Ma communication à Bruxelles était en anglais. Je suis en train de la traduire, je l’affiche dès que c’est fait.
Jusqu’à la lie.. : https://www.huffingtonpost.fr/international/article/barrot-evoque-une-immunite-pour-netanyahu-et-met-la-gauche-en-colere-qui-deplore-une-impunite_242817.html
58 réponses à “Le temps qu’il fait, le 6 mars 2009”
Je trouve que vos propos à l’égard des socialistes qui se seraient faits roulés dans la farine est une appréciation bien clémente : comme les singes qui n’entendent pas, ne voient pas et ne disent rien, ils n’ont pas fait d’efforts pour essayer de comprendre la situation alors que disposant des moyens intellectuels et d’informations. De plus ce capitalisme à outrance mettait à mal le social qui est le socle du socialisme, raison de plus pour les pousser à comprendre et à en percer les arcanes. Ils auraient été trompés par le tachérisme et le reaganisme : on reste pantois. Non je ne leur vois aucune excuse ni à leurs homologues d’autres bords. En revanche, le concept d’ancien régime illustre bien le contexte actuel, tous ces gens en place veulent conserver leurs privilèges mais nous sommes à un tournant de l’histoire et les temps changent. A cet égard je trouve que les évenéments qui se déroulent actuellement dans nos départements d’Outremer augurent peut-être l’évolution qui est en train de s’opérer dans un climat démocratique et sans violence : espérons qu’il en soit ainsi pour le monde.
Merci pour votre action M Jorion.
Cher monsieur Jorion,
J’approuve à cent pour cent la conclusion de votre petite vidéo. Je n’ai qu’une question : Quelle méthode générale va servir de base au tri des idées ?
Sincères salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
Qu’en pensez-vous monsieur Jorion & consort ?
Cela me semble très plausible.
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Terminus, tout le monde descend !
……… il faut quitter les marchés actions immédiatement, arrêter d’espérer une correction. Liquider tout votre portefeuille malgré tout ce que pourra vous dire votre banquier. On est bel et bien entré dans la zone rouge et ce n’est pas trop tard pour sauver ce qui vous reste. Ceux qui ne suivront pas ce conseil vont assister à une véritable évaporation de leur argent.
Ma plus grande des certitudes est l’écroulement prochain du dollar ; la devise américaine n’a plus d’alternative que le plongeon vers les abîmes. Ceux qui s’obstineront à écouter les experts dire le contraire vont le payer très cher ; il va perdre de manière irrémédiable plus de 50% de sa valeur avant Noêl 2011. Le pétrole va remonter contre toute attente tandis que l’or physique deviendra le produit de placement le plus recherché sur les 5 prochaines années.
Bien entendu, les marchés financiers restent imprévisibles et tout peut arriver, surtout au moment où personne ne s’y attend. Mais là le doute ne doit pas être permis : le tsunami est à l’horizon et rien ni aucune réunion planétaire ne pourra l’empêcher de nous submerger. Une seule chose à faire : REAGIR !
Ce ton, qui peut sembler péremptoire, trouvera son excuse dans la frustration de voir encore nombre de mes abonnés dans l’inaction, pire dans la résignation alors que j’ai la conviction qu’au lieu de perdre ils peuvent réaliser des profits décents……
Mostafa Belkhayate
Issu du billet de Monieur Mostafa Belkhayate. Pour en savoir plus.
http://www.belkhayate.ma/fr/detail_act.php?id_act=124
Highway-To-Hell.
Le passé est le passé, l’important est que les socialistes reconnaissent qu’ils se sont trompés, même si je n’ai pas lu beaucoup de déclarations de socialistes anciennement aux affaires faire leur méa culpa. Mais à quoi bon faire un méa culpa si les idéés ne sont pas encore tout à fait claires dans les esprits. Et surtout si au néolibéralisme, les socialistes européens se savent pas encore bien quoi substituer, voire croient encore en une troisième voie à la Antony Giddens, pour certains, ce qui à mon avis montre encore une certaine cécité. Paul a très bien résumé la situation. Les USA deviennent sociaux-démocrates, mais de ce coté-ci de l’Atlantique, en Europe, cela manque sérieusement de répondant : vous socialistes, qu’avez-vous a proposer », leur a-t-il dit. Personne mieux que Paul Jorion ne pouvait leur tenir ce discours. C’est chose faite.
Paul est sans doute fatigué derrière ses lunettes noires mais je l’ai trouvé plus combattant et déterminé que jamais.
J’ai même l’impression que ce voyage l’a conforté et requinqué d’une certaine manière.
Le « correspondant de guerre » ne rapporte pas seulement des faits, il a choisi son camps et prends part dans la bataille qui s’engage. On peut difficilement faire mieux !! A nous aussi, de jouer !
Bien d’accord, la « conversion » des dirigeants du PS ne s’est pas faite sans l’octroi de bien des privilèges. On peut plaider la bonne foi, certes. Mais alors rendez l’argent.
Les députés socialistes européens auraient pu d’ailleurs économiser un peu d’argent du contribuable européen en invitant M. Lordon à la place de M. Jorion. Et ça aurait permis d’économiser également l’énergie de notre ami Paul, dont nous avons bien besoin. Vive le développement intellectuel durable … 🙂
Tant de nouvelles choses à inventer, une relation sociale, une relation économique, et tant de peur devant l’avenir.
Il est grand temps que la conscience fasse enfin son entrée, si longtemps retardée par l’esprit de colonisation, la démesure, l’hybris.
On est toujours le « roulé dans la farine » d’un moins « roulé dans la farine » que soit, et on peut toujours espérer qu’il y ait un plus « roulé dans la farine » que soit. « Ils » ont sincèrement cru que l’Ancien Régime était la modernité? « Ils » ne se réveillent que maintenant, me demande ma vieille copine populo? Et ils ont même obtenus des suffrages… étonnant, non? Oh pas tant que ça au fond, d’autres les ont ramassé ces suffrages…
Il n’est peut-être plus le temps de s’apitoyer ou de se laisser aller à l’esprit de revanche…
Alors allons de l’avant… Comment on fait pour rééquilibrer les rapports de forces histoire de donner une chance à cette constitution de l’économie pas encore écrite? Par où on commence pour s’attaquer à cette drôle d’idée de la liberté conditionnée par la propriété privée, cette extension de la lutte guerrière (comme vous le dites si bien, M. Jorion)? Mais où ai-je encore mis mon sous-commandante Marcos? Ya basta!
Reposez-vous bien, parce qu’il va y avoir du boulot à ce qu’il semble… C’est’y la fin de l’Ancien Régime? Ou sa réaffirmation? Allez: vive la démocratie!
zut, c’est moins ou plus que soi, sans « t »… pardon. ainsi soit-il 🙂
A sakhaline,
Lordon et Jorion c’est pas du pareil au même, comme peut le sous entendre votre post…
Notre hôte propose une réflexion plus large -me semble t-il- qui s’étend au-delà de l’horizon économique vers des terres plus complexes, celles des dynamiques de gouvernance.
A notre époque, de biens vieux et dangereux rêves semblent ressurgir…
@ sakhaline et guillaume
Lordon et Jorion ce n’est pas du pareil au même et tant mieux… La biodiversité, c’est utile… Et Lordon n’est peut-être pas invité à Bruxelles, mais l’a été à un congrès PS, si j’ai bien compris : Lordon en octobre 2008
@Paul Jorion
Bonjour,
J’aurais aimé lire votre livre sur les pêcheurs de Houat
Comment peut-on se le procurer
Merci
@Higway-to-hell a cité Belkhayate
« »j’ai la conviction qu’au lieu de perdre ils peuvent réaliser des profits décents…… « »
Il est justement question de décence, mais je crois que ce n’est pas la même.
Pourquoi donc Paul, ne voulez-vous pas expliquer très simplement notre histoire économique moderne à travers l’histoire (un peu modernisée) de la dame de Condé, que l’on trouve partout sur le Net.
Vous connaissez l’histoire de cette dame qui vient à Condé sur Gartempe pour réserver une nuit d’hôtel et laisse un billet comme arrhes de réservation. Et les tribulations de ce billet dans le village qui permet d’effacer les dettes circulaires entre villageois pour revenir à l’hotelier.
Et le retour de la dame qui décide en fin ce compte d’annuler sa réservation, récupère son billet, le brûle, en annonçant qu’il était faux.
C’est exactement ce qui se passe actuellement si on considère de plus, dans la réalité:
1 Que la dame réclame des intérêts chaque fois qu’elle se sépare d’un billet pendant quelques heures.
2 Que cette dame a obtenu du chef du village l’exclusivité sur les prêts dans le village.
3 Que la dame a réussi récemment à générer des plus values reposant uniquement sur des transactions de liquidités.
4 Que cette dame achète progressivement tout le village avec les plus-values dégagées par les intérêts.
5 Que le chef du village, est traité comme l’ensemble de sa communauté, et n’est accepté que parce qu’il conserve comme prérogative régalienne le maintien de l’ordre public par la carotte des distributions (sociales et de drogues notamment addictives) et le bâton (la force armée, et, de plus en plus, la justice).
6 Que sont toujours favorisés les aspirants au pouvoir de chef disposés à négocier des contrats gagnant/gagnant avec la dame.
7 Que dans le cas contraire, le bâton est toujours disponible. (cf John Perkins, Confessions of an Economic Hit Man, mais les USA n’ont pas l’exclusivité.)
Je suis sûr que même un socialiste européen pourrait comprendre !
Sans prétention, juste pour sourire un peu…
La crise en music
Bien, nous en venons à voir des « décideurs » entendre l’hérétique Paul Jorion sur le mécanisme de crise et ses solutions. Hérétique qui rame à contre courant de l’orthodoxie « généralisée » de la création monétaire ex-nihilo et son scandale planétaire. Alors que tout le monde sait bien, écrit, dit, comprend aisément que c’est bien le complot des banquiers et leur pouvoir exorbitant de création monétaire extra juteux qui nous a amené la où nous en sommes.
Les « décideurs » démocrates seraient-ils majoritairement non créationnistes ?
Après avoir fait fausse route attirés par les feux de la rampe ultra-libérale, ces démocrates de tous poils sont-ils en passe, à nouveau, de rater le chemin de sortie de crise en rejetant l’académisme établi sur ses certitudes et de très longue date et qui lui, n’avait absolument rien vu venir ?
Entre l’Ancien Régime et la modernité il est toute une période charnière, pendent laquelle cohabitent l’ancienne France et une démocratie républicaine qui se cherche.
Charles Péguy dont en pensera ce que l’on veut, vat-en-guerre, nationaliste, réactionnaire, après avoir été socialiste et dreyfusard, fait une intéressante analyse de la modernité après son retour vers le catholicisme.
Voici, pour réflexion, quelques extraits d’un des « Cahiers de la quinzaine » qu’il publia en 1913 qui porte sur la critique de La réforme scolaire de 1902 qui signe, selon lui, la naissance du monde moderne.
Cahier baptisé « l’argent », donc quelques extraits, pour ceux que ça intéresse :
Tout est brassé, les systèmes décortiqués mis à nu, et leurs propagandistes en prennent pour leur grade.
Rien ne semble avoir changé la « modernité », constante.
Un siècle d’erreur, d’égarement, de lutte de deux systèmes également oppressifs pour l’être individuel face à sa vie, dépossédé de son destin et partant de sa liberté ?
En occident…
Modernité; émancipation ?
Pour en arriver à demain sans que l’histoire du vingtième siècle ne se répète à vaste échelle, nous devrons probablement reconstruire globalement l’organisation de l’inégalité. Entre intérêt commun et liberté individuelle, Dionysos vs Apollon, encore et encore…
Ps: Le plan B du lucide Michel Rocard : http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/michel-rocard-oui-a-un-protectionnisme-sectoriel-et-temporaire_175679.html
Rocard lucide?
Comme tout être reconnu comme intelligent, il est … capable d’énormes bétises dont on ne se doutera point tant l’ aura officielle est importante.
L’ami rocard serait désormais pour un protectionnisme sectoriel ? .
J’attend de voir quels secteurs avant de me marrer.
Le môssieur n’a pas tiqué devant l’inégalité croissante des revenus, ni devant la chasse aux enfants papiers.
Les petits arrangements avec les grandes valeurs ne sont jamais le fait du hasard.
Extrait /
« durant les deux septennats de françois mitterand, …. « la valeur des actions et autres participations dans le portefeuille des ménages sera passée de 452 milliards de francs en 1980 à 5390 milliards en 1995, et l’ensemble de leurs actifs financiers de 2 905 milliards à 14 356 milliards ». ( jacques Marseille, « du bon usage de la guerre civile en France »
ps / La lucidité passe par la remise en cause .
Ne pas demander l’impossible à ceux qui reste figé dans leur ancienne gloire.
« Constitution économique » ou « gouvernance mondiale » pour encadrer un marché mondialisé.
Masse monétaire limitée et figée pour une croissance liée à la création de biens réels et non à l’endettement préalable.
L’étalon pour définir la somme et le panier de monnaies comme référence.
Fixation ou limitation des prix sur certaines classes d’actifs (MP en tête)…..
Les sujets de réflexion pour un nouveau modèle économique sont nombreux. La première étape pourrait consister à dessiner un cadre puis définir un cahier des charges.
Shiva dit :
7 mars 2009 à 14:35
Tu as bien fait de transmettre ce texte de Charles Péguy, c’est une « valeur sûre ».
Le mercantilisme, dieu et maître, se frippe avant l’âge, il ne tient qu’un temps. Certes un temps suffisamment long à l’échelle humaine pour leurrer les hommes avec un fétiche nommé argent.
La vérité n’a pas d’âge.
En écho voici un texte de W. G. Serra (qui était marquis)
LE PROBLÈME DE NOTRE TEMPS
par W.G. SERRA
Où que nous tournons nos regards, que voyons-nous? D’une part une soit disant surproduction, et pourtant des quantité d’industries arrêtées et d’usines fermées, un chômage qui, dans certains pays fortement industrialisés, atteint des proportions fabuleuses et semble sans remède; et d’autre part, une gêne ou une misère universelle, un dénuement tragique dans d’innombrables foyers, une insécurité économique qui, par une sorte d’osmose, pénètre dans l’ordre politique intérieur et extérieur, engendre des haines terribles et dresse les nations les unes contre les autres. En d’autres termes: une offre surabondante et une demande prodigieuse qui ne peut être satisfaite. Pourquoi?
C’est que le problème de notre temps, le centre des difficultés dont souffre le monde contemporain, n’est pas autre chose qu’un problème de distribution.
Un enfant dirait qu’il n’y a vraiment pas matière à difficulté, et que si l’on veut que la production soit consommée il faut de toute évidence que les moyens d’échange à fin de consommation soient adéquats.
Le système économique moderne présente trois aspects: la production, c’est-à-dire toutes les branches de l’industrie; la consommation, c’est-à-dire tous les consommateurs, producteurs inclus; enfin le système financier dont la fonction est de faciliter la production et la distribution des biens produits et des services offerts à fin de consommation.
Il est clair que si la machine économique est enrayée, la faute n’est ni à la production qui est en mesure de satisfaire à tous les besoins existants de la communauté mondiale; ni à la consommation qui est dans l’impossibilité de satisfaire ces besoins; mais bien au système financier qui, imbu de dogmes grotesques et d’un fétichisme absurde, retombé dans l’idolâtrie du veau d’or, opérant selon des formules empiriques désuètes, n’est plus à la hauteur des progrès que l’humanité a réalisés avec une rapidité déconcertante depuis un siècle, ne remplit plus sa fonction et conduit au chaos et au néant des peuples encore inconscients, mais inquiets du destin qui les attend.
L’humanité, depuis cent cinquante ans semble s’être épuisée à inventer; elle n’a pas fait halte une seconde pour analyser les données réelles et mathématiques du problème nouveau que ses inventions ont compliqué d’inconnues redoutables.
Seules, quelques théories sociales sont nées, thérapeutiques empiriques de ce que l’on peut appeler les accidents de grossesse d’une civilisation en gestation d’un monde nouveau; aujourd’hui que cette grossesse tend vers son terme, l’humanité perd la tête; les rebouteux qui la soignaient jusqu’ici s’avouent impuissants à aider autours d’un enfantement difficile.
C’est que l’objet réel du système économique est manifestement perdu de vue: pour quelques uns c’est de produire de l’argent – ou l’or – est devenu la fin en soi, non seulement de toute production, mais encore de toute existence; mais s’évanouit comme un mirage; pour d’autres, c’est, de fournir à chacun du travail; et l’on sait que ce but s’éloigne de plus en plus; pour d’autres encore, c’est de récompenser l’effort industrieux et punir la paresse.
Mais il faut se rendre compte que nul ne désire essentiellement du travail, et le « moindre effort » reste toujours la loi de ce monde; en fait, c’est cette loi-même qui a conduit l’homme à inventer la machine destinée à alléger son labeur, et ce que l’homme veut essentiellement, ce sont les choses nécessaires à l’existence, les biens consommables, les services utiles, et la possibilité d’exercer son activité de son choix. Et par ailleurs, s’il est besoin de punir la paresse et de récompenser le travail, fallait-il mobiliser tout le système économique à cette fin?
Non. L’objet réel du système économique est uniquement de produire tous les biens consommables et de fournir tous les services nécessaires avec le minimum d’efforts possibles, pour quiconque les requiert, c’est à dire pour tous. Tel est l’objet du système économique.
Et il est manifeste que si le monde veut sortir de l’impasse où il se trouve aujourd’hui, s’il veut vivre et progresser au lieu de périr, tout obstacle qui empêche de quelque façon que ce soit, dans quelque direction que ce soit, la réalisation de cet objet, doit disparaître ou être modifié.
W. G. SERRA (1933)
voir: http://credit-social.over-blog.com/
(ce site du Crédit-Social est français)
@ Shiva
C’est un excellent résumé mais je ne sais pas si vous avez noté le paradoxe que cela suppose. L’hypothèse de la création monétaire ex nihilo par les banques commerciales est une hypothèse vraisemblable – elle explique en effet de manière économique de nombreux aspects du système financier (elle souligne en particulier et l’« exploitation » croissante du citoyen lambda au fil du temps du fait de la perception d’intérêts totalement injustifiés puisque l’« argent » est créé de toutes pièces) … mais l’hypothèse n’est vraisemblable qu’aussi longtemps que ce système financier fonctionne « bien », et par « bien », je veux dire évidemment « de son propre point de vue ».
Mais le paradoxe réside dans le fait que l’hypothèse est incapable d’expliquer l’apparition d’une crise comme la crise présente : elle suppose au contraire un système bancaire à ce point huilé qu’il est en réalité invulnérable. L’hypothèse fonctionne donc de manière satisfaisante pour dénoncer un « scandale » en période normale mais elle perd toute sa force probante si le système s’effondre comme en ce moment : un système fondé sur la création monétaire ex nihilo serait invulnérable : il ne pourrait pas subir un effondrement comme celui que l’on constate en ce moment.
Pour sauver l’hypothèse ex nihilo lorsqu’une crise se développe, il faut alors la compléter par une hypothèse complémentaire et tout à fait indépendante d’elle : une volonté soudaine de ceux qui avaient mis au point ce système très ingénieux de le saborder. Cette apparition d’une hypothèse complémentaire rappelle alors évidemment le mécanisme de défense qu’avait adoptée l’astronomie ptoléméenne (la Terre au centre du système planétaire) : ajouter des « épicycles », autrement dit des hypothèses supplémentaires, à mesure que la plausibilité de l’hypothèse de Copernic (le soleil au centre) gagnait du terrain.
L’équivalent de l’hypothèse « héliocentrique » dans ce cas-ci, c’est celle que je défends : 1) défaite des salariés dans le partage de la richesse créée – favorisée par les banques centrales, 2) recours de plus en plus massif au crédit à la consommation, 3) … qui finit par déboucher sur une insolvabilité généralisée. (Je l’ai déjà mentionnée à plusieurs reprises et je l’ai exposée de manière plus détaillée dans ma communication à Bruxelles – que je reproduirai ici dans les jours qui viennent).
@ P.Jorion
« une volonté soudaine de ceux qui avaient mis au point ce système très ingénieux de le saborder »
Pourquoi imaginer un complot et pourquoi évoquer ce « paradoxe » ?
La création monétaire n’intègre-t-elle pas l’existence nécessaire de cycles pour laisser le système respirer ?
Pourquoi ne s’agirait-il pas plus simplement d’un aveuglement du à l’euphorie collective et donc d’une création bien plus importante que les autres, puisque maintenue trop longtemps (cf, « globalisation le pire est à venir ») ?
Si la création monétaire repose sur la solvabilité d’une contrepartie, en l’occurrence celle des particuliers US dans le cas présent, pourquoi le système ne s’effondrerait-il pas simplement sur lui même, sans théorie du complot ?
A l’inverse, si l’on suppose que toute création monétaire engendre un déséquilibre struturel, cela remet complètement en cause l’idée d’une croissance durable par la création de dettes.
@ Jef
Les « cycles » : une autre hypothèse à laquelle je ne crois pas.
Si vous ne croyez pas aux cycles, courts (bulles) et longs (Kondratieff), quid de la croissance ?
Masse monétaire fixe ? Monnaie unique ?
Si les banques ont la possibilité de création monétaire (par monétisation d’actifs existants ou futurs), ce qui est pour moi une évidence, ce n’est pas pour autant, dans ce système « verrouillé » par une autre monnaie qui n’est pas la leur (celle de la Banque Centrale) qu’elles ont la possibilité de se sortir de ce mauvais pas en créant de la nouvelle monnaie pour elles mêmes. Les banques ont le pouvoir de dire « oui » à une demande de crédit et d’émission monétaire, mais elles diront « non » si les demandeurs de monnaie leur offrent des actifs pourris … elles en ont déjà bien assez.
Un système fondé sur la création monétaire ex nihilo n’est pas un système fondé sur la création monétaire sans contreparties… pourquoi continuez-vous à mélanger deux choses différentes?
@Paul Jorion,
Correspondant de guerre…
Guerre dites-vous, mais qui contre qui, ou quoi contre quoi, qui sont les belligérants ? En tant que correspondant de guerre, de quel côté êtes-vous ?
Que vous vous positionnez clairement à ce sujet est-il envisageable ?
Dans un autre post vous écriviez :
« Et c’est là que le bât blesse, parce que si l’on châtie effectivement les responsables de la crise il ne restera pas grand-monde pour reconstruire ensuite. »
A plusieurs reprises vous crititquez la « chasse aux responsables », vous semblez même leur trouver du génie, voir le recyclage des « quants »…
Êtes-vous si sûrs que ce sont vraiment les plus intelligents, les plus doués, en un mot les meilleurs, qui ont oeuvré jusqu’à présent, et qu’on s’apprête (avec votre aval) à laisser oeuvrer encore ?
Ne croyez-vous pas que la faiblesse morale que vous leur reconnaissez, (furtivement), leur a permi de faire table rase de tout sentiment de honte.
Les plus doués, les meilleurs pour nous sortir de là, pour prendre les bonnes décisions, le bon virage, ne sont pas aux commandes, il nous appartient de les réclamer là où ils sont nécessaires, de les placer là où ils vont pouvoir oeuvrer, qui mieux que vous et d’autres sont capables de les reconnaitre ?
@ Jef
Les « cycles » ne sont que des reconstructions a posteriori. Les bulles ne sont pas cycliques : chacune gonfle et puis crève. Chacune est unique : il n’y en pas deux qui se ressemblent. Ce n’est pas la même qui repart pour un tour.
@ Aux lecteurs éventuels !
Pour ceux qui ne « pratiquent » pas ce blog couramment je tiens à préciser que ma position n’est pas celle de la création monétaire ex-nihilo par les banques privées, mais celle que J’ai défendue ici sur des kilomètres !
Toute la première partie de mon post précédent est donc à prendre au second degré, ce qui traduit en français courant donnerait :
la thèse du pouvoir de création monétaire ex-nihilo des banques privées ne semble pas très rependue chez les démocrates et notamment les « décideurs » qui invitent Paul Jorion, qui soutient la thèse inverse, afin qu’il expose ses solutions face à cette crise qu’il avait prévue.
:-))
@Jef
Je suis d’accord avec Paul Jorion les cycles sont une théories rassurante qui n’a aucun fondement scientifique. On nous sort l’expérience passé pour en appuyer la véracité, sauf qu’il y a trop peu de recul pour conclure qu’il y a effectivement des cycles. Nos amis les économistes sont des mathématiciens en culotte courte qui n’appliquent pas la rigueur nécessaire à l’usage des outils qu’ils emploient. Si l’on remonte sur les deux derniers siècle il n’y a pas eut suffisamment de soit disant cycle pour conclure qu’en « moyenne » (la moyenne étant un outil stochastique peu représentatif soit dit en passant) les crises sont suivi irrémédiablement de remonté.
Pour affirmé ça il faut au moins une trentaine d’expériences « identiques » dans leurs conditions de fonctionnement, c’est la lois Normal ou loi de Poisson qui s’applique pour pouvoir accrédité l’existence véridique d’une moyenne. Le raisonnement sur les cycles de nos amis les économistes de l’école libérale revient à faire deux ou trois expériences en lançant un dés à six faces, d’en faire une moyenne avec en plus un dés dont on ferait varier la masse d’un coté à chaque lancé. Votre moyenne ne correspondrait à rien de réel. Le raisonnement qu’ils tiennent ne serait valide que si nous avions suffisamment d’expériences identiques pour la valider ce n’est pas le cas, çà relève donc de la croyance.
Pour dire s’il y a des cycles ou pas on se donne rendez-vous dans dix milles ans et peut-être qu’en compagnie d’Harry Seldon nous pourrons monter un club de recherche en psycho-histoire. En attendant il vaut mieux faire appel à d’autre type de raisonnement que la mesure stochastique d’événements historiques si l’on veut se sortir de ce merdier et si l’on désir que l’humanité ait la chance d’avoir d’autres expériences pour valider la thèse des cycles économiques.
Shiva,
“un système fondé sur la création monétaire ex nihilo serait invulnérable : il ne pourrait pas subir un effondrement comme celui que l’on constate en ce moment.”
A moins que cette création monétaire ex nihilo soit soumise à certaines conditions ou qu’elle soit tout simplement limitée. Ex nihilo est-il synonyme d’illimité ?
Il semblerait que ce soit le pouvoir de capter la monnaie et de la “démultiplier” qui ait été créé ex nihilo. Sauf à imaginer un quelconque complot derrière cette création…
Alors, pouvoir créé ex nihilo ou pouvoir mis en place par un complot ? Toute autre explication obligerait à adopter le mécanisme de la gastronomie méditerranéenne (le soleil au centre de l’assiette).
PS : c’est du énième degré. Même moi j’ai du mal à comprendre
PPS : j’ai déjà posté ce message sur le billet Télérama…par erreur.
Eh bien ! Bravo ! Paul Jorion.
Vous semblez fatigué, mais vos idées ne le sont pas.
D’accord avec le premier des commentateurs « Les Fougerêt » (dit ou disent ?), pour reconnaître que les socialistes comme les compagnons d’Ulysse ne se sont pas simplement laissés bercer par le chant des sirènes libérales mais se sont montrés de fervents zélateurs dans la conquête du pouvoir, sans état d’âme pour leurs engagements, et plus cupides qu’innocents, « il faut bien le dire » dirait Rocard.
De même, parmi les autres courants politiques on peut aussi se demander pourquoi un tel aveuglement. Rendez-vous compte, pour des gaullistes ou se revendiquant comme tel, quelle histoire ! Le pauvre Charles a du manger le képis.
Bref, « C’est ainsi que les hommes vivent » et il ne serait pas surprenant demain de voir ressortir des placards poussiéreux, les vieilles convictions gaulliennes. Il n’est pas exclus que cette odeur de naphtaline soit le parfum du printemps qui s’annonce, un parfum nouveau certes mais avec des senteurs anciennes, des odeurs de plan et de rigueur musquée aux trente glorieuses aux approches du joli mois de mai… On reniflera donc les journaux, les écrans, les campagnes… Eh ! oui, le monde ne cesse de nous étonner… avec ces dérives de masse, et là, oui, vous avez encore raison, c’est du vrai changement qui s’annonce, contraint et forcé, la planète l’exige.
Demain est un autre jour ?
Demain est un autre jour !