Le 18 mars 2009 : fin du capitalisme

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

En portugais.

La date d’aujourd’hui, le 18 mars 2009, sera retenue par l’histoire, tout comme celle du 29 mai 1453 le fut pour la chute de Constantinople ou celle du 9 novembre 1989 pour la chute du mur de Berlin, comme celle qui signa la fin du capitalisme.

Aujourd’hui en effet, la Federal Reserve Bank, la banque centrale américaine, a annoncé son intention de racheter des Bons du Trésor (dette à long terme des États–Unis) en quantités considérables (pour un volant de 300 milliards de dollars), son budget atteignant désormais le chiffre impressionnant de 1,15 mille milliards de dollars. Pareil au serpent ouroboros dévorant sa propre queue, les États–Unis avaleront donc désormais leur propre dette, un processus désigné par l’euphémisme sympathique de « quantitative easing ». Pareille à celui qui tenterait de voler en se soulevant par les pieds, la nation américaine met fin au mythe qui voudrait que l’argent représente de la richesse : dorénavant la devise américaine représentera uniquement le prix du papier et de l’encre nécessaire pour imprimer de nouveaux billets. Elle se coupe aussi, incidemment, de la communauté internationale, mais baste !

Le dollar cessa de valoir de l’or quand, en 1971, le président Nixon mit fin à la parité du dollar avec ce métal. En 2009, le président Obama, en permettant à la Fed d’imprimer autant de dollars qu’elle le jugera bon, a mis fin à la parité du dollar avec quoi que ce soit, faisant de l’arrogance de la nation américaine la seule mesure restante de la valeur de sa devise. « Your Mamma still loves you ! » : le gosse, tout faraud, présente son premier spectacle et sa mère qui n’a pas voulu que son amour-propre courre le moindre risque a acheté tous les tickets !

Si la Chine attendait un signal pour se débarrasser de ses dollars, le voici ! Un article très intéressant dans l’Asia Times d’aujourd’hui, signé par Joseph Stroupe, explique comment la Chine, tentant de se délester en douce de ses dollars, les transfère discrètement à des fonds qui achètent des ressources minières et pétrolières. Stroupe, faisant reposer ses analyses sur des chiffres rassemblés par Rachel Ziemba, une collaboratrice de Nouriel Roubini, calcule que la Chine pourrait atteindre son objectif de réduction massive de son exposition au cours du dollar en un an environ. Nul doute que l’on ne dormira pas beaucoup cette nuit à Pékin et à Shanghai, tout occupé que l’on sera à acheter fébrilement des mines et des puits pétroliers aux quatre coins du monde !

Ah oui, j’oubliais : la bourse de New York, considérant qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle, a clôturé en hausse.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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154 réponses à “Le 18 mars 2009 : fin du capitalisme

  1. Avatar de Blob
    Blob

    >A tous

    Je recommande la lecture du Monde Diplomatique de Mars: il y a dedans un excellent article de Jacques Sapir, consacré au protectionnisme.
    Son point de vue est assez hétérodoxe, mais me semble-t-il pertinent: il fait assez justement le lien entre le protectionnisme et le maintien d’un système social démocratique.

  2. Avatar de Alexandre
    Alexandre

    @J. Halpern
    La pédagogie n’est pas portée sur la spéculation mais sur l’endettement massif sur des actifs non productifs.

    Maintenant déflation ou pas, ça ne se décrète pas par un mouvement de baguette magique. Sinon le japon ne l’aurait pas subit aussi longtemps et les US n’en seraient pas là aujourd’hui.

    Pas besoin de déflation pour massacrer les producteurs, ils suffit d’acheter du made in china pour ça.

    Accepter l’inflation c’est rincer tous les retraités d’aujourd’hui et de demain. Retraités qui ont le droit de votes et qui sont nombreux compte tenu de la structure démographique. Qui sera tenté des jeunes ou des retraités de voter pour un moustachu ?

    Je n’ai que trente ans et je ne suis pas rentier. J’ai plus d’intérêt à l’inflation qu’à la déflation même si je ne suis pas endetté. D’un autre coté il y aurait une grande injustice que de voir la dette de certains s’envoler comme par magie sous l’effet de l’inflation, vous ne trouvez pas ? Est-ce que c’est le message que l’on veut faire passer à la génération suivante. Allez y, endettez vous, pas besoin de vous former où même de produire de la valeur ajoutée, vous allez vous enrichir en rinçant vos créanciers. On va aller loin avec un tel message !

    J’essaie juste d’être pragmatique.

  3. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Paul

    Ce matin en découvrant votre billet, celui-ci m’a fait l’effet d’un coup de tonnerre !
    Ou comme si vous aviez sifflé la fin de la récréation !

    Alors maintenant si nous reprenons les quatre postures A, B, C, D, caractérisant les types d’évolutions possibles de la crise, établie par Jean Maxence Granier, et considérant que la posture C impliquait une mutation du capitalisme, posture à laquelle il vous identifiait, et dans laquelle vous vous reconnaissiez, pour vous, la « fin du capitalisme » égale-t-elle effectivement la posture D ? Vous rapprocheriez alors des Immanuel Wallerstein, J-C. Michéa ? Ou pas tout à fait ?

    Vous avez bien dit fin DU capitalisme et non d’UN capitalisme. Je vous crois suffisamment attaché au sens des mots pour penser que dans votre esprit il s’agit de la fin DU capitalisme. Même si un doute infime subsiste, car ces derniers temps, votre humour ravageur allait crescendo, ce qui, d’ailleurs, aurait dû nous mettre sur la voie.

    Ceux qui vous connaissent maintenant depuis un certain temps sur ce blog savent que si savez vous montrer pondéré et même bienveillant lorsque les évolutions paraissent, à certain titre, « aller dans le bon sens », à l’inverse, lorsqu’il vous semble que tout ce qui aurait pu être fait n’a pas été fait et que la situation empire manifestement, votre coupez dans le vif, votre jugement devient alors impitoyable ; une formule précise et bien sentie vous suffit alors pour remplir l’office, nul besoin d’excommunier urbi et orbi.

    Le titre de ce billet a eu son parfait répondant dans la remarque de JLM (10:37) qui disait que si nous voulons avancer, il faut avoir un coup d’avance dans la partie qui se joue, dans l’évolution de la crise en cours, pour ainsi confirmer, conforter nos dispositions au changement, penser à des alternatives possibles, des stratégies, de sorte que des pièces cruciales — que l’on ne connaît pas encore, je reprends ici volontiers l’idée de l’auguste « clown », puissent se mettre en place, parce que chacun nous y aura contribué d’une manière ou une autre, chacun avec ses ressources propres.

    @ Bernard

    En signifiant que les principaux acteurs du capitalisme ne sont pas stupides, ne leur prêtez-vous pas des intentions et des visées à long terme qu’ils n’ont sans doute pas ? Ne sont-ils pas tout de même victimes d’un certain aveuglement ?
    Vous pensez peut-être à la stratégie du choc dénoncée par Naomi Klein ? Une sorte de fuite en avant, pour, du chaos ainsi créé, essayer de tirer les marrons du feu, ce que les néo-cons avaient cru pouvoir faire au moyen-orient. Certains des plus cyniques d’entre eux ont sans doute ces intentions, mais cela sera-t-il suffisant pour consolider le capitalisme ?

    Vous oubliez les peuples, les défis climatique et écologique, la raréfaction des ressources naturelles qui vont opposent une contrainte sans précédent sur le capitalisme et son évolution.

    Le capitalisme récent nécessitait une croissance dopée par l’ »industrie de la finance », pour étendre et multiplier ses marchés, y compris et surtout en créant constamment des besoins nouveaux et artificiels. Or, le coeur du moteur, le système financier, est en train de se disloquer.
    De nombreux marchés qui ne se sustentaient que de ce développement continu de la finance vont se réduire comme des peaux de chagrin. Même l’industrie du luxe est touchée par la crise. Les habitudes de consommation vont se transformer car les salaires n’augmenteront pas ou alors verront leur valeur se déprécier. Le profit, but et moyen du capitalisme va donc rencontrer une impasse sans demande solvable.
    Comment dégager de nouveaux profits, et surtout des profits en continuellement augmentation, pour investir dans des projets toujours plus juteux, bref, étendre l’extension du domaine des marchés réels et artificiels, cela quand l’économie redécouvre les plus justes proportions du monde physique et humain ?

    Si un capitalisme se maintient c’est qu’il aura résolu la question du maintien et même de l’augmentation des flux (les transactions commerciales) avec des stocks de matières premières, d’énergie, (sans parler des externalités négatives du développement industriel basé sur les normes actuelles) qui demeurent constants ou sont, plus certainement encore, en voie de régression. Cela suppose une nouvelle révolution industrielle, celle de l’utilisation écologiquement optimale des moyens de production. Cela serait imaginable mais il faudrait alors remplir deux conditions :

    1. Réduire considérablement les inégalités car sinon il n’y a pas les marchés solvables pour augmenter le nombre des transactions qui sont nécessaires pour financer les investissement considérables qui assureront la pérennité du capitalisme.

    2. Trouver les moyens technologiques qui permettraient de produire autant, et même plus pour pouvoir réinvestir avec des stocks constants ou en voie de régression.

    Si ces deux conditions ne sont pas remplies, le capitalisme va finir par s’épuiser, moralement, financièrement, et physiquement.

    Certes, nous assistons à grand mouvement de concentration du capital, mais celle-ci ne peut caractériser, à elle seule, le capitalisme. L’appropriation des stocks (sols, ressources naturelles) par quelques uns peut nous acheminer vers une sorte de néo-féodalisme. Il y aura toujours des riches, des très riches mêmes, mais le nombre des serfs sera beaucoup plus grand qu’il ne l’est actuellement, car la richesse globale à partager aura diminuée.

    La seule issue en dehors d’une refondation du capitalisme sur les bases définies plus haut, est donc que
    le cataclysme économique et financier actuel accouche de puissants mouvements sociaux, d’actions individuelles et ou concertées visant à balayer les dogmes anciens, seules façons susceptibles de redéfinir le bien commun de l’humanité.
    AInsi la gestion nécessaire de la rareté ne se ferait pas au bénéfice de quelques uns qui imposeraient de nouveaux codes et usages sociaux, plus tyranniques encore que ceux du marché actuel et qui pourraient s’apparenter en effet à un néo-féodalisme, ce contre quoi il nous faut lutter désormais, comme l’a très bien dit JLM.

    1. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      @Pierre-Yves D
      Les potentialités de production d’énergie sont infinies, soyez en sûrs. Les ressources minières un peu moins, mais elles sont compensables sur le moyen terme. L’agriculture suivra…Le système financier quand à lui est un tigre de papier.
      Le vrai défi du XXIème siècle est le long chemin vers la maitrise de la démographie. L’éducation, l’élévation du niveau de conscience des masses en est le seul viatique, car rien ne se fait sans le consentement éclairé des peuples, sauf si l’on envisage de multiplier par mille les saignées du siècle passé.
      Ceux qu’ils faut craindre sont aujourd’hui aux commandes. Pour échapper à leur tyrannie il nous reste le conseil du philosophe Emile Chartier dit »ALAIN » qui nous propose trois remèdes; ne pas craindre; ne rien croire; rester sobre.
      Merci à vous tous pour votre attention et pour vos participations riches d’idées et souvent de bon sens.

  4. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Alexandre

    Il est improbable que les autorités se préoccupent d’un quelconque message à l’attention de « la génération suivante ». Elles sont bien trop occupées de tenter de prévenir ce qui les attend si elles ratent leur coup avec la génération présente.

  5. Avatar de Blob
    Blob

    Déflation en Chine?

    La production d’acier Chinoise s’effondre:
    http://www.shanghaidaily.com/sp/article/2009/200903/20090319/article_394723.htm

    Par ailleurs, la politique de crédit chinoise semble devenir inquiétante:
    http://english.caijing.com.cn/2009-03-18/110123588.html

    Il y a semble-t-il une véritable bulle financière qui vient de démarrer à Shanghai, probablement attisée par le PCC dans le but de s’attacher la petite bourgeoisie chinoise.

    Par ailleurs, il semble que 2/3 des dépenses du plan de relance chinoise ne correspondent pas à de nouveaux investissements mais correspondent à des dépenses déjà prévus et budgétisées dès 2008.

    Enfin, les Chinois ont quand même beaucoup souffert.de la crise financière: le State Administration of Foreign Exchange qui gère les $2,000 milliard de dollars de réserves chinoises aurait fait de très mauvais placement, se traduisant par des milliards de pertes. Certaines rumeurs parlent de pertes portant sur plus de la moitié des 160 milliards de dollars investis en Amérique.
    http://www.ft.com/cms/s/0/11fa4136-119f-11de-87b1-0000779fd2ac.html

    Tout ceci se traduit par un climat assez lourd en Chine: des responsables chinois ont ainsi fait remarqué qu’ils ne toléreraient pas un nouveau Tian’an Men

  6. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ François Leclerc
    Désirez-vous un bon tuyau pour me faire grimper au poteau à (presque) tous les coups ?
    (…) … Oui ?
    [] Dire « L’inflation serait une bonne solution »,
    ou une proposition voisine
    (a) augmenter les taux de référence (ceux hors risque),
    (b) augmenter la Dette avec des projets inadéquats, franchement pas ceux qu’aurait espéré mon petit-fils (6 ans) quand il aura 28 ans (2030).

    [] Dire « La crise prend son origine aux USA »

    – – – – – – – —
    Juste avant de prendre le café,
    à un moment où j’avais l’esprit nulle part ou ailleurs, il me vint une réminiscence
    Le 8 janvier 2009 je n’avais encore jamais participé à un échange sur un blog.
    Qu’est-ce qui me fit plonger ?
    D’abord un excès d’attention (a) sur une technique onshore (accessible à l’expertise comptable patentée par le fisc) et ce (b) avec une « démarche épiscopale » (honnête)
    non geopolitique, non cosmopolite, non politique, non Madoff, non aventureuse (Kerviel), non sensible à « l’urbanisme Façade-Sud et Façade-Nord » d’un même topReseau
    [La définition de topReseau est donnée sur le billet précédent à propos de la Fed-Reserve-of-NY, du FMI et plus
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=2351#comment-19949].
    J’ignorais tout du site de Paul Jorion.
    Entre ma réserve habituelle, d’une part, et mon « sens du devoir », d’autre part, devant une telle voie d’impasse pour les blogueurs, je pris l’option du second terme.
    Il me fallait une petite accroche
    (a) qui appartienne au site, et
    (b) qui me permette de « courber » le sujet.

    En quelques clics je suis tombé sur un bout de contribution qui m’allait :
    c’était
    un extrait du commentaire de François Leclerc le 30 décembre 2008 à 00:53.

    Blog de Paul Jorion 2008m12d29, article 1359 “Le 1er Mai”
    (à 25% de la hauteur du document) Un detail sur le commentaire de François Leclerc
    30 décembre 2008 à 00:53. Il disait alors.

    le bootstrap !

    “Deux autres questions se posent sur le lieu où se déroule la mère de toutes les batailles, c’est à dire les USA

    A partir de cette ligne je pouvais enclencher.
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1448#comment-13867

    Le mécanisme était identique ce matin sur le billet La Fed sauveur suprême (billet 2351)
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=2351#comment-19921

    J’écris en gras « Les faits sont en complet désaccord » avec le propos « Or cette crise est née aux Usa »
    Le « territoire onshore américain » c’est vraiment l’impasse pour ne rien comprendre à l’essentiel,
    … même si … vous avez raison … vu de l’extérieur … ou pour les medias … ou pour les futurs Livre d’Histoire
    C’est une erreur de ma part de vous contredire sans finesse, mais vous comprenez « l’effet ressort sur moi » de votre propos.

    C’était « bon tuyau pour me faire grimper au poteau (presque) à tous les coups ».

  7. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    16:12
    défaut </i> après comment-19949

  8. Avatar de Blob
    Blob

    >Pierre-Yves D

    Voici qui va dans le sens de vos réflexions.
    http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/7951838.stm

    Il est assez frappant de constater que depuis presque 8 ans maintenant, des scientifiques britanniques évoquent la possibilité d’un effondrement systèmique mondial, résultant de la collision des contraintes environnementales, sanitaires et économique: la chose a même été évoqué lors d’une conférence au parlement britannique me semble-t-il.

    Le World Watch Institute l’évoque depuis plus de 10 ans.

    Le grand problème est que les mesures à prendre pour empêcher cela repose ntsur des investissements très lourds, entre autre dans le domaine de la recherche fondamentale, qui dureront fort longtemps.
    Il faut 5 ans minimum pour former un jeune thésard à un domaine de recherche neuf, comme ceux qui ne manqueront pas de naître dans le sillage de tels plans de recherche.

    Or, peut être n’avons nous pas devant nous 20 ans de répit, comme le suggère la BBC, mais seulement quelques années…

  9. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @Jef

    d’accord avec vous sur les risques grandissants de divergences majeures entre les 3 blocs
    d’accord également avec vos positions pragmatiques s’agissant de la « fin du capitalisme »

    une forme épuisée de capitalisme financier rend l’âme mais semble déjà accoucher sous nos yeux d’une version 2.0 encore informe
    à suivre avec passion et attention, mais dans une perspective plus globale, que vous soulignez très justement

    @ tous

    ce blog de qualité offre des lectures et débats passionnants
    mille mercis à Paul Jorion et à François Leclerc

    je note toutefois l’emploi renouvelé de grands mots et de d’affirmations définitives
    un peu de provocation ne nuit certes pas! stimulation garantie!

    mais les analyses que l’on sent trop dominées par l’idéologie et les rêves de grands soirs perdent tout pouvoir de conviction… à défaut de perdre leur pouvoir de séduction!

    et si on jouait encore plus l’ouverture! les crises en sont aussi l’occasion

    ps. je demandais ce matin des infos sur des blogs similaires en allemand (ou brésilien, italien, etc)
    un tuyau

  10. Avatar de Hervé de Bressy

    Faire fonctionner la planche à billets est une fausse solution. A titre personnel j’en profiterai peut-être à travers la liquidation de mon emprunt immobilier, mais je devrai également subir une amputation massive de mon niveau de vie (un division par plusieurs facteurs), car soit on tentera d’ajuster les salaires en conséquence et l’inflation deviendra hyperinflation, soit on les comprimera. Dans les deux cas la classe moyenne sera broyée, et il restera d’un côté les possédant, de l’autre une classe salariale paupérisée.

    De plus, la planche à billets est l’apanage des grandes puissances, capables de jouer du fait accompli pour payer leur dette en monnaie de singe. Les petites nations n’auront pas ce privilège car leur dette est libellée en devises étrangères (regardez le Zimbabwe qui a cru pouvoir jouer de l’inflation monétaire !). Les dévaluations compétitives vont donc déclencher l’écroulement économique des petites nations qui ne pourront suivre le mouvement, qui par effet domino feront tomber les grandes. C’est un cercle infernal.

    Je suis persuadé que l’Union Européenne doit s’appuyer sur son marché intérieur, ses industries, son épargne, pour préserver un ilôt de prospérité en ce monde. Il est inutile d’essayer de relancer une machine du crédit irrémédiablement brisée. N’oublions pas non plus que l’essentiel de la dette publique de l’UE est intérieure, et relève donc de la relation entre les états européens et leurs citoyens.

    Malgré les critiques dont on l’assaille, je suis persuadé que le manque d’empressement de Mme Merkel à se lancer dans de gigantesques plans de relance relève plus de la sagesse que de l’apathie. Faire les titres des journaux pour quelques heures n’est pas son « truc », à la différence de certains (suivez mon regard). Elle réfléchit à long terme, et estime qu’il faut conserver ses munitions pour le moment où l’adversaire, à savoir la crise sociale, sera à portée de tir.

  11. Avatar de Moi
    Moi

    @Philippe Deltombe : « mais les analyses que l’on sent trop dominées par l’idéologie »

    En général, ce genre de remarque signifie « les analyses qui ne relèvent pas de mon idéologie ». 🙂

  12. Avatar de fujisan

    Heu… mais la Fed pratiquait déjà le QE auparavant mais sans l’annoncer ouvertement.
    La seule différence maintenant, c’est qu’ils le crient haut et fort.

  13. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ kerema29 [10:09]
    Vraiment bonne question !
    d’actualité ! à 100% !

    Evidemment mettre un HEC comme un des rapporteurs des assises de la Recherche, c’est bien une idée d’énarque…..
    Mais il en est sorti quoi de ces Assises à Lyon ?

    Le ministre, Chevènement,
    se retrouvait avec tous les grands industriels nationalisés sous sa tutelle R&D
    Il ne savait naturellement pas quoi en faire
    Et il fallait un « Plan de relance » avec les meilleurs « projets industriels porteurs » qui soit.
    Il écrivit une lettre au Président de tous les groupes nationalisés
    Je dois encore l’avoir dans une de mes boites
    Mon exemplaire était adressé au Président du Groupe Thomson-Brandt
    (17 Branches à l’époque, réduites à trois par les deux hommes qui savaient tout Gomez et le futur pdg de Valeo, un tueur inouï)
    Bref, changeons de sujet, il vaut mieux.
    Le président de Thomson-Brandt redispatcha la lettre, en x exemplaires, à tous les présidents de son Groupe.
    Ensuite, il fallait que ça remonte.
    Je ne me souviens plus délai. Je crois que c’était un mois.
    J’avais un mois pour faire le tour de toutes les Branches et Unités de notre propre groupe et des cinq filiales techniques avancées d’alors [SRTI, SEEEE, Sodeteg-Tai, Sedoc … il manque une]
    Chaque projet d’investissement devait être
    résumé, chiffré à peu près (estimé), soupesé, argumenté, etc. Synthèse sur une page maximum.
    Nous avions des experts top-top de tous les profils (agronomes, électroniciens, mécaniciens, champions du nucléaire, de l’eau, de la Santé, télédétection, etc. etc.)
    Tables-rondes et tout et tout. In fine je remis 80 synthèses à mon président.
    Vraiment du beau boulot. Et ça remonta la hiérarchie jusqu’au ministre.
    On n’en plus jamais entendu parler
    Non, je suis excessif. Il y a une opération entre TAI et la Dieli qui de toute façon ce serait faite
    … Bon, il faudrait que j’y repense.
    Je suis peut-être sévère. Enfin, sûr que je n’ai pas été ébloui.
    Une lourdeur indescriptible; interconnexions ultra-laborieuses au cas par cas … pffooooo !

    Je me demande si je ne pourrais pas ressortir ces 80 fiches de synthèse,
    résultat de cet énorme travail de dizaines et dizaines de personnes sur 3000.
    Un certain % pourrait être encore valable.
    Ne dit-on pas que les vrais bons sujets sont indémodables ?

  14. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @moi
    c’est une interprétation que l’on peut faire en général, oui.
    pas dans ce cas-ci, je parlais surtout d’ouverture…
    mais svp ne voyez pas là la trace possible d’une autre option idéologique -)

  15. Avatar de Auguste
    Auguste

    Je pense que les russes de l’époque pravda étaient mieux informés de ce qu’il se passait réellement chez eux et dans le monde que le pékin de base dans un pays libéral-démocratique.
    J’ai bien ri … vous savez comme quand c’est insoutenable !
    c’est tellement vrai !   Un tel déluge d’insignifiances

  16. Avatar de argone
    argone

    Hum ! Il semblerait cependant que les américains s’en sortent plutôt bien contrairement à la vieille europe mal partie :

    Lire par exemple :
    Encore un bombardement de B-2
    http://www.jpchevallier.com/

  17. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Petite digression littéraire sur le pragmatisme:

    « Le pragmatisme est une doctrine selon laquelle n’est vrai que ce qui fonctionne réellement » (source: Wikipédia).

    Dit autrement, le pragmatisme est l’action sans idéologie, allons même un peu plus loin, sans idée. Analyser les causes ou envisager les conséquences (à long terme) dans ce mode de pensée est vain, seul l’action et son résultat immédiatement observable comptent. Porte ouverte au « cataplasme sur une jambe de bois », non?

    Combien de solutions apparemment viables « dans l’instant » (à court terme) se révèlent être désastreuses à moyen ou long terme? Les crises actuelles (environnementale notamment) ne sont-elles pas emblématiques de la faillite de ce mode de pensée?

  18. Avatar de Blob
    Blob

    > A tous

    Il y a un très bon bouquin sur le liens entre la dette publique et la démocratie: A Free Nation Deep in Debt de James MacDonald chez Princeton University Press
    http://econo.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=18&Itemid=2&codenote=161

  19. Avatar de Moi
    Moi

    @Dissonance: « Dit autrement, le pragmatisme est l’action sans idéologie »

    Euh, non, vous veniez de dire « Le pragmatisme est une doctrine ». Dit autrement, le pragmatisme est l’action avec l’idéologie de ne pas avoir d’idéologie dans l’action. L’hypocrisie dans toute sa splendeur quoi…

    @Philippe Deltombe: « pas dans ce cas-ci, je parlais surtout d’ouverture… »

    Si vous vouliez dire qu’il y a des interventions idiotes qui se résument à des slogans, oui c’est vrai. Je ne suis moi-même pas très certain d’en être immunisé.

    « mais svp ne voyez pas là la trace possible d’une autre option idéologique -) »

    Trop tard, l’enquête est déjà en cours. 🙂

  20. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Moi

    Effectivement, odieux raccourci de ma part, j’ai shunté l’hypocrisie 🙂

  21. Avatar de Philippe Deltombe
    Philippe Deltombe

    @dissonance
    au bout du compte, nous devrions être d’accord

    un problème requiert une analyse méthodique de sa causalité fondée notamment sur une mise en perspective dans le temps de ses causes possibles.
    il en ira de même de la recherche de ses éventuelles solutions pour vérifier ou simuler leur possible efficacité (voir -ou ne pas voir- les trop célèbres stress tests!)

    une telle méthode me paraît pragmatique et ne requiert pas nécessairement le recours à l’idéologie
    elle devrait, comme vous le soulignez justement, être appliquée aux crises actuelles de l’environnement
    quant aux idées, il en fut des actions menées avec beaucoup d’idées… courtesles idées ok mais pas les idées courtes si je vous suis bien
    le pragmatisme non mais

  22. Avatar de Blob
    Blob

    >Argone

    Jamais je ne laisserai un physicien interpréter les courbes d’une expérience à la façon de ce monsieur Chevallier: j’aurai trop honte d’être associé à un travail de ce type.

  23. Avatar de elishowk

    Si je comprends bien, tous ces État dits « en voie de développement » et qui suffoquent sous leur dette (quelquefois « odieuse ») publique (http://www.cadtm.org/spip.php?article22) depuis les années 60 ruinant toutes leur chances de développement, n’ont plus qu’à racheter leur propre dette en demandant à la FED de leur emettre des dollars ?!? Il n’y a pas de raison que cellec- refuse, si ?

  24. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Beaucoup de commentaires et d’excitation qui va avec, non ?

    Racheter la dette en Dollars à l’Asie (Chine et Japon ), et aux saoudiens, signifie éviter la baston inutile ( puisque synonyme de plus de destruction que de construction ) et un repli vers le potentiel interne. C’est plutôt sage. Dans cet intérieur, les américains détenteurs de beaucoup de Dollars vont devoir faire face à autant de modestie.

    Un hic. C’est plus d’un millier de milliards de dollorèse qu’il faut pour la Chine, presque autant pour le Japon, et je ne sais plus combien pour la péninsule arabique ???? Ca sent la négociation hors témoin avec les intéressés qui vont devoir y laisser quelques plumes quand même.

    Il reste aussi un problème énorme avec les retraités qui avaient placé leurs éco sur hedge funds en Dollar… mais de toutes façons, ce problème de retraite chacun pour sa peau était déjà à vous fracasser une société. La santé, les laissés pour compte … Il restera aussi à traduire en justice quelques néoconservateurs et leurs influences, pour la forme et parce que, pour quelques actions, ils le méritent ( ai-je parlé de guerres coloniales et de patriot act adopté après un certain 11 septembre ? ) !!! Ils vont essayer de tout rêgler, ils vont essayer de rebondir, et c’est ce qu’il y a de mieux à faire.

    Ce qui s’appelle la prise de ses responsabilités.

    Tiens, il y a des gens qui pensent au sommet des reponsabilités US. N’est-ce pas une bonne nouvelle

  25. Avatar de Auguste
    Auguste

    @Pierre-Yves D
    C’est avec une infinie tendresse que je souris en vous lisant

    @Bernard :Vous oubliez les peuples, les défis climatique et écologique, la raréfaction des ressources naturelles qui vont opposent une contrainte sans précédent sur le capitalisme et son évolution.

    Vous n’avez vraiment pas une âme de tueur ou en novlangue par exemple « banquier d’affaires chevalier blanc »
    En haute finance on n’en a rien à foutre (excusez-moi l’expression) de ce que vous racontez.
    … Franchement ! … une contrainte … quelle contrainte ?
    Une guerre fratricide à coups de trillions (tickets de 1000 milliards)
    avec/sans geopolitique en arrière-plan

    http://www.slate.fr/story/une-guerre-civile-entre-riches
    De mon point de vue ce n’est pas comme le dit, mais ça vous donne un peu la « qualité de l’air ».
    Pourriez essayez de vous mettre dans une autre psychologie ?
    … avec une forte dose DSM IV
    Où sont vos adversaires ? Qui est plus riche que vous ?
    Qui voulez-vous séduire, éventuellement, en sus de vous-même ?
    A qui pourriez-vous faire un coup pendable qui vous ferait gagner un peu de terrain ?
    Où sont vos objets manipulables (ami(e)s)) ?
    … Qui sont les « asterminds » autour ?
    C’est un mot à moi … vous le verrez apparaitre plus tard.

    Offrez-moi trois ou quatre autres noms de clowns (ogres, prédateurs,…)
    Je vous ferai des scènes de tueurs qui, au sommet d’un topReseau,
    savent ce qu’il font,
    dans les circonstances présentes …
    … peut-etre meme génialement …
    Je ne peux pas prendre « Barbe-toute-Bleue »
    c’est déjà pris

  26. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Hervé de Bressy

    En quoi l’émission monétaire par les banques centrales (en monnaie centrale) serait-elles plus inflationniste que celle des banques commerciales (en monnaie/dette) si la création monétaire sert aux créations de richesses « nationales » et non pas à une augmentation de consommation importée (chinoise ou autres ) ?

  27. Avatar de D-croissance
    D-croissance

    Pour ma première intervention sur ce blog j’aimerais faire une remarque et vous poser quelques questions.

    La remarque: jusqu’à maintenant et malgré une politique (surtout étrangère) souvent insensée, les USA s’en sortent toujours. On peut donc raisonnablement penser que ce sera encore le cas dans cette crise…et donc que l’administration Obama sait où elle va même si on ne saisit pas tout de sa stratégie dans l’immédiat. Les USA pourraient donc sortir grands vainqueurs de cette crise dont ils sont à l’origine. On peut y croire même si il faut toujours une première fois pour mettre fin à une série gagnante et c’est peut-être maintenant…

    La question très profane pour vous les experts économiques du blog concerne la dévaluation comme arme de guerre économique. Si le dollar s’effondrait (effondrement organisé de façon souterraine ou effondrement fortuit) et que les USA en profitent pour procéder à une dévaluation massive de leur monnaie en détruisant tous les « anciens » dollars très vite pour leur substituer un « nouveau » dollar (par exemple un nouveau dollar remplace mille dollars anciens), réduisent-ils mécaniquement et effectivement leur dette monstrueuse de même proportion?

    Et qui pourrait s’y opposer, vu la quantité de dollars en circulation dans le monde? Qui aurait les moyens de refuser un tel marché? Les USA ne pourraient-ils reprendre ainsi un avantage décisif sur le reste du monde en une telle circonstance? Il me semble que s’ils effaçaient leur dette ils renforceraient encore leur leadership économique non?Merci de m’avoir lu.

  28. Avatar de jacques
    jacques

    Relisez Anna Harendt sur la montée des totalitarismes.La propriété, c’est ce que l’on peut détruire .On y est !

  29. Avatar de bob
    bob

    @le clown blanc:
    A mon avis tes notes de synthèses sont légèrement confuses et discrètement incohérentes. As tu essayé une pilule de Lithium pour simplifier ta vie.

  30. Avatar de Jef
    Jef

    @ D croissance

    La réponse est oui sur la diminution de la dette.
    Et oui sur le leadership, mais dans cette perspective, ce serait de leadership militaire dont il faudrait parler parceque le commerce international il n’y en aurait plus.

    Cette possibilité d’un nouveau $ imposé pas les USA est assez bien détaillé dans les GEAB.

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  1. Bonjour Pascal, je viens de chercher v/com incluant : apprenez-a-penser-par-vous-même. On devrait tous ouvrir les textes inclus, très inspirant et…

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