L’actualité de la crise : L’implosion, par François Leclerc

Billet invité.

L’IMPLOSION

Il faut sans doute revenir sur ce G7 de Rome, non pas en raison de ce qu’il a décidé, pas grand chose, ni même de ce que son communiqué a occulté de la réalité des discussions qui y ont néanmoins eu lieu, mais bien pour tout ce qu’il n’a pas décidé et laissé en plan.

Certes, comme il a été relevé, le G7 n’est plus ce qu’il était. Il est devenu le « back seat », le siège arrière du G20 écrit l’agence Bloomberg, qui cite Paul Martin, ancien premier ministre et ministre des finances canadien, qui a contribué à mettre sur pied le G20 il y a une dizaine d’années. « Le monde a changé (…) le G20 reflète la réalité de l’économie globale. Ses ministres des finances deviennent les principaux décideurs ».

Mais il n’empêche, il était attendu plus de cette réunion des principales puissances occidentales, comme il a été espéré plus du plan de Timothy Geithner quelques jours auparavant. Pourquoi ces deux déceptions successives ? En raison de la disproportion constatée entre la crise financière et ses conséquences économiques d’une part (je pense particulièrement au Japon, mais la liste des pays très atteints s’allonge tous les jours), et la timidité des mesures annoncées d’autre part. Avec pour conséquence immédiate des doutes profonds sur leur efficacité et des craintes sur la suite.

Constater l’effondrement d’un système peut être réjouissant pour ceux qui le dénonçaient vainement, penser que l’on va se trouver sous ses décombres est néanmoins peu plaisant.

Revenons sur le plan Geithner. Un article de The Economist en a expéditivement fait le tour le 12 février dernier, en quelques paragraphes sans appel. Que montre-t-il, sans le souligner explicitement ? Que le montage compliqué – dévoilé uniquement dans ses très grandes lignes – destiné à faire le ménage des actifs toxiques, repose sur une confiance dans la réaction des marchés, dont la participation est sollicitée aux côtés de celle de l’Etat. Mais, en même temps, qu’aucune confiance n’est accordée à ce même marché, puisqu’il est prévu de faire subir aux plus grosses institutions financières des « stress tests », destinés à révéler ce qu’elles cachent désespérément, la valeur réelle de leurs actifs. Il n’est d’ailleurs pas évident, pour faire un aparté, que le résultat de ces tests sera rendu public ultérieurement. Ni que le détail des mesures d’incitation prises par l’Etat afin de convaincre les investisseurs d’y aller sera une fois mis au point disponible au grand jour.

Il ne faut pas se méprendre sur la réaction fulgurante et négative des marchés, enregistrée à Wall Street, ni sur l’indignation qu’elle a suscitée chez Barack Obama. Ce que les marchés attendaient, sans prononcer le terrible mot qui commence par un « N », c’était une nationalisation des pertes, afin de pouvoir réinvestir leur playground, la sonnerie du début de la récréation. Il n’est pas certain que la réaction de Barack Obama ait uniquement exprimé un calcul politique destiné à cultiver sa popularité, anticipant des mesures qui y contribueront moins dans l’avenir, quand l’heure des additions sera venue. Il donnait l’impression d’être outré devant tant d’ingratitude des banques, vu le deal discret qui leur était proposé de négocier. Comment, ils en veulent plus encore ?

Il ne faut pas non plus se tromper, les hésitations, les silences, les reculs que nous enregistrons, les mesures qui sont finalement prises dans l’urgence et le désordre, sont bien plus l’expression d’un réel désarroi, d’une incapacité à forcer le destin et à culbuter les obstacles, les esquives, les refus et les dénis dans son propre camp, que d’un quelconque calcul. Il s’agit, quand même, d’un contre-pied majeur. De quoi être déséquilibré, de ne plus savoir à quel saint se vouer quand les dogmes les plus intangibles se sont effondrés. Dernièrement, Michael Gorbatchev, qui restait un peu écouté partout sauf dans son pays, mais devrait l’être encore plus dorénavant pour avoir rencontré une telle situation d’effondrement, rappelait qu’il avait reçu une « standing ovation » lors d’une conférence prononcé dans une université américaine, en expliquant que c’était au tour des USA de réaliser leur « perestroika » (mot devenu magique qui signifie restructuration en russe). C’est le quotidien financier La Tribune qui lui a donné l’occasion de le rappeler.

Beaucoup de qualificatifs sont utilisés dans les médias pour parler de la crise actuelle, dans sa démesure et en raison de l’incertitude qu’elle propage. Mais il est un terme qui ne l’a pas encore été et qui pourtant le mériterait, celui d’« implosion » que Paul Jorion utilisa comme titre pour son deuxième ouvrage consacré à la crise (*). Il représente l’image d’un système qui s’effondre sur lui-même. Avec effet dévastateur garanti.

–––––––––––––––-
(*) Paul Jorion, L’implosion. La finance contre l’économie : ce que révèle et annonce la « crise des subprimes » (Fayard 2008).

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22 réponses à “L’actualité de la crise : L’implosion, par François Leclerc”

  1. Avatar de JJJ
    JJJ

    Implosion, oui. Le big crunch par opposition au big bang dans la langue des astrophysiciens : la masse des dettes est tellement énorme qu’elle aspire et digère tous les actifs – même ceux logés au paradis (fiscal). Pas étonnant que les « marchés » préfèreraient l’enfouissement des toxines sous la dette publique.

  2. Avatar de Sophie LEROY
    Sophie LEROY

    Sur le site contreinfo nous avions la traduction des articles de Paul Krugman (New York Times) en ce moment il faut les lire en anglais 🙁
    http://krugman.blogs.nytimes.com/
    ll y montre une courbe très interessante sur l’endettement public et privé aux USA entre 1929 et 1949
    la conclusion de l’article est une question

    How big a role did these improved balance sheets play in the fact that the postwar economy didn’t fall back into depression ?
    Pouvez-vous m’aider à répondre à cette question ?

  3. Avatar de AAT

    Oui, implosion voire trou noir :

    L’encours de la masse monétaire artificiellement créée par la sphère privée depuis 10 ans à base de CDOs ou garantis par des CDS dépasse les 60 000 Milliards USD….
    Elle s’appuyait sur des actifs en croissance constante (Actions, Matière premières, Immobilier…) et alimentaient cette croissance… Presque un mécanisme de super nova !
    Maintenant que le pétrole est passé de 160 à 40, que les indices ont perdu 50% et l’immobilier 40%, on assiste à cette implosion : cette masse monétaire artificielle s’écroule sur elle même.
    Comme un trou noir….

  4. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    A lire,
    Le piketty comme moi pense que la seule manière c’est de limiter la propriété. Lui passe par l’impot. Moi je préfère la loi dans le code civil plutot que dans le code des impots. Ce dernier est tellement remanier toutes les semaines sans qu’on n’en sache rien que s’en est ridicule. Toucher au code civil, c’est toute une histoire, à chaque fois.

    http://www.alternatives-economiques.fr/thomas-piketty—-il-faut-taxer-fortement-les-tres-hauts-revenus-_fr_art_809_41525.html

  5. Avatar de Ptyx
    Ptyx

    Avez-vous des mauvais souvenirs de redressements fiscaux, Scaringella ?

    Plus sérieusement, comment rédigeriez-vous l’article du Code Civil en question ?

  6. Avatar de yann
    yann

    @Scaringella

    Il me semble que Robespierre lui aussi voulez limiter la propriété comme l’on limite les libertés individuelles à partir du moment où elles nuisent à celles d’autrui. Comme quoi la révolution français avez quelques principes qui auraient bien fait d’avoir été appliqué.

  7. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    En 1945 aussi des révolutionnaires avaient créé la sécu et autres protections. Beaucoup avaient donné leur vie et les survivants ne voulait plus d’un tel monde de tyrans pour leurs enfants. On sait comme la démocratie actuelle tant vantée ne pense qu’à détruire ces protections et à emprisonner les enfants plutôt que les escrocs. Mais c’est un des fondements de l’humanité de fonctionner ainsi. Un autre système politique viendra à n’en pas douter donner une nouvelle poussée à l’histoire. Celui qui limite la propriété est ce nouveau système à mon avis. Son avènement prendra bien 50 voir 100 ans. De même que les paris sur les prix sont à interdire, le prix des biens ne peut plus tenir à leur rareté qui est si facilement organisée de nos jour. Ce qui peut accélérer le changement c’est justement les exagération des jusqu’aux boutistes du systéme actuel. Autant les gouvernants politico-économico-legislatif sont dans une impasse, autant leur refus de changer, leur entetements à se protéger les uns les autres accélère mécaniquement la puissance des forces de changement.

  8. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Aucun être humain sur la planète Terre, ne peut dire aujourd’hui comme les choses vont évoluer à l’horizon de 10 ans.
    Le niveau d’incertitude quant à l’issue de la crise est trop grand.

    Mais une chose est bien certaine, des professeurs et/ou chercheurs connus des seuls spécialistes, tels que Nouriel Roubini, Paul Jorion, et quelques autres, encore inconnus des médias il y a moins d’un an ont maintenant une réelle visibilité médiatique, sans parler d’Internet qui les a véritablement propulsé ! Il ne faudra pas non plus oublier tous ceux, cités ici et ailleurs, qui ont publié moult livres sur toutes les questions qui nous intéressent ici et dont les thèses sont très proches mais qui demeurent d’illustres inconnus. Et puis il y a encore tous les non-experts, bref les honnêtes hommes du XXI siècle, qui par intuition, déduction, information, observation, savaient aussi pertinemment que le modèle économique néo-libéral — en fait le capitalisme contemporain — allait droit dans le mur. Bref, autant de « bataillons » de la reconstruction, d’intelligences mobilisables pour sortir de la débâcle quand le moment viendra.

    C’est un signe qui ne trompe pas. Le champ de la doxa est maintenant conquis par de sérieux outsiders. Le niveau de crédibilité des experts qui monopolisaient ce champ jusqu’au début de la crise, baisse de mois en mois, si ce n’est de semaine en semaine.

    Paul a raison, quand toutes les solutions boiteuses auront été épuisées, l’heure de vérité viendra.
    Ou bien la démocratie triomphera et un nouveau système plus juste plus juste, moins mortifère, pointera son nez.
    Ou bien, devant la défaite du politique, les forces obscurantistes auront réapparues et ce sera alors un nouvel age de fer, plus dur encore que l’actuel.

    La chance de notre époque c’est qu’il existe un outil tel qu’Internet et que l’information circule loin et très vite.

  9. Avatar de A.
    A.

    @ François

    Une question importante n’a pas été traitée me semble-t-il. Dans les discussions, débats et autres articles, tenus ici ou parus dans la presse, les conséquences de la dépenses publique tournent autour de l’inflation et du niveau qu’elle atteindra.

    Un argument en faveur d’un taux d’inflation relativement limité (entre 5 à 10%) repose sur le fait qu’ en raison d’un fonctionnement de l’économie en dessous de son potentiel de croissance, les masses monétaires injectées serviront à rapprocher les structures économiques de ce potentiel.

    Or, il me semble ne pas avoir lu d’interrogations sur le niveau de ce potentiel. Serat-t-il, dans quelques années, au même niveau que celui atteint il y a deux ans alors que son augmentation n’avait résulté in fine que par une stimulation monétaire (les 60 milliards de CDS dont parle JJJ) ?

    La réponse est évidemment négative à mon avis. Le potentiel de croissance sera, probablement inférieur, à celui atteint. Même après l’assainissement des bilans bancaires, on constatera une destruction d’une part non négligeable de la capacité productive.

    @ Scaringella :
    L’augmentation de l’impôt ou la limitation de la propriété : au final c’est la même chose.

  10. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    @ A

    Impôt et propriété, ce n’est pas pareil du tout :
    – l’impôt porte sur le flux financier
    – la propriété c’est le stock

    L’important est de contrôler dans un premier temps le flux, c’est lui qui est porteur de la dynamique économique.

    @ Tous

    Je lis des chiffres variables d’un économiste à l’autre sur les montants de titres pourris… pourrait-on se mettre d’accord là-dessus ?

    Combien de subprimes en circulation ? Combien sont douteux ?
    Combien de prêts hypothécaires pour les locaux commerciaux ?
    Combien de crédits de consommation (cartes diverses) recouvrables ou non ?
    Combien de CDO ? ABS ? et autres créatures ?

    Dans chaque pays et au total ? En tenant compte des échéances…

    Cela nous aiderait quand même pas mal pour comprendre ce qui se passe.

    J’ai trouvé l’avis d’un expert sur la crise au Japon particulièrement éclairant : {http://www.michaelmoore.com/words/latestnews/index.php?id=13412}

  11. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ A

    J’aurai souhaité vous répondre, mais je ne comprends pas la notion de « potentiel de croissance » que vous utilisez, comment on le mesure, quelle unité on utilise. S’agit-il, mais peut-être suis-je à côté de votre raisonnement, de définir ainsi le taux d’inflation « acceptable » ?

  12. Avatar de A.
    A.

    @ François.

    Il faudrait que je retourne dans les manuels d’économie. Je crois qu’il serait correct d’affirmer que le potentiel de croissance est la même chose que le Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment (NAIRU) : le taux d’inflation n’accélérant pas le taux de chômage (ou le taux de croissance de l’inflation n’accélérant pas l’inflation ?).

    Lorsque l’inflation atteint ou dépasse un certain niveau, les entrepreneurs sont dans l’incapacité de planifier leur investissement car plus le taux d’inflation anticipé est grand, et plus l’écart de l’inflation réelle est important.

    Lors des cinq précédentes années, l’inflation a été basse en dépit d’une croissance importante de la masse monétaire en circulation. Le potentiel de croissance, i.e, ce qui peut être produit sans qu’il y ait de tensions sur l’appareil productif provoquant de l’inflation en raison d’un déséquilibre entre offre et demande, a donc pu s’accroître. L’immobilier a été dans beaucoup de pays occidentaux le canal de transmission de la politique monétaire mais cette stimulation s’est emballée. Le surplus spéculatif a provoqué un détour de production qui, par l’effet multiplicateur, s’est répandu à toute l’économie cependant que le taux d’inflation est resté bas.

    La crise financière provoque la destruction de ce détour de production et l’effet multiplicateur s’inverse tandis qu’au même moment, l’encours de crédit distribué par les banques se rétracte. Par conséquent, le potentiel de croissance s’effondre.

    La question de ce qui ce passera dans quelques années se pose alors. Il pourrait y avoir une inflation importante car les sommes injectées dans l’économie sont plus importante que ce qu’elle peut produire. Un argument opposé reposait sur la position, tacitement exposée, que l’économie est en dessous de son potentiel en estimant que ce dernier restait inchangé. Or, il est probable que ce ne soit pas le cas.

  13. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Sophie LEROY

    Paul Krugman n’a de cesse de répéter qu’il faut massivement agir, critiquant des mesures financières sur fonds publics à ses yeux trop timides. Il voit la démonstration de la justesse de ses dires dans le précédent de la crise de 29 et des années qui ont suivi. En dit-il plus ?

  14. Avatar de scaringella
    scaringella

    L’impot sur le revenu (les flux) renvoie l’excédent dans les caisses de l’état. C’est donc ensuite selon le bon vouloir des gouvernants qu’il sera redistribué. On sait tout de suite à qui. Ni moi, ni vous, mais les potes. En limitant le droit de propriété (le stock) ces magouilles ne sont plus possibles. Spolier devient presque impossible. Une entreprise cotée verrait son capital atomisé, les conseils d’admnistrations n’auraient plus beaucoup de pouvoir, les salaires indécents disparaitraient. Tout celà pour la simple raison que le quidam vendra lorsque les salaires seront indécents car il saura qu’ainsi il coule l’entreprise, et vire au chomage les dirigeants ce qui ne sera pas l’intérêt de ces derniers qui n’auront jamais un tas d’or sur lequel se reposer ad vitam aeternam. Fini les quelques familles qui s’accaparent jusqu’au minimum vital des quidams comme dans les DOMS. En effet je tue le rentier. Mais au moins l’argent tourne et fait tourner l’économie. Et il va la ou il est nécessaire, pas spéculatif. Une entreprise aussi grosse soit-elle ne pourra plus posséder la quasi totalité des terres de pays entiers. Elle ne sera que locataire, redistribuant localement la richesse produite, même si elle vend aux quatre coins du monde. Plus rien ne stagnera dans les bilans, il y aura essentiellement des flux. Lorsque les loyers reviennent à un état celui-ci ne pourra pas redistribuer à ses potes. Il sera bien obligé de redistribuer à tous les miséreux. Ou il stockera pour les retraites, argent qui ne pourra pas dormir dans des immeubles achetés par des assurances pour spéculer. Ces flux de trésorerie seront le fond de commerce de la banque d’état ou de plusieurs états et sera obligatoirement remis en circulation dans l’économie.
    Ça sent moins le pourri qu’un budget de l’état gavé d’impots dont il fait ce que bon lui semble, et sans contrôle.

  15. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    @ Tous

    Est-ce que quelqu’un a une explication sur le comportement de l’Euribor à 1 an ?

    Il chute verticalement (quasi, sans aucun rebond aussi minime soit-il) depuis octobre 2008…
    Ce qui ne s’était jamais produit depuis 2000 (il n’existe que depuis l’euro…) auparavant.
    Son niveau atteint le plus bas depuis 2000, qui s’était produit en 2003.

    Cela signifie-t-il que les banques parient sur la fin de la crise et le retour à la normale d’ici octobre 2009 ???

  16. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    @JeanNîmes,

    « Le taux interbancaire avait atteint un niveau record de 5,39%, le 10 octobre 2008, après l’escalade de la crise bancaire. Depuis, il s’est replié de façon spectaculaire grâce aux baisses de taux d’intérêt de la BCE. » [L’Echo : « Le taux interbancaire Euribor à son plus bas historique »]

    « grâce aux baisses de taux d’intérêt de la BCE »?

    Mais jamais de la vie, enfin! comme nous l’explique Financial Times Alphaville, c’est le gel de la production industrielle qui fait baisser le taux interbancaire : plus personne ne veut emprunter parce que plus personne ne veut investir :

    La suite c’est ici :

    http://lacrisepourlesnuls.blogspot.com/

  17. Avatar de Sophie LEROY
    Sophie LEROY

    @ François Leclerc
    Mon interrogation par rapport à ces courbes était l’importance du niveau de l’endettement privé (très faible après guerre) énorme aujourd’hui ?

  18. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Sophie LEROY

    Les deux endettements, privé et public, sont aujourd’hui sans commune mesure avec la situation d’alors. Mais il y a des marges d’augmentation de la dette publique. Le marché de la dette privé est mal en point. Aujourd’hui encore, dans sa chronique du NYT, Paul Krugman explique que les mesures de l’administration Obama sont loin du compte. Les banques, dit-il, sont dans la pire des situations, mais c’est le secteur privé qui, dans son ensemble, est beaucoup trop endetté. Il ne voit pas d’autre solution qu’un programme massif sur fonds publics, comme au sortir de la précédente grande crise (avec notamment la Seconde guerre mondiale). Est-ce une réponse à votre interrogation ?

    http://www.nytimes.com/2009/02/16/opinion/16krugman.html

  19. Avatar de thomas

    Pardonnez ma naïveté, et ma question :

    Vos arguments concernent un monde hors-sol, comme si, en s’organisant mieux, cela pourrait marcher….(cela = 6,5 milliards d’êtres humains avec 60 ans d’espérance de vie pour 1/3, voiture d’une tonne, pétrole pour tous, 80 % d’urbains, voyage longue distance des biens et des personnes etc etc)

    Hors, ce que nous dit cette crise, à mon avis, c’est que sur cette base de projet, ça ne passe pas, (taille de la boite) quelque soit le système.

    Est-ce que la première chose à définir, ce n’est pas l’objectif de la société nouvelle, avant de voir quels moyen on met en oeuvre pour avancer ?

  20. Avatar de Sophie LEROY
    Sophie LEROY

    @ François Leclerc

    Merci pour votre explication et l’article lié.
    Je comprend bien l’importance d’une intervention publique massive pour enrayer le cercle infernal. Cependant la conclusion de l’article de Paul Krugman est quand même redoutable

    « And this low level of private debt helped set the stage for the great postwar boom.

    Since nothing like that is on the table, or seems likely to get on the table any time soon, it will take years for families and firms to work off the debt they ran up so blithely »

    conclusion : « on est dans la m…. »

  21. Avatar de thomas

    Entendu le président du FMI ce matin sur inter, qui me donne aussi l’impression de réparer une voiture, sans s’apercevoir que celle-ci a les roues braquées vers un précipice.

    Personne ne parle de l’incapacité du système « terre » a fournir l’énergie que nous consommons.

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