Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Mes chers amis commentateurs : vous avez, la plupart d’entre vous, quelque chose en commun, et j’ai moi quelque chose en commun avec Mr. Sarkozy. Pas, comme vous le soulignez et comme je le dis moi-même, les opinions qui nous viennent naturellement à lui et à moi, mais le fait que quand il parle c’est en tant que lui-même et moi aussi, de mon côté, c’est en tant que moi-même.
Vous vous exprimez pour la plupart sous un pseudonyme. Je ne vous le reproche pas : c’est la règle par défaut ici. Mais le fait que je m’identifie, moi Paul Jorion, à tout ce que j’écris ici, m’oblige automatiquement à un devoir de cohérence. Je sais que tout le monde ne voit pas les choses de la même manière et certains, et pas des moindres, ont fait carrière d’expliquer pourquoi ils voient les choses autrement aujourd’hui qu’ils ne le faisaient cinq ans auparavant. Comme vous le savez, cela les oblige à de grands travelings de gauche à droite, et dans le pire des cas, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, et retour.
La chose que je redoute le plus, quand je retombe sur l’une de mes publications les plus anciennes, datant des années soixante-dix ou quatre-vingt, c’est que j’aurais changé d’avis : que j’aimerais dire aujourd’hui les choses autrement que je ne l’ai fait à l’époque. Heureusement je n’ai pas encore eu de mauvaise surprise sur ce plan-là. C’est d’ailleurs l’une des choses que j’admirais le plus chez Lacan : bien sûr, sa pensée a évolué – on lit, on réfléchit, on est convaincu par d’autres – mais quand on relit des textes au hasard dans ses Écrits, il n’est pas nécessaire de se demander si ça datait de la période rose ou de la période bleue : c’est « la pensée Lacan », comme on dit en chinois.
Plusieurs d’entre vous me reprochent d’attacher trop d’importance à ce qui est dit et pas assez à ce qui est fait. Ce qui aura été fait comptera à l’arrivée bien davantage que ce qui aura été dit. C’est bien simple : seul comptera vraiment ce qui aura été fait. Mais je vois peut–être davantage que certains d’entre vous que nous ne sommes pas aujourd’hui dans la répétition du même : nous nous trouvons à l’un de ces tournants que l’on appelle « historiques » : des événements de ceux dont on parle encore mille ans plus tard. Et c’est pourquoi, dans la situation présente, il n’y a pas de recettes toutes prêtes, il n’y a pas de solution-miracle que « tout le monde sait bien ».
En m’identifiant, en m’assimilant pleinement, à ce que je dis, je ne tends de piège à personne : je me contente de voir dans les êtres humains des êtres de raison, adhérant pleinement à ce qu’ils disent. Je n’en définis pas moins un terrain : j’établis cela automatiquement comme une norme et j’exige du coup la même rigueur de quiconque parle en face de moi, même si ce qu’il dit a été écrit par quelqu’un d’autre dont c’est le métier. Cette exigence de ma part, c’est peut-être trop demander à certains, mais cela, je ne peux le préjuger.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
44 réponses à “M. Sarkozy et moi”
Les bras m’en tombent.
Même si à titre personnel je serai plus enclin à retenir la bonne idée appliquée que son auteur/metteur en oeuvre quel peut bien être l’intérêt de perdre du temps à se noyer dans de telles gradations ?
Fait divers,
Où comment un scientifique en viendra au meurtre car son « collègue » à trouvé la solution avant lui et un seul nom passerai à la postérité.
orgueil et vanité.
De nouveaux chemins apparaissent parfois lorsque l’incohérence que l’un trouve en l’autre et réciproquement est mise à jour et discutée.
Pourquoi s’arcbouter de la sorte et ne pas entamer le dialogue ?
Si les différentes parties sont sincères, nul ne le refusera.
Si elles sont honnêtes, nul ne bottera en touche.
Plus directement,
Vous a t on refusé le dialogue ?
Oui, j’aime bien la discussion politique qui va au fond des choses et évite les jugements de valeur et les injures.
Je respecte en général les opinions des autres (en général, parce que je crois qu’il y a des opinions qu’il ne faut pas respecter, parce qu’elles sont des crimes !).
Depuis que Sarkozy est ministre et ensuite élu président, il n’a de cesse que de casser tout ce qui de près ou de loin fait référence au programme du Conseil national de la Résistance (CNR, reprenant une bonne part de 1936, en l’étendant) et aux acquis de 1968. (Cf. l’avis autorisé de Denis Kessler, ex n°2 du MEDEF, avait donné à Challenges, où il expliquait qu’enfin Sarkozy liquidait cet héritage qui ne nous avait permis que de nous relever d’une guerre et d’un pillage, et à moins de 50 millions d’habitants de placer la France dans les premières nations du monde… où elle est encore malgré eux, d’ailleurs.)
Ce qui pose un problème de légalité dans la mesure où le programme du CNR est inscrit en préambule dans les constitutions de 1946 et de 1958 : l’action de Sarkozy est donc anticonstitutionnelle pour une bonne part !
Autre problème posé par son action :
1/ si la France ne souffrait pas aussi vite que les autres pays des crises c’est grâce à son service public important et à sa protection sociale par répartition (hors capitalisation financière, publique ou privée). Il est clair que la privatisation de son service public n’est pas encore complète et que d’une certaine façon nous continuons à profiter de ce bouclier. Aussi la crise en cours ne nous atteint pas à la même vitesse que les autres pays.
2/ les décisions de Sarkozy pour faire face à la crise vont toutes dans le sens « le néolibéralisme nous a mis dans le mur, il nous faut de l’ultralibéralisme pour en sortir » : il dit qu’il va encore accélérer les « réformes » (à entendre au sens de mettre à la casse) de tout ce qui a fait que la France était un pays administré et agréable à vivre… Il refuse toute prise de participation publique dans les banques, il n’impose que des contraintes superficielles aux banques et aux multinationales. Il ne retire pas le bouclier fiscal, qui de l’avis général, aggrave la crise plutôt que de la réduire, il refuse le soutien de la consommation et des investissements réellement publics (gérés par les collectivités locales, exsangues elles n’ont pas les moyens d’assumer les transferts de compétence qui sont en fait des dégagements brutaux sans financement d’accompagnement de l’Etat sur elles).
3/ il accepte et aggrave les directives européennes ultralibérales (temps de travail, ou privatisation de la poste), il coupe dans les postes de fonctionnaires et dans les emplois des services publics non étatiques, plaçant les chômeurs à la charge des salariés.
4/ nous voyons de manière rampante se développer la misère dans le pays (100 % d’augmentation des appels aux organisations caritatives dans les quartiers depuis le mois de novembre) alors qu’il refuse de relever les minimas sociaux tout en faisant démagogiquement référence aux souffrances des gens sans emploi…. dont il refuse l’augmentation du salaire minimum.
Ainsi, non je ne peux pas dire que Sarkozy aille dans le bon sens. Qu’il reprenne la route de notre constitution du programme du CNR, qu’il respecte les biens publics et les biens communs, qu’il ne refasse pas voter l’Irlande pour que nous ayons un traité de Lisbonne qui définit très précisément tout ce qui vient de lamentablement échouer et que nous tous, qui n’avons rien de planqué dans les paradis fiscaux, allons payer très cher et plein pot.
Je suis près à entendre qu’il y a un quart de huitième de mesure favorable aux petites gens dans l’action de Sarkozy, mais le total ne fait pas le poids, nous sommes toujours dans le pâté d’alouette (une alouette + un cheval).
@ Paul
Je ne comprends pas votre position. Voulez-vous croire que la rigueur nécessaire du discours philosophique est également celle du discours politique, c’est-à-dire quasi intemporelle ? Le champ politique est pourtant bien façonné de la personnalité des hommes, autant que de leurs discours, et de tous les aléas de l’histoire dans lesquels ces personnalités vont s’exprimer.
Il n’y a donc pas selon vous de duplicité dans la nature humaine, pas plus que trace de manipulation dans l’histoire politique ? Intenable.
Je n’aurai pas la facilité de vous faire remplacer dans votre texte le nom de Sarkozy par tout un tas de personnages historiques tout autant « responsables de ce qu’ils disaient » sans que vous cherchiez à voir au-delà. Le problème est que l’on aurait pourtant ainsi le recul de l’histoire pour en juger.
Par ailleurs, l’absolue cohérence –dans le temps et l’espace- avec soi-même, nous ne vous la demandons pas, car elle implique trop de choses négatives à votre endroit, et je pense que personne ici ne vous souhaite plus de mal que vous charrier à l’occasion.
L’un des personnages les plus absolument cohérents de l’histoire politique française de l’après guerre fut probablement Pierre Bérégovoy, grand cohérent devant l’éternel quand il porta le revolver à sa tempe le long d’un cours d’eau désert. Il y a quelque chose de suicidaire dans votre texte. Je le trouve lugubre… effrayant (si quelque chose ne va pas, téléphonez plutôt à quelqu’un, moi ou un autre).
Moment hautement croustillant de la lobotomisation intellectuelle de notre vieille démocratie :
Le lynchage médiatique du traitre Attali
http://www.dailymotion.com/relevance/search/attali/video/x7pzsx_attali-vs-zemmour-et-naulleau-itv-r_news
Et le grand lama de conclure.
Clap, clap, clap, etc…
Bonjour Paul
La radio vient de nous l’annoncer à la minute : 36% des Français ont trouvé Mr SARKOZY convaincant le 05 février.
Si parfois il est juste de dire que « le groupe a toujours raison » (phrase utile en réunions ou en sessions de formation), dans d’autres situations il arrive que quelques-uns aient raison contre la majorité, comme on le voit en politique…
Vous ouvrez bien des pistes avec cette idée de la fidélité d’égo à ses convictions, bref de la nécessaire cohérence personnelle.
Ces qualités sont d’autant plus nécessaires s’agissant d’hommes publics, mais comme le rappelle D.Dresse, peut-on invoquer par exemple l’authenticité d’un girouette politique ? Et d’un idéologue ??
Mr Sarkozy est en train de nous montrer qu’il ne peut rien.
Son discours de 1h45 pour nous dire qu’il ne va rien faire est une insulte à la société et à l’économie.
Qu’on nous mette Obama à sa place.
« Que la CGT discute avec le MEDEF »: quel programme de sortie de crise
Sur votre blog on trouve cette phrase. Elle est de Christian Laval (Insistance de 68)
« Notre morale, aussi paradoxale qu’elle puisse paraître (…), a consisté à nous mettre du côté des vaincus, sans honte et même avec une certaine fierté non pas d’être vaincus mais de ne pas être parmi les vainqueurs satisfaits. Tel fut le point de bifurcation. »
La plupart des commentateurs ont manifestement fait un choix eux aussi. Et il est sans concession. Sans doute parce qu’ils vivent pour la plupart en France. Vous, vous vivez en Californie: malheureusement la distance est un filtre pour qui veut cerner ce qu’est la réalité. Personnellement je n’ai pas envie de vous en vouloir. Vous adoptez la position du philosophe qui veut s’en tenir à la raison. Ici en France, cette position est intenable. Nous avons en face de nous, au quotidien, des idéologues, des religieux. Vous le disiez vous-même dans votre lettre persane, cette crise met le doigts sur ce qui est « sacré ». Vous l’avez écrit mais je me demande si vous en avez vraiment pris la mesure De fait, les camps se sont formés. Nous sommes en pleine guerre civile larvée. Nous, la distance ne nous protège pas. Nous sommes engagés dans la lutte à notre corps défendant. « Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark » entend-on dans Hamlet. Voilà ce qu’on entend aujourd’hui aussi en France. La séquence qui s’ouvre pourrait bien être celle de la vengeance.
Comme disait le théologien James Freeman Clark « l’homme d’Etat s’occupe de la prochaine génération, le politicien s’occupe de sa prochaine élection » c’est précisément ce qui différentie de Gaulle et Sarkozy.
De gaulle était un visionnaire, le 14décembre 1944 le premier gouvernement de Gaulle de l’après guerre votait la nationalisation de ressources énergétiques (pétrolières entre autres), le 2 décembre 1945 le second gouvernement de Gaulle nationalise la Banque de France et les banques de dépôts (BNP,Société Générale,etc..
Ainsi les marges budgétaires dégagées par ces actifs appartenant à l‘Etat ont largement contribué à construire le modèle social de la France, à financer le nucléaire(force de frappe) l‘aéronautique(concorde) l’industrie nautique( paquebot France)secteurs dans lesquels nous sommes toujours parmi les leaders.Il a même servi à gérer la décroissance du charbon et de l’acier.
Sarkozy peut toujours jouer les gros bras dans ses discours, les 12 Milliards des profits de Total n’abondent plus le budget de l’Etat et sont en grande partie investis hors de France, l’argent des autoroutes sert de cash à Vinci.. et les caisses sont vides. L’Etat n’ayant plus d’actifs rentables, n’a plus que l’impôt des classes moyennes, les mauvaises fausses économies pour alimenter ses ressources et tout naturellement n’a plus de moyens autres que l‘emprunt.
Mais voilà on vient de se rendre compte que la mixité public privé avait un sens et que ce qui avait fonctionné pendant 30 ans en créant un modèle de société acceptable pour tous, s’était transformé avec l’ultra libéralisme en une société acceptable pour une minorité et impitoyable pour les autres. Sarkozy et son gouvernement continuent à nous faire boire la lie de ses réformes à la Thatcher dont une majorité de français ne veut pas. Le pragmatisme est maintenant dans la rue.
@Bernard
J’approuve tout à fait votre discours et je m’en sent très proche… néanmoins » dont une majorité de français ne veut pas » ne corresponds pas au résultat de l’élection présidentielle, hélas. Ce qui pour moi me fait douter de l’efficacité de cette démocratie – je spécifie bien « cette » – , organisée autour d’un système de partis qui ne laisse aucune chance au peuple de s’exprimer, si ce n’est dans la rue).
Etienne Chouard se bat lui aussi pour l’introduction d’une dose de tirage au sort dans le pouvoir législatif.
Merci Paul pour cette vision qui nous ramène à nos responsabilités. Dire tout ce qu’on veut, oui mais à condition de l’assumer. La différence (plus que le nuance) que j’établirais entre vous, nous et NS est que nous discutons, nous débattons dans le but, soit de nous convaincre mutuellement, soit d’échanger nos vues et ainsi d’enrichir nos visions du monde et nos façons d’y vivre. Notre président malheureusement dit effectivement ce qu’il pense en son nom propre, mais ne discute pas – il n’aime pas le débat – et décide en notre nom à tous. Avec lui le ‘Je’ est universalisé, en lieu et place de tous les Je de la société qu’il estime ‘diriger’ alors qu’il est censé la représenter.
Mais je reste d’accord avec vous, point d’anonymat dans le débat !
Il y a deux questions dans ce débat. Le droit intangible de Paul Jorion d’exprimer, qui plus est sur son blog et son nom, ses propres opinions. C’est bien la moindre des choses. Et son appréciation selon laquelle Nicolas Sarkozy va dans le bon sens, le centre du débat.
Si le bon sens c’est de préparer l’instauration de mesures de régulation musclées, sans vouloir demander plus et trop à Nicolas Sarkozy, je pourrais être d’accord avec cette affirmation, et ne pas m’en tenir à tout ce que ma raison me dicte de penser.
En vérité, je n’ai pas la moindre idée des mesures qui seront effectivement prises, ni du calendrier dans lequel elles le seront. Je suis impressionné, au contraire, par la sorte de sur-place dans lequel nous patinons actuellement. Ainsi que par la montée en puissance de la crise économique et sociale. Bientôt par son inévitable traduction politique, qui ne me fait pas rêver.
J’ai également la conviction que la situation a ses exigences, radicales, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles seront satisfaites. En d’autre terme, que le redémarrage sera probablement fait (quand?) en boitant, lentement, tardivement, et après que beaucoup de dégâts aient été faits. Que ces exigences imposeraient de tels bouleversements, économiques et sociaux, que je ne les vois pas s’accomplir sans que tout soit fait pour les éviter, les freiner, les esquiver. Pour sacrifier le secondaire et garder l’essentiel. Mais la dynamique de la crise est telle que je ne vais pas me hasarder à faire de cette analyse une certitude.
Et pourtant, quoiqu’il advienne, le monde est en train de changer résolument d’axe, la bulle financière reposant sur l’endettement des ménages ne sera pas reconstitutée à l’identique, ce qui ne sera pas sans conséquences, la financiarisation n’a pas fini de produire ses effets et de s’étendre à de nouvelles sphéres, la gestion raisonnée de nos ressources va continuer d’être pratiquement une chimère. Sacré panorama, sous forme de fuite en avant.
Je ne discerne pas ce qui pourrait actuellement stopper cette logique.
Et Nicolas Sarkozy, dans tout cela ? Il pèse de peu de poids (et la France avec lui) et n’est la vigie d’aucune terre annoncée. Les trois puissances financières que sont les USA (Wall Street), la Grande-Bretagne (la City) et la Chine, on pourrait appeller G3 cette troïka informelle, sont au coeur de la crise et des tentatives de lui trouver une issue, je n’ai pas dit lui trouver une solution.
Tous ces propos insipides et vide de sens distillés au plus haut niveau ne tromperons que peu de citoyens.
Ce qui est sur, c’est que notre président, connaissant l’ampleur de cette crise qu’il dit séculaire, ne pourra pas dire devant tous qu’il ne savait pas.
Sa responsabilité présidentielle libre et éclairée sera.
Ce qui est sur, c’est que Mr sarkozy est sur le point de réussir ce challenge incroyable que probablement aucun président n’a réussi a obtenir,
se mettre a dos contre lui:
– le sous prolétariat
– le prolétariat et les smicards: ce que Sarkozy appelle les classes moyennes (ouvriers de chez Renault et de la métallurgie)
– les classes moyennes: ce que Mr Sarkozy qualifie de « privilégiés »: infirmières, instit, chercheurs, avocat, médecins, cadres…
Il lui reste quoi au Président: une poignée de personnes issus de la « hautes » pour défendre son pauvre projet de civilisation dont personne ne sait ce qu’il contient.
Sarkozy, qui n’est qu’un représentant du MEDEF et des dirigeants de multinationales, brouille le sens des mots depuis des années. La liste en est impressionnante, un dictionnaire a en même été fait !
Effectivement comme cela vient d’être remarqué, le glissement de sens qui permet d’appeler « classes moyennes » la classe ouvrière et la couche des employés a un double objectif :
1/ effacer les pauvres, les rendre transparents, comme ils le sont dans les statistiques officielles du chômage qui ne tiennent plus compte de ceux qui sont en fin de droits.
2/ désigner comme privilégiés les salariés sous statut, c’est-à-dire ceux qui ont un emploi garanti (fonctionnaires ou non, public ou privé, CDI).
Ainsi au lieu d’une augmentation du pouvoir d’achat (augmentation des salaires et des minimas sociaux), nous avons un glissement inverse de déclassement-paupérisation-précarisation de l’ensemble de la société.
Ce qui est la demande constante du MEDEF. CQFD.
Bonjour M. Jorion,
Je tenais à vous remercier pour m’avoir rappelé à l’écoute. Je viens de découvrir votre blog, et de découvrir une personnalité aussi profonde qu’intelligente. Merci, sans flatterie, parce que c’est (trop) rare. Vous faites par vos articles le plus urgent travail de l’essentiel qu’il convient de mettre en oeuvre pour échapper au mur planétaire que je vois s’approcher depuis plus de trente ans: inviter les gens à penser, et à ne pas projeter sur les autres leurs colères en guise de pensée. Les violences les plus effroyables que je constate (et la violence que les financiers nous infligent n’est certes pas la moindre d’entre elles) sont presque toutes justifiées par la certitude de faire ce qui est juste. Croire à son action n’a jamais été une excuse, surtout si proches du mur. Croire qu l’on a raison ne suffit pas, sans l’écoute de l’autre, quel qu’il soit.
Je n’ai pas voté pour M. Sarkozy, dont je rejette l’action sur de nombreux plans, pour de multiples raisons. En particulier pour le bradage d’une société française au profit de quelques intérêts privés qui n’en avaient pas besoin. Je constate toutefois que cette action de M. Sarkozy a commencé bien avant son élection présidentielle (je pense en particulier à l’adoption de la loi sur le droit d’auteur – la tristement célèbre DADVSI -, appelée fort justement « loi Vivendi » en raison des intérêts strictement privés qu’elle défendait).
Je n’ai pas voté pour M. Sarzozy, mais d’autres l’ont fait et continuent de me l’imposer: le drame, l’immense drame n’est pas le bradage si prévisible qui s’opère sous nos yeux, mais le fait qu’une majorité de français ait pu être assez niaise pour croire les promesses insensées de ce petit personnage à l’ambition égotique démesurée.
Merci donc M. Jorion pour m’aider dans le dur apprentissage de la pensée, qui seul pourra nous éviter de voter la prochaine fois de manière aussi effroyablement aveugle.
Le passage de votre article « En m’identifiant […] à ce que je dis […], je me contente de voir dans les êtres humains des êtres de raison, adhérant pleinement à ce qu’ils disent. Je n’en définis pas moins un terrain : j’établis cela automatiquement comme une norme et j’exige du coup la même rigueur de quiconque parle en face de moi » pose les bases éthiques de cet apprentissage: la responsabilité personnelle. Cette responsabilité qui manque tant à présent à ceux qui oublient avoir mis au pouvoir M. Sarkozy, que ce soit par leur vote, ou, dans le « camp politique adverse », par leurs querelles de personnes bien éloignées des enjeux fondamentaux de notre société humaine. Je doute en passant que le président actuel ne compte que sur « une poignée de personnes », sans quoi il ne serait déjà plus à son poste.
Merci enfin de nous apprendre qu’écouter, que reconnaître en l’autre une évolution – fût-elle fictive – est nécessaire à l’action cohérente et ne s’oppose ni à la vigilance, ni à l’opposition ouverte en d’autres circonstances; merci surtout de nous apprendre à sortir de ces positions partisannes qui ne justifient jamais qu’elles-mêmes. Merci pour cette distance, qui est – faut-il encore le rappeler ? – le fondement incontournable de la sagesse et de toute action constructive; et je doute que le fait d’habiter en France nous dispense de la distance intérieure nécessaire à cette action.
Merci donc de m’aider en définitive à devenir Qui je suis. Y a-t-il après tout rien de plus important dans une vie humaine? Toute révolte, quelle qu’elle soit, porte sa propre mort si elle se fait hors de l’écoute de Qui je suis, et de Qui est chacun d’entre nous, et jamais M. Sarkozy ni quiconque n’aura le pouvoir de me fermer ce chemin sans la complicité de mes colères aveugles. Vous avez toutefois le pouvoir de m’aider surce chemin – et vous vous en servez bien.
Votre billet est spécial aujourd’hui, vous abordez plusieurs points qui, ensemble, me dérangent :
– Je suis très surpris que vous fassiez l’amalgame entre l’évolution d’une pensée et l’opportunisme. Vous avez eu la chance, le talent, d’avoir eu une vie, une éducation, des contacts, qui vous ont permis d’avoir et de revendiquer une certaine rectitude, une continuité dans vos réflexions mais ce n’est pas donné à tout le monde.
Vous même, redoutez de retomber sur l’une de vos publications les plus anciennes qui montrerai que vous avez changer d’avis.
Changer d’avis n’est pas plus une tare que reconnaître ses erreurs, les grand tavellings sont eux d’une autre nature.
– Vous faites une comparaison ou plutôt une similitude entre vous et le Préz, chacun de vous s’exprimant « en tant que lui-même ».
Je ne peux pas être d’accord avec vous, Mr Sarkozy est l’image d’un président, une image forgée par des spécialistes marketing. Ses paroles sont formatées par des spécialistes en communication. Quant à ses idées, eh bien ! J’espère qu’il en a, que ses conseillers en ont parce que le dernier show télé n’a pas convaincu grand monde.
Vous etes, je le pense et veux le croire, l’exact opposé de cette coquille vide.
Voyez vous je crois que le grand intérêt de votre Blog tient dans le dernier paragraphe de votre billet. Il est effectivement très important d’accorder à tous une sorte de « Présomption d’honnêteté ».
Malheureusement cette présomption d’honnêteté ne tient plus avec notre Préz, et je pense ne pas avoir besoin de lister ce qu’il a fait pour justifier cela, mais en plus aujourd’hui il a trop en jeu : la pression monte et il fait tout pour éviter l’explosion de la population et pour cela il dit ce qu’elle veut entendre. Il n’y a pas de place pour des idées là dedans, pas plus que pour la vérité.
Par « vérité » j’entends bien sûr « ce qui se passe vraiment » et cela pour comprendre. Le monde change mais pour que, nous, nous changions la compréhension est nécessaire et j’ai bien peur que le Préz cherche l’obéissance avant tout.
D’ailleurs, lui-même comprend-t-il ???
@ Paul
« Ce qui est dit » me paraît également très important. C’est pourquoi je n’ai écouté l’allocution sarkozienne que dix minutes environ, quand j’ai compris que tout ce qui pouvait être significatif était déjà dit. Souvenez-vous : avec le premier « micro-trottoir », une brave dame affirme : « cette crise, on n’y est pour rien, et c’est nous qui allons payer ». Immédiatement, Sarkozy reprend la formule et dit : « c’est vrai ». Je suis encore très étonné que les commentateurs patentés aient zappé ce passage, essentiel à mes yeux : le Président reconnaît la gravité de la crise (il était temps) et admet qu’il ne voit pas d’autres solutions que d’en laisser supporter le poids au plus grand nombre. D’entrée, un uppercut. Il y avait donc matière à économiser plus d’une heure d’antenne : la suite ne pouvait que présenter un intérêt anecdotique (ce qui, entre nous, fut le cas, en dépit d’une indéniable habileté rhétorique).
Le ton de votre billet, maintenant, où l’on diagnostique les symptômes d’un caca métaphysique : pour un grand garçon comme vous, est-il raisonnable de se mettre dans un tel état ? Vous avez voulu un blog, il vous faut bien en supporter les dommages collatéraux (je tiens cette recommandation, en substance, d’un certain… Paul Jorion). J’ironise, bien sûr, mais en toute sympathie.
C’est vrai que cette phrase de Paul Jorion » La chose que je redoute le plus, quand je retombe sur l’une de mes publications les plus anciennes, datant des années soixante-dix ou quatre-vingt, c’est que j’aurais changé d’avis « explique pourquoi le débat sur la monnaie est si difficile sur ce blog, pourquoi tous les arguments sur l’un ou l’autre sujet (que je ne citerai pas) tombent le plus souvent dans le vide … ‘no pasaran’ dit-il …
Le point de vue de Paul me parait être un point de vue extérieur et arrive à voir même chez Mr Sarkozy ce qu’il pourrait rester de typiquement Français chez lui et donc dans la situation présente intéressant au yeux des autres pays du monde en ce sens de plus de social etc… Mr Sarkozy aimant quelque peu la flatterie (à mon sentiment) se trouve valorisé aux yeux de l’extérieur. Évidemment vu de l’intérieur cela se présente beaucoup plus mal (même si apparemment c’est moins pire qu’ailleurs). On voit en effet les tentatives de casse sociale sur lesquelles il ne peut pas trop revenir puisqu’il le rabâche il a été élu pour ! (En effet il l’a bien annoncé et prévenu avant d’être élu de façon claire et il a été élu !). Évidemment là aussi comme président du pouvoir d’achat on est plutôt dans le concours du meilleur des mauvais que des bons ! (Le meilleur des mauvais étant bien entendu par définition un mauvais !). Sa seule défense étant que cela aurait été soi-disant pire avec d’autres. En effet on est quand même à une période ou pour ceux qui voulaient travailler plus on a soit le chômage partiel, soit carrément le chômage à plein temps soit sans travail et même plus officiellement chômeur ! Mais sur le papier cela est virtuellement possible et anecdotiquement vrai pour une minorité. Au même moment un ministre du travail est considéré comme très bon en ayant 50.000 chômeurs de plus par mois et n’arrivant même pas à les inscrire. le tout avec les félicitations de notre président et du gouvernement. Là encore c’est « je suis mauvais mais avec les autres cela aurait été pire donc je suis bon !? ». Personnellement le concours des mauvais m’afflige et peut être que tristement beaucoup de Français doivent eux mêmes savoir qu’ils le sont pour se refléter dans ce miroir ! (J’espère profondément que cette dernière phrase s’avérera fausse).
Personnellement je me méfie de de ce que je pense car ce ne serait qu’une opinion, contestable par d’ autres opinions, ds d’autres référentiels, du fait d’une autre histoire etc
les sujets sur lesquels je travaille (au carefour de vos questions politiques économiques et financières) sont trop sensibles et les résultats encore trop fragiles malgré leur adéquation à la « réalité » pour, et vous en donner le détail et le faire sans pseudo
une autre analyse du discours du petit (tout petit) Nicolas, par Jean-Marie Harribey
Le Président Sarkozy a de l’avenir chez les économistes dominants. Sur plusieurs sujets il a montré sa parfaite incompréhension des linéaments de l’économie politique et au contraire sa capacité à se couler dans le moule de l’idéologie régnante, et donc à faire lui-même de l’idéologie.
Il veut supprimer la taxe professionnelle parce qu’elle « repose sur la production ». Et il veut la remplacer par une taxe sur le carbone. Admettons. Et sur quoi est prélevée toute taxe sinon sur la production ? Sarkozy confond le support de toute taxe avec l’assiette qui lui sert de calcul.
Il veut s’intéresser aux « classes moyennes », c’est-à-dire à ceux qui gagnent le SMIC ou juste un petit peu plus que le SMIC. Si même les smicards sont considérés comme « moyens », cela en dit long sur la dégradation considérable de la condition salariale !
Il veut poursuivre la diminution du nombre de fonctionnaires parce que ceux-ci sont une charge pour l’économie privée, la seule, selon lui, qui produit. A elle seule, cette affirmation constitue le joyau de l’idéologie régnante. Premièrement, elle considère que des « dépenses » d’enseignement sont des charges de fonctionnement, alors que par ailleurs on ne cesse de nous dire qu’il faut préparer une économie de la connaissance. Les chercheurs et les universitaires en grève apprécieront. Deuxièmement, Sarkozy ressort de son chapeau l’idée ressassée à l’infini selon laquelle les services non marchands ne sont pas de la richesse et que ceux qui travaillent à les fournir sont payés par prélèvement sur le fruit de l’activité marchande. Cette assertion est réfutable et les économistes critiques feraient bien de s’attaquer enfin de front à l’absurdité qu’elle constitue.
(cf : http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/HARRIBEY/16473)
Le Président s’est livré une nouvelle fois à une charge contre la réduction du temps de travail qui « a accru le chômage ». Sarkozy est mûr pour entrer dans la confrérie des économistes dominants, mais, comme historien, il est recalé. Comble du cynisme, il est favorable à la promotion du chômage partiel. C’est pas de la RTT, ça ? Et de la mauvaise façon !
……. et plus dure sera la chute…. quand ses propres milieux « économiques » le lâcheront .
Bonjour Cher M Paul Jorion,
Votre billet viserait-il à occire quelques vieux ennemis ?
Je ne suis pas, loin s’en faut, votre ennemi, ni votre ami d’ailleurs. Vos billets, vos éclairages, vos explications m’intéressent tout simplement.
Pour autant que je me sente étranger au « cœur » de votre billet, je m’étonne de certaines de vos phrases, et je me permets d’y apporter mes commentaires.
En début de votre billet voici la première qui me surprend :
-« mais le fait que quand il parle c’est en tant que lui-même et moi aussi, de mon côté, c’est en tant que moi-même. »
Le Sarkonissime, peut-il parler en tant que lui-même ? Oublions tous trucages qui permettraient, telle une marionnette, de lui faire bouger les lèvres sur les sons émis par une autre personne, il n’en reste pas moins vrai que le Sarkonissime s’exprime, hors l’alcôve conjugal, comme le Président de la République Française donc de tous les français, et l’usage abusif qu’il commet du pronom personnel « Je », ne doit pas nous le faire oublier. Aussi, j’ai du mal à vous suivre quand vous affirmez faire comme le Sarkonissime : Parler en tant que vous-même. Avez-vous des responsabilités d’élus ? Représentez-vous d’autres personnes qui vous ont « mandatées » pour cela ? Quand vous parlez, les conséquences sont importantes pour vous, peut-être pour vos Chers amis commentateurs, mais n’en soyez pas vexé, totalement minimes pour le plus grand nombre. Donc, si vous parlez bien en tant que vous-même , il m’apparait impossible, de l’affirmer pour le Sarkonissime.
Deuxième phrase qui me surprend encore plus :
-« la chose que je redoute le plus, quand je retombe sur l’une de mes publications les plus anciennes, datant des années soixante-dix ou quatre-vingt, c’est que j’aurais changé d’avis : que j’aimerais dire aujourd’hui les choses autrement que je ne l’ai fait à l’époque. Heureusement je n’ai pas encore eu de mauvaise surprise sur ce plan-là. »
Que voulez-vous dire exactement ? Que l’on ne peut changer d’avis ? N’est-ce pas déclarer la vacuité de toutes discussions, de dialogues, d’échanges au prétexte qu’on ne peut pas changer d’avis ? Ou pire, admettre les discussions seulement si on partage un même avis ? Soliloquer, ou monologuer, pas d’autres alternatives ? Pourtant vous publiez vos billets sur un site ouvert aux commentaires, (anonymes). Est-ce pour la forme, pour construire un cerveau collectif , clone du vôtre ? Bien sûr, s’il s’agit de montrer l’imposture, les malhonnêtetés, et autres opportunistes, je partage votre agacement.
Une autre phrase : -« Mais je vois peut–être davantage que certains d’entre vous que nous ne sommes pas aujourd’hui dans la répétition du même : nous nous trouvons à l’un de ces tournants que l’on appelle « historiques » : des événements de ceux dont on parle encore mille ans plus tard. »
Êtes-vous si haut placé que vous puissiez mieux observer. On perd beaucoup de spontanéité dans l’observation, c’est évident, et certainement nécessaire. Mais on perd aussi le sens du réel ; Les tripes qui se nouent devant ce tournant historique. Un peu comme les casques bleus qui sont envoyés en observateurs entre des belligérants qui s’étripent. Quant à savoir si on en parlera encore dans mille ans !
-« Et c’est pourquoi, dans la situation présente, il n’y a pas de recettes toutes prêtes, il n’y a pas de solution-miracle que « tout le monde sait bien ». »
A qui s’adresse ce label de pragmatisme ? Toujours à notre Sarkonissime, à vous-même ? S’il s’agit de vous-même vous nous dites que malgré vos longues études, votre carrière professionnelle, vous ne savez pas quoi faire face à cette crise, qu’il n’y a pas de recette toutes prêtes, de solution-miracle. Après l’affirmation habituelle, les incantations ! Peut-être l’ignorez-vous, mais même le métallo le plus endolori du cerveau, à force de taper sur des tôles, ne croit pas, (il n’y a jamais cru), aux recettes toutes prêtes, mais lui n’a jamais eu la moindre responsabilité de tout ce gâchis. J’ai donc quelques difficultés à donner une quelconque absolution, et donner quitus .
Plus que de pragmatisme, encore faut-il comprendre ce mot dans la bouche du Sarkonissime, c’est une réforme du logiciel Economique qu’il faut entreprendre. Juste après, le discours avec des questions du Sarkonissime, sur la chaine publique 2, il y avait un débat entre plusieurs commentateurs. Parmi eux M. Plenel de Mediapart qui affirmant que la crise avait été annoncée et prévue par certains « observateurs », s’entendit répondre de la part du journaliste économique des Echos :
-« Personne n’avait prévu la crise, d’ailleurs si quelqu’un l’avait prévu , il serait riche ». Vous voyez de quel logiciel je veux parler ? J’ose encore me bercer de l’amère illusion que le seul but de l’homme n’est pas de devenir riche, et plus riche encore.
Voyez-vous M. Jorion, ce qui me met mal à l’aise dans votre billet c’est cette impression de quelque chose comme : « accordons lui, (au Sarkonissime), sous prétexte de rigueur intellectuelle, morale, de pragmatisme, la possibilité de continuer de nous jouer la même antienne, encore et encore, jusqu’à plus soif ».
Je pense que l’identification a des vertus, l’auto-identification par contre je ne vois pas trop à quoi ça sert. De plus je ne vois pas trop le rapport entre vous qui identifiez ce qe vous dites comme étant en cohérence avec votre identité (on pourrait parler de face peut-être, ça irait plus vite mais bon) et monsieur Sarkozy.
Tout d’abord le fait qu’il parle en son nom est à étudier. Je suis bien d’accord avec vous pour reconaître qu’il ne parle pas au nom de la France ni en tant que président de la République, chose qu’on pourrait lui demander, mais il fait toujours référence à des rapports de force en dehors du débat ou du discours dans lequel s’inscrit sa parole, ce qui est commode pour conclure que ce qu’il dit est soit indiscutable soit discuté ailleurs et que ce ne sera certainement pas à lui d’argumenter. Ensuite il ne cherche pas à s’identifier mais à savoir si nous, ses spectateurs, nous l’aimons. Il ne cherche donc aucune cohérence, ni aucune incohérence, sait-il vraiment ce qu’il pense d’ailleurs. Il fait penser à ces enfants qui ne comprennent pas l’école ce qu’on leur demande mais qui font, refont et refont encore un travail jusqu’à ce que par hasard cela corresponde aux objectifs qui lui sont fixés. Evidemment le processus de construction de l’identité se fait avec les autres, au sein d’un espace social préexistant, mais il est habituel d’interioriser petit à petit ce phénomène jusqu’à considérer qu’on existe par soi-même (ce qui est faux mais qui permet la projection et la mise en place de chacun dans une relation sociale). Des fois j’ai l’impression que monsieur Sarkozy ne possède pas d’interiorité.
le conte de fées sur la crise et son mystere risque de ne plus tenir longtemps si ce detail se confirme :
Rep. Kanjorski: $550 Billion Disappeared in “Electronic Run On the Banks”
By Congress Check in Uncategorized on February 6th, 2009
Infowars
February 6, 2009
At 2 minutes, 20 seconds into this C-Span video clip, Rep. Paul Kanjorski of Pennsylvania explains how the Federal Reserve told Congress members about a “tremendous draw-down of money market accounts in the United States, to the tune of $550 billion dollars.” According to Kanjorski, this electronic transfer occured over the period of an hour or two.
Here is a transcript of what Kanjorski says in the video:
On Thursday Sept 15, 2008 at roughly 11 AM The Federal Reserve noticed a tremendous draw down of money market accounts in the USA to the tune of $550 Billion dollars in a matter of an hour or two.
Money was being removed electronically.
The treasury tried to help with $150 Billion.
But could not stem the tide.
It was an electronic run on the banks
The treasury intervened but had they not closed down the accounts they estimated that by 2 PM that afternoon. Within 3 hours. $5.5 Trillion would have been withdrawled and collapsed and within 24 hours the world economy.
Kanjorski does not provide further details.
A Google search to verify this produces zero results.
http://www.infowars.com/rep-kanjorski-550-billion-disappeared-in-electronic-run-on-the-banks/
j’ai aussi noté que Sarkozy ne donne jamais de vision à long terme ou de convictions ce que firent De Gaulle et Mitterrand chacun dans leur genre ; il en est incapable ; Sarkozy est un manœuvrier plus ou moins malin ; sa tâche politique est la contre-réforme (démanteler les acquis sociaux et le secteur public) maquillée en « modernisation » ; dans ces conditions, il n’y a rien à espérer de lui (sinon un coup imprévu comme la non participation française à la guerre d’Irak qui profita tant à Chirac). On verra comment il sera jugé dans sa gestion de crise mais il n’a pas l’air d’être confiant dans ses propres capacités
@ JJJ
« Caca métaphysique » ? Vous pensez sans doute à Heidegger. Non : j’en suis tout à fait exempt, ma position sur ce sujet est très claire. Voyez à ce propos Le philosophe H., Pourquoi je ne suis pas en faveur de la décroissance et Heidegger, ennemi de Socrate.
@ Emmanuel,
Oui avec les défauts de ses qualités ou les qualités de ses défauts, cela depend juste des circonstances où ils-elles s’expriment, comme je suppose que vous connaissez l’étymologie assez extraordinaire de votre prénom ou pseudo.
@ Paul,
Comment pouvez-vous nous supposer adhérer pleinement à ce que nous écrivons, et vous même vous identifier, vous assimiler à ce que vous dites, tout en accordant – au moins en théorie – autant de place à la psychanalyse lacanienne donc à un inconscient en nous pilotant notre vouloir dire, inconscient qui nous échappe en permanence autant que l’Autre auquel je fais allusion au-dessus?
@ vladimir
si tu pourrais traduire le copié collé que tu as mis ce serait sympa pour ceux qui ne sont Anglophone ou si une âme charitable pourrais le faire, merci
voici le texte :
Rep. Kanjorski: $550 Billion Disappeared in “Electronic Run On the Banks”
By Congress Check in Uncategorized on February 6th, 2009
Infowars
February 6, 2009
At 2 minutes, 20 seconds into this C-Span video clip, Rep. Paul Kanjorski of Pennsylvania explains how the Federal Reserve told Congress members about a “tremendous draw-down of money market accounts in the United States, to the tune of $550 billion dollars.” According to Kanjorski, this electronic transfer occured over the period of an hour or two.
Here is a transcript of what Kanjorski says in the video:
On Thursday Sept 15, 2008 at roughly 11 AM The Federal Reserve noticed a tremendous draw down of money market accounts in the USA to the tune of $550 Billion dollars in a matter of an hour or two.
Money was being removed electronically.
The treasury tried to help with $150 Billion.
But could not stem the tide.
It was an electronic run on the banks
The treasury intervened but had they not closed down the accounts they estimated that by 2 PM that afternoon. Within 3 hours. $5.5 Trillion would have been withdrawled and collapsed and within 24 hours the world economy.
Kanjorski does not provide further details.
A Google search to verify this produces zero results.
Paul,
en vous relisant tout ce qui a été écrit ici par vous et ceux qui vous commente, je me rends que c’est tout votre postulat de base qui ne convient pas. Vous commencez votre article par ces mots: « La France, c’est une démocratie et ça, c’est une très belle chose. Ça permet entre autres que des journalistes puissent poser au président les questions insolentes ». Sincèrement avez-vous trouvé les journalistes présents insolents? A-t-on vu les mêmes images ? Plus profondément, la crise que nous traversons est bien aussi une crise de la démocratie. Si nous en sommes là, c’est parce qu’aucun parlement ne peut, ne sait contrôler le monde de la finance. Le vrai parlement d’aujourd’hui c’est la bourse. Les « votes » des traders valent mieux que nos dérisoires dépôts de bulletin dans l’urne. Même nos manifestations sont à peine audibles. C’est bien ça le drame d’aujourd’hui, c’est pour cela que les décisions ne seront sans doute jamais prises. François Leclerc nous informe des atermoiements de nos politiques, mais cela a un sens tout cela: ils n’ont aucun pouvoirs réels. Sarkozy ou Obama n’ont aucun pouvoir, sauf à vouloir démanteler tout le système, ce dont on peut légitimement douter puisqu’il s’agit bien de « sauver » le système. C’est la grande nouveauté du monde dépolitisé du monde financiarisé de la fin de l’histoire. Le politique est hors-jeu. Le Grand Marionettiste n’est pas ce groupe d’hommes que l’on appelle les « grands de ce monde » pour reprendre le titre d’un de vos articles. Le Grand Marionnettiste c’est le système lui-même. Si nous voulons avoir un jour vraiment un mot à dire, si nous voulons vivre à nouveau un jour dans la démocratie réelle, il faut remettre en cause tout le système. Obama et Sarkozy sont-ils le Gorbatchev dont nous rêvons? Votre confiance dans les hommes vous honore. Moi aussi j’ai confiance dans les hommes et dans les discussions que nous saurons avoir. Mais je m’adresse à d’autres hommes, plus simples et à la vérité bien plus crue. Pour ce qui est des puissants, quel qu’ils soient, à mes yeux, ils ont perdu toute crédibilité. Je vous l’avouerais, mon opinion est faite depuis longtemps: on ne change rien d’un système sans engager sa vie et sans accepter de souffrir. Cela porte évidemment un nom ce dont je parle. Vous m’aurez compris. Mais 40 ans d’hédonisme totalitaire amène évidemment à refuser cette voie-là. Je relisais aujourd’hui le texte de Christian Laval sur votre blog. On peut se justifier autant qu’on veut, il faut mettre les mots sur les choses: votre génération a été tellement lâche. Hautement humaine c’est sûr, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, mais tellement lâche. C’est une leçon que ma génération ne peut pas oublier.
Ne prenez pas cela pour vous Paul. Surtout ces derniers mots. Mais j’estime, d’une certaine manière, que vous ne tirez pas toutes les conclusions de ce que vous pouvez écrire. Vous avez décrit avec force un système absolument injuste aux résultats désastreux et vous nous parlez encore de converser avec ceux qui ont cautionné tout cela. C’est incompréhensible.
Cordialement
@ Caliméro
En substance : 550 milliards de dollars ont disparus le jeudi 15 septembre dernier aux environs de 11 heures du matin, débités électroniquement en une heure ou deux des banques américaines. Le Trésor a tenté de réagir, à hauteur de 150 milliards de dollars, mais n’a pas pu faire face à cette hémorragie (à cette marée, dans le texte). Vers 14 heures du même jour, le Trésor a fermé les accès aux comptes, calculant qu’à ce rythme 5.500 milliards de dollars seraient retirés dans les trois heures et que l’économie mondiale s’écroulerait dans les 24 heures.
Kalispera
Thatcher semble avoir été l’étalon des politiques depuis quelques décennies. A savoir, elle fut ingénieur dans les crèmes glacées et a cherché à cette époque comment introduire le maximum d’air dans celles ci pour en réduire le cout de fabrication.
C’est un bon résumé des politiques économiques actuelles.