Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ils se sont donc rencontrés au G7 et se sont dit : « Euh… Ça va ? … Oui, moi aussi… Il y a du vent, hein ?… Oui, ça souffle ! … » Puis consultant leur montre : « Bon, ben, c’est pas que j’m’ennuie… On s’revoit bientôt au G20, hein ?… Allez… à la prochaine ! »
Et vous de vous indigner : « Quoi, ils se réunissent encore une fois, et ils n’ont rien à se raconter. Et on nous dit : « Obama, vous allez voir ce que vous allez voir ! », et puis rien ! Si : un soufflé retombé, une accumulation époustouflante de demi-mesures ! »
Qu’est-ce que vous imaginiez donc ? Que le G7 va réclamer la création d’un « Comité de Salut Public avec Nouriel Roubini, Paul Krugman, Immanuel Wallerstein et Paul Jorion », comme l’un d’entre vous a l’amabilité de me l’écrire dans un e-mail, et qu’on demandera à ce Comité de Salut Public de réformer le monde à partir de demain à la première heure ?
Non : il y a toutes ces structures en place : ces G7, ces G20, cette Banque Mondiale, ce Fonds Monétaire International, les gouvernements américain, français, belge, islandais, la Fed, la BCE, la Banque des Règlements internationaux, je pourrais remplir ainsi le reste de la page. Et toutes ces structures sont bourrées de gens ayant jugé les uns à propos des autres qu’ils étaient les plus compétents pour régler ce genre de problèmes, et ni Mrs. Roubini, Krugman ou Wallerstein, ni moi-même, ne sommes sur leur liste.
Alors, ce qu’ils sont en train de faire, c’est épuiser les recours à l’intérieur de cet édifice très vaste et très compliqué, et ça prend beaucoup du temps, et l’on produit pétard mouillé après pétard mouillé, qui s’égrènent au fil du calendrier, pendant que la situation évolue de catastrophique à cataclysmique.
Il reste le G20, en avril. S’ils se contentent alors d’y parler comme hier au G7 de la pluie et du beau temps, on en tirera la conclusion qu’ils n’ont absolument rien à dire et on leur proposera de jeter un coup d’œil sur ce qui se dit en-dehors de leur cercle d’experts autoproclamés.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
46 réponses à “Beau temps pour la saison”
En mars l’économie mondiale va s’effondrer (phase II). Le G20 va se réunir le 02 avril et l’on va parler de gouvernance mondiale, du nouveau rôle du FMI (contrôle de la finance) et surtout d’une nouvelle monnaie mondiale (le terra) qui sera un panier de valeur des principales monnaies. Parlera-t-on du problème fondamental de notre système économique, à savoir une société de consommation à partir de dettes qui détruit l’homme et la planète? Que nenni.
Il faudra en effet organiser un Comité de Salut Public qui repense en profondeur le système. La survie de l’espèce humaine en dépend
Comme disait Jean Gagnepain dans « Le vouloir dire » tome 2, nos élus ont tous au plus profond d’eux le désir de tyrannie. Et lorsque toutes les structures au service du dogme auront épuisé le chapelet des prières, il est à craindre que l’inquisition qui jetait l’anathème par le chomage sur les uns et par l’esclavage sur les lointains, n’en vienne tout naturellement à des mesures beaucoup plus expéditives envers la masse toujours grandissante des impies et des excommuniés.
Bonne question, que va-t-il se passer s’ils continuent à bricoler comme cela ?
Le Japon, encore deuxième puissance économique mondiale, en est à son troisième plan de relance et il n’est que la Chine pour déclarer sa confiance en elle-même. L’un, qui n’était pas guéri, sombre encore plus. L’autre, que l’on voudrait voir financer la sortie de crise, préfère consacrer ses sous à développer son marché intérieur (mesure bien plus lourde de conséquences que les petites mesures protectionnistes prises ici et là.)
L’espoir est tenace, mais bien mal placé. Combien en effet faudra-t-il d’années pour que, par enchantement, à coups de plans de relance successifs, l’économie reparte, les actifs toxiques cessent de l’être, les bilans se refassent une santé, pour que l’on puisse repartir le nez au vent ? En ayant simplement serré ses petits poings, vécu sur ses réserves et gardé son sang froid ? Sans aucune garantie que cela intervienne vraiment un jour ?
Paul Krugman, qui étrille le plan de Timothy Geithner dans sa dernière chonique du New York Times, explique qu’il n’est pas plus dans la culture américaine de nationaliser une bank que de la sauver sur fonds publics. Il suggère donc de faire un nouveau petit effort, puisque le premier pas a été accompli. Il décortique le peu qui a été dit de la structure mixte de défaisance proposée pour quand il écarte les mains montrer qu’il ne reste rien sur sa table de dissection.
Alors, quoi ? Alors nous espérons que la dynamique de la crise va jouer. Que ce qui est encore inconcevale va cesser demain, le plus tôt possible, de l’être. Que les actionnaires des banques vont devoir contempler seuls ce qui était leur tas d’or et qui n’est plus désormais que de la pierre, avec pour consolation d’avoir inventé la pierre philosophale à l’envers.
Etonnant de voir la sérénité des ministres qui se succèdent ces jours-c sur les chaînes de télé. Woerth, Bertrand, Boutin, tous frais comme des roses. Soit quelque chose nous échappe, soit nous allons directement à un système monarchique, princier, ils ont confiance dans la capacité et la volonté d’ investisseurs à préserver du boulot high tech en France pour quelques happy few, le reste de la popuilation allant rejoindre le seuil de pauvreté sans broncher. Les « mesures » (mot fatigant) de notre Grand Khan concernant la promotion des polices privées vont dans ce sens. Mais ces happy few ils n’auront bientôt plus besoin que d’un territoire comme Monaco…Achetons du barbelé !!! Voilà l’avenir !!!
Il y aura donc une micro-économie monégasque et un pays des sables mouvants pour le reste.
Une analyse historique existe-t-elle de la manière dont s’est effondré de l’intérieur le système communiste sous Gorbatchev (ou même avant) ? Il ne semble pas, malheureusement.
Là aussi, il y avait des institution, un comité central, un COMECON, un Pacte de Varsovie…Tout un univers qui a disparu très vite.
Comment, concrètement, les choses se sont-elles passées ?
La version officielle veut que ce soit l’occident et la politique de Reagan (euromissiles) qui soit à l’origine de cet effondrement mais je n’y crois pas vraiment.
Une telle étude aurait été utile aujourd’hui.
@ lacrise
C’est une idée, qu’ils partent tous au paradis, je veux dire à Monte-Carlo, et nous laissent nous débrouiller. Nous ferons des erreurs, pas plus qu’eux et ne pourrons nous en vouloir qu’à nous-mêmes, en les corrigeant.
Les plans de relance reposent sur les emprunts d’état, or, l’Allemagne (mercredi 11 février) qui recherchait 6 milliards d’euros n’a reçu des investisseurs que 4,2 milliards.
C’est le début de la fin du financement de la dette par la dette.
Cher Paul,
Ce serait une très bonne chose que vous, et ceux qui ont une vision à très long terme, puissiez indiquer maintenant les directions à prendre. La difficulté est que les décideurs n’admettent pas leurs erreurs, l’Histoire en est plein, mais j’ai néanmoins l’espoir dans le renouveau.
L’avidité, moteur de cette ex-croissance (devenu cancer), à perdu de sa superbe. Il n’est pas encore trop tard pour éviter le pire: les guerres dans un sauve-qui-peut général. GM, et d’autres poids lourds vont probablement mettre la clé sous la porte prochainement, devant la force des symboles on se rappellera peut-être que vous aviez averti tout le monde. Vos connaissance pluri disciplinaires seront alors indispensable.
Amitiés.
Comité de Salut Public.
J’attire l’attention de ceux qui voudraient un comité de salut public: La panique diffuse que l’on ressent tous ne concerne qu’un style de vie occidentale, minoritaire en population, mais largement majoritaire en pouvoir de nuisance. Les sirènes du superflu n’ont pas enchantés toute les âmes savez vous, aussi il serait sain de trouver un plus petit dénominateur commun à nos préocupations, sans tomber dans l’occidento-centrisme. Un comité de salut, mais pour quel public?
Agissez comme si vous n’aviez plus de courant électrique chez vous, la centrale est morte, que faire n’est ce pas? Vous trouverez, j’en suis sûr. Je viens d’avoir une coupure, justement, et j’ai réalisé à quel point mon confort moderne endormait mon esprit d’initiative. Mais le dormeur peut se réveiller… Bienvenue dans le monde réel.
@ Paul Jorion,
Je me permets d’insister… Vous notez « S’ils se contentent alors d’y parler comme hier de la pluie et du beau temps, on en tirera la conclusion qu’ils n’ont absolument rien à dire et on leur proposera de jeter un coup d’œil sur ce qui se dit en-dehors de leur cercle d’experts autoproclamés. », et dans un précédent billet : “Ce qui corse encore les choses, c’est le fait bien sûr que ceux qui vous prennent en tenaille à droite et à gauche, sont bien souvent les mêmes : l’organisation prétendument radicale est en réalité une émanation du pouvoir en place, ayant créé un attrape-mouches pour canaliser, contrôler, l’opposition la plus incontrôlable. ” (http://www.pauljorion.com/blog/?p=1930#comment-17199)
Alors comme ça, ces braves gens seraient capables de canaliser, contrôler l’opposition la plus incontrôlable, mais a priori incapables de gérer au mieux l’outil économico-financier ?
Etonnant non ? Ou alors est-ce une preuve visible du principe d’incertitude de l’intelligence artificielle ?
Une de nos premières républiques avait déclaré qu’il n’y avait rien de plus dangereux que d’accorder un titre à un con. C’était en terme plus poli, en grec ancien qui était moderne à l’époque, mais ma traduction a l’avantage d’être claire. Plus récemment Laplace avait écrit, que les titres engendraient de grandes misères pour des générations et des générations dans son ouvrage sur les probabilités.
Dans un monde entièrement construit sur des titres à part un peu de systèmes collégiales sur le web, qu’attendre de bon ? Même wikipédia a remplacé ses modérateurs par des senseurs et utilise nofollow et pourtant se fait passer pour un système ouvert tout en construisant un système fermé.
Mais à quoi nous attendions-nous? Et bien que les « grands méchants » soient pris d’un violent sentiment de culpabilité et abandonnent leurs privilèges et leur pouvoir d’eux-mêmes, sans que nous ayons à quitter notre fauteuil moelleux et aller nous faire brûler les yeux et les poumons (gaz lacrymogène) dans la rue…
Nous nous attendions à ce que la démocratie fut un acquis, une volonté de tous, et surtout des dirigeants élus (à la politcaracademy). M’enfin…
Nous nous attendions à ce que la fameuse petite phrase de Warren Buffet fut un canular.
Nous nous attendions à ce qu’un journal d’information soit indépendant du pouvoir et des annonceurs, voire de son propriétaire.
Nous nous attendions à ce que le père Noël existe.
Et quoi!? Il va falloir faire des sacrifice matériel pour la démocratie? Choisir entre l’espoir d’asservir son voisin et la vie entre plus ou moins égaux?
Sans sombrer dans les théories conspirationnistes, on peut tout de même admettre que non, M. Reagan, la collaboration des classes ne semble pas une possibilité très rationnelle: nous n’avons pas tous les mêmes intérêts. Il existe des rapports de forces… Il y a au moins une classe qui est consciente de sa force, et c’est celle de M. Buffet.
Alors comment pouvons-nous, nous autres qui ne sommes pas de cette classe dominante, prendre conscience de notre puissance, comment pouvons-nous déjouer les matraques et autres tasers que l’on nous oppose? Comment pouvons-nous nous mettre à devenir créateur, ne plus être suiveur ou tentés par la destruction? Cette crise a un côté Dr. Strangelove (Folamour). Ca fait un moment que cette idée me travaille, et je sais que je ne suis pas le seul. Rappelez-vous, Dr. Strangelove se réjouissait d’aller se terrer dans un bunker pendant que l’humanité disparaissait lors d’un cataclysme nucléaire, pour y refonder une nouvelle humanité, la sienne.
Des questions, des questions… et j’attends encore des réponses au lieu de me mettre à répondre par moi-même, au lieu de me mettre à accepter mon imperfection, mes limites… Allô, allô, Le Comité de Salut Public, au secours, sauvez-nous. Mais nous attendons nous à voir débarquer un Messie, même séculaire? Attention, ce pourrait-être un vilain moustachu genre Hitler ou Staline…
Mais ils ont fait comment les anciens pour se révolter? Pour résister?
Re. Ben, je dis que mon commentaire est en cours de modération. lol. En période crise, la modération est un exercice éducatif non?
A part ça, en lisant les nouvelles d’ici, il se confirme que GM aimerait bien ce mettre à l’abri…
Dr. Stangelove :
(Je n’ai pas trouvé le passage avec les sous-titres, désolé)
Sur le plan de relance économique d’Obama : j’imagine qu’il n’aura que peu de poids face à la dynamique déflationniste en cours, c’est indéniable. Mais quitte à gonfler un peu plus leur dette, n’est-ce pas préférable que tout cet argent serve aux infrastructures, à l’éducation et à la santé, plutôt qu’à compenser une partie – dérisoire – des pertes financières ?
Pendant que des milliers de paysans indiens se suicident dans un silence médiatique assourdissant pour s’être adonnés à la culture des OGM, nous apprenons d’une voix qui vient d’on ne sait où (on s’en doute un peu quand même sans pour autant être un adepte de la théorie du complot)) que rien ne prouve la nocivité de la culture des OGM. Par conséquent, nous devrons donc bientôt nous soumettre à ce progrès inéluctable, quand bien même notre inconscient gastronomique devrait en souffrir en même temps que notre sol ainsi pesticidé par les plantes elles-mêmes.
Cette petite fable pour illustrer que les racines de notre réflexion ne se nourrissent pas que de raison mais aussi de l’intérêt et de la force qui le pousse. Vos thèses, pourtant très convaincantes, pourront-elles passer le ressac des intérêts en place? N’auriez-vous pas besoin d’une embarcation politique pour y parvenir?
Moi qui suis encore plus naïf que la moyenne sur ce blog, j’aurais bien aimé que ces puissants du G7 prennent conscience de ce que représente un « croissance » en termes mathématiques et physiques, je veux signifier par là, la réalité du monde fini qui nous permet de vivre si bien dans ce coin paumé de la Galaxie (100 millions d’AL de diamètre). En d’autres termes, qu’exploiter les ressources dites naturelles (pétrole, charbon, gaz, minerais, biodiversité…) de façon constante, mène irrémédiablement à la disparition définitive de celles-ci, mais que de surcroît, une exploitation « croissante » en accélère chaque jour d’avantage l’épuisement ! Pour exemple, si vous consommez un litre par jour de mille litres, la cuve est vide en mille jours, mais si vous en consommez chaque jour 10% de plus que la veille… la cuve sera vide en moins de 75 jours !
Nos grands chefs qui ont tout compris (!) proposent donc une relance par la consommation… Plutôt que de « profiter » de cette crise pour freiner l’infernal cercle d’extraction/production/consommation/gaspillage…
Aux côtés des personnes prestigieuses citées plus haut qui auraient dû être invitées, la présence de scientifiques, « climatologues » du GIEC ou membre de l’ASPO entre autres, eu été tout aussi bénéfique. Nous n’en sommes pas encore là malheureusement.
Pour ceux qui lisent l’anglais :
Barry Ritholtz (The Big Picture): Stimulus package explained (Q&A)
“Sometime this year, taxpayers will receive an Economic Stimulus Payment. This is a very exciting new program that I will explain using the Q and A format:
Q. What is an Economic Stimulus Payment?
A. It is money that the federal government will send to taxpayers.
Q. Where will the government get this money?
A. From taxpayers.
Q. So the government is giving me back my own money?
A. No, they are borrowing it from China. Your children are expected to repay the Chinese.
Q. What is the purpose of this payment?
A. The plan is that you will use the money to purchase a high-definition TV set, thus stimulating the economy.
Q. But isn’t that stimulating the economy of China?
A. Shut up.
Je ne sais qui est ce Barry Ritholtz mais il vient de redécouvrir la roue, avec humour. Que les « plans » et les sommets ne soient que des pétards mouillés est normal. Nos leaders veulent faire quelque chose, sous la croyance partagée avec leurs ouailles qu’ils peuvent agir contre le mouvement en cours. Ce qui est une illusion. Le bon sens du capitalisme (il n’en manque pas) commandait précisément que l’on ne fît rien avant que la faillite ne fût consommée. La dette accumulée est irrécouvrable : il n’y a donc pas d’autre voie que de la liquider. Ça fait un peu mal aux fesses dans un premier temps, mais après, la machine peut repartir (en essayant de ne pas reproduire les mêmes erreurs).
et blabalablabla …. à force d’en lire et d’en relire sur la C.R.I.S.E, on valse dans une sorte de mouvement perpétuel, bal sans fin de catastrophes annoncées… et réalisées.
juste cette petite phrase, qui fait tilt , à propos des bad banks, fin d’un article de DM, sur Slate:
» plonger dans une dépression planétaire au nom de la morale ne semble pas être l’attitude la plus responsable. »
http://www.slate.fr/story/faut-il-cr%C3%A9er-des-banques-poubelles-pour-%C3%A9viter-leffondrement-de-la-finance-mondiale
Certains trouve ce meeting tellement ennuyant qu’il s’endorme sur place, incroyable!:
http://www.japantoday.com/category/politics/view/finance-minister-caught-dozing-off-slurring-speech-during-g-7-meeting-in-rome
@ Joelle
J’avais remarqué cette phrase avec laquelle Dominique Mariette concluait son papier et l’avais relue plusieurs fois pour la comprendre. Je ne la comprends pas toujours pas, dans le contexte de sa chute toute entière consacrée à la nécessité d’agir. Qui vise-t-elle, je ne le sais pas ? Elle n’est pas particulièrement explicite et j’ai conclu en me disant que cette phrase n’avait pas d’autre sens que celui de tenter d’équilibrer son papier. Déformation un peu machinale de journaliste, donc. C’est en tout cas mon interprétation.
Faire appel à la morale, nous n’y échappons pas toujours, soyons honnêtes, n’est pas la meilleure manière de comprendre la C.R.I.S.E. La tentation peut d’ailleurs exister de souhaiter que tout s’écroule pour tout rebatir, comme si nous étions dans une pure bataille d’idées. Comme si tout cela était à ce point insupportable et injuste qu’i fallait mieux en finir. Vite dit.
Il me paraît superflu d’en rajouter dans le « catastrophisme », travers fréquent chez les bloggeurs, nous sommes actuellement abondamment servis. Utiliser des catégories morales pour comprendre ce qui se passe comporte le risque de faire de nous des imprécateurs à peu de frais.
@Paul Jorion,
Il y a donc encore un peu d’espoir, il suffit de se montrer patient, (comme vous ?), pour que finalement, aprés avoir tout essayé, (des vieilles recettes éculées), pour rester dans leur monde virtuel, les « Grands » de ce monde soient jugés irresponsables, et gentiment invités à recevoir une proposition :
– » on leur proposera de jeter un coup d’œil sur ce qui se dit en-dehors de leur cercle d’experts autoproclamés. »
Super chouette !! Seriez-vous en train de chausser vos santiags comme le suggérer un commentateur dernièrement ?
Bon, c’est vrai l’âge avançant, il est de moins en moins aisé de se chausser rapidement, je vous l’accorde.
L’intention est là, et c’est déjà formidable. J’espère que vous ne vous donnerez pas un tour de rein dans cette affaire.
Quant vous dites « On », c’est vous tout seul, ou c’est un premier Comité de Salut Public ?
bonjour,
a tous, ce qui est en cours in et hors G7,20 etc :
Citigroup et AIG essaient-ils d’arnaquer le Trésor US ?
par Eric J. Fry
Vendredi 13 Février 2009
** Au cours des derniers mois, les sordides histoires de cupidité et de fraude à Wall Street se sont succédé comme les intrigues d’un film à suspense. Mais les histoires les plus récentes sont si incroyablement épouvantables qu’elles ressemblent à quelque chose de bien plus macabre, comme l’intrigue d’un documentaire sur Jeffrey Dahmer ou John Wayne Gacy.
– Chaque nouvelle est plus sinistre et troublante que la précédente. Tandis que le nombre de victimes augmente, et que Lower Manhattan devient une vaste scène de crime, votre chroniqueur a de plus en plus peur de feuilleter son Wall Street Journal la nuit, même avec les portes fermées à double tour et la lumière allumée. Les nouvelles sont trop effrayantes. Plus effrayantes encore que le fait que les prédateurs financiers continuent à rôder en toute liberté parmi nous et à occuper des postes de pouvoir.
– En fin de semaine dernière, par exemple, nous avons appris que AIG, Citigroup et plusieurs autres institutions financières en difficulté, avaient arnaqué le gouvernement de plusieurs milliards de dollars, alors que le gouvernement tentait de les sauver….
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090213-1573.html
a nuknuk66 :
Les cinq stades de l’effondrement
Dmitry Orlov
L’exposé que vous êtes sur le point d’entendre est le résultat d’un processsus longuet de mon coté. Ma spécialité est de réfléchir à – et malheureusement de predire l’effondrement. Ma méthode est basée sur la comparaison : j’ai vu l’Union soviétique s’effondrer et, puisque je suis aussi familiarisé avec les détails de la situation aux Etats-Unis, je peux faire des comparaisons entre ces deux superpuissances defaillantes.
Je suis né et j’ai grandi en Russie, et je suis retourné en Russie à maintes reprises entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990. Cela m’a permis d’acquérir une solide compréhension de la dynamique du processus d’effondrement tandis qu’il se déroulait là-bas. À partir du milieu des années 1990 il était tout à fait clair pour moi que les États-Unis prenaient la même direction générale. Mais je ne pouvais pas encore dire combien de temps le processus prendrait, alors je me suis assis et j’ai regardé…..
http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/les_cinq_stades_de_l_effondrement.html
aïe ! bientôt les têtes vont tomber…
St Just, Robespierre, ne vous réveillez pas trop vite, et nous sommes tellement nombreux maintenant sur cette planète, les choses sont un peu différentes. Il faudrait peut-être appliquer les paroles du Christ, détruire le Grand Inquisiteur et toute sa clique, mais … comment organiser à l’échelle mondiale ce que nous n’arrivons pas à faire à l’échelle, bien souvent, d’un simple quartier ?
@ Joëlle et François Leclerc
Mais, oui c’est une façon de justifier les affirmations péremptoires du début de paragraphe : « L’heure n’est plus aux postures idéologiques ou manichéennes, pour savoir si c’est bien ou mal de remettre les banques mondiales sur les rails et si le contribuable doit porter encore plus de risques. Il faut un traitement de choc pour soigner une maladie grave avant qu’elle soit fatale.», à peine nuancées par la suite : « Cela ne doit pas empêcher les gouvernements et institutions internationales de tirer les leçons de la crise. Et de faire obstacle à l’avenir aux dérives des acteurs de la sphère financière ». Ben voyons. La fin s’adresse donc aux Etats et aux Banques centrales, encouragés à faire fi de considérations morales eu égard à la gravité de la situation – ce qui, entre nous, est cocasse : la morale n’est pas vraiment la première de leurs préoccupations… C’est une autre façon de dire aux dirigeants : débrouillez-vous comme vous le voulez, embourbez s’il le faut les trois générations à venir, trahissez si nécessaire vos engagements passés, présents à venir, mais délivrez-nous des angoisses présentes qui sont trop dures à supporter, par nous pauvres pécheurs. Je trouve personnellement ce discours affligeant. Là où passe ce journaliste, ni la dignité de l’espèce ni la morale ne repousseront de sitôt…
@ JJJ
J’ai relu, vous avez raison. Un curieux renversement. On ne se méfie jamais assez des phrases sentencieuses.
Pas sûr qu’ils n’aient parlé que de la pluie et du beau temps (encore que par ces temps de réchauffement, il faudrait en parler davantage !) :
Le ministre italien de l’économie aurait dit que les 7 vont avancer à Londres l’idée de nouvelles règles qui se traduiraient par un corpus baptisé « étalon légal » en référence à l’étalon-or afin de mieux régenter l’économie mondiale. (L’Humanité, 16/2/09)
Déjà, le mot « bad bank », ça ne vous fait pas sourire ?
Elles sont où, les « good banks ?? »
@ Francois Leclerc,
10:07 « Utiliser des catégories morales pour comprendre ce qui se passe comporte le risque de faire de nous des imprécateurs à peu de frais. »
Pas nécessairement. Si vous lisez et comprenez le message de Scaringella, donc en illustrant ce que Gagnepain mettait sous le concept d’hégétique (légalisation du légitime; voire à mon sens, légalisation de processus minimaux de légitimation) comme tache des politiques ayant le sens du ‘Bien public’, vous vous apercevriez qu’il y a moyen de construire des Codes ou des lois permettant à chacun de rester libre tout en faisant obstacle aux ambitieux sans aucun cens moral (incapables d’autoCensure)
Là où vous avez cependant raison, c’est que ds les 4 dialectiques de Gagnepain, il n’y a pas d’entité ‘catégories morales’ classificatrice. La dialectique axiologique en nous en exclu la possibilité, bref tout est relatif à condition qu’il y ait bien morale qd même. Et c’est ce qui fait l’essentiel de la difficulté où nous sommes, je veux dire que le « tout est relatif » permet aux téméraires de faire n’importe quoi en toute impunité et sans culpabilité, bref de s’engouffrer ds cette brèche relativiste au sein de laquelle il va bien falloir construire des repères. Or, si vous vous donniez la peine, vous auriez aperçu depuis longtemps qu’ils sont formels abstraits structurants, donc que la tache consiste, même si nos politiques n’en veulent rien savoir, à les illustrer pour ainsi mettre en opposition 2 à 2 les quatre formes de psychopathies, touchant ces gens qui adhèrent partiellement ou en totalité à leur fonction naturelle de valorisation et nous mettent ds la m…. .