L’un des programmes du plan américain pour tenter de sortir de la crise est le Term Asset-backed Securities Loan Facility, ou TALF, au budget de 200 milliards de dollars. Le programme prêtera des fonds aux institutions disposées à acheter des titres adossés à des prêts étudiants, des prêts automobiles, des dettes de PME ou sur cartes de crédit. Les meilleurs candidats sont des hedge funds. Malheureusement, la plupart sont domiciliés dans des paradis fiscaux. Le Wall Street Journal en date d’hier nous apprend que la nouvelle administration a trouvé le moyen de tourner cette difficulté.
Ouf on respire ! Nul doute que la solution se trouvait dans le projet de loi déposé en 2007 par Mrs. Levin, Coleman et Obama en vue de l’élimination des paradis fiscaux en question !
129 réponses à “Rions un peu – Les paradis fiscaux (II)”
C’est ça qui est modéré ? … pourquoi ?
@Julien Alexandre
Ce ne serait pas un peu de la mauvaise foi de votre part, juste un peu ?
Car je lis plusieurs fois “création monétaire” (par les banques commerciales) dans ce très court passage:
http://www.aft.gouv.fr/IMG/pdf/184_BMT_FR_septembre_.pdf
(Voir page 6)
Ce serait impossible car les intervenants sont évidemment dispersés géographiquement, dommage. Mais l’idéal serait d’organiser un « jeu de rôle » avec monnaie de monopoly (fiduciaire) pour « application » expérimentale… ou, heure de vérité?
Par ailleurs, cette pierre d’achoppement de la monnaie révèle que la monnaie, qui est le signifié, aurait autant de signifiants que de professionnels et d’investigateurs? Avec une ligne de « fracture » selon qu’on dit qu’il se crée de la monnaie ou qu’il ne s’en crée pas. Et là, je suis obligé de demander bêtement comment se fait-il que la masse monétaire a augmenté, particulièrement ces dernières années. Cette augmentation de la masse monétaire (1) est-elle le résultat d’un acte humain ou une opération du « saint esprit »?
Par ailleurs, malgré que Julien Alexandre dit, si j’ai bien compris, que 100% de couverture monétaire ne serait pas bon, je suis convaincu du contraire pour des raisons fondées évidemment, mais ne cadrant très probablement pas avec les principes et les astuces bancaires actuels, et bien l’on peut affirmer, par les faits eux-mêmes, que les dépôts font les crédits et que les crédits font aussi (et surtout) les dépôts. La monnaie totale des crédits alloués vient des deux sources, mais cela revient quand-même à dire que les crédits font les dépôts.
Le vrai sytème monétaire sera celui qui fera créer la monnaie par, disons, la Banque centrale sur les états de production des biens d’un exercice et d’un espace économique donné, tandis que les banques commerciales ne prêteront que l’argent de leurs déposants, soit par une couverture (au moins M1) à 100%-monnaie. Les banquiers perdraient leur « politique monétaire » et leurs stratégies adjacentes au profit de la société toute entière en premier des producteurs, mais feraient enfin leur vrai métier (et dormiraient mieux). Mais maintenant, dans le système financier hélas encore actuel, on sait très bien que les banques centrales créent et émettent de la monnaie sans contrepartie (et en tant que banques centrales, sans limite). « Limites » mises à part, cela ressemble fort à un « travail de remplacement » de celui que faisaient les banques commerciales depuis 10 à 15 ans, non?…
(1) outre que la monnaie n’est – jamais – en quantité suffisante dans les poches de la majorité des usagers, et ce, dans tous les cas de figure.
Etienne, pour comprendre la compensation : http://www.gsit.fr/systeme/circuit_echange.htm
Sur le passage de Besson sur l’intermédiation non-monétaire, vous reconnaissez vous être trompé… mais c’est pour mieux ajouter tout de suite après :
Donc pour vous, le défi n’est pas relevé, parce qu’à « votre avis », les dépôts à vue ne sont pas prêtés. Qu’est ce qui compte Etienne, votre humble « avis », où la loi : http://tinyurl.com/cyw49q
“Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu’une personne recueille d’un tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les restituer.”
Vous lisez une distinction dans cette formulation entre dépôts à vue et à terme? Moi non. Donc trouvez moi une seule référence qui dit que les dépôts à vue ne peuvent pas être prêtés 🙂
Sur la compensation encore :
D’où tenez-vous que 2 banques prêtent chaque jour des « sommes comparables »?!? C’est également « votre avis »?
La compensation n’est pas un mécanisme institué pour annuler magiquement les transferts de monnaie centrale, mais pour les réduire. J’ajoute que la compensation existe en net (on calcule en fin de journée le solde net entre entrées et sorties, et seul ce solde est porté au débit ou au crédit) mais également en brut pour les gros montants, via Target 2, ce qui signifie que les transferts de gros montants sont faits en temps réel! Il n’y a alors pas de compensation nette : si la banque n’a pas la monnaie centrale pour ce transfert, il n’y a pas de transfert. Mais que ce soit en brut ou en net, il faut bien évidemment que la banque ait les ressources en monnaie centrale pour faire face à la compensation quand il n’y a pas de transfert de « sommes comparables » de l’autre banque.
Pour finir, je vous invite à écrire à Morin et Besson (je peux vous fournir leurs adresses si vous le souhaitez:)) ou Christian Gomez et à leur demander si les banques prêtent ou pas les dépôts (y compris dépôts à vue)
Je dis : « tous les emplois doivent être financés par des ressources ».
Vous me répondez :
Si la contrepartie n’est pas monétaire? Alors c’est quoi la contrepartie pour vous? Quelles sont les ressources utilisées pour financer un crédit?
Cordialement,
Julien
@ Julien Alexandre,
Une banque peut consentir un crédit (augmenter la provision d’un DAV, c’est-à-dire créer de la monnaie supplémentaire pour un agent économique qui va diffuser cette monnaie dans le circuit, jusqu’à ce qu’il rembourse sa dette, monnaie scripturale, temporaire et payante, donc) en contrepartie du simple engagement du client de rembourser, en contrepartie, donc, d’une simple promesse…
Sans contrepartie monétaire.
La ressource pour la banque est alors l’engagement du client à rembourser le crédit, avec la force ou la faiblesse liée à la solvabilité de ce client.
Voilà.
Ça va ?
Étienne.
Non, ça ne va pas : lorsque le client à qui votre banque aura consenti un crédit voudra employer son argent, il faudra que la banque se procure les ressources monétaires
Encore une fois :
François Grua dans le Recueil Dalloz 1998 :
“un pouvoir d’acheter” [si ça ca n’est pas de la monnaie !]
Un chèque donne pouvoir d’acheter et ce n’est pas de la monnaie.
Lors de fêtes, on achète des tickets à l’entrée qui ensuite permettent d’acheter des boissons au bar. Or ces tickets ne sont pas de la monnaie.
Pour les dépôts (monnaie scripturale), c’est idem, on peut tirer dessus pour acheter mais ce n’est pas de la monnaie.
Sophisme à nu
@ Julien Alexandre,
Vous dites : [je commente entre crochets. ÉC]
Je commence à comprendre pourquoi vous refusez de donner une définition claire de la monnaie.
Une telle définition rendrait intenable votre position : on verrait alors votre position hétérodoxe* qui consiste à ne pas considérer comme « monnaie » la monnaie scripturale de crédit (rien que ça).
Votre thèse (qui n’est pas si loin de la mienne, je persiste à le penser) ne résiste à la littérature (abondante) qu’à l’aide d’une « définition » personnelle de la monnaie, sibylline au point d’interdire toute comparaison… Mais le sophisme commence à se voir, Julien. Et je ne comprends toujours pas à quoi sert cette thèse (je vois bien, en lisant vos autres positions, que nous sommes du même avis sur de nombreux points).
Quand vous dites que la banque prête le dépôt, mais que le dépôt original reste disponible pour le déposant, un enfant s’aperçoit que quelque chose cloche, qu’il y a une incohérence dans les termes : l’opération décrite correspond à une création de moyens de paiement nouveaux, pas du tout à un transfert.
Objectivement.
Après un crédit bancaire, il y a plus de monnaie qu’avant (au sens que les dictionnaires du monde donnent au mot « monnaie », puisque, en cas de querelle sur les mots, les dictionnaires sont des arbitres sérieux).
Les faits sont têtus.
_____________
Il me semble que vous n’avez pas répondu à ces objections :
• Comment expliquez-vous (sans création) l’augmentation de la masse monétaire ?
• Comment expliquez-vous (sans création) l’ordre des opérations : on prête d’abord, on compense ensuite, et on refinance seulement après ?
• Par rapport à mon défi 🙂 , que signifie pour vous cette règle répétée partout (dans toutes les écoles et dans toutes les banques du monde) : « LES CRÉDITS FONT LES DÉPÔTS et pas l’inverse » (la précision en gras étant systématiquement spécifiée pour inviter chacun à éviter une méprise de débutant) ?
Pour moi, cette règle (que l’on trouve dans TOUS les livres, et donc plus que dans « un seul ») est la réponse, claire et nette, au défi 😉
Mais ce n’est pas à moi de dire si le défi est relevé, c’est à vous.
Cordialement.
Étienne.
_________________
* Hétérodoxe et pourquoi pas ? Si c’est cela, votre position, je peux même vous suivre et adopter votre vocabulaire : l’important étant pour moi, dans l’intérêt général, de retirer aux acteurs privés (cupides et égoïstes par nature) la maîtrise des « moyens de paiement » de la collectivité.
Je me demande bien pourquoi Paul perd encore son temps à faire comprendre que les banques ne créent pas de monnaie à des gens qui ont DECIDE que OUI.
@ Scaringella :
Quelle est la définition de la monnaie ?
Étienne.
Paul,
Le transfert de propriété que vous citez semble ne concerner que le dépôt d’espèces.
Non ?
Étienne.
Je crois que j’ai compris … ma mère disait, j’ai de la monnaie dans mon portemonnaie, et elle disait (parfois) j’ai de l’argent à la banque .
Mais la monnaie ce n’est pas seulement des espèces (pièces et billets) , c’est tous les « pouvoirs d’acheter » dans une mesure nationale ou supra nationale (dollar, euro, yen, franc suisse, etc,) qui sont comptabilisés … non ?
@ Moi :
Vous dites :
« Un chèque donne pouvoir d’acheter »
Je ne crois pas : c’est la provision qui donne ce pouvoir, pas le chèque.
Un chèque sans provision ne libère pas, dans les échanges.
La monnaie, c’est la provision, c’est-à-dire la créance contre la banque, créance transmissible et libératoire dans tous les échanges.
Et « un titre transmissible qui donne un pouvoir d’acheter », c’est bien de la « monnaie » : a href= »http://www.pauljorion.com/blog/?p=1135#comment-12924″>revoir la définition de Galbraith :
Les tickets limités à un petit cercle d’amis ne sont pas libératoires dans tous les échanges. C’est une forme (atrophiée ?) de monnaie, cependant, mais hors de notre débat, sans doute.
L’idée se précise que notre débat se dénouera (ou pas) autour de la définition de la monnaie.
Quelle est la vôtre, Moi ?
Cordialement.
Étienne.
Non, je ne dis pas ça, relisez bien : la dette à vue des banques fonctionne comme moyen de paiement. Ou dit autrement : votre banque s’endette pour vous, et met à votre disposition des moyens de paiement. Le dépôt original a été prêté et n’est donc plus disponible pour le déposant. Mais la banque a à votre égard une reconnaissance de dette, et doit vous garantir la transformabilité de cette reconnaissance de dette « monnaie scripturale » en « monnaie centrale » à tout moment. Ce qui signifie que quand vous employez vos moyens de paiement, elle doit se procurer les ressources pour faire face à cette fuite.
Sur l’ordre des opérations : je vais m’attacher les services de Mario Dehove si vous le voulez bien 🙂
Pour finir, je trouve cela drôle que ce soit ma position qui soit « hétérodoxe » comme vous le dites, alors que l’orthodoxie enseignée dans les universités françaises est basée sur la théorie néo-classique, qui distingue pour la monnaie trois types de contreparties, c’est-à-dire de sources (le crédit qui la fait naître à
l’origine) : le crédit à l’économie, le concours au Trésor, les créances sur l’extérieur (or et devises).
La monnaie ayant à son origine le crédit aux agents non financiers, est endogène à l’économie, on
l’appelle monnaie interne. Corrélativement est appelée monnaie externe la monnaie ayant à son origine l’acquisition par le système bancaire de créances sur l’État ou sur l’extérieur (devises).
Il ne s’agit pas seulement d’une question de terminologie. Cette distinction a des conséquences sur les effets de richesse et sur le contrôle de la masse monétaire par la Banque centrale et notamment la « stérilisation » des entrées de devises.
Par exemple, selon la théorie néo-classique, seule la monnaie externe est en mesure d’influencer les comportements des agents intérieurs privés : toute création de monnaie externe exercerait un effet de richesse sur les agents puisqu’elle n’aurait pas pour contrepartie un endettement de ces mêmes agents.
Ce sont Gurley et Shaw qui ont proposé les distinctions entre monnaie interne et externe, qui recouvrent parfaitement la distinction entre monnaie permanente (ou définitive) et monnaie temporaire.
Cordialement,
Julien
Et ici Etienne, que dit la loi : http://tinyurl.com/cyw49q
“Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu’une personne recueille d’un tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les restituer.”
Vous lisez une distinction dans cette formulation entre dépôts à vue et à terme? Moi non.
Si le débat est sémantique, j’ai du me tromper de porte. Si le débat est technique, il se dénouera quand vous aurez accepté (ou prouvé le contraire) que les dépôts sont prêtés par les banques. Oui, je sais, vous allez reprendre en quote, et me dire oh combien il est important d’avoir une définition de la monnaie : comme les néoclassiques, je considère que seule la monnaie externe influence les comportements des agents intérieurs privés.
@Julien Alexandre
« Ce sont Gurley et Shaw qui ont proposé les distinctions entre monnaie interne et externe, qui recouvrent parfaitement la distinction entre monnaie permanente (ou définitive) et monnaie temporaire. »
Il me semble que vous essayez de leur faire dire ce qu’ils n’ont pas dit
http://fr.wikibooks.org/wiki/Introduction_au_cours_de_questions_mon%C3%A9taires_et_financi%C3%A8res
@Etienne Chouard: « Je ne crois pas : c’est la provision qui donne ce pouvoir, pas le chèque.
Un chèque sans provision ne libère pas, dans les échanges. »
On peut très bien acheter avec un chèque en bois. Il suffit que le vendeur fasse confiance au chèque. C’était souvent le cas avant, puis au vu du nombre d’escroqueries les vendeurs décident maintenant de vérifier la provision du chèque avant la transaction (mais il arrive encore que non).
Idem avec votre monnaie scripturale, celui qui accepte votre paiement par carte bancaire fait confiance à la carte et à la banque qui l’émet. Si juste après le paiement électronique, et avant la compensation interbancaire de fin de journée, votre banque fait faillite, le vendeur en sera pour ses frais. Tout comme avec un chèque en bois.
Où l’on voit que moins il y a de confiance et plus la monnaie est seule acceptée comme moyen de paiement. Il n’est peut-être pas loin le jour où l’on n’acceptera pas les cartes de crédit mais uniquement le cash (comme c’était le cas il y a à peine deux ou trois décennies).
@ Air du Verseau : vous avez raison, j’ai amalgamé néoclassiques et Gurley et Shaw! Pour Gurley et Shaw, il n’y a pas de distinction entre monnaie externe et monnaie interne : la monnaie externe (or, devises, titres publics) et la monnaie interne (crédit bancaire) forment une « monnaie brute ». Ce sont les seuls néoclassiques qui établissent la distinction.
Mes excuses pour ce malheureux amalgame dans la précipitation.
@ Scaringella
Je poursuis une réflexion sur la monnaie dont je vous informe au fur et à mesure. Je vais de l’avant et je concentre maintenant mon attention sur la question des intérêts et celle de la titrisation (je les ai introduites dans mes billets « Gerolstein »). Rien n’empêche évidemment qui que ce soit de soulever une fois de plus à ce propos des questions qui sont pour moi réglées.
Au delà de la question de la création, celle des intérêts peut sembler plus importante.
En tant que coeur dont on fait varier les battements il est un élément indispensable du tout.
L’enlever, c’est ôter la substentifique moelle du système.
Le préteur n’existe plus.
A qui l’emprunteur va t il s’adresser, à l’infini s’il le souhaite ?
Ou va se retrouver le rapport gain/risque qui motive ou force les gens à se lever le matin ?
Tant pour les prêteurs que les emprunteurs.
Ainsi la question de l’intérêt est elle à mon sens à dépasser également sauf à considérer qu’il faille sauver le système à tous prix en évacuant la possibilité qu’il soit mauvais ou remplaçable.
Ce n’est qu’un gage de la pérennité du système monétaire.
@ Moi, à propos de votre message de 18h12 :
Admettons…
Donc, si vous êtes cohérent, la possibilité de la fausse monnaie (des faux billets et des fausses pièces) devrait vous conduire au même discrédit général de la monnaie fiduciaire, billets et pièces.
C’est bien votre position ?
Sinon, avez-vous deux poids deux mesures pour évaluer les monnaies ?
Vraiment, cela ne paraît pas raisonnable de discréditer la monnaie scripturale, de la déqualifier au point de lui refuser le statut de monnaie, sur la seule possibilité d’une faillite bancaire.
Et puis, comme je l’ai dit à Julien, je comprends de moins en moins l’intérêt de votre position ; admettons tout ce que vous dites contrairement aux livres : les banques privées prêtent les dépôts, OK, les dépôts font les crédits, OK, les banques privées ne prêtent que les dépôts, OK, les banques doivent refinancer en monnaie centrale les crédits qu’elles consentent à 100% de couverture, OK, il n’y a de monnaie que fiduciaire, OK, les banques privées ne créent pas de monnaie, OK…
Et alors ?
Tout va bien ?
C’est ça l’objectif ? Désamorcer la critique ?
N’y a-t-il donc rien à redire à la profusion extravagante de « moyens de paiement » de source privée (est-ce que c’est une expression autorisée ici pour appréhender le phénomène ?), et à la <b<spéculation effrénée que cette abondance de crédit facile favorise (exactement comme elle l’avait permis déjà dans les années 20, comme le souligne Galbraith dans « La crise économique de 1929 ») ?
Désamorcer la critique des activités bancaires, est-ce l’objectif de votre démarche ? Comme Paul le disait dans sa deuxième vidéo du 9 janvier (il ne faut pas chercher la responsabilité des banquiers, parce que derrière ces mises en cause, il y a ceux qui veulent « un ordre nouveau », et ça, plus jamais…) ?
J’avais la grippe à l’époque de cette vidéo, et je n’ai pas pris le temps de réagir, mais elle m’avait frappé : ainsi donc, telle était la vraie raison de cette obstination qui règne ici à nier l’évidence : faire diversion pour qu’on arrête de viser explicitement les banquiers, parce que ces attaques seraient la marque des gens d’extrême droite…
Je dois dire qu’après avoir vu cette vidéo, j’ai eu envie d’arrêter de discuter puisque la cause était entendue d’avance (et pour une raison qui, pour moi, est un pur contresens puisque, historiquement, ce sont précisément des industriels et des banquiers qui ont voulu et financé le régime nazi dans les années 30 pour venir à bout des Républiques qu’ils ont toujours détestées au point de collaborer au dernier degré avec les fascistes).
Et puis, je me suis dit que des arguments bien formulés, bien articulés, pouvaient venir à bout même d’un parti-pris, et j’ai continué.
Moi, quelle est votre définition de la monnaie ?
Je n’en reviens pas que vous ne considériez pas la monnaie scripturale comme de la monnaie.
Quelle est donc votre définition de la monnaie ?
Cordialement.
Étienne.
@Etienne Chouard:
« la possibilité de la fausse monnaie (des faux billets et des fausses pièces) devrait vous conduire au même discrédit général de la monnaie fiduciaire, billets et pièces. »
Qui parle de discrédit général? A-t-on dit qu’il ne fallait plus utiliser de monnaie scripturale parce que la banque risque d’avoir perdu votre argent? Ce que je dis, c’est qu’il faut être prudent et qu’un risque existe car la monnaie scripturale ne vaut pas mieux (ni pire) qu’un chèque. Elle n’est pas de la fausse monnaie ni de la vraie monnaie, c’est une reconnaissance de dette.
« C’est ça l’objectif ? Désamorcer la critique ? »
Je dois vous avouer que je n’avais pas pensé à un quelconque objectif. Je dis les choses telles qu’elles me paraissent être vraies. Et si c’est pour faire la révolution, je n’ai vraiment pas besoin pour me motiver de penser qu’il y a un grand complot bancaire. La lutte des classes et les injustices que je constate me suffisent amplement.
« N’y a-t-il donc rien à redire à la profusion extravagante de “moyens de paiement” de source privée »
Personnellement, ce qui me tracasse c’est la mondialisation, la chute des salaires et la circulation des capitaux. Cette bulle est le fruit de déséquilibres avant d’être une question de crédit. Déséquilibre entre un pays vivant dans l’abondance sans produire autre chose que des armes et d’autres vivant chichement, produisant et épargnant. Et à l’intérieur même des pays riches, déséquilibre entre la part des revenus du capital et ceux du travail. N’est-ce pas là aussi ce que l’on avait en 29, un marché dérégulé?
« ce sont précisément des industriels et des banquiers qui ont voulu et financé le régime nazi dans les années 30 pour venir à bout des Républiques qu’ils ont toujours détestées au point de collaborer au dernier degré avec les fascistes »
Certes, et qu’en déduisez-vous? Moi je me dis que je dois autant me méfier des capitalistes que de ceux qui parlent de grand complot bancaire. Les deux n’aiment pas les républiques et pourraient faire alliance, chacun espérant se débarasser de l’autre à la fin.
« quelle est votre définition de la monnaie ? »
La monnaie est un instrument de paiement. Le billet de banque est de la monnaie, la monnaie scripturale aussi.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie
Mais il y a monnaie et monnaie. L’une a cours légal (monnaie fiduciaire), l’autre pas (monnaie scripturale). Et on leurre les gens en les confondant ensemble, on leur évite de penser au risque encouru à confier son argent à une banque.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_l%C3%A9gal
Etienne Chouard,
Si l’argent est une drogue, le banquier un dealer.
Désigner le dealer comme fautif est il bien raisonnable ?
Quid du client ? (pas la peine de changer son nom à celui là tiens)
Quid de la drogue ?
Quid du « fabricant » ?
Et surtout, quid du besoin de (toujours un peu plus de) drogue ?
A chaque époque son bouc émissaire.
Fais tourner 🙂
@Julien Alexandre
Votre message de 18 h 40
… c’est un peu une habitude chez vous d’amalgamer, non ? Le problème est que vous formulez des raisonnements sur des amalgames qui s’avèrent faux (exemple: aspect jurididique et financier de la monnaie).
BDphile
Le problème est que le dealer est en même temps le fabriquant, et qu’il a en plus le droit légal et exclusif de fabriquer plus de 90% de la drogue (drogue scripturale).
Mais nous avons tous besoin de cette drogue, la société ne peut fonctionner sans (revenir au troc est simplement impensable). La question est de savoir s’il faut laisser l’accès au droit à l’argent au main du privé ou le rendre à la collectivité.
Dans le premier cas celui à qui on a donné le droit exclusif de fabriquer et distribuer l’argent (par le crédit) demande un intérêt qui l’enrichit… dans le second cas cet intérêt, s’il s’avérait nécessaire, reviendrait à la collectivité … ce serait mieux, non ?
En reliant ce qu’écrit Etienne Chouard ci dessus concernant la video du 9 janvier, et ce qu’a écrit Paul Jorion dans le billet « fermé » http://www.pauljorion.com/blog/?p=1887 , je comprends mieux pourquoi le terme » ex n…..lo » est tabou sur ce blog … et pourtant, même les banquiers l’utilisent et on le retrouve sur quantité de publications ..
Alors, que faut-il en penser ?
Que la monnaie n’est pas créée stricto sensu « ex n….o » mais que les banques commerciales (en plus de pouvoir prêter les dépôts) disposent du droit légal de « monétiser des actifs » (même pour elles-mêmes, en se faisant crédit) sous certaines conditions de réserves disponibles en banque centrale, c’est à dire de créer de la monnaie uniquement scripturale (qu’on peut ne pas vouloir appeller « monnaie » au contraire de tout le monde, c’est le droit de chacun), est un fait et non un « raccorcis sémantique » comme semblent le soutenir certains: tout rejet dogmatique de ce fait est ridicule et ne fera pas avancer le smilblick…
Air du Verseau
« le droit légal et exclusif de fabriquer plus de 90% de la drogue (drogue scripturale) » vous avez un texte, ou alors là aussi on nous ment, on nous cache la vérité, on nous dissimule la loi pour mieux nous tromper ?
Étienne Chouard
Aujourd’hui Chouard, demain Stilgar, après demain Bayard…
Vous vous y entendez bien en course de fond avec passage de témoin, toujours les même argument Paul Jorion seul contre l’évidence juché sur une montagne de docte suffisance.
Vous avez toiletté vos forums comme il vous l’a suggéré, c’est bien, vous reconnaissez implicitement que votre démarche (sans que je vous en impute une quelconque volonté) peut mener à disons, des « parti-pris » malheureux.
Sur la monnaie :
Vous demandez une définition, une propriété suffira; une monnaie doit permettre l’échange.
Lorsqu’a la fin du mois votre banquier vous envoie votre relevé de compte vous écriez-vous:
« Chérie on a reçu la monnaie de la banque ! » ?
Allez vous de ce pas faire vos courses avec votre relevé de banque ?
C’est pourtant cela que vous appelez monnaie scripturale.
Si votre banquier vous écrit 1000€ de crédit prêtés sur le relevé; vous vous écriez: « SCANDALE de la création monétaire ex-nihilo ! »
Là non plus votre ligne de crédit, toute scripturale qu’elle soit, vous ne pouvez l’échanger contre un bien sans faire intervenir de la monnaie d’échange.
Je vous propose de regarder très attentivement votre prochain relevé de compte vous y verrez une date d’opération (que vous pouvez appeler date de création monétaire ex-nihilo si ça vous chante) et une date de valeur, date à laquelle l’échange monétaire a eu lieu entre banques. Cela en monnaie scripturale centrale bien sûr la seule avec le numéraire à posséder cette propriété indispensable qui est de permettre l’échange, pour prétendre au titre de monnaie.
Un argument d’autorité je sais que vous aimez ça :
http://www.netpme.fr/banque-entreprise/61-dates-valeur.html
On y voit apparaitre la différence que vous ne faites pas entre l’écriture comptable et l’échange monétaire:
« Pour les banques, la justification des jours de valeur réside dans les délais de traitement des opérations qui empêchent les banques de disposer réellement des fonds dès le moment où elles les comptabilisent. »
Mais je crois qu’il est préférable pour moi de cesser ce prêche à un convaincu, non ?
Si la monnaie scripturale est finalement une réalité et non une simple écriture comptable et que de ce fait elle est la seule base des échanges des acteurs économiques, opérés par les banques sur leurs comptes centraux, comment refaire votre monde ?
Le dealer et le fabricant ne sont pas les mêmes non.
D’ailleurs n’importe qui se retrouvant en possession de monnaie supérieur à ses besoins se retrouve en situation de prêteur, voir même prêteur en attendant d’utiliser sa monnaie pour ses besoins (combien de livret A ?).
Quant à « Mais nous avons tous besoin de cette drogue, la société ne peut fonctionner sans »
je ne peux que vous renvoyer à votre niveau de dépendance.
Paul Jorion dit
Pour Paul Jorion, pour Shiva, pour Julien Alexandre qui écrit pourtant plus haut « La monnaie ayant à son origine le crédit aux agents non financiers, est endogène à l’économie, on l’appelle monnaie interne. » , pour quelques uns sur ce blog (heureusement très minoritaires dans la population des économistes et spécialistes de la monnaie), le dogme (je dis bien le dogme) des monnaies scripturales ou des signes monétaires qui ne peuvent pas être créés à la suite d’une monétisation d’actifs par les banques commerciales , fait qu’il n’y a plus de débat possible. Quel intérêt de se retrouver sur ce blog ? je dirais « aucun », sauf peut être pour les papiers de François Leclerc qui méritent qu’on vienne y faire un tour de temps a autre.
By…