Le temps qu’il fait, le 6 mars 2009

Ma communication à Bruxelles était en anglais. Je suis en train de la traduire, je l’affiche dès que c’est fait.

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58 réponses à “Le temps qu’il fait, le 6 mars 2009”

  1. Avatar de Les Fougerêts
    Les Fougerêts

    Je trouve que vos propos à l’égard des socialistes qui se seraient faits roulés dans la farine est une appréciation bien clémente : comme les singes qui n’entendent pas, ne voient pas et ne disent rien, ils n’ont pas fait d’efforts pour essayer de comprendre la situation alors que disposant des moyens intellectuels et d’informations. De plus ce capitalisme à outrance mettait à mal le social qui est le socle du socialisme, raison de plus pour les pousser à comprendre et à en percer les arcanes. Ils auraient été trompés par le tachérisme et le reaganisme : on reste pantois. Non je ne leur vois aucune excuse ni à leurs homologues d’autres bords. En revanche, le concept d’ancien régime illustre bien le contexte actuel, tous ces gens en place veulent conserver leurs privilèges mais nous sommes à un tournant de l’histoire et les temps changent. A cet égard je trouve que les évenéments qui se déroulent actuellement dans nos départements d’Outremer augurent peut-être l’évolution qui est en train de s’opérer dans un climat démocratique et sans violence : espérons qu’il en soit ainsi pour le monde.
    Merci pour votre action M Jorion.

  2. Avatar de Jean-Gabriel Mahéo

    Cher monsieur Jorion,

    J’approuve à cent pour cent la conclusion de votre petite vidéo. Je n’ai qu’une question : Quelle méthode générale va servir de base au tri des idées ?

    Sincères salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  3. Avatar de Highway-To-Hell

    Qu’en pensez-vous monsieur Jorion & consort ?

    Cela me semble très plausible.

    _________________________________________________________________________________________

    Terminus, tout le monde descend !

    ……… il faut quitter les marchés actions immédiatement, arrêter d’espérer une correction. Liquider tout votre portefeuille malgré tout ce que pourra vous dire votre banquier. On est bel et bien entré dans la zone rouge et ce n’est pas trop tard pour sauver ce qui vous reste. Ceux qui ne suivront pas ce conseil vont assister à une véritable évaporation de leur argent.

    Ma plus grande des certitudes est l’écroulement prochain du dollar ; la devise américaine n’a plus d’alternative que le plongeon vers les abîmes. Ceux qui s’obstineront à écouter les experts dire le contraire vont le payer très cher ; il va perdre de manière irrémédiable plus de 50% de sa valeur avant Noêl 2011. Le pétrole va remonter contre toute attente tandis que l’or physique deviendra le produit de placement le plus recherché sur les 5 prochaines années.

    Bien entendu, les marchés financiers restent imprévisibles et tout peut arriver, surtout au moment où personne ne s’y attend. Mais là le doute ne doit pas être permis : le tsunami est à l’horizon et rien ni aucune réunion planétaire ne pourra l’empêcher de nous submerger. Une seule chose à faire : REAGIR !

    Ce ton, qui peut sembler péremptoire, trouvera son excuse dans la frustration de voir encore nombre de mes abonnés dans l’inaction, pire dans la résignation alors que j’ai la conviction qu’au lieu de perdre ils peuvent réaliser des profits décents……

    Mostafa Belkhayate

    Issu du billet de Monieur Mostafa Belkhayate. Pour en savoir plus.

    http://www.belkhayate.ma/fr/detail_act.php?id_act=124

    Highway-To-Hell.

  4. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Le passé est le passé, l’important est que les socialistes reconnaissent qu’ils se sont trompés, même si je n’ai pas lu beaucoup de déclarations de socialistes anciennement aux affaires faire leur méa culpa. Mais à quoi bon faire un méa culpa si les idéés ne sont pas encore tout à fait claires dans les esprits. Et surtout si au néolibéralisme, les socialistes européens se savent pas encore bien quoi substituer, voire croient encore en une troisième voie à la Antony Giddens, pour certains, ce qui à mon avis montre encore une certaine cécité. Paul a très bien résumé la situation. Les USA deviennent sociaux-démocrates, mais de ce coté-ci de l’Atlantique, en Europe, cela manque sérieusement de répondant : vous socialistes, qu’avez-vous a proposer », leur a-t-il dit. Personne mieux que Paul Jorion ne pouvait leur tenir ce discours. C’est chose faite.

    Paul est sans doute fatigué derrière ses lunettes noires mais je l’ai trouvé plus combattant et déterminé que jamais.
    J’ai même l’impression que ce voyage l’a conforté et requinqué d’une certaine manière.
    Le « correspondant de guerre » ne rapporte pas seulement des faits, il a choisi son camps et prends part dans la bataille qui s’engage. On peut difficilement faire mieux !! A nous aussi, de jouer !

  5. Avatar de sakhaline
    sakhaline

    Bien d’accord, la « conversion » des dirigeants du PS ne s’est pas faite sans l’octroi de bien des privilèges. On peut plaider la bonne foi, certes. Mais alors rendez l’argent.

  6. Avatar de sakhaline
    sakhaline

    Les députés socialistes européens auraient pu d’ailleurs économiser un peu d’argent du contribuable européen en invitant M. Lordon à la place de M. Jorion. Et ça aurait permis d’économiser également l’énergie de notre ami Paul, dont nous avons bien besoin. Vive le développement intellectuel durable … 🙂

  7. Avatar de Omar Yagoubi
    Omar Yagoubi

    Tant de nouvelles choses à inventer, une relation sociale, une relation économique, et tant de peur devant l’avenir.
    Il est grand temps que la conscience fasse enfin son entrée, si longtemps retardée par l’esprit de colonisation, la démesure, l’hybris.

  8. Avatar de iGor milhit

    On est toujours le « roulé dans la farine » d’un moins « roulé dans la farine » que soit, et on peut toujours espérer qu’il y ait un plus « roulé dans la farine » que soit. « Ils » ont sincèrement cru que l’Ancien Régime était la modernité? « Ils » ne se réveillent que maintenant, me demande ma vieille copine populo? Et ils ont même obtenus des suffrages… étonnant, non? Oh pas tant que ça au fond, d’autres les ont ramassé ces suffrages…
    Il n’est peut-être plus le temps de s’apitoyer ou de se laisser aller à l’esprit de revanche…

    Alors allons de l’avant… Comment on fait pour rééquilibrer les rapports de forces histoire de donner une chance à cette constitution de l’économie pas encore écrite? Par où on commence pour s’attaquer à cette drôle d’idée de la liberté conditionnée par la propriété privée, cette extension de la lutte guerrière (comme vous le dites si bien, M. Jorion)? Mais où ai-je encore mis mon sous-commandante Marcos? Ya basta!

    Reposez-vous bien, parce qu’il va y avoir du boulot à ce qu’il semble… C’est’y la fin de l’Ancien Régime? Ou sa réaffirmation? Allez: vive la démocratie!

  9. Avatar de iGor milhit

    zut, c’est moins ou plus que soi, sans « t »… pardon. ainsi soit-il 🙂

  10. Avatar de guillaume
    guillaume

    A sakhaline,

    Lordon et Jorion c’est pas du pareil au même, comme peut le sous entendre votre post…
    Notre hôte propose une réflexion plus large -me semble t-il- qui s’étend au-delà de l’horizon économique vers des terres plus complexes, celles des dynamiques de gouvernance.
    A notre époque, de biens vieux et dangereux rêves semblent ressurgir…

  11. Avatar de iGor milhit

    @ sakhaline et guillaume

    Lordon et Jorion ce n’est pas du pareil au même et tant mieux… La biodiversité, c’est utile… Et Lordon n’est peut-être pas invité à Bruxelles, mais l’a été à un congrès PS, si j’ai bien compris : Lordon en octobre 2008

  12. Avatar de Philippe

    @Paul Jorion
    Bonjour,
    J’aurais aimé lire votre livre sur les pêcheurs de Houat
    Comment peut-on se le procurer
    Merci

  13. Avatar de thomas

    @Higway-to-hell a cité Belkhayate

    «  »j’ai la conviction qu’au lieu de perdre ils peuvent réaliser des profits décents…… «  »

    Il est justement question de décence, mais je crois que ce n’est pas la même.

  14. Avatar de bernard
    bernard

    Pourquoi donc Paul, ne voulez-vous pas expliquer très simplement notre histoire économique moderne à travers l’histoire (un peu modernisée) de la dame de Condé, que l’on trouve partout sur le Net.

    Vous connaissez l’histoire de cette dame qui vient à Condé sur Gartempe pour réserver une nuit d’hôtel et laisse un billet comme arrhes de réservation. Et les tribulations de ce billet dans le village qui permet d’effacer les dettes circulaires entre villageois pour revenir à l’hotelier.
    Et le retour de la dame qui décide en fin ce compte d’annuler sa réservation, récupère son billet, le brûle, en annonçant qu’il était faux.

    C’est exactement ce qui se passe actuellement si on considère de plus, dans la réalité:

    1 Que la dame réclame des intérêts chaque fois qu’elle se sépare d’un billet pendant quelques heures.

    2 Que cette dame a obtenu du chef du village l’exclusivité sur les prêts dans le village.

    3 Que la dame a réussi récemment à générer des plus values reposant uniquement sur des transactions de liquidités.

    4 Que cette dame achète progressivement tout le village avec les plus-values dégagées par les intérêts.

    5 Que le chef du village, est traité comme l’ensemble de sa communauté, et n’est accepté que parce qu’il conserve comme prérogative régalienne le maintien de l’ordre public par la carotte des distributions (sociales et de drogues notamment addictives) et le bâton (la force armée, et, de plus en plus, la justice).

    6 Que sont toujours favorisés les aspirants au pouvoir de chef disposés à négocier des contrats gagnant/gagnant avec la dame.

    7 Que dans le cas contraire, le bâton est toujours disponible. (cf John Perkins, Confessions of an Economic Hit Man, mais les USA n’ont pas l’exclusivité.)

    Je suis sûr que même un socialiste européen pourrait comprendre !

  15. Avatar de Gaillot B
    Gaillot B

    Sans prétention, juste pour sourire un peu…

    La crise en music

  16. Avatar de Shiva
    Shiva

    Bien, nous en venons à voir des « décideurs » entendre l’hérétique Paul Jorion sur le mécanisme de crise et ses solutions. Hérétique qui rame à contre courant de l’orthodoxie « généralisée » de la création monétaire ex-nihilo et son scandale planétaire. Alors que tout le monde sait bien, écrit, dit, comprend aisément que c’est bien le complot des banquiers et leur pouvoir exorbitant de création monétaire extra juteux qui nous a amené la où nous en sommes.

    Les « décideurs » démocrates seraient-ils majoritairement non créationnistes ?

    Après avoir fait fausse route attirés par les feux de la rampe ultra-libérale, ces démocrates de tous poils sont-ils en passe, à nouveau, de rater le chemin de sortie de crise en rejetant l’académisme établi sur ses certitudes et de très longue date et qui lui, n’avait absolument rien vu venir ?

    Entre l’Ancien Régime et la modernité il est toute une période charnière, pendent laquelle cohabitent l’ancienne France et une démocratie républicaine qui se cherche.
    Charles Péguy dont en pensera ce que l’on veut, vat-en-guerre, nationaliste, réactionnaire, après avoir été socialiste et dreyfusard, fait une intéressante analyse de la modernité après son retour vers le catholicisme.
    Voici, pour réflexion, quelques extraits d’un des « Cahiers de la quinzaine » qu’il publia en 1913 qui porte sur la critique de La réforme scolaire de 1902 qui signe, selon lui, la naissance du monde moderne.
    Cahier baptisé « l’argent », donc quelques extraits, pour ceux que ça intéresse :

    « C’était rigoureusement l’ancienne France et le peuple de l’ancienne France. C’était un monde à qui appliqué ce beau nom, ce beau mot de peuple recevait sa pleine, son antique application. Quand on dit peuple aujourd’hui, on fait de la littérature, et même une des plus basse, de la littérature électorale, politique, parlementaire. Il n’y a plus de peuple. tout le monde est bourgeois. Puisque tout le monde lit son journal. Le peu qui restait de l’ancienne ou plutôt des anciennes aristocraties est devenu une basse bourgeoisie. l’ancienne aristocratie est devenue comme les autres une bourgeoisie d’argent. L’ancienne bourgeoisie est devenue une basse bourgeoisie, une bourgeoisie d’argent. Quant aux ouvriers ils n’ont plus qu’une idée, c’est de devenir des bourgeois. C’est même ce qu’ils nomment devenir socialistes. Il n’y a guère que les paysans qui soient restés profondément paysans. »

    « Le croira-t-on, nous avons été nourris dans un peuple gai. Dans ce temps-là un chantier était un lieu de la terre où des hommes étaient heureux. Aujourd’hui un chantier est un lieu de la terre où des hommes récriminent, s’en veulent, se battent ; se tuent.
    De mon temps tout le monde chantait. (Excepté moi, mais j’étais déjà indigne d’être de ce temps là.) Dans la plupart des corps de métiers on chantait. Aujourd’hui on renâcle. dans ce temps-là on ne gagnait pour ainsi rien. Les salaires étaient d’une bassesse dont on n’a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Il n’y avait dans les plus humbles maisons une sorte d’aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on en élvait. Il n’y avait pas cette espèce d’affreuse strangulation économique qui à présent d’année en année nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien; on ne dépensait rien; tout le monde vivait.
    Il n’y avait pas cet étranglement économique d’aujourd’hui, cette strangulation scientifique, froide, rectangulaire, régulière, propre, nette, sans une bavure, implacable, sage, commune, constante, commode comme une vertu, où il n’y a rien à dire, et où celui qui est étranglé a si évidement tort. »

    « Ces ouvriers ne servaient pas. Ils travaillaient. Ils avaient un honneur, absolu, comme c’est le propre d’un honneur. Il fallait qu’un bâton de chaise fût bien fait. C’était entendu. C’était un primat. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le salaire ou moyennant salaire. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le patron…Il fallait qu’il fut bien fait lui-même, en lui-même, pour lui-même, dans son être même. »

    « Si la bourgeoisie était demeurée non pas tant peut-être ce qu’elle était que ce qu’elle avait à être et ce qu’elle pouvait être, l’arbitre économique de la valeur qui se vend, la classe ouvrière ne demandait qu’à demeurer ce qu’elle avait toujours été, la source économique de la valeur qui se vend.
    On ne saurait trop le redire, c’est la bourgeoisie qui a commencé à saboter et tout sabotage a pris naissance dans la bourgeoisie. C’est parce que la bourgeoisie s’est mise à traiter comme une valeur de bourse le travail de l’homme que le travailleur s’est mis, lui aussi, à traiter comme une valeur de bourse son propre travail. C’est parce que la bourgeoisie s’est mise à faire perpétuellement des coups de bourse sur le travail de l’homme que le travailleur, lui aussi, par imitation, par collusion et encontre, et on pourrait presque dire entente, s’est mis à faire continuellement des coups de bourse sur son propre travail. »

    « …tous ces grands tenanciers de l’Ancien Régime parmi nous sont comme tout le monde. Ils sont essentiellement des hommes modernes et généralement modernistes. Ils ne sont aucunement, et encore moins que d’autres des hommes de l’ancienne France. Ils sont réactionnaires, mais il sont infiniment moins conservateurs que nous. Ils ne démolissent pas la République, mais ils s’emploient tant qu’ils peuvent à démolir le respect, qui était le fondement même de l’Ancien Régime. »

    « C’était une sorte de contrat sourd entre l’homme et le sort, et à ce contrat le sort n’avait jamais manqué avant l’inauguration des temps modernes. Il était entendu que celui qui faisait de la fantaisie, de l’arbitraire, que celui qui introduisait un jeu, que celui qui voulait s’évader de la pauvreté risquait tout. Puisqu’il introduisait le jeu, il pouvait perdre. Mais celui qui ne jouait pas ne pouvait perdre. Il ne pouvait pas sopçonner qu’un temps venait, et qu’il était déjà là, et c’est précisément le temps moderne, où celui qui ne jouerait pas perdrait tout le temps, et encore plus sûrement que celui qui joue. »

    « Telles sont pourtant les mœurs de la véritable liberté. Être libéral, c’est précisément le contraire d’être moderniste et c’est par un incroyable abus de langage que l’on apparente ordinairement ces deux mots. Et ce qu’ils désignent. Mais les abus de langage les moins indiqués sont ceux qui réussissent le mieux. Et c’est ici une incroyable confusion. Et je ne hais rien tant que le modernisme. Et je n’aime rien tant que la liberté. (Et en elle-même, et n’est-elle point la condition irrévocable de la grâce.)
    Disons les mots. Le modernisme est, le modernisme consiste à ne pas croire ce que l’on croit. La liberté consiste à croire ce que l’on croit et à admettre, (au fond, à exiger), que le voisin aussi croie ce qu’il croit.
    Le modernisme consiste à ne pas croire soi-même pour ne pas léser l’adversaire qui ne croit pas non plus. C’est un système de déclinaison mutuelle. La liberté consiste à croire. Et à admettre, et à croire que l’adversaire croit.
    Le modernisme est un système de complaisance. La liberté est un système de déférence.
    Le modernisme est un système de politesse. La liberté est un système de respect.
    Il ne faudrait pas dire les grands mots, mais enfin le modernisme est un système de lâcheté. La liberté est un système de courage.
    Le modernisme est la vertu des gens du monde. La liberté est la vertu du pauvre. »

    Tout est brassé, les systèmes décortiqués mis à nu, et leurs propagandistes en prennent pour leur grade.
    Rien ne semble avoir changé la « modernité », constante.
    Un siècle d’erreur, d’égarement, de lutte de deux systèmes également oppressifs pour l’être individuel face à sa vie, dépossédé de son destin et partant de sa liberté ?
    En occident…

    Modernité; émancipation ?

    Pour en arriver à demain sans que l’histoire du vingtième siècle ne se répète à vaste échelle, nous devrons probablement reconstruire globalement l’organisation de l’inégalité. Entre intérêt commun et liberté individuelle, Dionysos vs Apollon, encore et encore…

    Ps: Le plan B du lucide Michel Rocard : http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/michel-rocard-oui-a-un-protectionnisme-sectoriel-et-temporaire_175679.html

  17. Avatar de béber le cancre
    béber le cancre

    Rocard lucide?
    Comme tout être reconnu comme intelligent, il est … capable d’énormes bétises dont on ne se doutera point tant l’ aura officielle est importante.

    L’ami rocard serait désormais pour un protectionnisme sectoriel ? .
    J’attend de voir quels secteurs avant de me marrer.

    Le môssieur n’a pas tiqué devant l’inégalité croissante des revenus, ni devant la chasse aux enfants papiers.
    Les petits arrangements avec les grandes valeurs ne sont jamais le fait du hasard.

    Extrait /
    « durant les deux septennats de françois mitterand, …. « la valeur des actions et autres participations dans le portefeuille des ménages sera passée de 452 milliards de francs en 1980 à 5390 milliards en 1995, et l’ensemble de leurs actifs financiers de 2 905 milliards à 14 356 milliards ». ( jacques Marseille, « du bon usage de la guerre civile en France »

    ps / La lucidité passe par la remise en cause .
    Ne pas demander l’impossible à ceux qui reste figé dans leur ancienne gloire.

  18. Avatar de Jef
    Jef

    « Constitution économique » ou « gouvernance mondiale  » pour encadrer un marché mondialisé.

    Masse monétaire limitée et figée pour une croissance liée à la création de biens réels et non à l’endettement préalable.

    L’étalon pour définir la somme et le panier de monnaies comme référence.

    Fixation ou limitation des prix sur certaines classes d’actifs (MP en tête)…..

    Les sujets de réflexion pour un nouveau modèle économique sont nombreux. La première étape pourrait consister à dessiner un cadre puis définir un cahier des charges.

  19. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Shiva dit :
    7 mars 2009 à 14:35

    Tu as bien fait de transmettre ce texte de Charles Péguy, c’est une « valeur sûre ».
    Le mercantilisme, dieu et maître, se frippe avant l’âge, il ne tient qu’un temps. Certes un temps suffisamment long à l’échelle humaine pour leurrer les hommes avec un fétiche nommé argent.
    La vérité n’a pas d’âge.

    En écho voici un texte de W. G. Serra (qui était marquis)

    LE PROBLÈME DE NOTRE TEMPS

    par W.G. SERRA

    Où que nous tournons nos regards, que voyons-nous? D’une part une soit disant surproduction, et pourtant des quantité d’industries arrêtées et d’usines fermées, un chômage qui, dans certains pays fortement industrialisés, atteint des proportions fabuleuses et semble sans remède; et d’autre part, une gêne ou une misère universelle, un dénuement tragique dans d’innombrables foyers, une insécurité économique qui, par une sorte d’osmose, pénètre dans l’ordre politique intérieur et extérieur, engendre des haines terribles et dresse les nations les unes contre les autres. En d’autres termes: une offre surabondante et une demande prodigieuse qui ne peut être satisfaite. Pourquoi?

    C’est que le problème de notre temps, le centre des difficultés dont souffre le monde contemporain, n’est pas autre chose qu’un problème de distribution.

    Un enfant dirait qu’il n’y a vraiment pas matière à difficulté, et que si l’on veut que la production soit consommée il faut de toute évidence que les moyens d’échange à fin de consommation soient adéquats.

    Le système économique moderne présente trois aspects: la production, c’est-à-dire toutes les branches de l’industrie; la consommation, c’est-à-dire tous les consommateurs, producteurs inclus; enfin le système financier dont la fonction est de faciliter la production et la distribution des biens produits et des services offerts à fin de consommation.

    Il est clair que si la machine économique est enrayée, la faute n’est ni à la production qui est en mesure de satisfaire à tous les besoins existants de la communauté mondiale; ni à la consommation qui est dans l’impossibilité de satisfaire ces besoins; mais bien au système financier qui, imbu de dogmes grotesques et d’un fétichisme absurde, retombé dans l’idolâtrie du veau d’or, opérant selon des formules empiriques désuètes, n’est plus à la hauteur des progrès que l’humanité a réalisés avec une rapidité déconcertante depuis un siècle, ne remplit plus sa fonction et conduit au chaos et au néant des peuples encore inconscients, mais inquiets du destin qui les attend.

    L’humanité, depuis cent cinquante ans semble s’être épuisée à inventer; elle n’a pas fait halte une seconde pour analyser les données réelles et mathématiques du problème nouveau que ses inventions ont compliqué d’inconnues redoutables.

    Seules, quelques théories sociales sont nées, thérapeutiques empiriques de ce que l’on peut appeler les accidents de grossesse d’une civilisation en gestation d’un monde nouveau; aujourd’hui que cette grossesse tend vers son terme, l’humanité perd la tête; les rebouteux qui la soignaient jusqu’ici s’avouent impuissants à aider autours d’un enfantement difficile.

    C’est que l’objet réel du système économique est manifestement perdu de vue: pour quelques uns c’est de produire de l’argent – ou l’or – est devenu la fin en soi, non seulement de toute production, mais encore de toute existence; mais s’évanouit comme un mirage; pour d’autres, c’est, de fournir à chacun du travail; et l’on sait que ce but s’éloigne de plus en plus; pour d’autres encore, c’est de récompenser l’effort industrieux et punir la paresse.

    Mais il faut se rendre compte que nul ne désire essentiellement du travail, et le « moindre effort » reste toujours la loi de ce monde; en fait, c’est cette loi-même qui a conduit l’homme à inventer la machine destinée à alléger son labeur, et ce que l’homme veut essentiellement, ce sont les choses nécessaires à l’existence, les biens consommables, les services utiles, et la possibilité d’exercer son activité de son choix. Et par ailleurs, s’il est besoin de punir la paresse et de récompenser le travail, fallait-il mobiliser tout le système économique à cette fin?

    Non. L’objet réel du système économique est uniquement de produire tous les biens consommables et de fournir tous les services nécessaires avec le minimum d’efforts possibles, pour quiconque les requiert, c’est à dire pour tous. Tel est l’objet du système économique.

    Et il est manifeste que si le monde veut sortir de l’impasse où il se trouve aujourd’hui, s’il veut vivre et progresser au lieu de périr, tout obstacle qui empêche de quelque façon que ce soit, dans quelque direction que ce soit, la réalisation de cet objet, doit disparaître ou être modifié.

    W. G. SERRA (1933)

    voir: http://credit-social.over-blog.com/

    (ce site du Crédit-Social est français)

  20. Avatar de Paul Jorion

    @ Shiva

    Alors que tout le monde sait bien, écrit, dit, comprend aisément que c’est bien le complot des banquiers et leur pouvoir exorbitant de création monétaire extra juteux qui nous a amené la où nous en sommes.

    C’est un excellent résumé mais je ne sais pas si vous avez noté le paradoxe que cela suppose. L’hypothèse de la création monétaire ex nihilo par les banques commerciales est une hypothèse vraisemblable – elle explique en effet de manière économique de nombreux aspects du système financier (elle souligne en particulier et l’« exploitation » croissante du citoyen lambda au fil du temps du fait de la perception d’intérêts totalement injustifiés puisque l’« argent » est créé de toutes pièces) … mais l’hypothèse n’est vraisemblable qu’aussi longtemps que ce système financier fonctionne « bien », et par « bien », je veux dire évidemment « de son propre point de vue ».

    Mais le paradoxe réside dans le fait que l’hypothèse est incapable d’expliquer l’apparition d’une crise comme la crise présente : elle suppose au contraire un système bancaire à ce point huilé qu’il est en réalité invulnérable. L’hypothèse fonctionne donc de manière satisfaisante pour dénoncer un « scandale » en période normale mais elle perd toute sa force probante si le système s’effondre comme en ce moment : un système fondé sur la création monétaire ex nihilo serait invulnérable : il ne pourrait pas subir un effondrement comme celui que l’on constate en ce moment.

    Pour sauver l’hypothèse ex nihilo lorsqu’une crise se développe, il faut alors la compléter par une hypothèse complémentaire et tout à fait indépendante d’elle : une volonté soudaine de ceux qui avaient mis au point ce système très ingénieux de le saborder. Cette apparition d’une hypothèse complémentaire rappelle alors évidemment le mécanisme de défense qu’avait adoptée l’astronomie ptoléméenne (la Terre au centre du système planétaire) : ajouter des « épicycles », autrement dit des hypothèses supplémentaires, à mesure que la plausibilité de l’hypothèse de Copernic (le soleil au centre) gagnait du terrain.

    L’équivalent de l’hypothèse « héliocentrique » dans ce cas-ci, c’est celle que je défends : 1) défaite des salariés dans le partage de la richesse créée – favorisée par les banques centrales, 2) recours de plus en plus massif au crédit à la consommation, 3) … qui finit par déboucher sur une insolvabilité généralisée. (Je l’ai déjà mentionnée à plusieurs reprises et je l’ai exposée de manière plus détaillée dans ma communication à Bruxelles – que je reproduirai ici dans les jours qui viennent).

  21. Avatar de Jef
    Jef

    @ P.Jorion

    « une volonté soudaine de ceux qui avaient mis au point ce système très ingénieux de le saborder »

    Pourquoi imaginer un complot et pourquoi évoquer ce « paradoxe » ?
    La création monétaire n’intègre-t-elle pas l’existence nécessaire de cycles pour laisser le système respirer ?

    Pourquoi ne s’agirait-il pas plus simplement d’un aveuglement du à l’euphorie collective et donc d’une création bien plus importante que les autres, puisque maintenue trop longtemps (cf, « globalisation le pire est à venir ») ?

    Si la création monétaire repose sur la solvabilité d’une contrepartie, en l’occurrence celle des particuliers US dans le cas présent, pourquoi le système ne s’effondrerait-il pas simplement sur lui même, sans théorie du complot ?

    A l’inverse, si l’on suppose que toute création monétaire engendre un déséquilibre struturel, cela remet complètement en cause l’idée d’une croissance durable par la création de dettes.

  22. Avatar de Paul Jorion

    @ Jef

    Les « cycles » : une autre hypothèse à laquelle je ne crois pas.

  23. Avatar de Jef
    Jef

    Si vous ne croyez pas aux cycles, courts (bulles) et longs (Kondratieff), quid de la croissance ?

    Masse monétaire fixe ? Monnaie unique ?

  24. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Si les banques ont la possibilité de création monétaire (par monétisation d’actifs existants ou futurs), ce qui est pour moi une évidence, ce n’est pas pour autant, dans ce système « verrouillé » par une autre monnaie qui n’est pas la leur (celle de la Banque Centrale) qu’elles ont la possibilité de se sortir de ce mauvais pas en créant de la nouvelle monnaie pour elles mêmes. Les banques ont le pouvoir de dire « oui » à une demande de crédit et d’émission monétaire, mais elles diront « non » si les demandeurs de monnaie leur offrent des actifs pourris … elles en ont déjà bien assez.

    Un système fondé sur la création monétaire ex nihilo n’est pas un système fondé sur la création monétaire sans contreparties… pourquoi continuez-vous à mélanger deux choses différentes?

  25. Avatar de AAA+
    AAA+

    @Paul Jorion,

    Correspondant de guerre…

    Guerre dites-vous, mais qui contre qui, ou quoi contre quoi, qui sont les belligérants ? En tant que correspondant de guerre, de quel côté êtes-vous ?

    Que vous vous positionnez clairement à ce sujet est-il envisageable ?

    Dans un autre post vous écriviez :

    « Et c’est là que le bât blesse, parce que si l’on châtie effectivement les responsables de la crise il ne restera pas grand-monde pour reconstruire ensuite. »

    A plusieurs reprises vous crititquez la « chasse aux responsables », vous semblez même leur trouver du génie, voir le recyclage des « quants »…

    Êtes-vous si sûrs que ce sont vraiment les plus intelligents, les plus doués, en un mot les meilleurs, qui ont oeuvré jusqu’à présent, et qu’on s’apprête (avec votre aval) à laisser oeuvrer encore ?
    Ne croyez-vous pas que la faiblesse morale que vous leur reconnaissez, (furtivement), leur a permi de faire table rase de tout sentiment de honte.
    Les plus doués, les meilleurs pour nous sortir de là, pour prendre les bonnes décisions, le bon virage, ne sont pas aux commandes, il nous appartient de les réclamer là où ils sont nécessaires, de les placer là où ils vont pouvoir oeuvrer, qui mieux que vous et d’autres sont capables de les reconnaitre ?

  26. Avatar de Paul Jorion

    @ Jef

    Les « cycles » ne sont que des reconstructions a posteriori. Les bulles ne sont pas cycliques : chacune gonfle et puis crève. Chacune est unique : il n’y en pas deux qui se ressemblent. Ce n’est pas la même qui repart pour un tour.

  27. Avatar de Shiva
    Shiva

    @ Aux lecteurs éventuels !

    Pour ceux qui ne « pratiquent » pas ce blog couramment je tiens à préciser que ma position n’est pas celle de la création monétaire ex-nihilo par les banques privées, mais celle que J’ai défendue ici sur des kilomètres !

    Toute la première partie de mon post précédent est donc à prendre au second degré, ce qui traduit en français courant donnerait :

    la thèse du pouvoir de création monétaire ex-nihilo des banques privées ne semble pas très rependue chez les démocrates et notamment les « décideurs » qui invitent Paul Jorion, qui soutient la thèse inverse, afin qu’il expose ses solutions face à cette crise qu’il avait prévue.

    :-))

  28. Avatar de yann
    yann

    @Jef

    Je suis d’accord avec Paul Jorion les cycles sont une théories rassurante qui n’a aucun fondement scientifique. On nous sort l’expérience passé pour en appuyer la véracité, sauf qu’il y a trop peu de recul pour conclure qu’il y a effectivement des cycles. Nos amis les économistes sont des mathématiciens en culotte courte qui n’appliquent pas la rigueur nécessaire à l’usage des outils qu’ils emploient. Si l’on remonte sur les deux derniers siècle il n’y a pas eut suffisamment de soit disant cycle pour conclure qu’en « moyenne  » (la moyenne étant un outil stochastique peu représentatif soit dit en passant) les crises sont suivi irrémédiablement de remonté.

    Pour affirmé ça il faut au moins une trentaine d’expériences « identiques » dans leurs conditions de fonctionnement, c’est la lois Normal ou loi de Poisson qui s’applique pour pouvoir accrédité l’existence véridique d’une moyenne. Le raisonnement sur les cycles de nos amis les économistes de l’école libérale revient à faire deux ou trois expériences en lançant un dés à six faces, d’en faire une moyenne avec en plus un dés dont on ferait varier la masse d’un coté à chaque lancé. Votre moyenne ne correspondrait à rien de réel. Le raisonnement qu’ils tiennent ne serait valide que si nous avions suffisamment d’expériences identiques pour la valider ce n’est pas le cas, çà relève donc de la croyance.

    Pour dire s’il y a des cycles ou pas on se donne rendez-vous dans dix milles ans et peut-être qu’en compagnie d’Harry Seldon nous pourrons monter un club de recherche en psycho-histoire. En attendant il vaut mieux faire appel à d’autre type de raisonnement que la mesure stochastique d’événements historiques si l’on veut se sortir de ce merdier et si l’on désir que l’humanité ait la chance d’avoir d’autres expériences pour valider la thèse des cycles économiques.

  29. Avatar de Fab
    Fab

    Shiva,

    “un système fondé sur la création monétaire ex nihilo serait invulnérable : il ne pourrait pas subir un effondrement comme celui que l’on constate en ce moment.”
    A moins que cette création monétaire ex nihilo soit soumise à certaines conditions ou qu’elle soit tout simplement limitée. Ex nihilo est-il synonyme d’illimité ?
    Il semblerait que ce soit le pouvoir de capter la monnaie et de la “démultiplier” qui ait été créé ex nihilo. Sauf à imaginer un quelconque complot derrière cette création…

    Alors, pouvoir créé ex nihilo ou pouvoir mis en place par un complot ? Toute autre explication obligerait à adopter le mécanisme de la gastronomie méditerranéenne (le soleil au centre de l’assiette).

    PS : c’est du énième degré. Même moi j’ai du mal à comprendre
    PPS : j’ai déjà posté ce message sur le billet Télérama…par erreur.

  30. Avatar de Giraudon
    Giraudon

    Eh bien ! Bravo ! Paul Jorion.
    Vous semblez fatigué, mais vos idées ne le sont pas.
    D’accord avec le premier des commentateurs « Les Fougerêt » (dit ou disent ?), pour reconnaître que les socialistes comme les compagnons d’Ulysse ne se sont pas simplement laissés bercer par le chant des sirènes libérales mais se sont montrés de fervents zélateurs dans la conquête du pouvoir, sans état d’âme pour leurs engagements, et plus cupides qu’innocents, « il faut bien le dire » dirait Rocard.
    De même, parmi les autres courants politiques on peut aussi se demander pourquoi un tel aveuglement. Rendez-vous compte, pour des gaullistes ou se revendiquant comme tel, quelle histoire ! Le pauvre Charles a du manger le képis.
    Bref, « C’est ainsi que les hommes vivent » et il ne serait pas surprenant demain de voir ressortir des placards poussiéreux, les vieilles convictions gaulliennes. Il n’est pas exclus que cette odeur de naphtaline soit le parfum du printemps qui s’annonce, un parfum nouveau certes mais avec des senteurs anciennes, des odeurs de plan et de rigueur musquée aux trente glorieuses aux approches du joli mois de mai… On reniflera donc les journaux, les écrans, les campagnes… Eh ! oui, le monde ne cesse de nous étonner… avec ces dérives de masse, et là, oui, vous avez encore raison, c’est du vrai changement qui s’annonce, contraint et forcé, la planète l’exige.
    Demain est un autre jour ?
    Demain est un autre jour !

  31. Avatar de yann
    yann

    @Giraudon
    Les vrais gaullistes ont quitté l’UMP le dernier des Mohicans étant Nicolas Dupont Aignan et son petit parti Debout la république ,dix milles adhérents tout de même c’est plus que le NPA qui bénéficie étrangement d’une forte implantation médiatique.
    J’en profite pour lui faire un peu de pub du reste puisqu’il ne bénéficie pas des énormes moyens médiatiques des autres courants politiques français, il avance dans le désert un peu comme notre hôte du reste. Sa dernière vidéo étant sur l’intérêt général :

    http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/03/07/L-inter%C3%AAt-g%C3%A9n%C3%A9ral%2C-ciment-de-la-nation.

  32. Avatar de Omar Yagoubi
    Omar Yagoubi

    Il y a vraiment des choses super ici (Peguy notament aujourd’hui) mais je ne comprends pas la perte de temps donnée à des « complots, etc », c’est stupide de perdre son énergie avec des phantasmes pareils. Et même s’il y en avait un, c’est quoi son planning, l’éternité?

  33. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ Fab

    Qu’est-ce qui limite la création de monnaie « ex-nihilo » ? Tout simplement l’existence du CREDIT que l’on n’a pas encore réussi à libérer d’un bien encombrant boulet qui s’appelle la contrepartie monétaire, pas du tout « ex-nihilo » celle-là. C’est par ce boulet là que le champ prometteur du crédit parfois se soulève pour former des falaises. Pas de complot là dedans, rien que de la tectonique des plaques.

    Symétriquement, La nature a horreur du vide et la monnaie aussi. Toute création monétaire est ainsi limitée par sa nécessaire contrepartie. Tout pouvoir de création monétaire qui prétendrait s’affranchir de cette règle là ne pourrait être que totalement discrétionnaire, et serait le fait d’une société dont les formes de domination seraient encore inédites !? En cela je crois que Shiva a raison quand il dit qu’une telle société serait invulnérable.

    Certains en rêvent en tant que clé de l’asservissement absolu à leurs désirs personnels, d’autres « au contraire », parce qu’ils pensent que la libération réside dans le champ infini du désir de tout le monde. Ils oublient tous que le désir est un accélérateur où se heurtent des particules bien brutales.

    Au niveau de la traduction institutionnelle, je crains en effet, mon Cher Fab, que cela ne soit bonnet blanc blanc bonnet. Ne vous faites donc pas trop d’illusions, ceux qui tiendraient le haut du pavé dans un tel système seraient strictement les mêmes qu’aujourd’hui. Ils se compliqueraient sans doute moins la vie puisqu’ils n’auraient pas besoin, pour faire leur beurre, d’inventer des procédés aussi alambiqués que la titrisation des diverses formes de crédit, cela afin de contourner les réalités sociales qu’ils ont contribuées à installer.

    Merci pour tous vos intéressant questionnements.

  34. Avatar de Fab
    Fab

    Linda, vous êtes un homme de coeur.

    Omar Yagoubi, n’ayant pas tout lu Jésus, je ne sais pas bien quel sens donner à l’éternité. Mais je suis sûr que ce n’est pas une perte de temps que de s’intéresser au complot. Le complot c’est l’idée que l’on s’en fait. Le complot est toujours lié au pouvoir et à l’argent. On finit par se convaincre que les seules choses qui vaillent, pour une vie, ou pour l’éternité, sont le pouvoir et l’argent. Alors oui, c’est un complot universel et éternel. C’est un complot qui a permis à l’homme d’avancer sans trop se préoccuper du pourquoi. Ce n’est donc pas nécessairement un mauvais complot… Mais la prise de conscience de la « futilité » de la carotte, du « vrai » leurre de notre conscience gagne du terrain. Et nos décideurs, les premières victimes de ce complot, (virgule ?) de par leurs certitudes confortées par leur consanguinité, risquent bien de ne pas s’en apercevoir. Et nous risquons donc de nous reprendre une nouvelle couche avant que de nous être complètement débarrassés du voile de notre conscience.
    Alors, bien sûr, on peut discuter du qui et du pourquoi… On peut considérer que ce complot vient de nous, que c’est la meilleure protection que l’on ait trouvée jusqu’ici contre la folie que ne manquerait pas de laisser apparaître la pleine appréciation de notre réalité d’êtres vivants…et donc mortels.

    Ouf ! Ca mérite un bon café.

    Bonne journée.

  35. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Daniel Dresse

    Vous auriez du écrire que toute création monétaire est ainsi limitée [théoriquement] par sa nécessaire contrepartie. Car justement on voit bien que la considérable création monétaire par le crédit (puisque toute monnaie – ou monnaie/dette) en circulation est théoriquement une contrepartie d’une garantie. Le seul problème c’est que les banquiers, créateurs de monnaie, ne se sont plus occupé de la qualité des garanties qu’ils affichaient à l’actif de leur bilan pour pouvoir gonfler des comptes de dépôt au passif de leur bilan. Vous connaissez le résultat, pas besoin de faire un dessin…

    Ceci dit le « système » de création monétaire a évolué en 5 siècles, et ce serait prétentieux de notre part de penser qu’il ne peut plus évoluer: peut être justement suffit -il de changer de méthode ?

  36. Avatar de bernard
    bernard

    Daniel Dresse dit:

    Symétriquement, La nature a horreur du vide et la monnaie aussi. Toute création monétaire est ainsi limitée par sa nécessaire contrepartie. Tout pouvoir de création monétaire qui prétendrait s’affranchir de cette règle là ne pourrait être que totalement discrétionnaire, et serait le fait d’une société dont les formes de domination seraient encore inédites !? En cela je crois que Shiva a raison quand il dit qu’une telle société serait invulnérable.

    C’est bien pourtant ce qui se passe!

    C’est bien pour celà qu’il faudrait limiter nos « économistes experts » à la pratique du Monopoly, et encore la version informatique, sinon ils seraient capables de se noyer comme Picsou dans la chambre forte!

  37. Avatar de béber le cancre

    Vive les paradoxes , ils sont un levier pour la pensée humaine.

    Les banquiers, maitres du monde selon la théorie du complot, se retrouve étrangement en train de couler.
    Enfin, pas tous , et pas tant que çà …
    Les zaméricains, « maitres » du monde selon la tradition , seraient en train de couler eux aussi .
    Enfin , pas tous, et pas tant que çà …

    Une chose est sûre, l’idée même du complot démarre dés la plus petite enfance , quand nounours , papa , maman, la p’tite soeur se sont manifestement mis d’accord pour planquer les bonbons.
    Tout en haut de l’armoire…
    grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !

  38. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    bébert le cancre
    Pas de complot… seulement une avidité (très humaine, hélas) sans limite!

  39. Avatar de béber le cancre

    Intéressante théorie que celle de la CCANL ( comment contrer l’avidité sans limites) .

    Certains cuisiners ont une solution radicale : ils amènent l’addition avant le dessert.

  40. Avatar de Shiva
    Shiva

    @ Rumbo

    Je suis loin de partager toute les idées de Charles Péguy (il faut lire le portrait au vitriol qu’il dresse de Jaurès par ex.), mais il me semble qu’il faut aujourd’hui remonter au moins à ce niveau et secouer à ce point nos certitudes pour espérer construire quelque chose de différent. il me semble qu’il y a là matière à réflexion.
    C’est sûrement le vingtième siècle qui s’écroule sous nos yeux, la fin de l’URSS et de l’international socialiste n’en était finalement que le prélude.
    je crois que la répétition de l’histoire sonnerait le glas de l’histoire, c’est pourquoi je suis ici, à rechercher où mettre une énergie utile, pour « faire quelque chose »…

    Mais j’avoue être bien vide de solution, oh j’ai bien des idées pour changer le monde, comme tout un chacun, entre le diagnostic à l’emporte pièce et le vœux pieu.

    Comme il est dit dans le texte de W. G. Serra on à jamais eu si peu de travail à fournir pour subvenir à nos besoins, et si l’humanité connait le bonheur de pouvoir continuer à se développer, ce si peu se réduira encore considérablement.

    L’homme devrait avoir beaucoup de temps pour autre chose que subvenir à ses besoins vitaux, tu aimes les rutabagas ?

    Je suis allé sur le blog « Crédit Social » qui anime ?

    @Fab

    Ex-nihilo signifie « à partir de rien » mais pas n’importe quand, ce pouvoir de création illimitée est peut-être réservé aux seuls initiés les nuits de pleine lune dans des hauts lieux telluriques et selon des rites magiques provenant du fond des temps.

    Le pouvoir de capter la monnaie provient de petites différences de départ, l’argent attire l’argent, plus on en a plus on peut en gagner. L’argent c’est aussi le pouvoir, plus on en a plus on a de pouvoir, plus l’argent est concentré dans quelques mains plus les bras qui les portent sont long. Imaginer des complots comme explication systématique relève du phantasme, penser que le pouvoir des grands financiers n’a forcément rein à voir dans cette crise relève de la naïveté.

    On sait que la concentration à quelque chose à voir avec l’origine de cette crise, les créationnistes expliquent que cet argent virtuel à disparu, il n’y aurait donc plus que des pauvres !
    Si on considère que l’effondrement des marchés financiers et dû au retrait massif de capitaux qui se sont portés, un temps, sur les matières premières on peu se poser la question de savoir où sont actuellement ces capitaux ?

    Et puis si on regarde les masses possédées le PIB mondial semble un lilliputien, le « gros » du stock richesses est privé, la monnaie est très peu brassée par les États et très très peu redistribuée.

    Pour ma part je ne trouve pas idiot de s’interroger sur la hiérarchisation dans cet empire financier supra-étatique et quasi supra démocratique, qu’est-ce que la dérégulation financière, sinon un retrait du pouvoir contrôle démocratique sur des organisations à but lucratif mondialisées ?

    Donc la loi de la jungle financière je veux bien mais je trouve le lobbying financier plutôt bien organisé et puissant pour avoir vendu sa dérégulation pendant 20 ans du sommet à la base des États.

    Donc il est permis de se poser des questions sur des stratégies possibles des groupes possédants, surtout lorsque que l’on nous impose de payer les pots que d’autres ont cassés.

    Donc peut-être pas de complots ni de dessins machiavéliques, mais des vraies questions à coup sûr.

  41. Avatar de Charles
    Charles

    Mauvais temps………….
    Le Club de défaisance, qui va se réunir à Londres le 2 avril 2009, organise pour son propre confort des actions qu’il a baptisées « Sauvetage », « bail out », « paquets conjoncturels », « quantitative easing », « creative easing », « bad bank pour éliminer les contributions négatives et les assets pourris »,… Ces actions sont aussi destinées à préserver des soulèvements sociaux les États démocratiquement construits et les pays industriellement constitués.

    Je vous invite à lire un article vivifiant de Thomas, le Cimbre, du 6 mars 2009

    http://www.renovezmaintenant67.eu/index.php?q=hyper+nflation

    Défaisance…………….Un vaste local de défécation financière est désormais utilisable…..local d’aisance publique et gratuit.

  42. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Shiva

    Les banques ayant le pouvoir de création monétaire (enfin, ce truc qui sert de monnaie d’échange) ont également l’obligation de destruction monétaire lorsque le crédit est remboursé.
    Les banques créent la monnaie lors:
    – d’un achat d’un actif (Escompte de traites, achat d’action, d’obligation (publique ou privée), ou de biens immobiliers (actifs réels).
    – de l’octroi d’un crédit ( Crédit à la consommation, crédit à l’investissement, crédit immobilier, crédit de trésorerie, autorisation de découvert.)
    – du versement de devises (une devise étrangère est un titre de créance sur l’étranger).

    … et la détruisent lors de la vente d’un actif, du remboursement d’un crédit, d’un retrait de devises

    Cependant, pour que les banques puissent (globalement) bénéficier des intérêts qu’elles imposent lors de la création monétaire il faut qu’en permanence le montant des crédits nouveaux dépasse le montant des crédits venant à échéance, donc « de la croissance » …
    Mal barrées en ce moment, les banques!

  43. Avatar de Jef
    Jef

    On pourrait en discuter encore longtemps : création monétaire, avec ou sans contrepartie, dilution ou solvabilité des contreparties, bulles, cycles ou pas, complot ou pas, dérégulation, possession, redistribution…

    La situation présente ne trouve-t-elle pas avant tout sa source dans le développement exponentiel de la masse des capitaux en circulation comme « soutient à la croissance » sur ces 30 dernières années suite à l’abandon de l’étalon or et à la dollarisation du monde ?
    La volonté humaine de pouvoir et d’enrichissement faisant le reste.

    Comment penser pouvoir réguler un système à la base, si en haut de la pyramide, une banque centrale peut à volonté faire tourner la planche à billet (cf BOE la semaine dernière) ?

    Le retour à un système étalon qui régulerait naturellement la création monétaire ne résoudrait certainement pas tous les problèmes puisque la crise des années 30 trouvait aussi sa source dans le surendettement mais serait peut être une première étape avant de réfléchir au système de change flottant.

    Est-ce une fausse bonne piste ?

  44. Avatar de Giraudon
    Giraudon

    A Yann
    En effet, c’est juste.

  45. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Thomas Rudolf
    2 articles tout à fait passionnants… merci.
    Je prendrai le temps de lire d’autres articles.

  46. Avatar de charles
    charles

    @Thomas
    Merci Thomas , de ces précisions

  47. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Jef
    « Comment penser pouvoir réguler un système à la base, si en haut de la pyramide, une banque centrale peut à volonté faire tourner la planche à billet (cf BOE la semaine dernière) ? »

    Au plus je me penche sur la question, au plus je lis, au plus je pense que justement il faut limiter le droit de création monétaire et le réserver à la seule banque centrale. Il me semble souhaitable que les actuelles banques ne puissent fournir des crédits que du montant de l’épargne préalable qui leur serait confiée et de fonds émis par la banque centrale, sans possibilité d’émettre de nouvelle monnaie de crédit. Ainsi, progressivement, toute la monnaie redeviendrait monnaie « banque centrale » et les intérêts reviendraient à celle ci (donc à la collectivité, du moins en ce qui concerne la France).

  48. Avatar de clive
    clive

    “une volonté soudaine de ceux qui avaient mis au point ce système très ingénieux de le saborder”

    Hypothèse dans l’hypoyhèse:

    Ce système très ingénieux, rencontre l’intérêt coordonné des différents acteurs (politiques, industriels…) qui apportent leur pouvoir, le développe, l’ »anabolise », au moyens d’instruments techniques de plus en plus sophistiqués, et sa croissance devient exponentielle comme les profits générés.
    Le « monstre » s’autonomise et se « complexifie » de telle sorte que ni ses ses créateurs ni ses développeurs ne peuvent le voir dans son ensemble, mais ce « blob » qui s’étend est à ce point profitable pour ses promoteurs qu’ils ne veulent en voir ni les dangers, ni les conséquences.

    Pas de sabordage, donc, perte de maîtrise.

  49. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Shiva dit :
    8 mars 2009 à 12:03

    «  » Mais j’avoue être bien vide de solution, oh j’ai bien des idées pour changer le monde, comme tout un chacun, entre le diagnostic à l’emporte pièce et le vœux pieu.

    Comme il est dit dans le texte de W. G. Serra on à jamais eu si peu de travail à fournir pour subvenir à nos besoins, et si l’humanité connait le bonheur de pouvoir continuer à se développer, ce si peu se réduira encore considérablement «  »

    Je ne sais pas vraiment qui anime ce blog français du Crédit-Social. Je pense que se sont ceux qui connurent W. G. Serra, plutôt ceux qui ont suivi vu le temps écoulé. Une chose est sûre, c’est que W. G. Serra cotoya un temps le mouvement du Crédit Social canadien-québéquois qui, du vivant de W. G Serra diffusa ses écrit (en tapant W. G. Serra, on trouve chez Amazon deux titres qu’il avait écrit, mais s’ils figurent au catalogue d’Amazon, il est pécisé qu’ils ne l’ont pas en stock). Mais W.G. serra avait déjà dû travailler sur les problèmes économiques et financiers avant d’avoir connu les créditistes canadiens avec qui il se trouva en accord après coup. Sans doute ces derniers doivent avoir dans leur archives les quelques titres de W. G. Serra.

    Ici et là, il est encourageant de voir que cette crise sans pareil, ouvre beaucoup de consciences. L’accord est presque général chez les gens dans toutes sortes de pays pour une réforme, ou l’équivalent, du sytème financier. Pour ma part, je crois que « trimballer » la mondialisation dans le projet de réforme financière brouille les cartes. Les « prototypes » doivent être de petite taille sinon ce sont désastres sur désastres. Par exemple, la monnaie Wir suisse est déjà une excellente avancée.

    Hélas, sans doute, les tenants du G20 à Londres le 2 avril prochain mijottent-ils un ou leurs « projets » à l’échelle mondiale. Ils tiennent actuellement réunions sur réunions… surtout ne nous faisons pas la moindre illusion.

    Le mondialisme, comme la globalisation, sont les derniers noms en date pour désigner un socialisme mondial, ou un communisme mondial, ou encore un fascisme mondial. C’était le projet, il est en train de se réaliser, de la société fabienne initiée à la fin du XIXème siècle et qui accoucha du parti travalliste britannique, dont Tony Blair est le plus représentatif. Voulons nous une politique mondiale à la Tony Blair??…

    C’est à peu près exactement ce que veulent l’écrasante majorité des dirigeants financiers et politiques étant « aux commandes » des principales puissances et institutions mondiales et qui nous ont ruiné en rafflant avec le vent d’une monnaie-baudruche l’essentiel des vraies richesses, bien concrètes elles: industries, énergies, eaux, agricultures et terres productives, réserves halieutiques, semences, etc, bref, l’essentiel des resources permettant de vivre et survivre tombant dans les seules mains des détenteurs de monnaie, en éliminant les sans capital ni patrimoine.

    Dans un de ses principaux ouvrages Keynes a perdu une grande occasion de ne rien écrire quand il y écrit que les propositions de son exact contemporain le Major Clifford Hugh Douglas (1879-1952) (les deux hommes se connaissanent très bien d’égal à égal) pour interessantes qu’elles soient reposent sur une « base fausse ». Voilà le genre d’affirmation assassine d’un grand théoricien très écouté qui n’avait pas approché vraiment les réalités de la production. Car à l’inverse de Keynes, « brillant » théoricien, Douglas, durant toute sa carrière, a mis les mains à la pâte comme directeur dans l’industrie tout comme directeur dans les ponts et chaussées dans pas mal d’endroits du monde où il ditigea des chantiers très importants. S’il était moins théoricien que Keynes, l’ingénieur et directeur de travaux Douglas avait l’expérience et l’expérimentation d’où naquit son invention du Crédit Social qu’on peut très bien appeler: Argent-Social et qui n’a pu être démontré faux. Les expérimentations de Douglas sont le dénominateurs commun de nombre de chercheurs de Justice en économie et finance reflétant – exactement – la réalité économique et sociale.

    Pourquoi continuer à flagorner des milieux qui ont organisé leur propre dominance sur la société afin que la société piègée par des discours démocratiques incessants et loin des réalités, subisse le chantage qui la maintienne esclave d’une caste de quelques centaines, ou tout petits milliers de « Madoff » et consorts?

    C’est pour ça que si vous maîtrisiez l’anglais, je peux vous indiquer (je l’ai fait plusieurs fois ici) au moins un site où on peut lire le major Douglas dans le texte.
    Mais vous avez aussi le franco-canadien, le très catholique Louis Even, archi-clair, celui qui comprit le mieux la pensée de Douglas d’après Douglas lui-même. Quiconque, agnostique ou athée, peut faire abstraction de l’appartenance au catholicisme de Louis Even dont personne ne peut nier qu’il traite du fond du problème de la monnaie.

    Ainsi vous dites:

    «  »Mais j’avoue être bien vide de solution, oh j’ai bien des idées pour changer le monde, comme tout un chacun, entre le diagnostic à l’emporte pièce et le vœux pieu. » »

    Et bien, Louis et Even et Clifford Hugh Douglas, qui sont chaque jour davantage d’actualité, peuvent largement combler le vide de solution dont vous faites état. Ils sont parmis les inventeurs irremplaçables auquel il faut rajouter le nom de Jacques Duboin. Car, il ne faut pas se voiler la face, ou trouver des faux fuyants idéologiques qui sont, au final, des fanfreluches vite fanées.

    Le domaine ici pratiqué est organique et non politique. Exactement en amont du politique (qui, je le reconnais, est le domaine le plus risqué, le plus dangereux, le plus traitre). C’est pourquoi il faut se situer dans une perspective de marginalisation du politique pour le remplacer par, je dirais pour simplifier en éclairant le sujet: les inventeurs.

    Les inventeurs sont ceux qui ont vraiment l’imagination créatrice. Mais, à de rares exceptions près, ils ont été systématiquement empêchés par les milieux financiers qui ont toujours fait « leur tri ». Car ce sont ces milieux financiers qui se sont appropriés la clé du progrès matériel qu’ils orientent selon leur politique exclusive. C’est comme une réunion de faussaires qui non seulement ont confisqué la clé de la Justice économique, donc sociale, mais empêchent radicalement d’y entrer ceux qui le voudraient…

    Entre autres, les impasses énergétiques à l’horizon très proche viennent de là.

    On élimine, en ne les financant pas, un certain nombre d’inventions (et de procédés techniques très réalisables) qui, si elles contribuent à libérer la société et apportent donc un sens à la vie, ne profite pas au faiseurs d’argent, ne profite pas aux stratégies bancaires financières qui ont d’autres « vues »… Le sens de la vie? Le « monde de l’argent » s’en fiche complètement, pourvu que ses critères financiers restent le « filtre » du devenir de l’humanité…

    Oui, les inventions, j’y crois beaucoup.
    Elles ont été, elles sont déterminantes. Elles représentent un capital commun irremplaçable qui appartiennent à tous sans exception (une fois que les inventeurs et ceux qui les auraient financés auraient été pleinement récompensés bien entndu). L’argent – qui va avec – est alors bien plus réel, vrai, accessible et libérateur.

    Ce sont là les preuves documentées de Douglas par exemple. Aucune chimère, aucune utopie mal placée. Les possibilités techniques arrivent ainsi à la portée de tous, sans qu’il y ait, entre les parties qui vendent et celles qui achètent, un « troisième personnage », « invisible », « omniprésent » autrement dit: le faiseur d’argent. Le sois-disant argent de l » « achat » (pour un pouvoir d’achat fantoche) qui fait empocher par le faiseur du dit argent une énorme fraction du prix de vente, et tous les rapports se déteriorent. D’abord sans bruit ni éclat, puis jusqu’aux crises, jusqu’aux révolutions, jusqu’aux guerres…

    Le progrès, y compris dans la préservation de l’environnement et de l’écosystème où – le progrès – doit, par définition, continuer sa route, donc doit aussi s’appliquer au domaine financier. C’est ce qu’on peut très bien appeler la démocratie économique sans laquelle la démocratie politique devient, comme maintenant, une imbécilité meutrière d’autant plus dangereuse qu’elle hypothèque complètement nos cervelles et nos attitudes, c’est à dire qu’elle finit par nous mutiler après nous avoir crétinisés.

    Je répète, place aux inventeurs et aux inventions.

  50. Avatar de Jean Jégu

    @ Anne J. le 9 mars 08:30

    Au plus je me penche sur la question, au plus je lis, au plus je pense que justement il faut limiter le droit de création monétaire et le réserver à la seule banque centrale.

    Il me semble que vous pensez bien, Anne.

    Merci,d’avoir repris le flambeau que j’ai un temps porté devant des interlocuteurs aussi talentueux les uns que les autres ; je pense à Nadine et à Paul, naturellement. Le débat qui s’éternise au sujet de la création monétaire par les banques les empêchent, hélas, d’entrevoir une solution aussi radicale mais néanmoins éminemment souhaitable que celle que vous évoquez.

    Notre thèse : les banques sont à l’origine de M1, c’est à dire de tous les moyens de paiement de l’économie réelle, et se comportent comme en étant les propriétaires. La leur : Non, les banques délivrent du crédit mais ce crédit n’est pas monnaie ; il n’y a de monnaie que M0, c’est à dire la monnaie de Banque Centrale.

    Ils ont raison si l’on ne veut qualifier de monnaie que la monnaie « légitime » ( celle qui engage les collectivités nationales) ; nous avons raison si nous entendons comme monnaie les moyens légaux de paiement en usage.
    Nous devrions nous rejoindre , nous protestant contre l’accaparement des moyens de paiement par le système bancaire, eux proclamant qu’il n’y a en effet de véritable monnaie que M0.

    Constatons donc ensemble que, comme l’a écrit Maurice Allais, les banques se comportent en faux-monnayeurs et que cela devrait cesser. Dans chaque société économiquement responsable et solidaire, il ne devrait circuler que de la monnaie émise au nom et sous la responsabilité de cette société. Ceci veut dire que seule une Banque Centrale, soumise à la puissance publique, devrait pratiquer l’émission-destruction monétaire que ce soit par l’un ou l’autre des mécanismes que vous rappeliez dans votre post de ce jour à 13:01.

    Courage pour la suite de ce débat sans fin mais instructif à bien des égards.

    P.S. que Paul se rassure : je suis abonné à Télérama.

  51. Avatar de Fab
    Fab

    @ Rumbo et Jean Jégu,

    Bonsoir et merci pour ces messages pleins d’espoir.
    Vos positions sont-elles distinctes ?
    Quelle pourrait-être le chemin à suivre pour la mise en oeuvre de vos idées ?

  52. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Jean Jégu

    Vous écrivez les banques sont à l’origine de M1

    Il me semble que les banques sont à l’origine de TOUS « ces trucs » (pour éviter de les appeler « monnaie » alors que ce sont à mon avis des dettes de banques qui « se transmettent ») qui sont comptabilisés dans M3 (sauf évidemment les pièces et billets), non ?

  53. Avatar de Jean Jégu

    @ Anne J.

    Bien d’accord que les banques sont à l’origine de TOUS les « trucs » comptabilisés dans M3, et qui sont en effet des dettes de banque qui « se transmettent » dans les paiements qu’ils permettent de réaliser … Je parle plutôt de M1 parce que , en général, pour payer, il faut sortir ses avoirs de la zone [M3 – M1] et les placer effectivement en M1. Je sais bien que c’est plutôt la valeur de M3 qui est suivie , mais c’est quelque peu discutable. Enfin, ceci n’est qu’un détail. Très généralement je suis en accord avec ce que je lis sous votre plume ( à quelques détails près , justement ). Merci encore pour vos interventions.

  54. Avatar de Jean Jégu

    @ Fab

    Sans vouloir lui forcer la main, je crois pouvoir dire que très généralement ( et éventuellement sous réserve de quelques détails ), je suis en accord avec ce que je vois écrit par Rumbo.

    Quant au chemin qui pourrait conduire à la mise en oeuvre de nos idées, je crains qu’il soit encore à découvrir. Du moins, il nécessiterait le collaboration des professionnels de la banque et de la finance comme ceux que l’on trouve sur ce blog … Malheureusement, bien peu semblent rejoindre nos points de vue. Frédéric Lordon – un professionnel – a cependant fait des propositions assez précises pour la conquête du pouvoir monétaire par les sociétés démocratiques.

    Ah, si Paul voulait bien nous rejoindre : refonder ( trouver un nouveau fondement, comme l’exclusivité de M0 en tant que monnaie, autrement dit un taux de réserves obligatoires à 100 %) et non pas seulement réformer, réguler un système vicié à la base par son ambigüité voulue, comme ces fameuses réserves « fractionnaires » !

  55. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    @ rumbo qui … » répète »  » place aux inventeurs et aux inventions ».

    Place à l’invention sociétale collective ; les inventeurs et leurs inventions nous seront ,oui, bien utiles! …Mais dans ce cadre là : d’un outil politique de recherche sociétale ; outil public et participatif s’entend , bien sûr! .
    Comment procéder autrement ?

  56. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Rumbo

    Désolé de ne pas avoir pu répondre plus tôt.

    Le crédit social semble être une très bonne idée, il faut un système au maximum auto-contrôlé et au moins contrôlable et surtout adaptable en permanence. Le système actuel semble une voiture qui à chaque redémarrage accélère et fini dans le fossé, et aujourd’hui dans un platane !

    Je suis d’accord aussi sur les expérimentations à petite échelle, je vois deux options pour le prochain G20 relativement aux conciliabules à répétition (et de quoi sommes nous au courant ?) il est évident que des politiques sont en cours de tricotage et que les mini sommets ne sont là que pour la parade. Le G20 sera-t-il l’occasion d’annonce d’un vaste plan ? Par exemple; parité des monnaie, panier de devises, nouvelle monnaie mondiale, création d’une instance pour l’harmonisation économique et de réglementation pour les États adhérents (je variais bien un truc comme ça, genre Union Économique Mondiale). Le G20 sera-t-il une opération de communication sur un rafistolage moralisateur et ses lendemains qui chantent ? Dans ce cas les stratégies seront underground et claniques…

    Vous dites: « Oui, les inventions, j’y crois beaucoup. » moi aussi, découvrir est une condition de survie, comme cela l’a toujours été. Mais le politique représentant le peuple dans l’exercice de son pouvoir de décision est indispensable au coté du chercheur.
    Ou alors il faudrait directement élire des chercheurs au pouvoir !

    Que penser par exemple d’un Wernher von Braun ?
    Ou même d’Albert Einstein dans son rôle décisif sur la fabrication de la bombe atomique ?

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

    C’est un peu les inventeurs de nouvelle technologie qui forment un tandem de choc avec les producteurs et les commerçants pour nous crétiniser et nous pousser à la surconsommation. L’époque moderne de Charles Pèguy ?

    Donc oui pour une mise en avant de l’inventeur et de l’invention à visage humain, mais adossé à un pouvoir politique non compromis avec les lobbys financiers et renforcé par un rééquilibrage démocratique des instances supranationales existantes et en gestation !

  57. Avatar de W
    W

    tout bonnement ridicule ces prétextes pour mettre des lunettes de soleil.
    c’est sur la forme pas le fond…mais bon…

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