Penser que le cadre marxiste est situé et daté, donc inopérant aujourd’hui, où ce qui décide des choses est la guerre économique entre grands blocs par devises interposées (et donc le problème est aussi dans la finance internationale). Voir que la mondialisation ne concerne pas l’unité du monde humain mais uniquement l’unité du champ de bataille des opérations économico-financières. Penser que l’explication de la faillite du capitalisme occidental ne doit être qu’un cas particulier d’une explication générale englobant aussi la faillite du communisme occidental. L’impasse de la religion du capital et de la religion du travail. Autant de cupidité et d’avidité, autant de vautrement dans la vie confortable et facile, dans le gaspillage hébété et dans ces 3 Grâces de la pensée unique que sont l’épanouissement, l’enrichissement et le plaisir, que l’on soit rentier et/ou salarié. Pas mieux l’un que l’autre.
Ce dont le monde a besoin, et surtout le monde occidental, c’est de moins de travail et de travailleurs, et par conséquent, la solution passe par plus de rentiers qu’ils soient du public ou du privé. Avec évidemment la complète éradication des magouilles financières. Mais également une éradication des inégalités que ce soit entre rentiers et/ou travailleurs. Pourquoi par exemple augmenter le salaire avec l’ancienneté? Pourquoi le jeune qui s’installe doit-il gagner moins que le vieux qui a déjà tout? Et aussi pourquoi lier le grade et le salaire? N’a-t-on jamais réfléchi que certains refusent plus de responsabilités simplement parce qu’ils sont contre les inégalités de salaires? Mais il y aura malheureusement toujours une majorité de ce genre de personnes qui ne peuvent se donner d’autre sens que l’écrasement des autres, même s’ils n’en ont pas une claire conscience; (ils appellent écraser autrui, « réussir sa vie »). Il faut voir que l’amour est une forme rare sur un fond de répugnance généralisée, car l’humain sait ce qu’il en est vraiment de lui-même et de son abjection; et voyant autrui il se voit lui-même.
En conclusion, la cause est peut-être bien l’excès de travail inutile et absurde, l’excès d’esprit d’entreprendre tout et n’importe quoi, l’excès de production de choses non nécessaires, avec également cette fuite en avant corrélative dans la consommation, le gaspillage et l’endettement en croissance exponentielle. La solution passe par l’appauvrissement, la décroissance et plus de rentiers du public. Pour avoir l’égalité dans les rentes, il faudrait nationaliser (ou mondialiser) le capital. Mais il vaut mieux éradiquer le travail esclavagiste et salarié, imposé par le patron ou le chef, et laisser le travail libre et privé, c’est-à-dire au choix de chacun.
NB. : quid du schéma esclave/marchand d’esclaves/propriétaire (ou? travailleur/patron/rentier) en ce qui concerne la fonction publique?
En 1909, l’usure est délit
« L’usure.
– L’usure consiste à demander un taux exagéré de l’argent que l’on prête.
Vous savez que, pour l’argent placé dans un commerce, une entreprise quelconque, et qui s’appelle capital, on a le droit de réclamer tous les ans une certaine somme qui se nomme intérêt.
Vous entendrez vos parents dire qu’à la Caisse d’épargne l’intérêt est de 3 % ; que dans tel entreprise il est de 4 ; c’est à dire que pour 100 francs prêtés on vous donne 3 ou 4 francs chaque année.
Eh bien ! quelqu’un qui profiterait du besoin extrême où serait une personne pour lui prêter de l’argent à un taux exorbitant, à 10 ou 12 % par exemple, serait coupable ; il serait un usurier. »
Ce qui manque à ces analyses, très justes et pertinentes, c’est l’inscriptions dans le temps long.
+ L’analyse des évolutions des rapports de force entre groupes sociaux est inséparable de celle s’intéressant à l’évolution des structures éconmiques au niveau mondial et de ce qui la détermine : la mondialisation, et l’ouverture au capitalisme de la Chine et des pays émergents du 1/3 monde (Inde) et de l’ancien bloc communiste.
+ la mondialisation était ce qui permettait de sortir du paradoxe de Triffin : les E-U pouvaient équilibrer leur balance commerciale en alimentant en liquidités leurs partenaires commerciaux. Dans un premier ces partenaires étaient principalement les pays d’Europe Occidentale et le Japon. C’est dans ce cadre que se comprennent les accords du GATT puis de l’OMC. Dans un second, temps à partir de l’ouverture de la Chine au capitalisme et de la chute du bloc soviétique, la mondialisation des échanges a connu une seconde accélération.
+ C’est dans ce cadre que doivent être posées les analyses sur les évolution entre les différents groupes sociaux.
@ quiconque en mesure de répondre :
Si l’on souscrit à l’explication donnée dans le billet ( ce qui est le cas pour ma part), alors quel est le moteur des changements de rapport de force entre les groupes sociaux ?
C’est LA question qu’il faut poser.
@ A
Le refus de ceux qui subissent et la promesse collective crédible d’une alternative.
@Daniel Dresse : « La réaction est une composante de toute révolution historique en tant que retour à des sources que l’on estime fondamental de remettre au goût du jour. »
Tout à fait. Il n’y avait là aucun jugement de valeur. Je suis moi-même souvent réactionnaire. 🙂 (j’ai par exemple une conception de la famille qui ne colle pas du tout au schéma moderne).
« Mais je ne vois pas pourquoi cette expression là mériterait automatiquement le qualificatif de « dure ». »
Historiquement, les pouvoirs ayant pour assise sociale l’entreprenariat étaient plus dirigistes, moralistes et hésitaient moins à faire usage de la force face aux opposants. Sans aller jusqu’à parler de certaines dictatures, dont à mon avis les régimes fascistes ou la Chine actuelle, et pour prendre un exemple plus nuancé, on voit bien la différence entre le gaullisme (que je qualifie pour ma part de régime entreprenarial) et la France d’après-Giscard (qui est devenue un régime capitaliste). Dans une société capitaliste, c’est-à-dire une pseudo-démocratie libérale parlementaire, le contrôle des foules est plus subtil et in fine plus efficace (la foule est manipulée et pense y être libre, néanmoins les foules ne sont pas complètement dupes car les régimes entreprenariaux ont toujours bénéficié d’un appui populaire plus large que les démocraties libérales). Et bien que moins dur en apparence, ce qui est imposé provoque plus de dégâts au tissu social. L’extrême du régime capitaliste, c’est la Communauté Européenne telle qu’imaginée par les anglo-saxons, une technocratie.
Pour ma part, mes préférences vont à une véritable social-démocratie où le tirage au sort des dirigeants serait prépondérant (je rejoins Etienne Chouard sur ces questions).
Il semblerait que la chute du capitalisme ait fait une pause avec la volonté (officielle) de la chine de continuer à acheter les bons du trésor Américain
@ Jimmy
La partie n’est pas finie entre chinois et américains.
Merci pour cet article. Je tenais à apporter un certain nombre de précisions cependant sur ses extensions historiques.
Il me semble en effet insuffisant d’exprimer que les banques centrales avaient été officieusement tenues en Europe par des intérêts privés. En réalité, la première banque « moderne » de ce type, sinon la première avoir émis des billets de banque, à savoir la Banque d’Angleterre, a été créée très expressément afin d’organiser la dette publique de la couronne. Ce système n’a jamais été réellement remis en cause et a même été étendu à la totalité des pays occidentaux, et même à certains pays de l’ex bloc-communiste (la Russie se souvient certainement encore des remarquables interventions du FMI).
Les informations utiles se trouvent par exemple dans l’Universalis :
http://www.universalis.fr/encyclopedie/T310428/BANQUE_D_ANGLETERRE.htm
Et un chapitre assez intéressant avec de nombreuses références avait été écrit dès 1950, dont la portée n’est à mon avis pas sans éclairer les termes de l’actuelle crise systémique, cité ici :
http://be.altermedia.info/gnral/merci-a-lun-de-nos-lecteurs-le-super-mecanisme-concentrationnaire_8407.html
bien sûr, on peut discuter de ce qui est écrit, mais le sens du propos est tout sauf inintéressant.
Maintenant, il est peut-être aussi permis de se poser la question de savoir si la crise actuelle est une crise du « capitalisme » ou une crise du système bancaire, ce qui n’est tout de même pas la même chose. Je ne vois pas très bien en quoi le mode de production capitaliste serait directement à l’origine des troubles rencontrés ni en lui même spécialement affecté aujourd’hui : certaines industries sont menacées, il y a des dérives évidentes, mais le principe même de l’investissement productif est-il directement en cause (je ne dis pas que ce système est éminemment louable pour autant) ?
La formule « crise du capitalisme » n’est-elle pas parfois employée à dessein pour dissimuler une crise qui est en réalité celle du système bancaire et financier ?
C’est le printemps, les oiseaux, les idées et les questions refleurissent. On peut se poser la question du sens d’une vie à crédit, mais on ne peut qu’être abasourdis par l’ampleur du phénomène. Le système a besoin pour son fonctionnement d’un apport régulier de carburant : le moteur a besoin d’essence, nous avons besoin de tickets pour échanger et acquérir. De plus en plus de tickets, dont nous anticipons la création effective par notre travail. Et avec un intérêt qui rajoute au poids de l’anticipation donc du travail à fournir pour se mettre à jour de nos dettes. Or, certains ponctionnent l’essence mise dans le circuit, prélèvent des tickets pour faire fonctionner un moteur parallèle à l’économie réelle : la finance. Et il arrive que ce nouveau circuit, parallèle donc, se persuade qu’il peut fonctionner indépendamment du circuit réel, c’est à dire concrètement, en y réinjectant moins d’essence ou de tickets que ce qu’il a prélevé. Et pourtant l’économie réelle est basée sur un accroissement de sa consommation, accroissement qu’elle a anticipé par le crédit, que ce soit au niveau du particulier, de l’entreprise, d’une collectivité ou de l’état. C’est donc qu’il va falloir pomper davantage pour « rembourser » ces tickets ou cette essence ponctionnés, en plus du remboursement du crédit. Et qui c’est qui va pomper ? Les rentiers…? Les TopOffshores..? Non non non !
Ca se tient. Bon, le capitalisme est mort. Champagne. Nous allons pouvoir rembourser plus facilement nos tickets ! Champagne. Travailler moins pour une qualité de vie égale, ou travailler autant pour une qualité de vie supérieure. Champagne. Mais si nous travaillons moins, qu’allons-nous faire ? Ne risquons-nous pas de nous ennuyer bien vite ? L’oisiveté n’est-elle pas mère de tous les vices ? Une guerre, des pyramides, un réseau haute-densité de transports en commun, l’amour universel (http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/lhumeurde/index.php?id=77799)…il va bien falloir trouver quelque chose.
PS : une petite pensée pour le NPA…Que sa vie fut brève ! C’est à se demander si tout ça n’a pas été organisé par une certaine gauche ayant rendu visite à Obama lors de son élection : c’est l’anticipitude !
Merci Monsieur Jorion pour vos contributions.
Je vous ai découvert cet automne dernier par le biais du bon site ContreInfo. Je vous suis, j’apprends beaucoup avec vous.
Mais je ressens un malaise lorsque je rencontre votre analyse sur les évolutions récentes dans le partage de la valeur ajoutée, qui est connivence entre capitalistes et entrepreneurs au détriment des salariés. Vous partagez ce regard avec Jacques Attali, Michel Rocard et beaucoup d’autres outre-Atlantique.
Or, bien du monde s’est invité depuis vingt ans à la table du capitalisme. La Chine à cet égard fait paradigme.
La concurrence pour ce qui est de l’allocation optimale du capital s’est accrue. Si Karl Marx imaginait une « baisse tendancielle du taux de profit », ne pourrions-nous pas reprendre son mot pour deviner une baisse tendancielle du salaire occidental ? Si la mondialisation des échanges se poursuit, la loi « à travail égal, salaire égal » s’imposera. Un Chinois accomplissant un travail dans les mêmes conditions de qualité qu’un Américain sera, à terme, payé comme un Américain. Cette loi suppose une hausse de son salaire, mais aussi… une baisse du salaire américain. Une péréquation est en cours.
Quand j’entends Michel Rocard vanter Henry Ford, accordant à ses ouvriers de gros salaires pour qu’ils achètent ses voitures, nous évitant, par là, la malsaine inflation du crédit, j’ai l’impression qu’il se trompe d’époque et nous propose la « construction du capitalisme dans un seul pays ». Le protectionnisme, qui serait le moyen d’augmenter la part des salaires en Occident, demanderait des forces de douane et de police très importantes, dont les échanges entre personnes du monde par Internet ruineraient d’avance l’effort réactionnaire.
Le capitalisme financier américain a anticipé la guerre de la concurrence par la fuite en avant. Les Américains ont engrangé tout ce qu’ils pouvaient dans la goinfrerie concurrentielle. La bulle du crédit est cause de la crise financière, mais elle est aussi, plus en amont, symptôme d’une crise plus lourde qui est, pour ce qui est de l’espèce humaine, l’élection du futur mâle dominant (ou modèle de société dominant).
Nous assistons à la mort d’un certain capitalisme, sans doute. Nous assistons plus sûrement, me paraît-il, à la démocratisation du capitalisme.
Nous assistons au vif progrès, construit historiquement par le capitalisme et l’impérialisme, et dont nous prenons soudain acte comme du tonnerre dans un ciel serein, de la concurrence entre les hommes.
La célèbre phrase de Woody Allen s’impose, à ce stade comme dirait leClownBlanc: « l’éternité c’est long, surtout vers la fin ».
Je ne peux, hélas, ratisser tous les messages des interrvenants. Il ne faut pas confondre: le capitalisme politique qui est un capitalisme nécéssairement mensonger, et capitalisme simplement – organique -, tel qu’il est naturellement, donc un organe naturel. Organique, c’est à dire que comme tout participant à un « métabolisme » d’un corps quelconque, ici social, le capitalisme organique est sensé, intrinsèquement, ne jamais dépasser les minima et les maxima (sinon maladie) qui lui sont attribués – naturellement – en tant qu’organe, et non pas, plus jamais, comme l’instrument exécutant telle ou telle politique. Celle du monde financier qu’on voit clairement à présent située au dessus des gouvernements.
On peut voir ce blog très intéressant, français celui-là:
http://credit-social.over-blog.com/article-29324408.html
Les systèmes politiques ne sont pas des « organismes » ou autre « écosystèmes ». Les métaphores de ce type sont dépourvues de sens. Elles sont nuisibles à une bonne compréhension des choses. C’est vraiment une mauvaise tendance dont il faudrait apprendre à se passer. Les sociétés humaines ne sont pas des ruches ni des fourmilières ou que sais-je encore. Elles sont fondées, au sens noble, sur des artifices de la raison. le capitalisme « organique » n’est pas moins une construction politique que ce que vous appelez le capitalisme « politique ».
Les PME/PMI représentent la majeure partie des cadres dirigeants/entrepreneurs. Déduire de l’existence des stocks option perçus par une minorité une association/alliance historique entre investisseurs et entrepreneurs au détriment des salariés c’est peut-être exagéré… Je ne me rends pas vraiment compte du poids de toutes ces composantes dans l’économie d’un pays. Je me trompe peut-être…
Selon les premières lignes de l’article Wikipédia consacré:
« les définitions du terme [capitalisme] se distinguent par les poids différents qu’elles accordent aux caractéristiques suivantes:
* la propriété privée des moyens de production ;
* la recherche du profit et de sa justification (ou l’absence de) ;
* la liberté des échanges économiques et de la concurrence économique ;
* l’importance du capital, les possibilités de l’échanger (spécialement en bourse), de l’accumuler et de spéculer ;
* la rémunération du travail par un salaire. »
Si effectivement la pondération de ces différentes caractéristiques permet une différenciation pertinente de l’entrepreneur et du rentier, les deux sont bel et bien regroupés au sein d’un seul et même paradigme.
Sachant cela, que faut-il comprendre des derniers billets de Paul Jorion? Est-ce la fin du capitalisme des rentiers, de celui des entrepreneurs, des deux?
J’aime vous lire,vous tous qui avec enthousiasme partagez vos idées.Dans cette discussion sur les entrepreneurs ,les salariés il manque quelques notes de musique.
Le salarié , sa valeur,ses compétences, sa formation……
l’entrepreneur a-t-il une formation, il me semble que bien souvent c’est un héritier , qui souvent ne gère pas très bien son entreprise,est-il jugé, a-t-il le salaire qu’il mérite?là aussi il faut se poser les questions.