Vu la manière dont j’ai appris qu’il n’est rien arrivé de grave à Philippe Barbrel de ContreInfo, je n’en dis pas plus mais je vais quand même en profiter pour poser une question dont nous avons longuement débattu lui et moi :
« Comment diffuser aujourd’hui une information de bonne qualité, qui ne repose pas uniquement sur des hommes-orchestres isolés sans budget aucun ? »
J’ajoute que la publicité n’est pas la réponse ni pour moi, et je le sais, ni pour lui.
44 réponses à “Comment diffuser aujourd’hui une information de bonne qualité ?”
Diffuser dans un blog comme celui-ci ou bien à une échelle plus grande ?
La réponse pour le blog c’est un apport spontané des lecteurs sous forme de donation
Les sites du genre Antiwar.com ou counterpunch me semble apporter une information de qualité (bien que ciblée).
Je ne connais pas exactement leur mode de fonctionnement…
Par contre pour le coté financier çà a l’air aussi dur pour eux, ils organisent souvent des appels à fonds victimes du succès surement…
Ou bien un accés gratuit le temps d’essayer puis un abonnement mensuel comme une adhésion à un groupe
Même question que Sophie Leroy…
Histoire que l’on se trompe pas de débat.
>zheng
Le système des appels à fond réguliers marche très bien et fonctionne aussi pour la wikipédia et l’encyclopédie de philosophie de Stanford.
En général, tout les ans, à une période précise, vous avez un appel à donation pendant une durée fixe, précisant combien doit être réunie et pourquoi, durant cette campagne.
Cela marche bien: j’ai souvent donné, et assez rapidement ces sites obtiennent ce qu’ils demandent.
Par contre, un site comme de defensa, y a eu recourt et souvent les objectifs n’ont pas été atteint: d’après ce que j’ai compris, la période de don n’était pas assez longue, la somme semblait trop importante et pas correctement justifiée.
Il faut donc bien réfléchir aux besoins et à l’organisation de la phase de dons.
Counterpunch a aussi recours à la vente directe d’ouvrage écrit par Cockburne et d’autres participants a des tarifs de soutien durant les périodes de fètes.
Si c’est à une échelle plus grande, il y a certainement des choses à tirer de là :
http://www.dailymotion.com/video/xk6fk_bourdieu-sur-la-television_shortfilms
Patientez un peu, le veritable micropaiement ne vas pas tarder a s’imposer. Il sera possible de donner quelques centimes en un clic, sans passer par le penible Paypal.
Le débat sur la monnaie est plus simple.
C’est un débat très intéressant, mais qui appelle quelques questions.
– Quelles sont les critères qui définissent la « bonne qualité » de l’information et les moyens nécessaires à cette qualité ?
– Ne pas reposer sur des homme-orchestres isolés et sans budget. C’est à dire ? Reposer sur un groupe, une organisation, une association ? Etre seul décideur du contenu d’un site internet procure beaucoup d’avantages … et les inconvénients qui vont avec. Mais ce n’est clairement pas la même démarche que celle d’un projet collectif.
– L’internet a permis de diminuer de façon considérable le coût de publication de l’information, au point de permettre à n’importe quel individu de pouvoir diffuser gratuitement des milliers de page de textes. Mais comment faisait-on avant, financièrement parlant ?
– S’agit de financer la diffusion ou la création de l’information, ou les deux ?
« Comment diffuser aujourd’hui une information de bonne qualité? »
Réponse: tu crées un blog comme ici.
Tout système, une fois passé le moment intense de la création, se met à vivre pour lui-même .
La bonne source d’nformation à mon avis est soit éphémère, soit « bricolée » par une seule personne convaincue, comme ici.
C’est l’inconvénient de l’avantage….
Bonsoir !
Je ne reprendrai pas les propositions évoquées par certains, ici même .
J’aurai une observation , à l’attention de Mr JORIO Paul , Mr BARBREL Philippe et consors » les mots ont un sens » , etc ….:
Vous n’êtes pas des hommes orchestres. Pensez cela signifie que votre vision s’est muée….. interrogez vous à ce sujet ! Vous êtes des avocats …….
Recentrez vous sur votre vision première, … celle qui vous a poussé à créer ce blog…. après de multiples consternations, mensonges, silences que vous avez pu observer, convenir, et qui ont constitué le ferment, le terreau de votre motivation, de cette liberté, de cette nourriture que vous offrez à vos lecteurs ….
Pensez , repensez à GANDHI ( il faut bien que je trouve un exemple connu) : relisez GANDHI !!!! relisez GANDHI !!!
RELISEZ GANDHI !!! Vous êtes des AVOCATS !!!
Merci de faire passer le message …. ET EN AVANT !!!!
Pour financer le web pourquoi pas organiser un jeu d’argent ou les paris pourraient donner du piquant à certains débats?
Il doit bien exister des paradis fiscaux pour cela.
Je l’avais déjà écrit lors d’un précédent arrêt de contre info, et je me répète, je suis prêt à contribuer financièrement au soutien, et j’ose croire que je ne suis pas le seul.
Ou souscrire un abonnement comme le suggère Sophie LEROY
Bonsoir,
Soit vous en dites pas assez ou soit trop, concernant la manière dont vous avez appris cette bonne nouvelle.
Soit vous vivez ce blog comme une mission et l’argent ne doit pas interférer, cela signifie que vous avez des revenus d’autres activités, soit vos revenus et ce blog sont dépendants et alors il faut accepter que l’un interfère sur l’autre.
Le bénévole qui vole au secours de son prochain ne doit pas le faire avec un souci de rétribution. Si cela lui pose un problème de couple ou d’existence alors il doit arrêter et un autre prend sa place. Le temps que vous aurez consacré à ouvrir l’esprit de vos lecteurs est déjà un don incommensurable dont on ne saura jamais vous remercier assez. L’information doit être libre et indépendante de toute pression et si vous ne pouvez plus subvenir à vos besoins alors vous n’êtes plus libre…
Si il faut être rentier pour avoir la liberté effectivement on ne s’en sortira jamais.
Le grand défaut des médias traditionnels c’est d’être « sous influence » à cause de la publicité et/ou propriétaires.
Faire la mouche du coche et les ya ka fo kon sans mesurer le travail qui est derrière ces sites est un peu facile.
l’Union fait la force , une contribution financière est juste une aide pour soutenir une action rien d’autre et cette aide ne prive ni les uns ni les autres de liberté.
Paypal et cartes de crédit utilisées en ligne n’inspirent pas encore confiance à tout le monde, bien qu’il se prétende qu’on puisse leur en accorder autant qu’à tout ce qui gère le financier.
Ensuite, il faut se permettre le risque de vexer ses lecteurs jusqu’au point de les faire fuir. Arret sur images @SI, ouvre la voie de ce type économique. La retape aux abonnés s’est fait depuis une réputation de 1O ans acquise à la télé. Rien n’assure que l’avenir est sans nuage.
Ma ptite idée : quelqu’un crée une « starteup » (on peut aussi appeller ça un « lance patate » si on est allergique à ce genre d’anglicisme) intitulée « I support internet contributors ». Les lecteurs s’y abonnent au prix de leur choix, en fonction de leurs moyens. Simultanément, les producteurs de contenus (journalistes, auteurs, mais pourquoi pas aussi musiciens, vidéastes, etc.) implémentent un widget « I support this » sur leur site (voire sur youtube, dailymotion, myspace, etc.).
Quand les visiteurs abonnés au service voient un contenu qu’ils apprécient, il peuvent cliquer surle bouton « I support this ». A la fin du mois, le lance patate (on peut aussi appeller ça une startup si on trouve le terme confus et ridicule) distribue équitablement les revenus par utilisateur entre tous les sites qui ont été cliqués, au pro rata du nombre de clics. (on peut imaginer des modulations, je mets juste l’essentiel). Puis les compteurs sont remis à zéro: pas de rentes!
Ce système à plusieurs avantages :
– sécurtié pour le consommateur : il est sûr de ne pas dépenser plus que ce qu’il juge raisonnable (hacking ou fringale)
– facilité psychologique du clic : on n’est pas en train de faire une nouvelle dépense, on est en train d’encourager
– opération légère en terme de manipulation
Pour être totalement efficace, on peut imaginer une intégration dans les moteurs de blogs & co : la possibilité d’indiquer son compte à ce systeme dans une champ des commentaires. Celui ci n’apparaitrait pas tel quel mais on verrait un beau macaron à coté de ceux qui ont contribué dans le mois qui a précédé leur post.
Je le dis à voix haute parceque ça ne doit pas être trop compliqué, et que ça améliorerait beaucoup la vie de beaucoup de gens…
Pour l’essentiel, l’information d’ordre politique ou économique est produite par les institutions concernées ou les entreprises. Elle est donc « orchestrée », et les musiciens-journalistes la jouent le plus souvent sans nuance (par médiocrité), ou bien la valorisent ou la déprécient selon leurs propres préjugés, ou les orientations définies par leur publication. La faiblesse vient donc de la qualité de l’analyse, ce qui est compréhensible : rares sont les commentateurs professionnels ayant la formation adaptée à une analyse critique. Et, entre nous, le niveau moyen n’est pas très brillant dans la corporation…
Je me souviens, étudiant, d’avoir connu le journal Combat, dont le parti-pris était bel et bien de confronter les analyses de gens capables de raisonner. Le journal est mort avant la fin de mes études, faute d’un public suffisamment nombreux pour acheter de la confrontation d’idées.
A mon sens, ce blog contient assez souvent des pépites ; mais il regorge également, comme tous les espaces ouverts à l’épanchement individuel, d’allégations péremptoires, de raisonnements bricolés et de non-sens patenté, comme au Café du Commerce. C’est un forum, pas un média d’information.
Très vaste sujet et qui ne concerne pas uniquement l’information. Regardons du côté de la musique, où le modèle le plus établi est en péril.
Mais si l’on s’en tient à ce domaine, les professionnels de celle-ci se le posent aussi, confrontés à la crise (une de plus) de leurs médias, au premier rang d’entre eux la presse écrite. Aux USA, c’est impressionnant. Ceux qui s’essayent aux nouveaux médias sont plus animés par l’espérance que par les certitudes. Et leurs résultats ne plaident pas toujours pour eux.
Je pense qu’il n’y a pas de solution propre à l’information et c’est bien là le problème. Cela me fait une belle jambe, dira Paul Jorion.
Toutefois, si l’on creuse un peu l’économie de certains secteurs qui s’estiment sinistrés ou en passent de l’être, on peut remarquer que les revenus étaient très également répartis en leur sein (voir par exemple, les statistiques de la SACEM en France). Et que dans certains métiers (pour ne pas dire profession), leurs acteurs ne vivent majoritairement pas de leur activité, mais ont des revenus d’autres sources et provenances. Les profs, qui ont plus de temps libre que d’autres, sont ainsi nombreux à écrire des livres.
Si l’on remontait en arrière, on retomberait au temps du mécénat. Comme ces peintres qui vivaient des rentes du prince ou des allocations des propriétaires de galeries d’art.
Si on examinait le statut de nombreuses activités culturelles, aujourd’hui, on constaterait sans surprise qu’elles bénéficient, soit de subventions soit de fonds provenant du mécénat. Soit même de subventions indirectes. En France, grâce au statut des intermittents du spectacle par exemple.
Alors, l’information ? Une réflexion est en cours, aboutissant à l’idée que c’est un « bien public », au sens économique de ce concept. Au même titre que d’autres biens publics, l’eau et l’air par exemple. Et qu’à ce titre, l’information a droit à des égards particuliers. A un modèle économique qui le soit aussi.
Lequel ? Si je le savais…
Je fonde mes espoirs sur le financement de fondations. Mais on peut appeller cela autrement. Des collectivités librement consenties, bien que ce soit un peu pompeux. Elles peuvent l’être autour d’un blog. Il fut en temps ou de nombreux ouvrages paraissaient non pas à compte d’auteur (c’est le cas de ce blog), mais en souscription (trop tard pour ce blog, encore qu’il suffirait que sur la base de l’existant il se définisse en projet).
Pour les micropaiements on peut toujours installer Allopass par exemple qui permet de faire des micro-paiement en passant un coup de fil surtaxé.
Pour Paul qui ne cesse de rappeler – à juste raison – la nécessité de définir les concepts et de qualifier les questions avant de hasarder des réponses, il me semble que le challenge himalayen qu’il propose mériterait la définition préalable de ce qu’est une « information de bonne qualité ».
Les « hommes-orchestres » diffusent surtout l’analyse des événements et non la simple relation des faits, qui caractérise l’information au sens commun; nous en connaissons tous (suivez mon regard…) qui paraissent appropriés à nos propres attentes (d’un point de vue assez subjectif, quand même). Quoiqu’honorable sous l’angle de l’éthique de l’« information » (suppose-t-on), leur démarche n’en représente pas pour autant l’optimum de ce que l’on peut raisonnablement souhaiter pour une « juste » compréhension du monde. Il faudrait pour cela les créditer du label de « penseurs éclairés », à rapprocher en politique de celui de « monarques éclairés », lequel relève au pire du fétichisme, au mieux de la philosophie de l’Histoire. Mais pas d’une appréciation objective des vertus de nos contemporains.
Le modèle idéal d’information est probablement différent pour chaque individu : nous sommes tous pétris de préjugés. Le pur esprit est sans doute un fantasme. Exemple : je me suis abonné à Mediapart dès le début, pour avoir apprécié l’effort systématique d’analyse ; je trouve maintenant ce site décevant, parce que, de mon point de vue, ses analyses sont trop marquées de préjugés que je considère comme relevant de l’acte partisan.
Pourquoi l’exercice est-il aussi difficile ? Ma suggestion de réponse est la suivante : trop de rédacteurs traduisent « esprit critique » par « critique systématique » des événements et des idées qui ne leur conviennent pas…
Comment diffuser aujourd’hui une information de bonne qualité, qui ne repose pas uniquement sur des hommes-orchestres isolés sans budget aucun ? »
Voici l’exemple même de la question inadéquate.
Elle comporte en elle les stigmates de son origine : le voeux d’un Grand Journalisme totalement indépendant qui ferait autant de lectorat que le (sous-endendu ) petit-journalime-aux-ordres-aux-mains-du-capitalisme (« capitalisme » faisant daté on écrirait plus volontiers » des financiers » aujourd’hui).
La qualité sous entend l’effort.
L’effort n’est pas à concevoir comme devant se situer seulement au niveau des vecteurs d’informations.
L’effort doit aussi et inévitablement se situer au niveau du lectorat. Un bon lecteur tout comme un bon journaliste ne peut jamais se contenter d’une seule source, fut-elle de grande qualité, à peine de rapidement tomber dans le syndrome « voix de son maître ».
Un pays, une nation n’est pas riche et forte que de ses grandes entreprises, elle l’est surtout de la miriade de PME et TPE, qui structure son tissu entrepreneurial.
Pour l’information, c’est exactement la même chose.
Les gens passionnés (sans tomber dans l’intégrisme) sont passionnants.
Qu’il s’agisse de professeurs, de journalistes, d’artisants ou de danseurs nus peu importe, ils trouverons toujours mais souvent au prix d’un incomensurable effort leur public.
Cet effort les faits à la fois vivre et mourir.
C’est beau, c’est triste… peut-être
C’est la vie.
et si on achetait tous les livres de Mister JORION. en plus c’est beau un livre, et les générations futures peuvent s’en inspirer et continuer d’apprendre…
Monsieur Jorion, n’avez vous pas dit il y a quelques mois que vous considériez votre blog comme un espace de liberté ou chacun pouvait aller et venir sans contrainte?
Coincé dans la contradiction du web : culture de la gratuité contre qualité du contenu.
Je reste pour ma part sidéré par l’écart entre le nombre de visiteurs et les sommes versées. Peut-être faut-il changer de cibles : les milieux financiers sont-ils – tout en étant les plus concernés – les mieux à mêmes de rogner sur leurs précieux matelas de sécurité de bons pères de famille ? Une typologie des dons serait sûrement très instructive…
Sans savoir si cela peut apporter de l’eau à mon moulin – et sans nuance, ni analyse – la peine de mort pourrait être abolie dans plusieurs états américains : facture trop élevée (aaah la privatisation de l’électricité !)
Quand le monde en est là, comment espérer qu’une information objective à contre courant puisse émerger ?!
Un peu scabreux, comme jeu de mots ! (Désolé, pas pu résister.)
😉
Paul pourrait aussi limiter l’accès à la rédaction de commentaires aux seuls contributeurs, quel que soit la somme versée. Ca permettrait un début de filtrage.
Et pourquoi pas les fautes d’orthographe ?
Le cens n’a guère de sens, quel que soit son cheval de bataille.
Et, à mon sens, la plume de Linda, Daniel – j’en passe, tous aussi bons – fait déjà SENSIBLEMENT défaut. Mais c’est un débat ancien : « insolent » même.