On a reçu ça

From: bankster.tv
Sent: Friday, February 13, 2009 2:40 PM
To: ‘Paul Jorion’

Mr Jorion,

Je viens vous annoncer qu’a l’occasion du ZDay le 15 mars prochain nous publierons une vidéo concernant vos dires et vos pratiques.

Je regrette d’avoir a faire cela.

Malheureusement vous ne nous laissez aucun choix, le débat « démocratique » nous ait interdit et vous effacez des informations cruciales méconnues de vos lecteurs que vous commentez à contre sens en privée.

A ce titre vous ne respectez pas le droit à la liberté d’expression, ni meme le droit de réponse quand vous écrivez des fausses allégations concernant l’Argent Dette.

Dont Acte

Bonne chance pour la « suite »

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437 réponses à “On a reçu ça”

  1. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    « Les mouvements de retraits scripturaux, contrairement aux retraits en monnaie fiduciaire, ne peuvent qu’aboutir sur d’autres comptes bancaires … avec toujours le “risque” de disparaitre.
    En fait il me semble qu’il ne peut y avoir de retrait du circuit monétaire d’une somme en écriture, sauf destruction par la banque elle même , non ? »
    tout à fait d’accord, seuls les numéraires peuvent sortir du système bancaire. la monnaie scripturale ou éléctronique est condamnée à y rester.
    d’accord aussi avec l’avantage de la monnaie fiduciaire sur la scripturale au niveau de son crédit 🙂
    on peut toutefois imaginer que la confiance se perde même sur les billets et pièces, mais c’est l’étape d’après …

  2. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Shiva :
    La référence au bouquin de Gilles Caire (qui a rédigé les chapitres sur la monnaie et la création monétaire) aurait du s’accompagner du préambule de cette première partie dans laquelle Gilles Caire pose le postulat suivant :

    Afin d’exposer de façon toujours le plus simplement possible le mécanisme de la création monétaire, nous supposerons maintenant l’absence totale de pièces et de billets et l’existence d’une banque unique

    Pas étonnant que l’auteur ne fasse pas référence aux échanges inter-bancaires, puisqu’il n’y a qu’une banque dans l’extrait cité par Anne J.`

    Quand Gilles Caire réintroduit plusieurs banques pour coller à la réalité (à partir de la page 60), il expose clairement le système de compensation (p.61) et la nécessité pour la banque de trouver les ressources (crédit ex ante, refinancement ex post, la spécificité des banques) pour faire face à ses obligations vis-à-vis des autres banques dues aux fuites (p.62). Plus loin (P.63), il expose les limites de cette « création monétaire » des banques.

    Gilles Caire, comme Mario Dehove (http://www.pauljorion.com/blog/?p=1930#comment-18021 ) seraient surpris de voir ce que l’on essaie de leur faire dire… 🙂

  3. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Julien Alexandre

    L’extrait cité est a but pédagogique, tout le monde n’est pas aussi pointu que vous dans la connaissance que vous avez (bien erronée) du système de création monétaire, et G. Caire fait immédiatement intervenir ensuite un système à banque multiples (et donc aux échanges interbancaires et à banque centrale, sans aucunement revenir sur ce qu’il a écrit précédemment.

    J’aimerais beaucoup que vous me citiez le passage où il est dit autre chose que  » Prises dans leur globalité, les banques ont un pouvoir illimité, à condition de respecter certaines règles communes. Mais dans les faits, le circuit monétaire bancaire n’est pas totalement étanche, car les agents non financiers utilisent parallèlement à la « monnaie de banque » d’autres monnaies que les banques commerciales sont incapables de créer (section 1). Le processus de création monétaire résulte alors des relations intercroisées entre ces différentes monnaies, relations dont la cohérence d’ensemble est assurée par la banque centrale (section 2). L’expansion monétaire peut alors s’interpréter soit en termes de multiplicateur de crédits, soit en termes de diviseur de refinancement (section 3). »

    Il n’a jamais été écrit nulle part que les banques devaient trouver des ressources ex ante pour les prêter, mais que, selon que l’on considère les théories du multiplicateur ou du diviseur de monnaie centrale, c’est , dans le premier cas, la banque centrale qui limitait la création de monnaie de crédit en limitant la quantité de monnaie centrale (billets + réserves obligatoires) ou dans le second cas, au contraire, les banques commerciales qui « imposent » à la banque centrale d’accepter d’émettre (contre garanties évidemment, fussent elles un peu pourries comme on le voit actuellement) la quantité de monnaie centrale nécessaire pour leur permettre d’assurer les fuites.

    Julien Alexandre, vous devriez continuer à lire – sans œillère, ou devrais-je dire sans mauvaise foi (ne pas faire de citations sorties de leur contexte) – au moins jusque la page 92 , en n’oubliant pas d’abord l’introduction :
    « – Introduction page 53 : « Le banquier peut créer de la monnaie sans se faire traiter de faussaire. Il peut prêter ce qu’il n’a pas sans se faire traiter d’escroc. C’est son droit, c’est même l’essentiel de sa fonction. » (Jean-Marie Albertini, Des sous et des hommes, Seuil, Paris, 1985.)
    En effet, le banquier n’est pas un simple prestataire de services financiers, faisant office d’intermédiaire entre des épargnants et des emprunteurs. Il est également en mesure de créer – a posteriori – ses propres ressources par le seul fait de « dire oui » à une demande de crédit, même s’il doit tenir compte des actions parallèles de ses confrères. Ce pouvoir hors du commun de création monétaire rend l’activité bancaire incomparable avec tout autre type d’entreprise (A). »

    puis:
    a) p.62 à 64 « les limites de la création monétaire : la liquidité bancaire » ( les fuites sous forme de billets – les besoins en devises – les fuites vers le Trésor – La fuite artificielle des réserves obligatoires)
    b) p.65 à 67 « Le mécanisme de l’expansion monétaire » ( la création monétaire dans un système hiérarchisé – la relation entre masse monétaire et base monétaire )
    c) p.67 à 70: Multiplicateur ou diviseur ? (ie: « L’émission de monnaie par la banque centrale est une fraction (l/k) de la masse monétaire préalablement créée par les banques à travers leur activité de crédit, d’où le nom de diviseur de crédit ou de refinancement. »)
    Mais surtout d), faites les exercices corrigés de la page 77 à 92 … c’est très instructif:) . Vous y apprendriez peut être que :
    –  » Une banque crée de la monnaie lorsqu’elle acquiert des actifs non monétaires à des agents non financiers (l’octroi d’un crédit correspond à la naissance d’une créance supplémentaire sur le secteur non bancaire). La valeur de ces actifs réels ou financiers figure à l’actif de la banque et la valeur de la monnaie créée au passif. Ainsi à travers cette double écriture, l’équilibre comptable est systématiquement respecté.
    Symétriquement, le remboursement d’un crédit ou la revente d’un actif réel ou financier se traduit par un retour de monnaie dans son lieu d’origine, la banque. La créance disparaît de l’actif de la banque et un compte est débité d’un montant équivalent. Ce double effacement au bilan bancaire correspond donc à une destruction monétaire. »
    – » Cette condition dite de développement équilibré indique que les fuites hors de chaque réseau bancaire se compensent parfaitement si le rapport des crédits nouveaux est égal au rapport des parts de marché de dépôts. Nulle opération de refinancement n’est nécessaire (« Toutes les banques marchent du même pas », dit Keynes).
    Autrement dit, plus sa part de marché sur les dépôts est importante, plus une banque peut octroyer de manière autonome des crédits (sans faire appel au refinancement interbancaire qui représente un coût à déduire des bénéfices réalisés sur les crédits). Il est donc stratégique pour une banque de chercher à conquérir (ou à défendre) des parts de marché sur les dépôts. »
    – « Si la création monétaire est le fait, non pas d’un établissement isolé, mais de l’ensemble du système bancaire, il ne reste plus que les fuites en billets et en réserves obligatoires à considérer : les fuites entre réseaux sont réglées sur le marché interbancaire par compensation et refinancement des banques déficitaires par les banques excédentaires. Le multiplicateur de crédit global est alors :
    k =1/b + h(1-b)
    Le potentiel de création monétaire du système bancaire dans son ensemble est largement supérieur à celui d’un établissement isolé. »

    Gilles Caire, comme Mario Dehove seraient surpris de voir ce que Julien Alexandre essaie de leur faire dire…

    @Pitalugue: La différence, c’est que vous n’avez pas le droit légal de créer de la monnaie… vous avez le droit de créer une banque, mais ce n’est pas facile: même la NEF, par exemple, n’y arrive pas.
    La différence entre le bilan de la banque et le votre, c’est que la monnaie que la banque a créée est à son passif alors que votre compte bancaire est à votre actif (votre dette d’un éventuel crédit à votre banque est à votre passif, évidemment)
    Sur votre commentaire de 21:58 : Comment une banque pourrait-elle se faire rembourser par vous le prêt qu’elle vous a fait si elle n’accepte pas de monnaie scripturale (celle de ses concurrentes) , puisque la monnaie fiduciaire ne représente que moins de 5% de l’ensemble des crédits en cours au secteur non bancaire ?
    (s’il n’y avait qu’une seule banque, il n’y aurait évidemment aucun problème)

  4. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Oubli d’un article (« la » banque centrale) de refermer la parenthèse dans mon message de 8:21 .. il faut lire ainsi le premier paragraphe

    « L’extrait cité est a but pédagogique, tout le monde n’est pas aussi pointu que vous dans la connaissance que vous avez (bien erronée) du système de création monétaire, et G. Caire fait immédiatement intervenir ensuite un système à banque multiples (et donc aux échanges interbancaires et à la banque centrale, sans aucunement revenir sur ce qu’il a écrit précédemment). »

  5. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Je ne cite personne mais je ne doute pas que certains se sentiront visés.
    C’est le droit le plus strict pour chacun(e) de ne pas être d’accord avec ce qu’écrivent certains auteurs, mais c’est faire preuve d’honnêteté intellectuelle de ne pas déformer l’ensemble de leur pensée (ou explications) en extrayant quelques phrases de leur contexte ou en ne prenant pas la peine de lire attentivement tout ce qu’ils écrivent.

  6. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    La personne qui « ne cite personne mais […] ne doute pas que certains se sentiront visés » a tout de même trouvé le moyen de me citer nommément à trois reprises en toutes lettres « Julien Alexandre », pour m’attribuer les qualificatifs de « connaissance erronée », de « lecture avec des œillères » de « mauvaise foi », et de manque « d’honnêteté intellectuelle ».

    Le livre dont il est question est disponible sur Google Books, chacun pourra s’en faire une opinion « erronée », en le lisant avec des « œillères » et sa « mauvaise foi » ==> http://books.google.be/books?id=Ipc1I0sIa28C

    Cette même personne invite ceux qu’elles ne citent pas, lorsqu’ils font référence à des auteurs de livres, à :

    ne pas déformer l’ensemble de leur pensée (ou explications) en extrayant quelques phrases de leur contexte

    alors que plus tôt ici

    Donc, je cite le paragraphe (presque) au complet:

    en oubliant le préambule que je rappelle ici

    Afin d’exposer de façon toujours le plus simplement possible le mécanisme de la création monétaire, nous supposerons maintenant l’absence totale de pièces et de billets et l’existence d’une banque unique

    Ou comment faire une citation de plus d’un auteur qui évoque la création monétaire ex-nihilo, sans se soucier du fait qu’il s’agît d’un exemple à vocation pédagogique ne correspondant pas à la réalité. Et comment attaquer la personne non citée mais tout de même citée nommément qui a eu le tort de remettre la citation dans son contexte pour répondre à l’interrogation légitime d’un lecteur, en lui faisant grief de ce que l’on vient de faire soi-même. Tactique vieille comme le monde.

    Et après, comme d’habitude, rétropédalage et attaque ad hominem ici

    L’extrait cité est a but pédagogique, tout le monde n’est pas aussi pointu que vous dans la connaissance que vous avez (bien erronée) du système de création monétaire

    Et avant cette personne, on en a vu un paquet d’autres intervenir sur les nombreux échanges sur la monnaie, avec toujours le même modus operandi : discréditer, occuper le terrain, attaquer ad hominem.

    Et vous allez voir le festival que je vais prendre en retour pour ce billet… Ça va être du grand art!
    Quel sacerdoce 🙂

  7. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J
    Et bien vous êtes en forme!
    Pouvez vous nous expliquer le manque de liquidité des banques aujourd’hui avec votre système ?

  8. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Anne.J

    Là je crois que Julien a raison, vous auriez du citer le préambule du texte. Sinon on en vient, comme Étienne Chouard, à faire des citations « hors contexte » et des procès d’intentions.
    Comme tous le monde est de bonne foi ici nous devrions réussir à trouver une position commune, mais pour cela il faut citer correctement les auteurs et pas seulement les parties en accord avec ce que l’on pense.

  9. Avatar de 2Casa
    2Casa

    Courage !

    😉

  10. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ 2 Casa : merci! C’est plus du 4x 100m, ni même du 4x800m, c’est du relais 4xmarathons là!!!

  11. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine

    Ce n’est pas « mon » système, mais celui qu’expliquent tous de la même manière une grande majorité d’auteurs (en procédant pas à pas: une seule banque, plusieurs banques, et enfin introduction d’une banque centrale)…. même s’ils se trompent et que certains auraient découvert la tromperie, mais après tout, chacun des participants de ce blog a bien droit de croire ce qu’il veut..

    Il me semble que les problèmes d’accès aux liquidités ou plutôt au refinancement ( nous sommes bien d’accord que sous ces termes on regroupe les besoins des banques commerciales en monnaie « de base / centrale » en monnaie fiduciaire et monnaie scripturale ? Si non, nous ne parlons pas de la même chose), provient de 2 évènements:
    1 – les banques commerciales n’ont plus confiance entre elles (quels cadavres cachés avez vous dans vos placards ma chère?) et donc que les détentrices de surplus de monnaie centrale hésitent à le prêter à leurs concurrentes: ça a l’air d’aller mieux maintenant puisque les taux euribor ont nettement baissé.
    2 – que les actifs des banques commerciales, les titres qu’elles peuvent mettre en pension à la Banque Centrale, sont un peu trop « pourris » pour que la banque centrale les accepte, bien que progressivement elle y soit obligée sous peine de bloquer complètement la capacité de création de monnaie de crédit des banques commerciales. Ne pas oublier que dans « mon système » 🙂 ces liquidités sont nécessaires pour assurer les « fuites » ( demande de billets, réserves obligatoires, soldes négatifs après compensation) qui représentent pour les 2 premiers environ 12% des dépôts de leurs clients, comptabilisés dans leur passif.

    Ceci dit, je redis que ma « philosophie » est faite (mais chacun(e) a bien le droit d’avoir la sienne): les banques commerciales créent non seulement ce « truc » que certains appellent « monnaie » (mais qui est une dette de banque transmissible), en monétisant des actifs (c-à-d en transformant ces actifs en monnaie dans leur comptabilité), mais ont également le « droit » (?) de prêter à long terme les dépôts à court terme de leurs clients (sans en prévenir les déposants).

    Je viens de tomber sur un extrait d’un cours de Shumpeter qui écrit « le processus de création des dépôts, souvent qualifié de « création de crédits » est fondamental pour comprendre la monnaie et la banque » … c’est ce que j’ai honnêtement essayé de faire.

  12. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Julien Alexandre écrit  » Le livre dont il est question est disponible sur Google Books, […] ==> http://books.google.be/books?id=Ipc1I0sIa28C  »

    C’est encore mieux que ce que je pensais; chacun effectivement pourra se faire sa propre « philosophie » sur la création monétaire bancaire privée ! la mienne est faite.

  13. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine
     » nous sommes bien d’accord que sous ces termes on regroupe les besoins des banques commerciales en monnaie “de base / centrale” en monnaie fiduciaire et monnaie scripturale ? Si non, nous ne parlons pas de la même chose)  » n’est pas très clair … il faut lire :
    « nous sommes bien d’accord que sous ces termes on regroupe les besoins des banques commerciales en monnaie “de base / centrale” qui peut être fiduciaire et/ou scripturale ? Si non, nous ne parlons pas de la même chose)

  14. Avatar de Shiva
    Shiva

    Anne.J

    Vous écrivez :

    « les banques commerciales créent non seulement ce “truc” que certains appellent “monnaie” (mais qui est une dette de banque transmissible) »

    Ok pas d’assimilation fausse entre monnaie et dette, on est parfaitement d’accord.

    A « dette de banque transmissible » serriez-vous d’accord d’ajouter « entre banques par un transfert de monnaie centrale » ?

    Ce qui donnerait: Une banques commerciale tient en compte ses dettes vis à vis de ses clients, à leur initiative, elle doit pouvoir les transmettre, moyennant le paiement en monnaie centrale de la somme demandée, à toute autre banque commerciale.

    ?

  15. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Shiva

    Non, je considère que la transmission de ce « truc » se fait au contraire entre acteurs du secteur public et privé « non bancaire ». Les banques (toujours selon moi) n’ont en définitive besoin que de payer (en monnaie centrale cette fois) à leurs congénères que les soldes négatifs après compensation.

  16. Avatar de Shiva
    Shiva

    Et si les banques payaient chaque échange en direct vous seriez ok avec ma formulation ?

  17. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Shiva

    « Si » … si la banque A dont le client X est débiteur de monsieur Y (client de la banque B) payait directement la banque B à charge pour elle de créditer du même montant le compte de monsieur Y , elle (la banque A) devrait le faire en monnaie centrale.

    Votre formulation trouverait (c’est un conditionnel, car ce n’est pas ainsi que ça se passe: seuls les soldes sont transférés entre banques) alors son sens: « Une banque commerciale tient en compte ses dettes vis à vis de ses clients, à leur initiative, elle doit pouvoir les transmettre, moyennant le paiement en monnaie centrale de la somme demandée, à toute autre banque commerciale. »
    Mais dans votre formulation vous reconnaissez implicitement qu’un paiement entre deux acteurs non bancaires est bien un transfert d’une dette de banque (dans notre exemple, un transfert d’une dette de la banque A envers monsieur X, la banque A voyant donc sa dette envers X se réduire, à destination de monsieur Y , client de la banque B, laquelle banque B verra donc augmenter sa dette globale envers ses clients.)

    Si nous avons 100 000 clients de la banque A qui doivent chacun 10 à 100 000 clients de la banque B, et 90 000 qui doivent chacun 10 à 90 000 clients de la banque A, il est infiniment plus économique de considérer que la banque A doit 10 000 x 10 = 100 000 à la banque B… et ces 100 000 seront bien, soit payés immédiatement le soir de A -> B en monnaie centrale, soit inscrits en « dette » de la banque A dans les comptes de la banque B (qui recevra quelques intérêts pour cela)

  18. Avatar de Étienne Chouard

    @ Nadine qui demande à Anne.J pourquoi les banques ont un problème de liquidité si elles ont le pouvoir de créer de la monnaie :

    Il me semble que la défaillance de nombreux débiteurs (subprimes et autres, par effet de dominos) crée pour les banques plutôt un problème de solvabilité (puisque les contreparties de leur fausse monnaie disparaissent, et que même les garanties fondent comme neige au soleil), et pas un simple problème de liquidité, non ?

    Cordialement.

    Étienne.

  19. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J
    Merci Anne, il me semble que je suis d’accord avec vous mais alors que reprochez vous à notre meilleur spécialiste « maison » Julien Alexandre ?

    @boss1
    Pas mal mais ceci ne fonctionnera que si les parts de marchés sont parfaitement équilibrées sinon les banques victimes du déséquilibre devront se refinancer.

  20. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Etienne
    Bonsoir Etienne
    Anne c’est la famille ? Parce qu’elle en veut !

  21. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    L’anémie du marché interbancaire est un problème de liquidités : les banques ne se prêtaient plus d’argent entre elles. On peut admettre qu’il soit difficile à comprendre qu’une banque ne puisse pas prêter de l’argent quand on considère qu’il lui suffit de le créer à partir de rien, comme certains le soutiennent ici. Il n’en demeure pas moins que tout le second semestre 2008 a vu les Banques Centrales injecter des liquidités en quantités astronomiques pour palier au fonctionnement à des taux prohibitifs du marché interbancaire. Pourquoi les BC ont injecté ces liquidités, alors qu’ils suffisaient que les banques commerciales « créent » l’argent qu’elles se prêtent sur le marché interbancaire?
    La question est parfaitement légitime, et a déjà été posée maintes fois. Et à chaque fois, les tenants de la « création monétaire ex-nihilo » bottent en touche car dans leur conception, cela n’a pas de sens.
    Donc plutôt que de répondre à la question (ou alors il va falloir expliquer que les BC n’ont pas injecté de liquidités, mais l’exercice va être ardu), on contourne…

  22. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine

    Je ne lui reproche rien, il pense ce qu’il veut.. mais j’ai le droit de considérer qu’il n’a pas la même compréhension que moi de l’explication de Caire (ou alors il fait semblant, ce qui est fort possible, mais je ne vois pas ce qu’il gagne à défendre le point de vue selon lequel les banques commerciales ne peuvent que « reprêter » des dépôts déjà existants ).
    Il me semble que la différence de point de vue entre nous deux serait dans le fait qu’il considère que les banques commerciales ne peuvent pas monétiser des actifs présents ou futurs, c’est à dire écrire 100 au compte de X en passif (lequel pourra se servir de ce « truc » noté 100, que d’autres accepteront en paiement en pensant que c’est de la monnaie) , tout en écrivant à l’actif « X m’apporte une garantie de 100 « , que cette garantie soit sous forme de titre, d’une hypothèque, de son engagement personnel, de la caution de sa belle-mère, etc.
    Bref, J.A. ne croit pas que les banques créent (au sens littéral) de la monnaie (enfin, de la monnaie scripturale), alors que moi, presque seule ici ;), je le crois.

  23. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Julien Alexandre

    Dernier essai, mais je ne pense pas que ça servira à grand chose.
    Les banques commerciales peuvent créer de la monnaie… mais elles n’ont que le pouvoir de dire « oui » à une demande de crédit du secteur non bancaire. Quels actifs mettraient-elles en regard de l’augmentation de la monnaie qu’elles créeraient pour elles si c’était le cas? Cette monnaie créée pour elle même dans cette hypothèse, serait elle à leur passif ou à leur actif? Je n’ai jamais vu une comptabilité qui fonctionnerait comme cela…

  24. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Anne J. : vous me prêtez des propos que je n’ai pas tenus.

    je ne vois pas ce qu’il gagne à défendre le point de vue selon lequel les banques commerciales ne peuvent que “reprêter” des dépôts déjà existants

    Bien sûr que les banques ne font pas que prêter l’argent de leurs déposants. Elles empruntent également de l’argent pour pouvoir accorder des crédits. Je pourrais retrouver les innombrables billets dans lesquels je décris en détail les mécanismes de l’intermédiation non-monétaire ET monétaire, je n’en citerais que 2, les plus récents :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1872#comment-16719

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1872#comment-16767

    Les banques ne prêtent pas que la monnaie qu’elles ont en dépôt, elles empruntent également pour prêter davantage. Elles se rémunèrent sur la marge entre le taux auquel elles empruntent et le taux auquel elles prêtent cet argent. C’est ce que l’on appelle une marge d’intermédiation.

  25. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Une précision toutefois, quand je dis qu’elles empruntent pour accorder des crédits, sur le phasage :

    – 1 la banque accorde le crédit ex-ante
    – 2 la banque se refinance ex-post

  26. Avatar de Brieuc Le Fèvre
    Brieuc Le Fèvre

    @ Julien Alexandre, post ci-dessus.

    En fait, dans ma perception de « créationniste », je conçois les choses de la sorte: les banques privées créent de la monnaie privée, qui est propre à chaque banque. Le fait que cette monnaie privée s’échange à parité avec la monnaie centrale, et le fait que les mutations d’une monnaie privée en une autre monnaie privée ou en monnaie centrale se fasse de façon « transparente » rend la distinction quasi impossible. Exemple: si vous demandez un crédit à une banque, elle va déposer sur votre compte la somme en monnaie privée, sortie du chapeau dans certaines limites liées à la règlementation en vigueur, mais sortie du chapeau quand même. Si vous décidez d’utiliser une partie de cette somme pour payer en liquide, votre banque « transformera » le montant exigé en monnaie centrale fiduciaire. Déposé par votre fournisseur sur son propre compte dans sa propre banque, la même somme se « transformera » de nouveau en une monnaie bancaire privée, différente de la première, mais de manière totalement « transparente » pour vous, ainsi d’ailleurs que pour la plupart des acteurs du système… tant que tout va bien!

    Quant au refinancement, il peut prendre deux voies: celle d’un refinancement en monnaie scripturale centrale (contre mise en pension d’actifs), ou refinancement en monnaie bancaire privée sur le marché interbancaire, contre garantie auprès de la banque acceptant le deal (généralement en utilisant les mêmes actifs que ceux qui auraient été déposés en BC, mais à des conditions « de gré à gré » qui sont meilleures que celles de la BC). L’auto-refinancement est impossible, puisque la création monétaire se fait, en tout temps et tout lieu, contre une garantie (les actifs déposés en BC, proposés à la banques privée d’en face, le bien que vous achetez contre un crédit, etc). Or, par définition, les actifs de la banque sont déjà au bilan comme actifs, avec leur contre-partie quelque part. Ils ne peuvent passer en contre-partie d’une inscription d’un auto-refinancement, car sinon, ils seraient inscrits deux fois pour la même fonction. La banque doit donc trouver de la monnaie de refinancement en dehors d’elle-même. N.B.: ce n’est pas le cas pour des acquisitions d’actifs nouveaux, qui peuvent passer en garantie (actif) en contre-partie d’une dette de la banque envers elle-même (passif), ce qui conduit à un auto-financement de l’acquisition à partir de rien, à condition de respecter les diverses règles en matière d’engagement (ratio prudentiels, réserves obligatoires, etc).

    Mais qu’est-ce qui garantit la monnaie privée dans l’absolu? C’est la confiance que la BC lui accorde, et donc le montant jusqu’à concurrence duquel elle est prête à refinancer votre banque en cas de coup dur (fuites inattendues ou dévalorisation des actifs), soit, aujourd’hui en France, 70.000 euros par compte. C’est aussi, d’une certaine manière, la confiance interbancaire. « J’accepte de te refinancer avec ma monnaie privée (créée pour l’occasion), mais à condition que tu me laisses en garantie des actifs « sûrs » (i.e. des actifs dont j’estime que le risque inhérent à leur prise en pension est inférieur au risque que tu ne me rembourses pas par tes propres moyens »

    Dévalorisation des actifs. Nous y sommes, n’est-ce pas?

    Les banques privées ont toutes en portefeuille des actifs pourris. Ce qui entraîne une défiance des banques les unes vis-à-vis des autres, et donc un tassement du crédit interbancaire (« j’estime que le risque inhérent à la prise en pension de tes actifs est supérieur au risque que tu ne me rembourses pas par tes propres moyens, donc je ne te donne pas ma monnaie privée »). Résultat des courses, les banques dont les compensations sont déficitaires ne peuvent plus trouver auprès de leurs consoeurs la monnaie de refinancement dont elles ont besoin. Reste donc la BC. Mais celle-ci doit, pour cela, accepter de prendre en pension des actifs dont certains sont probablement (mais à quel niveau?) « toxiques ». Elle se garantit contre ce risque en prêtant à court terme et à taux élevé.

    Donc, comme vous le voyez, il n’y a pas de « bottage en touche » de la part des « créationnistes » : la faiblesse du marché interbancaire s’explique par la perte de confiance mutuelle des banques privées. Car, contrairement à ce que vous dites, il ne suffit pas qu’une banque crée de la monnaie pour la prêter. La création monétaire n’est que la phase ultime et technique d’un processus qui est beaucoup plus pragmatique: la recherche d’une garantie solide. Sans garantie solide, pas question de créer de la monnaie, qui, en cas de défaut de l’emprunteur, se retrouverait au passif, et « plomberait » alors les comptes, imposant par là-même… un refinancement! Le coeur de la crise du refinancement, c’est l’absence de certitude quant à la solidité des actifs proposés en garantie, pas la capacité à créer de la monnaie.

  27. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Plutôt que de répéter encore et encore :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1872#comment-16794

  28. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    la crise de liquidité du marché interbancaire peut avoir comme cause une crise de la solvabilté (c’est d’ailleurs le point de vue de P Jorion me semble t il).
    la masse de créances « toxiques » remet en cause la solvabilité des banques qui ont besoin que leurs prêts soient remboursés pour conserver cette solvabilité.

    l’effet « levier » qui a permis de multiplier les investissements se retourne, décuplant les pertes.

    il faut aussi je pense considérer que la plupart des banques sont en manque de liquidité (emprunteuses sur le marché) et cela datant de bien avant que la crise financière rentre dans sa phase aigue.

    l’élargissement des actifs acceptés par les Banques Centrales pour pouvoir refinancer les banques com peut se lire comme l’impossibilité de faire face aux besoins de liquidité en n’acceptant que les actifs habituels.
    le marché interbancaire peut être tari car les banques ont peur de ne pas être remboursées et n’ont pas grand chose à préter non plus.
    en théorie, je crois qu’il y a autant de dépôts que de crédits dans le monde donc une capacité infinie d’échanges.
    mais encore faut il voir ou se trouvent les dépots et les crédits.
    géographiquement et par nature d’agents économiques.

    on pourrait imaginer que si les banques ont du mal à se refinancer c’est parce que ceux qui detiennent cet argent n’ont pas trop envie de le leur prêter et choisissent des placements du type bon du trésor qui sortent cet argent du circuit bancaire.

    concernant la création monétaire par les bcom, cette diffculté à se refinancer semble prouver que cette création, si elle existe, a des limites certaines.
    pour Anne.j ne peut on imaginer que la banque A prête à la banque B sans que cette action soit liée à une demande des clients de ces banques ?

  29. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J

    Mais Anne, Julien Alexandre a parfaitement raison.
    Chaque banque crée sa monnaie scripturale mais dés qu’elle finit chez une concurrente celle ci n’a que faire de cette monnaie et demande l’équivalent en monnaie centrale à moins qu’elle lui doive la même somme (compensation).
    Donc si une banque fait un crédit sans avoir le financement en monnaie centrale (ou titres éligibles et non une simple créance hypothécaire) celle ci prend un énorme risque si son crédit ne finit pas en dépôt chez elle. On peut bien faire des crédits comme vous le dites, rien ne l’interdit sur le principe mais c’est simplement la banqueroute assurée à moins d’avoir une chance incroyable!

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