L’actualité de la crise : Petits comptes d’une gigantesque crise, par François Leclerc

Billet invité.

PETITS COMPTES D’UNE GIGANTESQUE CRISE

S’il fallait tenir la comptabilité de la journée, afin de décrire les modestes pas en avant accomplis comme les prévisions désastreuses qui sont faites, cela donnerait quelque chose comme cela :

Une bad bank de créée,
Une good bank aussi, les deux en Grande-Bretagne,
Des nationalisations qui s’annoncent masquées, aux USA,
Une fusion bancaire française qui s’apparente à un sauvetage déguisé,
Une banque d’investissement allemande dans les entreprises, dont la création est pour l’instant démentie,
Un pays européen dont le système bancaire et la monnaie chancellent,
D’autres qui ne se sentent pas non plus très bien,
et
Une prévision impressionnante de recul de la croissance en RFA.

Norbert Walter, l’économiste en chef de la Deutsche Bank a prédit que « l’économie allemande reculerait de 5% (cette année), s’il y a une vraie reprise à l’été. Il est possible que cette reprise ne se fasse pas. C’est pourquoi un plus fort recul de la croissance est envisageable », a-t-il ajouté. Voilà qui, d’ores et déjà, donne une idée de ce qui va suivre, car la prévision d’une reprise cet été est tout aussi fiable que le vieil adage « Noël au balcon, Pâques au tison ».

Est-ce en raison de cette très fraîche perspective que le sérieux quotidien économique Handelsblatt a publié l’information selon laquelle le ministère allemand de l’Economie envisageait de créer une « banque pour l’économie », financée par les entreprises disposant de liquidités et coordonnée par la Fédération allemande de l’industrie (BDI), afin de répondre aux problèmes de liquidités des entreprises ? Thomas Steg, porte-parole du ministère de l’Economie, a immédiatement démenti cette intention, un tel projet ne pouvant relever que « d’entreprises qui mettraient sur pied une banque privée ». Il prend ses distances mais ne dément pas que ce projet circule. On verra par la suite.

Privée ou publique, la création de cette banque ferait pourtant écho aux déclarations tenues lundi à Paris par Jean-Claude Trichet, reconnaissant pour la première fois à ma connaissance avoir observé « les premiers signes d’une baisse de l’offre de crédit » en zone euro, signe incontestable d’une vision acérée et d’une franchise à toute épreuve. Il y a « certainement une grosse partie de cette chute qui est liée à une baisse de la demande, mais il y a aussi des signes montrant que la baisse du crédit est liée à des facteurs d’offre et à des conditions de financement plus restrictives… » a-t-il conclu en marchant un peu sur les œufs.

Autre approche plus d’envergure du problème, RBS et Lloyds, les deux banques britanniques en grande difficulté, ainsi peut-être que Barclays, vont selon le Sunday Telegraph bénéficier du lancement du plan déjà annoncé de garantie de leurs actifs, à hauteur de 500 milliards de livres. Ces banques seront ainsi garanties contre le défaut de paiement de leurs actifs toxiques et incitées à relancer le crédit. C’est tout du moins l’intention. Cette assurance de l’Etat, qui ne serait que partielle, les banques conservant une partie du risque, pourrait être payée sous forme d’émission par les banques bénéficiaires de titres qui donneraient droit à dividendes, mais pas au vote.
RBS, enfin, qui joue visiblement dans cette affaire le rôle de cobaye pour le gouvernement britannique, scinderait en deux ses actifs pour placer dans une filiale environ 300 milliards de livres d’actifs toxiques. dont elle veut à terme se séparer. Le dispositif détaillé de cette opération est complexe et ne fait pour l’instant que l’objet d’informations non officielles. Quoiqu’il en soit, RBS créerait ainsi avec l’appui des pouvoirs publics une bad bank, une vraie, la première d’une série selon toute vraisemblance.

Toujours selon le même plan d’ensemble, c’est Northern Rock, déjà nationalisée, qui jouerait dans ce dispositif le rôle de la good bank. La banque a elle-même annoncé qu’elle avait l’intention de relancer son activité de prêts immobiliers, afin de contribuer à la relance générale du crédit, et qu’elle mettrait sur le marché dans les deux prochaines années 14 milliards de livres de prêts, en s’appuyant sur de nouvelles aides de l’Etat, 10 milliards de livres selon le Financial Times. L’Etat débarrasserait également la banque de ses actifs toxiques, qui seraient logés dans la holding bancaire publique UKFI.

Le Trésor américain a lui aussi commencé à dévoiler ses projets, sous la forme d’un « plan d’assistance en capital », mais bien plus timidement. Non, il ne dit toujours rien à propos de la structure de défaisance mixte privé-public, dont les modalités de création et de fonctionnement restent inconnues, et cela pèse sur toutes les annonces gouvernementales. Mais, par contre, il a rendu public le cadre très général – et très politique – dans lequel il entend poursuivre son sauvetage des banques. Après avoir évalué les besoins en capitaux des principales banques (les fameux « stress tests), les banques en question seront invitées à rechercher des financements privés. Si la réponse du marché n’est pas à la hauteur, le Trésor interviendra alors. Habillage présentant comme une dernière extrémité ce qui sera la seconde marche quasi immédiate du processus. Les financements publics auront alors pour contrepartie des actions convertibles, sans droit de vote, « qui seraient converties en actions communes, seulement si cela s’avère nécessaire avec le temps, pour maintenir les banques correctement capitalisée ».

« Parce que notre économie fonctionne mieux quand les institutions financières sont bien gérées par le secteur privé, l’hypothèse forte du Programme d’assistance en capital est que les banques devraient rester aux mains du privé », conclut hypocritement le communiqué commun du Trésor, de la FDIC et de la Fed. Ces précautions de style étant prises, il sera prochainement possible d’annoncer ce que tout le monde attend et qui a déjà été dans ses grandes lignes publié par le Wall Street Journal et le Financial Times dès dimanche, la détention publique d’actions avec droit de vote de Citigroup (on évoque jusqu’à 40% de celui-ci). Et peut-être des mesures concernant Bank of America. Une fois de plus, la politique de l’administration Obama fait trop de politique et pas assez de finance, en se refusant à prendre le taureau par les cornes quand il s’agit du système bancaire américain. Un connaisseur de celui-ci, le Premier ministre canadien Stephen Harper, a été clair lors d’un passage lundi à New York devant les caméras de la chaîne Fox. « Nous sommes tous immensément préoccupés par le système financier américain et celui d’autres pays…Tant que ce problème ne sera pas corrigé, je ne vois pas très bien comment nous allons réussir à sortir de la récession dans laquelle nous nous trouvons actuellement ».

Il y a peu à dire du mécano à la française qui reste depuis le début des opérations extrêmement peu transparent, les banques françaises ayant réussi, tout du moins jusqu’à ce jour, à conserver ne serait-ce que l’apparence d’une relative bonne santé. L’Etat va injecter entre 2,5 milliards et 5 milliards d’euros dans l’opération de fusion partielle entre la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire, ce groupe devenant la deuxième banque française, chacune de ses deux entités devant annoncer des pertes au titre de l’exercice 2008. C’est donc l’Etat qui les renfloue par avance et sans le dire. L’avenir de Natexis, filiale commune d’investissement serait ainsi assuré. La formule des prêts subordonnés, ayant valeur de fonds propres selon les accords de Bâle, ne serait plus utilisée, au profit de celle d’obligations convertibles en actions. l’Etat contrôlerait, si cette option était activée et suivant les sources, de 11 à 23% du capital. Les méchantes langues, il n’en manque pas, pouvant faire remarquer que l’absence de contrôle de l’Etat sera, si la nomination en est confirmée, contrebalancée par la nomination comme PDG d’un des artisans de cette réforme, très proche conseiller du Président de la République. Il n’est pas certain que cette forme « soft » de soutien financier pourrait être conservée pour d’autres opérations, si la tempête annoncée en provenance des pays de l’Est se déchaînait. La forte exposition de la Société Générale et de la BNP Paribas dans ces pays est bien connue.

Toutefois, ce n’est pas la France mais bien la Suisse qui pourrait être en premier atteinte par cette crise dans la crise, si les plans de sauvetage de pays de l’Est qui ne sont aujourd’hui encore qu’à l’état d’ébauche n’étaient pas rapidement mis en place. Car la Suisse n’est pas seulement soumise à la vindicte du fisc américain, dont tous ceux qui ont eu affaire à lui se souviennent douloureusement qu’il est particulièrement redoutable et tenace. UBS n’est pas seulement prise en tenaille entre les autorités fédérales suisses et la nécessité de trouver un accord avec les autorités américaines pour ne pas perdre l’accès au juteux marché américain des « private equity » (fonds se consacrant à la restructuration des entreprises). La banque a aussi devant elle de nombreuses procédures judiciaires, suite au rôle qu’elle a joué dans l’affaire Madoff. Cela fait déjà beaucoup.

Mais le pire est peut-être à venir, pour elle comme pour le Crédit Suisse ainsi que pour le pays tout entier. Selon une interview de l’économiste Artur P. Schmidt au journal suisse allemand Tages Anzeiger, dont la traduction anglaise est publiée par le site contreinfo, la Banque des Règlements Internationaux (banque centrale des banques centrales) estimerait que sur les 200 milliards de dollars américains de prêts effectués dans les pays de l’Europe de l’Est, une forte proportion de ceux-ci ont été libellés en francs suisses, faisant courir un grand risque de dévaluation de la devise, si le taux de défaut de ces prêts devait comme probable grimper. Pire, selon Artur P. Schmidt, les dépréciations qui s’en suivraient dans les bilans d’UBS et du Crédit Suisse seraient supérieures au PIB de la Suisse. Il en découlerait que, comme l’Islande, la Suisse serait potentiellement en situation de banqueroute, la devise chuterait et pourrait même s’écrouler. La note de la Suisse serait fortement diminuée, surenchérissant d’autant le coût du crédit. Cela représenterait un traumatisme majeur pour le pays, conclut l’économiste.

D’autres pays seraient ébranlés par la crise, l’Autriche, l’Italie, la Suède, ainsi que la France dans une moindre mesure. Ceci en fonction de l’exposition de leurs banques respectives, car elles possèdent les banques des pays de l’Est qui sont devenues leurs filiales. L’exposition des banques autrichiennes est estimée à environ 80% du produit intérieur brut de l’Autriche. A remarquer que l’on utilise ce terme d’exposition comme si l’on évoquait les rayons ardents du soleil, eux aussi brûlent.

« Si cette catastrophe se déclenche, l’UE paiera. C’est certes louable, mais cela ne résoudra pas le problème, surtout si cette crise s’étend. L’octroi d’une aide financière sans un engagement ferme en direction de l’euro serait une politique irresponsable. Le chemin doit passer par l’Euro. » (traduction contreinfo) C’est ainsi que Wolfgang Münchau, l’un des éditorialistes du Financial Times conclut son papier dans le journal daté du 22 février. Il n’y va pas par quatre chemins et préconise un ralliement rapide de tous les pays de l’Europe de l’Est à l’euro, ce qui suppose « l’abandon de critères d’adhésion obsolètes », comme il le démontre sans appel. Les gardiens du temple de Bruxelles, dramatiquement inconsistants dans cette crise, appartiennent à une autre époque.

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41 réponses à “L’actualité de la crise : Petits comptes d’une gigantesque crise, par François Leclerc”

  1. Avatar de leduc
    leduc

    Je n’arrive même plus à suivre l’actualité sur la crise tellement les nouvelles s’enchaînent rapidement, c’est stupéfiant.
    Je sens que je vais retirer mes économies en billets tant que ma banque peut honorer ses responsabilités, échanger une bonne partie de ces billets contre de l’or bien sonnant et trébuchant tant que la banque centrale arrive à conserver un semblant de valeur réelle à ces billets, et ensuite investir dans de la richesse bien concrète genre des arpents de terre bien verte des outils des instruments divers et beaucoup de conserves pour prévoir un siège.
    Je ne serais pas en train de tomber dans une légère parano moi ? 🙂
    C’est un cauchemar, au rythme où vont les choses je me demande même pourquoi gaspiller autant dans un mariage, voyage de noce au bout du monde et tout le toutim dans 5 mois ; vaudrais mieux investir dans des guides d’autosurvivance de vie à l’ancienne et de divers traités d’agriculture traditionelle.
    Je crois vraiment que la dépression économique me contamine avec une dépression nerveuse.
    Enfin, des jours meilleurs arriveront, et des bonnes nouvelles aussi. Courage

  2. Avatar de Sophie LEROY
    Sophie LEROY

    Merci pour ce site et merci à ceux qui contribuent activement à son existence avec des articles faciles à lire. Les profanes de mon espèce découvrent avec passion la matière économie/finance et suivent avec avidité les péripéties de ce feuilleton mondial.

  3. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    L’or est bien le refuge en dernier ressort.
    Il n’y a plus de « pièces » sur le marché , délai de fourniture inconnu…
    Reste le lingot mais dur à négocier pour se payer le pain quotidien.

    Merci à François Leclerc, sa lecture est très « édifiante ».

  4. Avatar de bob
    bob

    « Les méchantes langues, il n’en manque pas, pouvant faire remarquer que l’absence de contrôle de l’Etat sera, si la nomination en est confirmée, contrebalancée par la nomination comme PDG d’un des artisans de cette réforme, très proche conseiller du Président de la République. »

    L’Etat donc le contribuable vont payer. Il n’y aura pas de pouvoir décisionnaire. Et on place ses hommes en profitant de la crise;
    Tout ceci me rappel les plus sombres périodes de l’Etat Français, où le Maréchal mélangeait allègrement ses intérêts privés et ceux de l’Etat. Où les lobbies de toutes sortes dirigeaient le pays. Cette époque où l’on disait que les français étaient des « bons à rien » parce qu’ils ne voulaient pas collaborer.

    http://www.euroinvestor.fr/news/story.aspx?id=10173786

  5. Avatar de scaringella
    scaringella

    Natixis sera la bad-bank des CE + BP. Puis de toutes les autres puisque cette bad-bank est garantie par l’état. Dans un an la bad-bank changera de nom sera rattachée a la banque postale, appartenant à l ‘état, et on pourra faire payer les
    pertes en augmentant le tarif des timbres. Les bons actifs qui rapportent restant privés bien sur. Moyennant quelques millions dans les paradis fiscaux sur les comptes de ceux qui fabriquent ce genre de montages financiers.

  6. Avatar de vladimir
    vladimir

    L’ICEBERG DES DETTES D’AIG en VUE :

    Les bourses d’Asie gagnés par les craintes pour les banques américaines

    Tokyo – Les principales Bourses d’Asie ont lourdement chuté mardi dans le sillage de New York la veille, les investisseurs étant de plus en plus inquiets quant à la santé du système financier aux Etats-Unis, sur fond de rumeurs de nationalisation des grandes banques.

    A Hong Kong, l’indice Hang Seng dégringolait de 3,30% à 06h30 GMT (07h30 HEC). Une demi-heure plus tard, la place de Shanghai, également plombée par Wall Street, a clôturé en forte baisse, dévissant de 4,56%.

    La déconfiture a également été sévère à Séoul, où l’indice Kospi a chuté de 3,24% en clôture. Les pertes ont été un peu plus modérées en Nouvelle-Zélande (-2,00%), à Taipei (-1,06%) et à Manille (-1,13%).

    A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l’indice Nikkei a terminé la séance en baisse de 1,46%, proche de son plus bas niveau en 26 ans. Le marché japonais a chuté de jusqu’à 3% en début de séance mais s’est un peu ressaisi par la suite, aidé par la remontée du dollar et de l’euro face au yen.

    Le billet vert s’est notamment hissé au dessus de la barre de 95 yens, ce qui ne s’était pas vu depuis environ trois mois. Mais aucun observateur ne se risquait à prédire un rebond de la Bourse de Tokyo dans un proche avenir.

    « Les intervenants sur le marché sont prêts à voir le Nikkei chuter sous les 7000 points », ce qui ne s’est pas produit en clôture depuis 1982, a commenté Tsuyoshi Kawata, stratège chez Nikko Cordial, cité par Dow Jones Newswires.

    Le ministre japonais des Finances, Kaoru Yosano, a déclaré mardi que « le gouvernement va voir ce qu’il peut faire si les prix des actions chutent trop », sans cependant annoncer de mesures pour enrayer le déclin de la Bourse.

    Vers 06H30 GMT, Singapour cédait 1,54%, Bombay 1,07% et Bangkok 1,46%.

    Sydney a terminé la journée en léger recul de 0,58%. « Le bain de sang auquel les participants s’attendaient n’a pas eu lieu », a commenté Chris Weston, analyste chez IG Markets en Australie. « Mais ce dont le marché a besoin maintenant, ce sont des bonnes nouvelles, ou une impulsion positive de la part d’un haut responsable public, pour donner aux investisseurs ne serait-ce que les plus petites raisons d’acheter », a-t-il ajouté.

    Le gouvernement américain avait annoncé lundi les nouvelles modalités de recapitalisation des banques par l’Etat, qui ouvrent la porte à une éventuelle nationalisation, puisqu’il pourra convertir sa participation en actions communes, avec droit de vote. Ces modalités seront applicables dès mercredi si le privé ne peut pas répondre aux besoins en capital.

    Les rumeurs de nationalisation se sont multipliées tout au long de la semaine dernière à propos de Citigroup et de Bank of America, toutes deux recapitalisées à hauteur de 45 milliards de dollars chacune ces derniers mois.

    La perspective d’aides des Etats aux banques n’a pas calmé la nervosité à Wall Street, où le Dow Jones a chuté lundi de 3,41%, terminant à son plus bas niveau de clôture depuis près de 12 ans, et le Nasdaq de 3,71%.

    Les marchés asiatiques ont également été plombés mardi par une information de la chaîne de télévision CNBC, selon laquelle l’assureur américain AIG, qui a déjà été renfloué à hauteur de 150 milliards de dollars par l’Etat fédéral, est en discussions avec Washington pour obtenir des fonds supplémentaires.

    Ces fonds, dont le montant n’a pas été dévoilé, permettraient à l’ex-numéro un mondial de l’assurance de continuer à opérer normalement après la publication de ses résultats annuels lundi prochain, résultats censés être les plus mauvais jamais publiés par une entreprise américaine, a affirmé CNBC.

    Selon la chaîne financière, AIG devrait publier une perte avoisinant les 60 milliards de dollars.

    24 février 2009 09h00

    http://www.romandie.com/infos/news/200902240900050AWP.asp

  7. Avatar de Alibaba
    Alibaba

    La reprise à l’été 2009, heu non 2010, enfin plus tard, mais la reprise néanmoins… et personne ou du moins pas grand monde pour soulever le problème des ressources naturelles qui diminuent et dont les pics de production ont été atteint ci et là…
    Même Brown veut relancer la machine en investissant dans une troisième piste à Heathrow et autres grands travaux énergivores et improductifs dans la mesure où par exemple agrandir un aéroport ne sert à rien dans le cadre d’une décroissance fatale de l’extraction du pétrole… A moins que les centrales nucléaires ne permettent de faire voler les avions d’ici 10 ans. Si tant est que l’on construise en 10 ans plusieurs centaines de centrales nucléaires dans le monde.

    Surtout ne pas hésiter à démontrer mon erreur, arguments à l’appui.

    Mais visiblement les financiers et autres économistes sont comme les enfants face à la réalité, il faut se brûler les doigts une fois pour comprendre ce qu’est le feu.

  8. Avatar de JB
    JB

    @leduc
    Si de toute façon on va tous finir ruinés dans quelques mois, je ne peux que te conseiller de profiter de ton mariage et de ton voyage de noces!
    C’est des souvenirs inoubliables et ça te permettra d’oublier quelques temps la crise…

  9. Avatar de JB
    JB

    Pourrait on developper un peu plus la périose d’hyper inflation que l’on va probablement connaitre d’ici quelques années.
    Comment se met elle en place? quelles sont les conséquences?
    Un raisonnement simple consisterait à dire: en cas d’hyper inflation, c’est plus rentable d’être sur-endété que d’avoir des économies. Est aussi simple?

  10. Avatar de A.
    A.

    Que se passe-t-il exactement en Europe de l’est ?
    Je crois comprendre que les filiales des banques occidentales rapatrient des capitaux vers les pays où se trouvent le siège.
    Quelles en sont les conséquences ? :
    retrait de capitaux, augmentation du taux d’intérêt, ralentissement et freinage de l’économie … ?

  11. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ A

    Deux phénomènes se combinent: les maisons mères occidentales des banques de l’Est rapatrient leurs capitaux dont elles ont besoin, tandis que ces mêmes banques souffrent d’une augmentation du taux de défaut de leur prêts. Les emprunts sont souvent libellés en devises étrangères (Euro, Franc Suisse), tandis que les revenus des emprunteurs sont en monnaie nationale, fortement dépréciées. Effet tenaille garantie pour les banques de l’Est. Effet boomerang pour celles de l’Ouest.

  12. Avatar de A.
    A.

    @ François

    En quoi consisterait une assistance de l’UE aux pays de l’est ?
    Le financement de l’absorption de la RDA par la RFA et ses conséquences me viennent à l’esprit lorsque je lis ce qui a lieu à l’est. Faudrait-il refinancer les banques alors qu’elles sont des filiales d’établissements occidentaux qui sont en train de rapatrier leurs capitaux ?

    Ce qui est décrit a l’air aussi énorme que les subprimes.

  13. Avatar de tomate
    tomate

    Attn LEDUC :

    Peut être n’avez vous rien vu, lu, dans ce que vous avez écrit ????!!!!
    Peut être n’avez pas conscience du contenu de votre commentaire ????!!!!
    Peut être….
    Mais il y a un éveil ( réveil????) dans le contenu de votre commentaire …intéressant … Un voile se lève ( cauchemar )??? pourquoi donc employer ce terme???Que signifie t’il???…Ahhh …une certaine conception….mais vous venez de vous avouer l’existence …de conceptions…auxquelles vous ne pensiez pas … il y a peu, ….
    Pétage de plons??? ironie???cynisme??? Fourberies????
    Un voile se lève ! AHHH bon ??? en suis je certain ???
    L’optimisme, le pessimisme, ou autres n’ont pas lieu d’être, … à moins que vous ne le souhaitiez…. les y inviter… de nouveau…encore …et encore !!!
    L’ autosurvivance….est un chemin qui mène l’homme à l’humain …. qui rappelle l’humain à l’homme ….. le souvenir qui lève les voiles , et permet de VOIR !!! ….
    Tous les matins …. la tête sous l’eau froide …. un anti- rides de première!!!! Mieux en fin de douche…20 sec à l’eau froide … un HOMME tout neuf , vient de renaître !
    Le tryptique  » se nourrir, se vêtir, se loger » va concerner une part croissante de la population mondiale… et c’est un bien retrouvé… salvateur ! De que résilience à recouvrer….que d’autarcie à mettre en oeuvre….que de pensées et actes collectifs à restaurer… que de vies en harmonie avec soi même et notre biocénose, notre écosphère à reconstruire, pérenniser, ….à écouter….QUE DE VIES à vivre !!!

    Bonne continuation!

  14. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Je reposte

    Sur
    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=750f1e170c8bbf1fce1410f50666b505

    La tendance de fond demeure indiscutablement négative avec la multiplication des rumeurs de nationalisation ‘de fait’ de Citigroup et de faillite d’AIG (l’assureur chercherait 60Mds$ pour couvrir ses pertes du 4ème trimestre 2008, les plus gigantesques jamais affichée par une entreprise dans l’histoire du capitalisme en 150 ans).

  15. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ A

    Les banques occidentales ont gagné beaucoup d’argent à l’Est et, maintenant qu’elles en perdent ou vont le faire et qu’elles rapatrient leurs capitaux, il faudrait les aider ?

    L’Europe de l’Est a été un terrain d’élection des banques européennes, un peu équivalent des subprimes américains pour l’Europe, où elles ont trouvé l’occasion d’exercer leurs talents.

    Deux pays seront moins touchés dans cette crise dans la crise, alors qu’ils ont par contre pris de plein de fouet la crise des prêts hypothécaires, la Grande-Bretagne et l’Espagne. Il y a toujours un loup quelque part.

    Tout se passe comme si les banques avaient « forcé » leurs activités rémunératrices de crédit, dans une sorte de fuite en avant vers l’argent facile.

    Une caissière allemande vient d’être licenciée pour avoir détourné 1,30 euros.

    Je propose d’aider les caissières.

  16. Avatar de Alain
    Alain

    @François Leclerc,

    Le « feuilleton » quotidien de la « Crise du siècle », (je trouve cette qualification bien péremptoire, ne sommes nous pas juste au début de celui ci! mais puisqu’on la retrouve partout…), que vous nous donnez à lire est toujours passionnant.
    Ainsi, l’actualité nous est révélée dans sa brutalité, et sa complexité. Pour autant, la lecture compréhensive de ce qui se passe reste ardue.
    J’ai souvent l’impression d’être spectateur devant un jeu dont je ne connais que les règles officielles. J’ai le sentiment que d’autres règles sont appliquées en ce moment même par nombres de joueurs, voire que le jeu lui-même change au fur et à mesure des pions avancés.
    Pour simplifier, quand les joueurs de la partie 1914-1945, se démènent pour colmater les trous multiples de la coque du bateau sur lequel ils naviguent encore, d’autres joueurs, spectateurs il y a peu encore, avancent vite et créent les règles de demain.
    Citons la Chine, qui souffre d’un ralentissement très nette de sa croissance, dont les conséquences sociales sont, et seront dramatiques. Pour autant, la Chine ne semble pas jouer le même jeu que les autres joueurs.
    Sa priorité semble être de prendre position dans le monde entier pour assurer ses approvisionnements en matières premières de quelques natures que ce soient : Pétrole, métaux ferreux et non ferreux, et autres matières agricoles. La Chine s’est portée acquéreur de millions d’hectares de terres agricoles dans des pays pauvres pour assurer son approvisionnement en riz notamment. Elle prend position dans les plus grandes compagnies minières, et provoque de vives inquiétudes, en Australie par exemple. En Afrique, elle ne s’embarrasse d’absolument aucune ingérence dans les affaires internes des Etats avec lesquels elle veut contracter.
    La Chine est d’ailleurs l’un des rares pays, sinon le seul, a pouvoir financer cash sa relance, c’est à dire à n’avoir pas besoin de recourir à de la dette donc à des prêteurs. Elle se paye même le luxe de jouer le rôle de banquier de la Russie en échange d’approvisionnement pétrolier, (le luxe, car être le prêteur de la Russie n’est pas de tout repos, et de surcroit d’un très grand risque de défaut de paiement; Sauf s’il ne s’agit pas de se protéger du risque de défaillance).
    Mais la Chine n’est pas le seul pays, parmi les nouveaux venus, çà se « la jouer solo », aussi je me pose une question, stupide sans aucun doute, la voici :
    Les règles de jeu de l’après Crise, (du Siècle), ne vont-elles pas créer la Crise du Millénaire?

  17. Avatar de Romain D
    Romain D

    Crise dans les pays de l’est.

    Cette crise dasn la crise semble s’apparenter à la crise des pays asiatiques de 97 avec des fuites de capitaux des pays concernés. J. Stiglitz décrit bien les erreurs commises par les institutions internationales dans son livre de 2002, la grande désillusion.

    Le mécanisme n’est en rien comparable à la crise des subprime : ces pays sont en attrapage et sont dans l’ensemble, bien gérés, sains sur le fond, avec des besoins de logement élevés et des taux d’épargne important. Ils font face à une défiance des marchés sur leurs monnaies et la spéculation aggrave le problème.

    La Malaisie à l’époque avait imposé des mesures contre la doctrine libre échangiste qui régnait, avait imposé un contrôle des changes (par des surtaxes pour la sortie des capitaux si je me souviens bien) et un moratoire sur sa dette. Ce pays s’en est pour finir bien mieux tiré que l’Indonésie par exemple qui a appliqué à la lettre la doctrine orthodoxe libérale. Et les investisseurs sont revenus sans problème dans le pays ensuite.

    Le problème pour les pays de l’est appartenant à l’UE, c’est que les règles européennes doivent leur imposer toute restriction sur les flux de capitaux.

    La solution consisterait en l’affirmation de la solidarité totale de l’UE, des Etats de l’UE, de la BCE envers ces pays et sur leur dette.

    Pour cela, il faudrait certainement faire des entorses aux règles européennes, notamment celles régissant la BCE, dont on se rendra compte que le fait de ne pas pourvoir acheter des obligations des Etats par peur de l’inflation consistera un des futurs gros problèmes.

    Et aussi des mécanismes de régulations et de contrôle pour casser les reins des spéculateurs. Ce petit jeu a couté très cher à la France en 1993 (attaque du Franc contre le DM) qui a connu des taux stratosphériques et risque de plomber bien plus que cette crise présupposait notre continent.

    Et il est absurde d’attendre le salut du FMI pour venir en aide à des pays de l’UE. Ce devrait être une des questions centrales des prochains jours.

  18. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Alain

    La crise du millénaire, fichtre, vous montez le niveau des enchères !

    Vous avez, pour l’instant, un vaste choix devant vous:

    1/ Une impasse écologique cumulée majeure
    2/ Une bulle financière gigantesque crée par la dette publique des pays occidentaux et son corollaire l’hyperinflation
    3/ Le changement d’axe mondial en faveur des pays dits émergents (le BRIC) et l’exportation de leur modèle de société (la mondialisation à l’envers)

    Pour l’instant, je ne vois rien d ‘autre en vue.

    ps / Ce n’est visiblement pas simple que cela, pour la Chine, de financer sa relance. Je vais en reparler.

  19. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Romain D.

    Je n’ai pas voulu dire que la crise des subprimes et celle des pays de l’Est étaient de même nature, vous avez raison d’expliquer que ce n’est pas le cas. Je voulais simplement souligner que, dans les deux cas, des banques, prises dans leur logique, consentaient des prêts sans suffisamment mesurer le risque et sont ensuite prises à leur propre piège.

    Et que les pays de l’Est avaient été pris un peu trop comme un nouvel Eldorado. Les encours qui sont évoqués, concentrés sur un nombre réduit de banques d’un nombre limité de pays, sont éloquents. Les monnaies fortes dans lesquels les prêts sont consentis est un facteur aggravant. Ce qui devait être un placement de père de famille prend les proportions d’un nouveau cataclysme financier. Où est l’erreur ?

    Vous évoquez à juste titre la défiance des marchés à l’égard des monnaies des pays de l’Est, la question est de savoir ce qui en est à l’origine. Ce n’est pas, par les temps qui courent, un phénomène propre à cette région que la forte dévalorisation de la monnaie de certains pays par rapport aux monnaies fortes. Cela semble être une conséquence directe du retrait des capitaux étrangers, un phénomène mondial qui fait des ravages.

  20. Avatar de béber le cancre

    Pour ma part, je lis beaucoup de peurs dans vos commentaires.
    La peur c’est quoi ?
    C’est la vision de ce qui pourrait arrivé de pire.

    Pour un ivrogne , ce serait de ne plus trouver de pinard .
    Pour un équilibriste , ce serait que le fil se coupe, etc…

    La peur engendre surtout une déformation de la réalité présente et à venir.
    La peur engendre des actes irresponsables.
    Si tous les consommateurs français avaient les trouilles de manquer, je suis sur qu’il y en aurait à peine pour une quinzaine de jours de stoks alimentaire.
    Alors que le système marche à partir du moment où la frénésie ne s’empare pas des consommateurs.

    Les usa représente une certaine part du pib mondial , mais ils ne sont pas le pib mondial .
    La mondialisation représente des échanges commerciaux, mais tous les échanges ne passent pas
    par les seuls états unis, ni par les seuls échanges commerciaux entre pays.

    L’argent n’est qu’un facilitateur qui nous évite le troc , il représente avant tout des biens mais aussi des activités humaines.
    Si le système a des ratés pour cause de crédits fous et de spéculation dévoyée, je suppose que, pour finir, la valeur de l’argent sera la variable d’ajustement , celle qui permet de retrouver un équilibre de fonctionnement .

    Si les échanges commerciaux au niveau mondial ralentissent , ils ne sont pas pour autant finis , sans compter que les échanges au niveau nationaux continueront forcément dans tous les cas de figure.

    C’est pas la fin du monde.
    Juste la fin d’un monde.
    Pour ma part, le capitalisme est juste en train de trébucher sur sa finalité.

    Vue de la place des cancres, çà fait longtemps qu’on savait qu’à force de marcher sur la tête….
    La cerise sur le gâteau étant la possibilité de pouvoir gagner de l’argent en spéculant sur le pire.

  21. Avatar de Alain
    Alain

    @François Leclerc

    Devant l’enflure des bulles, je me sentais d’humeur à pratiquer l’enflure des mots…, siècle, millénaire, et demain nouvelle ère.

    Je crois voir, comme vous, ces trois écueils. Peut-être les classerai-je, dans un ordre différent, (si tant est que vous leur ayez donné un ordre).
    En premier l’ecueil de la dette, à n’en point douter redoutable, et la manoeuvre d’évitement qui consiste à injecter tant de liquidités que les nuages d’hyperinflation s’alourdissent sûrement.
    En second le changement d’axe de notre Economie mondiale, vers les pays émergents. L’accueil de ces pays au sein des institutions héritées de l’aprés guerre mondiale ne vas pas se faire sans,…adaptations.
    Enfin, l’impasse écologique majeure cumulée. Que je situe en dernier non parce que je la considère moins importante que les autres, (bien au contraire), mais parce que j’opte pour un classement chronologique.
    Nous sommes en pleine crise de l’endettement, et déjà le deuxième écueil surgit qu’il va bien falloir négocier.
    C’est vrai, ce changement d’axe était déjà en gestation avant la crise, mais là, c’est la bascule. Le « Nord devient le Sud », Confucius supplante Descartes. Quand on pense à l’attitude de la Chine dans la diplomatie mondiale en Afrique, on peut imaginer ce que cela va donner avec le troisième écueil, celui de la finitude des ressources, de l’Ecologie.

    Pendant toutes ces années de surconsomation, les E-U se sont accoutumés à « l’opium » fournis à bon marché par la Chine. Plus ils en consommaient, plus ils en obtenaient. Le prix de cet « opium » n’a jamais été discuté, ni d’un côté, ni de l’autre. Aujourd’hui les E-U sont « addicted », ils ne savent plus se passer de cet « Opium ».
    Leur fournisseur peut faire monter les prix.
    C’est aussi un moyen de faciliter la relance chinoise.
    C’est un jeu dangereux bien évidemment, Les uns possèdent la meilleure armée du monde, les autres la plus importante en homme.

    J’attends votre billet sur le financement de la relance en Chine…, et la suite sur l’affaire Enron…

  22. Avatar de JLS
    JLS

    « Pourrait on devélopper un peu plus la période d’hyper inflation que l’on va probablement connaitre d’ici quelques années. »
    Pour l’instant c’est la déflation, tant que la dette privée est supérieure à la dette public.
    Ce qui est le cas dans la plupart des pays.

  23. Avatar de fnur
    fnur

    En période de crise, guerre, c’est le black market local qui prend le relai, quoi qu’on fasse, alors ne vaudrait t il pas mieux légaliser le market local ?

  24. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ A

    LES ARBITRAGES FINANCIERS DES CHINOIS

    Les chinois vont avoir fort à faire et à financer, entre leur relance économique destinée à partiellement compenser la baisse de leurs exportations, et l’indispensable maintien d’un courant d’achat de bons du Trésor américain.

    Dans le premier cas, ils cherchent à préserver autant que possible leur croissance, afin de limiter des problèmes sociaux qui se manifestent déjà, dans l’autre ils doivent veiller à ne pas dévaloriser eux-mêmes leurs avoirs en bons du Trésor américain par des manoeuvres inconsidérées sur ce marché de plus en plus sensible. Selon les autorités américaines, la Chine détiendrait 696,2 milliards de dollars de bons du Trésor et aurait détrôné la première place au classement des créanciers du pays.

    La croissance chinoise, qui était de 13% en 2007 aurait atteint 9% en 2008, l’objectif 2009 étant officiellement de 8%, chiffre que le FMI a ramené dans ses propres prévisions à 6,7%. Les spécialistes de la Chine estiment que le pays a besoin d’un taux de croissance d’au moins 8%, faute de quoi ses problèmes sociaux deviendront insoutenables.

    La grande question est, bien entendu, l’appréciation de l’évolution de leur marge de manoeuvre, c’est-à-dire de leurs excédents commerciaux. Les experts se penchent sur le sujet, en se servant de statistiques plus ou moins éprouvées. Il leur est difficile de chiffrer le montant net des excédents, car il faut non seulement tenir compte de la baisse des exportations, mais également du niveau prévisible des importations. Quel sera l’impact des mesures de relance intérieures chinoises sur l’accroissement de celles-ci ? A l’inverse, quelles seront les conséquences sur ces mêmes importations de la baisse de la croissance de l’économie ?

    Les chinois viennent déjà d’envoyer une délégation commerciale en Europe (sauf en France), chargée de procéder à des achats et disposant d’un budget de 1,7 milliards d’euros, un montant qui pourrait être largement dépassé, du propre dire des autorités chinoises. C’est une première indication.

    Le déficit budgétaire pour 2009 de la Chine est pour sa part prévu à hauteur de 139 milliards de dollars, soit neuf fois celui de 2008, il représentera environ 3% du PIB, selon le journal China Business. Un plan de relance de 600 milliards de dollars a été déjà annoncé, mais d’autres mesures seront certainement prises dans le courant de l’année, qui vont alourdir le déficit. Cela explique que les dirigeants chinois ont d’ores et déjà fait appel aux investisseurs étrangers pour contribuer à leur financement, car les arbitrages ne vont pas être faciles, afin de répondre à tous les besoins.

    Arbitrage est donc le mot clé. On peut penser qu’ils seront rendus en fonction de l’analyse que font les dirigeants chinois de l’avenir de leurs négociations avec l’administration Obama, qui n’ont fait que débuter avec la venue d’Hillary Clinton à Pékin. La rencontre des chefs d’Etat, prévue durant le G20 de début avril, sera le signal du réel démarrage de celles-ci. Les arbitrages ne sont donc probablement pas encore rendus et l’horizon n’est pas clair pour les dirigeants chinois.

    La situation économique du pays est jugée très préoccupante par la banque centrale chinoise : « La demande extérieure est en recul, certains secteurs souffrent de surcapacités, les entreprises font face à des difficultés et le chômage urbain est en hausse, alors qu’il y a de plus en plus de pression à la baisse sur la croissance économique ». Les taux d’intérêt ont déjà été baissés depuis septembre dernier cinq fois, et la banque centrale a aussi déclaré que « nous utiliserons différents instruments de manière appropriée, y compris un ajustement des taux d’intérêt et du taux de réserves obligatoires des banques, pour assurer une croissance raisonnable de la masse monétaire et du crédit ». A toute fin utile, la banque centrale se prépare donc à utiliser tous les leviers à sa disposition pour accroître les capacités de financement propres du pays et dépendre le moins possible de ses excédents commerciaux, dont l’évolution est à ce stade aléatoire.

  25. Avatar de A.
    A.

    @ François et Alain

    A. et Alain ne sommes pas la même personne.

  26. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ A et Alain

    Toutes mes excuses, j’ai écris trop vite.

  27. Avatar de Alain
    Alain

    @François et A

    J’avais utilisé Alain A, mais c’était déjà pris…alors Alain me semblait approprié. Je peux faire AA !

    Je lis avec intérêt votre post sur les arbitrages financiers de la chine…

  28. Avatar de A.
    A.

    La question et les réponse sur la Chine sont très intéressantes.
    Que se passe-t-il si la Chine choisit de soutenir sa demande intérieure :
    – peut-elle se lancer dans une telle politique et rester l’atelier du monde ?
    – si ce n’est pas le cas et qu’elle choisit l’option exclusive de soutenir sa demande par le biais de réformes tendant à diminuer ses excédents de financement, pourrait-il y avoir des tensions pour le financement des Etats et/ou sur les taux longs ?

  29. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Alain

    Tant qu’à faire, utilisez AAA+ et soumettez-vous à la notation.

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