Jean Maxence Granier de Think-Out Research & Consulting me fait parvenir un texte très intéressant intitulé Sémiotique de la crise qu’il m’autorise à diffuser.
Il distingue quatre conceptions – qu’il appelle « postures » – de sortie d’une crise appelées A, B, C et D, s’étageant du bénin A où le système autorégulé oscille de manière cyclique, au catastrophique D, où il est irréparable, en passant par B où le système survit, bien que difficilement, pour retrouver sa forme originelle, et C où le système survit mais uniquement parce qu’il subit une authentique métamorphose et se retrouve à l’arrivée très différent de son point de départ.
Pour A, Granier ne trouve aucun auteur qui défende cette interprétation de la crise et ceci dit-il, à juste titre, parce qu’elle dépasse d’ores et déjà en gravité le stade où une telle lecture pourrait encore se justifier. Parmi les auteurs défendant une conception de type B, il retient Patrick Artus, Michel Aglietta et Jacques Attali. Pour la « posture » C, les trois noms retenus par lui sont Joseph Stiglitz, Paul Krugman et moi-même. Et pour le type D, Alain Badiou, Jean-Claude Michéa et Immanuel Wallerstein.
Ce qui est très intéressant, et qui rejoint le propos de mon billet précédent, est le fait que les mesures qui sont prises actuellement au plus haut niveau, aussi bien en Europe qu’aux États–Unis, correspondent à une interprétation de la crise comme relevant du type A, celle qu’aucun analyste digne d’être mentionné par Granier, ne défend plus.
51 réponses à “Sémiotique de la crise, par Jean Maxence Granier”
Que ferait un politique qui « saurait » ou serait convaincu que l’ on se dirige inéluctablement vers D ?
Ne chercherait il pas a gérer au mieux les interrets de ceux qu’ il représente pendant la transition de » feu A », vers l’ inévitable état D ?
C’ est ici qu’ intervient le débat sur la vérité en politique.
Toute vérité est elle bonne a dire ?
Vaste programme.
Les modifications des contraintes sociales ou géopolitiques ayant probablement une influence considérable sur la qualité et la vitesse du passage de A a D, les décideurs ne manqueraient pas de tenter de les influencer à l’ avantage de leur vision.
Un grand homme politique devrait prendre le pouls de ceux qu’ il représente pour s’ assurer que sa vision est toujours conforme dans son principe, à leurs aspirations essentielles.
Cette intéressante typologie pourrait être plus cruelle, en attendant de constituer la matière d’une nouvelle chronique, les commentateurs commentés.
Si l’on considère cette crise comme une bataille d’idées, un affrontement entre interprétations plus ou moins explicitées, on peut remarquer que nombre de commentateurs des plus habituels, que l’on a l’habitude de fréquenter, avancent ces temps-ci à reculons. On a l’impression, en les retrouvant, qu’ils ne font que concéder bon gré mal gré un nouveau point de vue, qui sur le fond les dérange, et qu’ils ont hâte de pouvoir revenir au précédent. Ils s’accrochent et concèdent, tout en essayant de faire bonne figure.
Deux questions viennent alors à l’esprit, qui apparaissent capitales, car ils représentaient l’air du temps. Jusqu’où vont-ils aller ? Quel est le moteur de leur évolution ? Les réponses sont liées, car si le moteur qui les anime est la crise elle-même, dont ils ne sont que les commentateurs plus ou moins pénétrants et roués, implacable et incertaine dans sa suite, qui les contraint à sortir de leur schéma de pensée habituel, de leurs dogmes, on saisit qu’ils peuvent ainsi encore aller plus loin encore, ou bien se taire, désorientés, refusant d’admettre ce à quoi ils assistent, pensant que ce n’est qu’un cauchemar, un mauvais moment à passer. C’est le cas de certains, les moins compétiteurs, dont la croyance dans le mérite intellectuel n’est finalement que superficielle, car se résumant à penser qu’elle leur est due.
A l’inverse, les démiurges se sentent à l’aise dans cette situation instable, qui est pour eux rêvée. Ils y voient l’aboutissement possible, certain même, de leurs aspirations diffuses, la logique inéluctable d’une pensée toute tracée, l’avènement d’une sorte d’aboutissement, flou par essence. Chacun de son côté mais tous ensemble. Ils revivent enfin dans la crise, après avoir été apathiques et ratiocinants. Ces derniers ne marchent pas à reculons, ils font du sur place, en marquant le pas. Plus la crise s’approfondit, plus ils exultent, car ils ne sont animés par aucune incertitude et rien ne peut ébranler, ou alors c’est grave pour eux, le rempart de leurs certitudes. Cela passe ou cela casse.
En fin de compte, les deux catégories partagent, mais de manière bien éloignée, des dogmes et des croyances. « Pardonnez les fautes de l’auteur » disait au public à la fin du spectacle, s’avançant sur l’avant-scène, l’un des comédiens des tragédies espagnoles.
Mais cette crise n’est qu’accessoirement une bataille d’idées.
@Francois Leclerc
Vous concluez « mais cette crise n’ est qu’ accessoirement une bataille d’ idées. »
Au contraire, cette crise n’ est que celà.
Si notre modèle A, a failli, d’ autres modèles proposés par d autres puissances ou acteurs, veulent prendre la relève, cette crise est peut être le tumulte qui entoure le passage du flambeau.
Au sujet des tractations et echanges entre puissances, quelle « monnaie » utilisent elles ?
Le modele de monnaie classique fiduciaire/scripturale etc n est pas suffisant pour quantifier ces echanges.
Il existe des « variables cachées », qui ne le seraient pas si on acceptait une definition plus large et un autre cadre pour definir la monnaie.
La fonction « d’ appropriation pour moi », de la monnaie est insuffisament prise en compte, or c est cette fonction qui est utilisée « a plein tube » dans ce tumulte, pendant que nous perdons notre temps au theatre ce soir, avec comme navets à la une « le bal des chiffres electroniques » ou « la fin du pétrole pour tout a l’ heure ».
C’est en cela que cette crise est effroyable mais passionnante. Nous étions ces dernières années dans « la pensée unique » et pourtant les vérités d’hier s’éffondrent. Rien d’étonnant à ce que les promoteurs profiteurs de cette pensée la défende encore la nature humaine est ainsi faite.
Ce découpage des postures A, B, C, D est interressant il illustre bien les différentes façon de penser face à la crise.
Je viens de retrouver un shéma de fonctionnement humain dans l’un de mes livres : la pyramide des besoins de d’Abraham Maslow 1) besoins physiologique 2) besoin de sécurité 3) besoin d’appartenance 4) besoin d’estime 5) besoin de réalisation de soi. Que nous soyons A, B, C, D nous sommes tous les mêmes dans cette pyramide.
2 articles intéressants de la part d’intervenants majeurs:
Les USA se dirigent droit vers une nationalisation globale et temporaire de leur système bancaire pour pouvoir le nettoyer en profondeur:
ceci et cela
Les Américains ont déja évalué qu’ils sont dans un scénario de type B ou C.
si j’étai notateur, pour le type C, je noterai A+
@ Sophie : le système vertical et pyramidal a fait son temps, le Roy est mort, la démocratie l’emportera, renversant les pyramides de l’autocratie financière ; nous sommes dans l’agora-blog, Socrate a toujours la barbe et les cheveux gris, sa mélodie est en Do / C.
Il est possible que le monde passe par les quatre phases.
La question est : à quelle vitesse?
Le résultat est peut-être C tendance D pour plus tard.
Les personnages mentionnés (sauf Paul qui n’est pas forcément heureux de son classement?) changeront alors d’avis au fur et à mesure de la décomposition de leurs thèses.
Je n’arrive pas à être optimiste, disons que je reste un pessimiste gai.
Les cases ABCD ne concernentque l’aspect economico-financier
or
Cà risque de chauffer socialement, y faudrait pas que les antilles bouillonnent trop longtemps because contagion.
Dans quelle case range-t-on la Guadeloupe aujourd’hui?
Les (nos) politiques sont loin d’être tous aussi stupides et médiocres que certains prétendent.
C’est l’évidence même que pas mal d’entr’eux ont compris et que comme certains médecins ils préparent la famille
(l’opinion publique) de manière progressive à accepter un terrible verdict.
Au delà il faut préparer un nouvel avenir et ça, c’est autrement plus complexe, avec la miriade d’intérêts contradictoires,
les sensibilités politiques diverses et les grands courrants religieux.
Une chose est sûre, l’écologie sera mieux prise en compte.
Bàh, la nouvelle progression de cette sensibilité verte c’est toujours çà de rapprochement avec (la couleur de) l’islam .
Parmis ceux défendant l’hypothèse B, Michel Aglietta est sans doute le plus sérieux et le plus intéressant.
Cependant sa position repose sur une grosse hypothèse: selon lui, la Chine aura la capacité à absorber pour une grande part cette crise et donc, étant la clef de voûte du système économique mondiale, le système devrait revenir à l’équilibre, après une bascule de son centre de gravité vers l’Asie.
Or, maintenant, je n’en suis plus convaincu: j’ai longuement discuté avec ma compagne, qui est chinoise et possede la double casquette d’économiste et de sociologue.
D’après les auteurs qu’elle m’a fait découvrir et notamment Cheng Xiaonong, l’un des architectes de la réforme de 1978, la situation macroéconomique chinoise est un faux semblant.
Une grande partie des statistiques, sur lesquelles se base Aglietta sont sujet à caution. Pire, le chomage endémique, l’inflation, le nombre d’entreprises fermant ou investissants suivant des règles aberrantes (et surtout politiques) leur profit sont largement sous-évalués.
On a très régulièrement constaté des rally entre les administrations locales et l’administration nationale pour annoncer le plus haut taux de croissance possible, dans une logique toute stalinienne.
Par ailleurs, l’un des plus gros défis que doit relever la Chine est la liberté de pensée académique: l’université Chinoise est en effet dans une situation difficile, car si la liberté d’expression dans le domaine universitaire s’est très grandement amélioré, elle n’irrigue pas la société chinoise, ce qui se traduit par un effet d’auto-censure sur les universitaires chinois.
Les chercheurs chinois ont donc tendance à limiter le champs de leur recherche et à éviter les domaines sensibles: il n’est d’ailleurs pas innocent que les plus critiques viennent des sciences dures comme la physique ou les mathématiques.
Ceci bloque les capacités d’innovation à long terme de la Chine, mais aussi je le crains, empêchera de « lisser » la transition vers un autre type de société, qui me parait inévitable désormais.
Etrangement il est un point que les différentes lectures ordonnées par cette typologie ne révèlent pas : tous les auteurs en présence sont guidés par une sorte d’impérialisme économique latent : ils considèrent tous que l’économie est une sphère autonome ou en tout cas dominante du monde d’aujourd’hui; ce n’est pas un hasard, ils sont de formation libérale ou marxiste. Or il n’est pas dit que ce postulat théorique n’ait jamais été vérifié. Et si l’on prend comme analogie la grande dépression, force est de constater qu’au delà du new deal, c’est la guerre qui fut la solution privilégiée, comme l’avait prédit Keynes, ainsi que la montée des totalitarismes, quoique sous des formes variées. Mais une chose est sûre : des millions de morts et une restriction des libertés. N’est-ce pas directement cela qu’il conviendrait de prévenir ? L’angle économique est-il le meilleur ? Je ne sais pas.
Résumons la topologie proposée :
A : bénin, le système autorégulé oscille de manière cyclique
B : le système survit, bien que difficilement, pour retrouver sa forme originelle
C : le système survit mais uniquement parce qu’il subit une authentique métamorphose et se retrouve à l’arrivée très différent de son point de départ
D : le système est irréparable
La posture D consiste à annoncer la fin de l’économie sous toutes ses formes et je ne vois pas comment cela serai possible en dehors d’une guerre nucléaire globale anéantissant toute forme de vie humaine car dès qu’il y a société humaine il y a bien vite échange commercial (sous forme de troc dans un système de base), les sociétés communistes avaient un système économique, différent du système capitaliste ou consumériste que nous avons (avions ? 😉 ). Je n’ai toutefois pas (encore) lu les textes des auteurs qui ont cette posture.
Ce qui m’interpelle c’est la dychotomie qu’il y a au niveau des postures B et C, en A et B, le bateau tangue plus ou moins le contenu bouge un peu et fini par retrouver sa place initiale ; en C bateau à tellement tangué que tout est chamboullé dedans au point que les objets y prennent une nouvelle place différente de l’ancienne et le bateau est toujours là. Si (pour poursuivre l’image), en D le bateau s’est retourné, les survivants squaterons le dessous de la coque pour en faire un nouveau bateau (ou ils utiliseront les débris pour construire un nouveau bateau ce qui revient au même).
Tout cela pour dire que dans la vie des systèmes, il n’y a que des commencements car toute fin n’est que le commencement du système suivant…
Merci pour ce post et cette analyse et ce blog que je lis régulièrement depuis ce début 2009…
A ce sujet lire aussi
et surtout ceci de Bernard Lietaer.
Dans la catégorie D, il faudra quand même que l’auteur nous explique comment il met dans la même case Jean-Claude Michéa et Alain Badiou ! Michéa, dans son dernier ouvrage « La Double Pensée : Retour sur la Question Libérale » écrit :
« N’importe quel anarchiste trouvera toujours un État libéral de type européen plus acceptable humainement que la Corée du Nord de Kim Jong-Il ou le Cambodge de Pol Pot (on aimerait malheureusement pouvoir en dire autant de toutes les icônes de l’ »anticapitalisme » universitaire) »
Et cette note sous forme de rappel cinglant :
« Note : On sait par exemple qu’Alain Badiou, que beaucoup tiennent désormais pour le représentant le plus intransigeant de la pensée radicale, n’a jamais été très clair sur ce sujet. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Guy Debord considérait que, parmi tous les « déchets critiques » de l’époque présente, il était assurément « le pire de tous ». (« Lettre à Jean-François Martos du 16 mai 1982″ in Jean-François Martos, Correspondance avec Guy Debord, Paris, 1998, p. 50). »
Dans la catégorie D, les vrais politicards de profession comme Besancenot & Co attendent leur heure avec Alain Badiou comme prophète …
@ Runn
Je ne pense pas que les réprésentants de l’option D pensent qu’il y aurait arrêt total de l’économie. Ils sont simplement un peu plus radicaux dans leur critique du système actuel. Vous le dites vous-même, toute fin n’est que le commencement du système suivant.
Ils disent seulement qu’une mutation du système actuel est impossible, si il y a recomposition de l’existant (ie. les conditions d’existence matérielle : tant qu’il y a de la vie, des ressources, la société humaine peut continuer) elle suivra une phase d’effondrement total des mécanismes qui régissent le fonctionnement de la société capitaliste et industrielle, ce qui n’est pas la même chose. Je ne souhaite pas moi-même qu’une telle phase se produise, car les dégâts sociaux, humains seraient immenses.
Pour vous donner une image, c’est un peu l’effondrement de l’Empire romain. En réalité ils sont plus proches de l’option C qu’on pourrait le croire de prime abord : ils en représentent seulement la marge. Badiou et Michéa sont des philosophes, et pour avoir lu certains de leurs écrits je sais qu’ils ne sont pas du genre à se complaire dans le catastrophisme morbide. Ils sont anti-capitalistes et contre l’économie de marché, cela n’en fait pas des fossoyeurs de l’humanité et de l’économie en tant que telle. L’humanité a vécu des centaines de milliers d’années sans marché et sans capitalisme !! Même si cela me semble très improbable, je ne vois pas pourquoi l’humanité ne pourrait, a priori, repartir sur des bases nouvelles. Ce que d’aucuns appellent un nouveau paradigme.
Runn: « La posture D consiste à annoncer la fin de l’économie sous toutes ses formes »
Non, ce n’est pas cela. La posture D annonce la fin du capitalisme, pas celle de l’économie si par là vous entendez les échanges commerciaux. Personne n’a idée de ce que serait l’après-capitalisme, mais on sait à quoi ressemblait l’avant-capitalisme (avant 1789, en gros, car même si des entreprises capitalistes existaient dès l’antiquité il n’y avait pas de système capitaliste).
Bonjour à tous
Tout tourne autour des rapports de forces entre les différents acteurs significatifs en présence, aux échelles nationales et surtout supranationales.
Qui peut agir sur ces rapports de forces ? et en fonction de quelle légitimité?
@ Yves,
c’est bien tout le problème, celui de la légitimite! à ne pas confondre avec le processus social de représentation par délégation…donc un principe de légalité…ou passage en force. Le fin fond du pb est moral au sens de qui s’autorise et de quoi
@ Yves
Je trouve cette question très étrange :
« Qui peut agir sur ces rapports de forces ? et en fonction de quelle légitimité? »
Il y a un paradoxe dans le fait que quelqu’un qui agit sur un rapport de force est partie prenante du dit rapport de force…
Si la question est plutôt : « Quels sont les facteurs influant sur les rapports de force actuels ?’
Posé autrement et pour revenir au sujet de ce post :
« Quelles conditions socio-économique produisent chez les acteurs un passage de la position A–>B–>C–>D ? »
La liste est longue…
Pour ce qui est du plus grand nombre vivant sur cette planète, je pense que rien ne bouge tant que les classes dominantes parviennent à se légitimer. Lorsque cette condition n’est plus vérifiée, de nombreux changements sont possibles. Mais j’ai quand même un doute… L’excès d’oppression ne produit pas toujours des bouleversements. Les classes dominantes s’en sortent en général en lâchant du lest pour conserver l’essentiel.
Tout le problème provient des années d’endoctrinement que la plupart ont subi (moi y compris) qui nous fais confondre réalisme et résignation. L’imagination s’en trouve sérieusement limitée…
Grand banditisme
La monnaie, quelle légitimité à encore le dollar maintenant que la Fed a cessé de publié M3 (cela doit faire 3 ans). Il me semble que la valeur d’une monnaie, en plus de la confiance l’on accorde à l’émetteur (ou l’a peur que l’on en a) repose aussi sur la connaissance de la quantité de cette monnaie en circulation pour en mesurer « l’épaisseur » hors je n’ai pas accès à se « savoir ».
Si l’on y rajoute l’opacité des manœuvres de la Fed pour renflouer les banques américaines, quelle légitimité a eu Citi pour racheter les autoroutes latines de Sacyr avec les billets pas encore sec de la Fed (c’était quelques jours après le sauvetage) ou encore de Goldman Sachs comme je l’apprends aujourd’hui de s’offrir 5% de Valéo ?? De quel droit les latinos paieront-ils un droit de passage au banquier américain sur les autoroutes qu’ils ont eux-mêmes construit ? Du droit de la planche à billet ou du gun sur la tempe ?
Si le trésor US fait défaut cette année ou l’année prochaine, quelle légitimité aura encore le dollar ? Que voudra dire ce produit dérivé (sous-jacent la connerie humaine dans toute sa splendeur) ? Absolument impossible à pricer par Monte Carlo, nos mathématiciens vont être perdu…
Et rétrospectivement la fausse monnaie injectée ces derniers jours, fausse monnaie car n’ayant pas vocation à être détruite par le remboursement. Les effets de propriété qui résulte de ces acquisitions ?
J’ai l’impression que la dernière légitimité du Dieu dollar repose sur la capacité de nuisance de l’armée qui défend les rotatives US, admettons, comme le dit Ron Paul qui lui non plus n’est pas très client de la Fed’s printing press ou de la guerre en Irak, que l’armée US est épuisée, les américains se battant avec eux-mêmes… que vaudra un dollar ?
Merci car je suis réellement perdu.
Merci aussi Bretton woods, le dollar est aussi une créance sur les matières premières comme vous avez pu vous en rendre compte l’année dernière quand le billet vert s’est retourné sur les prix des matières premières agricole pour permettre aux investisseurs de se protéger, je cite un article de l’époque, « de la hausse du prix de celles-ci ». Vous avez vous-même écris un billet demandant que cela ne se reproduise plus. Mais vous rêvez ? Le jour ou les marchés cessent le déni et commencent à prendre acte de la branche toute pourrie sur laquelle ils sont assis, yo ! les matières premières like a f.in’ skyscraper, nos amis les rappeurs s’échangent d’ailleurs maintenant des euro dans leurs clip.
Nous vivons dans une kleptocratie conduite par des ploutocrates. Mais la ils défoncent une à une les règles qu’ils ont eux-mêmes édictés. Je vous en prie, que va-t-il se passer en ce qui concerne la propriété quand l’empire va s’effondrer avec l’inévitable chute du dollar ? Que va-t-il se passer pour les autoroutes de Sacyr qui auront été payé rétrospectivement avec de la fausse monnaie ? Et pourquoi ce silence de l’AMF et des Etats voir des banksters centraux européen ?
Merci.
PS : ce sont la violation des inégalités de Bell qui rendent l’intrication « imbuvable » selon je ne sais plus quel grand physicien car elles interdisent toute théorie à variable caché à un certain niveau de non localité, niveau explosé pars les expériences de Mr Aspect.
Ce qui est dramatique est que nos dirigeants soient en mode A alors que nous sommes en mode C et le fait de ne pas agir en conséquence risque de nous faire passer directement à la case F comme faillite totale du système et donc F comme Femmes et enfants d’abord, beauFs derrières… Bref, F comme .uck
Retour aux basiques?
Un problème , arbre des causes, arbre des conséquences.
Appliquer des solutions à chaque cause et conséquence, celle ci étant identifiées par « expertise » ( rimant parfois avec sottise) .
Qu’advient il d’un problème auquel on applique une mauvaise solution?
Il s’amplifie, voir se reproduit.
Comment découvre t’on que la cause a été mal identifiée? Grâce à l’expérience.
Est ce que c’est grave docteur ? Oui, en tout cas , çà peut le devenir en cas d’accélération du pédalage et volonté de garder la tête baissée face au mur.
Qu’arrive t’il si on néglige les conséquences ?
heu……
« une révolte ? »
» non sire, une révolution… »
@Crystal
Le paradoxe bien réel que tu soulignes, pointe le risque de pourrissement de la situation.
@ John Smith
« J’ai l’impression que la dernière légitimité du Dieu dollar repose sur la capacité de nuisance de l’armée qui défend les rotatives US »
Effectivement, si d’aventure la légitimité saute, le dernier recours pour faire tenir A, c’est encore et toujours la force…
Au passage, j’apprécie l’humour de votre commentaire…
@ EOMENOS
Je crois au contraire que le souci écologique est la première victime d’un durcissement général des conditions économiques. C’est précisément là que doit s’opérer le principal changement.
Ne pas perdre de vue que dans ce domaine, plus que dans aucun autre, les éléments les plus souvent cités sont les plus insignifiants, tandis que ceux qui mériteraient toute notre attention sont totalement oubliés.
Exemple : La presse nous assomme d’histoires façon « conte de fées » d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques (qui n’atteindront jamais ensemble quoique ce soit de significatif) tandis que chaque année, la part de charbon dans l’électricité augmente, dans le silence et l’indifférence.
Sinon, concernant les scenarii, je suis naturellement D-iste, et je dois mettre en oeuvre toute ma capacité de rêve et d’imagination pour croire que C fait parti des possibles….
Pour suivre le propos de Pierre-Yves D :
Jusqu’à il y a peu, l’humanité devait se partager chaque année des parts d’un gateau toujours plus gros. Les faits établis que la terre est un espace fini, et que l’humanité grandi, et tire sur ses ressources à un rythme toujours plus rapide annonce la fin de cette époque.
C ou D viendra de notre capacité à subir ou à agir pour s’adapter à cette nouvelle situation de FAIT.
Je résume pour les nuls :
1.système A : « rien de grave, çà va s’arranger comme d’hab. » ( la théorie du cycle)
2.système B : » çà va être dur dur mais tout va redevenir comme avant » ( la théorie de la roue crevée) ( Attali, Arthus, Aglietta )
3.système C : » y’a un sortie possible mais y’aura de gros changement » ( la théorie de la mobylette) ( Stiglitz, Jorion, Krugman )
4.Système D : » c’est foutu ,laisse tomber » ( la théorie du piéton) ( Bad you etc…)
Particulièrement intéressant dans la recherche de la vérité : la possibilité de détachement ( ou pas) par rapport aux possibles solutions à trouver .
Est ce un hasard si tel ou tel économiste se retrouve dans telle ou telle catégorie?
Faut il classer ce beau monde , les cons d’un côté et les zintelligents de l’autre ?
Point du tout.
Du poids de la culture sur la qualité des raisonnements.
Non point qu’il y est des bains culturels préférables à d’autres mais …..
de l’importance de pouvoir être capable de prendre du recul par rapport aux « évidences » de notre bain social du moment.
Relire st exupéry, épisode du mathématicien mal fagotté.
@ Marc Tirel
Très intéressant en effet les développements sur la monnaie créée… par les entreprises. J’ai vérifié : le WIR existe bel et bien au sein d’un système piloté par la banque (suisse) coopérative du même nom, et ce depuis 1934 !
@ Tous
Finalement je retiens le D comme système D, l’économie du futur…
@ John Smith et Crystal : “J’ai l’impression que la dernière légitimité du Dieu dollar repose sur la capacité de nuisance de l’armée qui défend les rotatives US”
C’est amusant, je voyais les choses à l’inverse: la capacité militaire US est fortement dépendante de la puissance du dollar. Il ne m’étonnerait pas que les USA doivent prochainement se retirer d’Irak et d’Afghanistan, véritables gouffres à pognon, voire supprimer quelques bases militaires européennes et asiatiques. C’est à mon avis le même phénomène que la chute de l’URSS (dont l’Aghanistan fût aussi le tombeau) et ils ne pourront pas maintenir bien longtemps leur colossal budget militaire.
Je crois que tout le monde a raison et que l’un et l’autre se soutiennent, et de même l’un et l’autre vont s’affaiblir en un cercle vicieux: moins d’attrait du dollar signifiera moins d’armée qui signifiera moins d’attrait du dollar qui signifiera moins d’armée etc.
Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si la crise du début des années 70 a coïncidé avec les problèmes militaires au Viet-nam. Et celle-ci avec les problèmes militaires en Irak et Afghanistan. La guerre coûte cher à une nation, surtout si on ne la gagne pas…
@Blob : c’est aussi (et cela m’a plutôt étonné) ce que j’ai entendu ici : http://podaudio.rtbf.be/pod/LP-FAI_Face_a_l-Info_16-2-2009_Marc_FIORENTIN_6527821.mp3
@ Moi
Pour la conservation de la légitimité du dollar, je ne sais pas. Je ne suis pas compétant pour y répondre.
Mon propos sur la force en tant que dernière instrument de légitimation fait plutôt écho au traitement répressifs des manifestations sociales (au sens très large) produites par la crise. Par exemple la création d’une législation d’exception qui permet de qualifier de terroriste tout ce qui porte un regard critique.
Un exemple parmi des centaines d’autres :
[http://www.voltairenet.org/article159010.html]