Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le message que l’on recevra demain de la bouche de Mr. Geithner, le nouveau ministre des finances américain, c’est que le salut ne viendra pas des États–Unis. Il nous annoncera une myriade d’initiatives insignifiantes représentant une poussière d’intérêts particuliers et où tous les méchants seront amplement récompensés : hedge funds, paradis fiscaux, spéculateurs à la petite et à la grande semaine et financiers véreux. « Everybody knows the good guys lost », tout le monde sait que les bons ont perdu, chantait déjà Léonard Cohen. On aurait pu espérer un New Deal à la Franklin D. Roosevelt, manque de pot, ce coup-ci cela aurait coûté beaucoup trop cher et on se tourne plutôt vers les rustines : ça tiendra ce que ça pourra !
On s’inquiétait déjà à la vue de l’équipe qu’Obama entreprit de constituer au lendemain de son élection et où l’on retrouvait les survivants les plus éclopés de l’équipe Clinton, et dont le meilleur exemple est Larry Summers : les convertis les plus récents à l’ultralibéralisme et donc les plus dangereux. Geithner accusant la Chine de manipulation de sa devise lors de sa confirmation devant le Sénat, le 21 janvier, donnait le ton : pas de gratitude à attendre des États–Unis envers la Chine pour le sauvetage du consommateur américain durant la période 2002-2007. Ce sera désormais chacun pour soi : si les Chinois ont été assez bêtes pour acheter à coup de dizaines de milliards de dollars les titres adossés à des prêts hypothécaires américains, tant pis pour eux !
Quand le communisme s’écroula en 1989, il existait un plan B : s’il mourait de sa belle mort, c’est qu’il avait eu tort et le capitalisme raison, et plus on prendrait de celui-ci, mieux on se porterait. Comme on le sait maintenant, le doublement de la dose a précipité la mort du patient. Petit problème cependant pour nous en 2009 : le capitalisme s’écrase en flammes, et il n’existe pas de plan B.
Alors ce sera le repli sur soi, le protectionnisme à tout va, l’apparition de seigneurs de la guerre : plus-radical-que-moi-tu-meurs ! (Madame Merkel en héritera probablement d’un en provenance de Bavière dans les jours qui viennent comme ministre de l’économie : bonjour les dégâts !) Les pays les plus malheureux tomberont dans la guerre civile, les plus heureux constitueront des gouvernements d’unité nationale mobilisés contre leurs voisins (qui sont les responsables évidents de leurs déboires) : Israël et Iran, l’Inde et le Pakistan (à coups d’armes nucléaires), que sais-je encore, l’imagination en cette matière sera certainement au pouvoir : le Venezuela et la Colombie ?
Un aspect positif cependant : tout cela devrait nous laisser un peu plus de temps, entre deux coups de canon et de bombes atomiques, pour réfléchir au plan B qui nous permettra de résoudre les vrais problèmes que nous devrons bientôt affronter : quand nous aurons en 2050 épuisé le pétrole, l’eau potable et l’air respirable.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
95 réponses à “Rideau !”
Bonjour,
Oulala, je ne crois pas vous avoir déjà lu aussi pessimiste… Brrrr.
J’ai a peu près la même vision malheureusement.
Quelque part je pense que de toute façon, il faudra que surviennent des conditions assez extrêmes pour changer les rapports de force actuels et devenir pragmatique avec les solutions prises.
Une pédagogie par la catastrophe ? Seul brin d’optimisme pour moi, même si j’aspire à une solution politique.
Au plaisir de vous lire.
Paul!
M’enfin!
Il faudra que vous regardiez de près les ref et les liens que j’ai donnés depuis quelques semaines!
D’accord! L’anthropologie clinique de Jean Gagnepain n’est pas le truc le plus simple que je pouvais vous trouver pour remettre de la perspective et de …. l’espérance. Je n’ai rien d’autre en magasin, mais si vous creusez vous verrez que çà tient sacrément la route. Marcel Gauchet en fin de son article de présentation ds sa revue « le débat » N° 140 demandait à ce qu’on soit à l’heure …. les subprimes ont précipité le mouvement, mais sans nous permettre d’accélérer les choses chez nous…
Et oui dernier détail, « il n’y a pas de plan B » je vous trouve dur.
Si vous entendez par là des solutions clés en main, ok je n’en vois pas.
Mais des alternatives au capitalisme et au communisme il y en a beaucoup, je suis désolé.
Beaucoup de personnes planchent sur d’autres systèmes.
Est-ce que ces alternatives ont droit de cité dans la sphère des médias ?
Est-ce que les conditions sont réunis pour ne serait-ce qu’un jour envisager de les prendre en compte sérieusement ?
Non, hélas. Mais les choses bougent vite.
La barbarie est une issue possible. Nous envisageons d’autres issues.
A ce titre-là voici une thèse académique d’un des chercheurs de l’ASPO :
http://www.ldeo.columbia.edu/~odland/Odland_PeakOilMgt_Dissertation.pdf
A la page 58, vous avez les 9 scénarios envisagés en fonction de la rapidité de la transition énergétique (on en parle pas beaucoup sur ce blog mais pour moi la crise du capitalisme c’est de la rigolade à coté) et du niveau de planification de cette transition.
Le lien regroupant les thèses de l’ASPO, pour ceux qui veulent aller plus loin :
http://www.peakoil.net/publications/academic-theses
Les futurs historiens de la crise actuelle considéreront peut-être ces jours-ci comme un tournant. Non pas en raison des décisions prises, mais à cause de celles qui ne le sont pas. Non pas parce qu’un coin de ciel bleu apparaît dans le ciel d’orage, mais parce que l’on s’enfonce dans la dépression économique sans réaction à la hauteur des circonstances.
Deux grandes mesures étaient attendues dans le monde occidental, préconisées par des économistes que l’on espérait entendus, la création de bad banks et la nationalisation totale ou partielle (provisoire selon la majorité d’entre eux) du système bancaire. Il s’agissait d’extirper une fois pour toute le mal, faute de quoi les plans de relance économiques ne parviendraient pas à relancer la machine et l’on se trouverait pris dans une « trappe à liquidité », prédite par Keynes et vérifiée depuis au Japon (pour une fois que les prévisions d’un économiste, aussi talentueux soit-il, se vérifient pleinement, signalons-le).
Plusieurs raisons sont à l’origine de ce qui ne peut pas être considéré autrement que comme un recul, probablement lourd de conséquences. Le coût de l’opération en premier lieu, dont le financement fait problème, entre appel à la dette et création monétaire. Les divisions et une construction financière inachevée pour les Européen. Ainsi que des questions présentées comme « techniques », traduction en réalité de la crise : tri infernal entre bons et mauvais actifs, évaluation au doigt mouillé de ces derniers. Il n’y a en effet plus de marché pour faire référence, ce monde est pratiquement à terre, voilà le seul constat possible, dont les conclusions ne sont toujours pas tirées.
La finance souhaitait que soient évacués des bilans de ses institutions les actifs toxiques, aux meilleures conditions bien évidemment. Préférant, chez les anglophones, l’expression plus anodine d’« agregator bank » à celle de « bad bank. Elle n’appréciait pas, ce n’est pas plus étonnant, la perspective de nationalisations, même partielles, provisoires et sous un autre intitulé. On a assisté, sur des terrains somme toute secondaires, mais considérés par les banquiers comme inviolables, les bonus et distributions de dividendes, soit à des comportements scandaleux, soit à des déclarations dilatoires sur le thème laissez-nous nos privilèges.
C’est bien sur ce terrain de l’abolition des privilèges que la question des nationalisations se trouve de facto placée. Les injections de capital public ont en effet deux détestables conséquences pour ceux qui s’y refusent, elles aboutissent à un partage du pouvoir, tout du moins théoriquement, et à la dilution des actionnaires, puisqu’il est désormais considéré comme acquis et normal que ces derniers ne participent pas aux augmentations de capital, on le voit actuellement, refusant d’exercer ce qu’ils dénomment dans d’autres circonstances leur « devoir d’actionnaire ». Se désistant d’un côté, refusant de se voir substitués de l’autre.
Sans doute sommes-nous là au cœur des raisons d’un étrange surplace, celui d’un système bancaire s’efforçant de retarder d’inévitables nouvelles dépréciations d’actifs, ne sachant pas non plus comment faire le ménage, afin de ne pas reconnaître la nécessité toute crue de renforcer leurs fonds propres, de ne pas être confrontées à l’arrivée d’intrus dans leurs conseils d’administration. Voilà pourquoi, aussi, les autorités américaines auraient décidé d’imposer aux institutions financières US une sorte d’examen de passage, un « check-up » sanitaire de leurs bilans, pour au moins savoir où elles en sont. Le problème de la confiance, ce n’est pas qu’elle a disparu (sous-entendu, pour se cacher quelque part, d’où elle va revenir), c’est qu’elle n’est plus envisageable.
Derrière cette tentative de biaiser, se dissimulent des intentions plus inquiétantes pour la suite. Comme si nous assistions à une tentative de colmatage de la crise financière avec l’espoir d’aboutir à la relance de l’économie mais en préservant la substance financière qui en est la cause. Mieux contrôlée, simplement, car cette dernière est considérée comme vitale et irremplaçable, sans qu’il soit précisé pour qui et pourquoi. En profitant de fonds publics dont la perte sera diluée dans le temps et la mémoire se perdra. Assorti d’une remise en selle cahin-caha du système bancaire, qui se posera en sauveur pour guérir le mal qu’il a contribué à causer, passant du statut de mouton noir à celui de chevalier blanc. Est-ce bien raisonnable ? Est-ce tenable ?
Il est impressionnant de remarquer à quelle vitesse la création de bad banks et la perspective de nationalisation des banques, dans les pays où cela était évoqué, est si rapidement passée à la trappe, comme si une situation par trop irréversible risquait d’être ainsi crée. Comment les aides financières massives dont ont bénéficié les banques, et qu’elles vont continuer à recevoir, n’ont pas jusqu’à ce jour tout du moins été assorties de conditions et de mesures autres que symboliques. Ce qui laisse dès aujourd’hui craindre qu’aucune régulation radicale ne sera demain mise en place, car c’était et cela reste encore l’occasion ou jamais de lier les deux. La question des bonus, des stocks options et des distributions de dividendes fait l’objet d’opérations de diversion, en vue d’accréditer l’idée que ces prébendes seraient la cause du séisme actuel. Pour le coup, l’expression « mesures cosmétiques » trouve là tout son sens.
j’aime beaucoup le style 🙂 Comme quoi on peut arriver à sourire même en temps de crise.
Là vous m’inquiétez Paul et François, et pourtant dieu sait que je suis un pessimiste parmi les pessimistes et que je soupçonne fort bien que tout cela va très mal finir. Si ceux qui ont un niveau de connaissance financière élevé, une conscience pointue de ce qui se passe baissent les bras, et reconnaissent que les carottes sont cuites alors là….
Mais non je vais me réveiller demain et vous aurez posté que ceci n’était qu’un test de stress, une expérience psycho sociologique. Avec un tel ton on dirait que c’est presque la fin du blog tel qu’il existe.
Courage, il y a une lueur tout au fond du tunnel, et ce n’est pas forcément un train qui nous foce dessus ! :)p
Et si on retournait à la campagne.
L’exode rurale est un phénomène mondial lié à l’énergie bon marché et au développement des transports.
Peut être sommes nous aussi arrivé au pic de cette exode.
Nos dirigeants on encore des rêves mégalos : vidons les campagnes et grossissons les villes avec des gens qui ne produisent rien de concret et doivent inventer des artifices de plus en plus compliqués pour faire produire ce qu’ils désirent de plus en plus loin, par des travailleurs de plus en plus pauvre !
Les projets de grand Paris me font penser aux 200 tours vides de Dubai.
C’est de l’inventivité mal placée, les meilleurs ne font plus normal sup ou l’X mais « finance ».
On voit le résultat !
Comme le dit Claude Lévi Strauss « … c’est à la condition d’être pessimiste que l’on prendra conscience des dangers qui nous menacent, que nous aurons le courage d’adopter les solutions nécessaires et donc peut-être nous pourrons recommencer à avoir une certaine dose d’optimisme, disons… modéré. »
En attendant je voudrais bien savoir où est passée la crise énergétique pétrolière dont les médias évoquaient enfin l’éventualité future lorsque le prix du baril s’envolait vers les 150$. La récession que nous connaissons a fait chuter la consommation de pétrole et le prix du baril par la même occasion. Jusqu’à quand ? La moindre reprise en vueet le cours des matières premières repartira à la hausse !
Je crains qu’il ne faille pas attendre 2050 pour que l’épuisement du pétrole pose problème. L’inéluctable baisse de production nous frappera bien avant, obérant définitivement toute velléité de « croissance retrouvée ». Avec un baril à 40$, la « crise » nous fait croire que le pétrole n’est plus un problème… et que la croissance infinie est encore possible ! Le réveil sera douloureux pour ceux qui croient à ce mirage.
Pourtant en prenant conscience de ce problème, énergétique, bien plus impactant que le problème financier, nous pourrions changer radicalement de cap, toutes les solutions existent déjà, il suffit de vouloir le faire.
La première des choses serait de taxer fortement les énergies fossiles à la base, afin de nous aider à nous en débarrasser au plus vite. Une énergie chère, ce sont tout de suite des économies, de la relocalisation, des consommations en baisse, des solutions moins énergivores mais plus coûteuses aujourd’hui, du CO2 en moins et… accessoirement… des finances pour aider les plus démunis face à une énergie chère et/ou pour subventionner (en vrac…) la recherche, l’isolation, les transports en commun, le train, etc.
Nous faisons tout le contraire aujourd’hui.
Est ce le « que faire » de Tchernychevski ou déjà celui de Lénine ?
Bonsoir,
Mon premier post sur votre formidable site que je ne me lasse pas de faire connaître autour de moi.
Je partage votre pessimisme sur la dureté et le caractère irréversible de cette crise. Ce pessimisme me permet de regarder les réalités en face et de surmonter les peurs profondes qu’elles m’inspirent. Ce pessimisme me donne du courage et la volonté de lutter. Ce pessimisme m’a poussé à m’engager, à militer et même à faire une campagne électorale dont j’ai été le candidat, alors que j’ai franchi la porte de la permanence d’un parti politique pour la première fois de mon existence il y a 18 mois à peine ! A des amis qui me demandaient avec un brin d’ironie si je croyais que mon mouvement politique avait une chance de l’emporter un jour, j’ai répondu que ce n’était pas ma préoccupation, et que les batailles perdues d’avance étaient les seules qui valaient la peine d’être livrées.
Nous sommes entrés dans une phase éphémère où l’histoire se fait « malléable », c’est-à-dire où les certitudes de la veille perdent leur attrait, permettant à un nouveau paradigme de se mettre en place. Comme je l’ai dit cette phase sera courte, quelques mois à quelques années tout au plus, au terme desquels de nouveaux dogmes auront été établis, de nouvelles certitudes, de nouvelles rigidités… et la situation se figera de nouveau, pour le meilleur ou pour le pire, et en tout cas pour longtemps.
Les Etats ne pourront pas résister aux deux mécaniques infernales et contraires qui vont broyer nos sociétés : la déflation née de l’effet de levier inversé (deleveraging) d’une part, l’implosion monétaire et l’hyperinflation nées de la perte de contrôle des dettes publiques d’autre part. Le plan de M. Geithner n’a au fond guère d’importance, car voué à voguer de Charybde en Scylla. Il n’existe plus de bonne solution.
Nous devons donc considérer comme acquis que le pire des scénarii va se dérouler jusqu’à son terme, et qu’aucune décision des Etats n’est plus en mesure de rétablir un quelconque équilibre. Il nous appartient d’anticiper et de dessiner la nature de ce terme, afin de traverser au mieux la période qui nous en sépare d’une part, de poser les fondations de la reconstruction d’autre part.
Merci d’avoir créé cet espace qui permet au réseau des libres penseurs de confronter leurs analyses et leurs prospectives.
Hervé,
un pessimiste qui ne s’ignore pas
Le style est plaisant, je trouve ça bien que l’on puisse sourire de la crise.
En revanche pour ce qui est du fond, comme d’autres commentaires le précise, je vous trouve particulièrement pessimiste. Une crise n’est jamais facile, certes. Cependant tant que l’on en est pas sorti il convient de ne pas baisser les bras et de continuer à proposer des solutions et faire avancer le débat. Espérons encore que les Etats sauront s’entendre un minimum pour conduire une action concerté. Il est pourtant malheureux que l’on s’éloigne d’une réelle solution et que l’on préfère utiliser comme vous le dites fort justement de simples rustines. Le problème sera qu’avec ces rustines, une fois cette crise passé le système restera le même; la spéculation reprendra ces vieilles habitudes en attendant la crise suivante etc…jusqu’au moment où l’économie ne pourra plus se relever. Là encore il faut espérer que ce moment n’est pas encore arrivé.
Néanmoins cet article est surtout intéressant car il met le doigt sur les vrais problèmes que l’on oubli trop souvent. Le passage du pétrole à une nouvelle source d’énergie notamment va être difficile à gérer. L’eau potable et le changement climatique, la désertification… Autant de problèmes qui nous attendent de pied ferme dans les années à venir et auquel il faudra rapidement s’attaquer et trouver des solutions.
Du seul point de vue de la crise économique, si un « new deal » ne viendra vraisemblablement pas (on peut toujours rêver), je rappellerai seulement votre billet du 22 janvier dernier : « Messieurs qu’on nomme « grands », empêchez le retour des émeutes de la faim ! ». Il serai bon qu’au moins le nécessaire soit fait par les gouvernements et chefs d’états pour éviter cette spéculation abusive sur les matières premières et en particulier sur les produits destinés à l’alimentation.
Où a-t-on jamais vu que les riches et les puissants partagent leurs richesses et leur pouvoir sans qu’on leur force un peu la main?
Vous trouvez l’article de Paul Jorion pessimiste, défaitiste ?
Bah, il y a peu j’échangeais, un soir, avec un jeune homme de même pas une trentaine d’année, il n’a connu que la crise, rien que la crise, depuis sa naissance. Péniblement il a décroché un boulot qui paye juste les factures après des années de galère et de combines. Alors qu’en je lui ai dit, tu te rends compte, c’est LA CRISE, il a sourit et m’a rétorqué : « la crise, je suis né dedans, je n’en suis jamais sorti, alors tu sais la crise, je connais, je survivrais ». Rideau, alors on a bu un verre en parlant d’autre chose. En revanche, moi même, je ne suis pas certain d’un tel pronostic à mon égard, n’ayant pas le même pedigree. Non, ce qu’il faut c’est apprendre à allumer un feu avec quelques pierres ou quelques morceaux de bois, parce que la viande cuite se digère mieux, y a pas à dire ! J’entends de là les plus pessimistes d’entre nous se demander si il aura … assez de viande.
Quand tout est perdu, il reste l’amour … se souvenir des belles choses
enfin un peu de pessimisme! On m’a dit que la différence entre le pessimisme et l’optimisme c’est que quand on est trop pessimiste on est obligé de passer aux actes. Ce qui suppose que la situation évoluera en mieux (étant donné qu’elle ne peut que s’améliorer …)
Le pessimisme est serait donc plus porteur d’espoir que l’optimisme 😉
je viens donc vous aider dans cette démarche.
Il est étonnant de voir à quel point les gens se sentent concernés par l’environnement. Sans pour autant changer leurs habitudes. En fait nous n’avons pas le choix. Nous sommes tous obligés de vivre – Ceux qui ne le sont pas ne sont plus là.
Pour ma part je dois préparer le futur de mes enfants, cotiser pour ma retraite et faire en sorte que le jour ou je mourrai ma femme et mes enfants aient un avenir. Bref comme tout le monde.
Que faire ?
1- accepter de prendre un petit boulot au prétexte que gagner moins c’est dépenser/polluer moins?
2- continuer en gagnant ma vie correctement en construisant/polluant plus et épargner/contribuer à paralyser l’économie?
3- investir ? dans quoi ?
Possédant un bon diplôme, ayant fait beaucoup de chantier et de bureau d’études, j’ai géré des projets plus ou moins gros. Partout ou j’ai travaillé, j’ai été reconnu non pas pour mes coups de gueule mais pour ma compétence et mon approche professionnelle. Bref j’ai eu de la chance d’avoir des parents qui m’ont offert des études et je me suis cassé le c*** pour apprendre un métier.
J’ai donc opté pour la 2eme solution et décroché un poste « à responsabilité » – vous allez voir – dans une entreprise d’énergie renouvelable. Les investissements y sont énormes. Seuls les grands financiers sont capables d’amener les fonds nécessaires à la construction de ces installations – soit dit en passant polluantes et énergétiquement non rentables.
Dans un projet éolien, la machinerie coute 65% du projet, les frais bancaires 20%, les infrastructures et les travaux 15%. Imaginons que le promoteur soit nul, que les travaux dérapent et coutent 25% plus chers. C’est 1% du coût du projet. Le profit réalisé est donc garantit par l’état…
Dans ces projets de construction, les décisions sont prises par les financiers; l’argent passe d’une poche pour aller dans une autre.
Un peu de maquillage pour dire qu’on fait du « vert », un peu de monnaie pour les propriétaires terriens qui n’habitent pas la région, on achète au rabais l’appui inconditionnel des municipalités, une boite de comm pour étouffer dans l’oeuf toute protestation, on met en valeur les retombées économiques – ça c’est le plus drôle – et hop le tour est joué.
Pour lever le petit doigt je dois passer par mon supérieur. Je ne sers qu’à boucher les trous. Je sers ici d’homme de paille et de fusible pour garder les structures du projet intactes en cas de coup dur. Le capitalisme financier, je le vis de près.
Officiellement ces projets, permettent de se tourner vers l’avenir et de produire au niveau national max 20% d’électricité « verte ». Soit 4 à 5% de la quantité totale d’énergie dont on a besoin pour fonctionner actuellement.
Autrement dit une bonne campagne de pub et un peu de covoiturage c’est bien plus efficace et bien moins cher.
Pour ma part le développement durable est une arnaque complète. Mais c’est un point de vue très personnel.
Paul vous dites qu’il n’y a pas de plan B. Bien sûr qu’il n’y en a pas car le système dans son état ne peut pas en fournir. Tout le monde dit depuis des années que la trajectoire n’est pas supportable. Maintenant que ca craque pourquoi faudrait il relancer la consommation ?
Ce qui semble évident c’est d’éviter les guerres et de laisser refroidir le bazar pour savoir ou l’on va. Je ne vois pas comment les banques pourraient ne pas être nationalisées. Et la dedans cous avez un role à jouer. Ce n’est surement pas La solution mais ca permettrait de temporiser les problèmes. Et sans ce pas en avant comment pourrait on y voir plus clair?
Ce que je trouve difficile à admettre c’est le message que me porte cette forme de capitalisme : si vous ne faites pas partie d’une couche sociale élevée vous n’avez aucun avenir. C’est la fin du reve americain. Aussi dur que vous travaillerez vous ne « réussirez » pas.
Est il possible de transformer cette terrible frustration en formidable « colle » sociale ?
Je n’ai pas le niveau.
Je n’ai pas votre niveau:
Je suis un scientifique; Un pur, un vrai.
Un capitaliste; Un pur , un vrai
Un privilégié; endetté.
Hier, j’ai pleuré. J’ai pleuré car je me suis aperçu de ce qu’ils ont fait. Je me suis rendu compte à quel point leur avidité nous amène vers le précipice. Ils étaient nos bergers, et nous leurs moutons. Nous les avons suivis, et nous sommes aperçus, trop tard, j’en ai peur, que nos bergers étaient des loups.
En avaient ils conscience ? En ont ils conscience maintenant ? Savent ils où ils nous emmènent ?
Monsieur Jorion, à bien vous lire, j’ai l’impression qu’une prochaine bulle va éclater; un jour ou l’autre : LA BULLE HUMAINE.
Ont ils le moindre remords ? Toutes ces souffrances qu’ils ont infligé au monde, en privant le travail d’une juste rémunération. En engraissant ces élites en qui il « faut faire confiance ».
Mais, Monsieur Jorion, et vous tous, salariés, ouvriers, chomeurs, savez vous à l’heure actuelle dans quel état d’esprit est le chef d’entreprise que je suis ? Savez vous ce que j’en pense ? Voulez vous vraiment savoir ce qu’un patron de PME pense de tout ce qui s’est passé ces dernières décennies, et ce qui se passe en ce moment ?
je suis Révolté ! Je suis révolté de ce qu’ils ont fait. Je suis révolté de ce qu’ils sont en train de faire. Je suis surtout révolté de la situation dans laquelle la population va se trouver;
Et ce post, intitulé « rideau » ! En le lisant, il m’est tombé comme un coup de massue. Vos articles Habituellement si humains, ouverts. Plus aucune issue, semble t il.
La révélation n’est pas ce que vous écrivez, Monsieur Jorion, mais le fait que vous l’écriviez. Vous l’avez donc pensé ? Ces conclusions qui me turlupinaient depuis plusieurs mois , deviendraient elles, tel une pensée de plus en plus répandue ?
Je ne me laisserai pas faire. Je ne les laisserai pas nous spolier. Je ne laisserai pas mes parents voler mes enfants. Jamais.
Et lorsque vous lirez dans dix Secondes les deux mots en bas à droite, signant ma profession, je fais confiance aux clichés et aux images d’épinal concernant ma categorie socio-professionnelle, pour faire comprendre à qui le voudra bien, que le peuple, s’il ne gronde pas encore, risque de gronder fort, très fort, en apprenant ce que vous avez fait.
Messieurs les financiers et ploutocrates, la bulle humaine risque d’éclater et peut être un peu de vous éclabousser.
Un Pharmacien
L’espoir, c’est que parmi beaucoup de ceux qui semblent vivre une vie conformiste, il y a des électrons libres, beaucoup plus qu’on ne le pense, et qui le moment venu, seront là pour contribuer à la venue d’un monde meilleur. Ce blog leur donne une visibilité, c’est très important.
Paul, vous avez presque failli m’avoir!
D’aussi loin que je me souvienne depuis que je vous lis assidûment (cela doit faire plus d’un an maintenant), je ne vous reconnais plus dans ce billet d’un pessimisme digne d’un retour à l’âge des ténèbres. Surtout que la transition avec votre intermède vidéo – où vous étiez pratiquement le seul à réussir l’exploit de trouver du positif et de l’espoir dans un discours télévisuel récent de notre cher président – est plutôt rude!
Je vous soupçonne d’avoir voulu l’espace d’un billet inverser les rôles et nous faire sentir à tous quel effet cela peut faire de se retrouver face à philippulus le prêcheur d’apocalypse tant il est vrai que nous sommes beaucoup à échafauder des scenarii du même acabit et à envisager toujours la pire des façons pour les choses de se passer.
A moins qu’il ne s’agisse d’un test destiné à provoquer chez le patient un sursaut salvateur outré face à tant de noirceur affichée et vous de nous dire « vous voyez bien que vous êtes capable d’espoir et d’optimisme même quand les choses semblent irrécupérables! ».
A moins, à moins que… ce soit moi qui fasse vraiment fausse route et que vous soyez tout à fait sérieux. Auquel cas si vous-même avez sombré dans le gouffre de la capitulation, qui donc nous parlera du monde du dehors, nous qui nous obstinons à écarquiller les yeux pour tenter de saisir quelque ombre fugitive tapie dans une sombre grotte que nous ne voulons pas quitter?
En tout cas quel qu’en soit le motif ou le but poursuivi, c’est bien joué…
Euh… Dites? Vous étiez vraiment sérieux?
Nous sommes au bord du gouffre … nous avons donc besoin de faire un grand bond en avant !
Je ne sais pas si, en mandarin, la phrase originale véhiculait d’identiques images, quand sortie de la bouche de Mao.
Post et commentaires permettent de faire un grand bong-bong en avant dans le camp de Larouche. Vous savez, le pépé vociférant, qui voit de la schnouff partout, et en particulier planquée dans les édredons des Windsor.
En dehors de la forme de son discours particulièrement démago, il parvient à faire des observations sensées :
-comme François Leclerc ( entre autres ) quand il parle de séparer tout ce qui pourrait contenir des actifs suspects, et de simplement couper la branche, pour laisser le reste de l’économie vivre.
-il a conscience de l’importance de renouvellement des techniques nouvelles d’extraction d’énergie. L’éolien étant plus là pour occuper des ouvriers à faire quelque chose, qu’une vraie solution d’avenir, question de rendement, à la base de tout calcul d’ingénierie.
Par contre, je ne sais pas jusqu’où il bluffe, en avançant qu’il touche la sphère d’influence autour de Obama, chez les démocrates de Washington.
Nous sommes en pleine lutte d’influence sur le terrain.
Ceux qui ont le plus à perdre, sur le différentiel de leur situation matérielle actuelle par rapport aux autres, sont ceux proches de tous les pouvoirs. Ils ont les meilleurs armes, mais le fil d’une épée finit toujours par s’émousser, si on s’en sert, et d’autant plus qu’on s’en sert mal.
En face, moins bien armé matériellement, il y a toute la masse de l’humanité. Son principal défaut est la difficulté de la coordination, vu la disparité, et l’étendue de ce groupe.
Les révolutions ne se font pas forcement en levant les fourches en l’air, et en quelques instants. Cette tactique précise fonctionne d’ailleurs plutôt mal, pour offrir de belles issues.
Quand l’ensemble d’un pouvoir se sera décrédibilisé, il n’aura simplement plus celui d’influencer. Il n’aura donc plus rien du tout.
N’oublier pas le point crucial. L’avantage de la classe dominante actuellement en place, est matériel, pas intellectuel. Si vous permettez la diffusion des messages intellectuels qui ne sont plus du mensonge utilisé juste à des fins de conserver le plus longtemps un pouvoir, vous gagnez forcement à la fin.
Ceci créé la confiance. La confiance donne de la cohésion aux groupes. Les groupes dégagent plus d’énergie que les individus cherchant l’intérêt individuel.
Je ne connais pas les délais avant le retournement du système de pensée. Je ne sais pas qui disparaitra au cours du processus. Ce n’est en aucun cas du très court terme.
Bonjour, et bravo pour ce blog toujours fort intéressant.
Parfois, certains ont accès via des amis ou collègues à certaines informations que l’on ne peut pas divulguer. Si Paul Jorion est à ce point pessimiste, c’est peut être à cause d’une nouvelle qui a changé la donne. Nous verrons bien.
@ Eugène,
Tiens un autre qui suggère de lire Gagnepain. On est donc au moins deux à ne plus se satisfaire d’un humanisme obsolète.
Pauvre Paul, je vous pleins. Toutes vos illusions Obama-antesques s’évaporent. Et oui. Franchement vous vous attendiez à quoi? Pour ce qui est des plans de relance, il n’y a pas plus néo-libéral. Toutes ces dettes d’états signifient que tout est vendu sous forme d’obligations au privé. Ils atteignent leur but ultime. Tout en faisant croire que c’est le peuple à travers l’état qui possède. Si stratégie il y a, elle est magnifique.
Pourquoi si peu d’ambition ? Serait-ce en raison de la prédominance de la thèse de ceux qui pensent que les évènements actuels sont normaux en raison du caractère cyclique du capitalisme ?
@ Paul et françois,
Comment voyez-vous la suite ?
Pendant que vous dissertez de loin, l’enfer s’installe petit à petit et au quotidien. Imaginez que l’on vient de fermer les trois aéroports parisiens la nuit dernière pour cause de tempête. En fait de tempête il n’y a eu qu’un vent fort avec des rafales à 80km/h, on a vérifié la météo aérienne. C’est-à-dire qu’ils ont si peur de tout que le principe de précaution est désormais utilisé de manière tout à fait abusive rendant le quotidien absolument infernal. A l’avenir la décharge de responsabilité deviendra la norme suprême.
En France aujourd’hui pour vendre un logement il faut présenter 8 diagnostics techniques. Pour en louer un c’est 3 diagnostics techniques. Comme pour les impôts, par grignotage en va en rajouter un tous les deux ans. On vient de voter le détecteur de fumée obligatoire dans tous les logements. On finira par mettre en place des brigades qui viendra traquer chez vous l’ordre et la loi.
Vous avez une voiture ? Contrôle technique hyper poussé tous les deux ans. On parle de rendre obligatoire le contrôle de la pollution tous les ans. Dans la voiture il est désormais obligatoire de posséder un gilet jaune. Les gens installent le gilet jaune sur le siège avant passager, le siège est habillé du gilet jaune. Effet débilitant à la clef.
L’idée vous vient d’acheter un ordinateur qui ne vaudra plus rien dans un an ? Le vendeur passera dix minutes à tenter de vous imposer une assurance inutile qui vaut 20% du prix de l’appareil. Vous avez une carte bancaire en France ? On vous a vendu un package quasi obligatoire avec assurance qui double le prix de la carte.
La crise actuelle va renforcer cette dérive. Ce que les états ne pourront plus financer, ils vont nous le faire payer au quotidien en de multiples vexations payantes et obligatoires. Bonus Malus pour tout et n’importe quoi, surveillance généralisée jusque dans votre domicile, la vie privée va disparaitre dans une fausse transparence qui sera surtout une manière d’élargir l’assiette des taxation. Le comportement des individus sera traqué et taxé.
Jusqu’à la révolte finale, bien entendu. On peut vivre pauvre dans nos sociétés. Mais vivre au quotidien dans un mauvais remake de Blade Runner où seuls les plus riches n’auront droit qu’à l’authenticité, on peut craindre le pire.
Quand il a bouffé le capital, que reste-t-il du capitalisme ? L’impérieuse nécessité de reconstituer le capital, pour peu que cette idéologie soit conséquente, bien entendu. Ce qui passe par l’apurement de la dette, techniquement impossible au cas d’espèce. Mais reconnaître la faillite du système, c’est dur pour ceux qui détiennent sur lui de grosses créances (à ce jour virtuelles). Apparemment, Obama s’est fait enfumer par les nantis de l’ancien monde, un monde comateux qui ne veut pas mourir; les convulsions seront donc logiquement plus longues, et les souffrances (de tous) plus douloureuses.
Le pouvoir américain reconnaît ostensiblement son impuissance, comme ses homologues du monde entier, du reste, et chacun tente de tirer la couverture à soi. Cela ne présage rien de bon, si l’on s’en tient aux leçons de l’Histoire, qui éclairent la constance des comportements de l’espèce dans ce qu’ils ont de plus détestable, face à l’adversité.
Les propos de Paul ne relèvent donc pas du pessimisme mais des sciences humaines, qui pour être « molles » ne sont pas moins dénuées de pertinence.
Bonjour,
J’ai vu récemment sur un site français une pub pour un gros 4X4 d’un gros constructeur USA. Le slogan était « Yes we can ! »… Vu sous cet angle ça ne semble pas si mal de tenter le coup de l’électrochoc dans certains cas.
Par contre, là où je trouve M. Jorion pessimiste c’est sûr les conséquences qu’il envisage à l’extérieur (hors USA) : c’est encore une fois une analyse économique. Le tournant se rapproche et les voix qui portent devraient en profiter pour se faire entendre, surtout maintenant qu’elles baissent les bras sur le terrain de la prospective économique ! Les conflits envisagés, l’apparition des seigneurs de la guerre…ne serait-ce pas simplement la forme violente du refus de ne voir le monde que par le petit bout de la lorgnette économique. Messieurs que l’on nomme économistes, vous vous êtes investis dans ce jeu, vous avez étudié ses règles, vous avez pris part au jeu, et vous avez fini par vous convaincre, et par nous convaincre, que c’était le seul jeu possible ! Que l’économie était le jeu de la vie ! Des milliards d’êtres humains n’ont pas le même avis, dont de plus en plus d’occidentaux, et je pense qu’il serait temps de vous réveiller et de préparer une passation de pouvoir en douceur. C’est une bonne chance d’éteindre les foyers de révolte violente un peu partout dans le monde. Contre quoi se révolteront ces gens si l’on remet l’homme au centre de l’histoire, du jeu ? Pour le moment nous avons toutes les cartes en main : nous nous sommes appropriés la plupart de leurs matières premières, nous nous servons de ces populations, comme main d’oeuvre et pour écouler nos excédents, nous les affamons, nous voulons maîtriser -leur- production alimentaire, leur eau….bref nous ne les tolérons que si nous les dominons, nous créons les règles du jeu économique, nous détenons les instances de contrôle, les arbitres du jeu !!! OHHHHHHHH ! Qui parmi vous aurait accepté ce genre de jeu à l’école primaire, un jeu où avant même de commencer vous étiez déclaré perdant ???
Vous n’avez pas voulu réfléchir à ce que pourrait être un nouveau jeu pour l’humanité : ce que j’ai appelé carotte, occupation, sens de la vie…j’en oublie, et que peut-être certains d’entre vous appelleraient paradigme. Mais paradigme c’est un mot compliqué, qui fait référence à tel ou tel auteur et qui demanderait encore des centaines ou des milliers d’heures de réflexion ne serait-ce que pour savoir si c’est le bon mot et si on peut commencer à réfléchir sérieusement ! Alors que carotte, sens de la vie…c’est simple ! Ca veut dire que de plus en plus de gens de par le monde en ont marre qu’on leur impose la vie qu’ils doivent mener, que la seule solution pour avoir une vie « réussie », « bien remplie », c’est de rentrer dans la danse et de ne pas en sortir !
Alors j’entends déjà des voix qui s’élèvent : « oui Fab, on comprend ce que tu veux dire, tu n’as pas tout à fait tort, mais tu sais, ce n’est pas si simple…etc etc etc…Laisse faire les spécialistes !!! « Mais si, c’est simple ! Le tout c’est de vouloir se réveiller, de le vouloir vraiment, et surtout, surtout, de passer le pas de se dire qu’on s’est laissé prendre dans le tourbillon du jeu, qu’on n’a pas voulu voir que c’était un jeu égoïste et ce à quelque niveau que l’on se situe ! Chacun n’est-il pas le spécialiste de sa propre vie ?
Encore une fois je tiens à mettre des gants à ce que j’ai écrit ! J’admire et je respecte les analyses qui sont faites ici. Le référentiel est en train de changer, c’est tout, la théorie reste valable mais change de plan…
Alors oui, pour donner un brin d’optimisme, paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté ! Faisons preuve de bonne volonté et sachons la reconnaître chez les autres. Ceux qui agitent le spectre de la violence ne le font-ils pas uniquement parce que nous n’avons pas su les écouter, parce que nous n’avons pas voulu entendre leurs appels au secours, leur désespoir de voir le monde prendre la voie de l’égoïsme et de l’impersonnel ?
Allez ! Au boulot !
@ Paul
Votre article m’a tout de suite fait penser à l’interview récent de Noam Chomsky, relayé par Dailymotion, qui donnait son sentiment sur certains personnages de l’équipe Obama , je crois qu’il ne se trompait pas , hélas….
@ François
Merci pour ce commentaire très pertinent; en ce moment, je suis en train de lire le petit livre de Frédéric Lordon « Jusqu’à quand ?Pour en finir avec les crises financières » J’aborde le chapitre consacré à l’action de l’Etat à la page 130, mais les 129 pages précédentes explicitent parfaitement votre commentaire.
La question que je me pose est que vont faire les gouvernements européens ?
La nomination d’un jeune aristocrate bavarois ,conservateur chrétien-social, à la tête des finances Allemandes n’augure rien de bon; on maintiendra les profits des investisseurs et des actionnaires, ça c’est le côté chrétien du respect de la propriété privée et on socialisera les pertes pour le côté social ? non ?
@thelast
« Tout le monde dit depuis des années que la trajectoire n’est pas supportable. Maintenant que ca craque pourquoi faudrait il relancer la consommation ? » Très juste. C’est la schizophrénie du capitalisme. Le « rêve américain » repose sur la croyance que la somme des intérêts individuels conduit à l’équilibre général. C’est compter sans l’égoïsme et l’avidité de l’espèce…
alors au fond du puits, il nous restera le vin
il est inépuisable,
toutes les grandes civilisations naissent de la fermentation !
nous sommes le Phénix, le buisson de l’évolution est un cep !!!
@ A
Le caractère cyclique du capitalisme est avant tout un mythe, au même titre que celui du phénix renaît de ses cendres, auquel il s’apparente. Non pas que des cycles ne puissent pas être étudies et trouvés (Kondratieff, référence obligée et un peu trop sollicitée dans ce domaine), mais parce que l’énoncé de ce principe cyclique renvoie à l’idée implicite que tout cela n’est qu’un mauvais moment à passer. A l’image de ces poupées lestées qui se redressent toujours (les caravelles des grands navigateurs l’étaient également, mais je m’égare). Et que finalement, tout va redevenir comme avant, en mieux. C’est finalement une version des « lendemains qui chantent » adaptée à notre époque. Une profession de foi.