Billet invité.
AUTOUR DU POT
Avec les déclarations de Timothy Geithner de ce jour, l’administration Obama donne l’impression d’augmenter la mise, avec des effets d’annonce destinés à impressionner, mais elle continue en réalité de tourner autour du pot. C’est également le cas des Européens, au sortir de la réunion de Bruxelles des ministres des finances de l’Union européenne, à propos des modalités d’encadrement d’éventuelles bad banks, une perspective évoquée pour le moment en Grande-Bretagne, RFA et Belgique.
Aux USA, il est dorénavant annoncé une enveloppe pouvant aller jusqu’à 1.000 milliards de dollars, au lieu des 200 initiaux acquis dans le cadre du TALF, afin d’aider le crédit à la consommation et aux petites entreprises. Vraisemblablement sous forme de garanties de la Fed, à l’exception, sans doute, d’une petite partie prise en charge par le Trésor. Le curseur de la création monétaire semble donc avoir été relevé par rapport à ce qu’annonçait ces jours derniers la presse américaine.
De nouvelles injections de fonds fédéraux sont prévus dans le système bancaire, sans que les montants et les conditions d’attribution n’en aient été précisés. On a seulement appris qu’un trust (une fiduciaire) allait regrouper les prises de participation de l’Etat.
Nouveauté également, une structure à capitaux mixtes public/privé, dotée de 500 milliards de dollars, serait crée en vue d’inciter les investisseurs privés à acheter les actifs douteux des banques.
Enfin, un plan logement destiné à éviter de nouvelles saisies immobilières continue d’être à l’étude et sera prochainement annoncé.
Au final, l’impression qui se dégage du plan est qu’il exprime beaucoup d’intentions, mais celles-ci devront se concrétiser. Et que les mécanismes complexes qui sont prévus devront être précisés pour devenir opérationnels. Et, enfin que la Fed se révèle comme prévu, très largement mise à contribution, afin que le Trésor ne le soit pas.
Auditionné mardi par la Chambre des représentants, Ben Bernanke, président de la Fed a d’ailleurs simultanément justifié l’importance des engagement pris par la banque centrale en déclarant que « les risques financiers inhérents aux crédits accordés par la Réserve fédérale ont été, d’après moi, largement dépassés par les risques auxquels le système financier et l’économie auraient été confrontés si nous n’avions pas agi ».
Du côté européen, les très grandes lignes de mécanismes d’encadrement du rachat des actifs douteux on été annoncés lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion des ministres des Finances de Bruxelles. Il appartiendra à la Commission européenne de les concrétiser dans les semaines à venir, a-t-il été précisé. Un double objectif a été poursuivi, éviter les distorsions entre Etats et réduire les coûts qu’ils pourraient avoir à supporter. D’où l’idée de règles communes et d’une valorisation des actifs douteux selon une « approche correcte et cohérente ». Les commentateurs traduisent cette dernière formule en parlant de l’adoption de valeurs au plus près de celle du marché, ce qui n’est pas très explicite dans le contexte actuel, sauf à dire qu’elles seraient valorisées selon à un très bas niveau. Impliquant des dépréciations de la part des banques, puis des recapitalisations. On n’en sort pas. Il va falloir attendre pour en savoir plus, là aussi.
39 réponses à “L’actualité de la crise : Autour du pot, par François Leclerc”
Question à François Leclerc : que penser du modèle de « Bad bank » public-privé à l’américaine?
C’est le point clé que j’ai relevé dans l’intervention de Geithner et qui disait grosso modo que cela permettrait aux investisseurs privés de définir un prix correct plutôt qu’au gouvernement.
Les privés qui vont investir leurs deniers ne comptent certainement pas le faire à perte (pour “alléger la facture du contribuable”), la philanthropie n’étant pas leur qualité première. Du coup, le concept de cette “Bad bank” américaine me semble un peu léger pour nettoyer de fond en comble les écuries d’Augias que sont les banques…
@ Julien Alexandre
Je partage vos réserves. Attendons d’en savoir plus, mais j’y vois plus un écran de fumée qu’une opération vérité.
Geithner est mailn en demandant aux voleurs de fixer eux-meme le prix de ce qu’ils ont volé. Soyez francs les gars leur dit-il, pour une fois soyez honnètes. En plus ils leur dit que l’état ne changera pas le calcul du prix qui restera proche du prix du marché. Il leur dit donc que l’état estime que cela ne vaut rien et que l’argent publique ne renflouera que les potes de l’administration au pouvoir. D’ou la gamele du Dow. Mais on sauvera les banques des potes pas de soucis. Par contre tous les boursicoteurs et autres spéculateurs qui ne sont pas dans les petits papiers sont tous en train de vendre.
en tout cas, la seule solution reste une nationalisation globale du système, et je vois bien les difficultés pour Obama, entre ses bailleurs de fond et une population nourrie à l’ultraliberalisme. je crois qu’il viens de dire qu’il ne sortirait pas 4000 milliards de la poche du contribuable, alors il tourne autour du pot…tout en sachant que le pot est percé, et plus le temps passe plus l’argent s’échappe et disparait.
@Scaringella
D’accord, mais reconnaissez que cela fait un peu désordre au yeux du bon peuple. On peut annoncer 600000 suppressions d’emploi sur un mois, la bourse s’en tape royalement le coquillard. On annonce quelques mesures, bonnes ou mauvaises je ne sais pas, pour rétablir un peu d’ordre et c’est la panique générale.
Roland Laskine du Journal des Finances explique qu’en fait les zinzins ont désertés la bourse qui est livrée maintenant aux spéculateurs sans foi ni loi (il les appelle des drôles de zèbres opportunistes) et il déconseille bien sûr aux zhonnêtes zépargnants de s’aventurer dans ce marigot peuplé de crocodiles. D’accord encore, mais comment y vont faire Sarkozy ou Obama pour vendre leurs plans de relance à la populace si même les financiers ne font même pas l’effort d’y croire cinq minutes ?
Ca devient du grand n’importe quoi!
La seule certitude dans tous ça c’est que Sarkozy et l’Europe ne souhaitent pas faire de planification de sortie de crise. Ils agissent au jour le jour en fonction du vent dominant.
Si il n’y a pas de planification de stratégie, cela signifie qu’il n’y a pas de volonté forte de régulariser ce système pervers hégémonique.
On peut dont en conclure avec une probabilité quasi certaine que les dirigeants ne vont pas régulariser le « monstre » financier qui menace l’ensemble de la société.
Le discours de Sarkozy est une preuve incontestable d’absence de décision: « que la CGT se debrouille avec le MEDEF et vis versa »
Ca sent vraiment le soufre et on verra rapidement quelle solution les citoyens ont décider de choisir.
@Wladimir
Tient le Laskine se fait une vertu??? Quelle blague. Un ane qui ne sait pas qu’a la bourse il n’y a QUE des spéculateurs. Il déconseille ???? Ben voyons …. il veut que ça aille encore plus bas pour gagner encore plus. La bourse s’en tape des chomeurs? Quelle découverte. Les zinzins sont plus la??? Ouaaaaaahhhhhh le scoop, ya juste à regarder les volumes pour le savoir. Si vous etes abonné à ce journal, résiliez. Le net c’est bien plus pointu.
Obama est la pour faire passer la pilule du démentelement des toutes les industries obsolètes des USA et batir les industries de demain. Après avoir remboursé les pertes des amis avec l’argent des chomeurs et des malades. La nationalisations viendra quand les USA ne pourront plus emprunter aux chinois. Les USA cherchent d’ailleurs a tuer ces achats de dette pour justifier les nationalisations. Qui serviront à éviter aux amis de payer le démentelement puis la reconstruction des industries. Quand tout cela sera rentable on DONNERA ces industries aux amis. Grace à BHO ça va se passer tout en douceur. C’est pour ça qu’il est la sinon je vois pas comment justifier les 600 millions pour mettre un noir président des USA. Surtout que ses idées c’est celle de l’establishment, rien d’autre. L’establishment nulle part dans le monde ne paie l’impot, c’est dégradant.
Sarko lui est la parceaue le français en raleurs, pénible. Il enverra les CRS tous les jours déglinguer ceux qui ne seront
pas d’accord avec la même politique d’ escrocs que celle d’Obama.
@Scaringella
Merci pour ses explications. Je pressentais vaguement cela et je suis tombé sur cet article de Laskine par hasard en furetant sur internet. Il faut dire que j’ai maintenant tout mon temps car mon patron m’a indiqué le chemin de l’ANPE la plus proche dès le mois de juillet, crise et délocalisation oblige. Mais, vous ne répondez pas à ma question: comment faire passer l’escroquerie sans que le bon peuple se doute de l’arnaque. Car, s’il s’en doute, cela risque de faire du vilain, vous savez du genre « Tous pourris! ».
L’équation n’a pas de solution. Pourquoi Wall Street a-t-elle si abruptement et négativement réagit ? Parce qu’un miracle était attendu qui n’était pas possible. On entend souvent dire que la politique est l’art de jouer des contraintes, l’art de la finance contemporaine, pourrait-on ajouter, est aussi celle de jouer…mais de la facilité. Le deux ont aujourd’hui perdu. La crise va rebondir.
Les citoyens n’ont encore rien décidé. Combien y en a-t-il qui soient conscient de ce qui est arrivé et de ce qui risque d’arriver ?
Beaucoup serrent le « fesses » car l’orage est au dessus d’eux, de nous. Mais peu ont conscience de sa puissance dévastatrice.
Et ce n’est pas sous l’orage que les décisions ce prennent, c’est avant ou après. Donc après dans notre cas car trop tard pour avant, déjà au passé, déjà dans l’histoire.
Les citoyens vont faire le gros dos. Comme l’ont fait leurs anciens, leurs aïeux, leurs ancêtres face aux orages, aux ouragans que l’humanité crée et envoie sur l’humanité.
Il y aura des victimes, beaucoup, il y aura des survivants.
C’est à eux qu’il reviendra de reconstruire.
Tant mieux s’ils ont parcouru ce blog.
@Wladimir
Mais, vous ne répondez pas à ma question: comment faire passer l’escroquerie sans que le bon peuple se doute de l’arnaque. Car, s’il s’en doute, cela risque de faire du vilain, vous savez du genre “Tous pourris!”.
Ben si je vous ai répondu. Ou voyez vous que le bon peuple est conscient que les dirigeants vendent par la dette les pays et les gens à leur amis qui les ont fait élir à coups de milliards??? L’escroquerie passe très bien. BHO fait du super boulot. Bravo. Un grand professionnel.
Bonsoir,
Alors Barack Hussein serait, au bas mot, un superpro….et les populations qui attendaient un héros…
J’hallucine totalement en voyant à quel point les sentiments, sensations, émotions sont devenues les clés du casino financier. Effectivement, 500.000 suppression d’emplois et le DJIA grimpe. Un tas de mauvaises nouvelles macro économique et pourtant contre vent et marée le DJIA continue de grimper. Les données les plus établies sont totalement outrepassées par l’espoir suscité par les plans concernant les banques et le nouveau stimulus package. Pendant plusieurs jours les cours ont grimpés dans l’espoir de l’annonce de ces plans, et lorsqu’une esquisse s’annonce véritablement, une première version alors badaboom effectivement c’est la déception, il n’y aura pas de miracle, pas de solution sans casse, sans souffrance, et ce ne sera pas instantané et il faudra beaucoup de temps. Les espoirs et illusions dissipées, les mauvaises données macro économique ainsi que les « cartes événements » aléatoire genre « banque » du Monopoly vont revenir en force. Comme disait à peu près l’architecte dans Matrix, « l’espoir, la quintessence des illusions humaines, à la fois la source de votre plus grande force, et de votre plus grande faiblesse ». Désespérant.
Les américains « avertis » sont de plus en plus sceptiques sur les sites, blogs et forum. Ils pressentent déjà de bien vilaines choses, l’espoir fait vivre mais ils semblent avoir compris que celui qui vit d’espoir mourra de faim.
L’équation leur semble de plus en plus impossible avec tous ses paramètres, ils se rendent comptent qu’il est rigoureusement impossible pour les bailleur étranger (eux même confrontés à la crise) de financer les bons du trésor qui vont être proposés, que le montant de la dette va exploser, qu’on ne résout pas une crise de la surconsommation et du surendettement en proposant encore plus de crédit consommation et de surendettement. Où ai je vu cet article qui comparait les USA à l’empire romain au moment de sa chute, les caisses vidées par les campagnes militaires des légions de plus en plus lointaines et couteuses, les biens consommés par Rome de plus en plus produit dans les provinces, l’or s’échappant du coeur de l’empire, les provinces commençant à refuser à vouloir vendre des biens à une Rome qui n’avait plus d’or ou qui opérait des manipulations sur les pièces en or pour pouvoir payer, Rome ou chaque citoyen voulait avoir le statut et le niveau de vie d’un roi sans travailler.
Certains prennent déjà les paris : qu’elle va être la part réelle d’investissements productifs dans des infrastructures pour le futur dans le plan de relance ? Est-ce que ca va être des ponts qui mènent nulle part ? Est-ce que le plan va finalement se concentrer dans une relance de la consommation au lieu des capacités internes de production de richesse réelle ? Est-ce que cela va encore être des milliards qui vont partir dans des projets locaux contestable d’un point de vue économique, des « pork barrel », qui permettront à chaque politicien local de prévoir sa propre réélection ?
Si les investisseurs avaient pris Paul comme conseiller, ils auraient vendu avant la présentation du plan….
Hé Obama fait une tournée de l’Amérique, you hou! Personne ne relève?
Beaucoup de pessimisme et de visions apocalyptiques aujourd’hui! Et d’affirmations sans preuve… Je ne sais pas mais il me semble que «démoniser» ne sert pas à grand chose. Critiquer un geste, en montrer l’erreur me semble plus prometteur.
Évidemment, certaines pratiques ont mis nos sociétés dans le pétrin. Il importe de comprendre, de nommer l’erreur, la complaisance, la malhonnêteté s’il le faut, mais démoniser… est-ce bien utile?
Si chaque humain, à sa mesure, fait son pas… S’efforce de comprendre, de poser les questions, de demander des comptes, de s’intéresser à la vie sociale, communautaire, politique, c’Est déjà cela, une sortie hors de l’apathie…
Encourageons-nous! Pour le moment, on mange tous encore très bien je crois et on a encore les moyens de se payer une connection Internet wow! Et si vous n’y arrivez pas, vous allez sortir visiter l’ami qui l’a… ou la bibliothèque du coin… Dans les catastrophes, rappelez-vous que l’humain s’entraide. On a peut-être besoin de cela aussi cette communion perdue dans l’individualisme exacerbé qui ne pense pas aux lendemains… On ne peut que continuer d’avancer… Rester sur place apeuré ne changera rien aux choses…
J’ai trouvé pour le moment assez inspiré ce motivateur noir qui fait le tour des villes américaines pour parler avec les concitoyens… Je suis étonné que personne ne parle de ce phénomène intéressant pour un dirigeant. Les élections sont gagnés pourtant, mais le journaleux de mon coin nous balance que le discours d’Obama est électoraliste… comme une rengaine pour se montrer connaissant alors que la situation d’effondrement des économies dépassent l’entendement de la plupart des gens, même bien informés… Pourtant, je ne suis pas un partisan… Est-ce juste du show? peut-être, les américains aiment, c’est leur drogue… Mais vaut mieux s’encourager, que de déprimer il me semble… On est très prompt à démoniser et juger…
Le pire qui puissent arriver, c’est que vous ayiez besoin d’aide et alliez en demander ou que vous ayiez à donner un coup de main!
Mais bon, on est loin de là pour la plupart, je crois… Comme on dit par ici, on pelletera quand il y aura la neige! L’humain est assez intelligent. Évidemment, si on veut tout faire le même jour, on va se décourager!
Courage à tous… La vie est aussi ailleurs!
@ Jonathan Livingston :
« Encourageons-nous! Pour le moment, on mange tous encore très bien je crois et on a encore les moyens de se payer une connection Internet wow! »
Généralisation abusive. Je vous laisse trancher entre internet et la nourriture.
Mais le resto du coeur au coin de ma rue fait le plein dès 8.00 le matin. Je ne sais pas si je dois trouver cela encourageant.
@Livingston
–> Évidemment, certaines pratiques ont mis nos sociétés dans le pétrin. Il importe de comprendre, de nommer l’erreur, la complaisance, la malhonnêteté s’il le faut, mais démoniser… est-ce bien utile?
Merci de classifier tous ces escrocs dans la catégorie démons. Il s’agit bien de celà, des démons. Le plus facétieux actuellement étant la cupidité. Main dans la main avec l’orgeuil. Cupides, égocentriques etc etc etc, un bon résumé de qui vous savez. Et oui il faut les démoniser car c’est ce qu’ils sont.
@Lantique:
Je pense qu’un certain rapport de force entre les citoyens et Mr Sarkozy peut permettre aux dirigeants de comprendre la nécessité de planification du système afin de sortir rapidement de la crise.
Je rappelle naturellement que le capitalisme évolue par crises successives pour se réorganiser, c’est le cas actuellement.
Je rappelle également que la destruction de capital qui a lieu depuis 1 an est une habitude cyclique dans le capitalisme et que cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de capital disponible. Le progrès accumulé depuis la 2de guerre mondiale c’est du capital de 1er ordre. Les gains de productivité réalisé depuis 50 ans, c’est également du capital de 1er ordre. Et puis il y a tant de capitaux encore prêt à s’investir y compris dans les paradis fiscaux.
Sans démocratie, pas de capitalisme
Sans capitalisme, pas de démocratie.
@François Leclerc
En principe je ne commente jamais vos billets que je trouve très intéressant mais je ne suis pas assez compétente pour donner un avis.
Mais depuis le début de cette crise, il y a quelque chose dont personne ne parle ici. Où passe ces milliers de milliards de monnaie centrale que toute ces banques centrales et les Etats déversent aux banques qui en ont besoin ?
Je ne suis pas une adepte de la théorie du complot que je trouve simpliste, simplement pour moi il n’y a pas de fumé sans feu.
Ces milliers de milliards n’ont pas disparue dans un trou noir parce que pour qu’ils disparaissent il faut qu’ils soient remboursés, ce qui n’est pas le cas et ne le sera sans doute jamais. Par contre les bénéficiaires de cet argent compte tenu des sommes peuvent acheter le monde.
Les sommes sont tellement énorme que les Etats n’ont aucune marge de manœuvres, ce sont ces banques bénéficiaires qui au contraire, à mon avis, dictent leurs lois à savoir notamment la proscription de toutes mesures trop importantes qui pourraient entraîner l’effondrement de la valeur de l’argent, c’est normal elles en détiennent l’essentiel.
Depuis le début de la crise elles spéculent à la baisse pour s’accaparer à très bon prix l’essentiel des moyens de production de la planète en émettant leur monnaie scripturale M1 permanente (puisque non issus d’un crédit) à l’échelle mondiale empêchant ainsi le système de s’écrouler complètement malgré le crédit crunch mais créant une situation de panique propice aux bonnes affaires.
Nous assistons me semble t il à la plus formidable concentration de capitaux de tout les temps et à l’instauration d’un nouveau système monétaire encore plus intégré que le précédent aux prix d’une casse humaine énorme.
Rien ne va changer, le système ne va pas s’écrouler, au contraire de jour en jour il se renforce et ça va être encore plus dur pour nous.
C’est le sentiment que me donne cette crise.
Nadine dit :
11 février 2009 à 10:55
à
@François Leclerc
Nadine, je crois que vous êtes meilleure observatrice de l’organigramme de la crise (quelles qu’en soient les coulisses) qu’en « biologie moléculaire monétaire » (ce qui n’infirme pas une partie de vos options dans la dite « biologie »)
@ Nadine
Je ne suis pas, loin s’en faut, un grand connaisseur des mécanismes et instruments des banques centrales. Je les observe avec le même regard qu’un paysan qui regarde son champ dans l’attente de la récolte, avec à la fois espoir et méfiance. Avec méfiance surtout, pour dire la vérité. Elles me paraissent, à moi aussi, le siège mystérieux de phénomènes un peu magiques, en tout cas peu explicites (et surtout peu explicités). Un banquier central pose volontiers à l’oracle et s’exprime par énigmes. Quel théâtre, que je pourrais facilement qualifier d’ombres !
J’ai toutefois retenu qu’elles injectent des liquidités sur les marchés (et qu’elles les retirent également). Elles ont différents moyens d’y procéder, par adjudication pour des montants donnés en général, mais ce n’est plus le cas, car les temps ne sont pas normaux. Actuellement, elles répondent sans limite aux demandes des banques, à des taux annoncés à l’avance.
La balance de ces opérations d’injection et de retrait apparaît à leur bilan. On dit que les bilans gonflent quand les banques centrales émettent plus de liquidités qu’elles ne retirent. C’est actuellement le cas. La solidité du bilan d’une banque centrale peut être en danger quand les contre-parties qu’elle porte à son bilan (les actifs qu’elles prend en garantie de ses liquidités) sont douteuses. C’est l’étape ultime et inimaginable de l’implosion d’un système financier comme le nôtre, après celle des Etats qui font défaut.
Comme on disait dans les journaux pour masquer la portée des erreurs commises, les lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes.
Sur le poids du système bancaire au sortir de cette crise, on peut effectivement remarquer le processus de concentration en cours, le reste reste à écrire.
Il est intéressant de noter que la passion soulevée dans les milieux politiques et médiatiques français par la venue d’un président noir en Amérique n’empêche pas le manque absolu d’intérêt pour la situation réelle de la communauté noire de notre pays.
La Guadeloupe est depuis un mois en proie à une grève qui paralyse complètement ce territoire sans que ce mouvement ait soulevé jusqu’ià récemment que des remarques sur la gêne occasionnée au tourisme sur cette île. Il a fallut quinze jour pour que le président Sarkozy envoie un émissaire chargé de s’enquérir des revendications de la population en grande majorité noire de cette île. Les oppositions de gauche et d’extrême-gauche ne sont pas en reste, elles aussi ont presque totalement ignorées les actions qui agitaient cette partie des DOM-TOM.
Il y a peu de temps, les guadeloupéens avaient obtenu à l’initiative d’un mouvement parti de la Guyane , des réductions substantielles du prix de l’essence. Mais La crise phynancière conjuguée à la dépendance traditionnelle pour l’ approvisionnement de cette île des descendants des anciens esclavagistes a provoqué un renchérissement des produits de base qui plonge dans une précarité accrue et insupportable les populations antillaises.
Celles-ci ont réagit vivement en obéissant massivement au mot d’ordre de grève générale décrété par un collectif d’organisations nommée « Lyannaj kont Pwofitasycollectif » soit la belle formule « de collectif contre l’exploitation outrancière ». Cette grève dans les circonstances actuelles revêt une extrême importance car à quelques détails près les conditions de son déclenchement sont aussi celles qui règnent en métropole. Il aurait donc été tout a fait normal que le gouvernement et l’opposition y apporte la plus grande attention, tout prouve que contrairement aux espérances soulevées par l « élection d’Obama la « question noire » n’ a pas évoluée et les noirs qui peuplent la France sont toujours considéré comme des citoyens étrangers.
Les dernières nouvelles permettent de penser que les revendications du peuple antillais seront satisfaites et que son isolement n’a aucunement nuit à la satisfactions presque totale de ses revendications, bien au contraire pourrait-on penser. Comme Paul Jorion le souligne dans son important texte sur les prix ceux-ci sont essentiellment le résultat de rapports politiques et non de remaniements techniques. Les populations soumises au racket phynancier doivent imposer comme celles de la Guadeloupe et de Martinique , pour le moins, le maintien de leur pouvoir d’achat sans se laisser impressionner par les analyses « d’experts » qui a cette occasion n’ont démontré que l’inanité de leurs discipline. C’est cette seule perspective qui peut faire que cette crise débouche sur une augmentation du pouvoir démocratique.
@ François L.
Je rebondis sur la première question qu’Alexandre vous avez posée. Cette mesure pourrait ne pas marcher selon vous mais si les actifs toxiques peuvent être sortis du bilan des banques, elle accomplirait ce que l’on attend d’elle, à savoir rendre disponible une part de fonds propres qui ne seraient plus à reconstituer et qui seraient disponibles pour relancer le crédit
En écho à A., le problème est peut-être un peu plus compliqué que ça, car les banques ne vont pas relancer le crédit en prêtant leurs fonds propres. La rémunération exigée par les actionnaires sur ces fonds propres fait que le taux d’intérêt qui devrait être demandé pour émettre un crédit serait monstrueux, alors même que la demande de crédit à la gueule de bois… La mesure permet tout au plus de respecter les ratios prudentiels fonds propres / encours de crédits.
@ J Alexandre
Je voulais dire qu’en ôtant de son passif (ou de son actif, je ne sais pas) des actifs toxiques, on débloque des fonds propres à l’actif (ou au passif) qui ne sont plus bloqués pour respecter les ratios prudentiels dont vous parliez. Par contre, ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est l’impact de la nature public-privé de la bad bank sur ce mécanisme.
@ Paul ou/et François,
D’un point de vue comptable, comment se crée une bad bank et quelles sont les opérations par lesquelles les actifs toxiques sont transférés ? J’imagine qu’ils doivent être vendus et que le coeur de la question est alors de fixer un prix.
Oui, et c’est précisément là l’impact de la nature public-privé de la Bad Bank américaine. Comme je le disais plus haut
L’impact, c’est que le prix fixé ne sera pas une aubaine pour les banques, et donc le nettoyage très partiel. Enfin, c’est du moins ce que j’en pense…
@ A
Les actifs, toxiques ou pas, sont à l’actif du bilan d’une banque, comme leur nom l’indique. Si leur valeur diminue ou devient nulle (ils ne « disparaissent pas », ils peuvent par contre être cédés s’il y a un acheteur), le bilan est déséquilibré en faveur du passif. C’est une dépréciation si on les a conservés, une moins-value si on les a cédés.
Pour rééquilibrer le bilan, il faut injecter des fonds, c’est à dire du capital sous une forme ou sous une autre (dans la classe 5 du bilan, les capitaux permanents). Le capital est en effet au passif.
Tout cela résulte de régles comptables.
Les rations prudentiels sont une autre affaire, réglementés par les accords dits de Bâle II, ils mesurent le rapport entre, au passif, les fonds propres d’une banque (ou assimilés, les « quasi-fonds propres ») et les encours des crédits accordés par cette même banque, à l’actif. Dans le détail, c’est assez complexe et plein de subtilités.
Vous avez par ailleurs raison de considérer que les actifs toxiques doivent être cédés, et donc acquis par une bad bank, si c’est le cas. Et que le problème est d’en fixer le prix, le marché n’étant plus là pour le déterminer.
L’intérêt d’une bad bank à capitaux mixtes ? D’abord, diminuer le coût de sa création par l’Etat, en le partageant. Mais, plus complexe voire pervers, associer des investisseurs privés à la prise de risque que la reprise des actifs toxiques représente. D’un certain point de vue, les mettre en situation d’être juge et partie à la fois, vendant d’un côté, achetant de l’autre (encore que ce ne seront pas nécessairement les mêmes qui seront vendeurs et acheteurs).
Toute la question est de savoir quel intérêt ces investisseurs pourront avoir à participer à une telle affaire. On a parlé d’une garantie sur le montant de la revente ultérieure de ces actifs. Sera-ce suffisant ? Il faut attendre pour connaître les modalités détaillées proposées par le Trésor US. Mais la plus grande publicité risque fort de ne pas être donnée à ces dispositions essentielles, car elles ont toutes les chances d’avoir pour conséquence ponctionner à terme des fonds publics. Le risque in fine supporté par l’Etat.
C’est en tout cas, une bad bank mixte, une manière qui se veut élégante et « politically correct » de trouver une solution au problème de fixation des prix soulevé plus haut, si l’on ne gratte pas trop.
@François Leclerc
Si la valeur des actifs diminue et que le bilan est déséquilibré en faveur du passif, pourquoi une injection au passif va t-il rééquilibrer le bilan … il me semble que c’est l’inverse , non ?
@ François
Merci pour le conseil mnémotechnique : actifs toxiques = actifs !-)
Si la valeur des actifs toxiques décroît, j’imagine alors que l’écriture constatant leur dépréciation (en cas de conservation) a pour effet de réajuster le passif. Le montant de ce réajustement doit impliquer soit une recherche de fonds propres pour que les ratios prudentiels soient respectés, de manière à ce que l’encours de crédit figurant à l’actif ait le montant idoine au passif en contrepartie.
On peut mesure l’ampleur de la crise de liquidité de septembre octobre car j’imagine que « grâce » aux normes IFRS, ces actifs, avant de devenir toxiques, ont du gonfler, dilater les fonds propres et les encours de crédits.
La participation de privés à la bad bank aura le même effet que les produits dérivés qu’ils s’entre-achetaient et s’entre-vendaient. Au final, chacun des privés participant à l’opération sera gagnant. J’imagine que c’est le fruit de la détestation de ce qui peut sembler s’apparenter à du socialime dans lemeilleur des cas.
@François Leclerc
Merci pour votre réponse mais ce n’est pas cette explication que j’attendais.
Je voulais simplement parler des banques bénéficiaires ou créancières des autres banques qui au final captent toute cette monnaie centrale mais pas des banques en difficulté qui ont reçu directement ces avances de la banque centrale ou de l’Etat pour ne pas faire faillite.
@Rumbo
Monnaie scripturale permanente M1.…je vous donne presque le prix Nobel pour cette découverte.