Histoire du système bancaire du Grand-Duché de Gerolstein (III)

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

« La titrisation ferait qu’il n’est pas important que le peuple n’ait plus d’argent ? », répéta le chancelier, incrédule. « Oui », répondit le gouverneur de la banque centrale du Gerolstein, « et von Münze va vous expliquer pourquoi ». Sur quoi le directeur de la BCG prit en effet la parole et entreprit de décrire les grand principes de la titrisation.

« Voici », dit-il, « chaque année, nous pouvons prêter l’argent qui se trouve sur les comptes de nos clients. L’argent sur les compte-courants nous pose quelques problèmes puisque nous ne savons pas combien de temps nos clients l’y laisseront et c’est pour cela que la banque centrale exige des provisions au cas où trop d’entre eux réclament le leur au même moment. C’est pour cela aussi que nous ne le prêtons pas trop longtemps. Mais les montants que nous prêtons sont limités par les sommes que nos clients déposent sur les comptes-courants et leurs comptes-épargne. Une fois cet argent prêté nous sommes obligés d’attendre qu’il soit remboursé avant de pouvoir le prêter à nouveau. Nous pourrions emprunter de l’argent par une autre formule que celle des comptes-épargne, que nous prêterions à un taux légèrement plus élevé, mais auprès de qui pourrions-nous emprunter cet argent ? »

Il s’interrompit pour boire quelques gorgées d’eau, laissant ses interlocuteurs provisoirement sur leur faim. « C’est ici qu’intervient la titrisation », reprit-il enfin à la satisfaction générale, « dans la titrisation, nous vendons la dette de nos clients et nous récupérons ainsi notre mise et cet argent retrouvé, nous le prêtons à son tour. Voici comment s’opère la titrisation : nous réunissons une collection de prêts que nous avons accordés, quelques milliers à la fois, et nous constituons à partir d’eux une énorme obligation, comme un Bon du Trésor. La structure en est très simple : les intérêts versés par nos emprunteurs sont déposés dans un grande coffre à mesure qu’ils rentrent. Une fois l’an nous vidons le coffre et versons cet argent à l’acheteur de notre titre. Même opération pour le principal : au fur et à mesure que nos emprunteurs remboursent leur prêt nous mettons l’argent qui rentre dans un second coffre et lorsque le dernier emprunteur rembourse le dernier prêt, nous vidons le coffre numéro deux, et nous remboursons le principal à l’acheteur de notre titre ».

Il y eut un moment de flottement dans l’assemblée : chacun échangeait silencieusement des regards entendus avec ses voisins en hochant la tête. Mais le chancelier, toujours plus prompt que ses compatriotes à évaluer les conséquences des projets grandioses conçus par ses financiers – qualité qui l’avait conduit à la direction des affaires du Grand-Duché – dit alors d’une voix où perçait un certain scepticisme : « … si ce n’est que nul au Gerolstein ne dispose de la fortune qui lui permettrait d’acheter cette obligation… »

Au fin sourire qui fit alors boucler la moustache de von Grossgeld on devina qu’en laissant parler von Münze, il avait en fait tendu un piège à l’homme qui veillait aux affaires du Grand-Duché : « Chancelier », dit-il, « qui parle de vendre cette obligation ? La BCG n’est pas obligée de vendre cette obligation ! », et cette remarque eut en effet l’heur de décontenancer le chancelier. « Expliquez-vous Gouverneur ! », intima celui-ci à von Grossgeld, « Expliquez-vous sans tarder ! »

« Eh bien voilà », entama le Gouverneur de la banque centrale du Gerolstein, « quand nous calculons quel sera le montant du titre, nous le fixons un peu plus bas que la somme des prêts titrisés. Pourquoi ? parce que cela nous permet de prendre nos précautions : cela nous permet de mettre de côté des réserves qui serviront le cas échéant à compenser les sommes, intérêts et principal, que certains de nos emprunteurs échoueront à rembourser. Du coup, pas de mauvaise surprise pour qui que ce soit : l’acheteur de l’obligation recevra exactement ce qu’il s’attend à recevoir. S’il devait rester un peu d’argent dans la réserve une fois l’opération achevée, je peux vous assurer qu’il aboutirait sans faillir dans la caisse du Fonds de Solidarité de la Police gerolsteinoise ».

« Soit », dit le chancelier, « mais où voulez-vous en venir ? ». « Ne diriez-vous pas », répondit von Grossgeld, « que même si l’achat d’un tel titre dépasse vos moyens financiers, il s’agirait d’un excellent placement, pratiquement sans risque et auquel les notateurs qui ne manqueront pas d’apparaître au XXe siècle accorderaient sans hésiter un « AAA » ? » « Peut-être », accorda en grommelant von Grossmacht, que le tour que prenait la conversation commençait à indisposer sérieusement. « Eh bien, la banque centrale du Gerolstein partagerait votre sentiment ». Il fit alors une petite pause, savourant d’avance ce qu’il dirait ensuite, « … et partageant votre sentiment, si ce titre était mis en gage auprès d’elle, elle serait fort bien disposée. Ne seriez-vous pas prêt à dire que la banque centrale du Gerolstein pourrait sans danger prendre ce titre en gage et avancer à la BCG sa valeur permettant à celle-ci de prêter la somme ainsi dégagée, de la « réinjecter dans l’économie », comme s’expriment les économistes ? C’est en effet, après tout l’économie qui réclame cette somme, n’est-ce pas ? Et c’est sans conteste le rôle de la banque centrale du Grand-Duché de répondre à ce genre d’attente ».

Le chancelier était dubitatif. « … Et il faudra donc que le Gerolstein émette à chaque fois autant d’argent que le montant de cette obligation. J’ai bien compris votre raisonnement ». « Montrez-moi ce que cela donne avec vos M0, M1, M2 », dit-il quand même après un long moment d’hésitation. Von Grossgeld lui montra le nouveau tableau.

Le montant prévu pour M2 en 1858 excita tout particulièrement l’imagination de l’assemblée. On entendait les remarques fuser aux deux bouts de la salle : « Quelle économie florissante ! », « Quel succès ! », tous étaient impressionnés. Tous sauf von Grossmacht. « C’est là votre réponse à la remarque que je vous avais faite sur la diminution de l’argent possédé par le peuple ? » « Oui ! », s’empressa de dire avec un enthousiasme mal dissimulé le directeur de la BCG : « L’argent qu’il n’ont pas, ils l’emprunteront ! Du coup, ils travailleront un peu plus pour gagner un peu plus ! et c’est pourquoi la création monétaire de la banque centrale représentera à chaque fois une authentique croissance de l’économie du pays ! » Le chancelier était le seul que cela n’amusait pas. « Et il n’y a aucun inconvénient à ce qu’ils travaillent toujours un peu plus ? », ajouta-t-il d’un air dubitatif.

– « Et ça pourra durer jusqu’à quand ? »
– « Jusqu’en 2007 ! », dit von Münze, confirmant sa réputation de joyeux boute-en-train jamais avare d’une bonne plaisanterie. Et l’assemblée toute entière de partir d’un bon rire.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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11 réponses à “Histoire du système bancaire du Grand-Duché de Gerolstein (III)”

  1. Avatar de Sion
    Sion

    CREATION D’UNE CRISE FINANCIERE PUIS ECONOMIQUE POUR ETABLIR UN NOUVEL ORDRE MONDIAL
    (Voilà ce que pourraient lire dans les livres d’histoire les futures générations: si notre humanité survie à ce qui se prépare)

    1ère étape
    Production mondiale stable avec croissance régulière. Rachat et fusion des grands groupes (1ère étape de la mondialisation) apparition de nouveaux géants économiques. Dans un même temps aux USA, autorisations en masse de crédits à taux progressifs, à une grande partie de population non viable. Population qui va fortement s’endetter, pour accéder à la propriété (1ère étape de la mondialisation).

    2ème étape
    Augmentation de la production par les nouveaux géants économiques, pour inonder les marchés (en faisant croire à une forte demande des marchés asiatiques) afin de gonfler les stocks (2ème étape de la mondialisation) et pour faire croire dans un deuxième temps à des surcapacités de production mondiale. L’augmentation de la production entraînera une forte demande d’énergie et un choc pétrolier passager. Dopage des marchés et hausse des prix (pour engranger les fonds nécessaires avant la dépression programmée). Début des faillites des ménages aux USA, créant des avoirs pourris, début des subprimes.

    3ème étape
    Les avoirs pourris font plonger les résultats des banques. L’augmentation des stocks commence à faire chuter les cours. Réaction des marchés financiers face aux subprimes US et aux stocks surabondants. Dépression et effondrement des marchés. Faillites des banques. Rachats et fusions des banques avec l’argent public, affaiblissant un peu plus les états (3ème étape de la mondialisation). Création de la crise financière. Effondrement des valeurs boursières des grands groupes, les rendant vulnérables aux OPA (Offre Public d’Achat, 3ème étape de la mondialisation).

    4ème étape
    Médiatisation à outrance de la crise financière, pour imprégner les consciences qu’il y a récession économique. Fermeture en masse des unités de production les moins rentables, sans résistance des populations, car “c’est la crise”. Rachat à bas prix et mondialisation des capacités de production, dans tous les domaines. Obtention des monopoles (4ème étape de la mondialisation). La constitution de stocks en amont permettra d’alimenter les marchés, pour ne pas risquer de voir repartir les prix à la hausse, avant d’avoir finalisé la 4ème étape. Augmentation du chômage et de la précarité par les fermetures en masse des usines. Création d’un climat de peur chez les populations mondiales, pour permettre une forte diminution des salaires et une remise à plat des avantages sociaux. Réformes voire suppressions à terme des couvertures sociales, des retraites, des services publiques de la santé, de l’éducation, etc. Tout cela sans trop de résistances, car « c’est la crise ».

    5ème et dernière étape instituant « Le nouvel ordre mondial »
    Dans un premier temps, il pourrait y avoir des risques de soulèvements entre les pouvoirs poussant au nouvel ordre mondial et les populations de la planète qui n’en veulent pas. Si nécessaire, la révélation au grand public de l’existence de vies extraterrestres agressives, pourrait permettre de finaliser la militarisation de l’espace. Ce qui empêchera toutes interventions pacifiques (d’éventuelles forces supérieures) ou encore, permettra de tuer dans l’œuf tous pays ou mouvements réfractaires. De fortes augmentations des prix, affaibliront les plus démunis et augmenteront les écarts entre les classes sociales. L’appauvrissement général diminuera la population mondiale par la récession, la famine et les maladies (tous continents confondus). L’utilisation de la technologie HAARP pourrait permettre d’amplifier les phénomènes naturels, afin de déclencher des catastrophes dites naturelles et accélérer la réduction des populations sur les continents. Le chaos général ainsi créé, permettant de faire passer les réformes. Des campagnes dites de vaccination pourront aussi permettre de réduire les populations sans faire de vagues. L’instauration d’un nouvel ordre mondial sera ainsi sournoisement instauré, sans contre pouvoirs dans les domaines de la finance, de l’énergie, des matières premières et de l’alimentation, mettant à genoux toute la planète. La mise en place de puces dans le corps de chaque individu permettra un fichage, pour ne garder que ceux utiles. Autrement dit la vie telle que vous la connaissez aujourd’hui n’existera plus, vous serez devenu les objets du nouvel ordre mondial.

    QUE FAIRE POUR EMPÊCHER L’IRREPARABLE ?
    Ne croyez pas que ce que vous venez de lire est un scénario catastrophe de sciences-fiction, ou les élucubrations d’un fou, ou encore qu’il est impossible que cela puisse arriver ; car c’est en train de se passer sous vos yeux (observez et analysez). Nous sommes déjà au début de la 4ème étape, programmée pour 2009 et 2010.

    Si vous pensez ne pas être concernés par ce que vous venez de lire, vous avez tort. Car très bientôt, votre vie et la vie en générale telle que nous la connaissons tout cela n’existera plus. Les pouvoirs en place savent bien de quoi ils parlent, lorsqu’ils nous disent qu’après la crise, plus rien ne sera comme avant !!! Votre plus grand tort est de penser que vous ne pouvez rien faire et de laisser vos pouvoirs aux autres, pour régler les problèmes du monde. Car non seulement ils ne régleront rien (depuis combien de décennies la faim dans le monde devrait avoir disparue ?) mais en plus ils utilisent votre pouvoir pour détruire la vie et la planète, afin de servir leurs propres intérêts, avec votre bénédiction. Il est plus que temps de réagir et de vous prendre en main, pour créer le bonheur dont vous rêvez. Ne permettons pas que ce qu’ils ont programme arrive !

    On vous fait croire depuis toujours que vous n’avez aucun pouvoir, alors que c’est entièrement faux !!! Nous sommes tous maîtres de notre existence, bien plus que vous n’avez jamais osé l’imaginer. Il vous suffit de penser autrement. Arrêtez d’écouter les médias, pour ne plus être manipulé. Croyez vous que toutes les grandes marques dépenseraient des milliards en publicité, si cela n’influençait pas notre subconscient à acheter leurs produits. En utilisant les mêmes méthodes et bien d’autres encore, les pouvoirs en place nous maintiennent dans l’ignorance, la peur et la dépendance (alimentaire, énergétique, financière, etc. …) pour continuer à avoir la main mise sur une population inconsciente de ses pouvoirs, maintenue sous perfusion et dans l’esclavage moderne.

    N’ayez pas peur de demain, car en réalité il n’y a que l’instant présent qui existe et c’est ici et maintenant que nous créons notre futur, par la pensée. C’est comme cela que ça marche (très peu créé consciemment, comme le font les grands maîtres. Et pour ainsi dire, tout le reste de la population de notre planète créé inconsciemment). Alors, ayez des pensées positives et d’amour envers votre prochain.

    Vous générerez ainsi les énergies les plus puissantes de l’univers, capables de changements incroyables que vous ne pouvez même pas imaginer. Pour le plus grand bonheur de toute l’humanité. Si cela vous fait bêtement sourire, essayez plutôt d’envoyer chaque matin, des pensées positives d’amour en serrant la main des personnes que vous rencontrez. Et observez jour après jour, les transformations s’opérer. Il vous faut reprendre conscience de votre pouvoir. Il est plus que temps de créer des économies parallèles et locales. Le recours à l’entraide et au troc doit se mettre en place pour passer les caps difficiles. Toutes les solutions pour réduire notre dépendance envers l’énergie, l’alimentation et le pouvoir de l’argent doivent être envisagées et misent en oeuvre. N’oubliez pas que le pouvoir actuel est prêt à exterminer une grande partie de la population pour maintenir sa suprématie et parvenir à ses fins. Ne vous laissez plus duper. Ne marchez pas dans leurs plans, continuez à consommer pour maintenir l’économie et ne vous laissez pas aller à la morosité, mais prenez du plaisir à vivre.

    Traduisez ce document dans toutes les langues et diffusez le largement à travers toute la planète. Cela changera la donne très rapidement. Réagissez et prenez vous en main, nous n’avez plus le choix, c’est votre vie qui est en jeu.

    Élevons la conscience de notre planète, pour notre plus grand bonheur.

  2. Avatar de Patrice
    Patrice

    Bonjour et bonsoir.

    Paul, merci pour votre réponse privée (qui m’a touchée) à mon commentaire sur « Mr Sarkozy et moi ». Je vous en prie. Vous n’aurez pas manqué de remarquer la convergence de vues de certains contributeurs sur des sujets académiquement très éloignés de l’économique mais incontournables pour tout esprit chercheur, je veux parler des fondements de la science tels qu’ils sont en train de se métamorphoser radicalement depuis Max Planck.

    Il semble bien qu’un sous-groupe soit en train de se constituer ici sur cette approche. Entre autres contributions (mais je n’ai pas lu l’intégralité des milliers de pages de ce blog, peut-être y en avait-il eu d’autres) à rapprocher de l’analyse de Sion ci-dessus, et outre mes propres ouvertures préliminaires :-), je tiens à insister à l’intention de tous les curieux courageux sur l’immense valeur épistémologique du modèle MCR dont fab (5 décembre 2008 à 08:55), puis tigue (4 décembre 2008 à 17:02 et 18:03) ont donné l’adresse web : http://www.mugur-schachter.net/pdf/noyau.pdf

    « Suite du renfort ! » 🙂
    Et merci Sion !! Car le monde vivant est VIVANT. Il a des mémoires et une conscience (en fait plusieurs sous-consciences hiérarchisées), reliées par l’esprit qui est un opérateur de transformation. Ceci est la science de demain, un demain EXTREMEMENT PROCHE. La science physique moderne est en train de découvrir, AHURIE, que le matérialisme (les lois scientifiques matérialistes) est vrai dans son domaine d’application habituel mais dans le même temps conditionné par d’autres lois, radicalement différentes et somme toute assez simples : la pensée (et tout spécialement la pensée humaine) fonctionne exactement comme un sonar, elle « revient » à son émetteur après avoir touché son but. L’image des cercles concentriques créés par la pierre tombée dans l’eau est excellente : arrivées au rivage, les ondes reviennent au point d’émission.

    « Ne croyez pas que ce que vous venez de lire est un scénario catastrophe de sciences-fiction, ou les élucubrations d’un fou, ou encore qu’il est impossible que cela puisse arriver ». VRAI, en ce sens qu’impossible est un terme à ne pas manier à la légère de nos jours ! Vous notez que je ne copie-colle pas la seconde partie de la proposition (« car c’est en train de se passer sous vos yeux (observez et analysez). Nous sommes déjà au début de la 4ème étape, programmée pour 2009 et 2010 »), cela afin de ne pas froisser les esprits les plus dubitatifs en affirmant le caractère inéluctable de conséquences des prémisses. Une nouvelle polémique autour du complot sont dévoreuses de temps et peut-être sans issue.

    Sion a absolument raison d’affirmer avec ses mots que la réalité est fondamentalement incomprise, y compris par la science dominante qui ne sait pas qu’elle ne sait pas. Et nous ne sommes même pas loin du champ financier !

  3. Avatar de Igor
    Igor

    Je me permets de vous soumettre ma définition de la monnaie, qui si elle vous semble exacte, permettra peut être d’éclairer vos débats d’une manière différente.
    La seule définition qui ne souffre d’aucune contestation possible est l’action qu’elle décrit : moyen de payer, en aucun cas on ne doit lui associer les mots valeur, réserve de valeur, richesse. En effet ce sont les projections que nous faisons de l’utilisation de la monnaie et de ses possibilités permettant l’accès à d’éventuels biens matériels qui nous font confondre l’objet et ces conséquences.
    Une transaction est accomplie entre deux personnes, l’une cédante, gardien de la chose (socialement parlant) et un demandeur acquéreur. Il convient à partir de ce moment de valider l’acte social, le demandeur doit prouver qu’il est autorisé à réaliser la transaction, cette preuve est réalisée lorsqu’il présente la monnaie (l’argent dans le langage courrant), l’acquéreur reconnaît alors sont statut social, il accepte et valide la transaction. La monnaie n’est qu’un symbole de la reconnaissance sociale. Pour des raisons pratiques, il convient de matérialiser ce symbole, et ces qualités principales devront être à l’image des valeurs morales de la société humaine concernée : inscription de l’autorité, être compliquée à obtenir (condamnation de la paresse sociale), être un bel objet (flatter le narcisse de son détendeur), être dénombrable (les transactions n’ont pas toutes la même valeur sociale, garantir une justice distributive).
    Ces qualités décrites, font de la monnaie un indicateur de la place hiérarchique de la société auquel appartient le possesseur, et c’est pour cette raison que l’argent est devenue la première valeur morale humaine.
    A l’origine le banquier n’a qu’un rôle social de gardien (protection et comptabilité), il doit mettre la monnaie en lieu sûr, la protéger avec obligation de la restituer à son propriétaire (garantie de statut sociale). Le crédit intervient lorsque l’on s’aperçoit que pour des raisons inhérentes à la monnaie les déposants hésiteront à réclamer la totalité de leur argent (conservation du statut social). Le crédit, risque pris par le banquier, condamnable, mérite rémunération, charge à lui de garantir les dépôts et de se substituer au mauvais payeur.
    La monnaie n’étant qu’un symbole de reconnaissance sociale, son organisation, sa création, sa répartition, sa comptabilité, son utilisation ne sont que des décisions politiques dictées par l’idéologie et la croyance et n’ont aucune raison objective.

  4. Avatar de Shiva
    Shiva

    Å
    ¿?
    Sion ?
    Quel Sion ?
    De Pierre Plantard ?
    De Mathieu Golovinski ?
    De Andy et Larry Wachowski ?
    Et puis qui est ce Général Boom Boom ?
    De quelle couleur la pilule pour l’illuminaÅ ion ?

  5. Avatar de Fab
    Fab

    @ Shiva,

    Il est tellement plus facile de croire à la « réalité » du quotidien. Mais qu’elle soit rouge ou bleue, la pilule de la création monétaire est difficile à avaler pour des milliards d’individus. Certains qualifient ces individus d’esclaves, peut-être le mot vous fait-il peur, mais essayez d’imaginer ce que serait notre richesse sans ces milliards d’êtres humains qui ne jouent pas au grand monopoly…Serions nous riches s’il n’y avait pas de pauvres ?
    Finalement, ne poursuivez-vous pas les mêmes objectifs, ou, pour le moins, n’êtes-vous pas hantés par les mêmes incompréhensions ? Désigner un responsable à ce que beaucoup ressentent comme une exploitation de nos vies ou tenter de décrypter cet outil de gestion de nos vies qu’est l’économie, n’est-ce pas en fait la même quête ? Qui vous assure que vous n’arriverez pas aux mêmes conclusions ?
    Peut-être serait-il instructif de poser à Sion des questions sur sa vision des choses..? Sans s’arrêter à son pseudo…
    ( Shiva…le principe destructeur)

    Cela dit, il y a un aspect de notre perception de la « réalité » qu’il ne faut pas négliger : la plupart d’entre nous, occidentaux, doit trouver incompréhensible ou hallucinant les croyances ou modes de vie de certains peuples. Certains -se laissent- diriger, écraser, manipuler (birmans par ex) alors que pour d’autres la religion est le seul cadre de vie… S’il est si facile de juger les autres c’est parce que nous n’avons pas les mêmes repères…les mêmes valeurs ! Mais il est très difficile de se juger soi-même. Pourquoi n’aurions-nous pas nous aussi subi un endoctrinement qui nous pousserait à nous satisfaire de notre quotidien, voire même à le défendre becs et ongles, et qui, comme les autres peuples, ni plus ni moins, nous empêcherait d’être objectifs, « réalistes », sur la vision que nous avons de nous-mêmes ? Hein ?

  6. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Fab

    Je croyais que vous m’aviez lu :
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1165#comment-12213 »
    Voyez cette vidéo jusqu’au bout vous aurez un aperçu de là ou je me situe :
    http://www.dailymotion.com/related/x7d89v_amero-j-5_webcam/video/x71hzr_crise-financiere-pour-justifier-lam_news
    Plus on avance moins la crise m’effraie, la bêtise humaine n’en aura même pas besoin pour détruire l’humanité.
    Nous approchons du stade ou l’intelligence n’a plus besoin d’argument pour haïr, quand à s’écouter parler d’un bord à l’autre…
    Sion, à votre disposition pour enquêter, explorer, et tenter de démêler l’écheveau du réel et de l’imaginaire.
    Quand à l’avenir, j’ai moi même tenté un déroulé catastrophique pour me marrer, en 5 étapes aussi (un signe ?):
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1323#comment-13057
    Je vous offre à tous deux un peu de musique et souhaite échanger avec vous bientôt.

    Les principes de création et destruction sont inséparables dans une vision non linéaire du temps.

    Shiva

  7. Avatar de Fab
    Fab

    @ Shiva,

    Sorry too much !

  8. Avatar de Seregedhel
    Seregedhel

    Bonjour,

    Une petite chose m’échappe dans le processus de titrisation: Quelles sont les garanties? Quelles sont leurs nature, et qui les détiens?

    L’emprunteur original met sa maison en garantie et elle peut être saisie par la Banque en cas de défaut de payement.

    Mais quelle est la garantie de la Banque pour les titres qu’elle émet ?

  9. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Fab

    Pas d’excuse entre nous 🙂

    @Sion
    le problème des complots secrets, c’est qu’ils sont secrets.
    Il est exact que la concentration industrielle et financière amène une concentration du pouvoir financier.
    Mais je crois que même si il est très puissant le pouvoir financier n’est pas tout puissant, sa faiblesse c’est la capacité de réflexion et la docilité des hommes qu’il souhaite orienter. A final nous avons un conflit d’intérêts entre groupes humains, quelques uns contre tous les autres.
    Les mots « nouvel ordre mondial » ne me font pas vraiment peur, même si ils ont par le passé été entendus dans la bouche du dément que fut Adolphe Hitler, le fait qu’ils aient été et soient utilisé par d’autres n’en constitue pas à mes yeux la preuve d’un complot ourdi par une secte de puissants mages venu des cités-états de Sumer à l’aube de l’humanité.
    Si on sent poindre aujourd’hui une volonté de créer une instance de gouvernance mondialisée, c’est simplement que le niveau de gestion des difficultés que rencontre l’humanité sur sa planète désormais finie, est celui là. C’est aux peuples de construire cette gouvernance sur les bases de son pouvoir souverain, celles d’une réelle représentativité de chacun, et non d’une élite auto-désignée. C’est la démocratie que l’on doit maintenant porter au niveau mondial.

    Je me méfie autant des discours pleins d’humanisme et d’amour que des prédictions apocalyptiques, il y à souvent une pilule à avaler au bout du chemin. Un peu comme la télékinésie ou les maisons hantées dont on parle toujours et qu’on ne voit jamais.

    Pour moi le seul et plus beau mystère et la seule et plus belle quête; c’est l’univers avec la vie et l’humanité en son sein.

    http://www.dailymotion.com/fusius/video/x21uhn_lionsbuffles_animals

  10. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Seregedhel

    Je crois que le découpage en tranches de risques des portefeuilles de titres constituant les produits financiers obligataires a permis de donner l’impression d’une certaine sécurité de ces produits.
    Et puis les gains mirifiques présentés constituent souvent un excellent levier pour la confiance.
    Comme les 10% de croissance chinoise un excellent brevet de moralité politique…

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