Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je cherchais hier un document et j’ai ouvert une caisse qui me semblait une candidate plausible à le contenir et j’y ai découvert des livres morts : des manuels de programmation portant sur des générations depuis longtemps éteintes de langages ayant atteint aujourd’hui leur perfection longtemps espérée.
Pourquoi ne pas jeter tout simplement ces vieux volumes ? Un scrupule, lié sans doute au fait qu’ils coûtèrent cher à l’époque où ils furent achetés. Tout calcul fait, l’investissement fut payant et ils sont donc suffisamment amortis. Il faudra pourtant attendre qu’un déménagement me confronte au coût induit par leur déplacement d’un endroit à un autre pour que je me débarrasse enfin d’eux de sang-froid.
Mon expérience aujourd’hui-même fut bien plus traumatisante encore : travaillant à mon nouvel ouvrage, j’ai rouvert quelques-uns de mes livres consacrés à la titrisation.
Au contraire des versions dépassées de langages de programmation, ces livres sulfureux qui déversent page après page leurs certitudes de gains mirifiques, décrits avec l’assurance propre à la démonstration mathématique, ont conservé toute leur capacité à nuire. La nouvelle est tombée en effet il y a quelques jours à peine : l’administration Obama s’apprête à ressusciter la titrisation et fait des yeux de biche aux seuls candidats restant aujourd’hui en lice : ces hedge funds, si décriés il y a un an à peine comme fossoyeurs du capitalisme mais si précieux aujourd’hui puisque, seuls encore debout sur le champ couvert de morts, ils constituent désormais de ce même capitalisme, le dernier carré.
L’enthousiasme avec lequel la nouvelle administration américaine s’active à préparer la nuit des morts-vivants et rassemble pour assurer son succès loups-garous et vampires me rappelle à point nommé que parmi les livres disparus, certains sont donc beaucoup moins morts que les autres.
Post-scriptum : À quand l’interdiction des paris sur les fluctuations d’un prix ? À la Saint-Glinglin bien entendu. À moins que… à moins que la « posture D » (1) ne les attende tous au coin d’un bois… Histoire de donner à ces gredins la leçon qu’ils méritent !
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(1) Voir Sémiotique de la crise, par Jean Maxence Granier.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
23 réponses à “La nuit des morts-vivants”
Champagne !
Vi, on ne se refait pas.
Le politiquement correct international clame sans arrêt le « plus jamais çà ».
Haro sur le retour de la bête immonde…etc
Les hedge funds sont morts, vivent les HF.
Etrernel retour … comme on le dit « l’histoire ne repasse pas les plats »..or ils sont encore tièdes et frelatés.
A vomir.
Alors Champagne tiède, çà ira bien avec.
J’ai de plus en plus l’impression d’une société zombie; elle est morte et ne le sait pas.
Y a qu’à voir le remplissage de Megève.
J’avais bien cru comprendre cela en lisant ce matin l’article de François Leclerc « pourquoi la cloque n’est elle pas percée ? » Mais qui sont donc les conseillers d’Obama pour imaginer un truc aussi tordu « soigner le mal par le mal » les savants fous ont trouvé un vaccin génial contre la crise.
Mais rassurez moi avant de voir une « posture D » arriver il va bien y avoir quelqu’un pour les conduire vers une « posture C » ?
Pour eux l’essentiel c’est de sauvegarder leur Nation, ce qui n’est pas gagné d’avance même avec le « buy america » et les nationalisations.
Comme dans toute crise du capitalisme, petite ou grande, il y a destruction de capital et des outil de production non rentable puis investissements (après dégraissage bien sur). Le but étant de se repositionner sur des secteurs rentables et stratégiques.
Donc la stratégie ne m’étonne pas vraiment. Qu’Obama fasse appel à l’ensemble des capitaux disponibles, ça me semble élémentaire.
La stratégie Obama est donc:
– Buy America
– Nationalisations
– Rapatriement de l’ensemble des capitaux sur le territoire US (hedge funds compris)
Conclusion: l’Europe va se prendre une volée monumentale si elle ne planifie pas sa stratégie.
si j’ai bien compris, les US essaient de relancer la titrisation pour que les americains puissent à nouveau accéder aux crédits du type : études, carte bancaire et automobile (et immobiliers aussi ?) car les crédits se sont taris.
est ce que la titrisation est intrinsèquement néfaste ou est ce la manière de titriser (mélanger des bons et mauvais crédits par milliers voire dizaines de milliers dans un produit titrisé) qui pose problème ?
Gardons confiance car Mr Barroso est un fin stratège, on le verra à l’œuvre au G4 puis au G20.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/02/21/la-defaillance-des-economies-d-europe-centrale-et-orientale-s-impose-au-g4_1158585_3214.html
@ pitalugue
Ce que je comprends, c’est que l’administration d’Obama lance un appel à tous les investisseurs qui se sentent l’âme généreuse – et peu regardant sur le rendement… – et prêts tous ensemble à se lancer dans la merveilleuse aventure des Crédits Hypothécaires et Associés. Franchement j’imagine mal les hedge-funds répondre présent… que ce soit pour la consommation ou l’immobilier, à court ou moyen terme les perspectives sont toujours les mêmes. Donc échec prévisible. Donc la posture D n’est toujours pas à écarter.
@ Vince
effectivement y aura pas foule pour porter ces crédits titrisés, sauf à la rigueur si il y a :
un beau rendement ( décôte sur nominal ? « prime cerise » sur le taux par US Gov ?)
de la liquidité ( US Gov en acheteur sur demande ?)
des garanties (US Gov en direct ?)
mais c’est surement de la science fiction…
vous pouvez supprimer le post 21 février 2009 à 19:14 si ça pose quelque problème que ce soit.
je ne connait pas ce blog, je l’ai juste attrapé par google recherche t R itrisation ( ah la dislexie..).
merci
désolé
Bonsoir,
A moins de leur faire parvenir d’urgence ce livre : Dynamiques de l’erreur Editions de l’EHESS sous la direction de Christiane Chauviré, Albert Ogien et Louis Quéré Raisons pratiques janvier 2oo9…où, je recopie une partie de la 4eme de couverture : « C’est une tout autre approche que propose le présent ouvrage : analyser l’erreur sous l’angle de sa socialité, c’est-à-dire en l’envisageant dans les multiples contextes et dans les dynamiques plurielles où elle se produit, est prévenue, identifiée, relevée, appréciée, attribuée, rejetée, qualifiée, traitée. »
Je l’ai acheté, pas encore lu, mais j’ai regardé les images…
Comme disait ma grand-mère, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Qu’elles portent l’étiquette Madoff, Obama, Sarko, celà reste des promesses. C’est comme quand on achete sur plan et que tout est payer avant la moitié des travaux. Les malfaçons se créent ex-nihilo.
Post-scriptum : À quand l’interdiction des paris sur les fluctuations d’un prix ? À la Saint-Glinglin bien entendu. À moins que… à moins que la « posture D » (1) ne les attende tous au coin d’un bois… Histoire de donner à ces gredins la leçon qu’ils méritent !
J’avoue, qu’assez hypocritement, je crois au miracle pour ne pas être de reste au cas où il se produise…
Deux élément « parlants » entre tous dans l’actualité:
Toutes choses égales par ailleurs, si l’on sait que le « monde des finances » étatsunien et suisse sont dans une partie de « bras de fer », plutôt d’ « argent » et même à « couteaux tirés ». La tournure prise ici semblerait indiquer une réaction ciblée de l’administration américaine destinée à l’opinion publique plus un coup porté au « concurrent ». Mais que signifie ce « geste » dans les circonstances présentes qui la gestation d’un « nouvel ordre mondial »? Un « ordre » auquel personne ne pourra s’opposer? Selon les termes précis utilisés par Sarkozy dans son discours des vœux au corps diplomatique le 15 janvier passé.
Par ailleurs, le voyage de Madame Clinton en Asie s’inscrirait dans cette optique, quand on subodore la dimension des « liens » financiers entre les États-Unis et la Chine. En particulier, les liens élaborés surtout sous la présidence de Bill Clinton qui profita de l’ « argent chinois » (en dollars) pour ses campagnes électorales… (entre autres).
De même, dans toute la mesure du possible, il faudrait pouvoir cibler toute information fiable et confirmée s’agissant des paradis fiscaux.
http://www.lefigaro.fr/patrimoine/2009/02/21/05001-20090221ARTFIG00152-aux-usa-ubs-est-traitee-comme-un-organisme-criminel-.php
Il faut faire, je crois, une différence marquée en Suisse, d’une par avec la Suisse-coffre-fort où il doit y avoir, comme dans d’autres paradis fiscaux européens et autres, de l’argent malpropre mais aussi un argent pas nécessairemnt sale qui est celui d’une partie des évasions fiscales, et le système purement « domestique » économique et financier intérieur suisse dont on parle peu, mais dont la structure pourrait nous inspirer, ainsi que la monnaie suisse Wir, je l’ai déjà signalé.
Réponse suisse à la réaction américaine à « sens unique »:
– Les Suisses font passer la protection de la personne avant celle de l’Etat. Ils savent que celui-ci a un pouvoir exorbitant et qu’il accable souvent les familles et les PME d’impôts injustes. Les fonctionnaires impitoyables taillent sans merci (c’est le cas en France vis à vis des petits payeurs d’impôts). C’est pourquoi la loi suisse fait une distinction entre l’évasion fiscale et la fraude fiscale.
L’évasion fiscale consiste à omettre de déclarer une partie de sa fortune ou de ses revenus, aux autorités fiscales. Qu’il s’agisse d’oubli ou de sous-estimation, le droit suisse ne considère pas cela comme une fraude et c’est une simple infraction administrative. L’évasion fiscale fait l’objet d’une procédure conduite par les autorités fiscales et non pas par une instance judiciaire. Il s’agit donc d’une infraction administrative qui sera sanctionnée, pour les sujets suisses, par une amende ou un rattrapage. Pour les sujets étrangers le fisc suisse n’aura rien à leur reprocher s’ils ne sont pas résidents en Suisse. Les banques n’ont pas le droit de renseigner le fisc en cas d’évasion fiscale et ne peuvent le faire que pour les affaires pénales.
La fraude fiscale (escroquerie fiscale) est constituée par la soustraction frauduleuse de contributions commise au moyen de titres faux, falsifiés ou contenant de fausses indications. D’autres cas de tromperie astucieuse des autorités fiscales peuvent être qualifiés d’escroquerie en matière de contributions, alors même qu’ils n’impliquent pas de faux dans les titres. La fraude fiscal est punissable pénalement et les banques doivent renseigner l’autorité judiciaire, suisse ou étrangère, sur demande d’un juge suisse compétent. –
Ainsi les dirgeants du pays d’où viennent les plus grandes malversations se met à faire du zèle? Car c’était tellement chouette jusqu’à 2008, on pouvait se goberger jusqu’à s’éclater… Ce qui est arrivé… Tenez, voilà encore une scorie de ce système, dernière fraude en date remontant à la surface, bouchons-nous le nez une fois de plus.
http://www.france24.com/fr/20090217-affaire-stanford-robert-fraude-financiere-milliards-dollars-sec-bourse-produits-financiers-justice-madoff
Si des gens fauchés en difficulé peuvent peuvent obtenir une ombrelle de pacotille en étant sous l’ouragan de la crise, c’est mieux que rien, mais ça ne vaincra pas la tourmente. J’exorte qui veut bien me lire à ne plus tirer de plans sur la comète, ni faire les yeux doux avec les « espérances putatives » sur les ixièmes plans et « réformes » du gouvernement américain en tandem avec les milieux financiers mondialistes, G20 ou pas, et vite passer, dans toute la mesure du possible, aux priorités qui sont celles de la société, à toutes les échelles, d’une réforme financière et bancaire, et de développer des monnaies alternatives locales (ou non d’ailleurs) et systèmes équivalents, sans attendre la possible dislocation du « chassis » financier mondial anglo-saxon dont nous n’avons rien à attendre.
Dans la suite de la logique, la solution n’est pas mal. Ceci aiderait à faire grossir encore les derniers investisseurs retranchés là où on ne peut pas aller les chercher en n’avançant que de l’aimable proposition, et ce, jusqu’à ce qu’ils tombent à nouveau quand tout s’écroulera encore. Non, c’est vraiment pas mal. Un peu con, mais je ne vois pas ce que cela change par rapport aux décisions précédentes ayant toujours su séduire les investisseurs.
Soyons bien d’accord, l’idée c’est d’acheter un peu de temps d’illusion … ou, dans la version optimiste, du temps pour finir de penser à l’impensable.
Bonjour,
Pourquoi poser la posture D comme une fatalité, voire comme une punition ?
L’interdiction des paris sur l’évolution des prix, c’est le système D. Si on y arrive, une grande majorité de la population mondiale appelle déjà profondément cette interdiction, l’économie redeviendra l’outil qu’elle était avant de devenir le pilier de nos sociétés de consommation : les hyènes, ou gredins, n’auront plus leur place…donc les sous-hyènes ou sous-gredins ne seront plus admirés, et les bons papas-mamans ne pousseront plus leurs enfants à suivre cette voie…et pourront enfin laisser apparaître au grand jour leur ras-le-bol de cette surconsommation, chose qu’il ne pouvait faire jusque-là, de peur de n’avoir aucun exemple, aucun mode de vie à montrer, à proposer à leur progéniture…Qui oserait avouer à son voisin ou à sa famille ou à ses enfants : « Je consomme parce que je n’ai rien de mieux à faire. » ? Ou « Je travaille, pour consommer, mais cette vie ne me satisfait pas. » ? Alors en désacralisant l’extrême « réussite » de ces hyènes ou gredins, les consciences vont se libérer, les langues vont se délier…et on en arrive au système D.
Peut-être est-ce ce type de raisonnement qui empêche « nos dirigeants » de suivre cette belle idée ?
La réflexion sur la posture D est une nécessité que nous ne pouvons plus nous permettre de remettre à la Saint-Glinglin.
Bonne journée.
Cette stratégie de continuité paraît au contraire assez cohérente. La difficulté est bien que le système financier est engorgé par un énorme caillot de crédit, dont on sait qu’une large fraction ne peut pas être remboursée. Mais les créances correspondantes, directes ou titrisées, privées ou souveraines, existent toujours dans le portefeuille des banques et des investisseurs. Lesquels font, évidemment, tout ce qu’ils peuvent pour empêcher que la faillite des débiteurs soit reconnue, ce qui anéantirait définitivement la valeur de leurs créances (et de leur entreprise, s’agissant des banques).
Apparemment, ce que tentent de faire les autorités américaines relève de la « posture A » : éponger un maximum de ce passif en récupérant de la matière fiscale (chez UBS, par exemple, pour commencer) et surtout en pompant du cash dans les comptes offshore. Un deal semble offert aux hedge funds (également gros détenteurs de « toxines ») sous la vieille recette de la carotte et du bâton : soit vous acceptez de financer un reconditionnement des toxines, au travers d’une nouvelle titrisation qui dépréciera les créances en cause (plus ou moins fort, c’est à négocier), soit vous pourrez vous asseoir sur votre magot parce que le système va se déliter et votre fortune partir en fumée.
D’un point de vue mécanicien, l’approche est cohérente : cela revient à tenter de ramener la dette à sa quotité remboursable. En réduisant le montant des créances à due-concurrence, ce qui est objectivement la seule voie rationnelle… sous le point de vue d’une continuité systémique, bien entendu.
Je doute toutefois de la possibilité de parvenir à un (fort) appauvrissement conventionnel des détenteurs de capitaux, même si les risques encourus par ces derniers sont énormes en cas de refus. Il est à craindre que s’ils ne sont pas contraints par la voie politique, ils continueront à maintenir des prétentions irréalistes, jusqu’à… eh bien jusqu’à ce que l’implosion redoutée se produise.
Un contrepoint un peu plus léger à la gravité des propos ci-dessus. Pourquoi tant de sollicitude institutionnelle à l’égard des « riches » ? Une réponse circonstanciée a été apportée par l’incontournable Jacques Attali, penseur universel et prophète impénitent, qui faisait référence au Talmud dans une interview récente à l’Express. Je le cite en substance : les pauvres sont habitués à la pauvreté. Pas les riches. Voilà pourquoi il faut en priorité protéger ces derniers contre les embarras de la crise. Emouvant, non ?
Excellent le choix de la vidéo. Bien vu, Shiva !
Mais Shiva lui-même n’est-il pas à la fois le destructeur et le régénérateur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Shiva
@Paul Jorion
Post-scriptum : À quand l’interdiction des paris sur les fluctuations d’un prix ? À la Saint-Glinglin bien entendu. À moins que… à moins que la « posture D » (1) ne les attende tous au coin d’un bois… Histoire de donner à ces gredins la leçon qu’ils méritent !
Votre PS est-il la traduction d’une évolution de votre posture « attribuée » en C, vers une posture D ?
Ce qui se passe actuellement aux EU, sous la nouvelle administration de M. Obama, vous améne-il à espérer un effondrement total?
Y-a-il une posture non étudiée par M. Jean Maxence Granier ?
Je le pense; Il s’agit de la posture E .
Celle qui consite à dire in fine :
– » Je vous l’avais bien dit. Vous voyez j’avais raison ».
Posture trés répandue chez de nombreux intellectuels
Moi, qui ne suis pas un intellectuel, je n’y vois qu’une démission coupable.
Oui, merci pour « champagne » : « Et devant tant de malentendus, les dieux et les diables en sont venus à douter d’eux-même! » lol
Je voudrais poser une question à Paul qui visiblement doute des décisions de Obama.
Que feriez vous, vous, si vous aviez ses responsabilités, pour juguler et assainir le système financier dans un premier temps. Quelles seraient vos premières décisions pour ne pas attendre la Saint Glin Glin?
J’ai le sentiment d’un plan dans les plans, car devant l’urgence sociale au Usa et en Europe, peut-on vraiment se passer des fonds privés sauf à les annexer purement et simplement: l’expropriation tel que Mme Merkel est en train de faire, ou, comme en France (demain je pense), mettre à la tête de la 2em Banque française (Caisse d’Epargne + Banque Populaire) le secrétaire général de l’Elysée, M. Perol.
Je suis aller voir dans les dicos et sur google le mot crise, crisis, et Krisis en grec. Edifiant et instructif, le champ sémantique de connotation oscillant entre Décision, Discernement, Renouveau et Jugement.
M. Perol est Conseiller Economique de Sarkozy et non Secrétaire Général. L’Etat français devrait prendre 20 pour cent de la fusion, dont acte.
Les américains sont pragmatiques, ce qui marche est préférable à une solution parfaite et juste impossible à mettre en oeuvre.
La narration du franco-catalan Agustí Chalaux de Subirá, ci-dessous, relate un « incident », bien ancien maintenant, qui eut lieu dans sa prime jeunesse durant les années 1920, chez le grand banquier Horace Finaly, fils du fondateur de la banque de Paris et des Pays-Bas qui est devenue la BNP aujourd’hui. Cet incident en évoque tout de même long sur la prégnance du monde financier sur les nations et le monde. Domination toujours occultée, jamais vraiment explicitée au grand jour. À cette époque la boucherie de 1914-18 venait de s’achever. Les peuples ne mourraient plus alors pour la « patrie », mais mourraient, ainsi que l’écrivit un auteur connu, pour les industriels, eux-mêmes télécommandés par le monde financier vampirisant les nations, au besoin attisant l’adversité entre elles, la guerre étant leur meilleurs sources de profit économique et même politique, l’histoire parle d’elle-même.
Certes, le banquier Horace Finaly n’avait sans doute pas perdu toute humanité personnelle, mais enfin, il faisait partie de l’organigramme financier déjà mondialiste (avant cette désignation) et cette structure financière mondiale s’est beaucoup étendue depuis cette lointaine période, tandis que les nations et les peuples sont systématiquement rabaissés. Voir (surtout au début de la narration):
http://www.pangea.org/~jbardina/agusfr01.htm
« Ressuciter la titrisation » ? Mais que croyez-vous que fait la BCE quand elle « injecte de la liquidité » ? Elle achète (en repo) des actifs titrisés. Plein. Depuis des mois.
La titrisation d’origine américaine est parfaitement bien acclimatée en Europe, y compris en France depuis 1989. La loi a été toilettée et assouplie en juin 2008, c’est tout récent. Voici un extrait du rapport du Sénateur Marini sur cette réforme. Enjoy !
« En dépit du caractère précurseur de l’introduction des fonds communs de créances (FCC) et des aménagements substantiels intervenus en 2003 avec la loi de sécurité financière, les FCC ne connaissent clairement pas le succès escompté. Ils sont peu ou pas utilisés dans certaines opérations spécifiques de refinancement, et demeurent encore relativement marginaux à l’échelle européenne. En outre, la pratique de la titrisation de risques d’assurance a bien été initiée par des émetteurs français mais ne se développe pas, faute de sécurité juridique quant au régime prudentiel applicable, en particulier sur le calcul de la marge de solvabilité à l’issue de ce transfert de risque.
Cet élargissement donnerait lieu à une nouvelle appellation pour les FCC, qui seraient rebaptisés en « fonds communs de titrisation » (FCT) et pourraient donc titriser des créances ou des risques assurantiels.
Il s’agit d’une mesure d’attractivité. L’adaptation constante de notre cadre juridique doit à la fois permettre de soutenir la compétitivité de la place de Paris, de réaliser des opérations de titrisation dans des conditions de sécurité et de transparence satisfaisantes, et d’éviter un recours croissant à des entités off shore dont on ne peut de toute manière empêcher la création. Votre rapporteur général souhaite néanmoins préciser par amendement l’habilitation afin de garantir le maintien d’une information transparente des investisseurs. »
Quant à la spéculation sur instruments financiers, elle est expressément autorisée depuis 1996. Voir l’article L.211-35 du Code monétaire et financier :
« Nul ne peut, pour se soustraire aux obligations qui résultent de contrats financiers, se prévaloir de l’article 1965 du code civil, alors même que ces opérations se résoudraient par le paiement d’une simple différence. » (l’art. 1965, c’est la vieille « exception de jeu » qui permet de ne pas payer les amis qui vous plument au poker).