Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le message que l’on recevra demain de la bouche de Mr. Geithner, le nouveau ministre des finances américain, c’est que le salut ne viendra pas des États–Unis. Il nous annoncera une myriade d’initiatives insignifiantes représentant une poussière d’intérêts particuliers et où tous les méchants seront amplement récompensés : hedge funds, paradis fiscaux, spéculateurs à la petite et à la grande semaine et financiers véreux. « Everybody knows the good guys lost », tout le monde sait que les bons ont perdu, chantait déjà Léonard Cohen. On aurait pu espérer un New Deal à la Franklin D. Roosevelt, manque de pot, ce coup-ci cela aurait coûté beaucoup trop cher et on se tourne plutôt vers les rustines : ça tiendra ce que ça pourra !
On s’inquiétait déjà à la vue de l’équipe qu’Obama entreprit de constituer au lendemain de son élection et où l’on retrouvait les survivants les plus éclopés de l’équipe Clinton, et dont le meilleur exemple est Larry Summers : les convertis les plus récents à l’ultralibéralisme et donc les plus dangereux. Geithner accusant la Chine de manipulation de sa devise lors de sa confirmation devant le Sénat, le 21 janvier, donnait le ton : pas de gratitude à attendre des États–Unis envers la Chine pour le sauvetage du consommateur américain durant la période 2002-2007. Ce sera désormais chacun pour soi : si les Chinois ont été assez bêtes pour acheter à coup de dizaines de milliards de dollars les titres adossés à des prêts hypothécaires américains, tant pis pour eux !
Quand le communisme s’écroula en 1989, il existait un plan B : s’il mourait de sa belle mort, c’est qu’il avait eu tort et le capitalisme raison, et plus on prendrait de celui-ci, mieux on se porterait. Comme on le sait maintenant, le doublement de la dose a précipité la mort du patient. Petit problème cependant pour nous en 2009 : le capitalisme s’écrase en flammes, et il n’existe pas de plan B.
Alors ce sera le repli sur soi, le protectionnisme à tout va, l’apparition de seigneurs de la guerre : plus-radical-que-moi-tu-meurs ! (Madame Merkel en héritera probablement d’un en provenance de Bavière dans les jours qui viennent comme ministre de l’économie : bonjour les dégâts !) Les pays les plus malheureux tomberont dans la guerre civile, les plus heureux constitueront des gouvernements d’unité nationale mobilisés contre leurs voisins (qui sont les responsables évidents de leurs déboires) : Israël et Iran, l’Inde et le Pakistan (à coups d’armes nucléaires), que sais-je encore, l’imagination en cette matière sera certainement au pouvoir : le Venezuela et la Colombie ?
Un aspect positif cependant : tout cela devrait nous laisser un peu plus de temps, entre deux coups de canon et de bombes atomiques, pour réfléchir au plan B qui nous permettra de résoudre les vrais problèmes que nous devrons bientôt affronter : quand nous aurons en 2050 épuisé le pétrole, l’eau potable et l’air respirable.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
95 réponses à “Rideau !”
@ A
Pris par mon commentaire à votre commentaire, parce qu’il me le suggérait, j’en ai oublié de vous répondre, excusez-moi. Je ne connais pas la suite, mais elle m’inquiète.
J’ai une fois écris que je revenais du Brésil et que j’y avais vu l’avenir du monde. Je parlais des conséquences sociales de son développement économique, pas du Brésil mythique du métissage, de la bossa nova et du « tropicalismo ». Je faisais référence à ce monde de l’informalité culturelle, sociale et économique exprimant à la fois une « fracture sociale » intense, la coexistence de deux mondes dont celui du haut s’efforce d’ignorer celui du bas. Ainsi qu’à toutes ces discrètes passerelles qui lient ces deux mondes, largement interconnectés en dépit des apparences et des discours.
Nous voilà loin de la crise, c’est vrai, mais cette description de la société brésilienne me poursuit, même dans nos sociétés occidentales, où j’en retrouve des traces, atténuées mais croissantes.
bonjour,
à un responsable d’une caisse de retraite à qui j’avais dit fin 2006 de faire attention à la crise qui s’annonçait je me suis vu répondre « ça ne peut pas arriver car sinon cela serait une catastrophe! ». Je ne vous cache pas que ce déni de réalité je l’ai très souvent rencontré ensuite et encore maintenant. Pour enrichir le débat je pense que se focaliser sur le problème de la monnaie s’est ne pas s’attaquer à la racine du mal, en l’occurence l’enseignement de la théorie économique. L’enchainement de trente années faste a porté aux nus la notion d’allocation optimale du capital qui nous à mené « naturellement » à la crise actuelle. Il es vrai que là aussi, vu l’imprégnation de cette théorie dans la « Société » et dans l’esprit de la majorité des personnes qui sont décisionnaires la metanoïa necessaire se trouve confrontée à un manque d’alternative… Pour avoir fait de la gestion de crise mon métier je peux dire qu’il faut avoir pensé l’impensable avant d’agir quitte à paraître trop pessimiste. C’est aussi un facteur accélérateur de changement.
pour les amateurs:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/le%2Bdormeur%2Bdoit%2Bse%2Breveiller/video/x74fuk_pleasure-games-le-dormeur-doit-se-r_music
A+ le pire n’est jamais certain…
@ kerema29
Voilà une description du mouvement vibrionnaire auquel nous allons assister dans les semaines à venir.
• 9 février, conference call entre certains ministres de l’économie et des finances (non précisés) du G7, à l’initiative de Timothy Geithner (USA).
• 9 février, Bruxelles, Comité économique et financier (experts des pays de l’UE, de la Banque centrale européenne et de l’exécutif européen)
• 9 et 10 février, Bruxelles, réunion des ministres des finances de la zone Euro
• 14 et 15 février Rome, G7 (Allemagne, Canada, Japon, USA, Grande-Bretagne, France, Italie)
• 22 février, Berlin, réunion européenne préparatoire du G20 (chefs d’Etat et de gouvernement des quatre pays européens membres du G20 (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne) et la Commission européenne. L’Espagne et les Pays-Bas sont invités.
• Fin février, date à préciser, Bruxelles, Conseil européen informel extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernements.
2 avril, Londres, G20
Nous sommes entrés dans une phase de consultations et de rencontres intenses. Comme si, chacun ne trouvant pas chez soi la solution, il était attendu la lumière de toutes ces réunions. Les américains, que tout le monde attendait, bouclant leur dispositif, il est désormais possible d’essayer de coordonner les efforts. Le chef de file de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a plaidé lundi pour « une meilleure coordination » des politiques économiques des pays européens. « Je suis un peu inquiet du fait qu’Etats membres après Etats membres préparent leurs propres plans et programmes ». C’est le moins que l’on puisse dire.
@ François L.
Dans les évènements actuels, il y a peu d’élèments qui nous inclinent à l’optimisme. Et pourtant, les thuriféraires du capitalisme financier sont mis à nus. Ce seul évènement est porteur d’espoir car personne n’est plus dupe. Des experts (de bonne foi) aux hommes de la rue dotés de leur seul bon sens, tous ont conscience que ce qui s’est passé n’est pas un simple incident. Désormais, il faut trouver un débouché politique afin que l’on ne se dirige pas vers « le business as usual » à moyen terme.
Vous me parliez du Brésil et je songe à la France. Les Français sont massivement descendus dans la rue pour faire entendre leur peur et leur mécontentement. La mobilisation est forte et le gouvernement la redoute. Je crois qu’il est peu probable que la France se rapproche de la société brésilienne en raison de cette capacité de contestation.
Les pays industrialisés – USA en tête – sont allés trop loin dans l’expansion du crédit, la financiarisation de l’économie et la consommation, il est normal que le réajustement soit brutal. Mais le capitalisme n’en mourra pas. Simplement, le 5ieme hiver de Kondratieff sera peut-être plus long que les précédents !
On peut toutefois imaginer un 6ième cycle qui serait guidé par la recherche et les technologies liées à l’énergie et à son utilisation… Produire moins, mais produire mieux… Non ?
Mouais, c’est pas gagné.
Bon, l’élite mondialisée du management et de la politique est plantée.
Et maintenant, à l’étage en dessous, tous ces gens en place, ceux qui depuis trente ans laissent faire et décident « aux ordres » de la rationalité économique , ceux qui depuis cinquante ans faisaient taire les signes évidents du désastre, et bien ceux-là mêmes qui ont provoqué l’irréparable, il leur reste encore à réveiller les cloportes. Car plus bas encore, les obscurs emplis de ressentiment, ceux qui – en chacun de nous – se terrent, à l’ombre des partis, des syndicats, des administrations, université, école, police, pompiers, hôpitaux, communes, régions, ANPE, services sociaux sont « à la botte » contre un statut social ! Ceux-là savent déjà que leur heure est venue, ils assumeront « l’état », feront tourner « la méga machine » quelle soit les soubresauts et la direction tragique des événements.
Ça ne se dit pas ces choses-là, mais ça se subit tous les jours. Pour l’instant, ils se contentent d’humilier de derrière le comptoir à coup de tracasseries, demain ils seront inspecteurs, distribuerons, les exclusions, les passe-droits et les laisser passer au tampon des nouveaux « seigneurs de la guerre » lesquels, comme toujours, tirerons partis de la pénurie pour organiser la circulation des marchandises dans l’illégalité consentie. Nous devrons donc bouffer un dégueulis d’éoliennes mafieuses et sous, la couleur d’une croisade verte annoncée pour quarante ans, supporter encore la mise en coupe réglée de notre bêtise et de notre crédulité.
Dès aujourd’hui, ll faut mener la guerre, non pas contre les errements du défunt plan A, mais contre la pourriture qui fermente déjà dans la préparation du « plan B » !
@Fab ci-dessus 10:02
Je viens de donner ce jour a 11:25 une suite a votre commentaire du 5 fev 2009 a 22:50 (n°16312)
sur le billet du 29 janvier « Press Lib’ Donations » (n°1713)
@ Scaringella,
Oui et bien plus qu’à lire, à digérer aussi pour en faire qq chose.
L’étape consistant à piger comment fonctionne le premier modèle? gloups! je n’avais rien d’un grammairien.
J Cl Quentel facilite aujourd’hui un peu les choses avec « les fondements des sciences humaines » (Eres); dommage que « Leçons d’introduction à la théorie de la médiation » de Gagnepain soit épuisé, qqes pages sur le web cependant…
Aurais-tu trouvé qq chose entre sociologie et axiologie dialectique répondant au désespoir ambiant?
« La décroissance, le troc, il ne faudra pas leur apprendre:ca fait quarante ans qu’ils répètent:ils sont prets » (Quiet days in Santa Monica / Paul Jorion ) . Allez vérifier Paul si les bus sont toujours bleus .
Je me rappelle d’une thèse en vogue à une époque que je n’arrive pas à situer. On disait, à cette époque marquée par la guerre froide, que les systèmes occidentaux et socialistes tendaient à se rapprochaient. Les premiers en raison de l’accroissement du rôle de l’Etat et les seconds à cause des velléités d’introduire une pincée de concurrence dans l’économie.
Cette thèse, tellement surannée qu’elle avait été jetée dans les poubelles de l’histoire en raison du triomphe du capitalisme et de l’économie de marché, revient de façon fracassante. Par une sorte de dialectique hégélienne, on avait cru que le triomphe des E-U était le moment où le mouvement de l’Histoire était parvenu à enterrer ces résistances incarnées dans un ensemble dénomé archaïsme. Ce dernier comprenait évidemment le communsime et l’économie planifiée, mais également, par extension, tous les conquêtes de l’Etat Providence. Or, par une ruse de la Raison, voilà ce moment lui-même dépassé, s’effondrant sur lui-même …
Le pessimisme dont font montre Paul et François est partagé par Martin Wolf (aux lecteurs du Monde : allez voir du côté des pages éco) et ils ont raison : un processus déstructeur se déploie sous nos yeux et rien ne semble en mesure de l’entraver. Même Obama, dont l’élection avait été chargée d’une portée messianique, semble plier devant l’extraordinaire évènement.
Cette défaite à la Pyrrhus du capitalisme ressemble à une tragédie grecque : des Cassandres voient se dessiner la catastrophe, personne les écoute. Le héros arrive et il suscite un immense espoir que sa pusilanimité et son manque d’audace trahissent. Les autres acteurs s’agitent mais leur effort est dérisoire. Finalement, ceux qui subissaient un système injuste sont les premières victimes de son échec tandis que ceux qui ont conduit à la catastrophe ne perdent rien : une admonestation publique pour le symbole et on recommence.
Le monde il y a 25 ans : Oh my god, les rouges vont nous bouffer !
Le monde il y a 20 ans : OMG, les japonais vont nous racheter !
Le monde il y a 15 ans : OMG, les pauvres vont nous envahir !
Le monde il y a 10 ans : OMG, le bug de 2000 va effacer notre civilisation !
Le monde il y a 5 ans : OMG, al quaida va dominer le monde !
Le monde il y a 2 ans : OMG, nous allons tous parler chinois!
Le monde il y a 1 an : OMG, il y trop de voitures et plus de pétrole, on va tous mourir !
Le monde aujourd’hui : OMG, plus personne n’achète ni voitures ni immobilier, on va tous mourir !
Il n’y aura pas de fin du monde, c’est juste une génération qui se fait virer à coups de pieds !
La nature ayant horreur du vide,
s’il n’y a pas de plan B , il y aura un plan T (de bâton…)
Et pis , hein,hum… qui dit rideau dit aussi « coup de théâtre! ».
Nous vivons une bien étrange époque, et au moins, on pourra dire qu’ « on y était ! « .
A l’époque où l’argent n’était pas comestible , avant que le petit pois ait remplacé l’euro-dollar… .
@Paul Jorion
Comment pouvez-vous préjuger de l’avenir du monde alors que vous vous refusez philosophiquement à préjuger de l’évolution de l’un de ses dirigeants ? Votre position changerait-elle selon que vous soyez «simple» critique, ou interlocuteur potentiel ?
Les circonstances seraient-elles moins exceptionnelles là-bas (en Iran, au choix) qu’ici ?
Oui bien sûr, le pire est toujours possible, mais Paul n’avez-vous pas utilisé l’image du cerveau collectif pour qualifier le blog?
Ne serait-il pas capable de mobiliser les énergies, ce cerveau, pour peser sur le cours des évènements.
Proudhon a écrit (à propos d’autre chose) : »deux cents grenadiers ont en quelques heures dressé l’obélisque de Louqsor sur sa base,suppose-t-on qu’un seul homme, en deux cents jours, en serait venu à bout? ».
Et si tous les hommes de bonne volonté unissaient leurs effort pour enfin mettre l’Humain au cœur du système, je pense que ça doit être jouable non ?
Alternative :
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Le peuple en ce jour sans cesse répète,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Les capitalistes à la lanterne.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les capitalistes on les pendra.
Si on n’ les pend pas
On les rompra
Si on n’ les rompt pas
On les brûlera.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Nous n’avions plus ni HNWI, ni spécu,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
L’égalité partout régnera.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Et leur infernale clique
Au diable s’envolera.
Sur son blog TropicalBear, Loïc Abadie a récemment exposé plusieurs pistes qui, selon lui, pourraient mener à une sortie progressive de la crise. Toujours selon lui, la politique de relance par la consommation d’Obama aura pour seul effet d’aggraver la crise.
Le problème, c’est que je me demande si la priorité de Loïc Abadie est d’imaginer des solutions viables ou bien, plus modestement, de dézinguer les thèses néo-keynésiennes qui depuis quelques mois connaissent un très net regain de faveur.
Loin de moi l’idée de vouloir susciter une polémique entre deux blogs qui, bien qu’à des titres différents, m’intéressent tous deux. Mais enfin, sur ce point précis, l’opinion de Paul serait sans doute du plus haut intérêt.
http://tropicalbear.over-blog.com/article-27590557.html
Pessimiste ? Non, réaliste !
Le cœur d’un modèle qui n’a pas failli, il aurait encore moins failli si des attaques constantes pendant soixante ans n’avaient pas été menées contre sa logique, doit nous guider dans la reconstruction de l’économie politique (cad l’économie pas séparée de la politique et réciproquement).
Je veux parler bien sûr de la logique du programme du Conseil national de la Résistance qui a été élaboré pour un temps de crise et qui a fait sortir la France de la catastrophe.
Tout d’abord une question de vocabulaire : ce programme n’est pas celui d’un « Etat-providence », cette idée a été inventée par des philosophes (J. Ellul par exemple) et des économistes néolibéraux.
En effet les protections qui sont prévues et qui ont été organisées en France sont des protections financées par les SALARIES, elles sont prises en tant que cotisations sociales sur leurs salaires. Retraites, sécurité sociale, allocations familiales et chômage…
L’Etat en est le garant, seulement : cad qu’il garantit à chaque salarié que la loi s’applique également à tous et qu’il pourra en profiter comme les autres selon ses besoins. S’il y a un financement d’Etat aujourd’hui, dans certains cas, c’est parce que l’Etat a pris des décisions de dégrèvement ou d’extensions dont il doit assumer la charge (ce qu’il ne fait pas vraiment puisque ses dettes à l’égard de la sécurité sociale sont supérieures au célèbre « trou » de celle-ci !).
L’originalité fondamentale de ce programme, et on voit tous les jours à quel point il énerve les capitalistes (cf. L. Parisot du MEDEF), c’est qu’il refuse de faire appel à un quelconque capital privé ou public d’ailleurs ! Il est un système de financement par répartition à circuit court : ce sont les cotisations des salariés en janvier 2009 qui paient les retraites des retraités en février 2009 ainsi que les remboursements des soins en février 2009.
Aucun besoin d’épargner, de salaire différé, de capitalisation, de marchés boursiers…. ILS en sont malades de voir la robustesse d’un tel système.
Je ne vois pas d’autre solution que de le maintenir, de l’élargir (tous les citoyens pourraient en profiter si les revenus financiers étaient taxés comme ceux des salariés), d’en créer d’autres applications : sécurité de l’emploi qui dépasse la simple indemnisation du chômage (les employeurs seraient plus attentifs s’ils en payaient réellement le coût), sécurité du logement, accès gratuit à l’internet pour l’information et la formation du citoyen, investissements publics (financés par une cotisation sur les salaires et les revenus, gérés sous le contrôle des citoyens aux divers échelons territoriaux)…
Je LES entends ! Noooon pas ça…. vous allez transformer la société en soviet ! C’est surtout qu’ILS auront moins d’argent avec lequel ILS pourraient spéculer ! N’est-ce pas le cœur du problème ?
Merci Paul, cette clarté est salutaire. « A quoi sert une gold card dans le désert quand on a pas d’eau » était un de mes post ici; c’est donc bien dans le quotidien et dans la débrouille que cela se passera. La bataille des chiffres est bientôt terminée, la lucidité est en marche.
Amitiés
@ Eugène et Scaringella
Bonjour,
Si ça peut vous intéresser je crois que je dispose de l’introduction à la théorie de la médiation chez Gagnepain… Faut que je remette la main dessus par contre. (Espèce de grand bouquin bleu et blanc format 21×29.7 non ?)
Pour la glossologie, c’est vrai que c’est pas simple. Mais l’idée d’un système formel évacuant toute sémantique est intéressant. Qui plus est c’est une jolie mécanique.
Je vous tiens informés si ça vous intéresse.
Cordialement.
P.S. Restera à mettre au point la transmission.
JeanNimes,
Je serais assez d’accord avec toi si tu allais jusqu’à simplifier le puzzle de toutes les petites aristocraties à la tête des différentes caisses, et jusqu’à plafonner les retraites. Il y a aujourd’hui (sans aucune jalousie de ma part je ne suis pas à plaindre) des situations qui me font gerber et le mot est faible. C’est au point que ces fameux retraités renvoient familialement leurs excédents vers les générations plus jeunes qui n’arrivent que tout juste à trouver des petits jobs. Si vous (générationnellement) ne corrigez pas aussi ces excès là, et que vos machins explosent parce que les plus jeunes ne voudront plus jouer votre jeu à vous avec votre conception à vous de la repartition et de la solidarité, avouez que vous l’aurez aussi bien cherché !
2Casa,
Bonne idée. Une 1ère solution en tous cas. Toutes les pages ne sont pas disponibles :
ici.
C’est bien celui-là.
Archéologie dans les cartons maintenant.
Je vous tiens informé sur ce fil.
(Pour la forme, scan et puis envoi par mail – via M. Jorion si vous le souhaitez)
Prévoir un délai de quelques jours…
Les lecteurs habituels de ce blog ont réagi en grand nombre : panique, Paul est super pessimiste, c’est qu’il sait que cela vraiment mal finir…
Tiens, moi je n’ai pas lu son message de cette façon là. J’ai surtout lu de la colère, de l’impuissance… Je crois qu’il aurait voulu dire: “Mais quelle bande d’idiots. Même l’administration Obama continue à ne pas vouloir changer de cap. Cela va aller de plus en plus mal et toutes les bonnes idées que l’on lit sur ce blog et sur bien d’autres ont autant d’effet que de souffler dans un violon. C’est à désespérer… ».
Hé oui, c’est à désespérer et l’on sait que le désespoir et la colère sont mauvais conseillers. Donc je pense pour ma part que Paul râle, qu’il sait que les prochains mois seront encore très mauvais pour les pays (ex ?) développés et très mauvais pour les autres. C’est moche mais de la à dire qu’il faudra attendre 2050 et la fin des guerre (nucléaires !), je crois que personne ne sais ce qui va se passer dans ce délai. L’espoir a baissé mais étant donné la manière dont le cœur des Hommes est fait, il est loin d’être mort même pour les plus lucides. Faudra compter sur les générations qui n’auront pas espéré le quasi-paradis sur Terre comme ceux qui ont eu 18 ans en mai 68 mais sur ceux qui ont vécu misère et souffrance. Ils seront moins doux et pardonneront peu aux profiteurs imbéciles qui se suicident et nous tuent (économiquemement parlant) mais ils l’auront bien mérité…
Haut les cœurs !
Mr Geithner annonce son plan pour les banques et l’indice Dow Jones en perd 3,7 %. Même les spéculateurs sont pessimistes, c’est dire ! Solution de la crise ? Encéphalogramme plat :
(Agence Dow Jones) « Mr. Geithner noted his office was still exploring options and details for an asset value program, with little answer on what to do about banks’ toxic assets ».
PS : – 4,62 % en clôture.
Qd vous serez sur la page (lien au dessus) le mot clé à rechercher pour ce qui nous préoccupe ici est celui d’ « hégétique ».
La difficulté consistera ensuite à ce que vous trouviez vous même des applications permettant d’illustrer cette affaire « à l’intersection de la personne et de la norme » càd de pouvoir expérimenter – ou de réussir à créer les conditions permettant d’expérimenter -sur les pathologies de chacune de ces deux rationnalités dialectiques en nous.
Je m’explique: concernant les psychopathies, c’est à dire ces troubles de l’autocontrôle pulsionnel implicite par défaut du pôle d’analyse éthique, la difficulté consiste à pouvoir imaginer des mises en situation qu’il faudra codifier – pour de vrai, çà ne sera pas en labo du fait que les individus doivent être libres (au sens médiationniste) d’aller et venir, dire, faire, contracter etc pour mettre en évidence leur trouble « inconscient », au point que ce que vous mettrez en évidence comme défaillance des uns sera conservé par les autres. ( la mise en opposition 2 à 2 des 4 formes de psychopathies est le principe de vérification du modèle – des 4 modéles d’ailleurs)
Imaginez 2 sec que nous disposions d’un corps assez vaste de Codes ainsi construits, et vous auriez alors tout en restant chacun libre, j’insiste LIBRE, une clé permettant de n’accorder de pouvoir sur autrui qu’à ceux qui disposent de pouvoir sur eux-mêmes… et donc renouveler l’idée de ‘demos’ comme d’un pouvoir qqc
Ne dites pas que ce n’est pas possible, j’ai trouvé une première application (triple innovation: à la fois technico-industrielle- c’est classique çà – ethnico-politique et ethico-morale) sauf qu’elle doit encore trouver sa place ds le bazar qui s’annonce. Si des banquiers veulent prendre le risque de la morale (comme « le banquier » ci-dessus 10:39) je suis prêt à écouter qq’un qui ne me demandera pas un business plan, soit la preuve qu’il aurait bien compris mon inversion de la priorité économistique/hégétique dont nous avons besoin pour recréer une politique de civilisation.
Mon projet serait-il liberticide? Absolument pas
1- ce n’est pas moi qui décide des formes précises que prendront les codes concernés ds chaque civilisation, en un point de son territoire, ou encore de ses variations possibles au cours de l’histoire.
2- cette liberté dont je vous cause est le résultat du processus dialectique axiologique en nous et n’a donc rien à voir avec nos indépendances/interdépendances, autonomies, et au pire autarcies
La déclaration fondamentale que j’ai relevée dans l’intervention de Geithner disait à peu près ceci (de mémoire, donc ce n’est pas exact au mot près, mais c’est bien l’idée) :
« …the public-private investment fund will permit private investors rather than the government to assess the correct price for troubled assets »
Tu m’étonnes que les marchés n’apprécient pas! Les privés qui vont investir leurs deniers ne comptent certainement pas le faire à perte (pour « alléger la facture du contribuable » :)), la philanthropie n’étant pas leur qualité première. Du coup, le concept de cette « Bad bank » américaine est un peu léger pour nettoyer de fond en comble les écuries d’Augias.
Le reste des mesures (qui restent à préciser), ça a à peu près la même efficacité que quand je crevais un pneu sur mon Moutain Bike et que je réparais ma chambre à air avec un morceau de scotch…
@ hopfrog
Ce que Loic Abadie appelle le « libéralisme authentique », c’est l’« anarcho-capitalisme » (l’expression est de Rothbard) : son « système monétaire à réserve pleine » est celui de Rothbard, comme il le dit d’ailleurs volontiers lui-même. C’est le programme de l’extrême-droite libertarienne américaine défendu par Ron Paul. Son principal défaut est dans ses contradictions de principe : il faut que l’État intervienne le moins possible (sur tout ce qui interfère avec le business) sauf sur ceci … et suit alors une liste interminable de choses (liées essentiellement au renforcement du maintien de l’ordre).
@ hopfrog : la nature de la société défendue par Loïc Abadie est un mix de Hobbes pour le côté chacun pour soi/ intérêt particulier et de Locke pour la dimension « libérale » censée garantir les droits inaliénables de la liberté individuelle et de la propriété, par un renforcement. 2 conceptions qui vont à l’encontre du bien général.
Je précise bien qu’en disant cela, qu’il ne s’agît pas de stigmatiser la position des uns ou des autres, et ce n’est pas une attaque contre Loïc, dont j’apprécie certaines vues pertinentes sur la crise. Mais les choses doivent être claires. Il y a probablement un espace de raison entre ce que Paul décrit comme l’extrême droite libertarienne et le libéralisme pur…
et si on faisait la liste de tout ce à quoi il faut se préparer si tout s’écroule ?
on pourrait commencer par :
comment et que manger ?
comment se loger ?
se chauffer ?
etc…