Le 15 septembre de l’année dernière je publiais un billet intitulé On ne va pas pouvoir rabibocher.
On a appris le 30 janvier dans une émission télévisée, à quel point on était passé près ce jour-là d’une catastrophe généralisée, d’une panique bancaire électronique sur les « money markets », des instruments de dette à court terme : 550 milliards de dollars furent retirés en un peu plus d’une heure. Le ministère des finances américain injecta alors 150 milliards de dollars avant de devoir jeter l’éponge et fermer les marchés.
La personne qui parle est le parlementaire Paul Kanjorski. Si vous comprenez l’anglais, il explique la panique à partir de la 2:20 minute dans la vidéo.
Vous noterez au moment où la vidéo commence, une petite pub en faveur de Ron Paul. Attention donc : ceux qui font la promotion de cette vidéo appartiennent à l’extrême-droite libertarienne américaine, les « anarcho-capitalistes » dont Murray Rothbard fut le chef de file – l’expression est de lui.
11 réponses à “Le 15 septembre 2008”
Si vous aviez d’ailleurs été attentifs à l’ensemble des déclarations faites par Bush, Paulson à ses côtés, pendant toute cette période, vous voyez un président rassurant, récitant une leçon juste apprise, presque avec le sourire, La tête de Paulson, elle, est systématiquement blême, proche de la liquéfaction.
Paulson se doute de l’ampleur du sinistre. Bush n’en a pas la moindre idée. Une des plus grandes qualités de Bush, en temps de porte parole de l’État fédéral, pendant toutes ces années, aura bien été qu’il est un bon acteur, mensonges par innocence et par inconscience, mais qui ont permis de rassurer un ensemble suffisant des masses, instruites, ou moins instruites.
La politique ( irresponsable ), se réduit souvent à ce principe de réalité : surtout aucune vérité en temps réel, que les plus malins ou expérimentés devinent tout seul, on verra plus tard, l’essentiel est de gagner du temps.
Pour rassurer ou inquiéter tout le monde, on approche indéfiniment d’un moment où on ne pourra pas aller plus loin avec ces techniques. D’où, je crois, le très pertinent « on ne pourra pas rabibocher » de Paul. Comme on a encore gagné ( ou perdu ) 4 mois, on peut toujours rajouter « pas éternellement » …
@barbe-toute-bleue
Tout à fait d’accord et c’est bien comme cela qu’il faut voir l’intervention de N. Sarkozy jeudi dernier. On donne du temps au temps…
François Leclerc , vous écrivez dans un autre billet
Soit!… ces 550 milliards de dollars sont débités de différentes banques …
Savons-nous:
– Qui a donné ces ordres (ce ne sont surement pas des petits déposants qui d’un seul coup, auraient eu la même idée.
– Mais surtout: cette monnaie ne peut être retirée en billets de banque… il s’agit donc de simles virements. Cette monnaie n’a pas disparue: elle a été transférée . La question, c’est « où ? » Je n’ai pour ma part aucune piste … en savez vous plus ?
@ Stiglar
L’honorable Congressman, dont je donnais la substance des propos tenus lors d’une émission de C-Span (chaîne parlementaire US), n’en a pas dit plus à ma connaissance. Il a employé les termes suivants: « Money was being removed electronically. »
La manip a eu lieu sur les marchés monétaires.
C’est un attentat style 11 septembre mais financier cette fois ci contre les USA ! si l’info est exacte.
@ Nadine: pourquoi « attentat », que voulez-vous dire ? Une attaque de nature « criminelle » ? Des malversations d’acteurs spécifiques et le cas échéant identifiables par la justice ? Pouvez-vous argumenter SVP ?
N’est-ce pas plutôt -bien que révélé en différé – le « jeu normal » des acteurs (banques, grands comptes indust, fonds divers souverains ou pas, etc…) qui ont retiré leurs billes « comme un seul homme » (l’expression « a run on the banks » est un peu difficile à bien traduire, mais ça correspond à ça je crois) au vu des indices qu’ils suivaient habituellement ??
L’illustration « mécaniste » de la crise de confiance notamment interbancaire, quoi…
Extraordinaire aveu…
J’aimerais que nos responsables politiques soient capables de la même sincérité avec leurs concitoyens.
Nous avons donc affaire à un nouveau concept : la « destruction monétaire ex nihilo » 😉
@Retraité Modéré
Il n’y a certainement pas de destruction, mais simplement un transfert ( de qui? vers où ?)
@ Stilgar
Je faisais juste une pointe d’humour et de dérision (destruction vs créaction) !
Néanmoins « remove » signifie enlever, supprimer mais également, il est vrai, déplacer.
Terrible!
Mais ces « mouvements » sont légaux oui ou non?