Histoire du système bancaire du Grand-Duché de Gerolstein (IV) – Conclusion

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

L’histoire bancaire du Grand-Duché de Gerolstein simplifie sans doute de manière caricaturale le processus de création monétaire mais son but n’était pas d’apparaître réaliste de ce point de vue là. Ce que je visais à l’aide de cette illustration était d’un autre ordre : j’entendais décrire l’évolution d’un système bancaire au sein du microcosme d’une petite société où les questions d’argent ne se posent pas de manière purement abstraite et dans un vide social mais dans le cadre des relations qu’entretiennent effectivement les trois grands groupes qui constituent nos sociétés : les capitalistes ou investisseurs, les entrepreneurs ou dirigeants d’entreprises et les salariés, et en focalisant l’attention sur le rôle très spécial que jouent les banquiers à l’articulation de ces groupes, non pas du fait de leur fonction d’intermédiation mais en raison du rapport d’emblée déséquilibré qu’entretiennent ces trois groupes dans nos sociétés.

Après avoir créé un cadre très simple, centré sur une banque commerciale où les citoyens ordinaires peuvent déposer sur un compte-courant l’argent dont ils n’ont pas un besoin immédiat, et dans un deuxième temps sur un compte-épargne, je mets en évidence comment ce système évolue du fait que ceux qui empruntent l’argent déposé sur ces comptes doivent s’acquitter d’intérêts. Je montre enfin comment – d’une manière a priori invraisemblable – l’endettement croissant d’une partie de la population peut apparaître par un processus pervers comme enrichissement de la nation toute entière. L’astuce réside ici dans le processus de la titrisation, c’est–à–dire dans la marchandisation de la dette des emprunteurs individuels, titrisation qui crée une machine à générer de la « pseudo-richesse » mais qui conduit la banque centrale du Grand-Duché à traiter ces créances comme ce qu’elles feignent d’être, à savoir une richesse authentique.

Bien entendu l’argent n’a pas été inventé avec ce type de processus en vue : il s’agit avec la concentration du capital et la nécessité du versement d’intérêts que celle-ci entraîne, et ensuite avec le titrisation, de dévoiements, par ceux qui leur ont découvert des modes de détournement possibles, des principes qui présidaient initialement au fonctionnement de l’argent : du coup, le loyer de l’argent et les reconnaissances de dette apparaissent comme les équivalents d’une richesse véritable, et leur engendrement comme celui d’une nouvelle richesse.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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49 réponses à “Histoire du système bancaire du Grand-Duché de Gerolstein (IV) – Conclusion”

  1. Avatar de JJJ
    JJJ

    C’est l’emploi qui est fait de cet argent (dépenses de consommation ou d’investissement) qui est comptabilisé comme « création de richesses » dans le PIB, lequel ne tient pas compte de l’endettement auquel il s’adosse (sauf par les intérêts générés), ce qui est en effet absurde si l’on veut mesurer l’enrichissement d’un pays (surtout si les prêts proviennent principalement de l’étranger, comme aux USA). On mesure ainsi la prospérité d’une population à ce qu’elle dépense et non à ce qu’elle possède (son actif net, en somme).
    Mais que les emprunts soient directs ou titrisés ne change pas la nature des créances. Sauf, dans la titrisation, si le risque vendu aux investisseurs est « mal calculé » ou volontairement anesthésié…

  2. Avatar de joelle
    joelle

    à propos de  » création monétaire ex nihilo … etc : Il y vraiment des tordus .

  3. Avatar de jacques
    jacques

     » Pseudo-richesse « , accréditée par des agences de notation et de controle qui font passer des merles pour des grives ! La famille Adams viendra vous dire que la bonne gestion d’un spéculateur profite à toute la sociétée .Quelle perversité !
    N.B. La main du dessin animé de la famille Adams n’est pas la main du marché,mais une main qui marche!

  4. Avatar de TL

    Paul,

    Si les réservers fractionnaires étaient portées à 100%, i.e. que les banques ne pouvaient pas prêter les dépôts des clients mais avaient l’obligation d’emprunter systématiquement auprès de la Banque Centrale, il subsisterait néanmoins un problème : la folle marge d’intérêts qu’elles ponctionnent !
    Cette marge couvre largement les besoins actuels en personnel et en infrastructures bancaires (immobilier, réseau informatique…) qui déjà ne font pas l’objet d’une optimisation, loin s’en faut !
    S’il y avait un tant soit peu de concurrence au sein du système bancaire, et que les banques dépensaient leurs intérêts perçus au lieu de les reprêter en majorité, sans doute nous n’aurions pas ce débat de savoir si elles créent ou non de la monnaie. Certes, cela ne règlerait pas tous les problèmes environnementaux et sociaux actuels, mais ce vice de constitution du système financier n’aide clairement pas aujourd’hui dans la résolution de ces problèmes.

  5. Avatar de Shiva
    Shiva

    Naomi Klein, tout est dit, perso. je suis sous le charme…

  6. Avatar de nuknuk66
    nuknuk66

    Cette petite parabole du Grand-Duché de Gerolstein est une excellente méthode pour faire comprendre à des non spécialistes (dont je fais partie) votre analyse des dérives du capitalisme monétaire. Ce sont des contes philosophiques pour le XXIème siècle.
    Continuez comme cela, tous sur ce blog, car les citoyens sont demandeurs de ce type d’explications débarrassées du jargon des initiés, et aussi de vrais débats contradictoires.

  7. Avatar de Alotar
    Alotar

    Une bonne banque est une banque vide, qui n’a rien dans son coffre, c’est-à-dire une banque qui prête tout l’argent qu’elle a ou reçoit, et ceci afin de le rentabiliser. C’est d’ailleurs le sens d’une banque : gagner de l’argent en prêtant de l’argent. Les banques ont horreur des épargnants, car elles doivent les rétribuer; par contre elles aiment les emprunteurs. Dès qu’une banque a de l’argent, soit qu’un quidam lui en dépose ou la rembourse, soit qu’elle ait gagné des intérêts sur les prêts qu’elle a faits, soit aussi qu’elle loue de l’argent venant d’ailleurs, alors elle peut prêter cet argent. En conclusion, la meilleure banque est celle qui a le moins d’argent dans son coffre. Tout l’argent qu’elle a, est rentabilisé. Si de l’argent stagne dans son coffre, c’est mauvais signe pour elle, puisqu’elle va devoir rétribuer cet argent déposé chez elle. Tant que le solde entre d’une part les intérêts que la banque perçoit sur les prêts qu’elle a accordés, et d’autre part les intérêts qu’elle doit reverser aux déposants, tant que ce solde donc, intérêts perçus moins intérêts dus, est positif, la banque peut fonctionner. En bref : il n’y a jamais d’argent à la banque, puisque tout ce qu’elle a, elle le prête (si possible). L’argent fuit les banques – ce qui n’est pas pour déplaire à la finance délictueuse.
    Alors il faut dire que le schéma standard du gain bancaire se résume à un schéma de Ponzi : il ne tient que par une sorte de fuite toujours plus avant : l’augmentation indéfinie de prêts nécessaire à l’alimentation de ce schéma, puisque sinon le solde intérêts perçus moins intérêts dus deviendrait négatif : la banque devrait payer plus d’intérêts qu’elle n’en perçoit. Avec un tel système de Ponzi, il y a redistribution d’un argent qui se fait de plus en plus rare, sauf dans des bulles de plus en plus grosses. Ce qui renforce cette création continuée de crédits qu’induit la rareté de l’argent pour de plus en plus de quidams. Les prêts correspondent à du non-argent, c’est-à-dire à un manque d’argent et consistent en une location d’argent correspondant à une impossibilité à être possesseur d’argent. Que le quidam soit simple locataire d’argent, alors que le véritable propriétaire de cet argent est l’État , n’est pas neutre. La monnaie est l’agent contrôleur de l’État, ce qui expliquerait que le travail doive se vendre.

  8. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Je profite de cette « Conclusion de l’Histoire du système bancaire du Grand-Duché de Geroldstein »
    pour souligner la justesse de vue de la réponse de Nadine le 11 02 2009 à 10h55 au billet de François Leclerc: L’Actualité de la crise: Autour du pot, pour rappeler les priorités qui nous incombent à de tous, sans la moindre exception. Quelles que soient les options des un(es) et des autres par rapport au système financier, pour (à nouveau) retransmettre ces extraits de bulletins de l’Association pour les Droits Économiques et Démocratiques, ADED, signés par Denis GAUCI.
    *
    ADED extrait du bulletin N° 28 quatrième trimestre 2005

    Culture de l’obscurantisme

    On peut lire dans le Dictionnaire des sciences économiques (PUF, presses universitaires de France 2001) cette belle définition de la monnaie qui constitue un morceau d’anthologie de la littérature universitaire.

    La définition : – En dépit du fait que nous vivons quotidiennement l’expérience d’une économie monétaire, la monnaie est l’un des concepts économiques les plus difficiles à cerner. C’est sans doute que les formes monétaires sont variées, que les fonctions de la monnaie sont diverses, que la hiérarchie de ces fonctions continue à faire problème, que la rationalité même d’une économie monétaire est moins évidente qu’il n’y paraît, c’est encore parce que les propriétés d’équilibre et d’optimum d’une économie monétaire sont toujours en question, c’est aussi parce que le débat relatif aux modalités de régulation monétaire reste vif, c’est surtout que l’opposition reste grande entre ceux qui s’en tiennent à une conception fondamentaliste de la monnaie et ceux qui l’appréhendent dans une optique institutionnaliste, comme le fondement même de la société. –

    OUF ! Bien prétentieux serait celui qui prétendrait avoir compris quelque chose à la monnaie avec une pareille définition. Il faut croire que le rédacteur de cette belle définition était fatigué à la fin de sa rédaction puisqu’il oppose ceux qui s’en tiennent à une conception fondamentaliste de la monnaie à ceux qui l’appréhendent …….comme le fondement même de la société. Les mots « fondamentaliste » et « fondement » doivent avoir des sens cachés ou renfermer bien des mystères.

    Pour notre part nous donnons de la monnaie une autre définition qui peut être exprimée en d’autres termes, mais ne peut avoir un autre sens, voici cette définition:

    – La monnaie est une créance sur la collectivité qui permet à son détenteur de s’approprier une fraction de la richesse nationale. –

    Denis GAUCI

    *
    ADED extrait du bulletin N° 32 quatrième trimestre 2006

    S’il fallait attribuer le Prix Nobel de la Paix à un banquier, Robert H. Hemphill l’aurait certainement bien mérité pour avoir eu le courage de proclamer la vérité au mépris de toute autre considération.

    « Nous sommes complètement dépendants des banques commerciales. Chacun doit emprunter chaque dollars qui est en circulation, espèce ou crédit. Si la banque crée suffisamment de monnaie artificielle, nous sommes prospères ; sinon, nous sommes proches de l’état de famine Nous sommes absolument sans système de monnaie permanent.
    Lorsque quelqu’un parvient à une totale compréhension de cette réalité, la tragique absurdité de notre situation désespérée est presque incroyable, mais néanmoins réelle. C’est le sujet le plus important sur lequel toute personne intelligente puisse se pencher et réfléchir. Il est si important que notre civilisation actuelle peut s’effondrer à moins qu’il ne devienne largement compris et que ce système soit corrigé rapidement. »

    Robert H Hemphill, Crédit Manager of the Fédéral réserve bank Atlanta, GA

    De son côté Chantal Robin Rodrigo, ex-banquière et Député des Hautes Pyrénées répondait lors d’une interview à Charlie-Hebdo du 11 août 1999:

    CH. Hebdo : User d’un langage technique et hermétique, n’est-ce pas aussi un moyen pour les financiers de garder leur pouvoir ?

    Ch. Robin rodrigo : La finance est un monde fermé. Déjà, être une femme dans le milieu bancaire, il y a quelques années, c’était exceptionnel. Quant à l’enseignement, il se dispense dans la confidentialité, à l’intérieur de l’ établissement. Vous passez trois-quatre ans en stage et en cours maison. Vous êtes formé à la main de l’entreprise. Formé à l’ image de la BNP ou de Paribas.

    Alors que la finance est toujours plus puissante, on n’ apprend pas ses mécanismes au collège, ni au lycée, ni même à la fac. Ce savoir bien gardé est réservé à des initiés. À ceux qui, en quelque sorte, nous gouvernent réellement. (fin de l’extrait)

    Qu’ une prise de conscience générale soit proche ou lointaine, nous avons la certitude qu’ elle aura lieu un jour. En attendant, notre association travaille sans relâche à son avènement. Le résultat dépendra de l’engagement de chacun et de toute façon nous aurons la société que nous aurons mérité, que ce soit par notre laisser-faire ou notre détermination.

    Denis GAUCI

    *
    La voie de la réorganisation monétaire est ouverte, malgré les spadassins de plus en plus inquiets pour leur « avenir », arc-boutés derrières les portes fortifiées du pré carré inexpugnable de cet « Empyrée » à la fois bancaire, financier et surtout monétaire, enfin objet de toute notre attention (du moins je l’espère). Nous voici engagés dans l’antagonisme (d’ailleurs naturel) suivant: hétérogène – versus – homogène. Autrement dit: organisation et domination des nations des peuples et du monde par l’entremise généralisée de l’argent et ses composantes.
    La balle est dans notre camp, et non plus (il ne faut plus qu’elle le soit) dans le camp du pouvoir financier mondialiste.

  9. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    En écho au propos de Thibault, plein de bon sens, je ne pense pas que l’idée à défendre soit un système de réserves obligatoires à 100%, qui n’aurait à priori aucun effet positif, bien au contraire. Sur l’absence de concurrence qui fait exploser la marge d’intermédiation (un territoire difficile à explorer, en témoigne le peu d’essais en la matière), c’est vrai mais ce n’est pas non plus la pierre d’achoppement. Il me semble que le vrai problème est celui de la définition de richesse et concomitamment sa répartition, tel que posé par Paul Jorion.

    A titre personnel, j’ai posé sur un autre fil l’équation suivante, qui vaut ce qu’elle vaut, probablement pas grand chose :

    Monnaie = (travail + soleil) – (ressources naturelles non-renouvelables / temps)???

  10. Avatar de Air du Verseau
    Air du Verseau

    @Julien Alexandre

    Quelles sont les unités ?

  11. Avatar de JJJ
    JJJ

    @Julien Alexandre

    Le création de richesse et sa répartion, c’est précisément le champ d’investigation de l’économie politique…

    Quant à l’équation, il manque l’âge du capitaine et… la dérivée seconde du raton laveur (je me moque)

  12. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Les points d’interrogation sont là parce que la définition des unités est précisément soumise au débat:)
    Une idée?

  13. Avatar de Crystal
    Crystal

    @Julien Alexandre

    Je réfléchis toujours à cette monnaie unique. Et je tombe sur de nombreuses impasses. Il faudrait que je prenne le temps de rédiger quelque chose. En tout cas là dessus :

    « Monnaie = (travail + soleil) – (ressources naturelles non-renouvelables / temps)??? »

    Le soleil est un flux non un stock. Vous ne pouvez pas consommez aujourd’hui l’énergie que vous recevrez demain.
    Difficile d’intégrer cela dans la monnaie.

    « Ressources naturelles non renouvelable » c’est insuffisant.

    Exemple :
    Le stock de poisson est une ressource renouvelable. Si mes quotas de pêche sont trop haut ou non respectés le stock de poisson s’épuise. Il est donc possible de « consommer » une ressources naturelle renouvelable. Comment intégrer ce type de richesse à la monnaie ?

    Les impasses ou je tombent sans arrêt me conduisent à penser que cela va être difficile d’envisager ce type de monnaie avec une masse monétaire fixe (ou décroissante) et d’indexer son montant sur les richesses planétaires.
    Je pense qu’il est possible de discriminer l’ensemble des richesses, mais je ne vois pas comment pondérer leur intervention dans le calcul de la masse monétaire totale… Sur quel bases ?

  14. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Je crois que le soleil est à la fois un flux en effet, mais aussi un stock. Flux, oui, mais que dont on peut récupérer l’énergie pour l’intégrer dans le circuit électrique. Stock, tout simplement parce que le flux est continu et infini (pour les 5 millions de prochaines années…) : c’est un stock infini et inépuisable. Ce qui est bien différent d’une ressource renouvelable qui elle est épuisable.

  15. Avatar de Fracture
    Fracture

    Donc on discute bien ici, bon niveau, rhétorique bien construite, thèse, synthèse et antithèse mais rien ne change :

    Pétrole : quand les pétroliers stockent pour les spéculateurs

    [ 11/02/09 – 14H44 – actualisé à 15:56:00 ]
    Selon l’Agence internationale de l’énergie, les groupes pétroliers stockent 40 à 50 millions de barils de pétrole sur des tankers. Objectif : permettre aux investisseurs de tirer profit des variations de prix sur le marché à terme des matières premières.

    http://www.lesechos.fr/info/energie/300329278-petrole-quand-les-petroliers-stockent-pour-les-speculateurs.htm

    Allez comme dit mon pote Homer «Essayer, c’est le meilleur moyen de se planter…»

  16. Avatar de TL

    Quelques remarques sur l’équation :

    1) Poser monnaie =… est un peu trompeur. Il serait plus rigoureux de dire Valeur =…, et par la suite de décréter que la monnaie en circulation doit suivre la valeur… Et encore : il y a une partie de la monnaie qui ne répond qu’à des besoins purement psychologiques, et ne sera jamais dépensée… Donc Monnaie = Valeur + Epargne monétaire pure incompressible désirée.

    2) Il ne faut pas réduire les ressources naturelles et la Terre aux simples biens chimiques issus du sol et des sous-sols, il y a aussi les phénomènes de surface : températures, vents…

    3) Quelle est la barrière entre ressources naturelles renouvelables (RNR) et RN non renouvelables (RNNR) :
    – supposons que le rythme soutenable d’utilisation du bois sur une certaine période est de 3000 unités arbitraires, et que ce rythme soit dépassé : la 3001° unité de bois utilisée est une RNNR, n’est ce pas ? Pourtant de par sa constitution biochimique, on considère le bois comme une RNR…
    – le pétrole est aujourd’hui une RNNR, mais ne deviendra t-il pas un jour l’objet d’une production, et non d’une simple extraction ? il sera alors une RNR (cela est beaucoup moins certain en ce qui concerne l’uranium).

    4) La production amène une partie souhaitable, et une partie indésirable : la pollution. Or ces deux sont indissociables, et l’équation ne les prend pas en compte (ou pas explicitement). Il y a deux moyens de résoudre cela :
    – soit on pose une équation en plus, concernant spécifiquement la pollution, et que l’on cherche à minimiser,
    – soit on calcule l’équivalent travail/RN/soleil à mobiliser pour dépolluer tout cela (quand c’est possible… et lorsque ce n’est pas possible, il faut nécessairement poser une seconde équation).

    Tentative de mise en équation :
    Valeur = Travail (unité : temps x effort) + Soleil (unité : photons) + Ressources naturelles (unités : tableau de Mendeleiev ?)
    Moins-value naturelle = Ressources naturelles non renouvelables détruites + Pollution
    Monnaie = Valeur + Epargne monétaire désirée

    J’ai enlevé le temps au dénominateur des ressources naturelles (on peut le remettre si on veut), mais il est à intégrer de façon plus détournée : lorsqu’une ressource naturelle vient à extinction, le système global de production est affecté, et cette ressource n’apparaît tout simplement plus dans les facteurs de production. Mais cela implique plus de travail et d’autres ressources naturelles (soleil y compris) pour aboutir à une même production, si cela est possible.

    La commensurabilité entre différentes configurations globales de production ne peut se faire que sur la base de l’utilité retirée de la production, et c’est parce qu’il est plus pénible, une fois une ressource naturelle éteinte, de produire autant qu’avant, quand ce n’est pas impossible, que l’on se rend compte de la valeur que cette ressource avait. Sa valeur est maintenant très grande, voire infinie si elle constituait un intrant nécessaire à certaines productions.

  17. Avatar de Crystal
    Crystal

    @Julien Alexandre

    Je réitère l’énergie solaire est un flux, pas un stock. Pour cette raison précise : « Vous ne pouvez pas consommez aujourd’hui l’énergie que vous recevrez demain. » Dis encore autrement si l’énergie solaire est disponible sous forme de stock je pourrais consommer aujourd’hui toute l’énergie solaire que le soleil emmétra. Ce qui évidemment est faux.

    Le fait de stocker le flux d’énergie solaire sous diverses formes (H2, batteries diverses et variées, supercondensateur etc…) ne change pas la donne.

    Ensuite le flux n’est pas infini. Il s’arrêtera dans 5 cinq milliard d’année. Ca peut paraitre ridicule de dire mais je trouve important et plus juste de dire qu’à l’échelle de temps humaine , nous pouvons faire la simplification que le flux solaire continuera advitam eternam.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Stock (J’ai pas trouver de choses satisfaisantes pour « flux »)

  18. Avatar de Fracture
    Fracture

    Dans le cas particulier de la crise de la société, il ne faut pas négliger d’avoir à l’esprit la majorité des solutions possibles.

    http://www.orgevalscope.com/potins/brill23.htm

  19. Avatar de Crystal
    Crystal

    @TL

    Il serait probablement possible de s’enlever une bonne partie du mal de crâne en ne considérant que les énergies primaires et en laissant de coté les énergies secondaire. Je m’explique.

    Une centrale à charbon produit de l’électricité.
    L’énergie primaire est dans ce cas le charbon et l’énergie secondaire est l’électricité.

    De la même façon, cela permettrait de résoudre ce genre de problème :

    « – le pétrole est aujourd’hui une RNNR, mais ne deviendra t-il pas un jour l’objet d’une production, et non d’une simple extraction ? il sera alors une RNR  »

    La seule façon de synthétiser artificiellement des carburants est d’utiliser de la Biomasse (par les procédés Fisher Tropsh au passage le rendement est à ce jour pas très mirobolant et en plus on comprend pas comment le catalyseur marche). Donc vous avec ici, énergie tertiaire = carburant, énergie secondaire = biomasse, et énergie primaire… = solaire !!!!.

    Il faut donc dès qu’on l’on peut considérer uniquement les énergies primaires. Le reste n’est que conversion de cette énergie par malheureusement aujourd’hui des procédés faisant intervenir des ressources non renouvelables.
    Au passage le pétrole est une ressource renouvelable ! Sauf que l’échelle de temps considéré est de plusieurs million d’année !

  20. Avatar de BDphile
    BDphile

    Proposition de définition de la monnaie, depuis le fil « Rions un peu – Les paradis fiscaux (II) »

    La monnaie serait ce contre quoi l’être humain doit échanger du temps de vie, pour son temps de vie restant.

  21. Avatar de Jean-Baptiste

    A mon sentiment l’erreur dans la création de monnaie est de croire que l’intérêt est une création de valeur ou de richesse et de créer la monnaie correspondante ! L’intérêt devrait être soustrait au principal et non ajouté en sus comme une création de soi disant valeur supplémentaire d’où de monnaie !
    Dans ce cas il n’y aurait tout simplement pas d’augmentation de la masse monétaire, ni avec le crédit, no l’épargne ni la titrisation. L’intérêt n’est en tant que richesse qu’une partie du capital lui même !
    Sinon à chaque fois qu’il y a un prêt la masse monétaire augmente et en fait il y même finalement ni plus ni moins qu’un vol partiel !

  22. Avatar de BDphile
    BDphile

    En fonction de ma définition (oui.. bon ^^), l’intérêt ne serait que levier/variable d’ajustement pour prendre en compte la croissance (ou pas) de la population, du temps total de vie disponible de l’espèce humaine.

    Ainsi cela démontrerai sa contingence pour la continuité du système.
    A savoir que l’on pourrait uniquement utiliser la création monétaire plutôt que l’intérêt, si besoin.

  23. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Valeur = Travail (unité : temps x effort) + Soleil (unité : photons) + Ressources naturelles (unités : tableau de Mendeleiev ?)
    Moins-value naturelle = Ressources naturelles non renouvelables détruites + Pollution
    Monnaie = Valeur + Epargne monétaire désirée

    D’accord! Pour les ressources naturelles, peut-on définir l’unité comme « molécule »? D’accord pour l’arbitrage entre renouvelable et non-renouvelable : on fixe une limite et on s’y tient.
    Pour l’unité « temps » : le nombre d’heures travaillées? Comment définit-on l’effort par contre?

    L’idéal ne serait-il pas tout de même de se passer d’une épargne monétaire désirée, si elle n’a de sens que d’un point de vue psychologique.

    D’accord également pour ne considérer que les énergies primaires comme le propose Crystal : le reste découle de l’utilisation raisonnée que l’on fait des premières.

  24. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    D’accord pour les explications de Crystal sur « flux solaire » également. Par contre, que fait-on du facteur temps, entendu « temps qui passe » qui est la seule ressource authentiquement rare, finie, limitée et non-renouvelable?

  25. Avatar de Eugène
    Eugène

    Quelqu’un se souvient-il ou a-t-il ce livre de Lucien Pfeiffer (je crois que c’est « capitalismes et socialisme ») où l’auteur raconte la fable d’un chèque en bois -et au porteur- faisant travailler succesivement les 10 artisans d’un village perdu d’un Etat US, et qui se le refile, jusqu’au dernier qui constate avec le banquier que le chèque ne vaut rien?

    que fait alors le banquier devant la création de richesse malgré tout produite par chacun?

    Il credite les comptes de de la création de richesse produite, moins pour chacun une fraction (1/10) de la valeur du chèque en bois.

    je laisse la suite aux spécialistes

  26. Avatar de Jean-Baptiste

    En général le calcul est le suivant pour un prêt de 100 à 10% d’intérêt par an remboursé en 11 ans

    valeur empruntée : 100
    valeur remboursée : 110
    création de richesse : 10

    En fait l’erreur est dans le temps :

    valeur réelle empruntée chaque année
    année 1 100
    année 2 99
    année 3 98
    année 4 97
    année 5 96
    année 6 95
    année 7 94
    année 8 93
    année 9 92
    année 10 91
    année 11 90

    Total à la fin du prêt juste avant le dernier remboursement 90+10 à cet instant = 100
    Juste après on retombe à 100

    Le fait de prêter quelque chose en fait déprécie sa valeur pendant le durée du prêt et ne reprend réellement sa valeur qu’après ! Quand on ne le fait pas on triche !

    Donc il faut déprécié le bien prêté !
    Le sens commun permet de comprendre cela. Si vous prêté votre voiture vous ne pouvez pas la conduire vous même donc il y a bien une perte
    et cela il faut comptablement en tenir compte !

  27. Avatar de BDphile
    BDphile

    Votre définition de la « valeur » recoupe pour moi « la vie humaine ».

    Pour la Monnaie = Valeur + Epargne monétaire désirée
    SVP je ne comprends pas ce qu’est cette « Epargne monétaire désirée »

  28. Avatar de Crystal
    Crystal

    L’autre question qui me fait des sacrés nœuds dans la tête est :
    « comment les prix vont se former avec une telle monnaie ? »
    « Quid de l’offre et de la demande ? »

  29. Avatar de lacrise
    lacrise

    vive le troc !

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