On a reçu ça

From: bankster.tv
Sent: Friday, February 13, 2009 2:40 PM
To: ‘Paul Jorion’

Mr Jorion,

Je viens vous annoncer qu’a l’occasion du ZDay le 15 mars prochain nous publierons une vidéo concernant vos dires et vos pratiques.

Je regrette d’avoir a faire cela.

Malheureusement vous ne nous laissez aucun choix, le débat « démocratique » nous ait interdit et vous effacez des informations cruciales méconnues de vos lecteurs que vous commentez à contre sens en privée.

A ce titre vous ne respectez pas le droit à la liberté d’expression, ni meme le droit de réponse quand vous écrivez des fausses allégations concernant l’Argent Dette.

Dont Acte

Bonne chance pour la « suite »

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437 réponses à “On a reçu ça”

  1. Avatar de Nadine
    Nadine

    @brieuc Le Fèvre

    Il faut nous laisser le temps d’aller sur le blog puis de vous lire !

    Quand vous dites :   « J’aurais espéré que vous fassiez de même en admettant que cette dette est utilisée comme une monnaie, que c’est bien cette dette qui circule et qui constitue le gros des agrégats monétaires successifs (hormis M0), mais las! »

    Vous avez entièrement raison, la dette qui circule c’est la monnaie de l’économie à 90% ou monnaie scripturale privée et je crois que les non-créationnistes seront d’accord avec moi. Mais le reste ?

    On peut attaquer le gros morceau de la compensation …

  2. Avatar de Nadine
    Nadine

    @ brieuc le Fèvre

    Pouvez-vous expliquer cette phrase que je ne comprends pas (quel rapport avec les réserves obligatoires ?)

    « Certes, une compensation existe, avec transfert corrélatif “par derrière” de monnaie (scripturale centrale), mais ces derniers transferts ne concernent que le montant des réserves obligatoires attachés aux transferts de dette »

  3. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    La compensation, on l’a abordé en long, en large et en travers à plusieurs reprises déjà dans de nombreux billets sur la monnaie.

    Au hasard :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1116#comment-15861 (une synthèse des outils et mécanismes)

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1116#comment-15919 (les sources, et notamment une explication des RO qui intéressera Brieuc et ses « transferts corrélatifs par derrière des montants des réserves obligatoires attachés aux transferts de dette »)

    2 liens pour comprendre :

    http://www.gsit.fr/environnement/compensation_interbancaire.htm

    http://www.gsit.fr/systeme/circuit_echange.htm

  4. Avatar de Étienne Chouard

    @ Julien Alexandre (votre message du 26 février, 19h32)

    Vous dites ([et je réponds dans le texte entre crochets]) :

    « L’anémie du marché interbancaire est un problème de liquidités : les banques ne se prêtaient plus d’argent entre elles.

    [Est-ce la vraie cause, la cause première ? Quand une banque découvre que des clients emprunteurs sont insolvables et que ses garanties (et actifs) n’ont plus de valeur, elle n’a pas un problème de liquidité mais un problème de solvabilité. Je sens que l’on va encore devoir préciser les définitions : liquidité ? solvabilité ? Mais vous êtes encore capable de me reprocher de « faire de la sémantique » à réclamer un sens commun aux mots utiles… ÉC]

    On peut admettre qu’il soit difficile à comprendre qu’une banque ne puisse pas prêter de l’argent quand on considère qu’il lui suffit de le créer à partir de rien, comme certains le soutiennent ici.

    [(« Certains », oui, ici et ailleurs, partout dans le monde…) Précisons cependant : « à partir de rien en monnaie » et pas du tout « sans contrepartie », cela a déjà été objecté, car il faut quand même que la banque trouve un emprunteur solvable (ce qui, précisément, est ce qui manque le plus en cette fin de cycle où la cavalerie bancaire atteint ses limites). Vous faites comme si nous reprochions aux banques un pouvoir magique invraisemblable (créer de la monnaie sans contrepartie), ce que nous n’avons jamais écrit. Jamais. On dirait que vous ne lisez que ce que vous avez envie de lire 😉 (Ce n’est pas « une attaque ad hominem », je fais juste comme vous.) ÉC]

    Il n’en demeure pas moins que tout le second semestre 2008 a vu les Banques Centrales injecter des liquidités en quantités astronomiques pour palier au fonctionnement à des taux prohibitifs du marché interbancaire.

    [Il semble inutile (et injuste) d’inonder le secteur de liquidités (de la monnaie qu’il faudra rendre) alors que la difficulté de fond vient de problèmes d’insolvabilité (qui réapparaîtront immanquablement au moment du remboursement des liquidités). ÉC]

    Pourquoi les BC ont injecté ces liquidités, alors qu’ils suffisaient que les banques commerciales “créent” l’argent qu’elles se prêtent sur le marché interbancaire ?

    [Ne prenez pas les gens pour des idiots, ne leur faites pas dire des bêtises qu’ils n’ont jamais dites, ce n’est pas civil. ÉC]

    La question est parfaitement légitime, et a déjà été posée maintes fois. Et à chaque fois, les tenants de la “création monétaire ex-nihilo” bottent en touche car dans leur conception, cela n’a pas de sens.

    [Vous fabriquez vous-mêmes les abrutis dont vous avez besoin pour l’emporter, en déformant la pensée de vos interlocuteurs. C’est un peu décourageant. ÉC]

    Donc plutôt que de répondre à la question (ou alors il va falloir expliquer que les BC n’ont pas injecté de liquidités, mais l’exercice va être ardu), on contourne… »

    [Qui donc donne quotidiennement des leçons de contournement ? Personne ne dit qu’on n’a pas injecté de liquidités : on dit (et on peut se tromper) que cela ne sert à rien, compte tenu du problème de fond qui n’est pas un problème de liquidité. ÉC]

    Merci Brieux, pour ton message, ouvert et cherchant à comprendre l’autre.

    Amitiés à tous.

    Étienne.

  5. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Je « prends les gens pour des idiots, je leur fais « dire des bêtises », ne suis pas « civil », je « fabrique des abrutis… pour l’emporter en déformant la pensée » et « donne quotidiennement des leçons de contournement ».

    Mais à part ça, pas d’attaques ad hominem… Qu’est ce que ça doit être quand vous attaquez!

    Ceci dit, vous m’invitez à vous expliquer ce que signifie les termes liquidité et solvabilité, ce que je fais en tâchant civilement de ne pas prendre les abrutis que j’ai fabriqués pour des idiots tout en les contournant :

    – la liquidité, c’est la capacité d’une entreprise à régler ses créances immédiates. Par extension, sur les marchés, le niveau de liquidité se mesure à la possibilité de pouvoir acheter/vendre un actif vite et en quantité sans que cela n’affecte trop son prix.
    – la solvabilité, c’est la capacité d’une entreprise à régler ses créances en cas de liquidation.

    Je n’ai pas le souvenir d’avoir dit que les banques étaient solvables, ni qu’il n’y avait pas de problème de solvabilité.
    Alors crise de liquidité ou de solvabilité? ==>http://www.telos-eu.com/?q=node/1247

  6. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Julien Alexandre

    Une simple question:
    Les réserves obligatoires c’est pour limiter le crédit uniquement (puisque à chaque dépôt prêté on retire 2% sur une masse M0 constante) ?
    Parce que si c’est pour les retraits en espèce de ses clients il n’y en a pas assez. (Il faut compter une réserve de 15% en monnaie fiduciaire). Ce qui impliquerait que la banque lorsqu’elle prête les dépôts de ses clients doit constituer 17% de réserve totale. Non?

  7. Avatar de Étienne Chouard

    @ Julien Alexandre,

    Vous avez dit textuellement : « L’anémie du marché interbancaire est un problème de liquidités ».

    J’ai donc répondu que, à mon avis, la cause réelle de cette « anémie » (bel euphémisme) était toute autre qu’un problème de liquidité.

    Je vous remercie pour ce document de Cédric Tille, « Crise de liquidité ou de solvabilité ? », qui confirme parfaitement ce que je suggérais : il est plus que probable que la crise interbancaire ne soit pas qu’une crise de liquidité comme vous le prétendiez, mais bien une profonde crise de solvabilité, qui mériterait normalement la faillite, (avec son cortège de sanctions pénales), en tout cas autre chose que de simples injections de liquidités. Je n’aurais pas trouvé mieux, merci 😉

    Je retiens ces passages :

    « (…) Une question centrale est de déterminer si les banques sont confrontées à un problème de liquidité ou de solvabilité. Une institution face à un problème de liquidité a seulement besoin d’une marge temporaire jusqu’à ce que la situation se normalise. En revanche, une banque insolvable ne pourra pas faire face à ses engagements.

    (…) la valeur des actifs est incertaine [considérons trois cas de figure] (…)

    Le problème est que nul n’est sûr de la valeur de long terme des avoirs hypothécaires au cœur de la tourmente actuelle. Il se peut en fait que nous soyons dans un troisième cas de figure où la valeur de long terme des actifs est effectivement de 700 euros, et que donc la banque est fondamentalement insolvable. On pourrait la laisser partir en faillite. Cela serait gérable pour une banque individuelle, mais lorsque que la majeure partie du système bancaire est dans cette situation, des faillites sur une grande échelle seraient catastrophiques. Le système financier se bloquerait, entrainant toute l’activité économique avec lui.

    Le problème pourrait être résolu par un rachat des actifs par l’État, comme dans le second cas ci-dessus, mais au prix de 850 euros. La banque demeure solvable, mais le contribuable essuie une perte puisque la vraie valeur des actifs n’est que de 700 euros. Pire, si les affaires de la banque reprennent par la suite, les actionnaires en recevront les bénéfices, mais le contribuable reste face à sa perte. Le risque d’une telle situation est une des raisons derrière la réticence du Congrès. En outre, peut-on être sûr que le gouvernement pourra évaluer la valeur des actifs en question plus exactement que les légions de banquiers de Wall Street qui y perdent leur latin ?

    Certes, la perte fiscale est peut-être le prix à payer pour éviter une catastrophe plus large. Il existe toutefois de meilleures approches pour résoudre un problème de solvabilité. Rappelons qu’un tel problème signifie que les fonds propres de la banque sont négatifs, car les avoirs ne couvrent plus les dettes ni les dépôts des épargnants. Si un rachat d’actifs par le gouvernement rétablit les fonds propres, et donc la solvabilité, il y parvient de manière très indirecte.

    Il serait plus efficace d’injecter directement des fonds propres. (…)

    [Suivent plusieurs ‘options’, qui oublient toutes, cependant, d’évoquer les nécessaires sanctions pénales et pécuniaires des personnes physiques responsables de la catastrophe. ÉC] »

    Ce serait bien, Julien, de ne pas dégainer le canon nucléaire du reproche d’attaque ad hominem dès qu’on vous fait le moindre petit reproche personnel, de fond ou de forme : il faut qu’on puisse se dire les problèmes de communication que l’on ressent sans escalade (une paroi qui se gradue souvent au final en points Godwin).

    Si vous déformez ma pensée (involontairement, sans doute) et me faites passer pour un abruti (ce que vous n’aimeriez sans doute pas vous-même, naturellement) en m’attribuant une thèse stupide (comme un prétendu droit bancaire de création de monnaie privée sans contrepartie), il faut que je puisse vous le dire, tranquillement.

    Rien de grave, quoi.

    Cordialement.

    Étienne.

  8. Avatar de Shiva
    Shiva

    @brieuc Le Fèvre

    « Toute la partie de la dette transférée qui est hors RO change de compte, voire de banque, sans mouvement accompagnateur de monnaie (scripturale centrale). »

    Non les paiement entre agents économiques s’effectuent via ce mécanisme :

    http://www.gsit.fr/systeme/circuit_echange.htm

    Le Centre Comptable calcule le solde net de chaque compte des banques.
    Ce calcul est dénommé compensation multilatérale nette.

    Les soldes nets multilatéraux sont ensuite transmis à la Banque de France pour imputation sur les comptes centraux des Participants tenus à la Banque de France ; et cela via lTarget2.
    La Banque de France est l’agent de règlement du Système Interbancaire de Télécompensation. Elle veille également au bon fonctionnement et à la sécurité des systèmes de paiement, dans le cadre de la mission du système européen des banques centrales (article L. 141-4 du Code Monétaire et Financier).

    Si vous êtes intéressé par le fonctionnement global des paiements en monnaie électronique (compensation interbancaire) :

    http://www.gsit.fr/environnement/compensation_interbancaire.htm

    Rien à voir avec les RO…

    Le gonflement des agrégats est tenable dans la mesure ou les BC injectent systématiquement toute la liquidité qu’il faut au système pour fonctionner.

    Quand à la modélisation monétaire; ce n’est qu’un jeu pour comprendre et non une source de vanité. Nous ne lui donnons pas plus d’importance qu’il ne mérite et prenons la distance nécessaire avec nos créations fantastiques !

    J’avoue que « coquilles de Saint-Brieuc » était un peu « iodé » mais je ne voulais pas vous vexer 🙂

    Je crois que le scandale de la création monétaire par les banques privées et le bénéf illicite afférent est bien utile pour focaliser les tensions, pour plusieurs raisons :

    – très simple à comprendre (chapeau magique)
    – évidence (mon argent c’est le solde inscrit sur mon relevé de compte)
    – injustifiable (les banquiers privés, sans travailler, volent les intérêts sur notre dos)
    – tous pourris; les banquiers, et le pouvoir qui leur donne ce « droit légal » (il faut donc bien tout renverser)
    – tous complices d’un bout à l’autre de la planète (complot mondial)
    – c’est académiquement vrai, (toute la vulgarisation, l’enseignement, les économistes, même les prix Nobels… )

    Mais cela ne résiste pas à l’analyse…

    Montrer comment s’opère le pillage systématique des marges dégagées par l’économie, et la sophistication des inventions idoines, n’est pas à la portée du premier agitateur venu (ne vous sentez pas visé svp)…

    Je crois que les transformations nécessaires passent par une profonde compréhension des réalités plutôt que par une simplification et son doigt accusateur.

    En attendant d’être balayé tel le grain de sable dans les rouages de l’histoire (à quand la chasse aux sorcières) je vous souhaite un bonjour tout ce qu’il y a de plus cordial.

    Et vous dis tout de même à bientôt.

  9. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Julien Alexandre :

    Je vois qu’il y en a qui suivent de bonnes références ! 😉

    Dis-moi fils d’Eole, ne serait-ce pas là ton Tartare ?

  10. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Julien Alexandre

    Une autre question:

    Vous dites dans un commentaire du 1 février 2009 à 12:49

    « Cette ligne de crédit, qui doit être remboursée en fin de journée (La Palice, bonsoir) doit être garantie soit par des titres négociables (que la Banque Centrale se réserve le droit d’accepter sur la base d’un référentiel, qui a eu tendance à s’assouplir ces derniers temps) ou des créances privées »

    Des créances privées vous dites, donc une banque peut se refinancer avec ses propres créances privées style crédits hypothecaires aupres de la BC?

  11. Avatar de Julien  Alexandre
    Julien Alexandre

    Le système de réserves obligatoires remplit deux fonctions principales :

    – contribuer à la stabilisation des taux d’intérêt du marché monétaire, les réserves étant constituées en moyenne mensuellement dans la zone euro ;
    – élargir la demande de monnaie de banque centrale en créant ou accentuant un déficit structurel de liquidités sur le marché, ce qui revient à limiter ou faciliter le crédit.

    Il ne faut pas confondre réserves obligatoires en monnaie centrale scripturale et monnaie fiduciaire. Pour faire face aux retraits en espèces de ses clients, la banque doit disposer de monnaie centrale fiduciaire qu’elle se procure auprès de la banque centrale émettrice.

  12. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    créances privées = historiquement = effets de commerce tirés sur entreprises dont la cotation banque de france = 3 (meilleure cotation)
    il s’agit donc d’escompte (crédit cout terme) accordé aux entreprises côtées 3 qui sert de base au refinancement des banques auprès de la BC.

    il me semble que pour les créances hypothécaires, ce n’est pas en direct avec la BC, il faut passer par là =

    texte du sénat français intitulé « Accès des ménages au crédit en France »

    En effet, les marchés hypothécaires apportent aux établissements de crédit des ressources complémentaires pour refinancer les prêts hypothécaires au logement. La Caisse de Refinancement de l’Habitat insiste sur les « opportunités de veiller à les renforcer et à les rendre plus homogènes dans un environnement où semblent se dessiner une diminution tendancielle des encours globaux des dépôts bancaires et, dans le même temps, une augmentation probable des besoins de financement ». Les marchés hypothécaires apportent en effet aux banques des ressources complémentaires pour assurer leurs besoins de financement du logement (20 % des encours de prêts en moyenne). Ainsi, les acteurs refinancent leurs prêts assortis d’une hypothèque en émettant des titres spécifiques ultérieurement acquis par les apporteurs de capitaux.

    Les acteurs de l’offre disposent de trois vecteurs de refinancement. Ils peuvent ainsi émettre :

    · des parts de fonds communs de créances (FCC – droit français) ou des « residential mortgage backed securities » (RMBS – droit étranger) ;

    · ;

    · des obligations couvertes émises par des centrales d’émission comme la Caisse de Refinancement de l’Habitat, ou par des organismes de type HBOS (Halifax-Bank of Scotland) dont les opérations reposent essentiellement .

    Les marchés hypothécaires font appel à l’une ou l’autre de ces techniques : le recours aux marchés financiers est favorisé aujourd’hui par la monnaie unique, la convergence des coûts de refinancements. Rendre les marchés plus homogènes faciliterait encore ces refinancements. Nous reviendrons .

    CHAPITRE 3 – LES PROBLÉMATIQUES TRANSVERSALES AU CRÉDIT

    · Les dépôts ne couvrent plus les encours de crédit, ces derniers augmentant beaucoup plus vite.

    · De ce fait, les banques doivent rechercher .

    l’article

  13. Avatar de Julien  Alexandre
    Julien Alexandre

    Nadine, pour votre question sur les créances privées, je vous invite à lire ces documents :

    http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/bulletin/etud56_2.pdf

    http://www.ecb.eu/ecb/legal/pdf/c_21620080823fr00010011.pdf (uniquement le point 9.)

    http://www.ecb.int/ecb/legal/pdf/l_30920081120fr00080011.pdf

    Les règles en matière de refinancement auprès des Banques Centrales ont été largement assouplies. A l’origine, seuls les meilleures notations étaient admissibles (voir le document Banque de France). Mais le refinancement est aussi devenu possible pour des ABS et MBS de « bonne qualité ». Met-on le doigt sur un des vrais problèmes?

    Je vous invite à relire le billet de Paul qui explique très bien la titrisation :

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1860

    Cordialement, Julien

  14. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Je pense que ça peut intéresser certain(e)s…

    ( site http://www.gsit.fr/ Système Interbancaire de Télécompensation SIT)

    Depuis toujours, l’économie implique le règlement des transactions commerciales ou privées par le biais de moyens de paiement.
    Rares sont ceux qui aujourd’hui ne règlent pas par cartes bancaires, ne font pas de chèques, ne bénéficient pas de virements de salaires ou de prestations sociales, ne règlent pas une facture par prélèvement, ne signent pas de TIP… Ces instruments de paiement scripturaux se substituent souvent aux espèces et représentent chaque jour de très forts volumes d’opérations.
    D’abord échangés physiquement entre banques sous forme papier, puis sous forme de bandes magnétiques, l’échange des moyens de paiements a été optimisé en utilisant les technologies de l’informatique et des télécommunications.
    Près de 15 milliards d’opérations scripturales de paiement (retraits DAB compris) sont émises annuellement en France par la clientèle des banques. Près de 80% de ces opérations s’échangent entre les banques (en interbancaire), les autres, dont les clients donneurs d’ordre et les clients destinataires appartiennent à la même banque, sont traités en interne par celle-ci.

    En France, 100 % des échanges interbancaires sont automatisés et transitent par le SIT, le Système Interbancaire de Télécompensation géré par le GSIT pour le compte de la communauté bancaire.

    Comment les banques peuvent-elles utiliser le réseau SIT ?
    L’accès direct au SIT est possible pour les banques ayant un statut de « Participant Direct »,c’est-à-dire celles qui ont des critères financiers minimums (fonds propres, notation du taux de crédit à court terme), des flux importants (représentant 0,20 % de l’ensemble des flux automatisés de la Profession) et dotées d’une infrastructure conséquente permettant un dialogue approprié avec le SIT.
    Il est possible également pour une banque de faire transiter ses flux par l’intermédiaire d’un Participant Direct (statut de Participant indirect).
    Le GSIT n’intervient pas dans cette relation entre partenaires banquiers.

    Quels sont les droits d’accès au SIT?
    Pour accéder directement au SIT, il faut un statut de « Participant Direct » (critère de volumétrie minimale obligatoire), s’acquitter d’un droit d’accès en fonction du bilan et/ou de la volumétrie, payer un abonnement annuel et se doter des équipements nécessaires au raccordement du système SIT en fonctionnement normal ou dégradé (matériel, matériel de back-up, logiciel de dialogue pour le suivi des échanges, la gestion des pannes et les reprises, moyens et procédures de déroulement des plans de secours…). Le Participant Direct assure la responsabilité technique et financière des échanges.

    Comment fonctionne la compensation sur le SIT ?
    Les échanges sur le SIT se font tous les jours par plages horaires.
    Il existe des Heures d’Arrêté de la journée d’Echange (HAJE) en fonction de la nature des opérations. Il en existe quatre : pour les virements et paiements par cartes, pour les LCR et les TIP, pour les avis de prélèvement, pour les opérations non comptables. La compensation des échanges se fait au fil de l’eau mais les soldes de compensation et le règlement (Heures d’Arrêté de la journée Comptable – HAJC) sont effectués une fois par jour au travers du système TBF – Transferts Banque de France, via la C.R.I. – Centrale des Règlements Interbancaires. Il n’existe pas de notion Paris/Province dans le SIT.
    Les banques remettent leurs opérations au SIT chaque jour dans le respect des plages horaires d’échange évoquées ci-dessus. Il s’agit toutefois là d’heures limites qui s’imposent aux établissements Participants du SIT et non vis-à-vis des clients de ceux-ci.

  15. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    @Anne J

    qu’est ce que vous concluez du chiffre de 80 % d’opérations échangées en interbancaire ?

    que les banques com ont une « fuite » de 80 % en moyenne générale ?

    qu’un crédit de 100 émis par une bcom va se retrouver en moyenne à 80 % à la concurrence ?

  16. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J
    @Etienne.C
    @ ou quelqu’un qui sait répondre

    Une question:

    Dans une économie où les parts de marché sont complètement équilibrées entre les banques (hypothèse d’école mais possible) lorsque les banques accordent les crédits à leurs clients après compensation les banques ne se doivent rien mais lorsque ces crédits finissent en dépôt et elles doivent constituer leurs réserves obligatoires et leurs réserves en monnaie fiduciaire pour les retraits en espèce.
    Elles doivent donc toutes se refinancer en monnaie centrale et doivent rembourser en temps normal en quelques jours les avances de la banque centrale.
    Pour se faire je suppose que la banque centrale utilise pour sa garantie les créances privées de ces banques.
    Comment font elles (elles sont toutes dans cette situation là) pour rendre cette monnaie centrale en quelques jours et continuer à préserver leur réserve en monnaie centrale si le marché reste complètement équilibré et que la masse M1 augmente tous les jours entraînant l’augmentation des réserves en monnaie centrale pendant x années?
    Si vous pouviez répondre à cette question ça m’aiderait à mieux comprendre « votre système ». Merci.

    @Julien Alexandre
    Merci pour les réponses.

  17. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Pitalugue

    J’en conclue simplement ce que je lis à savoir:
    – 20% des échanges ne passent pas par le SIT (ils se font directement au sein des réseaux bancaires: BNP, SG, CA, entre clients d’un même réseau)
    – 80% des échanges ont lieu entre réseaux bancaires différents: Ils correspondent à 100% des échanges interbancaires qui transitent donc tous par le SIT (et non pas par la Banque Centrale en monnaie centrale) lorsqu’ils s’agit d’échanges entre réseaux bancaires différents.

    Ce document ne donne absolument aucune information sur les « fuites » et les besoins de monnaie centrale des banques déficitaires après compensation (avec en face des banques qui, globalement, ont un solde positif équivalent qui peuvent donc prêter ou non aux premières ( voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Euribor ) ) … ce n’est pas le rôle du SIT d’intervenir en ce qui concerne ceux ci (je veux dire les besoins en monnaie centrale)

  18. Avatar de pierre78
    pierre78

    Bonsoir,

    Tout d’abord je voudrais vous remercier pour la qualité des posts et la hauteur de vue de vos reflexions.Tout à fait humblement , je voudrais sur le sujet de la compensation apporter deux petites précisions.

    1) S’il est vrai que 80 % des flux s’echangent en compensation , cela ne veut pas dire une « fuite » de 80 %.En effet aucune banque n’est que débitrice des flux ou à l’inverse créditrice .En fin de journée ,il y a un solde représentant crédit – débit qui est calculé pour chaque intervenant (les participants directs ), d’ou le nom de compensation, qui est réglé en monnaie central via Target2.

    2) Le SIT n’existe plus , il a été remplacé par la STET (Core) .C’est un peu technique , et notamment lié au lancement du SEPA (Single Euro Paiements Area) , d’une part , et d’autre part sous la pression de Bruxelles pour permettre aux banques étrangéres le désirant de pouvoir acquerir le status d’adhérent direct , ce qui était impossible avec le SIT

  19. Avatar de Shiva
    Shiva

    Anne.J

    http://www.gsit.fr/systeme/circuit_echange.htm

    Compensation et règlement interbancaires M3

    Le Centre Comptable calcule le solde net de chaque compte des banques.
    Ce calcul est dénommé compensation multilatérale nette.
    Les soldes nets multilatéraux sont ensuite transmis à la Banque de France pour imputation sur les comptes centraux des Participants tenus à la Banque de France ; et cela via lTarget2.
    La Banque de France est l’agent de règlement du Système Interbancaire de Télécompensation. Elle veille également au bon fonctionnement et à la sécurité des systèmes de paiement, dans le cadre de la mission du système européen des banques centrales (article L. 141-4 du Code Monétaire et Financier).

    Là « imputation sur les comptes centraux des Participants » « via lTarget2 » si vous ne voulez pas voir la réalité libre à vous, il n’y à rien à dire de plus.

    Mais ça pose question…

  20. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Pierre79

    Merci pour ces précisions. Je crois comprendre que le nouveau système (qui ne semble pas encore opérationnel pour toutes les transactions interbancaires ?) est en fait une extension européenne d’un système de compensation équivalent au SIT … right ?

  21. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine

    De toute façon toutes les banques ont des dépôts (un « compte de dépôt ») en banque centrale qu’elles utilisent d’une part pour leurs achats de monnaie centrale (fiduciaire) d’autre part au titre des R.O. ( ces montants sont au passif de la Banque Centrale, donc à l’actif des banques commerciales). Elles n’ont, dans votre hypothèse, pas besoin de monnaie centrale « de compensation » supplémentaire.

    Si elles émettent « du même pas » de nouveaux crédits qui vont induire de nouveaux dépôts en proportion de leurs parts de marché, elles vont effectivement avoir besoin d’augmenter leurs RO et leurs achats de monnaie fiduciaire qui, étant revendue à leurs clients, va augmenter leur actif et donc leur permettre de rembourser la banque centrale.
    Si elles n’ont pas ces actifs disponibles en monnaie, elles peuvent mettre « en pension » des titres qu’accepte la Banque Centrale …
    Conclusion (à mon sens) : la monnaie fiduciaire « brûle les doigts  » des banques tant que leurs clients n’en ont pas pris possession… c’est bien pour cela que les banques commerciales demandent la plus part du temps un délai pour fournir de gros montants en espèces: leur stock leur coûte cher…

  22. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Shiva

    J’ai expliqué plus haut que je n’allais plus débattre ni argumenter … surtout lorsque je lis « soldes nets » 🙂

  23. Avatar de pierre78
    pierre78

    @Anne.

    Core , le nom du nouveau CSM français, Stet , le nom de la société , est pleinement opérationnel .Il a commencé en Janvier 2008 par les flux SEPA (SCT) et progressivement monté en charge jusqu’à Juin 2008.Le SIT aujourd’hui n’est conservé qu’en back-up.

    D’autre part , extension européenne n’est pas le terme exact .En fait le Sepa a pour vocation (y arrivera t-il , la est un autre débat) d’étendre le marché domestique , limité jusqu’aujourd’hui aux frontiéres nationales, à 31 pays de la zone Sepa.Autrement dit de faire tomber les frontiéres et permettre de traiter un virement aujourd’hui ,et demain les prélévements de la meme maniere qu’il soit national ou cross-border.Pour atteindre cet objectif il a été necessaire de reformer les modes de fonctionnement des chambres de compensation nationales , en anglais ACH, pour leur permettre d’acceuillir des opérations qui jusqu’alors étaient traitées en correspondant banking (en gros de banque à banque).Evidemment il n’est pas question de creer un systéme unique de compensation , quoique cet éventualité a été un moment envisagé mais irréalisable techniquement , et qui aurait eu pour effet de remplacer un monopole national par un monopole européen. Donc les ACH ont pour vocation de se transformer en PE-ACH ( Pan european- automated clearing house).A ce jour il n’en existe véritablement qu’une seule STEP2 (ABE) .Stet a annoncé son intentention de devenir un PE-ACH mais à ce jour il n’acceuile que des opérations franco-françaises

  24. Avatar de Shiva
    Shiva

    Anne J

    « 80% des échanges ont lieu entre réseaux bancaires différents: Ils correspondent à 100% des échanges interbancaires qui transitent donc tous par le SIT (et non pas par la Banque Centrale en monnaie centrale) lorsqu’ils s’agit d’échanges entre réseaux bancaires différents. »

    « qui transitent donc tous par le SIT (et non pas par la Banque Centrale en monnaie centrale) »

    c’est pourtant bien vous qui l’avez écrit :-\

  25. Avatar de pierre78
    pierre78

    @ Anne.J

    merci pour la promotion , je suis passé de Pierre78 à Pierre79 , j’éspere terminer le week-end à 81

    🙂

  26. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J

    Merci Anne mais je n’ai rien compris à votre explication. Excusez-moi.
    Pouvez vous m’indiquez l’erreur dans mon raisonnement:
    Je reprends ce que je ne comprends pas.

    Vous dites:  « elles vont effectivement avoir besoin d’augmenter leurs RO et leurs achats de monnaie fiduciaire qui, étant revendue à leurs clients, va augmenter leur actif et donc leur permettre de rembourser la banque centrale. »

    Pourquoi revendue ?
    Un client qui veut retirer en espèce une partie de son dépôt n’achète pas à sa banque ce que la banque lui doit. La banque doit fournir en monnaie fiduciaire ce que lui réclame son client et pour cela elle doit se refinancer (dans votre système) donc pourquoi dites vous que ça va augmenter leur actif et que cela permet de rembourser la BC?
    (Il ne s’agit pas d’un client qui veut faire un credit en monnaie fiduciaire, on parle de dépots dont l’origine sont les crédits)

    Ensuite vous dites: « Si elles n’ont pas ces actifs disponibles en monnaie, elles peuvent mettre “en pension” des titres qu’accepte la Banque Centrale … »
    Cela je le sais puisque c‘est l‘objet du problème, la question c’était comme elles sont toutes dans cette situation (dans l’exemple) comment font elles pour rendre cette monnaie centrale (puisque c’est une avance de BC) et garder les réserves obligatoires dans un système où M1 ne cesse d’augmenter donc les réserves obligatoires aussi.

  27. Avatar de Shiva
    Shiva

    @pierre78

    C’est surement parce qu’elle vous aime bien 🙂

  28. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    pierre78 dit :

    1) S’il est vrai que 80 % des flux s’echangent en compensation , cela ne veut pas dire une “fuite” de 80 %.En effet aucune banque n’est que débitrice des flux ou à l’inverse créditrice .En fin de journée ,il y a un solde représentant crédit – débit qui est calculé pour chaque intervenant (les participants directs ), d’ou le nom de compensation, qui est réglé en monnaie central via Target2.

    je suis d’accord.
    on n’a pas d’idée sur le net à travers ces chiffres.
    par contre on a une idée de ce qui s’échange de bcom à bcom suite aux opérations des clients soit 80 %.
    ceci doit indiquer que le marché est assez partagé (6 acteurs majeurs qui font 90 ou 95 % du marché à eux 6 et qui se le partagent de manière assez équilibrée).
    si la fuite n’est évidemment pas de 80 %, elle doit être du niveau inverse de la part de marché de chaque établissement.
    un essai :
    si la Banque com A détient 30 % de PdM, en moyenne 70 % des opérations de ses clients ont pour bénéficiaire le client d’une autre bcom.
    les autres bcom ont en moyenne 30 % de leus opérations clientèle au bénéfice de la bcom A.

    70 qui sortent moins 30 qui rentrent = 40.

    peut on dire que la bcom A a une fuite de 40 % ?

  29. Avatar de pierre78
    pierre78

    @pitalugue

    Je ne dirai pas ça .

    En effet votre raisonnement présuppose que toutes les opérations ont un meme sens comptable (débit ou crédit) hors il s’échange en compensation des virements (credit) , des cheques (débit) , des prelevements (débit) etc .. (Les sens sont vus du point de vue de la banque receptrice) .

  30. Avatar de Julien  Alexandre
    Julien Alexandre

    En réaction au commentaire d’Etienne :

    Vous me dites

    Ce serait bien, Julien, de ne pas dégainer le canon nucléaire du reproche d’attaque ad hominem dès qu’on vous fait le moindre petit reproche personnel, de fond ou de forme : il faut qu’on puisse se dire les problèmes de communication que l’on ressent sans escalade

    Et dans votre commentaire précédent, vous m’accusiez de :

    “prendre les gens pour des idiots », de « leur faire dire des bêtises”, de « ne pas être civil”, de “fabriquer des abrutis… pour l’emporter en déformant la pensée” et de “donner quotidiennement des leçons de contournement”

    Je n’ai jamais répondu à vos attaques, mais c’est tout de même vous qui m’invitez à ne pas créer d’escalade. Je pense que l’on peut entretenir une discussion ou un débat sans accuser l’autre de manquer de civilité ou de prendre les gens pour des abrutis. Mais bon, soit, je laisse les lecteurs juger.

    Sur la question liquidité/solvabilité : la crise du marché interbancaire (qui est un marché à court terme) est une crise de liquidité (bien que l’Euribor et le Libor soient nettement redescendus, sans toutefois revenir à leur niveau d’avant-crise), qui a donné lieu à des injections massives de liquidité de la part des banques centrales. Au début de la crise financière (avec le déclencheur des subprimes), on a cru que celle-ci était due au manque de liquidité (ce qui est faux), avant de réaliser qu’il s’agissait d’une crise de solvabilité. La crise financière est une crise de solvabilité, la crise interbancaire est une crise de liquidité. La crise de solvabilité entraîne la crise de liquidité sur le marché interbancaire. Je suis d’accord avec vous Etienne quand vous dites que les injections de liquidités n’ont pas servi à grand chose si ce n’est retarder la prise de conscience de la nature de la crise financière. Politiquement, il était en effet beaucoup plus « convenable » de s’en tenir à un problème de circulation des liquidités entre les banques, plutôt que de reconnaître l’insolvabilité de nombreux acteurs du système.

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