On a reçu ça

From: bankster.tv
Sent: Friday, February 13, 2009 2:40 PM
To: ‘Paul Jorion’

Mr Jorion,

Je viens vous annoncer qu’a l’occasion du ZDay le 15 mars prochain nous publierons une vidéo concernant vos dires et vos pratiques.

Je regrette d’avoir a faire cela.

Malheureusement vous ne nous laissez aucun choix, le débat « démocratique » nous ait interdit et vous effacez des informations cruciales méconnues de vos lecteurs que vous commentez à contre sens en privée.

A ce titre vous ne respectez pas le droit à la liberté d’expression, ni meme le droit de réponse quand vous écrivez des fausses allégations concernant l’Argent Dette.

Dont Acte

Bonne chance pour la « suite »

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437 réponses à “On a reçu ça”

  1. Avatar de Paul Jorion

    J’ai une question bien spécifique. Le 23 mai de l’année dernière, j’écrivais dans La monnaie : le point de notre débat (II) ce qui suit (certains points ont été enlevés intentionnellement). La question est celle-ci : les divergences entre juristes ont-elles le moindre impact sur les points suivants. Personnellement, il me semble que non.

    […]
    2. La dématérialisation de la monnaie n’a aucune implication sur la conservation des quantités ; la dématérialisation porte sur la qualité du support, la conservation des quantités est un principe (comme l’entropie, par exemple [PJ : et par là je ne voulais dire qu’il y avait un rapport entre ce principe et l’entropie mais qu’il s’agissait avec la conservation des quantités de ce que l’on appelle en physique un principe]).
    […]
    5. Le niveau des réserves fractionnaires déterminera une démultiplication comptable des sommes déposées dans les banques ; cette démultiplication n’enfreint pas le principe de conservation des quantités : le montant mobilisable instantanément demeure égal à celui des sommes déposées.

    6. La création / destruction de monnaie par des opérations scripturales respecte également la conservation des quantités : les intérêts exigés sont prélevés sur des flux extérieurs au processus.

  2. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    @ Anne J.

    le débat sur la création de monnaie par les banques est et a été largement débattu sur ce blog ( en tapant monnaie dans « recherche » ou en cliquant sur « le débat sur la monnaie » dans le bandeau de gauche du blog en page d’accueil, vous ne serez pas déçue).

    l y en a des qui pensent que non et des qui pensent que oui.

    sauf erreur, le maître de céans, M Paul Jorion, pense que non, qu’il n’y a pas création et je vous conseille la lecture de ses billets sur ce sujet.

    pour en revenir à une question que vous posiez plus haut (quelle banque ne prêtera pas mes dépôts à des industries d’armement), il y a peut être la banque postale qui me semble ne pas faire de crédit aux entreprises.
    ce qui n’est pas certain, c’est qu’elle ne souscrive pas de billets de trésorerie émis par ces mêmes entreprises ( en réutilisant vos dépôts 🙂 ).

  3. Avatar de chtite
    chtite

    @ Pitalugue.

    Pour etre tout a fait exact, il y en a 5 qui pensent que NON et des centaines qui pensent que OUI (ici tout du moins)
    Par contre ceux qui pensent que NON postent bien plus que les autres, sans doute parce que ce point de vue n’est pas censuré.

  4. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Anne J. : en droit, « de fait » ne signifie pas « stricto sensu », mais comme vous avez décidé que si, et que mes réponses sont « à côté », que j’essaie de « noyer le poisson », etc. et bien, je vous laisse vous « esclaffer » et notre discussion s’arrête ici. Vous avez raison, faites confiance aux professionnels, les mêmes que vous accusiez de « gangsters » et « voleurs » en arrivant sur ce fil. Je vous laisse volontiers le dernier mot, vous ne manquerez pas d’en faire bon usage.

    @ Etienne : autant pour moi, je pensais que vous faisiez référence aux propos de l’avocat. Soit, néanmoins, nous avons toujours une interprétation très différente de la portée de ces textes, et au moins sur ce point, nos positions sont irréconciliables. Oublions donc ce défi que vous estimez mal posé : pour vous, les banques créent de la monnaie ex-nihilo et c’est un scandale ; pour moi elles ne créent pas de monnaie ex-nihilo, et le scandale est ailleurs (je le dis parce que d’aucuns pourraient penser que je défends le système en place, alors qu’il me semble porter des revendications bien plus radicales qu’une Banque Centrale non-indépendante ou une nationalisation du système bancaire, qui sont des pseudo-mesures qui ne régleront rien).

    @ Paul : tu as raison, aucune incidence. Il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que plus rien de ce que l’on dit sur la monnaie n’a d’impact sur la compréhension du fonctionnement -réel et pas fantasmé – des mécanismes monétaires.

    « Et pourtant, elle tourne »… « et pourtant, les banques commerciales ne créent pas de monnaie ex-nihilo »… 🙂

  5. Avatar de TL
    TL

    @ chtite
    Je me permets d’exprimer quelques doutes sur la censure de ce blog…
    Et l’affaire de savoir qu’il y a création ou non importe finalement assez peu, tant que les gens s’accordent sur le fait que le système bancaire a une position privilégiée, dénuée de toute forme de concurrence un peu sérieuse, pas surveillée (la commission bancaire est une vaste fumisterie qui refuse de filer la moitié des infos qu’elle a, et les trois quarts en temps de crise), et que la monnaie qui est un bien potentiellement mobilisable à des fins efficaces au sens large, est tout entier soumis à une logique de rentabilité bas de gamme (oui, il y a des formes acceptables de rentabilité, ce n’est pas le cas de Total par exemple qui jouit d’une authentique rente et ne prend aucun risque, n’innove pas…) au seul bénéfice du secteur bancaire, qui corrompt ses employés inutiles au passage en les payant 15 mois (?!?).

    @ Moi
    D’accord avec tout, sauf un point, la fin.
    Nous ne sommes pas en face d’un ouragan qui a dévasté la planète, au sens purement physique du terme, d’une retombée subite des océans… tout n’est que financier. Et ce qui est financier est soluble dans l’émission de monnaie.
    C’est extrême et rapide, mais je souhaite aller dormir. Je veux juste dire qu’il y a deux types de crise : les crises réelles et les crises financières… la faillite des banques, si elle survenait, serait largement due à de purs facteurs financiers.
    Les crises financières peuvent dégénérer en crise réelle. En 1929-33, les faillites bancaires (dues au refus de la Fed de refinancer) ont emporté les dépôts dans leur naufrage, donc perte de richesse massive. Je pense très sérieusement que si la Fed avait instantanément émis la monnaie, et mis celle-ci à disposition, les conséquences auraient été bien moindres.

  6. Avatar de Étienne Chouard

    La BDF et les députés verts, tous monéto-créationnistes… 😉

    Bonjour à tous,

    J’ai trouvé un film de la Banque de France dont la place légitime est sur ma pile « bibliothèque personnelle sur la création monétaire » 🙂

    Voyez « La monnaie et la politique monétaire, film éducatif conçu et produit par la Banque de France, texte et commentaires ».

    Le film entier (10 minutes, au format Real Audio) est publié sur le site des SES, et pour les plus pressés, voici aussi un court extrait (une minute, au format avi) bien ciblé sur la seule création monétaire.

    Ceux qui pensent et osent dire (peut-être à raison) comme Paul que les banques mentent au peuple (en lui faisant croire frauduleusement qu’elles créent de la (vraie) monnaie à partir de rien), pour éviter qu’il ne panique (ce qui serait une forme de complot bancaire), doivent être psychologiquement prêts à se faire traiter de « conspirationnistes » (concept proche de « paranoïaques peu sérieux » et souvent signe avant-coureur de l’accusation d’antisémitisme). Bienvenue au club, tous ceux qui critiquent les pouvoirs s’y retrouvent 😉

    Si quelqu’un a le courage de retranscrire le texte de cette courte vidéo de la Banque de France (une minute trente), il sera remercié.
    _______________

    Nouvelle victime du « mythe urbain d’inspiration antisémite », je vous recommande cette intéressante intervention d’Yves Cochet à l’Assemblée nationale, à l’automne 2008, au nom des députés verts. On peut y entendre :

    Yves Cochet (AN, 2008) : « La débâcle financière actuelle n’est pas d’abord, comme on l’entend ici ou là, une crise de liquidité. C’est une crise de surgonflement des actifs financiers par rapport à la richesse réelle, c’est-à-dire l’opposé d’une crise de liquidité. Le marché financier, en d’autres termes le volume des échanges de papier virtuel, est plus de vingt fois supérieur aux échanges de l’économie réelle. La richesse réellement existante n’est plus suffisante, comme jadis, pour servir de gage à la dette financière. Un seuil a été dépassé : le seuil de liaison entre le capitalisme, fondé sur le crédit, et les ressources naturelles, qui sont la base de toute richesse réelle. (…)

    Quel objectif devons-nous donc viser, en France et en Europe ? Il faudrait que les banques tendent progressivement vers un taux de réserves idéal, c’est-à-dire égal à 100 % de leurs prêts. Toutes les banques devraient devenir graduellement de simples intermédiaires entre déposants et emprunteurs, et non plus des « machins » qui créent de la monnaie à partir de rien et la prêtent avec intérêt. » (…)

    Loin d’être un argument supplémentaire, ce document est plutôt un signe que les mythes s’insinuent jusqu’entre les murs de l’Assemblée nationale 😉

    Amitiés.

    Étienne.

  7. Avatar de Moi
    Moi

    @TL: « Et ce qui est financier est soluble dans l’émission de monnaie. »

    C’est vrai, ça réglerait le problème. Mais est-ce aussi simple à faire? Les USA peuvent-ils rayer ainsi leur dette sans fâcher la moitié de la planète qui en est créancière? Sans oublier l’euthanasie des rentiers, entre autres ces retraités de Floride qui représentent tout de même un fameux poids électoral…
    Alors, sera-t-il plus simple de mâter le petit épargnant qui a perdu ses deniers et son emploi ou les rentiers, les riches et la Chine? Qui vivra, verra. En attendant, je suis prudent, et je m’en tiens à la différence entre potentiel en banque et réel sous mon matelas. 🙂
    Remarquez que les banques font de même, elles qui préfèrent garder leur cash auprès de la BC (avec un rendement pas très élevé) plutôt que de le faire circuler.

  8. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @ Paul Jorion

    C’est quoi « les sommes déposées » ? Si ce n’étaient que les sommes déposées qui permettent le montant mobilisable instantanément ce montant serait stationnaire et de toute façon il aura bien fallu que « quelqu’un » crée cette somme de monnaie comptable ou en billets initiale (or on sait que la quantité de ce que la majorité des gens appellent « monnaie » n’est pas créée par la banque centrale => comparez les billets dans M1 et M3)

    C’est quoi  » le montant mobilisable instantanément  » ? … je veux dire « sous quelle forme ? ». Si c’est uniquement en billets de banque centrale, vous avez raison (bien que la quantité de billets évolue au fil du temps). Si c’est sous forme scripturale, ce raisonnement ne veut absolument rien dire car que peut on faire de monnaie scripturale si ce n’est la verser sur un autre compte lui aussi scriptural ?: c’est d’ailleurs pour ce que j’en ai compris le rôle des banques (faire circuler la monnaie scripturale à l’occasion des actes de commerce), en plus de fournir à la demande la petite monnaie dont les gens ont besoin pour leurs petits achats ou quand ils ne disposent ni de carte bancaire, ni de chèquier et qu’ils sont « au voisinage » (l’envoi de billets de banque par la poste est interdit et pour le moins risqué: même si je me pose des questions sur l’utilisation que fait ma banque de mon argent – il est clair pour moi après rediscuté avec mon ami prof de droit qu’il n’y a aucun transfert de propriété scrito sensu – j’ai quand même plus confiance dans un virement de compte à compte).

  9. Avatar de Paul Jorion

    @ Anne.J.

    Lorsque vous vous serez familiarisée davantage avec ce blog, vous noterez qu’il y existe une tradition de courtoise. Même ceux à qui elle ne vient pas naturellement ont pu constater qu’elle rend les débats encore plus féconds.

  10. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Paul Jorion

    Veuillez m’excuser: je n’avais pas l’impression de discourtoisie dans mon message qui ne faisait qu’essayer d’éclaircir ma compréhension de vos affirmations du 17 février à 20:06.
    Je vous remercie donc par avance de m’éclairer
    Avec toute ma considération relative à l’énorme travail que vous faites sur ce blog pour tenter de défendre vos idées à contre courant des enseignements universitaires.

  11. Avatar de Paul Jorion

    @ Anne.J.

    Vous avez raison : l’université est bien mal en point !

  12. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @ Paul Jorion

    Je veux bien en convenir… et quid des universités nord américaines ?
    Mais justement, votre réponse n’en est que plus importante, afin que mes yeux se désillent 😉

  13. Avatar de vast
    vast

    Merci Etienne pour vos informations !

  14. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Si je puis me permettre d’essayer de résumer…

    Dans les 3 cas résumés ci dessous, les banques doivent respecter les règles de prudence (ratios), les règles légales (réserves obligatoires) et les usages (pouvoir délivrer des billets à la demande), et pour ce dernier elles vont devoir se fournir à la banque centrale si leurs clients ne leur ramènent pas assez d’espèces (qu’ils auront honnêtement gagnées, ni au black ni par de quelconques économies parallèles, cela s’entends bien… les banques ne jouent pas de ce jeu là évidemment 😉 )

    Il semble qu’il y a 3 positions sur ce blog (j’ai pas tout lu):

    1 – Ceux qui pensent, parce que c’est enseigné dès le secondaire, en université et dans les livres d’éco, que les banques commerciales ont le droit (légal) d’émission de monnaie scripturale en portant simplement à leur actif la garantie donnée par l’emprunteur, et au passif, en dépôt, le montant du prêt (puis du solde de son compte) dont peut se servir le bénéficiaire pour ses achats ou pour payer ses fournisseurs. Accessoirement, ces banques ont le droit de se faire crédit pour leurs propres achats (titres par exemple) qui vont augmenter leurs actifs. Ce qui est énervant, c’est qu’elles demandent des intérêts pour ce « non travail » de création monétaire.

    2 – Ceux qui pensent que « on ne peut se fier ni aux définitions juridiques ni au type de conceptualisation que propose la comptabilité », que de plus un « principe de conservation des quantités » se maintient partout dans le système et qu’enfin « le système de réserves fractionnaires permet de créer des doubles virtuels des sommes déposées et par conséquent une démultiplication que l’on constate dans les masses monétaires. »
    Bref… un flou artistique !
    Ce qui est énervant dans ce cas c’est qu’elles ne nous demandent pas formellement si nous sommes d’accord pour les laisser utiliser nos dépôts (notre argent) afin de les prêter contre intérêts et sans nous faire profiter d’une partie de leurs gains.

    3 – Ceux qui pensent que les banques commerciales peuvent faire les deux : créer de la monnaie scripturale ET prêter le montant de nos comptes qui est NOTRE argent.
    Ce qui est très très énervant, c’est qu’elles se fichent de nous des deux manières : s’il devait s’avérer que c’est ainsi que ca se passe, je comprendrais encore mieux ceux ou celles qui les traitent de G(B)ANGSTERS.

  15. Avatar de Shiva
    Shiva

    Étienne,

    Le procès d’intention est une impasse au même titre que le dialogue de sourd qui lui, demande tu temps que l’on a pas toujours !

    Vous écrivez : « la provision (la créance contre la banque, transmissible facilement pour solder n’importe quel échange) est de la monnaie »
    Profession de foi ?
    Si c’est un postulat de départ inutile d’aller plus loin dans la démonstration, vous postulez la conclusion.

    Si vous considérez que l’écriture, est la monnaie, alors si elle demeure inchangée, la monnaie demeure effectivement, 100% d’accord.

    Si vous considérez que les banques sont mandatées par les acteurs économiques pour exécuter leurs ordres de paiement alors il suffi de regarder ce qui est déplacé et où, pour voir apparaitre la monnaie d’échange.

    Il me semble que vous partez d’une définition de la monnaie scripturale qui est trop globale, toutes les écritures de banque et de comptes ne sont pas de la monnaie.

    « Monnaie scripturale » me semble un terme trop impécis pour l’analyse des mécanismes, je sais que c’est pourtant ce qui est courrament admis, vos montagnes de livres en attestent…

    La monnaie electronique est encore une nouveauté dont le concept reste très largement à préciser et la réalité à établir en opposition aux notions de virtuel et de dématérialisation informatique.

    Il me semble que les positions sont claires, vous dites (SPQR) :

    – le déplacement d’une dette de banque d’un agent économique vers un autre prouve que cette dette est de la monnaie pusiqu’elle est échangée. Cela quelque soit les mécanismes sous jacents (cachez ce sein…)

    Et nous les irréductibles Gaulois (et Belges !) :

    – le déplacement d’une dette de banque entre deux agents économiques à lieu grace au mécanisme sous jacent qui permet de réaliser l’échange par une transmission de monnaie centrale.

    La perception de la réalité est importante dans cette période ou beaucoup cherchent la moindre mèche à allumer.

    Donc au final, sur le sujet de la création ex-nihilo, pas de quoi énerver un député, même vert 🙂

  16. Avatar de Thom
    Thom

    # Paul Jorion dit :
    14 février 2009 à 18:21

    @ sakhaline

    1) le fait que mon blog ait l’apparence d’« un attrape-mouches, permettant de canaliser la critique du système sur une voie finalement inoffensive » est délibéré : c’est ma façon de cacher la radicalité de mon propos… mais personne n’est dupe ! 😉

    2) non, il ne faut jamais renoncer à l’exigence démocratique : il faut aider le peuple à dissiper le brouillard produit en quantités gigantesques à son intention – c’est ce qu’on fait ici. Mais comme on le constate : le peuple a beaucoup d’ennemis, aux nombreux visages, et aux masques multiples.

    de quel coté classez vous les Raëliens?!
    merci pour la reponse
    thom

  17. Avatar de Paul Jorion

    @ Thom

    Les Raëliens ne font malheureusement pas partie des sujets débattus ici.

  18. Avatar de Shiva
    Shiva

    Bonjour Etienne,

    Je ne sais pas si vous avez lu mon précédent commentaire, je ne sais pas si vous lirez celui-ci…

    Il me semble important de préciser une notion qui est celle d’économie pour bien expliciter ce qui est en jeu à travers la monnaie.

    Vous dites dette = monnaie

    Déportons nous un instant dans les temps reculés ou le troc régnait en maitre, lorsque Néandertal échangeait à Cro Magnon des peaux de rhinocéros laineux contre des pointes de flèches, il pouvait apparaitre un solde non réglé dans l’échange.
    Une dette, je pense que vous conviendrez qu’il s’agit effectivement d’une dette et que cette dette ne peut pas être nommée monnaie.
    Peut-être conviendrez-vous avec moi qu’une dette peut exister en l’absence de monnaie d’échange.
    Donc logiquement, dette et monnaie ne sont pas assimilables.

    Un exemple simple mais que je souhaite non réducteur. Pour la St Valentin vous emmenez madame au restaurant, à la fin du repas, le restaurateur qui est un ami à vous, apporte la petite note qui matérialise la dette que vous avez envers lui.
    (Question : cette dette peut-elle être appelée monnaie ?) A ce nomment, malicieusement, vous lui rappelez la vielle tondeuse que vous lui avez vendue et qu’il n’a toujours pas payée.

    Vous décidez alors d’échanger vos dettes, vous réalisez un troc une tondeuse contre un repas en amoureux, sans intervention monétaire.

    Si il subsiste un solde vous pouvez soit le maintenir à l’état de dette, soit le régler en numéraire, soit mandater vos banques pour effectuer la transaction en monnaie centrale. Dans ce dernier cas les banques n’échangeront en monnaie in fine que le solde de leurs ordres de paiement journaliers l’une envers l’autre.

    J’en conclu qu’en vertu du principe d’économie, ergonomie monétaire, la majeure partie des échanges entre acteurs économiques sont réalisés sans intervention monétaire. Si on veut considérer que la dette est une marchandise, un produit, pour le banquier, alors la majorité des échanges ont lieu sous forme de troc. Comme au bon vieux temps 🙂 .

    Rien d’étonnant à ce que la masse des dettes de banques (dépôts) soit très supérieure à la masse de monnaie nécessaire aux échanges entre créanciers de ces dettes.

    Il me semble que c’est sur ces bases qu’il faut analyser et critiquer (c’est un devoir vu la crise) l’intermédiation bancaire.

    Right ?

  19. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Shiva

    Une des (nombreuses) définitions de la monnaie est la suivante:  » la monnaie est une dette de banque qui circule, un élément du passif bancaire accepté comme moyen de paiement »

  20. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Shiva

    Le dialogue restera difficile entre vous et Etienne Chouard si vous considérez que cette « dette de banque » n’est pas de la monnaie: alors qu’on sait bien que plus de 90% des échanges se font par un « truc » (émis par les banques commerciales) qui est appelé monnaie peut être à tort d’ailleurs parce que personne ne n’a jamais vu cette « monnaie » si ce n’est sous forme de chiffres sur un compte, un chèque ou un virement, et ce « truc » est malgré tout différent d’un autre « truc » qui a la forme de petits bouts de papier (émis par la seule banque centrale) également appelé monnaie .

  21. Avatar de Shiva
    Shiva

    @ Anne.J

    Je suis d’accord avec vous jusque là : « …personne ne n’a jamais vu cette “monnaie” si ce n’est sous forme de chiffres sur un compte, un », après les moyens de paiement opèrent par échanges en monnaie électronique centrale, même si il en faut peu…

    Pour les petits bouts de papiers appelés billets je pense qu’il est impossible de les appeler monnaie, car :

    Mais non, je plaisante:-))

    Et mes hommes préhistoriques qu’en pensez-vous leurs dettes étaient de la monnaie qui n’existait pas encore ?

    Je suis d’accord pour revisiter la totalité du système de crédit bancaire avec multiplicateur de crédit, scandale planétaire à la clé et tutti quanti, quoi qu’il en coute, mais sur la base d’une distinction clair entre dette, monnaie, et échange…

  22. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @ Shiva

    Si tous ces « trucs » (bouts de papiers ou chiffres dans une comptabilité) ne pouvaient être émis QUE par la Banque Centrale, que tous les intérêts lui reviennent et que les banques privées n’aient plus que le droit de prêter cette monnaie seule Banque Centrale, ce ne serait pas une avancée considérable d’après vous?
    (que cette monnaie uniquement centrale soit évidemment « équilibrée » par une reconnaissance de dette de l’emprunteur à la Banque Centrale, créance qui disparait lorsque le prêt est remboursé).

    Je pense que l’échange (le troc) n’a pas à intervenir dans cette réflexion.

  23. Avatar de Shiva
    Shiva

    @ Anne.J

    Une preuve sémantique que dette et monnaie sont des notions différentes:

    On peu dire : » j’ai payé ma dette avec de la monnaie »

    Oui ?

    Bon, vous ne répondez pas je considère que c’est oui.

    La proposition suivante a-t-elle un sens pour vous :

    « j’ai payé ma monnaie avec de la dette » ?

    Bien, vous ne répondez toujours pas, je considère donc que c’est non ! 🙂

    Essayez de prononcer cette phrase en public.

    CQFD,

    Il n’y a pas équivalence entre dette et monnaie, c’est pourtant ce que voudrait nous faire avaler P. Grignon et son fan club.

    « L’argent dette ».

    Je préfère considérer que de nombreux échanges se font, comme cela s’est toujours fait, par économie, en procédant uniquement au paiement des soldes.

    Si x et y m’ont confiés la gestion de leur argent, et que x me demande de payer y; je débite le compte de x et crédite celui de y sans aucune intervention monétaire. Je n’ai plus les mêmes dettes vis-à-vis de x et y. En aucune façon je n’ai effectué un paiement avec une dette. Si les dépôts avaient étés mis dans des coffres privés je serais allé dans le coffre de x prélever une somme de monnaie que j’aurais déposé dans celui de y, là j’aurais déplacé de la monnaie. Comme la monnaie qui m’est confiée est électronique, je la fais déposer à ma banque centrale sur mon compte, si x me demande un transfert vers z chez un autre gestionnaire de fonds je passe un ordre de virement de mon compte vers le compte du gestionnaire de z à son attention de la part de x. Bis repetita, en aucune façon je n’ai effectué un paiement avec une dette.

    Une dette peut se troquer; je te dois tant, tu me dois pareil, on ne se doit plus rien youpie !
    Si vraiment on veut faire intervenir de la monnaie on peu aussi; je te dois tant, je te paie tant, tu me dois pareil tu me rends ce que je t’ai donné, on ne se doit plus rien youpie !

    Avouez que c’est un peu idiot !

    Donc « Money Is Not Debt ».

    Money Is Money, Debt Is Debt, and the vaches wil be bien gardées. 🙂

  24. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Anne.J

    Je répons rapidement à votre message arrivé entre les miens avant qu’un autre arrive de votre part !

    1) « chiffres dans une comptabilité » is no money pour mois, c’est un enregistrement, une trace.

    2) « ne pouvaient être émis QUE par la Banque Centrale » la monnaie fiduciaire et électronique (je bannis scriptural(e) de mon langage pour cause d’ambiguïté chronique) n’est émise QUE par la BC, c’est le cas actuellement (on vous a menti).

    3) « que tous les intérêts lui reviennent et que les banques privées n’aient plus que le droit de prêter cette monnaie seule Banque Centrale, ce ne serait pas une avancée considérable d’après vous? »

    Si, mais il faut des guichets, 30 000 en France, 8000 étab de crédit en zone euro, pour un petit guichet BdF par département.

    Comment faire tout nationaliser ?

  25. Avatar de vast
    vast

    Le probleme avec ce que vous dites shiva, c’est que vous partez du principe que l’argent existe (la monnaie)
    Il n’y a pas d’argent, il n’y a pas de monnaie.
    Tout ce qui existe c’est le crédit (une dette donnant droit un pouvoir d’achat) et cette quantité là est illimitée.

    Comment obtenez vous un crédit ? en vous endettant…

  26. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Shiva

    Tout nationaliser? … relisez, j’emploie même l’expression « que les banques privées n’aient plus que le droit de prêter cette monnaie ».

    A part cela, comme ma tendance naturelle est de penser « 3 » dans mon commentaire du 19 février 2009 à 07:56 , c’est difficile de poursuivre la discussion (je crois que personne ne ment, sauf la majorité des banquiers qui auraient du mal à justifier certaines choses…)

  27. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    les banques ont une grande responsabilité dans la crise actuelle.

    ce fait ne peut être discuté et ne l’est d’ailleurs pas sur ce blog à ma connaissance, ni par M Paul Jorion, ni par ceux qui pensent que les banques commerciales ne créent pas de monnaie.

    certains pensent que leur responsabilité n’est pas liée à de la création monétaire, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne pensent pas que les banques sont significativement responsables de la crise.

    les banquiers sont des voleurs ?

    oui surement.

    le commerce est il un vol ?

    y en a qui le pensent – vendre plus cher ce qu’on a eu pour moins cher- est pour certains un vol.

    les banquiers sont ils plus voleurs que les autres ?

    je sais pas.
    ce qui est certain, c’est qu’ils ont la particularité de se payer directement sur la bête – en débitant le compte de leurs clients ( d’une certaine manière en prenant les billets dans la poche de leurs clients ) -.
    ça , c’est spécial.

    sont ils les seuls à faire des crédits ?

    non.
    mon ami m’a prété 100 € l’autre jour, il m’a fait crédit.

    sont ils les seuls prêteurs à « ne pas avoir » l’argent qu’ils prêtent ?

    – si j’ai bien compris le système de la « création monétaire ex nihilo » –

    si c’est le cas, oui.

    les questions seraient donc :

    ? ces voleurs de banquiers, ont ils l’argent qu’ils prêtent ?

    ? prêter de l’argent que l’on n’a pas conduit à la crise actuelle ?

  28. Avatar de vast
    vast

    Si votre ami vous a prêté 100; n’oubliez pas que ces 100 ont été emprunté et doivent etre rendu avec plus qu’il n’existe pour le faire.

    Il faut bien comprendre qu’il n’y a pas 1 euro en circulation qui ne provient pas d’un crédit.

    ___

    So what have we learned in two millennia?

    « The budget should be balanced, the Treasury should be refilled, public debt should be reduced, the arrogance of officialdom should be tempered and controlled, and the assistance to foreign lands should be curtailed lest Rome become bankrupt. People must again learn to work, instead of living on public assistance. » – Cicero – 55 BC

    Evidently nothing…

  29. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @pitalugue

    Les arguments de ceux qui pensent que les banques prêtent les dépôts ont fait mouche… les arguments de ceux qui pensent que les banques « monétisent » des garanties également.
    Donc, je ne peux que répondre à  » ? ces voleurs de banquiers, ont ils l’argent qu’ils prêtent ?  » … non, il n’est de toute façon pas à eux, ils le « fabriquent » ET/OU puisent dans nos épargnes (dépôts) en général sans nous le dire !

    Pour la question  » ? prêter de l’argent que l’on n’a pas conduit à la crise actuelle ? ». Je ne suis pas certaine que ce soit la seule cause ni même la principale. L’envie de tous et de chacun de vivre « au dessus de ses moyens » (de ses capacités de remboursement du crédit) a amené également à cette crise, sans compter la titrisation qui a permis aux banquiers de nous cacher la vérité .

    PS: regardez votre dico … « faire crédit » à plusieurs sens; votre ami n’a pas créé de nouvelle monnaie (il n’a pas le droit de le faire)

  30. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    @ Anne.J
    « Donc, je ne peux que répondre à ” ? ces voleurs de banquiers, ont ils l’argent qu’ils prêtent ? ” … non, il n’est de toute façon pas à eux, ils le “fabriquent” ET/OU puisent dans nos épargnes (dépôts) en général sans nous le dire !  »

    je suis d’accord : sauf à prêter leurs « fonds propres » les banques prêtent soit l’argent de leurs déposants, soit « fabriquent » cet argent (là je suis plus réservé mais toutefois pas fermé à l’argument).

     » Pour la question ” ? prêter de l’argent que l’on n’a pas conduit à la crise actuelle ?”. Je ne suis pas certaine que ce soit la seule cause ni même la principale. L’envie de tous et de chacun de vivre “au dessus de ses moyens” (de ses capacités de remboursement du crédit) a amené également à cette crise, sans compter la titrisation qui a permis aux banquiers de nous cacher la vérité  »

    je suis aussi en phase avec vos idées : juste une explication complémentaire sur la titrisation :
    voulez vous dire que la titrisation a remis dans le circuit des fonds qui ne l’auraient pas été autrement – et qui ont entretenu « artificiellement »et « hydropiquement » le système jusqu’à sa crise aigue actuelle – ?
    ou que la titrisation a eparpillé des crédits de mauvaise qualité qui ont contaminé les crédits de meilleure qualité ?

    PS: regardez votre dico … “faire crédit” à plusieurs sens; votre ami n’a pas créé de nouvelle monnaie (il n’a pas le droit de le faire)

    j’ai hésité longtemps à corriger « m’a fait crédit » en « m’a fait un crédit », mais j’ai au final pensé que tout ceci venait de « confiance  » .

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